CIMM – Analyse des médias – 14 juin 2023
Fraude liée à des étudiants
Depuis mars 2023, l’expulsion possible d’étudiants étrangers de l’Inde a généré un volume élevé de couverture. Notre analyse a permis de détecter plus de 60 articles individuels, la plupart provenant de sources en ligne et internationales. Il y a aussi eu une importante couverture dans des sources nationales, comme CBC et le Toronto Star.
La couverture nationale la plus remarquable est une paire de rapports publiés par CBC en mars. Le 17 mars, The Fifth Estate de CBC a diffusé et publié une enquête (en anglais seulement) sur la situation, au moment où cette affaire a commencé à attirer l’attention des médias. L’article faisait état de commentaires d’étudiants qui prétendaient être victimes de fraude et qui ne savaient pas que les lettres d’admission qu’ils avaient reçues étaient fausses. L’article relatait également les commentaires d’un organisateur de manifestations qui prétendait que plus de 100 étudiants étaient confrontés à une situation similaire.
Bon nombre des articles racontaient des histoires d’étudiants menacés d’expulsion, comme Inderjeeet Singh, qui vit au pays depuis des années et qui présentait une demande de résidence permanente. Enfin, l’activiste Jaspreet Singh, qui préconisait une réglementation plus stricte, critiquait les pratiques abusives des agents et insistait sur le fait que cette situation pouvait causer de graves traumatismes chez les étudiants, et même le suicide. À notre connaissance, il n’y a eu aucune autre mention de cela dans des articles subséquents, et aucun étudiant n’a exprimé publiquement des idées suicidaires.
Le 31 mars, une autre enquête (en anglais seulement) de CBC/Fifth Estate a été publiée. Elle a révélé que les autorités indiennes avaient arrêté un agent de voyage accusé d’avoir falsifié les documents de visa d’étudiant de dizaines d’étudiants étrangers qui font actuellement l’objet d’une mesure de renvoi du Canada, et que ses partenaires faisaient actuellement l’objet d’une enquête. Selon les parents de l’un des étudiants concernés, cet agent a non seulement produit un document d’acceptation frauduleux, mais il les a aussi escroqués d’une importante somme d’argent qui était censée couvrir les frais de scolarité. Tout au long de l’article, on dit qu’il y aurait des « dizaines » d’étudiants touchés par cette situation.
Selon la plupart des articles, 700 étudiants ont été touchés par cette fraude, et quelques-uns ont donné le chiffre de 150. Cependant, dans un article (en anglais seulement) paru le 20 mars dans PIE News, on a fait remarquer que « le nombre d’élèves indiens impliqués dans la fraude n’est pas clair. CBC News rapporte qu’il y avait « des dizaines » d’étudiants, alors qu’un organe de presse en Inde a dit qu’il y en avait 700. Ni l’un ni l’autre n’a fourni de source pour ces déclarations. » Quoi qu’il en soit, la plupart des articles affirment depuis que 700 élèves sont touchés. C’est particulièrement vrai pour les sources internationales et en ligne.
Grands titres :
Canada to deport 700 Indian students as visa documents found to be fake (en anglais seulement) (The Economic Times, 2023-05-08) (Le Canada expulsera 700 étudiants indiens dont les documents de visa se sont révélés faux)
700 étudiants indiens qui ont présenté une demande de visa d’études par l’entremise des Services d’éducation et de migration, Jalandhar, dirigé par un certain Brijesh Mishra, ont reçu des avis d’expulsion après que leurs lettres d’offre d’admission aient été jugées fausses. Les étudiants ont dû payer entre 16 roupies et 20 roupies pour toutes les dépenses, y compris les droits d’entrée au collège Humber, un établissement de premier ordre. Les billets d’avion et les dépôts de garantie n’ont pas été inclus dans le paiement à l’agent.
700 Indian students face deportation from Canada as admission offer letters found fake (en anglais seulement) (indianexpress.com, 2023-03-18) (700 élèves indiens risquent d’être expulsés du Canada en raison de lettres d’offre d’admission trouvées fausses)
Les experts ont déclaré que la plupart de ces étudiants avaient déjà terminé leurs études, obtenu des permis de travail et acquis de l’expérience de travail. Ce n’est que lorsqu’ils ont présenté une demande de résidence permanente qu’ils se sont retrouvés en difficulté.
