Budget de 2017 : à l'œuvre pour la classe moyenne

Discours

Allocution de l'honorable Bill Morneau, c.p., député

La version prononcée fait foi

Bonjour, et merci d'être présents aujourd'hui.

Les derniers jours – en fait la dernière année et demie – ont été incroyables pour moi, et je suis très reconnaissant de terminer ma semaine ici, dans ma ville natale, avec vous.

Vous avez peut-être entendu que mercredi, j'ai déposé le deuxième budget de notre gouvernement intitulé Bâtir une classe moyenne forte.

Il s'agit de la suite du plan qui nous a hissés au pouvoir, et il met à profit les progrès que nous avons réalisés depuis notre premier budget, il y a de cela près d'un an.

Il porte sur la création de bons emplois pour la classe moyenne aujourd'hui, tout en préparant les Canadiens à occuper les emplois de demain.

Il rétablit la confiance et l'optimisme de la classe moyenne, en investissant dans nos gens, nos communautés et notre économie.

Et je suis très conscient que, pour un grand nombre d'entre vous ici présents, notre plan vous en a demandé plus.

L'an dernier, nous avons demandé à certains d'entre vous de payer un peu plus d'impôt afin que nous puissions accorder une baisse d'impôt à la classe moyenne – soit à près de 9 millions de Canadiens.

Nous avons décidé que l'Allocation canadienne pour enfants serait fondée sur le revenu, ce qui veut dire qu'un grand nombre d'entre vous ne reçoivent plus de chèque mensuel du gouvernement fédéral.

Nous en avons demandé plus de votre part, de sorte que 9 familles canadiennes sur 10 peuvent recevoir cette année une augmentation moyenne de près de 2 300 $ en prestations pour enfants non imposables.

Nous vous en avons demandé plus afin de pouvoir en faire plus pour la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie.

Et ce plan est encore plus important aujourd'hui qu'il y a 18 mois.

Lors de ma première participation au G20 en novembre 2015, à Antalya, en Turquie, les gens ont examiné notre plan d'investissement dans la classe moyenne avec beaucoup d'intérêt, et avec un peu de curiosité.

Ce n'est pas tout le monde qui voyait ce que notre premier ministre voyait – ou peut-être qu'il ne prenait pas les choses aussi sérieusement – c'est-à-dire que la classe moyenne s'inquiétait de son avenir, et de l'avenir de ses enfants et de ses petits-enfants.

Le monde a beaucoup changé depuis.

Il est devenu de plus en plus évident que l'inquiétude de la classe moyenne est non seulement réelle, mais qu'elle est devenue une force puissante.

Je viens de revenir de ma dernière réunion du G20 à Baden-Baden, en Allemagne, où tout le monde avait à l'esprit le partage des avantages découlant de la croissance, de la mondialisation et du commerce. Cette fois-ci, toutefois, il était tout aussi important de chercher à faire en sorte que tous puissent profiter des avantages de l'ouverture et du commerce.

Lorsque j'ai rencontré le secrétaire du Trésor américain, Steven Mnuchin, à Washington, et encore en Allemagne la semaine dernière, nous avons discuté de notre objectif commun d'aider les familles de la classe moyenne à améliorer leur situation.

Ainsi, les gens commencent à voir sérieusement ce que la classe moyenne sait depuis un certain temps : les progrès réalisés dans le domaine des technologies ont fait progresser nos économies, mais un plus grand nombre de membres de la classe moyenne prenaient du retard.

Nous pouvons débattre des statistiques et des coefficients de Gini, mais les données probantes que nous consultons sont claires.

Nous avons communiqué avec un million de Canadiens dans le cadre de nos consultations prébudgétaires, j'ai cogné à des dizaines de milliers de portes dans cette ville… et il y a des mouvements partout dans le monde qui sont incontestablement alimentés par un sentiment d'incertitude profonde à l'égard de l'avenir.

Nous ne pouvons pas ignorer les inquiétudes de la classe moyenne.

Elles sont réelles, et la réussite à long terme de notre pays, de notre exceptionnel pays, exige que tous mettent la main à la pâte.

Pour répondre aux inquiétudes de la classe moyenne, notre gouvernement a choisi d'agir.

Et de plus en plus, le monde voit le Canada comme un exemple à suivre en raison de sa manière positive, rafraîchissante et généreuse de répondre à ces inquiétudes.

Et c'est parce que notre plan fonctionne.

La classe moyenne du Canada ressent un optimisme croissant.

