Recommandations pour comprendre et gérer les risques dans les eaux récréatives : Enquête sur la sécurité et l’hygiène du milieu
- Aperçu
- Enquête sur la sécurité et l’hygiène du milieu
- Évaluation de la qualité de l’eau
- Gestion du sable de plage et pratiques exemplaires
- Communication et sensibilisation du public
- Avis de santé publiques
- Références et abréviations
- Liste de contrôle de l’enquête
- Panneaux d’information sur les plages
Sur cette page
Introduction
Une enquête sur la sécurité et l'hygiène du milieu (ESHM) constitue le fondement ou la « trame » de la conception et de la mise en œuvre d'un plan efficace de gestion des risques pour les eaux récréatives. Il s'agit d'une recherche exhaustive et d'une évaluation des dangers existants et potentiels liés à la qualité de l'eau (qu'ils soient biologiques, chimiques ou physiques) et des risques connexes pour la santé et la sécurité du public dans les zones désignées comme plages. L'ESHM représente également un examen général de tous les aspects de l'exploitation d'une plage. D'autres administrations utilisent des approches similaires, comme les enquêtes sanitaires sur les plages ou les inspections sanitaires (National Health and Medical Research Council [NHMRC], 2008; Environmental Protection Agency des États-Unis [U.S. EPA], 2008; U.S. EPA, 2013; gouvernement de l'Alberta, 2019). Les données recueillies dans le cadre d'une ESHM fournissent aux exploitants de plages, aux fournisseurs de services et aux autorités responsables l'information nécessaire pour prendre des décisions éclairées en matière de gestion des risques et pour élaborer et maintenir un programme efficace de surveillance des plages. Le processus de l'ESHM comporte trois étapes de base : la préparation préalable à l'enquête, la visite des lieux et le rapport d'évaluation.
Une ESHM devrait être effectuée chaque année, juste avant le début de la saison de baignade. Cette enquête doit permettre :
- de répertorier les caractéristiques de base de la zone d'eaux récréatives
- de déterminer toute source potentielle de contamination fécale dans la zone récréative immédiate ainsi que les sources qui pourraient avoir une incidence sur la zone à partir de l'ensemble du bassin versant
- de déterminer tout autre danger potentiel pour la qualité de l'eau, qu'il soit physique, chimique ou biologique, pouvant présenter un risque pour les usagers des eaux récréatives
- d'évaluer l'efficacité des programmes de surveillance et des mesures de gestion des risques (c.-à-d. des barrières) en vigueur
L'autorité disposant des connaissances les plus complètes concernant l'exploitation quotidienne de la plage constitue le candidat le mieux placé pour diriger le processus des EHSM. Il se peut que le candidat responsable ne connaisse pas toutes les répercussions potentielles. C'est pourquoi la collaboration avec d'autres personnes ou groupes peut être nécessaire. Il peut s'agir de collaborations avec :
- l'organisme provincial ou territorial de réglementation ou de gestion compétent
- les exploitants de plages
- les services de santé publique et environnementale
- les gestionnaires des infrastructures de traitement des eaux usées
- les universités locales et les chercheurs dans le domaine de l'eau
- les membres de la collectivité
- les groupes de gestion des bassins versants ou des lacs
- des particuliers représentant les sociétés industrielles et entreprises locales
Préparation préalable à l'enquête
L'étape de préparation préalable à l'enquête comprend la collecte et l'examen de tous les renseignements disponibles sur la plage et les zones adjacentes, y compris les rapports des enquêtes précédentes. Elle peut fournir des renseignements précieux sur les tendances, les problèmes et les réussites passés, ce qui contribuera à assurer une visite des lieux plus complète et efficace. Le type et la quantité de renseignements sur une plage donnée varient, mais il est important de recueillir tous les renseignements disponibles. La préparation initiale peut commencer par un examen des renseignements de base sur la plage, comme les caractéristiques physiques de la plage, les types d'activités qui y sont pratiquées et les estimations de la fréquentation de la plage. L'utilisation de cartes topographiques, de photos aériennes et des données issues des systèmes d'information géographique (SIG) [y compris la délimitation de toute infrastructure sanitaire et d'eaux pluviales] peut fournir une perspective supplémentaire et favoriser la détermination des sources de contamination, des sites d'échantillonnage possibles et de l'utilisation des sols à proximité. L'examen des données antérieures accumulées sur les résultats microbiologiques, les efflorescences de cyanobactéries, la signalisation de plage et la surveillance des maladies fournit des renseignements permettant de déterminer si la zone se prête à des activités récréatives, ainsi que les risques possibles pour les baigneurs. L'évaluation des renseignements hydrologiques, météorologiques et des autres données sur les précipitations, les courants, les marées et les vents dominants peut aider à déterminer leur impact (individuel ou collectif) sur la qualité de l'eau. Des renseignements sur les sources ponctuelles potentielles de contamination (par exemple rejets de déchets provenant des eaux usées, des égouts pluviaux) et, par temps pluvieux, les sources de ruissellement diffus (par exemple des zones urbaines, agricoles et forestières avoisinantes) doivent également être recueillis. Des communications régulières entre les exploitants de plages et les organismes qui ont des responsabilités en matière d'infrastructures de traitement des eaux usées peuvent être importantes pour déterminer les changements apportés aux systèmes sanitaires ou d'eaux pluviales qui pourraient avoir des répercussions sur les zones d'eaux récréatives.
