Compte rendu de réunion – 17 et 18 février 2021
Présences
Membres du Comité
- Miriam Diamond (coprésidente)
- Mike Rasenberg (coprésident)
- Jon Arnot
- Niladri Basu
- Richard Becker
- Weihsueh Chiu
- Elaine Cohen Hubal
- Michelle Embry
- Geoff Granville
Membres spéciaux
- Bob Diderich, chef, Division de l'environnement, de la santé et de la sécurité, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
- Cristina de Avila, chef d'unité, Produits chimiques durables, Direction générale de l'environnement, Commission européenne
- José Tarazona, agent scientifique principal, Comité scientifique et Unité des risques émergents, Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)
- Jeffery Morris, conseiller en matière de politiques sur les produits chimiques, Jeff Morris Solutions LLC
Représentants du gouvernement du Canada
- David Morin, directeur général, Direction de la sécurité des milieux (DSM), Direction générale de la santé environnementale et de la sécurité des consommateurs (DGSESC), Santé Canada (SC) (jour 1)
- Nicole Davidson, directrice, Bureau de l'évaluation des risques des substances existantes (BERSE), DSM, DGSESC, SC
- Marc Demers, directeur intérimaire, Division de l'évaluation écologique (DEE), Science et évaluation des risques (SER), Direction générale des sciences et de la technologie (DGST), Environnement et Changement climatique Canada (ECCC)
- Tara Barton-Maclaren, gestionnaire principale, BERSE, DSM, DGSESC, SC
- Angelika Zidek, gestionnaire principale, BERSE, DSM, DGSESC, SC
- Alison McLaughlin, gestionnaire principale intérimaire, BERSE, DSM, DGSESC, SC
- Heather Patterson, gestionnaire, BERSE, DSM, DGSESC, SC
- Maya Berci, directrice, Bureau de l'évaluation et du contrôle des substances nouvelles (BECSN), DSM, DGSESC, SC
- Deborah Ratzlaff, BECSN, DSM, DGSESC, SC
- Michele Regimbald-Krnel, directrice intérimaire, Bureau de la science et de la recherche en santé environnementale (BSRSE), Direction des sciences de la santé environnementale et de la radioprotection (DSSER), DGSESC, SC
- Brad Fisher, gestionnaire, Bureau de l'évaluation des risques (BER), Direction de la sécurité des produits de consommation et des produits dangereux (DSPCPD), DGSESC, SC
- Mark Bonnell, conseiller scientifique principal, DEE, SER, DGST, ECCC
- Don Gutzman, gestionnaire, DEE, DSER, DGST, ECCC
- Darren Porter, gestionnaire intérimaire, DEE, DSER, DGST, ECCC
- Jonathan Tigner, gestionnaire, DEE, DSER, DGST, ECCC
Secrétariat
- Julie Chouinard, gestionnaire, BERSE, DSM, DGSESC, SC
- Anthony Coles, conseiller principal en politiques, BERSE, DSM, DGSESC, SC
- Luc Nakashoji, agent de projet, BERSE, DSM, DGSESC, SC
- Marisol Eggleton, gestionnaire, Priorités et planification en matière d'évaluation, DEE, SER, DGST, ECCC
Entrepreneurs
- Christine Norman, directrice à la retraite, BERSE, DSM, DGSESC, SC
- Robert Chénier, directeur à la retraite, DEE, SER, DGST, ECCC
- Marc Valois, directeur et expert-conseil principal, The Intersol Group
- Greg Leonard, associé, The Intersol Group
Aperçu
Le Comité scientifique (le « Comité ») sur le Plan de gestion des produits chimiques (PGPC) a tenu une réunion virtuelle les 17 et 18 février 2021, dont le thème était l'« évolution de l'évaluation des risques au titre de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement de 1999 [LCPE (1999)] ». Cette réunion offrait aux participants l'occasion de réfléchir à l'évolution du programme d'évaluation des risques des substances existantes dans le cadre du PGPC (2006-2020) et d'envisager d'éventuelles orientations futures. Pour l'avenir, on s'entend généralement pour dire que le programme fédéral de gestion des produits chimiques devrait conserver une solide fonction d'évaluation des risques.
Marc Valois, directeur et expert-conseil principal de l'Intersol Group, a animé les délibérations du jour 1 et du jour 2. Les lignes qui suivent présentent un résumé de la rencontre.
Consultez les notes de la réunion « Ce que nous avons entendu », à l'annexe A.
Jour 1
Point 1 à l'ordre du jour (Mot de bienvenue et examen de l'ordre du jour)
Nicole Davidson (directrice, BERSE, DGSESC, SC) et Marc Demers (directeur intérimaire, DEE, SER, DGST, ECCC) procèdent à l'ouverture de la réunion en y allant de quelques mots de bienvenue et en présentant un aperçu de l'ordre du jour de la réunion.
Point 2 à l'ordre du jour (présentations et déclarations)
On procède à un tour de table afin de présenter les membres du Comité et les autres participants. Le secrétariat offre aux membres la possibilité de mettre à jour verbalement la déclaration de leurs affiliations et intérêts pertinents.
Point 3 à l'ordre du jour (présentation de l'animateur)
Marc Valois (directeur et expert-conseil principal, The Intersol Group) aborde les aspects logistiques et techniques du format virtuel de la réunion.
Point 4 à l'ordre du jour (récapitulation des présentations des représentants du gouvernement du Canada)
D'anciens représentants et des représentants actuels du gouvernement du Canada (Christine Norman, Tara Barton-Maclaren et Marc Demers) passent brièvement en revue les présentations données lors de webinaire préparatoire du 8 février 2021.
Point 5 à l'ordre du jour (nouvelles tendances, besoins et défis relatifs aux évaluations des risques des produits chimiques du point de vue de l'OCDE)
Bob Diderich [chef, Division de l'environnement, de la santé et de la sécurité, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)] parle du nouveau contexte, ainsi que des nouveaux défis et problèmes avec lesquels l'OCDE doit composer en ce qui concerne l'évaluation des risques des produits chimiques.
Point 6 à l'ordre du jour (stratégie de la Commission européenne pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques)
Cristina de Avila (chef d'unité, Produits chimiques durables, Direction générale de l'environnement, Commission européenne) présente un survol de la Stratégie de la Commission européenne pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques, qui a été mise de l'avant en 2020. Cette stratégie s'appuie sur une vision stratégique visant à garantir un environnement exempt de substances toxiques d'ici 2030 grâce à la transition à des produits chimiques sécuritaires et durables.
Point 7 à l'ordre du jour (nouvelles tendances, besoins et défis relatifs aux évaluations des risques des produits chimiques du point de vue de l'Autorité européenne de sécurité des aliments)
José Tarazona (agent scientifique principal, Comité scientifique et Unité des risques émergents, EFSA) présente aux membres les approches post-2020 de l'EFSA en matière d'évaluation des risques des produits chimiques, préconisant des transformations révolutionnaires qui tirent parti des avantages des nouvelles approches méthodologiques (NAM) et des nouveaux paradigmes d'évaluation des risques pour la santé et l'environnement, dans l'optique d'accroître l'efficacité de l'évaluation des risques.
Point 8 à l'ordre du jour (nouvelles tendances, besoins et défis relatifs aux évaluations des risques des produits chimiques)
Jeffery Morris (conseiller en matière de politiques sur les produits chimiques, Jeff Morris Solutions LLC) donne une présentation sur le rôle joué par les facteurs sociaux et économiques dans la vulnérabilité comme aspect important à considérer dans le choix des mesures visant à faire progresser l'évaluation des risques.
Point 9 à l'ordre du jour (principales leçons tirées des perspectives de l'étranger)
Marc Valois (directeur et expert-conseil principal, The Intersol Group) stimule la mobilisation des membres en leur demandant de cerner les principales leçons tirées des perspectives de l'étranger qui ont été présentées par les membres spéciaux.
Point 10 à l'ordre du jour (discussion sur les questions à l'étude)
Les membres discutent en plénière de la première question à l'étude, et l'animateur en consigne les notes sur la plateforme électronique. Les débats sont suspendus pour la journée.
Jour 2
Point 11 à l'ordre du jour (questions d'ordre administratif et récapitulation du jour 1)
Marc Valois récapitule la première journée.
Points 12 et 13 à l'ordre du jour (discussion sur les questions à l'étude)
Les membres du Comité participent, en petits groupes, à des discussions productives (suivies par la présentation de résumés) et préparent leurs réponses à la question à l'étude 2.
Point 14 à l'ordre du jour (bilan et prochaines étapes)
Marc Valois met fin aux discussions des membres et donne des détails sur la façon dont le rapport de la réunion sera préparé, puis communiqué aux membres aux fins d'examen.
Point 15 à l'ordre du jour (mot de la fin)
Nicole Davidson (directrice, BERSE, DGSESC, SC) clôt la dernière réunion du Comité scientifique en offrant de la reconnaissance et des remerciements aux membres principaux pour leur temps, leur engagement et leur expertise. Elle remercie tout spécialement les actuels coprésidents, exprimant en outre son appréciation sincère du leadership et du dévouement manifestés par le Comité en vue de l'avancement de la gestion des produits chimiques au Canada.
Annexe A : Notes de la réunion « Ce que nous avons entendu »
- Introduction
- Documents et présentations établissant le contexte
- Question à l'étude 1 : qu'est-ce qui fonctionne bien?
- Question à l'étude 2 : aspects à améliorer en vue de la modernisation du programme d'évaluation des risques
- Question à l'étude 3 : mécanismes de mobilisation permettant d'accéder à l'expertise scientifique extérieure
- Annexe A : liste des participants
Introduction
Les 17 et 18 février 2021, Santé Canada (SC) et Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) ont tenu la dernière réunion du Comité scientifique (le « Comité ») sur le Plan de gestion des produits chimiques (PGPC). Intitulée L'évolution de l'évaluation des risques au titre de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement de 1999 [LCPE(1999)], cette réunion était une activité virtuelle qui a été précédée d'un webinaire préalable tenu le 8 février 2021.
Le PGPC a été mis en place en 2006 dans le but de consolider l'intégration des programmes de gestion des produits chimiques dans l'ensemble du gouvernement du Canada. Les évaluations des risques réalisées dans le cadre du PGPC tiennent compte de diverses utilisations et sources, y compris les utilisations visées par les dispositions de diverses lois, notamment la LCPE (1999), la Loi sur les produits antiparasitaires, la Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation et la Loi sur les aliments et drogues. De plus, les travaux menés dans le cadre du PGPC comprenaient des recherches poussées, des activités de suivi et la surveillance des produits chimiques et de leurs effets sur l'organisme humain et l'environnement.
La dernière réunion du Comité scientifique était considérée comme une occasion, pour les participants, de réfléchir à l'évolution du programme d'évaluation des risques des substances existantes dans le cadre du PGPC (2006-2020) et d'envisager d'éventuelles orientations futures dans le but d'éclairer la vision qui sous-tend l'avenir du PGPC après 2020.
