Alicia Barin à la conférence Digital Media at the Crossroads

Discours

20 janvier 2023

Alicia Barin, vice-présidente intérimaire de la Radiodiffusion et conseillère du Québec
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC)

Le discours prononcé fait foi

Je suis ravie de me joindre à vous, ainsi qu’à l’impressionnante liste d’intervenants et de modérateurs, alors que nous explorons cette croisée des chemins dans l’évolution du secteur canadien des médias.

Avant de commencer, j’aimerais reconnaître que, étant virtuellement avec vous, mais physiquement à Montréal, je me trouve sur le territoire traditionnel de la Confédération Haudenosaunee et de la Nation Anishinaabeg. Je tiens à remercier leurs Aînés et à leur rendre hommage.

Je comprends que pour cette conférence virtuelle, nous avons un heureux mélange d’étudiants, de membres de l’industrie et de représentants des organismes de réglementation.

Aujourd’hui, je fais partie de ces derniers – les organismes de réglementation – et je vais vous parler en tant que membre du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, ou CRTC.

Je vais supposer que la plupart d’entre vous connaissent vaguement, voire intimement, le CRTC, l’organisme de réglementation du Canada qui supervise les secteurs de la radiodiffusion et des télécommunications et qui met en œuvre la Loi sur la radiodiffusion, la Loi sur les télécommunications et la Loi canadienne anti-pourriel.

Je suis consciente que vous êtes particulièrement intéressés par le travail que nous accomplissons en radiodiffusion, donc regardons de ce côté. La Loi sur la radiodiffusion a 50 ans. Elle a été mise à jour au fil des ans, et la dernière de ces mises à jour remonte au milieu des années 1990.

La Loi sur la radiodiffusion nous a bien servi, en nous donnant une autorité claire au sujet des activités traditionnelles en matière de radiodiffusion comme la radio et la télévision linéaire.

Cependant, elle a atteint les limites de ce qu’elle peut accomplir pour faire face aux services de médias numériques comme la diffusion en continu en ligne dans un espace de communication de plus en plus sans frontières.

Cela signifie que nous avons maintenant une autorité claire en matière d’activités traditionnelles de radiodiffusion comme la radio et la télévision linéaire, mais que nous disposons d’une boîte à outils limitée afin de réglementer les services de médias numériques en évolution, comme la diffusion en continu en ligne.

Mais il y a du changement à l’horizon. Bien que je ne puisse pas, en tant que conseillère du CRTC, commenter les projets de loi C-11 ou C-18, qui sont toujours devant le Sénat et la Chambre des communes, respectivement, je sais qu’il y a des panels cet après-midi et demain, où vous aurez la chance d’en discuter. J’ai bien hâte de les écouter.

Je ne peux donc pas parler des projets de loi, mais je peux me plonger dans l’institution qu’est le CRTC. Ce qui se passe, et ce qui pourrait changer. Quelles sont nos préoccupations, dans l’espace des médias et du contenu, à ce stade, qu’attendons-nous de vous en tant qu’intervenants de l’industrie, consommateurs de médias et fiers Canadiens?

Permettez-moi de commencer par répondre à cette question simple, mais peut-être pas si simple : que se passe-t-il donc?

Eh bien, comme beaucoup d’entre vous le savent, le ministre du Patrimoine Canadien a récemment nommé une nouvelle présidente et deux nouveaux vice‑présidents. Vicky Eatrides, la nouvelle présidente du Conseil, a entamé son mandat de cinq ans il y a deux semaines à peine; Adam Scott, le nouveau vice-président des Télécommunications, est officiellement entré en fonction cette semaine; quant à moi, mon nouveau mandat de vice-présidente de la Radiodiffusion, commencera dans quelques semaines.

C’est donc encore aujourd’hui que je m’adresse à vous en tant que vice-présidente intérimaire de la radiodiffusion et commissaire du Québec.