Au cours des sept derniers mois, l'économie canadienne a créé un quart de millions de nouveaux emplois. Il s'agit du taux de croissance le plus élevé de toute période de sept mois depuis une décennie.

Et depuis 2015, le taux de chômage a baissé, passant de 7,1 % à 6,6 %.

Nous savons également que les dépenses des consommateurs ont augmenté depuis que nous avons mis plus d'argent dans les poches des gens grâce à l'Allocation canadienne pour enfants.

Selon les prévisions, le rythme de l'expansion économique devrait s'accélérer en 2017.

Mais nous savons qu'il y a encore du travail à faire.

Dans le budget de 2017, nous passons à l'étape suivante.

Nous prenons appui sur les investissements que nous avons annoncés précédemment afin que nos communautés deviennent de meilleurs endroits où vivre, en réalisant des investissements sans précédent dans l'infrastructure : plus de 180 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie.

Dans 10 ans, notre économie ne sera pas seulement plus dynamique; de plus, le transport en commun nous permettra à tous de retourner à la maison plus rapidement en fin de journée, ce qui se traduira par davantage de temps passé avec nos enfants, une productivité en hausse et des villes, comme Toronto, qui seront plus concurrentielles à l'échelle internationale.

Puisque le Canada est un pays commerçant, sa compétitivité à l'échelle mondiale requiert une infrastructure de calibre mondial.


C'est la raison pour laquelle le budget de 2017 prévoit un nouveau fonds national pour les corridors commerciaux qui ciblera la congestion dans les corridors ferroviaires et routiers les plus achalandés autour de la région du Grand Toronto. Ainsi, plus d'argent sera affecté à l'un de nos plus grands défis.

Et nous ferons appel à la nouvelle Banque de l'infrastructure du Canada qui, mobilisant l'expertise et les capitaux du secteur privé, aidera les villes, les villages et les communautés à mettre en chantier de grands projets transformateurs.


De quelle manière?

Grâce à la Banque de l'infrastructure du Canada, nous obtiendrons des fonds des institutions et des régimes de retraite du monde entier, qui seront investis dans de grands projets d'infrastructure transformatrice comme les réseaux de transport en commun ou les réseaux électriques.

Nous en construirons plus, et nous améliorerons votre qualité de vie et celle de vos enfants en jumelant les capitaux du secteur privé et ceux du gouvernement afin d'améliorer nos communautés.

Il s'agit de projets qui n'auraient pas vu le jour autrement, comme les réseaux électriques ou d'autres connexions du transport en commun.

Et je veux m'arrêter là-dessus un instant.

Notre gouvernement travaille avec le secteur privé afin de faire avancer les choses pour les Canadiens.

Nous savons bien que le gouvernement ne peut pas tout faire. Nous avons besoin de votre aide.

Et je n'ai pas peur de le demander.

Par exemple, je mentionnerai le lancement du nouveau fonds canadien pour l'expansion des entreprises qui a eu lieu ce mois-ci.

Voilà un exemple formidable de ce que nous pouvons faire lorsque nous collaborons.

Avec l'aide de mon Conseil consultatif en matière de croissance économique, nous avons relevé une lacune chez les petites et moyennes entreprises qui voulaient grandir, mais qui ne pouvaient pas obtenir le financement nécessaire sans sacrifier le contrôle de leur entreprise.

Nous avons donc convoqué nos institutions financières, qui ont vu une occasion d'aider et une possibilité pour leurs entreprises, et nous avons trouvé une solution.

À la vitesse de l'éclair, selon les normes établies, et certainement selon les normes du gouvernement.

C'est un bon rappel que la recherche de solutions n'entraîne pas nécessairement de coûts pour les contribuables.

Et en tant que gouvernement, nous continuerons de chercher des solutions, à l'intérieur comme à l'extérieur du gouvernement, pour propulser le Canada et son économie vers l'avenir.

En plus de ses investissements soutenus dans l'infrastructure, notre gouvernement s'efforce de placer le Canada dans la position la plus favorable possible pour prospérer dans l'économie de l'innovation.

Notre plan ne cherche rien de moins que de faire du Canada un centre d'innovation de calibre mondial, en partie en misant sérieusement sur des secteurs particuliers, surtout les industries numériques, le secteur des technologies propres et celui de l'agroalimentaire.

Des centres urbains aux fermes rurales, des chercheurs qui souhaitent obtenir de nouveaux brevets aux entrepreneurs qui travaillent à commercialiser leurs produits, l'innovation permet aux Canadiens de s'adapter au changement et de se préparer pour l'avenir. 

