Le gouvernement du Canada présente son plan de 2019 pour la protection des épaulards résidents du Sud

Document d'information

Le gouvernement du Canada a officiellement reconnu que les épaulards résidents du Sud font face à une menace imminente pour leur survie et leur rétablissement, et que des mesures exhaustives et immédiates sont requises pour sauver ces mammifères emblématiques.

Les mesures améliorées annoncées le 10 mai s’appuient sur des initiatives antérieures. Ces mesures ont aussi été éclairées par le travail important de cinq groupes de travail techniques, composés de Premières Nations, des gouvernements, et des conseillers principaux scientifiques et intervenants. Ces mesures sont conçues pour remédier directement à chacune des menaces clés qui pèsent sur la survie à long terme de la population des épaulards résidents du Sud.

Elles permettront d’assurer le rétablissement des épaulards résidents du Sud, tout en tenant compte des intérêts sociaux et économiques des Premières Nations et des collectivités côtières qui dépendent des industries maritimes.

Proies

En vue de remédier à la disponibilité réduite des proies, nous mettons en place une combinaison de restrictions de pêche et de mesures volontaires pour soutenir la disponibilité de proies pour les épaulards résidents du Sud, y compris les suivantes :

  • Les fermetures de zones dans les principales zones d’alimentation pour la pêche récréative et commerciale du saumon qui entreront en vigueur après la fin des mesures de conservation et de remise à l’eau du saumon quinnat et qui demeureront en place jusqu’à la fin octobre, notamment :
    • Le détroit de Juan de Fuca (secteurs 20-3, 20-4) : fermetures des pêches récréatives et commerciales du saumon en vigueur dans les principales zones d’alimentation à partir du 15 juillet ou du 1er août, selon la sous-zone, jusqu’au 31 octobre.
    • Les îles Gulf (parties des secteurs 18-9, 18-4, 18-5, 18-2) : fermetures des pêches récréatives et commerciales en vigueur dans les principales zones d’alimentation du 1er août au 31 octobre.
  • Pêches et Océans Canada  fera l’essai de fermetures à proximité de l’espace où évoluent librement les épaulards, et ce, dans trois « zones de gestion améliorée » connues pour être importantes pour les épaulards résidents du Sud : le détroit de Juan de Fuca, les îles Gulf et l’embouchure du fleuve Fraser. On s’attend à ce que tous les pêcheurs commerciaux et récréatifs cessent temporairement leurs activités de pêche lorsque les épaulards se trouvent dans un rayon de 1 km entre le mois de mai et la fin octobre. Beaucoup de ces zones, où ces mesures s’appliqueront, faisaient l’objet de fermetures basées sur les zones en 2018.
  • Ces zones dans lesquelles ces mesures sont en place permettront de réduire la concurrence pour la capture du saumon quinnat entre les pêcheurs et les épaulards, tout en offrant l’opportunité de pêcher toute autre espèce, autre que le saumon, à des fins récréatives et commerciales.
  • De plus, pour accroître l'abondance du saumon quinnat, principale proie de ces baleines, le MPO s'est engagé à relâcher un million de saumons quinnat juvéniles de plus par année à l'écloserie de Chilliwack pendant cinq ans pour appuyer le rétablissement des épaulards résidents du Sud. Ces stocks particuliers de saumon quinnat sont importants pour les épaulards résidents du Sud et sont disponibles toute l'année dans leur habitat essentiel.

Les mesures visant à réduire le bruit et les perturbations physiques dans le secteur des grands navires commerciaux en 2019 s’appuieront sur les réussites et les leçons tirées des efforts déployés par le gouvernement du Canada dans le cadre du Programme d'amélioration de l'habitat et de l'observation des cétacés (ECHO) de l’Administration portuaire de Vancouver au cours des deux dernières années pour réduire le bruit sous-marin dans ce secteur. De plus, de nouvelles mesures pour tous les types de navires réduiront le bruit sous-marin dans les principales zones d’alimentation et obligeront les navires à se tenir plus loin des épaulards résidents du Sud.

