La Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale organisée par la Défense nationale suscite un dialogue intense
Le 14 avril 2023 - Nouvelles de la Défense
Le 21 mars 2023, les membres de l'Équipe de la Défense se sont réunis en personne au Quartier général de la Défense nationale (complexe Carling) et en ligne pour l'événement national de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale (JIEDR) du MDN et des FAC. La lieutenante-générale Jennie Carignan, ainsi que la coprésidente militaire nationale, l'adjudante-chef Suzanne McAdam, et la coprésidente civile nationale, Denise Moore, du Groupe consultatif des minorités visibles de la Défense (GCMVD), ont prononcé des allocutions (accessibles uniquement sur le réseau de la Défense nationale).

Légende
Une table ronde réunissant la lieutenante Dorin Adenekan, Nav K Singh, membre du Réseau d'ambassadeurs de la lutte contre le racisme et conseillère juridique au ministère de la Justice, Donna Pickering, scientifique de la Défense, et l'adjudant-chef Christopher Robin. L'affiche derrière eux disait : « Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale ».
La lieutenante-générale Carignan a lancé l'événement en remerciant tous les membres de l'Équipe de la Défense qui étaient présents et qui écoutaient. « Aujourd'hui, nous nous joignons aux peuples du monde entier pour honorer une idée simple, mais profonde, exprimée avec éloquence par les Nations Unies, à savoir que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité », a-t-elle déclaré. Elle a ajouté que ce n'est pas l'expérience vécue par de trop nombreuses personnes dans le monde et même au sein de l'Équipe de la Défense. La JIEDR est une journée qui nous permet d'améliorer notre connaissance de nous-mêmes et de réfléchir à ce que nous pouvons faire de mieux pour favoriser un environnement sûr, inclusif et équitable pour tous, a-t-elle ajouté. « Il n'y a pas de place pour la discrimination raciale ou les préjugés de quelque nature que ce soit au sein de notre organisation. La dignité, l'égalité et l'équité sont les fondements de la confiance et la confiance mutuelle est essentielle sur notre lieu de travail », a déclaré la lieutenante-générale Carignan. Elle a souligné que le MDN et les FAC doivent être un lieu où chacun se sent libre et en sécurité de parler des préjudices qu'il a subis ou qu'il subit actuellement. « Cela commence, comme toute chose qui en vaut la peine, par une discussion claire et honnête, en reconnaissant nos défauts, tant institutionnels qu'individuels, avec des esprits ouverts et des cœurs humbles, en embrassant une meilleure voie avec détermination et résolution », a ajouté la lieutenante-générale Carignan. Elle a également remercié le GCMVD pour sa contribution à l'organisation de l'événement et le commodore Jacques Olivier, champion des minorités visibles de l'Équipe de la Défense, ainsi que la maîtresse de cérémonie Nadia Cétoute, pour les rôles importants qu'ils ont joués.
Produits connexes
- Message du champion des minorités visibles de l'Équipe de la Défense : Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale
- Lutter contre le racisme systémique et la discrimination raciale au sein de l'Équipe de la Défensee – Canada.ca
Partage de perspectives et d'idées
La table ronde a été le point fort de l'événement. Le commodore Olivier a organisé un dialogue stimulant avec quatre personnes d'origines ethniques différentes et possédant des compétences différentes au sein du gouvernement et des FAC. Les panélistes comprenaient les personnes suivantes :
- Lieutenante Dorin Adenekan, travailleuse sociale, 23e Centre des services de santé des Forces canadiennes;
- Nav K Singh, membre du Réseau d'ambassadeurs de la lutte contre le racisme et conseillère juridique au ministère de la Justice;
- Donna Pickering, scientifique de la Défense, Recherche et développement pour la défense Canada;
- Adjudant-chef Christopher Robin, adjudant-chef du commandement, vice-chef d'état major de la Défense.
Le commodore Olivier a entamé la discussion en posant à chaque panéliste une question relative à son expérience personnelle. Une période de questions-réponses a suivi, au cours de laquelle les membres du public ont pu poser des questions aux panélistes en personne ou par l'intermédiaire de Slido.
Au cours de la table ronde, la lieutenante Adenekan a parlé des répercussions de la santé mentale sur les personnes racialisées et marginalisées. Elle a fait l'analogie avec le fait de crier à l'aide alors que personne n'écoute et a déclaré que ce sentiment d'isolement et d'impuissance a un impact mental profond qui reste traumatisant pour de nombreuses personnes. Pourtant, il est difficile pour la plupart d'entre elles de s'exprimer, car ces actes racistes ou discriminatoires prennent souvent la forme de micro-agressions, d'injures ou de micro-invalidations, qui sont difficiles à définir et rendent difficile la recherche d'un soutien adéquat. Cela peut avoir des effets très négatifs : « Ce sentiment entraîne un manque d'énergie, une faible envie de participer à des formations, parfois même de refuser des promotions, un manque d'intérêt pour les nouvelles tâches, des difficultés à s'endormir en raison de la pression excessive exercée pour s'intégrer, de la fatigue, une perte de poids, un sentiment de démotivation en général », a déclaré la lieutenante Adenekan. Ces effets peuvent limiter la progression de la carrière et conduire à des problèmes encore plus graves. Il est urgent de donner la priorité au bien-être des membres de l'Équipe de la Défense et de veiller à ce que personne ne soit traité comme un étranger, a-t-elle déclaré.
