Page 2 : Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada : Document technique – Les coliformes totaux

Partie I. Vue d'ensemble et application

1.0 Recommandation

La concentration maximale acceptable (CMA) pour les coliformes totaux dans l'eau à sa sortie d'une usine de traitement et dans les eaux souterraines non désinfectées à la sortie d'un puits est d'aucun microorganisme détectable par 100 mL d'eau.

Les coliformes totaux devraient faire l'objet de surveillance dans le réseau de distribution, car ils sont utilisés comme indicateurs d'un changement de la qualité de l'eau. Leur détection dans des échantillons consécutifs prélevés sur un même site ou dans plus de 10 % d'échantillons recueillis au cours d'une période d'échantillonnage donnée devrait déclencher une investigation.

2.0 Sommaire

Les coliformes totaux constituent un groupe de bactéries présent naturellement sur les végétaux, dans les sols ainsi que dans les intestins des humains et des animaux à sang chaud. Puisqu'ils sont très répandus dans l'environnement, ils font partie des nombreux outils opérationnels permettant d'évaluer l'efficacité d'un système de traitement de l'eau potable.

Santé Canada a récemment terminé son évaluation de l'utilité des coliformes totaux dans le cadre d'une approche à barrières multiples destinée à produire une eau potable de qualité microbiologique acceptable. Le présent document technique examine et évalue les publications disponibles sur l'usage des coliformes totaux dans la gestion de la qualité de l'eau potable, notamment comme indicateurs de la vulnérabilité des eaux souterraines, du caractère adéquat de la désinfection ainsi que des changements de la qualité de l'eau dans un réseau de distribution. Basée sur cette analyse, la recommandation pour les coliformes totaux dans l'eau à sa sortie d'une usine de traitement et dans les eaux souterraines non désinfectées à la sortie d'un puits non désinfecté est une concentration maximale acceptable d'aucun coliforme détectable par 100 mL d'eau. Cette CMA ne s'applique pas aux réseaux de distribution, dans lesquels les coliformes totaux servent à indiquer des changements de la qualité de l'eau.

2.1 systems Importance des coliformes totaux dans les systèmes d'eau potable

On devrait recourir à la surveillance des coliformes totaux en combinaison avec d'autres indicateurs dans le cadre d'une approche à barrières multiples afin d'obtenir une eau potable de qualité acceptable. Le nombre d'échantillons, la fréquence d'échantillonnage et l'emplacement des points d'échantillonnage lors de l'analyse des coliformes totaux varieront selon le type et la taille du système ainsi que les exigences en vigueur dans le secteur de compétence.

Existant à l'état naturel dans des environnements contaminés ou non par des matières fécales, les coliformes totaux sont largement répandus dans les eaux de surface et les eaux souterraines sous l'influence directe d'eaux de surface (ESSIDES). Par conséquent, la surveillance de coliformes dans de telles sources ne fournit pas de renseignements concernant la qualité de l'eau à la source, du point de vue des risques à la santé. Les systèmes d'eaux souterraines moins vulnérables à la contamination d'origine fécale ne devraient pas renfermer de coliformes totaux. Puisque la présence de coliformes totaux indique que les eaux souterraines pourraient être vulnérables à une contamination provenant de l'environnement, leur détection dans l'eau à la sortie du puits devrait déclencher l'application de certaines mesures.

La surveillance des coliformes totaux dans les eaux traitées à l'usine de traitement ainsi que dans le réseau de distribution et les installations de stockage sert à recueillir de l'information sur l'efficacité du traitement de l'eau potable et sur la présence de microorganismes dans le réseau de distribution. La présence de coliformes totaux dans l'eau à la sortie d'une usine de traitement indique que le traitement a été inadéquat et qu'il faut donc intervenir. Les mesures à prendre consistent notamment à aviser les autorités compétentes, rechercher la cause de la contamination et appliquer des mesures correctives, ce qui pourrait inclure l'émission d'un avis d'ébullition de l'eau.