Aussi complexe que devienne la technologie dont nous dépendons, nous ne devons jamais oublier qui sont les initiateurs de ces innovations : les gens.

Des gens compétents, talentueux et créatifs.

Nous voulons que tous les Canadiens voient les possibilités de la nouvelle économie de l'innovation.

C'est pourquoi nous ne faisons pas que créer des emplois aujourd'hui; nous préparons les gens à occuper les emplois de demain.

Parce que le prochain emploi devrait être un meilleur emploi.

Ce plan, nous l'avons nommé le Plan pour l'innovation et les compétences.

En nous appuyant sur ce plan, nous favoriserons une culture centrée sur l'apprentissage continu pour aider les travailleurs et leur famille à s'adapter au caractère changeant des exigences de notre époque.

Nous aiderons les étudiants à obtenir l'expérience de travail dont ils ont besoin pour commencer leur carrière.

Nous rendrons les études supérieures plus abordables et nous élargirons l'accès à la formation afin d'aider les Canadiens à acquérir de nouvelles compétences.

Et nous aiderons les personnes qui ont perdu leur emploi à obtenir une formation ou à retourner aux études.

Depuis que nous avons commencé la mise en œuvre de notre plan, nous avons accordé la priorité aux gens – ce qui a été bon pour les affaires.

Au cours des sept derniers mois, comme je l'ai déjà mentionné, nous avons enregistré la croissance de l'emploi la plus forte depuis plus d'une dizaine d'années.

Là où d'autres auraient mis le frein, nous avons fait ce que font les pays confiants et ambitieux : nous avons investi en nous-mêmes.

Et nous l'avons fait tout en surveillant notre situation financière et notre capacité budgétaire.

Je ne prends pas à la légère les investissements ciblés.

Et même si d'autres personnes dans le monde choisissent de se refermer sur elles-mêmes, le Canada mise son avenir sur l'ouverture et l'investissement.

Nous sommes plutôt chanceux, au Canada, d'avoir exactement ce qu'il nous faut pour y arriver.

Le Canada affiche la meilleure situation financière parmi les pays du G7, et notre population diverse, bien éduquée, innovatrice et motivée nous donne un excellent potentiel de croissance soutenue.

Notre système financier est l'un des plus solides du monde, et nous avons des fonds de pension de calibre mondial.

Au Canada, les entreprises bénéficient des coûts fiscaux globaux et des coûts d'exploitation globaux les plus faibles du G7.

Nous sommes l'un des 10 pays de la planète qui jouissent de la cote AAA des trois principales agences de notation.

Nous accomplirons donc des progrès sur cette base.

Nous ne développerons pas seulement nos industries, mais nous renforcerons également nos communautés.

C'est ce qui nous a permis de renforcer nos relations avec nos cinq principaux partenaires commerciaux : les États-Unis, le Mexique, la Chine, le Japon et l'Union européenne.

Et je sais que c'est ce qui nous a permis à faire des percées importantes partout en Asie.

En fait, je suis très heureux d'annoncer officiellement aujourd'hui que, depuis jeudi, le Canada est le premier pays nord-américain à avoir été accepté au sein de la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures – ce qui aidera à stimuler la croissance de l'économie mondiale grâce à des projets d'infrastructure de haute qualité qui profiteront à la population de la région et aux Canadiens.

À titre de membre, le Canada pourra participer au financement d'infrastructures de grande qualité en Asie qui contribueront à la croissance économique mondiale.

Au cœur de notre plan, il y a le commerce, l'ouverture, l'investissement et la volonté d'offrir des chances réelles et égales de réussir à tous les Canadiens.

Comme vous l'avez vu, ce plan fonctionne.

Même si nous continuons de mettre l'accent sur la croissance, nous ne le ferons pas au détriment d'autres questions essentielles.

Nous veillerons à ce que l'ensemble des Canadiennes et des Canadiens – et pas seulement quelques personnes fortunées – bénéficient de la croissance.

Nous aiderons les familles à voir l'avenir et celui de leurs enfants et de leurs petits-enfants d'un œil favorable – et nous veillerons à ce que la prochaine génération obtienne ce que notre génération et celles qui l'ont précédée au Canada ont toujours eu, à savoir un optimisme inspiré par les possibilités.

Je vous remercie. Je répondrai maintenant avec plaisir à quelques questions.

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