Recommandations pour comprendre et gérer les risques dans les eaux récréatives : Communication et sensibilisation du public

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Introduction

Pour participer à des activités de loisirs aquatiques sécuritaires et agréables, le public doit avoir accès à de l'information sur la qualité de la zone et de ses installations et doit être prévenu de tout danger existant pour la qualité de l'eau. Il incombe aux exploitants de plages, aux fournisseurs de services et aux autorités responsables d'informer et d'éduquer le public et d'émettre des avertissements adéquats en cas de danger dans les zones d'eaux récréatives dont ils ont la responsabilité. Les membres du public peuvent aussi collaborer en prenant des mesures pour se protéger et pour protéger les zones récréatives, par exemple :

Le public devrait également savoir où sont affichés les résultats de la surveillance de la qualité de l'eau et consulter cette information avant de se rendre à la plage.

Les efforts visant à améliorer la sensibilisation et la compréhension du public quant à la qualité de l'eau peuvent présenter de nombreux avantages (Bartram et Rees, 2000; Pendleton et coll., 2001). Les outils de communication peuvent être utilisés pour :

Affichage des informations dans les zones des eaux utilisées à des fins récréatives

Les informations sur les risques prévus associés à la zone des eaux utilisées à des fins récréatives doivent être communiquées aux usagers au moyen de panneaux d'affichage. Cette section présente d'autres moyens de communiquer ces informations aux usagers. Les panneaux devraient être installés à des endroits bien visibles pour le public. Les informations fournies doivent être faciles à comprendre et ne pas prêter à des interprétations erronées. Idéalement, la présentation des panneaux devrait être normalisée pour permettre des comparaisons entre les différentes zones. Des exemples de panneaux d'information sur les plages sont fournis à Panneaux d'information sur les plages.

Des panneaux et des messages devraient être utilisés pour avertir les usagers des risques possibles associés à une zone récréative. Même dans les eaux considérées comme étant de bonne qualité pour la baignade, il y a toujours un certain risque que les baigneurs subissent des effets nocifs pour la santé. Les avertissements doivent être donnés en temps opportun et être levés dès que les autorités compétentes estiment qu'il n'y a plus de risque.

Les renseignements fournis sur les panneaux d'avertissement et dans les messages doivent comprendre, au minimum :

Des panneaux ou des messages d'avertissement peuvent être affichés pour annoncer une interdiction de baignade ou la fermeture d'une plage, ou pour diffuser des mises en garde au moyen de panneaux permanents installés sur les plages présentant des épisodes récurrents d'efflorescences de cyanobactéries. Un avis d'interdiction de baignade ou de fermeture de plage doit être émis par l'autorité responsable conformément aux lois de chaque province ou territoire. Cette décision devrait être fondée sur une évaluation approfondie de la situation à partir des renseignements issus de la surveillance des eaux récréatives, de l'ESHM et des activités de surveillance de la santé publique.

Un avis d'interdiction de baignade peut être émis si l'autorité responsable juge qu'il existe un niveau inacceptable de risque associé à l'usage des eaux à des fins récréatives. Dans cette situation, il est conseillé aux usagers de s'abstenir de tout contact avec l'eau. Le contact avec la plage est habituellement autorisé et l'accès aux installations n'est généralement pas interdit. Voici des exemples de scénarios qui pourraient inciter les provinces et territoires à émettre un avis d'interdiction de baignade :

La fermeture d'une plage peut être décidée (dans la mesure du possible) si l'autorité responsable détermine qu'une plage ou un plan d'eau présente un risque grave pour la santé et la sécurité des usagers des eaux récréatives et qu'il est en outre nécessaire d'empêcher les personnes d'entrer en contact avec la zone. En période de fermeture, toutes les activités de loisirs pratiquées dans la zone sont également interrompues. Il est conseillé aux usagers d'éviter tout contact avec la plage et la zone d'eaux récréatives, et l'accès aux installations pourrait être interdit. Voici des exemples de situations dans lesquelles les autorités peuvent juger nécessaire de fermer une plage :

Des panneaux appropriés peuvent également être installés dans les zones des eaux jugées propres aux activités de contact secondaire (par exemple l'aviron, la voile, les promenades en canot, la pêche), mais non aux activités de contact primaire (par exemple la natation, la marche dans l'eau, la planche à voile, le ski nautique). Dans ces cas, il peut être nécessaire d'installer des panneaux au-delà de la zone de plage afin qu'ils soient plus visibles. Les emplacements suggérés sont les lieux d'accès et de mise à l'eau. Les autorités responsables devraient également mettre à jour régulièrement le contenu de la signalisation, en particulier dans les zones présentant des problèmes chroniques (par exemple efflorescences de cyanobactéries) pour éviter la lassitude des usagers publics à l'égard des messages.

Autres outils de communication et de sensibilisation du public

En plus des panneaux de signalisation installés, d'autres outils peuvent être utilisés pour sensibiliser le public et communiquer de l'information, notamment :

Les systèmes de classement ou de notation des plages peuvent servir d'outil pour favoriser la communication et la compréhension de l'information sur la qualité de l'eau. On estime également qu'ils favorisent un sentiment de responsabilité partagée entre les autorités et les usagers des plages. Un certain nombre de provinces, de territoires et d'organisations multinationales ont adopté des systèmes de classement dans le cadre de leurs recommandations en matière de gestion des eaux utilisées à des fins récréatives (OMS, 2021; National Health and Medical Research Council [NHMRC], 2008; ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques [MELCC], 2019). Les lignes directrices de l'OMS et celles de l'Australie (OMS, 2021; NHMRC, 2008) utilisent un système de notation pour la concentration des indicateurs fécaux dans leur cadre d'évaluation de la pollution fécale dans les eaux récréatives. Ces approches s'appuient sur une composante d'évaluation microbiologique ainsi qu'une catégorisation par inspection sanitaire en vue de produire une classification de la mesure dans laquelle une zone se prête aux activités récréatives. En vertu du cadre québécois d'évaluation de la pollution fécale (ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs [MDDEP], 2004; MELCC, 2019), la qualité des eaux récréatives est notée en fonction de la moyenne annuelle des résultats de surveillance des indicateurs fécaux. Cette note est utilisée comme outil de communication publique et dicte également les exigences de fréquence d'échantillonnage pour la zone récréative.

L'utilisation des systèmes de notation des plages présente des avantages et des inconvénients. Les autorités responsables devraient connaître les limites de tout système lorsqu'elles étudient son utilisation comme outil de communication potentiel. Par exemple, les systèmes de notation fondés sur les résultats de la surveillance des indicateurs fécaux fournissent de l'information sur un seul aspect de la qualité des eaux utilisées à des fins récréatives. L'exactitude d'un tel système de notation serait fortement affectée par les limites connues associées à la surveillance des indicateurs fécaux. Idéalement, un système efficace de notation des plages devrait reposer sur des critères relevant d'un certain nombre de catégories, y compris des résultats de surveillance, des outils de communication et des mesures de contrôle des dangers pour la qualité de l'eau.

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