À cette fin, les participants à la réunion ont été invités à formuler des commentaires scientifiques stratégiques en se penchant sur 3 questions ouvertes :
- Quels sont les éléments de l'actuel programme d'évaluation des risques qui fonctionnent bien?
- Quels points devrait-on envisager d'améliorer pour moderniser le programme d'évaluation des risques?
- Afin d'avoir accès à de l'expertise scientifique de l'extérieur à l'avenir, quels sont les mécanismes de mobilisation les plus appropriés et pour quels types de sujets?
Le premier jour de la rencontre, des membres du Comité ont discuté de la différence entre les enjeux scientifiques et stratégiques relativement au thème de la réunion. Certains participants estimaient que certains sujets étaient plutôt d'ordre stratégique et ne répondaient donc pas au mandat du Comité, tandis que d'autres considéraient ces sujets comme des questions relevant d'une conception plus large de la science, utiles aux discussions du Comité.
Au cours des discussions, les mandats du Comité et du Conseil consultatif des intervenants ont été évoqués.
Les représentants principaux du gouvernement du Canada qui étaient présents à la réunion ont expliqué que, dans le cadre de cette rencontre, ils cherchaient à obtenir des points de vue et des idées concernant tous les aspects du programme d'évaluation des risques, des considérations scientifiques aux moteurs des programmes (facteurs sociaux, stratégiques et scientifiques). Les représentants du gouvernement ont argué que cet apport contribuerait à encadrer la voie à suivre à l'avenir au chapitre de l'intégrité scientifique, de l'innovation, ainsi que de la mobilisation et de la mise à profit de l'expertise du milieu scientifique. C'est pourquoi les perspectives relatives à tous les aspects du programme ont été prises en compte lors de la réunion.
La réunion avait été conçue comme une activité visant à dégager de nouvelles idées, mais son format n'a pas permis de définir des priorités ou d'établir un consensus relativement aux commentaires recueillis. Le présent rapport offre plutôt un compte rendu explicite de la diversité des opinions et des perspectives formulées (c'est-à-dire de « ce que nous avons entendu »). Nous avons regroupé ces idées afin d'en optimiser la clarté et d'éviter les répétitions, et l'ordre dans lequel elles sont présentées ici ne se fonde sur aucun classement ni niveau de priorité. Le présent rapport se veut le reflet de la diversité des opinions émises, ce qui signifie essentiellement que les perspectives présentées ici n'ont pas toutes fait l'unanimité au sein du Comité.
Documents et présentations établissant le contexte
Afin de définir le contexte des discussions sur les questions à l'étude, un document d'information générale a été distribué aux membres avant la tenue du webinaire préalable. Ce document portait plus particulièrement sur l'évolution du programme d'évaluation des risques des substances existantes sous le régime de la LCPE (1999) et sur les éléments à prendre en considération pour l'avenir.
De manière à mettre la table, des représentants du gouvernement du Canada et des experts de l'étranger ont donné des présentations lors du webinaire et de la première journée de la réunion. Ces présentations sont résumées ci-dessous, puis suivent des points saillants tirés des périodes de discussion.
Présentations des représentants du gouvernement du Canada
Évolution de l'évaluation des risques des substances existantes
Christine Norman, ancienne directrice, SC
Robert Chénier, ancien directeur, ECCC
Christine Norman et Robert Chénier ont présenté une synthèse du document d'information préparé en vue de la réunion du Comité scientifique, puis un survol du PGPC à ce jour. Les principales réalisations comprennent ce qui suit :
- appliquant une approche d'« adaptation à l'usage prévu », l'équipe du programme a analysé près de 4 000 substances;
- les évaluations ont tenu compte de nombreuses sources d'exposition (par exemple, milieu, aliments, produits); en d'autres mots, ces évaluations se fondaient sur une approche « une évaluation pour plusieurs utilisations »;
- les résultats de ces évaluations ont donné lieu à la mise en œuvre de 180 mesures de gestion des risques, ainsi que de mesures préventives visant les substances qui présentent des caractéristiques de danger marquées.
Plus particulièrement, Mme Norman et M. Chénier ont évoqué : la mise en œuvre du processus de détermination des priorités en matière d'évaluation des risques (DPER); l'évolution de l'approche d'adaptation à l'usage prévu et de la boîte à outils pour l'évaluation des risques; l'attention graduelle accordée aux nouvelles approches méthodologiques (NAMNote de bas de page 1) en matière de caractérisation des dangers, d'établissement des priorités et d'évaluation; l'amélioration de la caractérisation du devenir et de l'exposition; la caractérisation des risques; l'importance de la collaboration et des partenariats au pays et à l'étranger.
Abordant l'avenir du PGPC, ils ont mentionné les éléments qui devront être pris en considération, notamment l'exploration d'une approche de la santé publique axée sur l'écologie, l'amélioration de l'établissement des priorités et de la collecte d'information, la poursuite de la modernisation de l'évaluation des risques et une meilleure prise en compte des populations vulnérables - y compris les expositions professionnelles à considérer lors des évaluations, les risques cumulatifs et une meilleure prise en compte des produits chimiques qui perturbent le système endocrinien.
Sciences et innovation : considérations relatives à l'avenir de l'évaluation des risques des produits chimiques au Canada
Tara Barton-Maclaren, gestionnaire principale, SC
Angelika Zidek, gestionnaire principale, SC
Dans le cadre de leur exposé sur l'avenir de l'évaluation des risques des produits chimiques, Tara Barton-Maclaren et Angelika Zidek ont insisté sur la nécessité d'adopter de nouvelles approches, y compris les approches d'adaptation à l'usage prévu, de faire progresser les NAM, de mettre en application le cadre des voies associées aux effets nocifs et de consolider l'infrastructure de données et de traitement. Les approches axées sur l'échange de données et le traitement gagneront en importance, tout comme l'élargissement de la boîte à outils et la prise en compte de l'exposition professionnelle.
Au cours de la période de discussion, les intervenants ont mentionné qu'un centre d'excellence en matière de réglementation et de recherche constitue un modèle efficace pour favoriser la mise au point de nouveaux outils, le partage des ressources et la meilleure intégration de l'information scientifique aux exercices d'élaboration de politiques et de prise de décisions.
Évaluation des produits chimiques en 2021 et après : une perspective écologique
Mark Bonnell, conseiller scientifique principal, ECCC
Mark Bonnell a donné un aperçu des sujets abordés, y compris la toxicité intrinsèque, les mécanismes d'action chez les diverses espèces, le concept de « toxicologie unique » englobante, la signification de l'exposition dans un contexte écologique et la biosurveillance. Il a précisé que des NAM commencent à être appliquées aux activités d'élaboration de réglementation, mais que leur utilisation est limitée pour ce qui est de la prise de décisions. Au chapitre des données, une stratégie d'essais intégrés serait fort utile étant donné que le Canada s'appuie sur ses partenaires de l'étranger pour combler la plupart de ses besoins en la matière. Il sera de plus en plus nécessaire de gérer des volumes imposants de données, et ces dernières devront être communiquées de manière efficace dans l'ensemble du gouvernement du Canada. De même, les connaissances scientifiques sur les dangers et l'exposition devront être approfondies, et la réglementation devra être suffisamment souple pour intégrer les données scientifiques acceptées.
Présentations des experts de l'étranger
Tendances, besoins et défis nouveaux relativement aux évaluations des risques des produits chimiques du point de vue de l'OCDE
Bob Diderich, chef, Division de l'environnement, de la santé et de la sécurité, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
Bob Diderich a décrit la façon dont l'OCDE appuie la transformation de l'évaluation des risques des produits chimiques par le truchement d'initiatives de collaboration entre pays. Les centres d'intérêt incluent les tests de détection de biomarqueur et les prévisions connexes [par exemple, les progrès réalisés relativement aux essais in vitro ou la boîte à outils du rapport quantitatif structure-activité (RQSA) de l'OCDE], les études sur l' absorption, distribution, métabolisme et excrétion (ADME) [par exemple, les modèles cinétique à base physiologique (PBK)] et l'évaluation de l'exposition (par exemple, l'harmonisation des limites d'exposition professionnelle). Afin d'accroître l'adoption réglementaire des NAM, il importe d'instaurer la confiance à l'égard de celles-ci en diffusant des études de cas et de la documentation, en favorisant la compréhension des mécanismes et en intégrant les NAM au sein de cadres de travail. L'ajout des NAM au Système général harmonisé de classification et d'étiquetage des produits chimiques (SGH) pourrait changer la donne. Autre tendance observée au sein de l'Union européenne (UE), l'utilisation d'évaluations des risques génériques [dans le cas, par exemple, de substances carcinogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) et d'usage particulier, ainsi que de certaines propriétés associées au devenir dans l'environnement] permet de simplifier les processus et même d'omettre l'évaluation des risques dans certaines situations.
Stratégie de la Commission européenne pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques
Cristina de Avila, chef d'unité, Produits chimiques durables, Direction générale de l'environnement, Commission européenne
Cristina de Avila a expliqué que le Pacte vert pour l'Europe a pour objectifs de contribuer à protéger les citoyens et l'environnement et de favoriser l'innovation de façon à améliorer la protection de la santé et du milieu et d'accroître la compétitivité à l'échelle mondiale. La politique de ce Pacte concernant les produits chimiques vise à garantir un environnement exempt de substances toxiques d'ici 2030 grâce à la transition à des produits sécuritaires et durables. Pour atteindre cette cible, il faudra stimuler l'innovation, renforcer les mesures législatives de protection, remplacer les substances préoccupantes et veiller à ce que tous les produits chimiques offerts sur le marché soient sécuritaires et durables. Les substances carcinogènes, les composés perturbant le système endocrinien, les substances extrêmement persistantes, ainsi que les produits immunotoxiques et neurotoxiques constituent des cibles particulières. On se préoccupe tout spécialement des consommateurs, y compris des populations vulnérables. Le Pacte permettra en outre de simplifier et de consolider la réglementation, ainsi que d'améliorer la conformité, l'application et la surveillance des marchés. Sur la scène internationale, la Commission européenne espère donner l'exemple en faisant la promotion de cibles et d'objectifs stratégiques internationaux, ainsi que des normes et de l'harmonisation, en interdisant l'exportation des produits chimiques proscrits et en assurant la saine gestion des substances chimiques dans le cadre des activités de coopération internationale.
Au cours de la discussion, divers enjeux ont été soulevés, comme l'utilisation essentielle, la définition de ce qui constitue un produit « sécuritaire et durable », ainsi que la notion de conception inoffensive. Cristina de Avila a affirmé que la prise en considération de ces préoccupations constitue un processus continu.
