Comprendre les lignes d'effort

Stratégie conjointe de prévention du suicide
des Forces armées canadiennes et d'Anciens Combattants Canada


LE 1 – Communiquer, engager, éduquer

Une communication efficace et un engagement proactif avec, entre autres, les membres des FAC, les anciens combattants, les groupes communautaires, les intervenants et les médias sont cruciaux pour améliorer les connaissances sur la santé mentale et éliminer la stigmatisation qui peut empêcher les gens de demander des soins. Les FAC amélioreront les communications et les activités de sensibilisation, afin de maximiser les avantages des programmes des FAC tels que « Vous n’êtes pas seul » et veiller à ce que l’éventail des ressources en santé mentale disponibles pour les membres des FAC et leurs familles soit bien compris. L’engagement des associations d’anciens combattants et des groupes d’intervenants dans le rôle de soutien des pairs auprès de ceux et celles libérés des FAC fournira le soutien nécessaire au nouvel ancien combattant par le biais de quelqu’un ayant vécu la transition à la vie civile. L’entraînement sur les soins en santé mentale fournie par ACC aidera aussi les membres des familles à mieux comprendre et soutenir les anciens combattants aux prises avec des problèmes de santé mentale. Des communications coordonnées, tant internes qu’externes aux FAC et à ACC, assureront la cohérence de notre message et serviront à sensibiliser toutes les parties prenantes aux efforts de prévention du suicide. La poursuite d’un engagement proactif auprès des médias permettra de créer une meilleure et une plus juste compréhension des problèmes de santé mentale et d’encourager un reportage équilibré et responsable qui aidera à prévenir la contagion du suicide.

LE 2 – Créer et soutenir des membres des FAC et des anciens combattants résilients

La résilience permet à un individu de maintenir ou de retourner à des niveaux antérieurs de bien-être, lorsque confronté à l’adversité, à un stress important, à des menaces, à des traumatismes ou à la tragédie. Les membres des FAC se confronteront à l’adversité et à des exigences, vu la nature de leur travail. La programmation de la résilience sera utilisée pour aider les membres des FAC à mieux gérer le stress.

L’incorporation de considérations de résilience dans la sélection et le recrutement du personnel sont des éléments caractéristiques d’une force résiliente. Grâce à des programmes comme MISSION : Prêts, Les Sentinelles et En route vers la préparation mentale, les FAC doteront les membres de compétences pratiques pour répondre aux exigences de la vie militaire. Les FAC et ACC s’assureront que les dirigeants, les aidants naturels, le personnel de première ligne et tous ceux et celles qui œuvrent à la prestation de soins à notre population disposent des connaissances, des ressources et des outils nécessaires pour surveiller et attester du bien-être des membres des FAC et des anciens combattants.

En particulier, ACC travaillera à l’identification et au soutien des anciens combattants à risque ou en état de crise, y compris de ceux et de celles qui sont sans abri, aux prises avec le système de justice pénale ou avec des problèmes de santé mentale.

LE 3 – Connecter et renforcer les membres des FAC et les anciens combattants grâce aux familles et à la communauté

Le sentiment d’appartenance que nous tirons de relations saines et de liens sociaux peut améliorer notre bien-être et contribuer à nous protéger du suicide. Dans cet esprit, les FAC et ACC, en partenariat avec des groupes communautaires, continueront à mettre en place des mesures de soutien au bien-être des membres des FAC et des anciens combattants. Grâce à des programmes comme En route vers la préparation mentale pour les familles, les FAC s’efforceront de procurer un soutien et de permettre aux membres et à leur famille de gérer efficacement les exigences du mode de vie militaire, et de résoudre tout problème de santé mentale auquel ils seront confrontés.

