Page 3 : Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada : document technique – le chrome

Présence dans l'environnement

Les sels (chlorure, nitrate et sulfate) de chrome trivalent sont rapidement solubles dans l'eau, à l'exception de l'hydroxyde et du carbonate. Parmi les sels communs de chrome hexavalent, seuls les chromates de sodium, potassium et ammonium ainsi que les bichromates correspondants sont solubles. La majeure partie du chrome disséminé dans les sols se présente sous forme de chromites très peu solubles. La météorisation, l'oxydation et l'action des bactéries transforment ces chromites en sels solubles; l'altération des gisements de chrome est à l'origine d'une faible part des concentrations de chrome dans les eaux naturelles. Les eaux résiduaires chromifères de l'industrie et les eaux des circuits de refroidissement contenant des chromates inhibiteurs de corrosion peuvent également contaminer les eaux naturelles.

C'est la teneur en chrome total dissous qui est le paramètre le plus mesuré lors des analyses des oligo-éléments présents dans les eaux superficielles et souterraines. On tient généralement pour acquis que le chrome trivalent n'est probablement pas présent dans des eaux de pH 5 ou plus, en raison de la faible solubilité de l'oxyde hydraté.Note de bas de page 3 Des études préliminaires ont cependant montré la présence des chromes trivalent et hexavalent dans les eaux superficielles. Une analyse d'échantillons prélevés dans le bassin hydrographique supérieur de la rivière Susquehanna, dans l'État de New York, a révélé la prédominance du Cr(III) dans les eaux non contaminées, ainsi qu'une augmentation de la concentration moyenne de Cr(VI) dans la rivière en aval d'un exutoire.Note de bas de page 4 Dans les eaux lacustres naturelles, le Cr(III) se transforme très lentement en Cr(VI).Note de bas de page 5 Dans l'eau potable chlorée, le chrome est habituellement présent sous son état hexavalent.

On trouve généralement de faibles teneurs en chrome dans les eaux superficielles canadiennes. On en a relevé, dans les Grands Lacs, des teneurs moyennes d'environ 0,001 mg/L, dans une plage de 0,0002 à 0,019 mg/L,Note de bas de page 6,Note de bas de page 7 et dans les rivières canadiennes des teneurs allant de 0,002 à 0,023 mg/L.Note de bas de page 7 Les données obtenues par les stations NAQUADAT de 1980 à 1985 montrent que les concentrations de chrome total dans les eaux brutes du Canada Central vont du seuil de détection de 0,002 mg/L jusqu'à 0,044 mg/L; dans la région de l'Atlantique, elles sont comprises entre ce même seuil de détection et 0,024 mg/L.Note de bas de page 8 On a déterminé que les concentrations de chrome dans les eaux canadiennes étaient en général inférieures à 0,025 mg/L.Note de bas de page 1

Un échantillonnage des eaux des réseaux publics de distribution du Canada a indiqué que la concentration maximale de chrome dans les eaux brutes atteignait 0,014 mg/L, et la concentration maximale relevée dans les eaux traitées et distribuées était de 0,009 mg/L. La concentration médiane des trois types d'échantillons était de 0,002 mg/L.Note de bas de page 9 Des concentrations de chrome supérieures à 0,001 mg/L ont été décelées dans seulement 11 pour cent des échantillons d'eau potable chez des consommateurs alimentés par 969 réseaux publics de distribution des États-Unis. Ces échantillons contenaient en moyenne 0,0023 mg/L de chrome.Note de bas de page 10

La rareté des données ne permet pas de déterminer la concentration moyenne de chrome dans l'atmosphère des villes canadiennes. Les échantillons d'air prélevés dans cinq régions périphériques du Canada contenaient des concentrations de chrome de 0,00000032 à 0,000025 mg/m3.Note de bas de page 11 Aux États-Unis, les concentrations observées dans l'air urbain allaient de moins de 0,00001 mg/m3 à 0,00005 mg/m3.Note de bas de page 12

La teneur en chrome des aliments varie considérablement. Le lait et les produits laitiers (teneur moyenne de 0,06 mg/kg), la viande (0,07 mg/kg), les céréales (0,17 mg/kg), les pommes de terre (0,05 mg/kg), les fruits (0,06 mg/kg) et le sucre (0,34 mg/kg) sont les principales sources alimentaires de ce métal.Note de bas de page 13 On a observé des concentrations de chrome variant de 0,13 à 0,85 mg/kg dans divers fruits de mer vendus au Canada.Note de bas de page 14 Les boissons gazeuses et les jus de fruit en contiennent généralement moins de 0,01 mg/L.Note de bas de page 15 Les vins importés et canadiens, vendus au pays, ont une teneur en chrome allant de 0,02 à 0,06 mg/L.Note de bas de page 16 Dans les aliments, le chrome est présent surtout sous son état trivalent, mais certains produits peuvent contenir jusqu'à 63 pour cent du chrome total sous son état hexavalent.Note de bas de page 17 Dans les aliments cuits, les concentrations de chrome peuvent être légèrement plus élevées, à cause de l'emploi d'ustensiles en acier inoxydable.

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2008-10-06