La présence de coliformes totaux dans le réseau de distribution et dans les installations de stockage, alors que l'eau analysée immédiatement après le traitement en était exempte, révèle une dégradation de la qualité de l'eau, possiblement due à une recroissance bactérienne ou une contamination postérieure au traitement. Dans les systèmes municipaux, la détection de coliformes totaux dans plus de 10 % des échantillons prélevés au cours d'une période d'échantillonnage donnée ou dans des échantillons consécutifs prélevés sur un même site indique un changement de la qualité de l'eau et il faut alors effectuer un suivi. Dans les systèmes résidentiels sans réseau de distribution ou dotés d'un réseau minimal, la détection de coliformes totaux devrait déclencher l'application de mesures visant à déterminer la cause de ces résultats.

2.2  Échantillonnage des coliformes totaux

L'eau qui quitte une usine de traitement municipale devrait être soumise à un échantillonnage et à une analyse de détection des coliformes totaux au moins une fois par semaine dans le cadre du processus de vérification prévu par une approche à barrières multiples de la source au robinet. Dans bien des systèmes, l'eau à la sortie de l'usine de traitement ment fera l'objet d'analyses beaucoup plus nombreuses que le minimum recommandé. Les échantillons prélevés dans un réseau de distribution pour ce type d'analyse bactériologique devraient augmenter avec la taille de la population desservie et être prélevés à intervalles réguliers au cours du mois.

La fréquence d'échantillonnage dans les systèmes résidentiels et les petits systèmes privés peut varier d'un secteur de compétence à l'autre, mais elle devrait inclure les périodes où le risque de contamination est à son plus fort (par exemple après le dégel printanier, de fortes pluies ou des périodes de sécheresse). Il faudrait également échantillonner au départ les nouveaux puits et ceux qui ont été réhabilités pour confirmer que leur qualité bactériologique est acceptable.

Le prélèvement des échantillons doit être effectué suivant des procédures appropriées, permettant de garantir que les échantillons sont représentatifs de l'eau faisant l'objet de la surveillance. Il faut recueillir un volume d'eau d'au moins 100 mL en vue des analyses, qui doivent être amorcées aussi rapidement que possible après l'échantillonnage.

2.3  Techniques de traitement

De manière générale, les systèmes approvisionnés par des eaux de surface ou des ESSIDES devraient inclure dans leurs processus de traitement au moins une filtration (ou une autre technique donnant une réduction logarithmique équivalente) et une désinfection. Les eaux souterraines moins vulnérables à la contamination d'origine fécale devraient subir un traitement adéquat pour l'élimination ou l'inactivation des virus entériques, à moins d'exemptions accordées par les autorités responsables, fondées sur des considérations propres au site telles que des données de surveillance historiques et actuelles. Une concentration résiduelle de désinfectant devrait être maintenue en tout temps dans les systèmes comportant un réseau de distribution.

3.0 Application de la recommandation

Remarque : Des conseils spécifiques concernant l'application de la recommandation devraient être obtenus auprès de l'autorité appropriée en matière d'eau potable dans le secteur de compétence concerné.

On devrait recourir à la surveillance des coliformes totaux, en combinaison avec d'autres indicateurs, dans le cadre d'une approche à barrières multiples afin d'obtenir une eau potable de qualité acceptable. Le nombre d'échantillons, la fréquence d'échantillonnage et l'emplacement des points d'échantillonnage lors de l'analyse des coliformes totaux varieront selon le type et la taille du système ainsi que les exigences en vigueur dans le secteur de compétence. La détection de coliformes totaux, quelle que soit leur quantité, devrait être utilisée pour prendre des décisions. Toutefois, malgré leur manque de précision, les résultats quantitatifs peuvent indiquer l'étendue du problème et être utilisés dans la détermination d'un plan d'action en matière de santé publique.