Nouvelles tendances, besoins et défis relatifs aux évaluations des risques des produits chimiques du point de vue de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)
José Tarazona, agent scientifique principal, Comité scientifique et Unité des risques émergents, et ancien chef, Unité des pesticides, EFSA
José Tarazona a soutenu qu'une « (r)évolution » du paradigme d'évaluation des risques s'impose, qui intégrerait les données des NAM et l'évaluation de l'exposition de manière à permettre de caractériser les risques de façon plus instructive. Fondé sur la toxicologie du 21e siècle, le concept englobant appelé « une santé » (ou « une seule santé ») vise à faire en sorte que les humains, les animaux et l'environnement soient en bonne santé. M. Tarazona a de plus expliqué que le passage des études sur des animaux à un paradigme intégré s'appuyant sur des approches intégrées en matière d'essais et d'évaluation (AIEE) fondées sur des NAM favorisera une compréhension plus approfondie des dangers liés aux produits chimiques et aux processus mécaniques connexes.
En ce qui concerne l'évaluation des risques pour l'environnement, la variabilité des facteurs environnementaux et des méthodes d'utilisation devra être prise en compte. Des objectifs précis en matière de protection peuvent être définis en fonction du concept de services écosystémiques, à partir de 5 facteurs : l'entité écologique (l'organisme par rapport à l'écosystème), ses caractéristiques, l'ampleur des répercussions acceptables, l'échelle temporelle et l'échelle spatiale. Le recours aux mégadonnées appuiera la transition des risques aux répercussions comme éléments directement utiles à l'analyse de l'atteinte des objectifs stratégiques sur le plan environnemental. Dans le cas des pesticides et des autres produits agrochimiques, on propose d'établir une distinction entre les effets directement visés, les répercussions inévitables et les répercussions évitables. Le projet de l'EFSA sur les nouvelles approches méthodologiques s'efforce de promouvoir les NAM au moyen d'études de cas réalisées de façon collaborative par des chercheurs et des évaluateurs des risques.
Nouvelles tendances, besoins et défis relatifs aux évaluations des risques des produits chimiques
Jeffery Morris, conseiller en matière de politiques sur les produits chimiques, Jeff Morris Solutions LLC, et ancien directeur, Office of Pollution Prevention and Toxics, Environmental Protection Agency (EPA) des États-Unis
Jeffery Morris a discuté de l'intégration de facteurs sociaux et économiques au processus de détermination de la vulnérabilité aux effets nocifs de l'exposition à des produits chimiques comme moyen de faire progresser l'évaluation des risques. L'actuel modèle d'estimation des effets sur la santé humaine est incomplet, en ce sens que la variabilité humaine y est généralement représentée sur le plan biologique seulement, ce qui rend étroits le concept de vulnérabilité et la définition de ce qui constitue une sous-population. Or, la pauvreté, les problèmes d'accès aux soins de santé, l'absence de services sociaux, la criminalité, la pollution sonore, l'engorgement des zones urbaines, la détérioration de l'environnement, ainsi que la réduction de la capacité à exercer des pratiques culturelles sont des exemples de facteurs pertinents.
Mobiliser les intervenants en vue de la réalisation d'études de cas peut favoriser l'établissement d'une compréhension commune et la transparence, faciliter les comparaisons, les évaluations de sensibilité et les analyses, en plus de raccourcir la période entre l'examen et la mise en application. Ayant fait l'objet de discussions au sein du Comité scientifique du PGPC en 2018, l'approche « une santé » représente une orientation de première importance, et la prise en compte de facteurs économiques et sociaux appuie justement cette orientation. Les considérations relatives à la justice sociale constitueront également un puissant catalyseur d'élaboration des politiques liées aux produits chimiques. La prise en compte des facteurs de stress social et économique dans l'identification des sous-populations vulnérables peut grandement contribuer à accroître l'utilité des évaluations des risques des produits chimiques et ainsi éclairer la prise de mesures stratégiques.
Principales leçons tirées des perspectives des experts de l'étranger
À la suite des présentations, les membres principaux et les membres spéciaux du Comité scientifique sur le PGPC ont été invités à cerner les principales leçons qu'ils en avaient tirées. Les membres ont donc formulé plusieurs observations, qui ont été regroupées pour plus de clarté. Ces observations reflètent la diversité des commentaires formulés par les membres du Comité, ce qui signifie que les observations présentées ne faisaient pas toujours l'unanimité au sein du Comité. La présence d'un commentaire ne signifie pas qu'il a recueilli l'assentiment (total ni partiel) de tous les participants.
Objectifs en matière de protection/Durabilité
- Il faut concevoir un plan de gestion des produits chimiques dont la vision particulière se fonderait sur une perspective renouvelée de l'intégration, combinant la protection de l'environnement et la durabilité. Il convient aussi de réviser les objectifs en matière de protection.
- L'objectif du nouveau programme doit être déterminé. Il importe d'accorder aux produits chimiques une attention aussi soutenue que celle que l'on porte au climat et à l'économie circulaire. Il faut prendre en compte tous ces aspects pour favoriser la durabilité.
- En ce qui concerne les substances chimiques persistantes, la réflexion doit s'étendre sur un horizon s'échelonnant sur les sept prochaines générationsNote de bas de page 2.
Approche « une santé »Note de bas de page 3
- Divers aspects de l'approche englobante appelée « une santé » (ou « une seule santé ») ont été évoqués dans le cadre des présentations.
- L'approche « une santé » a été décrite comme « un défi colossal », étant donné que la compréhension scientifique nécessaire à l'élaboration et à la mise en œuvre d'approches d'évaluation « une santé » en est encore au stade embryonnaire.
- Il faut établir une vision se fondant sur une réflexion conceptuelle et des principes de durabilité.
- Il importe de procéder à des études de cas lorsque de nouveaux éléments sont ajoutés à un programme, mais ces études sont également nécessaires pour les analyses rétrospectives. Il faut mobiliser des intervenants pour favoriser la transparence.
- Le passage à l'approche « une santé » favoriserait un programme mieux intégré, tenant compte des facteurs de stress chimique et non chimique.
- Il est crucial d'établir des objectifs clairs et de tenir compte des enjeux planétaires tels que les changements climatiques.
Formulation des questions
- Il est important de définir le contexte et l'objectif des évaluations de façon à mieux les cibler. Bien que cela aille déjà bon train au sein du programme, des travaux supplémentaires seront nécessaires pour étendre l'énoncé de la question et renforcer l'inclusion des populations vulnérables.
- Un PGPC doit absolument conserver la souplesse voulue pour tenir compte d'un éventail de types d'évaluations. Étant donné qu'on s'attend à ce que les évaluations deviennent de plus en plus complexes, est-il possible de simplifier le processus décisionnel?
- Mettre l'accent sur la résilience de ce processus décisionnel se révèle efficace à longue échéance. Des milliers de produits chimiques ont été rapidement évalués dans le cadre du PGPC. Il faudrait reconnaître qu'il sera rarement possible, à l'avenir, de bénéficier de jeux de données exhaustifs sur les produits chimiques. Tenir compte de la persistance, de la toxicité, de la mobilité et de l'exposition à titre de caractéristiques indépendantes pourrait s'avérer efficace. Par ailleurs, on a besoin de nouvelles méthodes et de nouveaux modèles pouvant intégrer ces caractéristiques aux fins de la prise de décisions.
- L'approche axée sur les « substances toxiques, persistantes et bioaccumula[bles] » (TPB) qui est intégrée à la LCPE (1999) n'est souvent pas harmonisée avec les données sur l'exposition réelle. De meilleures méthodes d'établissement des priorités sont donc nécessaires (et devront continuer à être intégrées au PGPC au fil de son évolution). La collectivité internationale envisage divers moyens d'adopter une approche plus holistique intégrant les données sur les dangers et les risques.
- Au moment d'évaluer un ensemble de données probantes, il faut appliquer l'optique scientifique d'une manière adaptée à l'usage prévu de manière à atteindre les objectifs et à obtenir les résultats escomptés.
Modernisation de l'évaluation des risques
- L'évaluation des risques arrive à un carrefour dans son évolution, comme le démontre l'avènement de nouvelles approches, des mégadonnées et de la modélisation avancée. On observe une tension dynamique entre le réductionnisme et l'holisme. On s'attend à ce que le changement de culture qui s'impose parmi les praticiens de l'évaluation des risques soulève des défis au fil de l'évolution des sciences et des pratiques qui sous-tendent ce type d'évaluation.
- La décision de dépasser le cadre actuel et la volonté des ministères de faire plus que de simplement formuler des prescriptions légales sont des éléments positifs.
- Le Canada fait du bon travail dans une perspective internationale. L'orientation empruntée par le PGPC s'harmonise bien avec le processus décisionnel fondé sur des données scientifiques.
- L'adaptabilité et l'efficacité sont importantes. Les décisions doivent en effet donner lieu à des solutions efficaces, mais pouvant être renversées ou modifiées à mesure que de nouveaux renseignements sont disponibles.
- Des politiques efficaces et efficientes se fondant sur des données scientifiques nécessitent de la rigueur. Les processus doivent être transparents quant à la façon dont les données scientifiques sont intégrées, de manière qu'on puisse les perfectionner au fil des progrès scientifiques.
- Nouvelles approches méthodologiques :
- Les NAM gagnent en importance, non seulement parce qu'elles remplacent les essais sur les animaux (ce qui est un important facteur de motivation), mais également parce qu'elles permettent d'obtenir davantage d'information et d'établir de meilleures prévisions grâce à une compréhension approfondie des processus mécaniques.
- Il sera important de recourir à des études de cas, à de la documentation, à la compréhension des mécanismes et à l'intégration des données à des cadres de travail pour établir le degré de fiabilité et démontrer le bien-fondé de la conception.
- Il est difficile d'obtenir des données sur l'utilisation des produits chimiques. Les participants ont souligné l'importance du travail collaboratif et des consortiums de recherche et la nécessité de mobiliser toute la gamme des intervenants de la chaîne d'approvisionnement (des fabricants locaux et étrangers aux importateurs et aux utilisateurs).
- Les participants ont également évoqué la nécessité d'accroître l'intégration, de tirer des leçons des réussites et des échecs, ainsi que de tenir compte des facteurs sociaux et économiques en vue de faire progresser l'évaluation des risques.
- Selon l'objectif, il pourrait être nécessaire d'établir la chaîne causale des événements concernant les marqueurs d'interaction ou de réaction biologique lors des premiers événements clés afin de prévoir les effets nocifs.
- À mesure que des essais de toxicité mieux intégrés sont mis au point, peut-être sera-t-il impossible de tout expliquer de façon mécanique, en particulier lors des premières phases. C'est pourquoi il ne faut pas éliminer les approches moins mécanistes (par exemple, celles procédant par essais sur des animaux).
- Il importe d'accroître la capacité à modifier les outils et à adapter les processus, ce qui n'est toutefois pas facile dans le contexte de la réglementation.