Visite des lieux
La visite des lieux a pour objet de cerner et de confirmer visuellement tout danger existant ou potentiel pour la qualité de l'eau et de repérer toute barrière actuellement en place. Des renseignements peuvent être recueillis sur l'existence et la conformité des installations publiques, les dispositions en matière de sécurité et la signalisation visant à sensibiliser et à informer le public. Aux fins de la présente ESHM, on entend par « danger » tout objet ou toute condition pouvant accroître le risque pour la santé humaine ou poser un problème de sécurité. On entend par « barrière » toute mesure de gestion des risques utilisée pour contrôler les dangers ou diminuer l'exposition humaine. Pour la plupart des zones de baignade, le contact avec des contaminants fécaux dans l'environnement est une préoccupation importante pour la santé; il faut donc porter une attention particulière aux sources potentielles de contamination fécale, à la fois les sources ponctuelles (par exemple rejets ou drainage pouvant contenir des eaux usées, des eaux pluviales ou d'autres déchets fécaux, y compris les rivières, les cours d'eau et les ruisseaux) et les sources non ponctuelles (par exemple animaux et oiseaux domestiques et sauvages, élevages de bétail et cultures en amont, ruissellement des eaux pluviales depuis la plage et les zones avoisinantes, déchets septiques, contamination par les baigneurs eux-mêmes). Le risque pour la santé humaine est plus important, et la relation entre les indicateurs de contamination fécale (concentrations d'Escherichia coli [E. coli] ou d'entérocoques) et les répercussions sur la santé humaine est plus fiable lorsque les sources de contamination sont susceptibles d'entraîner des concentrations élevées d'agents pathogènes humains (par exemple excréments humains et de ruminants). Il est essentiel d'identifier ces sources fécales pour comprendre la qualité de l'eau des plages. Dans le cas des plages où l'information sur les sources de contamination fécale est manquante ou incomplète, on peut envisager des approches de dépistage des sources de pollution fécale (voir Méthodes de dépistage des sources de pollution fécale). Par ailleurs, les exploitants de plages devraient adopter une approche prudente et supposer que toute contamination fécale provient de sources fécales à risque élevé d'origine humaine et de ruminants.
Autres dangers possibles :
- dangers chimiques (par exemple rejets industriels, contamination provenant de marinas ou d'embarcations)
- dangers biologiques (par exemple efflorescences de cyanobactéries, les cercaires du schistosomes responsables de la dermatite du baigneur)
- dangers physiques (par exemple déchets, mauvaise visibilité, articles submergés, contre-courants, et courants forts)
D'autres renseignements recueillis peuvent être utiles pour repérer les dangers moins apparents. Par exemple, la présence de grandes quantités de débris flottants peut indiquer la présence d'eaux usées (par exemple condoms, applicateurs de tampons) ou de rejets d'eaux pluviales. Un exemple de liste de contrôle dans le cadre d'une ESHM, qui précise le type de renseignements à recueillir au cours d'une visite des lieux, est fourni à Liste de contrôle de l'enquete.