Pour les vétérans de l’industrie parmi vous, ce remaniement des conseillers est le cours normal des affaires. Tous les cinq ans environ, le Conseil fait l’objet d’une nouvelle gestion, d’une nouvelle direction.

C’est un peu comme un arbre qui fait pousser de nouvelles feuilles au printemps, si vous voulez.

Bien sûr, sans surprise, la véritable force de l’institution réside dans l’expertise de son personnel et de ses cadres, qui ne suivent pas le cycle de cinq ans, Dieu merci : le personnel est toujours là pour mettre en œuvre le changement, et demeure prêt à agir.

Plus de 500 personnes, dont des juristes, des économistes, des ingénieurs, des analystes de politique, etc., sont à l’écoute de l’industrie et nous permettent de suivre les tendances, de garantir l’imputabilité et, surtout, de bien comprendre les enjeux.

Question suivante : qu’est-ce qui peut changer?

Eh bien, une nouvelle présidente, de nouveaux vice-présidents. Un changement de leadership se traduisant par un nouvel ensemble de décideurs, une nouvelle paire d’yeux et d’oreilles. Peut-être un ensemble différent de priorités. Aujourd’hui, je ne peux pas parler d’une vision particulière pour le Conseil; je laisserai Vicky, notre nouvelle présidente, le faire en temps voulu.

Je peux vous dire qu’en tant que vice-présidente de la radiodiffusion, j’aborde mon mandat avec une vigueur et un enthousiasme renouvelés, et avec un sens très clair de ce que nous, en tant que Conseil, ne pouvons pas perdre de vue.

Permettez-moi de m’expliquer. Avant d’être amenée à jouer un rôle de régulatrice, j’ai étudié le droit des affaires et le droit administratif, puis, pendant très longtemps, j’ai travaillé dans l’industrie.

Pendant plus de deux décennies, mon terrain de jeu a été la télévision, la radio et les activités de production de contenu culturel qui les alimentent.

J’ai vécu et respiré les résultats de la réglementation mise en place par le CRTC, qui a créé une industrie nationale vivante et dynamique pour les artistes, les créateurs de musique et les producteurs de contenu canadiens et, par extension, un secteur de la radio et de la télévision prospère.

Elle n’était pas parfaite – elle a évolué au fil du temps – mais elle était typiquement canadienne. Il s’agissait, et il s’agit toujours, de la solution locale du CRTC concernant la meilleure façon d’aborder les objectifs culturels, économiques et en vue de bâtir la nation dans le contexte de l’actuelle Loi sur la radiodiffusion.

Comme je l’ai souvent entendu, le fait que nous ayons bâti des secteurs de production et de radiodiffusion canadiens prospères tout en ayant en commun une frontière avec les États-Unis, le producteur mondial de contenu culturel le plus prolifique, est un véritable exploit.

Nous y sommes parvenus en gardant à l’esprit nos objectifs en matière de politique publique, à savoir mettre à la disposition des Canadiens des contenus et des points de vue canadiens diversifiés dans toutes les régions du pays, dans les deux langues officielles, ainsi que dans les langues autochtones et les langues tierces.

Cette approche, qui consiste à hiérarchiser les objectifs en matière de politiques publiques, ne signifie pas qu’il faille toujours utiliser les mêmes outils ni rechercher les mêmes résultats, mais elle suggère que nous discutions de ce que nous voulons vraiment réaliser, puis que nous nous concentrions sur les moyens d’y parvenir.

Pour changer de direction maintenant, après le portrait de Peter Lyman sur l’évolution des consommateurs et des modèles de revenus, et le panel de Lisa de Wilde sur le dilemme existentiel des radiodiffuseurs traditionnels, nous avons tous une bonne idée des menaces et des perturbations du système existant.

Quelle est donc l’orientation du Conseil à ce moment charnière et à la croisée des chemins pour les médias canadiens?

Permettez-moi de le dire très simplement : nous ne devons pas perdre de vue du portrait global.