3.1  Systèmes d'approvisionnement en eau potable à l'échelle municipale

3.1.1  Surveillance des coliformes totaux dans l'eau à la sortie de l'usine de traitement

L'eau sortant d'une usine de traitement devrait faire l'objet d'analyses au moins une fois par semaine. La présence de coliformes totaux indiquerait une défaillance grave au niveau du traitement et serait inacceptable. Le dépistage des coliformes totauxdevrait être mené en conjonction avec d'autres indicateurs tels que les mesures de la concentration résiduelle de désinfectant et de la turbidité, dans le cadre d'une approche à barrières multiples afin d'obtenir une eau potable de qualité acceptable. Bien que la fréquence à laquelle il faut effectuer chacune des analyses à l'usine de traitement soit fixée par l'autorité compétente, les pratiques exemplaires demandent souvent de respecter une fréquence d'échantillonnage supérieure au minimum recommandé, selon la taille du système, le nombre de consommateurs desservis, l'historique du système et d'autres considérations propres au site.

3.1.2  Surveillance des coliformes totaux dans le réseau de distribution et dans les installations de stockage

Dans les réseaux de distribution et les installations de stockage de municipalités, le nombre d'échantillons prélevés pour le dépistage des coliformes totaux devrait refléter la taille de la population desservie avec un minimum de quatre échantillons par mois. Les points d'échantillonnage et la fréquence des analyses de détection des coliformes totaux, la concentration résiduelle de désinfectant ainsi que la turbidité dans l'eau traitée à l'intérieur du réseau de distribution et des installations de stockage seront définis par l'autorité compétente. Volet important d'une approche à barrières multiples visant à assurer l'innocuité de l'eau potable, l'intégration de l'analyse des coliformes totaux dans la stratégie de surveillance du réseau de distribution et des installations de stockage peut améliorer la connaissance de la qualité de l'eau dans l'ensemble du système ainsi que de l'état global de ce dernier. L'approche devrait tenir compte des particularités et de l'historique du système dans son ensemble, par exemple l'âge, l'aménagement ou les matériaux qui le constituent). Cette stratégie permet de déceler toute variation des conditions, l'apparition de contaminants ou encore les endroits où la qualité de l'eau se dégrade et qui peuvent ensuite faire l'objet d'analyses plus poussées.

3.1.3  Avis

La présence de coliformes totaux dans l'eau à la sortie d'une usine de traitement indique une défaillance grave au niveau du traitement et représente une situation inacceptable qui devrait être corrigée sans délai. Le propriétaire du système devrait alors aviser toutes les autorités compétentes et procéder immédiatement à une nouvelle analyse des échantillons positifs pour y déceler la présence d'Escherichia coli; il sera également tenu de répéter l'échantillonnage et l'analyse dans les sites ayant donné des résultats positifs, afin de vérifier la présence ou l'absence d'E. coli et de coliformes totaux (voir l'annexe A). Des conseils concernant les méthodes analytiques pour E. coli et les mesures à prendre en cas de détection confirmée d'E. coli sont indiquées dans les sections 5.0 et 3.0, respectivement, du document technique sur E. coli..

Dans un réseau de distribution, les coliformes sont des indicateurs de fonctionnement. Leur présence révèle une dégradation de la qualité de l'eau, qui pourrait être due à une recroissance bactérienne ou une contamination postérieure au traitement. La détection de coliformes totaux (en l'absence d'E. coli) dans plus de 10 % des échantillons prélevés au cours d'une période d'échantillonnage donnée ou dans des échantillons consécutifs prélevés sur même site devrait être examinée et les mesures correctives appropriées devraient être appliquées. Certaines ou la totalité des mesures énumérées à la section suivante peuvent s'imposer.

3.1.4  Mesures correctives

L'ampleur de l'intervention en cas de détection de coliformes totaux (en l'absence d'E. coli) devrait être discutée avec les organismes appropriés et dépendra des facteurs suivants :

  • une évaluation de la gravité et de l'étendue du problème en fonction des risques qu'il pose, en prenant en compte l'historique du système dans son ensemble;
  • l'historique et la variabilité de la qualité de l'eau brute approvisionnant le système;
  • l'efficacité historique documentée du processus de traitement;
  • l'intégrité du réseau de distribution (notamment l'existence et l'efficacité du programme de contrôle des jonctions fautives).

La connaissance de l'historique du système, y compris la fréquence de détection de coliformes totaux et la provenance des échantillons positifs, permet au personnel qualifié de choisir les mesures appropriées lorsque des coliformes totaux sont détectés en l'absence d'E. coli.