- Des occasions se présentent d'utiliser des outils récents, qui n'ont pas été employés de façon optimale dans le passé (modélisation multimédia, analyses se fondant sur plusieurs voies d'exposition, etc.). Ces modèles peuvent être mis de l'avant dans le cadre du processus d'évaluation.
- Les évaluations réglementaires devraient se fonder sur les meilleures données scientifiques disponibles, ainsi que sur la valeur des données probantes. Les hypothèses relatives aux modèles d'inférence implicite ou explicite doivent faire l'objet d'une rigoureuse évaluation et le rendement de ces modèles doit être documenté.
- C'est l'occasion d'utiliser de nouveaux outils en science de l'exposition, y compris des modèles multimédias. Les efforts déployés pour mettre au point de nouveaux outils, comme des équivalents de biosurveillance, permettant d'interpréter les données de biosurveillance humaine dans un contexte de risque devraient se voir accorder un niveau élevé de priorité et faire partie intégrante de programmes tels que l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) (Faure et coll. 2020).
- On doit mieux tenir compte des substances chimiques présentes dans les produits pendant tout le cycle de vie de ceux-ci.
- À l'heure actuelle, les occasions de produire des données, y compris des données sur l'exposition, se font très rares dans le cadre du programme canadien. On a suggéré d'élaborer des politiques pour renforcer cet aspect.
Questions à l'étude 1 : qu'est-ce qui fonctionne bien?
Au cours de la discussion plénière de la première journée, les participants se sont penchés sur la première question à l'étude : quels sont les éléments de l'actuel programme d'évaluation des risques qui fonctionnent bien? Les observations formulées ont été regroupées pour plus de clarté. Comme c'est le cas également pour les autres questions à l'étude, l'ordre de présentation de ces observations ne se fonde sur aucun classement ni niveau de priorité. Ces observations reflètent la diversité des commentaires formulés par les membres du Comité, ce qui signifie que les observations présentées ne faisaient pas toujours l'unanimité au sein du Comité. La présence d'un commentaire ne signifie pas qu'il a recueilli l'assentiment (total ni partiel) de tous les participants.
Objectifs en matière de protection/Durabilité
- Santé Canada et ECCC travaillent bien ensemble, les deux ministères collaborant à l'établissement d'une démarche holistique. Considérées ensemble, la santé écologique et la santé humaine concourent à un programme solide, qui permet dans tous les secteurs d'atteindre les objectifs stratégiques.
Formulation des questions
- L'approche pragmatique et souple qui a été appliquée a mené aux innovations réalisées à l'échelle mondiale et à leur adoption.
- L'approche « une évaluation, plusieurs utilisations » a été optimisée par le truchement du PGPC.
- Le programme a été efficace en ce qui a trait aux approches d'établissement des priorités et à la collecte de données.
- De nombreux participants ont souligné l'utilité et la vision prospective dont le programme a fait preuve en mettant en place le processus de DPER, mais ont mentionné la nécessité de mieux expliquer comment sont prises les décisions concernant la détermination des priorités.
- Les stratégies d'évaluation ont bien évolué, y compris en ce qui a trait aux évaluations de la toxicité, du devenir et de l'exposition.
Modernisation de l'évaluation des risques
- L'approche du Canada en ce qui concerne les NAM est exemplaire.
- Du bon travail est réalisé en vue de faire progresser l'application des approches fondées sur le ratio de l'exposition bioactive (REB) dans un contexte décisionnel axé sur les risques.
- La Classification du risque écologique des substances organiques (CRE) et la Classification du risque écologique des substances inorganiques (CRE-I) a constitué un précédent.
- Le Canada a été louangé pour sa participation à différents groupes de travail et à l'élaboration des documents d'orientation de l'OCDE. La représentation du Canada à l'OCDE et à d'autres tribunes internationales devrait être maintenue (et même intensifiée). Une telle participation permet d'influer sur les nouvelles orientations adoptées dans le contexte de l'évaluation réglementaire des risques aux quatre coins du globe. Les ressources que le Canada consacre à sa participation à l'OCDE sont ainsi investies de façon judicieuse. Le Comité s'est révélé être une bonne tribune pour aborder des enjeux scientifiques.
- On a évoqué l'étroite relation qu'entretiennent les universitaires et les responsables des politiques.
- Le programme de biosurveillance améliorée revêt une grande importance. Intégré et fluide, il procure une grande valeur ajoutée.
Mobilisation internationale
- Seuls quelques pays sont dotés de programmes efficaces de gestion des produits chimiques, et le Canada en fait partie. Ce sont ces quelques pays qui donnent le ton à l'échelle mondiale, et le Canada est très présent au sein des tribunes internationales (par exemple, l'OCDE et l'Organisation mondiale de la Santé). Celles-ci donneront l'occasion au Canada de maintenir son leadership, d'exporter ses idées, de préparer le terrain et de définir les attentes, de constituer des capacités mondiales, etc.
- Le fait d'avoir commencé à utiliser la base de données internationale sur les informations chimiques unifiées (IUCLID, International Uniform Chemical Information Database) ouvre de nouvelles possibilités (échange de données, collaboration) pour l'avenir.La qualité et la pertinence de l'information stockée dans des entrepôts de données comme l'IUCLID et d'autres doivent toutefois faire l'objet d'une attention particulière.
Question à l'étude 2 : aspects à améliorer en vue de la modernisation du programme d'évaluation des risques
Le deuxième jour de la rencontre, les participants ont formé des petits groupes afin de se pencher sur la deuxième question à l'étude : quels points devrait-on envisager d'améliorer pour moderniser le programme d'évaluation des risques? Les résultats des discussions et les commentaires connexes formulés pendant les séances plénières sont présentés ci-dessous. Les sujets abordés ont été regroupés pour plus de clarté. Comme c'est le cas également pour les autres questions à l'étude, l'ordre de présentation de ces observations ne se fonde sur aucun classement ni niveau de priorité. Ces observations reflètent la diversité des commentaires formulés par les membres du Comité, ce qui signifie que les observations présentées ne faisaient pas toujours l'unanimité au sein du Comité. La présence d'un commentaire ne signifie pas qu'il a recueilli l'assentiment (total ni partiel) de tous les participants.
Objectifs de protection et durabilité
- Les objectifs en matière de protection du PGPC devraient être mis à jour de manière à inscrire la protection de la santé écologique et humaine dans le contexte général de la durabilité et de l'avancement vers une économie circulaire. La proposition se fond avec le concept « une santé ».
- La mise à jour des objectifs de protection pourrait également nécessiter la prise en compte des concepts élargis de vulnérabilité, de susceptibilité et de justice environnementale (voir la rubrique « Populations vulnérables » à la section portant sur l'approche « une santé »).
- Pour ce qui est des évaluations des risques pour l'environnement, des objectifs de protection particuliers doivent être établis, qui sont directement reliés aux cibles stratégiques (durabilité, conservation de la biodiversité, etc.) pouvant s'appliquer non seulement aux produits chimiques, mais également à d'autres facteurs de stress (l'approche de l'EFSA sur les services écosystémiques représente une option, mais il en existe d'autres). Cela faciliterait l'intégration des résultats de la caractérisation des risques de différents produits et groupes de produits chimiques, ainsi que l'établissement d'un lien avec les évaluations des répercussions sur l'environnement.
- L'évaluation et la gestion des produits chimiques doivent s'inscrire dans le contexte général de la protection de la santé écologique et humaine.
- On doit envisager la façon dont les pressions nouvelles ou récentes (par exemple, les changements climatiques ou les pandémies mondiales) se répercuteront sur les besoins en matière de gestion des produits chimiques.
- Les objectifs de protection pourraient également inclure les interventions en cas de catastrophe.
- La planification relative au PGPC doit inclure des projections pour l'avenir. Dans quelle direction le programme se dirige-t-il et quels seront les enjeux dans dix ou vingt ans ou plus (cinquante ans et plus)?
- On doit tenir compte des recoupements entre la gestion des produits chimiques, la gestion des déchets, la gestion des pesticides, etc.
- Dans certains cas (par exemple, le classement des dangers fondé sur la persistance comme critère suffisant), il convient d'envisager la possibilité d'adopter une approche axée sur le danger plutôt qu'une approche axée sur le risque afin de garantir la protection à long terme de l'environnement.
- La neutralité climatique doit être prise en considération. Dans le but d'atteindre la neutralité climatique, la collectivité internationale est déjà aux prises avec de nombreux dilemmes en ce qui concerne l'utilisation des produits chimiques. Les décisions prises pour trancher ces dilemmes pouvant être applicables à long terme, tout éventuel mauvais choix risque de constituer un legs problématique pour les générations à venir.
- Autre objectif en matière de protection : la nécessité de prendre acte de l'accroissement de la production totale de produits chimiques qui, selon les prévisions, devrait doubler d'ici 2030. Une approche « produit par produit » ne rendrait peut-être pas compte de l'augmentation totale de la production de produits chimiques, ce qui constitue un facteur de stress.
- De façon générale, le programme modernisé d'évaluation des risques devrait être utile à la réglementation, l'information scientifique étant la pierre d'assise des politiques de réglementation et, subséquemment, des mesures réglementaires. Cette utilité comporte 2 principaux aspects, soit la disponibilité de l'information scientifique au moment opportun et l'ampleur des connaissances scientifiques nécessaires à la prise de décisions.
- Il est crucial que le programme d'évaluation des risques soit directement lié aux besoins en matière de gestion des risques de façon à être utile à la réglementation.
- Les produits chimiques doivent être envisagés sur la totalité de leur cycle de vie, de l'extraction de la ressource à la fin de durée de vie utile, en passant par la fabrication et l'utilisation. Les considérations relatives à la fin de la durée de vie utile des produits recoupent les défis associés à la gestion des déchets (y compris des déchets dangereux).
- La feuille de route de la politique scientifique pour la mise en œuvre du concept « une santé » pourrait être élargie, ce qui constitue une étape plus directement fonctionnelle vers le mise en application du concept, qui pourrait consister par exemple en un recours à la chimie non polluante et en l'intégration d'approches modernes telles que la conception inoffensive.
- Il faut comprendre les forces et les limites de la chimie non polluante. La fonctionnalité peut primer sur la conception inoffensive. La prise en considération doit être élargie au sein d'un cadre d'évaluation des solutions de rechange, c'est-à-dire qu'on doit se demander si un élément est nécessaire (ce qui ouvre sur le concept d'utilisation essentielle).
- De nombreuses idées ayant trait à la substitution éclairée ont fait l'objet de discussions lors de la réunion du Comité portant sur le sujet.
- Afin de rendre la substitution éclairée opérationnelle, on doit envisager la possibilité de faire les choses différemment (par exemple, chercher des solutions de rechange autres que les produits simples de remplacement). L'innovation prend toujours une direction particulière, mais il faut tenir compte des autres options (options classiques). Il faut également prendre en considération le parcours d'élaboration des produits (comment a-t-on commencé, comment en est-on arrivé là, a-t-on réellement besoin de cette technologie, à quel point la substance ou le produit est-il essentiel?). Enfin, tous les enjeux doivent être intégrés en une analyse coûts-avantages.