Nav K Singh, vice-présidente des relations de travail à l'Association des juristes du ministère de la Justice, a parlé de la discrimination raciale à laquelle elle a été confrontée depuis son entrée dans la fonction publique en 2018. « J'aurais aimé savoir l'ampleur du racisme et de la toxicité au sein de la fonction publique fédérale dans de nombreux ministères, agences, commissions, tribunaux et organisations. J'en ai été choquée », a déclaré Mme Singh. Elle a déclaré qu'il fallait redoubler d'efforts pour protéger la santé mentale et physique des personnes racialisées au sein de la fonction publique fédérale. Mme Singh a souligné qu'il fallait du courage pour dénoncer le racisme, alors que cela devrait être la norme. Elle a fait remarquer que, d'après son expérience, les gens s'accommodent d'un manque total de diversité et que de nombreux postes ne sont toujours pas occupés par des personnes de couleur ou le sont par un nombre insuffisant d'entre elles, alors qu'il y en a tant qui sont qualifiées et qui ont les compétences requises. « Un changement structurel est nécessaire, a-t-elle déclaré. Les personnes racialisées compétentes seront gravement surchargées de travail tout en étant maltraitées, négligées et vouées à l'échec à plusieurs reprises. Nous avons des actions performatives temporaires alors que nous avons besoin d'un changement permanent et durable. »
La Dre Donna Pickering, spécialiste du stress et de l'adaptation et de leurs répercussions sur la santé, a évoqué le lien que la recherche établit entre les attitudes explicites et implicites des personnes. « Ce que vous me dites et ce que vous pensez ou ressentez réellement dans vos préjugés peuvent être très, très différents », a-t-elle déclaré. Elle a expliqué qu'une étude menée sur les médecins civils autochtones, noirs et de couleur (PANDC) a révélé que presque toutes les personnes racialisées concernées avaient inconsciemment une préférence pour les Blancs, même si elles ne l'exprimaient pas explicitement. Une méta-analyse a confirmé ce concept. « La recherche montre clairement que l'on ne se connaît pas aussi bien que l'on croit », a déclaré Mme Pickering. En outre, elle a souligné que les répercussions cumulatives de petits tracas quotidiens – comme les micro-agressions – peuvent avoir une incidence plus importante sur votre santé et votre bien-être qu'une seule expérience négative majeure. Il existe une théorie, basée principalement sur des données transversales, qui laisse entendre qu'une réaction inflammatoire physique à la discrimination raciale peut se produire. « Sur une courte période, ce n'est peut-être pas une mauvaise chose, mais si vous êtes chroniquement dans cet état, soit en train de vivre quelque chose, soit en train d'anticiper qu'il vous arrive quelque chose de socialement négatif, votre corps réagit en permanence », a déclaré Mme Pickering. Elle a souligné la nécessité d'être conscient de nos préjugés et des défis auxquels les personnes racialisées sont confrontées chaque jour.
L'adjudant-chef Christopher Robin a expliqué que sa naïveté l'empêchait de reconnaître les actes de discrimination raciale lorsqu'il était plus jeune, et qu'à mesure qu'il mûrissait et qu'il faisait l'expérience du racisme, il devenait plus conscient de celui-ci et de ses effets. « J'ai réalisé, en grandissant, à quel point les gens peuvent être cruels. J'ai vécu beaucoup d'expériences, et pas toutes bonnes. Je n'étais pas du genre à m'exprimer. Je ne faisais que mon travail, j'essayais de n'offenser personne, de faire ce que j'avais à faire et de m'en sortir », a-t-il déclaré. Il a encouragé les gens à saisir les occasions qui se présentent à eux et à rester positifs, même dans les situations difficiles. Il a déclaré que le fait de parler collectivement de la discrimination raciale constituait un grand pas en avant et qu'il était convaincu qu'un changement positif se produirait. « J'encourage tout le monde à faire preuve d'ouverture d'esprit. Je pense que tout le monde peut changer, même si c'est difficile », a ajouté l'adjudant-chef Robin.

Légende
Les quatre panélistes se tiennent aux côtés du modérateur, du maître de cérémonie et des coprésidentes nationales du GCMVD devant l'auditorium après l'événement. L'affiche derrière eux disait : « Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale ».
Des pas dans la bonne direction
La discussion a été profonde et enrichissante. Le public, qui comprenait plus de 400 membres de l'Équipe de la Défense participant virtuellement, n'a pas hésité à s'approcher des microphones, à soumettre des questions au moyen de Slido et à poser ses propres questions aux panélistes. L'événement a connu un tel succès qu'il s'est prolongé bien au-delà de l'heure et demie prévue. Le fait de disposer de meilleures ressources en matière de santé mentale pour les personnes racialisées est un point qui a été souligné à plusieurs reprises. Cela nous rappelle qu'il y a encore du travail à faire au sein du MDN et des FAC pour répondre aux besoins de ceux qui ont besoin d'aide.
Dans ses remarques finales, le commodore Olivier a encouragé tout le monde à prendre le temps de réfléchir aux informations qui ont été partagées et de les absorber. « Et poursuivons la conversation, continuons à construire sur cet élan », a-t-il déclaré.