Si une intervention est jugée nécessaire, le propriétaire du réseau d'adduction et de distribution de l'eau, en consultation avec les autorités compétentes, devrait prendre les mesures correctives nécessaires, notamment :

  • vérifier l'intégrité du processus de traitement et que son fonctionnement est optimal;
  • vérifier l'intégrité du réseau de distribution;
  • vérifier que tout le réseau contient la concentration résiduelle de désinfectant requise;
  • augmenter la dose de désinfectant, purger les conduites principales, nettoyer les réservoirs d'eau traitée (réservoirs municipaux et citernes domestiques) et vérifier s'il y a des jonctions fautives ou des pertes de pression. L'eau devrait être déchlorée avant d'être déversée dans des cours d'eau où vivent des poissons. Les autorités compétentes devraient être consultées sur les méthodes de déchloration disponibles et la procédure appropriée à suivre;
  • effectuer des échantillonnages et des analyses dans les sites ayant donné des résultats positifs ainsi que dans les sites adjacents. Les analyses doivent viser à déterminer la teneur en coliformes totaux, la présence d'E. coli, les concentrations résiduelles de désinfectant et la turbidité.  Il est nécessaire d'analyser au moins un échantillon prélevé en amont des sites de prélèvement et un autre en aval ainsi qu'un échantillon d'eau sortant de l'usine de traitement, prélevé au point d'entrée dans le réseau de distribution. Le plan d'échantillonnage et d'analyse devrait être adapté au réseau de distribution;
  • mener une enquête pour déterminer l'origine du problème et éviter qu'il se répète, notamment en mesurant la qualité de l'eau brute (p. ex., caractéristiques bactériologiques, turbidité, couleur, carbone organique assimilable [COA], conductivité) et sa variabilité;
  • effectuer des échantillonnages et analyses choisies (p. ex., caractéristiques bactériologiques, concentration résiduelle de désinfectant, turbidité) dans tous les sites recensés pendant l'enquête pour évaluer l'ampleur du problème et vérifier le succès des mesures correctives appliquées.

Si le resserrement de la surveillance sanitaire suggère l'éclosion d'une maladie d'origine hydrique ou que les conditions sont propices à l'apparition d'une telle maladie, la nécessité d'émettre un avis d'ébullition de l'eauNote de bas de page 1 devrait immédiatement être discutée avec le responsable des opérations et les autorités compétentes. Si le propriétaire sait qu'un incident risque d'avoir contaminé le réseau de distribution ou d'avoir interféré avec le traitement, il faut immédiatement émettre un avis d'ébullition de l'eau à l'intention des consommateurs. Un avis d'ébullition de l'eau ne devrait être annulé que si les résultats d'analyse de deux séries consécutives d'échantillons prélevés à au moins 24 heures d'intervalle sont négatifs et démontrent l'intégrité complète de l'ensemble du système (ce qui comprend des niveaux acceptables en terme de qualité microbiologique, de concentrations résiduelles de désinfectant et (ou) de turbidité). L'autorité locale compétente peut exiger des résultats négatifs supplémentaires. Le document Conseils concernant l'émission et l'annulation des avis d'ébullition de l'eau contient des renseignements additionnels sur les avis d'ébullition de l'eau.

Les systèmes approvisionnés par des eaux de surface ou des eaux souterraines sous l'influence directe d'eaux de surface devraient inclure dans leurs processus de traitement au moins une filtration adéquate (ou une autre technique permettant d'obtenir une réduction logarithmique équivalente) et une désinfection. Les eaux souterraines moins vulnérables à la contamination d'origine fécale devraient subir un traitement adéquat pour l'élimination ou l'inactivation des virus entériques (tel que décrit dans le document technique sur les virus entériques), à moins d'exemptions accordées par les autorités responsables, fondées sur des considérations propres au site telles que des données de surveillance historiques et actuelles. Une concentration résiduelle de désinfectant devrait être maintenue en tout temps dans les systèmes comportant un réseau de distribution. Pour déterminer le type et le degré de traitement appropriés, il faudrait prendre en compte les fluctuations possibles de la qualité de l'eau, y compris sa dégradation à court terme, ainsi que la variabilité de l'efficacité du traitement.

