Vidéo sur l'identification des pertes militaires

Sarah Lockyer, anthropologue judiciaire du Programme d’identification des pertes militaires, décrit les méthodes d’identification des restes de soldats disparus.

Transcription

Je m’appelle Sarah Lockyer. Je suis anthropologue judiciaire pour le ministère de la Défense nationale. J’occupe le poste de coordonnatrice de l’identification des pertes militaires. Pour l’ensemble du Canada, nous comptons plus de 27 000 militaires portés disparus pendant les guerres du 20e siècle, dont la majorité pendant la Première Guerre mondiale. 

Lorsque des ossements de soldats des Première et Seconde Guerres mondiales ainsi que de la guerre de Corée sont découverts, il est de ma responsabilité de les analyser dans l’espoir de les identifier afin de pouvoir les inhumer, avec un nom.

Généralement, les ossements sont découverts dans le cadre de travaux de construction ou d’activités agricoles, et les policiers sont généralement appelés en premier; et lorsque ces derniers concluent qu’il s’agit d’une victime de la guerre, ils communiquent avec les responsables de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth, qui eux, prennent en charge les ossements découverts. Ils observent les artéfacts, et en règle générale, ils y découvrent un insigne de coiffure, un insigne d’épaule ou encore un bouton, un objet quelconque sur lequel est inscrit « Canada ».

Ensuite, la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth communique avec les responsables du Programme d’identification des pertes militaires du ministère de la Défense nationale, et nous pouvons alors commencer notre enquête. C’est important parce que nous devons avoir un aperçu le plus complet possible de cette personne avant son décès, surtout en ce qui concerne son âge et sa grandeur; ce sont des renseignements connus qui figurent sur les diverses feuilles d’engagement des soldats. Ces documents contiennent cette information.

Actuellement, nous avons 25 dossiers en cours, ce sont tous des soldats de la Première Guerre mondiale, sauf un, qui est de la Secondaire Guerre mondiale.

C’est tout un honneur de pouvoir faire ce travail, et c’est également un privilège, parce qu’en fin de compte, ces hommes ont donné leur vie pour notre pays. Personnellement, mon grand-père a combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, et il a été blessé. Il y a donc également ce lien personnel. Mais aussi, lorsque vous vous rendez à ces endroits et dans ces cimetières, vous constatez les conséquences néfastes de ces guerres sur les gens et sur la vie humaine.

Je dirais que l’aspect de mon travail que j’aime le plus c’est de rendre aux soldats leur identité, leur nom, car en fin de compte, c’est important pour chacun de nous que les gens sachent qui nous sommes et quel est notre nom. L’idée de mourir sans identité est plutôt triste et particulièrement tragique, toutefois, dans ces cas-ci, je suis en mesure de leur redonner leur identité. C’est l’un des aspects les plus gratifiants de mon emploi.

(Vidéo disponible en anglais seulement)

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