Canada’s NDP calls on govt to waive deporting Indian students who arrived on fake admission letters (en anglais seulement) (India Blooms News Service, 2023-05-31) (Le NPD du Canada demande au gouvernement de renoncer à expulser les étudiants indiens qui sont arrivés avec de fausses lettres d’admission)
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) aurait demandé au gouvernement canadien de ne pas expulser 150 étudiants pendjabis qui, selon l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), sont arrivés au pays sur de fausses lettres d’admission à des collèges.
Don't deport students in fraud case, MPs say (en anglais seulement) (Toronto Star, 2023-06-08) (N’expulsez pas les étudiants dans ces cas de fraude, affirment les députés)
Un comité parlementaire demande à l’Agence des services frontaliers du Canada de cesser immédiatement de déporter un groupe d’étudiants indiens étrangers qui ont été jugés inadmissibles après avoir utilisé de fausses lettres d’admission à des collèges pour entrer au pays.
Citations d’étudiants touchés :
- « Tout dépend de la confiance. C’est ainsi que les choses fonctionnent en Inde. Nous ne connaissions pas de règles et de règlements pour le Canada. Nous n’avions pas d’information pour déterminer s’il s’agissait d’un consultant autorisé ou non », a déclaré Ravjeet Singh (Toronto Star, 2023-03-21).
- « Je ne peux pas exprimer mes sentiments en ce moment. Comment vais-je prouver mon innocence? Y a-t-il moyen? J’ai fait confiance au consultant, c’est ma faute. J’ai obtenu un visa. Je respecte toutes les règles, j’étudie (sic). Est-ce ma faute? Dimple Kumari (Toronto Star, 2023-03-21)
- « Après quatre ou cinq ans, on vient de dire que la lettre était fausse », a-t-elle dit. « Nous avons tous peur pour notre avenir. » Rajan Kaur (Toronto Star, 2023-03-21)
- « Nous avons maintenant décidé de nous exprimer en espérant que nos cas recevront plus d’attention. En outre, avec l’intervention du gouvernement, il y a des chances que les autorités canadiennes puissent être tenues également responsables, car elles ont elles aussi omis de vérifier l’authenticité des « lettres d’acceptation » lorsqu’elles ont présenté une demande de permis d’études. Il est possible que leur avenir puisse être sauvé. » Inderjit Singh (Tribune India, 2023-03-17)
- « Je ne savais pas qu’un faux document avait été utilisé dans ma demande de visa d’étudiant, (…) Ce n’est que lorsque j’ai reçu cette lettre de l’ASFC que j’ai découvert qu’elle était frauduleuse. » Karanveer Singh, (The Pie News, 2023-03-20)
- « Au début, tous les étudiants avaient honte de faire face à l’expulsion, mais nous les avons convaincus que ce n’est pas leur faute. Comment un étudiant naïf peut-il être mis au courant de lettres fausses ou originales d’un collège canadien alors que sa propre ambassade — qui lui a accordé un visa pour cette lettre (fausse offre) — ne pouvait pas la détecter? » Harjinder (Indian Express, 2023-04-17)
- « [Ma famille] a sacrifié toutes ses économies pour parrainer mes études ici et après cinq, six ans [...] Je suis menacé d’expulsion », a-t-il dit. « Mon rêve est brisé. » Lovepreet Singh (CBC.ca Toronto, 2023-06-08)
- « Nous pensions que le processus d’immigration était très strict, et qu’ils vérifiaient tout lorsqu’ils donnaient le visa », (…) « J’étais vraiment choqué. Je suis ici depuis cinq ans déjà. Le Canada est maintenant mon pays. » Karamjeet Kaur (La Presse Canadienne, 2023-05-20)
- « Nous voulons simplement la justice, c’est tout. Nous avons passé cinq ans ici (…) Nous allons protester jusqu’à ce que nous obtenions justice. » Ramanjot Brar (The Real News, 2023-06-12)
Citations des intervenants :
- « Il y a dix ans, le système fonctionnait bien parce que moins d’étudiants étrangers venaient au Canada. Aujourd’hui, des centaines de milliers d’étudiants arrivent chaque année en utilisant le même système, ce qui a ouvert la porte à l’exploitation. »
- « Le système a besoin de plus de réglementation et il serait préférable qu’il n’y ait pas d’intermédiaire qui facturerait aux étudiants de grosses sommes d’argent sous forme de frais de service et qui, en même temps, recevrait une grosse commission du collège. »
- « Malheureusement, cela peut dégénérer jusqu’au pire scénario. Cela peut entraîner des suicides ou des traumatismes graves en santé mentale chez les étudiants étrangers. » Jaspreet Singh, ancien étudiant international et militant actuel à l’International Sikh Students Association de Toronto (CBC, 2023-03-17)
Appels des médias :
Nous avons reçu un grand nombre d’appels des médias à ce sujet au cours des derniers mois, soit environ 35 appels au total. Au cours de la semaine où cette situation s’est présentée, nous avons reçu 15 appels. Depuis le 1er juin, nous avons reçu 16 nouveaux appels. Les appels les plus récents ont demandé si les étudiants seront autorisés à rester, ce qui sera fait pour prévenir cela à l’avenir, et on s’est informé d’un commentaire (en anglais seulement) récent du ministre selon lequel une solution est en cours. La plupart des appels supposent que le nombre d’étudiants touchés est de 700, mais quelques-uns ont mentionné 150 étudiants. Un appel en cours de CBC demande une confirmation du nombre d’étudiants.