Le moment est venu d’embrasser le changement et les occasions, d’embrasser le futur.

Le moment est venu de faire appel à toute votre créativité pour réimaginer un secteur canadien de la radiodiffusion capable de prospérer dans un environnement non linéaire, en ligne et numérique, et de déterminer comment le CRTC, en tant qu’organisme de réglementation de l’industrie, peut faciliter cette évolution.

Nous savons tous quels sont les défis à relever et quels sont les enjeux. Nous voulons entendre comment nous pouvons atteindre le résultat d’un secteur canadien de la radiodiffusion et de la production « nouveau et amélioré », et ce que cela signifie en termes d’inclusivité, de représentation des groupes de la diversité et des peuples autochtones, et de notre patrimoine canadien multiculturel.

Nous voulons savoir comment ce secteur peut mieux répondre aux besoins en matière d’accessibilité, comment il peut favoriser la découvrabilité du contenu canadien et comment il peut utiliser les ressources locales, tirer parti de la participation de la communauté et assurer un reflet local.

Bien entendu, nous vous poserons des questions importantes sur l’évolution, la santé et l’avenir de notre système de radiodiffusion. Lorsque nous, en tant que Conseil, menons un processus public, nous le faisons afin de recueillir les points de vue de tous les intervenants qui choisissent de participer.

Encore une fois, rien de surprenant à cela, beaucoup d’entre vous avez des enjeux et préoccupations précis auxquels vous voulez vous attaquer.

Nous vous écoutons, nous lisons vos mémoires. Vous nous informez et vous nous aidez à élaborer notre dossier. Mais surtout, ce que vous faites absolument, c’est nous aider dans notre travail qui consiste à trouver un juste équilibre entre tous les intérêts et les objectifs concurrents afin de prendre une décision informée.

Aidez-nous dans le travail que nous avons devant nous, à savoir changer la façon dont nous réglementons pour mieux nous harmoniser avec les transformations massives qui se produisent dans le monde des médias et afin de mieux servir les Canadiens.

C’est le travail que le Conseil a été mandaté d’accomplir. Nous sommes un tribunal administratif qui est lié par des principes d’équité et de processus, certes, mais d’abord et avant tout, le CRTC est un organisme de réglementation de l’industrie qui veut voir le succès du secteur canadien des médias dans sa quête en vue de bien servir les Canadiens.

J’ai une autre demande – rappelez-vous pourquoi nous, le CRTC, sommes ici. L’objectif du CRTC est de veiller à ce que les objectifs en matière de politique publique du Canada soient atteints. L’important n’est pas la réglementation, c’est d’atteindre ces résultats.

Nous savons qu’il est souvent difficile de dissocier les intérêts financiers et la réalisation des objectifs culturels et de souveraineté de la Loi sur la radiodiffusion; ces concepts sont la plupart du temps inextricablement liés. La création de contenu a besoin de fonds à l’entrée et de profits à la sortie – ainsi va la roue.

Mais le CRTC est, d’abord et avant tout, un organisme de réglementation en matière d’intérêt public, et bien que les aspects financiers soient essentiels pour aider nos artistes, acteurs, compagnies et leaders d’industrie canadiens à prospérer, nous devons avoir l’intérêt public canadien à cœur en tout temps.

C’est ici que je m’arrête. J’espère que j’aurai su vous transmettre un bon aperçu de nos récents changements organisationnels et du focus du Conseil du côté de la radiodiffusion.

Je suis aussi impatiente que beaucoup d’entre vous de commencer le processus de réinvention.

Nous sommes prêts, nous avons retroussé nos manches et nous avons hâte de croiser le chemin de plusieurs d’entre vous lors des prochains processus publics du CRTC dans un avenir pas si lointain.

Nous écouterons, nous collaborerons, et ensemble nous travaillerons à assurer la pérennité du système de radiodiffusion canadien pour les années à venir.

Merci.

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