- En principe, le recours à la chimie non polluante et l'intégration d'approches modernes doivent être décidés à la lumière de l'utilisation des applications.
- La mobilisation des universités et des organisations de recherche est également importante pour favoriser la transition à la chimie non polluante (conception inoffensive).
Approche « une santé » - l'ambitieux défi
Feuille de route de la politique scientifique pour la mise en œuvre de l'approche « une santé »
- Lier la santé écologique et la santé humaine (en une seule santé englobante).
- Il faut déterminer ce que sont les objectifs stratégiques clés de la mise en application du concept. Le but stratégique doit être établi et les questions scientifiques auxquelles il faut répondre pour atteindre ce but doivent être définies.
- Déterminer les questions scientifiques auxquelles on doit répondre si on souhaite que les évaluations des risques des produits chimiques éclairent les décisions et les mesures à prendre pour atteindre les objectifs.
- Intégrer ces facteurs au cadre de caractérisation et d'évaluation des risques et créer une grille des possibilités proposées pour intégrer ces facteurs.
- Recourir à des études de cas, par exemple, en commençant par une maladie telle que le cancer du seinNote de bas de page 4.
- Approfondir la compréhension des déterminants de la santé et s'en servir pour structurer les besoins en matière d'information scientifique au sein du PGPC.
- Relier les déterminants sociaux de la santé aux objectifs en matière de protection. On a une expérience assez vaste à ce sujet en ce qui concerne la maladie de Parkinson. La seule façon d'en arriver à l'évaluation des risques est d'adopter une approche mécaniste.
- Appliquer une optique tant rétrospective que prospective.
- Le programme d'évaluation de la LCPE (1999) n'a pas le mandat d'être une figure de proue dans le domaine des approches « une santé » exhaustives, mais il peut contribuer à étendre les efforts déployés par les ministères relativement au concept « une santé ».
Populations vulnérables
- Les populations vulnérables seront vraisemblablement prises en compte au cas par cas, mais existe-t-il des scénarios de base qui pourraient être ajoutés aux phases de la vie qui sont habituellement considérées (nourrissons, enfants, etc.)?
- À peu de choses près, cela suppose d'incorporer des considérations comme l'exposition professionnelle, les populations présentant un faible statut socio-économique, les populations racisées et les populations des écosystèmes touchés par des pertes d'habitat.
- On constate des défis relativement aux programmes de surveillance qui ciblent les ménages à faible statut socio-économique en vue d'éclairer les évaluations de la santé humaine; les données sont insuffisantes pour cerner et quantifier les populations vulnérables.
- Il convient d'envisager la possibilité de tenir compte de la diversité ethnique, culturelle, etc., des populations d'un bout à l'autre du Canada en ce qui a trait aux différences relevées au chapitre des produits utilisés, des différences entre les expositions et des différences de sensibilité (cela concerne par exemple les produits d'éclaircissement de la peau [qui ne sont pas couverts par le Règlement sur les cosmétiques], les produits défrisants ou les produits spécialisés importés par certaines collectivités d'immigrants).
Formulation des questions
- Regroupement des substances
- Le regroupement des substances est devenu un enjeu d'importance pour les décideurs. Il existe maintenant un grand nombre de nouveaux outils, et c'est sans doute le bon moment de les soumettre à une évaluation.
- Il faut cerner, puis évaluer les nouveaux outils et approches qui pourraient être utiles à l'avenir en ce qui concerne le regroupement des substances. Il existe un nouvel ensemble d'outils, qui devraient être examinés et pris en considération dans l'optique de moderniser les regroupements de substances aux fins d'évaluation de sorte qu'ils ne se fondent plus sur la seule structure chimique (activité biologique, ADME, outils toxicologiques/pharmacocinétiques, profils toxicogénomiques, exposition, etc.).
- Il en va de même pour la « lecture croisée ». On entend beaucoup parler des classes de substances et des hypothèses selon lesquelles les substances d'une même classe se comportent de façon similaire, mais des nuances pourraient être observables au sein même des classes et des regroupements, et il importe de cerner ces différences.
- Plutôt qu'une démarche au cas par cas, on devrait préconiser une « approche axée sur la classe et la sous-classe » en ce qui concerne les produits chimiques similaires. Les SPFA sont un bon exemple.
- Il convient de continuer à perfectionner certaines des approches en matière de regroupement (par exemple, celles qui sont utilisées dans le cadre de la CRE2) de manière à faciliter la mise au point de ces regroupements [en fonction de la structure, de la chimie, des propriétés physico-chimiques, des modes d'action, de l'exposition (y compris l'utilisation, le devenir, etc.), des espèces et populations sensibles, etc.].
- La promotion des méthodes axées sur les classes et les regroupements peut contribuer à éviter les substitutions regrettables et à accroître l'efficacité des approches d'évaluation.
- Santé Canada et ECCC ont connu des réussites et des échecs au chapitre du regroupement des substances. Les regroupements doivent être minutieusement sélectionnés pour être adéquats. Santé Canada et ECCC continuent d'avancer dans ce domaine.
- Le recours aux NAM permet de mieux caractériser les mélanges complexes, ce qui peut faciliter la détermination des classes.
- De nouveaux outils devraient être mis de l'avant dans le contexte de la gestion des risques. De nouvelles méthodes peuvent permettre de regrouper les produits chimiques sur des bases plus solides.
- La formulation des questions est utile pour mieux définir les objectifs en matière de protection et intégrer le contexte décisionnel et le degré acceptable d'incertitude au sein d'une approche fondée sur le poids de la preuve.
Modernisation de l'évaluation des risques
Acquisition et gestion des données à l'ère des mégadonnées
Production de données
- Appliquer les dispositions actuelles [articles 46, 68 et 71 de la LCPE(1999)] de façon plus rigoureuse en ce qui concerne la production de données. Envisager la possibilité de procéder à des mises à jour périodiques de la Liste intérieure, en plus de mener des enquêtes ciblées. Exiger que les importateurs, les fabricants, les ingénieurs-concepteurs et les fournisseurs soumettent des données lorsqu'il y a de bonnes raisons de le faire.
- Utiliser le processus de détermination des priorités en matière d'évaluation des risques (DPER) ou la méthode de formulation des questions pour mettre en branle la production des données nécessaires au comblement des lacunes; il faut être moins enclin à accepter les lacunes en matière de données et exiger qu'elles soient comblées.
- Inciter l'industrie à produire de nouvelles données (NAM, mégadonnées), à les présenter et à les mettre à la disposition de la population d'une manière ou d'une autre, tout en veillant à la protection de ses intérêts, de sa propriété intellectuelle (PI), etc. Les technologies fondées sur les chaînes de blocs évoluent rapidement.
- L'industrie produisant des données aux fins de recherche et de développement, il faudrait déterminer comment mettre ces données à la disposition du gouvernement du Canada tout en protégeant les intérêts des organismes qui les ont produites.
- Attribuer des fonds à Santé Canada et à ECCC pour qu'ils produisent des données à l'interne concernant des domaines stratégiques clés.
- Créer des synergies avec d'autres initiatives à l'échelle internationale en vue de relier les systèmes, les plateformes de données et les résultats.
Création de la base de données ou de l'infrastructure d'échange de renseignements nécessaire
- Cet enjeu a été évoqué à toutes les réunions que le Comité a tenues à ce jour. Les besoins doivent être définis, et une stratégie doit être établie pour combler ces divers besoins.
- L'ensemble du programme doit faire l'objet d'investissements plus importants et systématiques dans les sciences, les analyses et la gestion des données.
- Il convient d'élaborer des stratégies visant à garantir la qualité, la conservation et la surveillance des données.
- Les jeux de données deviennent de plus en plus volumineux, et la biologie et la chimie ne cessent de gagner en complexité. Il convient donc de s'interroger sur la façon dont les données seront gérées et les personnes qui les géreront.
- Une évaluation modernisée des risques doit prendre en compte l'ampleur et la portée des données et nécessitera une certaine expertise pour ce qui est de leur interprétation et de leur intégration aux activités d'évaluation.
- Il faut créer un programme de gestion des produits chimiques qui saura attirer vers la fonction publique de nouveaux diplômés dotés de compétences dans des domaines tels que la bio-informatique.
Gestion intégrée des données à l'appui des programmes de recherche scientifique et des évaluations des risques
- Bases de données en ligne et cadres de travail relatifs à la constitution, à l'organisation, à l'évaluation et à l'utilisation de diverses sources de données :
- Les données sur l'exposition et la toxicité devraient être consignées dans des modèles propres à chaque type. En ce qui concerne les données sur l'exposition par exemple, on doit veiller à la prise en considération de divers vecteurs (air, sang, poussières, etc.) et des détails connexes (phase gazeuse, vrac, lipides, etc.), des unités de valeur, des limites de détection et de quantification (ainsi que de la fréquence des détections et des techniques fondées sur des valeurs de substitution pour les valeurs inférieures aux limites de détection et de quantification), du nombre d'échantillons et des hyperliens menant aux sources primaires (rapports, publications).
- Il convient de consigner d'abord les données récentes et nouvelles, puis les données anciennes remontant à une période de cinq à dix ans.
- Des rapports doivent obligatoirement être préparés (entrée des données dans les systèmes) pour tous les projets financés par le gouvernement du Canada (dans les cas où il n'existe aucun enjeu lié aux renseignements organisationnels confidentiels ou à la propriété intellectuelle).
- La gestion des données doit être élevée au rang de priorité, car elle procurera d'énormes avantages aux scientifiques, aux évaluateurs, aux gestionnaires et à la population.
- La gestion des données revêt une importance encore plus grande pour les NAM.
Informatique
- Déterminer comment optimiser l'utilisation des TI de façon à améliorer la collecte, le couplage, l'échange, la conservation, l'intégration et la diffusion des données.
- Établir l'expertise et l'infrastructure des TI requises pour étayer le programme à l'ère des mégadonnées.
- Mettre en place de meilleures pratiques de diffusion des données, c'est-à-dire diffuser les résultats d'essais utilisés dans le cadre des évaluations des risques par le truchement d'IUCLID et de la plateforme eChemPortal.
- En vue de la prise de décisions, intégrer différents flux de données au moyen de la visualisation, de la modélisation statistique et de l'apprentissage automatique. Les exemples de flux de données incluent celles qui portent sur les facteurs socio-économiques (Marvel et coll. 2021) ou les considérations relatives à la santé publique et au concept « une santé ».
Stratégie relative aux NAM
- Mettre l'accent sur les NAM (y compris l'informatique) à titre d'objectif stratégique.