3.2  Systèmes d'eau potable à l'échelle résidentielle

3.2.1  Exigences d'analyse

La fréquence d'analyse de l'eau dans les systèmes à l'échelle résidentielleNote de bas de page 2 est déterminée par l'autorité compétente et devrait inclure les périodes où le risque de contamination est le plus élevé, par exemple après le dégel printanier, de fortes pluies ou des périodes prolongées de sécheresse. Les propriétaires de systèmes d'approvisionnement privés devraient être incités à faire analyser leur eau durant ces périodes. Il est également essentiel de tester les puits neufs ou réhabilités avant leur utilisation pour confirmer la salubrité microbiologique de l'eau.

3.2.2  Avis

Aucun échantillon provenant de systèmes d'eau potable à l'échelle résidentielle ne devrait contenir de coliformes. Il faudrait immédiatement tester de nouveau un échantillon se révélant positif et procéder à un deuxième échantillonnage du site positif pour confirmer la présence d'E. coli et de coliformes totaux. Si la contamination par E. coli est confirmée, les mesures décrites dans le document technique sur E. coli devraient être suivies.

En cas de détection de coliformes totaux en l'absence d'E. coli, les interventions peuvent varier selon les autorités compétentes. Par mesure de précaution, certains secteurs de compétence recommanderont toujours au propriétaire de faire bouillir l'eau potable ou d'utiliser provisoirement une autre source sûre, en attendant l'application des mesures correctives. Dans d'autres secteurs de compétence, les conseils sur les mesures provisoires à adopter seront propres au site et dépendront de facteurs tels que l'historique de la qualité de l'eau, l'état de santé des utilisateurs et les délais de l'enquête. Indépendamment de l'émission ou non d'un avis d'ébullition de l'eau, l'origine de la contamination par les coliformes devrait être identifiée et les mesures correctives appropriées devraient être prises (voir l'annexe B), incluant une partie ou la totalité de celles décrites dans les sections suivantes.

3.2.3  Mesures correctives pour les approvisionnement désinfectés

Il faut d'abord procéder à une inspection sanitaire pour évaluer l'état physique du système d'approvisionnement en eau potable incluant l'entrée d'eau, le puits, la tête du puits, la pompe, le système de traitement (y compris l'équipement d'alimentation en produits chimiques, si il y en a un), la plomberie et la zone avoisinante. Toute défaillance repérée devrait être aussitôt corrigée. Si l'état physique du système s'avère acceptable, certaines ou la totalité des mesures correctives suivantes peuvent s'imposer :

  • dans un système chloré, s'assurer qu'une concentration résiduelle de désinfectant est présente dans tout le système.
  • augmenter la dose de désinfectant, purger à fond le système et nettoyer les réservoirs d'eau traitée et les citernes domestiques. L'eau devrait être déchlorée avant d'être déversée dans les cours d'eau où vivent des poissons. Les autorités compétentes devraient être consultées sur les méthodes de déchloration disponibles et la procédure appropriée à suivre.
  • pour les systèmes dans lesquels la technique de désinfection ne laisse pas de concentration résiduelle de désinfectant, comme les rayons UV ou l'ozone, il peut s'avérer nécessaire de faire subir au puits et à la plomberie un traitement choc au chlore; plus d'information sur ces traitements choc est disponible sur la Qualité de l'eau.
  • vérifier que le système de désinfection fonctionne correctement et quìl est entretenu selon les instructions du fabricant.