En collaboration avec les centres de ressources pour les familles des militaires, nous continuerons de fournir des services adaptés à nos familles militaires et de favoriser des communautés militaires fortes et connectées d’un bout à l’autre du pays. ACC continuera d’appuyer le bien-être des anciens combattants et de leur famille par la création de nouvelles initiatives et de nouveaux partenariats. Le service de soutien ACC procurera aux anciens combattants et à leurs familles un accès confidentiel 24 heures sur 24 et sept jours sur sept à des professionnels de la santé mentale et leur offrira jusqu’à 20 séances de consultation gratuite. Le Programme pour les familles des anciens combattants continuera d’offrir la prestation de services répondant aux préoccupations et aux défis liés à l’emploi, aux finances, au logement et aux mesures de soutien social.

LE 4 – Fournir l’accès rapide à des soins de santé et à un soutien efficaces

La plupart des personnes qui meurent par suicide vivaient avec un problème de santé mentale. Par conséquent, un réseau de soins de santé complet, des programmes de santé mentale et des programmes de prévention du suicide sont essentiels. Les efforts qui seront déployés porteront principalement sur l’accès opportun et approprié aux prestataires de soins spécialisés, quelle que soit la langue de choix d’un membre ou sa situation géographique. Des investissements dans la recherche et la formation des cliniciens s’imposeront pour intégrer les pratiques et les traitements de pointe, de sorte que nos membres reçoivent des soins de la plus haute qualité. Ceci n’est pas toujours l’expérience souhaitée pour les anciens combattants et leurs familles et ACC continueront de travailler avec les réseaux de soins de santé provinciaux et territoriaux, le Réseau des cliniques de traumatismes liés au stress opérationnel (TSO) et les fournisseurs de soins de santé communautaires, de manière à améliorer l’accès des anciens combattants aux soins primaires, à la santé mentale et à d’autres soins spécialisés.

Enfin, l’utilisation de la technologie de télésanté mentale par les psychiatres et les psychologues des cliniques TSO permettra de fournir aux anciens combattants en région éloignée des soins en santé mentale rapides et pratiques.

LE 5 – Promotion du bien-être des membres des FAC lors de leur transition vers la vie civile

La transition de la vie militaire à la vie civile est un moment difficile pour tous les membres des FAC libérés. Des soutiens robustes et accessibles pour les membres des FAC et leur famille au moment de leur transition vers la vie civile peuvent contribuer à créer des conditions favorables à leur réussite après le service. Les FAC et ACC travailleront de pair à favoriser un processus de transition harmonieuse qui réduise le stress au minimum pour tous les membres des FAC et leur famille durant la période de transition. Des campagnes de promotion de la santé, tel qu’Énergiser les Forces et des séminaires d’éducation pour les FAC, se poursuivront pour aider les membres sur leur départ à se préparer et à planifier leur vie après le service. Les programmes d’ACC assureront la promotion du bien-être des anciens combattants, y compris la promotion d’un emploi adéquat, la stabilité financière, de solides liens familiaux et communautaires et l’accès aux soins médicaux. L’information obtenue par l’étude sur la Route vers la vie civile nous aidera à comprendre les défis reliés à la transition vers le monde civil et améliorera le soutien aux anciens combattants. Les programmes CAF-ACC peuvent réduire l’effet de la rupture et fournir un filet de sécurité important à ceux et à celles qui effectuent leur transition.

En partenariat, les FAC et ACC continuent à prendre des mesures visant à réduire la complexité du processus de transition dans le but de diminuer le stress que les membres des FAC et les anciens combattants canadiens peuvent éprouver durant leur transition à la vie civile. Les FAC et ACC collaboreront également à améliorer le dépistage en santé mentale, les processus d’aiguillage pour les clients à haut risque et la gestion de cas.