De plus, il est conseillé de visiter les lieux par temps sec et par temps de pluie et, dans le cas des eaux marines, dans diverses conditions de marée. Certains événements ou certaines sources de contamination (par exemple ruissellement, rejets d'eaux pluviales) peuvent être visibles uniquement pendant les périodes de pluie, et les conduites d'évacuation peuvent être visibles seulement à marée basse ou en périodes sèches. Des échantillons d'eau représentatifs devraient également être prélevés et analysés pour confirmer la présence de contamination et en déterminer la variabilité et la source (voir Évaluation de la qualité de l'eau). Des enquêtes succinctes peuvent également être réalisées tout au long de la saison de baignade au moment de la surveillance microbiologique; ces enquêtes peuvent servir à recueillir plus rapidement des renseignements sur la zone des eaux récréatives, qui peuvent être utiles pour interpréter les résultats de la surveillance. Ces renseignements se sont également avérés utiles pour élaborer des modèles visant à prévoir la qualité de l'eau (voir Modèles prédictifs de la qualité de l'eau).
Rapport d'évaluation
Une fois la visite des lieux terminée, il faut déterminer les risques prioritaires pour la qualité de l'eau. Les priorités doivent être fondées sur la probabilité d'exposition à un danger donné et les conséquences connexes. Il faut également tenir compte des facteurs qui peuvent contribuer à l'exposition des baigneurs. Il peut s'agir de la proximité du danger avec la zone de baignade, des effets des caractéristiques physiques de la zone (profondeur, circulation de l'eau), l'incidence possible des conditions météorologiques, des types et des modes d'exécution des activités récréatives pratiquées dans la zone et des effets de tout obstacle existant. Une attention particulière devrait être portée à l'identification et à l'évaluation des sources d'eaux usées d'origine humaine et de déchets fécaux provenant du bétail. Par exemple, dans le cas d'une intercommunication des eaux usées dans un exutoire d'eaux pluviales ou d'un débordement d'égouts unitaires, les facteurs contribuant à l'exposition des baigneurs comprennent les fortes pluies qui causent le déversement de matières résiduelles, les courants ou les vents qui dirigent ces matières vers la zone de baignade et l'absence de moyens de communication pour avertir le public que tout contact avec l'eau doit être évité immédiatement après de fortes pluies. Dans certains cas, les renseignements recueillis peuvent servir à éclairer une évaluation quantitative des risques possibles pour la santé (voir Évaluation quantitative du risque microbien). L'évaluation des risques peut également servir à déterminer les endroits où des barrières supplémentaires pourraient être nécessaires pour réduire le degré d'exposition humaine.
Le processus devrait aboutir à un rapport d'évaluation qui devrait être utilisé pour élaborer d'autres plans de gestion ou d'exploitation de la plage (c.-à-d. des stratégies de gestion des risques). En plus de faire rapport sur la préparation préalable à l'enquête et les résultats de l'enquête, il devrait préciser les priorités d'intervention, cerner les barrières qui peuvent être mises en œuvre pour protéger les usagers des eaux récréatives et formuler des recommandations pour un programme approprié de surveillance de la plage, qui devrait inclure l'échantillonnage pour analyser la qualité de l'eau ainsi que des mesures courantes (par exemple enquêtes succinctes sur la plage) visant à surveiller les barrières mises en place, qui sont cernées dans le cadre de l'ESHM. Le diagramme de la figure 2 (modifié à partir de Codd et coll., 2005) montre le déroulement possible des activités de conception et de mise en œuvre d'un plan de gestion des risques liés aux eaux récréatives. Il peut servir de guide aux exploitants de plages, aux fournisseurs de services ou aux autorités responsables qui souhaitent élaborer leurs propres plans d'exploitation.
Figure 2. Déroulement des activités de conception et de mise en œuvre d'une stratégie de gestion des risques pour les eaux récréatives

Figure 2 - Équivalent textuel
Cette figure montre un déroulement possible des activités de la conception et de la mise en œuvre d'un plan de gestion des risques pour les eaux récréatives. Cette déroulement commence par une évaluation de la situation et se poursuit par une évaluation des mesures prioritaires, l'identification des barrières possibles, l'évaluation des barrières réalistes, une sélection des options, la formulation des options dans un plan de gestion, la mise en œuvre d'un plan de gestion, la surveillance de l'efficacité du plan de gestion et la révision du plan si nécessaire.
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