Une fois les mesures correctives nécessaires prises, il faudrait procéder à une nouvelle analyse de dépistage des coliformes totaux et d'E. coli pour confirmer que l'eau est désormais propre à la consommation. Si des coliformes totaux sont encore détectés malgré l'application de ces mesures, il convient d'émettre un avis d'ébullition de l'eau, si cela n'a pas encore été fait. Par ailleurs, il faudrait aussi utiliser provisoirement une autre source sûre jusqu'à ce que le problème soit corrigé. La présence de coliformes totaux après l'application de mesures correctives indique que le système demeure vulnérable à la contamination. Si ce problème ne peut pas être corrigé, il faudrait peut-être envisager un traitement supplémentaire ou l'utilisation d'une nouvelle source d'eau potable. Parfois, dans les systèmes à l'échelle résidentielle, la présence de coliformes peut être attribuable à une recroissance bactérienne dans le film biologique présent à l'intérieur du réseau de distribution plutôt qu'à l'infiltration de contaminants, et un avis d'ébullition de l'eau serait alors être inutile. Seul le personnel qualifié peut analyser le cas et prendre une décision, en se basant sur l'historique du système et d'autres caractéristiques propres au site.

Les systèmes approvisionnés par des eaux de surface ou des eaux souterraines sous l'influence directe d'eaux de surface devraient inclure dans leurs processus de traitement au moins une filtration adéquate (ou une autre technique permettant d'obtenir une réduction logarithmique équivalente) et une désinfection. Les eaux souterraines moins vulnérables à la contamination d'origine fécale devraient subir un traitement adéquat pour l'élimination ou l'inactivation des virus entériques(comme on l'indique dans le document technique sur les virus entériques), à moins d'exemptions accordées par les autorités responsables, fondées sur des considérations propres au site telles que des données de surveillance historiques et actuelles.

3.2.4  Mesures correctives pour les puits non désinfectés

Il faut tout d'abord procéder, si cela n'a pas encore été fait, à une inspection sanitaire pour évaluer l'état physique du puits, de la tête du puits, de la pompe, de la plomberie et de la zone avoisinante. Toute défaillance repérée devrait être aussitôt corrigée. Si l'état physique du système s'avère acceptable, les mesures correctives suivantes pourront être prises :

  • donner un traitement choc de désinfection au chlore au puits et au réseau de plomberie. La Qualité de l'eau contient des renseignements supplémentaires à ce sujet;
  • purger le système à fond et procéder à une autre analyse pour confirmer l'absence de coliformes totaux. Les analyses de confirmation devraient être effectuées au moins 48 heures après l'obtention de résultats indiquant l'absence de chlore résiduel ou 5 jours après le traitement du puits. Les conditions locales peuvent déterminer les pratiques qui conviennent. L'eau devrait être déchlorée avant d'être déversée dans les cours d'eau où vivent des poissons. Les autorités compétentes devraient être consultées sur les méthodes de déchloration disponibles et la procédure appropriée à suivre.

Si la présence de coliformes totaux est encore décelée malgré les mesures correctives mentionnées ci-dessus, un avis d'ébullition de l'eau devrait être émis, si ce n'est déjà fait. Par ailleurs, il faudrait aussi utiliser provisoirement une autre source sûre jusqu'à ce que le problème soit corrigé. La présence de coliformes totaux après le traitement-choc au chlore et l'opération de purge indique que le système demeure vulnérable à la contamination. Si ce problème ne peut pas être corrigé, il faudrait peut-être envisager d'installer un dispositif de désinfection approprié, ou alors de reconstruire ou remplacer le puits. Parfois, dans les systèmes résidentiels d'approvisionnement en eau potable, la présence de coliformes peut être attribuable à une recroissance bactérienne dans le film biologique présent à l'intérieur du réseau de distribution plutôt qu'à une contamination en cours, et un avis d'ébullition de l'eau serait alors être inutile. Seul le personnel qualifié peut analyser le cas et prendre une décision, en se basant sur l'historique du système et d'autres caractéristiques propres au site.

Un seul résultat négatif concernant la présence de coliformes totaux n'indique pas nécessairement que le problème est réglé. Il faut obtenir un minimum de deux échantillons négatifs consécutifs. Des analyses supplémentaires s'imposent après trois ou quatre mois pour s'assurer que la contamination n'a pas réapparue. L'intégrité à long terme d'une source d'approvisionnement ne peut être confirmée qu'en utilisant les données historiques avec des inspections sanitaires. De plus amples informations sur la surveillance de routine sont détaillées dans la section 8.0.

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