Analyse des médias numériques :
Depuis le 1er mars 2023, il y a eu 420 mentions avec 1,93 million d’impressions et 1,39 million de portée sur Twitter, dont plus de 74 % étaient des gazouillis partagés et seulement 14 % étaient des gazouillis originaux. La plupart de ces gazouillis venaient du Canada, suivis de l’Inde et du Nigeria.
Le sentiment était essentiellement neutre ou négatif, demandant que justice soit faite et que l’on mette fin à la déportation.
- Plusieurs (en anglais seulement) articles (en anglais seulement) parus dans The Indian Express (en anglais seulement) ayant atteint plus de 42 millions de lecteurs expliquent l’histoire d’une possible expulsion d’étudiants étrangers de l’Inde pour fraude.
- Plusieurs (en anglais seulement) articles (en anglais seulement) et vidéos dans les médias indiens, y compris NDTV (en anglais seulement) , The Times of India (en anglais seulement) et India Today (en anglais seulement) , ont couvert l’histoire de la déportation et des manifestations, certains mentionnant 700 étudiants. Quelques (en anglais seulement) articles (en anglais seulement) mentionnant 700 étudiants menacés d’expulsion disent qu’ils espèrent avoir une « deuxième chance ».
- Selon un article paru dans le Free Press Journal (en anglais seulement) , selon un groupe d’étudiants établi au Canada, «ce ne sont pas 700, mais 70 ou 80 étudiants indiens qui ont reçu des avis d’expulsion».
- Plusieurs (en anglais seulement) fils (en anglais seulement) Reddit (en anglais seulement) à portée élevée ont abordé la question en mentionnant 700 étudiants.
- Plusieurs (en anglais seulement) gazouillis (en anglais seulement) parlent de l’ordonnance d’expulsion, y compris de la réaction (en anglais seulement) politique (en anglais seulement) à celle-ci. Un gazouillis d’un consultant en immigration (en anglais seulement) demande : « Donc, tous les canaux de nouvelles ou de médias partagent un faux récit ou s’agit-il d’un autre cas où une main (l’ASFC) ne parle pas à l’autre (IRCC)? En l’état actuel des choses, #IRCC (en anglais seulement) n’a pas été en mesure d’établir l’admissibilité la première fois que ces demandes ont été présentées. Alors, que se passe-t-il à présent? » Une autre (en anglais seulement) demande : « Ces étudiants ont reçu de fausses lettres d’admission. Donc, après avoir payé trois fois les frais pendant deux ans, avoir contribué à l’économie canadienne pendant plus de deux ans, avoir payé des cotisations au RPC et à l’assurance-emploi, ils sont maintenant jugés inadmissibles au moment de la résidence permanente. Pourquoi n’ont-ils pas été validés à l’entrée? »
- Plusieurs (en anglais seulement) gazouillis (en anglais seulement) disent (en anglais seulement) qu’IRCC et « l’agent d’immigration » étaient responsables de l’erreur. Un autre gazouillis (en anglais seulement) avertit les élèves d’utiliser un CRIC vérifié.
- Un article de CBC (en anglais seulement) et le fil de Reddit (en anglais seulement) parlent de suicides chez les étudiants indiens. Cette histoire n’a toutefois aucun lien avec la mesure d’expulsion.
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