Discours de la ministre Joly devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Discours

Notes d’allocution

L’honorable Mélanie Joly, C.P., députée
Ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie

Montréal (Québec)
Le 11 décembre 2018

La version prononcée fait foi

Bonjour à toutes et à tous.

C’est avec grand plaisir que je suis ici avec vous aujourd’hui.

Merci Michel (Leblanc, président de la Chambre de commerce de Montréal) de cette aimable présentation.

J’aimerais commencer en soulignant que les terres sur lesquelles nous sommes réunis font partie du territoire traditionnel des Mohawks.

Je remercie sincèrement la Chambre de commerce de Montréal de nous accueillir aujourd’hui.

Je tiens également à souligner la présence de nombreux intervenants clés de notre secteur:

  • Mme Caroline Proulx, ministre du Tourisme et députée de Berthier;
  • M. Raymond Bachand, Mme Liza Frulla et Mme Claudine Roy, trois membres du Comité-conseil sur l’emploi et l’économie du tourisme;
  • M. Yves Desjardins-Siciliano, président et chef de la direction de VIA Rail Canada;
  • M. François Dumontier, président et chef de la direction du Grand Prix du Canada;
  • Mme Mélanie Dunn, présidente et chef de la direction de Cossette;
  • M. Jacques-André Dupont, président-directeur général de l’Équipe Spectra;
  • M. Yan Hamel, président-directeur général de Croisières AML;
  • M. Philippe Rainville, président-directeur général d’Aéroports de Montréal;
  • M. Martin Soucy, président-directeur général de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec;
  • M. Philippe Sureau, co-fondateur de Transat AT inc.;
  • Mme Sylvie Vachon, présidente-directrice générale de l’Administration portuaire de Montréal;
  • M. Louis-Philippe Maurice, cofondateur et président de Busbud;
  • Mme Ève Paré, présidente-directrice générale de l’Association des hôtels du Grand Montréal.

Nous sommes rassemblés ici aujourd’hui parce que nous croyons tous au potentiel économique du secteur touristique.

La plupart d’entre vous connaissent mieux que quiconque les retombées importantes que le tourisme peut avoir sur nos villes et nos communautés.

Mes amis, parlons du succès du secteur du tourisme au Québec, de son potentiel et de l’importance de repousser nos limites.

Passionnée par sa région, Claudine Roy a vu du potentiel où d’autres n’en voyaient pas.

En 2003, elle a lancé sa première édition des Traversées de la Gaspésie qui offrent une semaine de vacances sportives tout inclus en ski de fond, raquettes ou bottines dans les décors enchanteurs de la belle Gaspésie.

Aujourd’hui, les Traversées ont une renommée mondiale et permettent d’étendre la saison touristique. Elles font la fierté des Gaspésiens et des Québécois.

C’est grâce à des projets comme celui-là que nous allons tirer notre épingle du jeu et réussir à repositionner le Canada comme une destination touristique de choix.

Le tourisme va bien. Il va même très bien.

Pour Montréal, l’an dernier fut une année historique.

Quatre milliards de dollars y ont été dépensés et plus de 11 millions de personnes ont visité la ville.

C’est beaucoup d’argent. De l’argent qui permet de créer de bons emplois pour les familles de la classe moyenne, et plus particulièrement pour nos jeunes.

Et pour ceux qui pensent que ces succès sont uniquement liés aux célébrations entourant le 150e anniversaire du Canada, sachez que l’été 2018 a été encore plus exceptionnel.

Montréal a surpassé les records établis l’an dernier et nous sommes déjà en bonne position pour surpasser nos résultats annuels.

Le succès est aussi au rendez-vous dans le reste du pays.

De St. John’s à Victoria, de Yellowknife à Québec et Winnipeg, nous avons reçu un nombre record de visiteurs étrangers en 2017, soit près de 21 millions de personnes.

Nous avons toujours su que le tourisme pouvait transformer nos communautés.