LE 6 – Alignement des protocoles, les politiques et les processus pour mieux gérer le risque et le stress

Les protocoles, les politiques et les processus qui structurent nos organisations et guident nos actions peuvent avoir un impact important sur la qualité de vie et le niveau de stress que vivent nos membres et nos anciens combattants. Les FAC et ACC procéderont à un examen systématique des politiques, des processus liés au personnel, des procédures disciplinaires et d’enquête, et des protocoles de gestion des cas susceptibles d’affecter la santé mentale et le risque de suicide. Cela nous aidera à cerner les domaines qui doivent être améliorés. Pour ACC, cela consistera en l’intégration horizontale des programmes au sein des nombreux départements et divisions de notre organisation, dans le but ultime d’améliorer la communication, la compréhension et la collaboration au bénéfice des anciens combattants que nous servons. Cette ligne d’effort garantira également que les procédures opérationnelles dans les domaines de la gestion du personnel, de la gestion des sinistres et de la gestion des cas sont uniformément comprises et mises en œuvre. Parallèlement, les FAC et ACC poursuivront une plus large diffusion des meilleures pratiques et de la formation dans les domaines de la santé mentale et de la prévention du suicide afin de s’assurer que les membres des FAC et les employés de nos organisations sont en mesure de s’occuper d’eux-mêmes, des uns les autres, et de leurs subordonnés.

LE 7 – Réaliser continuellement des améliorations au moyen de la recherche, l’analyse et l’incorporation des leçons retenues et des meilleures pratiques

La recherche et l’évaluation continues sont essentielles pour s’assurer que notre approche envers la santé mentale et la prévention du suicide est efficace et qu’elle répond aux besoins des membres des FAC et des anciens combattants. Par le biais de programmes de recherche coordonnés, nous comprendrons mieux les facteurs liés aux résultats en matière de santé mentale et aux comportements suicidaires, y compris les risques et les obstacles auxquels font face les membres des «FAC et les anciens combattants. De plus, des études ultérieures nous aideront à évaluer l’efficacité de nos interventions cliniques, de notre formation et éducation ainsi que de nos autres services de soutien. Les résultats de la recherche, de pair avec les leçons retenues et les pratiques exemplaires, fourniront des renseignements précieux sur la façon de sélectionner, de former et d’employer les membres des FAC et de soutenir les anciens combattants après le service militaire. À cette fin, les FAC et ACC s’engageront avec le milieu universitaire, les experts et les partenaires du Gouvernement du Canada tels que Statistique Canada afin de s’assurer que les approches et initiatives sont fondées sur les meilleures données et analyses disponibles.

« Je me permets de prendre deux petites minutes pour vous mentionner comment votre équipe de professionnels m’a très bien accompagné tout au long de mon processus de libération pour raison médicale (gestion de cas, équipe médicale, santé mentale, CISP, clinique dentaire, archives médicales, ACC et les autres que j’oublie). Tous les gens que j’ai consultés ont été très coopératifs et professionnels malgré des échéances trop souvent serrées.
« Je serai libéré des FAC le lundi 6 février prochain et, grâce au soutien qui m’a été apporté depuis le mois d’août 2016 par les membres du 25 C Svc S, je n’ai aucun doute que ma transition se fera sans accroc. »

Un caporal retraité des Forces armées canadiennes (avec son autorisation)

« La nécessité d’une stratégie de prévention du suicide chez les anciens combattants, les membres des Forces armées canadiennes est manifeste. La présente stratégie conjointe haussera l’efficacité du travail réalisé et constitue un jalon important dans l’harmonisation des services de soutien offerts à nos clients et à leur famille. L’abondante réflexion ayant présidé à l’élaboration de la Stratégie conjointe de prévention du suicide FAC-ACC nous a amenés à comprendre que la prévention du suicide importe non seulement en temps de crise, mais aussi durant tous les soins et tout le traitement d’un patient souffrant de traumatisme lié à un stress opérationnel. Nous, cliniciens, savons qu’on ne prévient pas un suicide à un moment donné dans le temps.
« De multiples facteurs sont à considérer. Cette stratégie conjointe nous aidera à adopter une approche plus proactive et uniforme pour évaluer les facteurs de risques à l’œuvre chez un patient, veiller à lui procurer les bons soutiens et à effectuer les bonnes interventions, et pour travailler en collaboration avec ses prestataires de soins de santé d’ACC et des FAC, sa famille et le réseau de soutien social.»

Dr J Don Richardson, M.D. FRCPC, Coprésident, Section militaires et anciens combattants, Association des psychiatres du Canada

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