Les excuses publiques du gouvernement du Canada relatives à la revendication sur le village de la Première Nation de Williams Lake
Document d'information
Date : le 10 septembre 2023
Le texte des excuses publiques
La Première Nation de Williams Lake (PNWL), également connue sous le nom de T’exelc, fait partie du peuple autochtone des Secwepemc. Depuis des temps immémoriaux, les T’exelc occupaient un vaste territoire dans le centre de la Colombie-Britannique et dépendaient de ce territoire pour leur subsistance. Ils effectuaient des tournées saisonnières qui favorisaient la durabilité. Dans le cadre de ces tournées, ils ont établi des villages à des emplacements clés, ce qui leur permettait d’avoir accès à une variété de ressources toute l’année, et ils voyageaient chaque saison dans leur territoire pour s’adonner à des activités traditionnelles et culturelles. Un des villages les plus importants qui étaient historiquement occupés et utilisés par les T’exelc est situé à l’extrémité ouest de Williams Lake (les « terres du village »). Ce lieu, le lac et la ville de Williams Lake portent tous le nom du chef William. Toutefois, au début de la colonisation, les terres du village n’ont pas été protégées pour la PNWL.
Vers 1859, le chef William a donné la permission à un colon de construire une cabane et de cultiver un jardin sur les terres du village. Les événements qui ont suivi ce geste amical ont fondamentalement interrompu la relation de la PNWL avec les terres du village.
En juin 1861, le gouvernement colonial a ordonné que des terres de réserve soient mises de côté à un endroit déterminé par les T’exelc, mais le représentant local à Williams Lake n’a pas exécuté cet ordre. Entre juillet et novembre 1861, les colons se sont approprié une grande partie des terres du village, y compris la majorité des terres agricoles, ce qui était contraire à la loi coloniale. Ces colons ont chassé les membres de la PNWL des terres du village, et ces derniers ont été sans logis pendant des années et se sont réfugiés dans les montagnes environnantes, jusqu’à ce qu’on leur offre un endroit où rester à la mission Saint-Joseph, à environ 12 miles au sud-est des terres du village.
Lorsque la Colombie-Britannique a intégré la Confédération en 1871, le gouvernement du Canada a pris en charge la responsabilité des Indiens et des terres indiennes de la province. Durant cette période, le chef William a exhorté le Canada à rendre les terres du village à la PNWL. Toutefois, le commissaire des réserves indiennes a rejeté sa demande, citant comme motif que cette action empiéterait sur les droits des hommes blancs. À part quelques petites parcelles de cimetières de la PNWL et la RI6, près de Scout Island, le Canada n’a pas protégé les terres du village, et il n’a pas indemnisé la PNWL.
La PNWL a travaillé pendant des dizaines d’années pour réparer ce terrible préjudice. Elle a porté l’affaire jusqu’à la Cour suprême du Canada, qui a déterminé que le Canada avait manqué à ses obligations légales envers la PNWL relativement aux terres du village en permettant la préemption des terres, ce qui était contraire à la loi coloniale, en ne prenant aucune mesure pour contester les préemptions illégales survenues après la Confédération et en refusant d’envisager l’attribution des terres du village à la PNWL.
La dépossession et la séparation forcée des terres du village ont eu des effets profonds sur la PNWL, qui perdurent aujourd’hui. Ce préjudice a entre autres détérioré la culture de la PNWL et le lien sacré qu’elle entretenait depuis toujours avec les terres qui assuraient sa subsistance, et il a affaibli sa capacité à continuer de vivre de manière durable grâce aux terres du village. Les sites de sépulture de la PNWL ont été profanés, et son histoire, ses traditions et son identité, inextricablement liés aux terres du village, ont été endommagés.
Le gouvernement du Canada reconnaît que le village était un endroit important pour la PNWL. Il accepte la responsabilité de cette injustice historique envers la PNWL, et il souhaite exprimer à la PNWL son profond regret et lui présente ses excuses sincères pour les torts qu’elle a subis après avoir été dépossédée illégalement et injustement et séparée des terres du village.
Nous sommes sincèrement reconnaissants de cette occasion qui nous est donnée de parvenir à un règlement avec la PNWL pour cette injustice historique, et nous espérons que cet accord favorisera la réconciliation.
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