CIMM – Déclaration liminaire du ministre – 28 février 2024
Merci, Madame la Présidente.
Je tiens tout d’abord à souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin anishinaabe.
Je suis heureux de me présenter à nouveau devant ce comité – c’est la deuxième fois ce mois-ci – pour discuter des réformes du Programme des étudiants étrangers, des fraudes liées aux étudiants étrangers et d’une mise à jour concernant le groupe de travail.
Au cours des dernières années, nous avons constaté des hausses du nombre d’étudiants étrangers arrivant au Canada. Certains établissements ont considérablement augmenté le nombre d’étudiants étrangers qu’ils accueillent afin d’accroître leurs revenus, et ce, sans offrir aux étudiants les ressources et le soutien dont ils ont besoin pour réussir.
Cette situation a rendu les étudiants étrangers vulnérables à l’exploitation et à la maltraitance. Nous devons mettre en place des mesures pour protéger les nouveaux arrivants tout en maintenant l'intégrité du système. C’est pourquoi nous avons réformé le programme afin d’améliorer l’intégrité du système, de soutenir les étudiants étrangers au Canada et de protéger ces derniers contre l’exploitation.
En décembre 2023, nous avons mis en place un système amélioré et obligatoire de vérification des lettres d’acceptation pour tous les établissements d’enseignement postsecondaire, afin de protéger les étudiants et les établissements contre la fraude.
Nous avons également mis sur pied un groupe de travail chargé de recenser les étudiants étrangers authentiques qui sont victimes de fraudes liées aux lettres d’acceptation.
En janvier, nous avons augmenté les exigences financières pour les étudiants étrangers à 20 635 $. Cette mesure permettra de s'assurer que les étudiants sont financièrement préparés à la vie au Canada et qu'ils sont moins vulnérables à l'exploitation et aux abus.
Bien qu'il s'agisse d'une mesure nécessaire pour que les étudiants étrangers puissent subvenir à leurs besoins, nous comprenons que l'augmentation des exigences financières peut avoir un effet disproportionné sur les étudiants issus de pays à faible revenu et de pays francophones. Nous travaillons sur deux projets pilotes pour atténuer cette répercussion.
En outre, les étudiants étrangers inscrits dans des établissements privés ayant conclu des accords de licence de programme avec des établissements publics ne pourront plus bénéficier d'un permis de travail à la fin de leurs études. Les partenariats public-privé sont connus pour leur manque de supervision et ainsi, ils n'offrent pas l'expérience universitaire de qualité pour laquelle le Canada est réputé.
Non seulement plusieurs de ces établissements laissent tomber les étudiants étrangers, mais ils compromettent aussi la réputation du Canada et de ses établissements d'enseignement désignés en tant que chefs de file mondiaux dans le domaine de l'éducation.
Ces mesures protégeront les étudiants étrangers, renforceront l'intégrité des programmes et maintiendront l'avantage concurrentiel du Canada dans le recrutement des meilleurs talents.
Les étudiants étrangers font d'importants investissements financiers et personnels pour venir au Canada, et plusieurs d'entre eux ont l'intention d'y rester en tant que résidents permanents sur la voie de la citoyenneté.
C'est là le cœur du programme : nous voulons et avons besoin que ces étudiants restent au Canada et comblent nos déficits de main-d'œuvre. Cependant, la croissance effrénée a conduit à un nombre sans précédent d'étudiants étrangers au Canada. Cette situation met en péril la voie vers la citoyenneté à laquelle ils s'attendent.
C'est pourquoi, en plus de ces réformes, nous avons introduit un plafond de deux ans pour les nouveaux permis d'études. Les provinces et les territoires restent responsables de l'enseignement postsecondaire et attribuent les places à leurs établissements d'enseignement désignés.
Les étudiants qui viennent ici pour obtenir un diplôme d'études supérieures ou un doctorat, ainsi que les élèves du primaire et du secondaire, sont exemptés de ces mesures.
Pour que l'objectif de ces réformes ne se limite pas au plafond, nous sommes en train d'élaborer le Cadre des établissements reconnus, que nous adopterons dans les mois à venir.
De nombreux établissements ont non seulement favorisé une croissance non durable, mais ont également accepté des étudiants sans être en mesure de leur fournir un soutien adéquat, notamment en matière de logement, tout en adoptant des pratiques de recrutement contraires à l'éthique.
En pénalisant les mauvais acteurs et en récompensant les bons, ce cadre permettra une transition en douceur vers l'abandon du plafond.
Le plafond et les autres réformes dont j'ai parlé aujourd'hui ne constituent pas une fin en soi pour les étudiants étrangers. Au contraire, ces mesures contribueront à maintenir les voies d'accès à la résidence permanente et à la citoyenneté, à attirer et à retenir les meilleurs talents, et à faire en sorte que les étudiants qui s'installent au Canada aient accès à des ressources et à des soutiens essentiels.
Je tiens à souligner que les étudiants étrangers ne sont pas responsables des difficultés que rencontrent actuellement les communautés en matière de logement, de soins de santé et d'autres services. Il s'agit de services essentiels auxquels tous les Canadiens doivent pouvoir accéder, y compris les étudiants que nous accueillons.
En accueillant des étudiants brillants du monde entier, nous devons nous assurer qu'ils sont prêts à s'adapter à la vie et s'épanouir ici, en bénéficiant d'un soutien tout au long de leur parcours.
Je vous remercie de votre attention. Je vais maintenant répondre à vos questions.
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