Nous savons également que le tourisme transforme l’économie mondiale.

À l’échelle internationale, selon certaines études, le secteur génère des retombées économiques allant jusqu’à 8 billions de dollars.

Et il croît au rythme effréné de 4 % par année.

Comment est-ce possible?

Comment le Canada peut-il obtenir sa juste part de ce marché mondial florissant?

Quelles répercussions le tourisme aurait-il sur notre économie si nous réussissions à en exploiter le plein potentiel?

C’est avec ces questions en tête que Destination Canada a mandaté McKinsey and Company pour effectuer des recherches approfondies sur l’économie du tourisme.

Pourquoi?

Parce que selon le Conseil sur la croissance économique du Canada, le tourisme est un des huit secteurs clés présentant un potentiel important de croissance économique au Canada.

Nous avons maintenant entre les mains des données concrètes qui nous donnent une idée de l’ampleur des possibilités qui s’offrent à nous.

Ces renseignements vont nous guider alors que nous visons encore et toujours plus haut.

Aujourd’hui, je tiens à partager certains éléments clés de ce rapport.

Mais avant tout, laissez-moi souligner l’importance du secteur touristique pour l’économie canadienne.

Le tourisme compte pour 2 % du produit intérieur brut du Canada.

En fait, un emploi sur dix au pays est lié à ce secteur.

Ce qui représente 1,8 million de personnes dans toutes les régions rurales et urbaines du Canada et 375 000 au Québec.

10 % de toute notre main-d’œuvre travaille dans le secteur touristique. C’est énorme.

Et, il y a d’autres bonnes nouvelles.

Cette année, nous sommes en voie de battre notre record de l’an dernier.

Au cours du premier trimestre de 2018, les activités liées au tourisme ont généré des revenus de plus de 18 milliards de dollars dans notre économie.

C’est là une augmentation significative comparativement à la même période l’an passé.

Le tourisme est aussi le plus grand secteur d’exportation de services, générant plus de 21 milliards de dollars en 2017, ce qui représente près de 20 % de l’ensemble des revenus de l’exportation de services.

Tout ça semble tellement bon que vous vous demandez sans doute pourquoi en faire plus.

La vérité, c’est que malgré ces records, le Canada tire de l’arrière.

Pendant que notre industrie locale connaît une croissance, notre part du marché international diminue.

En fait, le Canada était l’une des 10 destinations les plus prisées à travers le monde.

Au cours des dix dernières années, nous avons malheureusement chuté au 18e rang.

Ma mission est de renverser cette tendance.

Je veux donner aux gens la possibilité de réussir une fois de plus dans cette industrie.

Depuis 2000, le secteur du tourisme croît à un taux 1,5 fois plus rapide que le produit mondial brut.

Honnêtement, nous voulons notre juste part du gâteau.

Voilà pourquoi nous avons besoin de votre aide.

L’analyse de McKinsey démontre que le Canada peut faire croître son secteur touristique plus rapidement que le reste du monde, et que cette croissance pourrait même atteindre 6,4 % par année jusqu’en 2030.

En prenant les bonnes décisions, nous pourrions tirer jusqu’à 25 milliards de dollars par année de la croissance de l’exportation d’activités touristiques.

Ce qui se traduirait par 110 000 à 180 000 emplois dans l’ensemble du pays.

Ensemble, réunissons les conditions qui assureront notre succès.

Parce que ne rien faire serait désastreux…

Il y a 180 000 emplois et 25 milliards de dollars par année en retombées économiques qui sont en jeu.

Afin de tirer profit des énormes possibilités offertes par la croissance mondiale du secteur touristique, nous avons besoin de trois choses :

  • de bonnes conditions économiques;
  • de bonnes décisions politiques prises par tous les ordres de gouvernement;
  • des actions concrètes de la part de la communauté d’affaires.

Mais d’abord, j’aimerais nous lancer un défi aujourd’hui.

J’aimerais que nous commencions par prendre ce secteur au sérieux.