- Reconnaître l'éventail des utilisations des NAM dans 3 domaines clés :
- pour remplacer les données in vivo ou pour mettre au point de meilleurs modèles que les modèles in vivo
- pour procéder à des criblages préalables et établir les priorités dans les cas où il n'y a pas de données et dans ceux où il y en a très peu
- pour favoriser une compréhension mécaniste, qui peut tenir compte de l'ensemble de la population, ainsi que des populations et des écosystèmes vulnérables.
- Admettre que la réduction du recours aux essais sur des animaux sous-tend le passage aux NAM.
- Maintenir le cap en ce qui concerne les NAM fondées sur les risques, y compris élever au rang de norme l'ajout de données sur l'ADME aux modèles humains et écologiques.
- Mettre au point des NAM fondées sur l'exposition et en encourager l'élaboration, plus particulièrement pour les applications grand public et en plein champ (par exemple, en élargissant les propriétés fondées sur la persistance).
- Établir des NAM appropriées qui se fondent sur les mélanges et l'exposition cumulative (Hsieh et coll. 2021)Note de bas de page 5.
- Établir des principes sous-tendant l'évaluation, la consignation et la communication de la certitude scientifique entourant les NAM. Les exemples comprennent les ratios d'exposition bioactive (REB), les NAM fondées sur l'exposition, l'approche axée sur les substances TPB, les méthodes fondées sur le temps de séjour, ainsi que les profils toxicogénomiques, lesquels peuvent être actualisés d'une façon adaptée à l'usage, qui relie les méthodes à différents contextes décisionnels.
- Déterminer la façon d'optimiser l'utilisation des TI de façon à améliorer la collecte, le couplage, l'échange, la conservation et l'intégration. Établir l'expertise et l'infrastructure des TI requises pour étayer le programme à l'ère des mégadonnées.
- Maintenir l'attention actuelle à l'échelle internationale afin d'obtenir des appuis à l'étranger et de favoriser l'échange de connaissances.
- Prendre en considération l'utilité des NAM pour l'étude de maladies humaines particulières pour lesquelles il n'existe que peu ou pas de modèles animaux (par exemple, en cas de neurotoxicité ou de cardiotoxicité).
- Mettre à jour l'approche se fondant sur la CRE organique et inorganique et mettre ou maintenir activement à jour l'approche fondée sur la CRE de façon continue.
- Éviter de se concentrer exclusivement sur les modèles in vitro. À l'heure actuelle, certains RQSA (Wignall et coll. 2018) peuvent se révéler aussi ou plus exacts et plus précis que les points de départ des NAM se fondant sur la bioactivité in vitro (par exemple, les doses équivalentes administrées du programme ToxCast). Les deux outils présentent cependant des incertitudes.
- Tirer profit du travail colossal effectué par la collectivité de l'évaluation de l'incidence du cycle de vie (par exemple, USEtox) au chapitre de l'évaluation uniforme et intégrée d'un grand nombre de produits chimiques (y compris la mise au point continue de nouveaux modèles de RQSA pour les points de départ).
- Veiller à ce que les NAM appliquées à l'évaluation des dangers tiennent compte du point de départ et de la classification des dangers dans le cadre des programmes pour lesquels une classification est nécessaire.
- Promouvoir les NAM en vue d'accélérer le criblage chimique et d'approfondir la connaissance des mécanismes.
- Accroître la capacité des NAM à rendre compte de la variabilité génétique et phénotypique de manière à mieux représenter les situations d'exposition « de la vie réelle » (multiples facteurs de stress) tant en ce qui concerne la santé écologique que la santé humaine.
- Examiner comment les NAM pourraient être utilisées, à d'autres fins que le criblage, dans le cadre de l'évaluation quantitative des risques. De nombreuses NAM initialement élaborées aux fins de criblage pourraient également s'appliquer à l'évaluation quantitative des risques.
- Améliorer la dosimétrie de façon à mieux traduire les doses administrées en doses « réelles ».
- Déterminer comment entreprendre avec vigueur la conception et, à terme, la prestation (la commercialisation) des NAM. Jusqu'ici, cet exercice a été effectué de façon ponctuelle, réactive et ciblée. Comment pourrait-on rendre l'élaboration des NAM plus vigoureuse sur les plans de la conception et de la durabilité à long terme? Qui élabore des NAM et qu'est-ce qui les motive à le faire (par exemple, l'initiative EcoTox Challenge de l'EPA des États-Unis)? Comment le secteur privé en vient-il à prendre part à la mise au point de nouveaux essais?
- Profiter de l'occasion offerte au Canada pour faire preuve de leadership (fournir des boîtes à outils) et tirer profit des forces existantes.
- Continuer de maintenir la souplesse des approches qui permettent d'utiliser ou d'envisager d'utiliser des NAM lorsque cela s'avère nécessaire et possible.
- Éviter de se fier uniquement aux données classiques (par exemple, les modèles animaux empiriques) pour déterminer l'utilité des NAM.
- Envisager les NAM dans le cadre d'une démarche fondée sur le poids de la preuve et liée aux objectifs en matière de protection.
- Discussions et commentaires supplémentaires :
- Poursuivre l'évaluation des NAM, y compris l'examen de la dosimétrie et la recherche minutieuse de tout éventuel biais.
- Certaines NAM conviennent mal à l'évaluation de la toxicité générale. Traduire les essais in vivo en NAM pertinentes pose des difficultés.
- Le Canada deviendra-t-il un importateur ou un exportateur de NAM? Comment le pays peut-il constituer des capacités de création et de mise en œuvre de NAM?
- Les essais sur les animaux sont peut-être considérés comme de la science du passé, mais, pour favoriser l'avancement des NAM, il faut se concentrer sur le contexte de la toxicologie réglementaire de manière à acquérir de nouvelles connaissances.
- Les substances de composition inconnue ou variable, produits de réaction complexes ou matières biologiques (UVCB) devraient faire l'objet d'une nouvelle attention stratégique, bien que cela ne relève pas des NAM.
- Il importe d'éviter de se limiter par une concentration trop grande sur la toxicologie traditionnelle comme objectif ultime. L'univers des NAM et celui des MET (méthodes d'évaluation traditionnelles) doivent être fusionnés.
Vers un paradigme davantage axé sur l'intégration
- Améliorer les approches fondées sur les voies associées aux effets nocifs et aux modes d'action.
- Élaborer des modèles quantitatifs : de la relation dose-effet et du temps de réaction; des événements clés et des relations entre eux; de la dose (au site d'action); de l'intensité de la perturbation au fil du temps.
- Il convient de tenir compte de tout l'éventail de la complexité biologique dans le contexte d'une approche d'adaptation à l'usage escompté. Les voies associées aux effets nocifs, les caractéristiques clés et les modèles expérimentaux de substitution (par exemple, les puces tissulaires) devraient tous faire partie de la boîte à outils.
- Tirer profit des approches fondées sur les voies associées aux effets nocifs et des approches mécanistes en intégrant l'exposition et la toxicocinétique à chaque étape, et en améliorer l'utilisation. Veiller à l'intégration du cadre des voies associées à l'exposition globale et des voies associées aux effets nocifs.
- Essais et évaluations.
- Articuler le processus autour d'un cadre à plusieurs niveaux et axé sur les risques qui tient compte de l'exposition à chaque point de décision. Les niveaux de ce cadre devraient débuter par les méthodes les moins complexes et les plus efficaces et progresser vers les démarches les plus complexes et exigeantes en matière de ressources.
- Soutenir les activités qui sont en cours et qui prendront davantage d'ampleur. Il est cependant possible que des essais sur des animaux soient nécessaires pour continuer à approfondir la compréhension et à améliorer la validation jusqu'à ce qu'un changement de paradigme puisse être effectué.
- Fusion des mesures et des modèles.
- Des modèles et des mesures sont nécessaires. Il est préférable d'élaborer officiellement les programmes de façon qu'ils tirent le meilleur parti des deux types de données.
- On doit mieux comprendre les avantages et les limites des mesures et des modèles.
- La fusion des flux de données facilite la prise en compte de l'incertitude, permet d'établir l'ordre de priorité des besoins en matière de production de données, etc.
- Une intégration plus poussée permet d'atténuer l'incertitude et les difficultés associées aux évaluations des produits chimiques au cas par cas, ainsi qu'aux évaluations des risques cumulatifs (exposition combinée à plusieurs produits chimiques).
- Inclure ce qui suit :
- les données sur les émissions [par exemple, celles de l'Inventaire national des rejets de polluants (INRP)] et les modèles d'émissions (par exemple, le modèle CiP-CAFE, ou Chemicals in Products - Comprehensive Anthropospheric Fate Estimation (Li et Wania 2016, Li 2020a), les documents sur les scénarios d'émissions, les outils relatifs au cycle de vie);
- les mesures liées aux usines de traitement des eaux usées (influents, effluents) et les modèles connexes (par exemple, ceux liés aux usines de traitement des eaux d'égout);
- les données de surveillance et les modèles de transport et de devenir à l'intérieur et à l'extérieur, qui contribuent à atténuer l'incertitude liée aux estimations de la persistance (délais de remise en état des systèmes, etc.);
- les données de biosurveillance et les modèles d'exposition et de bioaccumulation, qui contribuent à atténuer l'incertitude liée aux méthodes fondées sur la toxicocinétique et la bioaccumulation;
- l'éventail complet des mesures prises tout au long du continuum allant de la production à l'exposition (extérieure et intérieure) et les modèles modulaires et de spectre complet similaires.
- Intégrer à ces cadres les données des analyses de criblage suspect et de criblage non ciblé (ainsi que les métabolites et les produits de dégradation) afin de mettre en contexte l'information sur l'exposition des NAM, ce qui permettra en outre d'en améliorer l'interprétation et d'en garantir l'utilisation appropriée.
- Élargir la portée des nouvelles percées dans le domaine de l'exposition et continuer à en faire la promotion.
- Il convient de peaufiner les modèles, d'élaborer de nouvelles approches et d'élargir la portée des programmes de surveillance, dans l'optique stratégique de la mise au point de l'infrastructure nécessaire pour saisir, stocker et diffuser les données et outils.
- L'information sur l'exposition doit mieux rendre compte de la variabilité et des principales incertitudes, ce qui est important pour bien cerner les populations vulnérables.
- Dans le cadre des estimations relatives à l'exposition, on doit réduire le niveau d'incertitude caractérisant le lien entre les émissions et l'exposition afin d'éclairer l'analyse des effets.
- Les évaluations de l'exposition jettent les bases des mesures d'atténuation des risques qui devront être prises dans l'éventualité où un produit chimique serait désigné comme substance toxique; il faut donc s'assurer que les facteurs déterminants de l'exposition sont suffisamment décrits.
- Envisager d'inclure l'approche fondée sur les caractéristiques clés ou des aspects de cette approche dans la boîte à outils.
