Annexe A : Exigences relatives à l'avionique et renseignements d'orientation sur les fins prévues

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Exigences en matière de certification pour la conformité au MN 52x.1301 ou aux sections 10 et 11 de la norme MIL-HDBK-516

Directives supplémentaires
1 L’aéronef doit comprendre une capacité de basculer entre le cap magnétique et le cap vrai à l’entrée dans le NDA et à la sortie de cette région. Si la commutation entre les caps magnétique et vrai n’est pas assez évidente, une alerte appropriée ou un autre mécanisme d’avertissement doit accompagner la commutation. 

Cette exigence s’applique à l’affichage de cap principal, ainsi qu’à ceux de secours, s’ils peuvent afficher le cap vrai. S’il y a lieu, le circuit doit employer le même commutateur pour les affichages principal et de secours.

Dans le cas de l’indication de cap vrai, l’asservissement à un système de détermination du cap non magnétique (p. ex. l’alignement au gyrocompas) est préférable. Cependant, un mode gyroscope directionnel (DG) est acceptable, pourvu que les procédures à suivre par l’équipage appropriées soient décrites dans le manuel de vol et les IEA (voir l’annexe C).

Dans le cas des aéronefs approuvés pour l’exécution d’opérations de navigation fondée sur les performances (PBN), il faut respecter les directives suivantes tirées du paragraphe 14-7 de la CI 20-138D de la FAA : Si l’aéronef comporte un commutateur de référence de caps magnétique et vrai, l’aéronef devrait employer le même commutateur pour l’équipement de navigation et de positionnement, de façon à assurer l’uniformité des affichages et des opérations lors de la commutation manuelle et automatique de référence de cap. [traduction libre] Le même moyen de commutation entre les caps vrai et magnétique devrait donc également permettre la commutation du mode de l’équipement de navigation. Des renseignements additionnels sur les opérations de PBN sont disponibles dans l’avis de l'ANT 2019‑05.

Dans certaines configurations, la commutation s’effectue automatiquement en fonction de critères établis, par exemple lorsque l’aéronef atteint une latitude donnée. Le cas échéant, le demandeur doit expliquer la façon dont les critères de commutation sont alignés avec les frontières du NDA. S’il existe des écarts considérables, des procédures à suivre par l’équipage peuvent être envisagées comme moyen d’atténuation. 

2 L’aéronef doit comprendre un moyen de signaler la sélection de cap vrai aux membres d’équipage.  Cette exigence est habituellement respectée au moyen d’une indication appropriée sur l’écran de vol principal ou sur l’écran de navigation. 
3 Les systèmes gyroscopiques principal et de secours doivent permettre l’alignement de l’attitude dans le NDA. Cette capacité doit être démontrée au sol et dans les airs, à moins qu’une analyse prouve que la latitude n’a aucune incidence sur cet alignement Dans le cas des systèmes qui indiquent l’attitude et le cap, il doit être possible d’aligner l’attitude indépendamment du cap (c.-à-d. qu'une défaillance de l’alignement du cap ne doit avoir aucune incidence sur l’alignement de l’attitude). 
4 Les systèmes inertiels doivent permettre l’alignement du cap jusqu’à la latitude la plus au nord indiquée dans le manuel de vol et les IEA

La disponibilité et la performance de tous les modes d’alignement en fonction de la latitude doivent être déterminées au sol et dans les airs (s’il y a lieu). Parmi les exemples de tels modes, comptons le gyrocompas (GC), le cap en mémoire, le meilleur cap vrai disponible (BATH) et le système inertiel de navigation de bord.

L’ANT n’établit aucun délai maximal d’alignement. Par exemple, dans le cas d’un système de référence d’assiette et de cap (AHRS) à gyrocompas avec une certification TSO-C201 accordée par la FAA, il faut démontrer que le délai d’alignement de cap du système est de 10 minutes ou moins sous le 60e parallèle nord. Cependant, le délai au-dessus de ce parallèle doit uniquement être précisé par le fabricant. Dans le passé, l’ANT a jugé qu’un délai d’alignement de 30 minutes ou moins était adéquat. 

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Il doit exister des annonces suffisantes pour alerter l’équipage en cas de dégradation des performances du circuit de cap. 

À moins qu’il ait été démontré que les régions polaires n’ont aucune incidence sur les performances du circuit de cap, une alerte doit se déclencher en cas de dégradation des performances du circuit de cap. Dans le cas des systèmes asservis, cette alerte se déclenche généralement lorsque le cap présente une erreur de plus de 6 degrés.

Dans le passé, cette exigence a été respectée en comparant diverses sources de cap. La plupart des conceptions d’aéronefs modernes équipées d’au moins deux circuits de cap à stabilisation gyroscopique comprennent un comparateur qui fournit une alerte en cas d’écart considérable entre les deux circuits. Un seuil de 6 degrés en vol en palier est souvent employé, conformément aux directives de la FAA fournies dans la CI 23‑17C. Cependant, il existe des seuils de tolérance plus stricts. 

Un autre moyen qui permet de respecter cette exigence consiste à employer une fonction de mode dégradé (p. ex. voir la norme RTCA DO-334) du fabricant d’équipement d’origine (FEO).

Aucune autre démonstration de conformité de l’alerte n’est nécessaire si la conformité a été évaluée dans le cadre de la navigabilité initiale ou d’un changement de conception subséquent, pourvu que les résultats s’appliquent aux opérations dans le NDA.