Ce secteur qui pendant trop longtemps a été tenu pour acquis, et même snobé par une certaine élite politique.

C’est peut-être parce que le tourisme repose entre autres sur des personnes qui travaillent dans l’ombre.

Pensez seulement à ceux qui vous accueillent à l’hôtel lorsque vous voyagez.

Qui d’entre vous prend le temps de demander le nom de la personne qui vous sert à dîner?

C’est pour des travailleurs comme Nicholas que nous sommes rassemblés ici aujourd’hui.

C’est pour eux que nous devons saisir les occasions qui s’offrent à nous et élaborer une stratégie fédérale en matière de tourisme.

Pour leur donner confiance dans leur avenir et pour qu’ils soient fiers de ce qu’ils font.

Ce sont eux qui propulsent notre économie et qui font vivre le secteur touristique.

Je pense qu’ils méritent une bonne main d’applaudissement.

Pour tirer profit de ces occasions en or, nous devons nous assurer que Nicholas a tout ce qu’il faut pour s’épanouir.

Cette conviction est d’ailleurs une force qui guide toutes les actions de notre gouvernement, comme :

  • la baisse d’impôt pour la classe moyenne;
  • l’Allocation canadienne pour enfants;
  • les améliorations apportées au Régime de pensions du Canada;
  • les investissements historiques pour nos étudiants et nos aînés.

Toutes ces décisions ont été prises parce que nous croyons au potentiel des Canadiens, nous croyons qu’ils peuvent changer le cours des choses.

Nous croyons aussi que lorsque vient le temps de prendre une décision, il faut le faire en s’appuyant sur des faits.

Alors, lorsque le premier ministre m’a demandé d’élaborer une nouvelle stratégie fédérale en matière de tourisme, j’ai tout de suite su que je devais d’abord connaître les faits … puis obtenir l’aide d’experts en la matière.

C’est pourquoi, le mois dernier, j’ai mis sur pied le Comité-conseil sur l’emploi et l’économie du tourisme.

Le comité compte 13 membres. Il est présidé par Frank McKenna, ancien ambassadeur du Canada aux États-Unis et ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick, qui a joué un rôle clé dans le secteur touristique de sa province.

Ce groupe exceptionnel d’experts fournira de précieux conseils en vue de l’élaboration de cette nouvelle stratégie en matière de tourisme, qui sera notre feuille de route pour exploiter pleinement le potentiel du secteur touristique et obtenir notre juste part du gâteau.

J’ai bien hâte de vous présenter cette stratégie au cours des mois qui viennent.

Mais rappelez-vous, ce comité n’est qu’une voix parmi celles des milliers d’autres Canadiens qui contribueront à l’élaboration de cette stratégie.

Je travaille également avec d’autres groupes tels que :

  • les associations du secteur, incluant nos amis de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, de l’Association de l’industrie touristique du Canada et de l’Association touristique autochtone du Canada
  • les groupes LGBTQ2
  • les grands événements et festivals
  • ainsi que les communautés d’un bout à l’autre du pays

Mais nous avons aussi besoin de vous, membres de la communauté d’affaires de Montréal, du Québec et de tout le pays. Nous voulons connaître votre opinion.

Parce que si nous ne travaillons pas ensemble pour exploiter le plein potentiel de ce secteur, nous allons passer à côté d’une occasion de taille.

Nous passerions à côté de 180 000 nouveaux emplois.

Nous ne pouvons pas nous le permettre.

Des pays comme l’Australie, l’Islande, le Japon, la Nouvelle-Zélande et l’Espagne ont pris des mesures pour tirer profit de cette croissance, et les résultats sont impressionnants.

Je sais que nous pouvons faire de même.

Le tourisme ce n’est pas que plaisir.

C’est une question d’affaires.  

Et de grandes possibilités pour la classe moyenne au sein de toutes les communautés, rurales et urbaines.

C’est le temps de retrousser nos manches et de nous mettre au travail.

Merci.

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