YPRES, 31 juillet au 10 novembre 1917

La troisième bataille d’Ypres est une campagne qui s’est déroulée du 31 juillet au 10 novembre 1917. Elle est souvent appelée la bataille de Passchendaele, le nom du village et de la crête où elle s’est terminée. Cette campagne visait à prendre la côte belge alors sous contrôle allemand, mais elle s’est transformée en une série d’attaques qui ont lentement érodé les positions allemandes et épuisé leurs forces.

Après l’échec de l’offensive de l’Armée française le long de l’Aisne au printemps 1917, les commandants français et britanniques réalisent qu’une percée majeure ne sera pas possible en 1917 et qu’il faudra probablement attendre 1918. En raison de l’état d’épuisement de l’Armée française, le général Sir Douglas Haig, commandant du Corps expéditionnaire britannique, comprend que les forces sous son commandement doivent maintenir la pression sur l’Armée allemande pour l’épuiser davantage. Le général Haig a depuis longtemps prévu une campagne dans la région d’Ypres pour sécuriser la côte belge. Les terres étant inondées près de la côte, l’attaque devait commencer au nord-est de la région d’Ypres. La première étape consistait à capturer une série de crêtes qui allaient de Staden au nord, à Passchendaele puis à Gheluvelt au sud, le long de la route d’Ypres à Menin.

L’offensive est retardée à plusieurs reprises car le Cabinet de guerre à Londres hésite à donner son plein appui, craignant que les plans du général Haig ne soient trop ambitieux et susceptibles d’entrainer un coût élevé en pertes humaines. Les énormes préparatifs requis pour des opérations de cette ampleur entrainent également plusieurs reports, mais tout est en place pour que l’attaque commence le 31 juillet. Après les premiers succès où les formations britanniques percent les défenses avancées allemandes, des contre-attaques allemandes éliminent les gains britanniques dans certains secteurs. Le 2 août, lorsque l’offensive prend fin, le premier assaut, connu sous le nom de bataille de la crête de Pilckem, n’a permis d’occuper que la moitié du terrain que le général Haig avait prévu.

Pour aggraver les choses, l’effet de fortes pluies sur les basses terres rend les conditions de vie et de combat difficiles pour les attaquants. Entre autres choses, les bombardements intenses, des deux côtés, détruisent de nombreux fossés et canaux drainant normalement les zones de basses terres, provoquant une accumulation d’eau dans les tranchées et les trous d’obus.

Les Britanniques planifient reprendre l’offensive à la mi-août avec de nouvelles divisions. Initialement prévue pour le 13 août, l’offensive est retardée jusqu’au 16 par de fortes pluies. Cette deuxième phase ne donne que très peu de résultats, sauf à l’extrême flanc gauche, où la 29e Division britannique réussit à capturer tous ses objectifs près du village de Langemark.

L’offensive dans ce secteur reprend dans les semaines et les mois qui suivent. De nouveaux corps et divisions provenant de l’Armée britannique et des dominions de l’Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande sont amenés pour renouveler les efforts afin de percer les lignes allemandes fortement défendues. La percée espérée ne se concrétisera toutefois jamais, mais les attaques répétées seront soutenues afin de maintenir la pression sur les forces allemandes, en partie pour alléger la pression sur les Français.

Les dernières opérations offensives de la campagne sont entreprises par le Corps canadien à la fin du mois d’octobre et au début du mois de novembre. Elles permettent la capture du village de Passchendaele et de la crête sur laquelle il se trouvait, mettant du coup fin à la bataille d’Ypres de 1917.

La percée pour s’emparer des ports belges ne s’est jamais concrétisée et cette bataille d’usure a été énormément coûteuse en pertes humaines de part et d’autre. Plus de 2 400 soldats du Corps canadien et du Newfoundland Regiment tués au combat entre le 31 juillet et le 15 novembre 1917 n’ont pas de sépulture connue. En combinant la recherche historique, l’analyse anthropologique médico-légale et l’analyse d’ADN, la Direction – Histoire et patrimoine du ministère de la Défense nationale a identifié les soldats mentionnés ci-dessous, dont la découverte des restes humains est attribuable à une activité humaine moderne.

Lambert, John, The Newfoundland Regiment

 

Lectures recommandées :

Nicholson, G.W.L, Histoire officielle de la participation de l'Armée canadienne à la Première Guerre mondiale: Le Corps expéditionnaire canadien, 1914-1919, Imprimeur de la Reine et contrôleur de la papeterie, Ottawa 1962.

Nicholson G.W.L, The fighting Newfoundlander: a history of the Royal Newfoundland Regiment, Gouvernement de Terre-Neuve, St. John’s, 1964. (en anglais seulement)

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