6 Les systèmes de navigation inertielle doivent comprendre une vitesse de dérive en mode de navigation inertielle (INS) seulement qui appuie la fonction prévue. Dans le cas des aéronefs approuvés pour la navigation IFR en mode INS seulement, la vitesse de dérive dans le NDA ne doit pas être supérieure à 2 NM par heure, conformément au paragraphe 6‑6 de la CI 20‑138D. Si la justification d’approbations de PBN particulières avait été réalisée au moyen d’une vitesse de dérive inférieure, cette dernière doit être évaluée à nouveau pour les opérations dans le NDA.
7 Les instruments de cap d’urgence doivent avoir des performances adéquates dans le NDA pour servir à leur utilisation prévue. 

Dans les régions les plus au sud du NDA, les indications d’un instrument de cap d’urgence en mode magnétique peuvent demeurer importantes pour l’équipage. S’il est prévu d’utiliser l’instrument de cap à des fins opérationnelles, il faut en évaluer l’exactitude.

Il faut déterminer la vitesse de dérive des instruments de cap de secours en mode DG. Si cette vitesse est différente de celle obtenue lors d’opérations réalisées à l’extérieur du NDA, il faut inclure des renseignements suffisants dans le manuel de vol et les IEA (voir l’annexe C). L’ANT ne définit pas de vitesse de dérive maximale, pourvu qu’il soit possible d’établir des procédures à suivre par l’équipage adéquates en vue de régler la valeur de cap en service.

Un instrument de cap de secours dont le cap peut être obtenu à l’aide d’un moyen de détermination de cap non magnétique (p. ex. un système GPS/INS intégré ) doit être en mesure d’accepter ce cap vrai dans le NDA.

8 S’il est prévu d’approuver l’aéronef pour des opérations dans l’espace contrôlé au sein du NDA, il doit être équipé d’un système de communications longue portée certifié. Normalement, cette exigence est satisfaite en posant une radio HF ou un système de communications vocales par satellites (Satvoice), conformément aux normes indiquées à la partie 3, chapitre 2 du MNNC (avis, référence 3.2.1.l). Il faut démontrer que le système de communications longue portée est adéquat pour les opérations dans le NDA. Si ce système ne couvre pas entièrement le NDA (p. ex. un système Satvoice géosynchrone), il faut consigner des limitations et procédures à suivre par l’équipage adéquates dans l’AFM, conformément à l’annexe C.
9 La base de données de navigation doit être appropriée pour les opérations dans le NDA. Il faut évaluer la qualité de la couverture (p. ex. un aéroport) des bases de données de navigation. Par exemple, il faut obtenir des références pour le cap en degrés vrais dans le NDA pour les procédures comprises dans la base de données de navigation et dans les données personnalisées, dans un format compatible avec le système de navigation.
10 Les cartes numériques et les affichages connexes doivent être appropriés pour les opérations dans le NDA. Il faut évaluer la qualité de la couverture des cartes. Les limitations et procédures à suivre par l’équipage découlant de cette évaluation doivent être consignées dans le manuel de vol et les IEA, conformément à l’annexe C.
11 Les bases de données sur le relief et les obstacles du système d’avertissement et d’alarme d’impact (TAWS) doivent être appropriées pour les opérations dans le NDA.  Il faut évaluer la qualité et la couverture des bases de données. Les limitations et procédures à suivre par l’équipage découlant de cette évaluation doivent être consignées dans le manuel de vol et les IEA, conformément à l’annexe C.
12 Le mécanisme de saisie de données du système de navigation doit permettre le référencement en cap vrai des entrées sur le cap et la trajectoire.    Certains systèmes de gestion de vol (FMS) et panneaux de commande et d’affichage (CDU) exigent le référencement en cap vrai des renseignements sur le cap et la trajectoire ainsi que leur saisie en ajoutant le suffixe « T », autrement la procédure n’est pas exécutée correctement. D’autres FMS permettent de sélectionner le cap vrai ou magnétique en activant le menu connexe. Peu importe la méthode employée, la philosophie conceptuelle demeure inchangée, claire et sans ambiguïté.
13 Toute procédure de navigation sensible à une commande de trajectoire et de cap (p. ex. des approches, remises des gaz, etc.) doit fonctionner correctement avec les données de cap et de trajectoire en degrés vrais.  Par exemple, certains FMS ou systèmes de navigation autonomes fournissent une connaissance de la situation accrue des conditions météorologiques de vol à vue (VMC) en permettant la création d’un segment d’approche directe fondée sur l’insertion d’un repère d’approche finale (FAF). Dans le cas de ces systèmes, il faut s’assurer que l’emplacement du FAF est fondé sur le nord vrai dans le NDA, autrement il se peut que le segment d’approche finale soit mal aligné avec la ligne centrale de la piste.
14 Les autres systèmes requis doivent fonctionner correctement dans le NDA en mode de cap vrai.  Par systèmes requis (en opposition à l’équipement de mission), on entend les systèmes essentiels à l’exploitation sécuritaire de l’aéronef. Ils comprennent notamment les FMS, les commandes automatiques de vol (CADV), les directeurs de vol, les affichages, les systèmes radar, etc. Au besoin, toute limitation applicable ou toute modification apportée aux procédures à suivre par l’équipage doit être consignée dans le manuel de vol et les IEA, conformément à l’annexe C.

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