Pour réduire davantage le bruit sous-marin des navires commerciaux, sous la direction du programme ECHO, deux initiatives importantes seront mises en place cette année, notamment :

  • Le ralentissement volontaire dans le détroit de Haro sera élargi pour inclure le passage Boundary, ce qui permettra de réduire le bruit dans une zone plus vaste. Le ralentissement commencera le 1er juin, ou dès que des baleines seront repérées dans la région.
    • Cette année, les vitesses seront réduites pour toutes les classes de navires.
    • Les transporteurs automobiles, les paquebots de croisière et les porte-conteneurs devront réduire leur vitesse à 14,5 nœuds.
    • Les pétroliers, les vraquiers, les traversiers et les navires du gouvernement devront transiter à 11,5 nœuds.
  • Les navires se déplaçant entre la côte et la voie de navigation dans le détroit de Juan de Fuca devront se rendre plus au sud pour s’éloigner davantage des principales zones de recherche de nourriture. Le gouvernement du Canada travaille aux derniers détails avec les partenaires du Programme d’amélioration de l’habitat et de l’observation des cétacés (ECHO) et la Garde côtière américaine pour déterminer les zones du détroit de Juan de Fuca où des déplacements de voyage pourraient être mis en place.

Reconnaissant le rôle important que jouent les petits navires, pour faire face à tout le trafic maritime, y compris les bateaux de plaisance et les bateaux d’observation des baleines, le gouvernement du Canada met en place une série de mesures à compter du 1er juin 2019 :

  • Une nouvelle distance d’approche obligatoire de 400 mètres de l’habitat essentiel de tous les épaulards résidents du Sud entrera en vigueur. Des exceptions pour les entreprises commerciales d’observation des baleines  afin de permettre l’observation des épaulards migrateurs ou épaulards de Bigg à la distance d’approche actuelle de 200 mètres pourraient être autorisées si ces entreprises concluent une entente avec le ministre des Transports.
  • L’Association Pacific Whale Watch conclura une telle entente en vertu de laquelle ses membres s'engagent à s'abstenir d'offrir des excursions sur les épaulards résidents du Sud, en plus de prendre d'autres mesures d’intendance. L'accord les engagera également à adopter une série de pratiques exemplaires, telles que décrites dans les propres lignes directrices de l’Association Pacific Whale Watch.
  • Lorsque cela est sécuritaire, on demande aux exploitants de navires d’éteindre leurs échosondeurs et de faire tourner les moteurs au ralenti ou au point mort si une baleine se trouve à moins de 400 mètres.
  • Dans les trois « zones de gestion améliorée », tous les navires sont priés de réduire leur vitesse à moins de 7 nœuds s’ils se trouvent à moins de 1 km des épaulards.

Sanctuaires

  • Des zones sanctuaires provisoires, au large de la côte sud-ouest de l'île Pender et à l'extrémité sud-est de l'île Saturna, limiteront également les activités de pêche et le trafic maritime du 1er juin au 31 octobre, sous réserve d'exceptions, notamment les navires de secours et les navires pratiquant la pêche autochtone alimentaire, sociale et rituelle. Ces zones sont d'importantes zones d'alimentation et sont destinées à créer des refuges pour les baleines à titre provisoire, en attendant de nouveaux travaux d'étude de faisabilité sur une approche de sanctuaire à long terme. La zone de sanctuaire provisoire de Swiftsure élargira la portée d'une zone de fermeture de pêche existante et de longue date pour l'appliquer à toutes les pêches commerciales et récréatives. Des restrictions concernant les navires seront mises en place en vertu du pouvoir d'arrêté d'urgence conféré au ministre des Transports en vertu de la Loi sur la marine marchande du Canada.

Contaminants

Reconnaissant la nature à long terme des contaminants dans l'environnement, les nouveaux contaminants préoccupants et les interactions du réseau trophique qui affectent les épaulards résidents du Sud et leurs proies, des travaux sont en cours :

  • Modifier le Règlement sur certaines substances toxiques interdites (2012) afin de restreindre davantage l'utilisation de cinq produits chimiques (ignifugeants, oléofuges et hydrofuges) et d'interdire deux nouveaux ignifugeants.
  • Accroître la surveillance, la surveillance (c.-à-d. l'eau douce, l'air, le lixiviat de décharge et le déversement en mer) et la recherche pour déterminer les sources de contaminants et la façon dont ils pénètrent dans le milieu aquatique.

Mai 2019

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