- En ce qui concerne les données mécaniques, outre les approches fondées sur les voies associées aux effets nocifs et les modes d'action, l'approche fondée sur les caractéristiques clés devrait aussi faire partie de la boîte à outils. Il s'agit d'une approche hybride, à la fois mécaniste et empirique, qui peut être fort utile pour organiser les données aux fins d'intégration et d'analyse [par exemple, en ce qui concerne le cancer (Guyton et coll. 2018, Krewski et coll. 2019, Smith et coll. 2016), les substances perturbant le système endocrinien (PSE) (Merrill et coll. 2020), la fonction reproductrice (Luderer 2019, Arzuaga et coll. 2019)].
- Les membres ont fait part de leurs points de vue quant aux forces et aux limites de l'approche fondée sur les caractéristiques clés (Becker et coll. 2017).
- En ce qui concerne les données mécaniques, outre les approches fondées sur les voies associées aux effets nocifs et les modes d'action, l'approche fondée sur les caractéristiques clés devrait aussi faire partie de la boîte à outils. Il s'agit d'une approche hybride, à la fois mécaniste et empirique, qui peut être fort utile pour organiser les données aux fins d'intégration et d'analyse [par exemple, en ce qui concerne le cancer (Guyton et coll. 2018, Krewski et coll. 2019, Smith et coll. 2016), les substances perturbant le système endocrinien (PSE) (Merrill et coll. 2020), la fonction reproductrice (Luderer 2019, Arzuaga et coll. 2019)].
- Intégrer les flux de données sur les dangers.
- Appliquer les méthodes (modèles) existantes et nouvelles qui se fondent sur la toxicocinétique et l'ADME aux systèmes d'essais in vivo et in vitro afin d'harmoniser les niveaux d'exposition (doses) dans l'ensemble des essais de dangers et de bioactivité, de manière à améliorer la comparaison des réactions entre les NAM et les MET pour ce qui est de l'écotoxicologie et de la toxicologie humaine.
- Il est impossible de comparer efficacement les réactions, c'est-à-dire la validité des NAM sur le terrain, sans d'abord définir les niveaux d'exposition ou les doses selon les mêmes unités de mesure, afin d'atténuer l'incertitude relative à la toxicologie.
- Une telle intégration permettra de tirer le meilleur parti des données disponibles et de veiller à ce que les nouvelles données soient replacées dans le contexte pertinent par rapport aux sources de données historiques (MET).
- Des études sur les animaux seront nécessaires pour mieux comprendre la toxicité systémique.
- Au chapitre de la transparence, procéder à un examen systématique des données probantes prévoyant la schématisation, la synthèse et l'intégration de ces données.
- Veiller à la transparence aux différents niveaux de l'évaluation.
- Il s'agit d'une mesure cruciale pour la prise en considération rigoureuse des fondements scientifiques, la documentation transparente des décisions prises dans le cadre des évaluations et l'utilisation de l'information scientifique aux fins de la prise de décisions (U.S. EPA 2020).
Renforcement de la caractérisation du devenir et de l'exposition
- Il faut améliorer la production et l'échange des données sur l'exposition (sources, émissions, présence, utilisation, etc.).
- Exploitation de l'intégration et de la visualisation des données géospatiales : la cartographie géographique aux fins d'évaluation de l'exposition au sens large - c'est-à-dire, qui tient compte non seulement des produits chimiques, mais aussi des installations industrielles, des facteurs socio-économiques, du cadre bâti, des catastrophes naturelles, etc. - relèverait-elle de l'éventuel champ d'application d'un futur PGPC?
- Cette démarche pourrait inclure une perspective axée sur le paysage en ce qui concerne l'exposition des humains dans l'environnement et l'évaluation des risques écologiques.
- L'intégration des outils et des modèles relatifs à l'exposition constitue une priorité. L'un des problèmes soulevés par la mise en œuvre de l'approche « une substance, une évaluation » au sein de l'Union européenne tient au fait que les approches, les modèles et les outils relatifs à l'exposition actuellement utilisés dans différents secteurs ont été mis au point indépendamment les uns des autres au fil des décennies, ce qui signifie qu'ils ne sont pas nécessairement compatibles. Il est donc difficile de procéder à des évaluations intégrées de l'exposition.
- Il existe des possibilités de mieux décrire les sources et les conditions d'utilisation tout au long des chaînes d'approvisionnement. Les participants ont reconnu que les défis liés aux chaînes d'approvisionnement sont vastes et ne se résument pas simplement à éclairer la caractérisation de l'exposition.
- L'intensification par Santé Canada et ECCC de leurs exigences en matière de production de données aura une incidence sur les politiques. Cela augmentera notamment les exigences auxquelles les intervenants, y compris l'industrie, doivent se conformer en matière de présentation de données.
- Le gouvernement doit investir de façon stratégique dans la production de données sur l'exposition, y compris de données sur la surveillance de l'environnement, la biosurveillance et les paramètres des modèles d'exposition, c'est-à-dire. la demi-vie de dégradation des produits chimiques dans différents milieux.
- En ce qui concerne la biosurveillance et la surveillance de l'environnement, existe-t-il un programme de « mise en réserve » permettant de stocker des échantillons aux fins d'analyse ultérieure (par exemple, en cas de découverte de nouveaux contaminants, de nouvelles méthodes d'analyse)?
- Il faut mettre au point des outils et des approches en vue de l'utilisation de renseignements sur l'exposition pouvant être recueillis de manière efficace.
- Les investissements visant les méthodes d'analyse non ciblée doivent être augmentés.
- Il faut établir des liens entre les outils et les méthodes d'évaluation prospective et rétrospective des risques, afin de favoriser l'intégration des prévisions de modèles et des données de surveillance.
- L'industrie doit se montrer plus proactive en ce qui a trait à la description des processus auxquels ses produits chimiques participent de sorte que les scénarios d'émissions et les estimations des rejets soient plus rigoureux.
- Il est nécessaire d'approfondir les connaissances sur la présence de substances chimiques dans les produits et les articles de manière à réduire davantage l'incertitude dans le cadre des évaluations de l'exposition.
- Les modèles ont besoin de données. À ce stade-ci, on ne peut pas faire progresser ni utiliser adéquatement ces modèles sans procéder à des activités supplémentaires de collecte de données.
- On dispose maintenant des méthodes, des outils et des capacités informatiques nécessaires pour élaborer des évaluations d'envergure nationale qui tiennent compte des mesures locales de nature géographique. Les évaluations effectuées dans le cadre du PGPC devraient prendre en considération l'échelle d'exposition appropriée et pertinente pour les récepteurs examinés.
- Recours au seuil de préoccupation toxicologique (SPT) et au seuil de préoccupation toxicologique interne (SPTi) aux fins d'établissement des priorités et de prise de décisions fondées sur les risques :
- Il convient d'examiner exhaustivement les possibilités et les défis scientifiques associés à l'utilité du SPT et du SPTi pour établir des priorités et prendre des décisions fondées sur les risques au Canada [avec l'initiative Accelerating the Pace of Chemical Risk Assessment (APCRA) et avec l'OCDE].
- Comparativement aux points de départ des NAM (par exemple, ToxCast), la valeur du SPT était associée à une meilleure protection « 90 % du temps », un résultat qui indique à quel moment le SPT peut être utilisé en toute confiance à l'appui de la prise de décisions axées sur la protection de la santé, c'est-à-dire comme outil de premier niveau ou de niveau précoce efficace (Friedman et coll. 2020).
- Mélanges complexes :
- Il faut envisager comment les mélanges seront traités dans le cadre d'un programme modernisé d'évaluation des risques. Une fois que le volet chimique a été évalué (évaluation individuelle du produit), il convient de se pencher sur les enjeux concrets liés aux mélanges. Cet aspect devrait être intégré à l'évaluation moderne des risques.
- Des stratégies doivent être élaborées relativement aux mélanges (de nature quantitative lorsque la situation le permet, mais également qualitative), ainsi que pour tenir compte d'autres facteurs de stress (facteurs de modulation, etc.).
- La question des mélanges complexes englobe non seulement les UVCB, mais également les cas de contamination liés à des catastrophes naturelles, etc.
- Des évaluations des UVCB ont été entreprises dans le passé, et des difficultés sont parfois survenues, par exemple, dans le cas de l'expérience de l'approche pour le secteur pétrolier (ASP) mise de l'avant dans le cadre de la première phase du PGPC. Il faut intégrer l'apport d'experts de l'extérieur afin de s'assurer que la substance ou la classe de substances se prête à l'évaluation.
- Il faut accroître les efforts pour évaluer les polymères, les UVCB et les mélanges.
- Plusieurs méthodes (par exemple, modélisation du devenir et du transport des produits chimiques) ne sont pas suffisamment perfectionnées. Dans le cas des polymères, les impuretés et les produits de dégradation doivent être pris en considération.
- Il importe de reconnaître les tendances qui caractérisent la production de substances chimiques, laquelle est passée, dans certains cas, des monomères aux polymères.
- On doit également tenir compte des substances de nature complexe (SNC).
- Il convient d'envisager la possibilité de tenir compte des substances extrêmement persistantes.
- On pourrait envisager de faire du caractère extrêmement persistant d'une substance un critère suffisant pour l'évaluation dans le cas des produits chimiques considérés comme toxiques au titre de la LCPE (1999).
- S'inspirant de l'approche de l'UE, l'évaluation d'une substance extrêmement persistante tient compte de l'accumulation du produit chimique en question à l'avenir et de la capacité limitée à atténuer le fardeau chimique.
- Il faut songer que le risque associé à la pollution provoquée par les substances extrêmement persistantes (et mobiles) mérite en lui-même qu'on y porte attention (par exemple, les microplastiques).
- La sphère du PGPC (la gestion des produits chimiques) doit être envisagée par rapport aux enjeux liés à la gestion des déchets solides. Comment établir de meilleurs liens entre le PGPC et les autres domaines de réglementation du gouvernement du Canada, par exemple, pour s'attaquer à un problème comme celui des plastiques? La question touche également aux enjeux liés à l'évaluation du cycle de vie qui ont été mentionnés précédemment.
- À elle seule, la persistance ne suffit pas à faire d'un produit chimique une substance toxique au titre de la LCPE (1999).
- La fonction doit être prise en compte. Il faut également examiner le cycle de vie de la molécule. Par exemple, on peut préconiser les substances chimiques qui ne se décomposent pas à des pressions et à des températures élevées.
- Notre capacité à évaluer la toxicité en milieu réel laisse à désirer. L'évaluation des risques n'est peut-être pas la meilleure façon de déterminer la toxicité.
- L'évaluation des risques tend à être dominée par les sciences physiques et biologiques, les disciplines traditionnelles étant la toxicologie, l'étude de l'exposition, l'épidémiologie, etc. Une évaluation moderne des risques devrait accroître le « diamètre de sa sphère » et trouver des moyens d'intégrer les sciences sociales. Ces disciplines ont tendance à suivre les principes de la gestion des risques, mais leurs chercheurs, leurs idées, leurs méthodes et leurs compétences doivent être incorporés à l'évaluation fondamentale et traditionnelle des risques. Il faut également veiller à ce que les NAM soient réalisables sur le plan économique et socialement responsables. Enfin, davantage de facteurs sociaux doivent être intégrés aux décisions.
Mobilisation internationale
- Comme seuls quelques pays dans le monde disposent de programmes ou de plans de gestion des produits chimiques et sont donc à la pointe de la modernisation de l'évaluation des risques, nous avons la possibilité (et aussi l'obligation) de parfaire les connaissances et d'accroître les capacités scientifiques. Au Canada, des mesures devraient être prises pour intensifier les engagements auprès des universités dans le but d'élaborer conjointement de nouveaux programmes d'études supérieures et partenariats de recherche. Une telle démarche permettrait non seulement de faire progresser la recherche et le développement qui sous-tendent les NAM et les nouvelles approches, mais également de créer un bassin de personnes qualifiées pouvant être recrutées par le gouvernement du Canada. Comme la majorité des pays ne dispose pas de tels programmes, le Canada pourrait contribuer à constituer des capacités ailleurs en recourant à divers moyens, comme des ateliers et des échanges.
- Établir des tribunes de recherche et de réglementation (centres virtuels d'excellence)Note de bas de page 6
- Des tribunes de recherche et de réglementation faciliteraient les transferts de connaissances et d'idées et pourraient se révéler utiles pour l'examen et la résolution des problèmes.
- Ces tribunes favoriseraient également les possibilités d'intégration des meilleures données scientifiques disponibles à la prise de décisions.
- Elles contribueraient aussi à établir l'ordre de priorité des besoins en matière de recherche qui posent des défis sur le plan réglementaire.
- Des réseaux ou des groupes de travail thématiques pourraient être mis sur pied avec pour mission de se pencher sur les enjeux au fur et à mesure qu'ils surgissent (comme cela se faisait dans le passé) et de mettre de l'expertise et des études ciblées à la disposition des responsables des programmes réglementaires de façon ponctuelle.
- Chaîne internationale d'approvisionnement
- Un projet officiel devrait être mis en branle aux fins de la compréhension de l'incidence des enjeux et problèmes liés à la chaîne internationale d'approvisionnement dans le contexte de l'évaluation de l'exposition, et une attention particulière devrait être accordée à la collecte de données, à la surveillance des produits, aux répercussions et aux débouchés associés au SGH et à l'amélioration de la présentation des rapports et de l'application de la loi. Des intervenants de l'extérieur devraient être sollicités, notamment les représentants des autres ministères, de l'industrie, des provinces et des territoires, des États-Unis (par le truchement d'un Conseil de coopération en matière de réglementation redynamisé) et de l'OCDE.
- Il convient de prévoir les changements que subira la chaîne mondiale d'approvisionnement après la pandémie de COVID-19. On pourrait assister à un certain niveau de « démondialisation ».
- Il faut mobiliser les intervenants de l'extérieur.
- Il faut investir dans l'échange de données et d'outils (internationaux) (par le truchement de l'OCDE).
- D'autres pays (Union européenne, États-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, etc.) ont beaucoup plus investi dans la gestion des données que le Canada.
- La base IUCLID n'est pas parfaite, mais elle permet au moins une certaine normalisation.
Question à l'étude 3 : mécanismes de mobilisation permettant d'accéder à l'expertise scientifique extérieure
Au cours de la dernière séance de la réunion, les participants se sont penchés sur la troisième question à l'étude : afin d'avoir accès à de l'expertise scientifique de l'extérieur à l'avenir, quels sont les mécanismes de mobilisation les plus appropriés et pour quels types de sujets? Comme c'est le cas également pour les autres questions à l'étude, l'ordre de présentation de ces observations ne se fonde sur aucun classement ni niveau de priorité. Ces observations reflètent la diversité des commentaires formulés par les membres du Comité, ce qui signifie que les observations présentées ne faisaient pas toujours l'unanimité au sein du Comité. La présence d'un commentaire ne signifie pas qu'il a recueilli l'assentiment (total ni partiel) de tous les participants.
- Santé Canada et ECCC devraient réviser les attentes relatives aux « contributions scientifiques de l'extérieur » en ce qui a trait au contenu, au format, au calendrier et au processus des réunions. Les ministères devraient également mettre à jour le modèle actuel.
- Santé Canada et ECCC devraient examiner leurs besoins en ce qui concerne :
- la complexité des discussions portant sur le contenu (par exemple, sur les sources de données, les mégadonnées, les TI);
- les NAM de pointe actuelles et à venir, y compris celles qui s'appliquent aux risques cumulatifs et à l'évaluation des « mélanges en situation réelle » (par exemple, les NAM pouvant intégrer l'exposition à des substances à composantes multiples aux « perturbations des systèmes d'essais »). Les autres domaines comprennent : l'étude du poisson-zèbre ou autre à titre d'espèce indicatrice; la recherche d'espèces sentinelles ou de marqueurs aux fins de surveillance à long terme; l'examen d'une éventuelle interface « géomatique » (c'est-à-dire les données sur la qualité de l'air, de l'eau et des sols) avec les données sur la santé des populations; l'examen de l'éventuelle prise en compte des facteurs de susceptibilité et de vulnérabilité des populations;
- les liens entre les besoins liés à l'établissement des priorités, aux lacunes en matière de données, aux évaluations et à la gestion des risques (c'est-à-dire la formulation poussée des questions);
- les sources éventuelles de contenu (universités, contextes régionaux, efforts et coordination sur la scène internationale).
- En ce qui concerne les futures activités relatives au programme, un petit groupe d'experts devrait être mis sur pied et les contributions ponctuelles devraient être améliorées de manière à garantir la prestation des meilleurs conseils possible en vue d'une réunion particulière.
- Il faudrait s'écarter de la norme actuelle qui consiste à tenir des réunions officielles en personnes de manière à profiter d'une souplesse accrue.
- Santé Canada et ECCC devraient déterminer dans quelle mesure ils veulent tenir compte des facteurs liés à la vision et aux intervenants au moment d'obtenir des conseils scientifiques (plutôt que des conseils des intervenants); il est préférable de procéder à l'interne avant de solliciter les conseils scientifiques d'experts de l'extérieur.
- Les ministères pourraient envisager la possibilité de créer l'équivalent, pour le XXIesiècle, de l'Initiative de recherche sur les substances toxiques (IRST) des années 1990, un projet de recherche clairement défini, assorti de cibles, d'objectifs et d'un budget, qui reposait sur un processus de contribution spécialisée faisant appel à de multiples intervenants. L'IRST a obtenu des résultats probants à plusieurs égards, y compris l'assainissement de points névralgiques comme les étangs de goudron de Sydney, la surveillance de l'environnement dans des régions éloignées comme l'Arctique, ainsi que des études sur la santé et des études écologiques particulières visant de possibles substances toxiques, l'élaboration de modèles et la formation. Bon nombre des problèmes actuels sont différents, mais le modèle de l'IRST a contribué à former la génération actuelle. Le gouvernement pourrait confier à la nouvelle initiative le mandat d'appuyer la réalisation sur le terrain d'une série d'examens se fondant sur le concept « une santé ».
- Dans le cas de certains problèmes, comme ceux qui ont trait au niveau de priorité à accorder aux questions scientifiques pour faire progresser l'approche « une santé », il peut être utile de procéder à des exercices virtuels officiels de sollicitation d'expertise structurée en vue de cerner les stratégies à utiliser pour réduire l'incertitude entourant l'établissement de liens de causalité entre les facteurs de stress et les maladies.
- Santé Canada et ECCC devraient examiner leurs besoins en ce qui concerne :
- On pourrait se tourner vers les comités scientifiques mis sur pied dans le cadre d'autres plans de gestion des produits chimiques et programmes similaires.
- Il faut obtenir davantage de contributions provenant de spécialistes des sciences sociales, d'analystes des politiques, de géographes de la santé et d'autres experts.
- Pour mettre en œuvre des politiques efficaces, les objectifs en matière de protection doivent être définis en fonction des déterminants sociaux, de la communication de l'information scientifique et de l'information sur les risques, ainsi que de la mobilisation de la collectivité.
- Les disciplines visées dépendront des questions à l'étude.
- La modélisation informatique du comportement est un exemple de sous-discipline ou de domaine particulier pour lequel des contributions sont nécessaires.
- Les bioéthiciens joueront un rôle plus marqué dans la résolution des défis associés à la compréhension des répercussions des effets nocifs, ainsi qu'à la détermination de ce qu'il convient de communiquer et de la façon de le faire.
- Il n'est pas simple de trouver les bonnes personnes pour répondre aux bonnes questions et d'accéder à leur expertise.
- Un programme d'échange pourrait être mis en place avec les collègues de l'étranger (comme l'EPA des États-Unis, l'ECHA, l'EFSA).
- Certains programmes STAR de l'EPA constituent en fait des ententes de coopération dans le cadre desquelles des chercheurs de l'extérieur et des scientifiques de l'Agence entretiennent une relation plus interactive et davantage axée sur la collaboration, contrairement aux relations établies dans le cas de subventions directes, qui sont marquées par un lien de dépendance.
- Le gouvernement du Canada devrait envisager la possibilité d'offrir des nominations et des postes temporaires de boursiers et de niveau postdoctoral pour accéder à l'expertise recherchée et favoriser la compréhension de la réglementation et des politiques au sein de la collectivité scientifique.
- Centres d'excellence en matière de recherche et de réglementation : voir les commentaires relatifs à la mise en œuvre collaborative, à la section portant sur la question à l'étude 2, ci-dessus.
- Il convient de promouvoir les concours qui mettent les innovateurs au défi (par exemple, le défi EcoTox Challenge de l'EPA des États-Unis).
- Des ateliers d'experts virtuels devraient être organisés sur des sujets ponctuels. De même, des réunions et des ateliers ciblés sur des sujets scientifiques clés permettraient de réunir divers spécialistes à l'échelle mondiale.
- On doit veiller à ce que les contributions scientifiques soient exemptes de parti pris et préconisent une analyse critique qui s'appuie sur des approches systémiques, ainsi que sur les approches réductionnistes détaillées qui sont nécessaires pour comprendre les mécanismes. Il est nécessaire d'appliquer une gamme d'approches de manière à prendre des décisions solidement fondées.
- Il faut continuer de participer à l'initiative APCRA. Il convient en outre de cerner d'autres initiatives d'études de cas similaires, sur lesquelles on pourrait s'appuyer tant dans le cadre de l'initiative APCRA que dans d'autres contextes.
- Il convient d'adopter une approche souple en matière de mobilisation.
- Les experts devraient être sollicités en fonction des questions à l'étude, ce qui permettrait d'intégrer de nouveaux points de vue et de nouvelles approches scientifiques.
- Il est également nécessaire de pouvoir compter sur des experts de l'extérieur du gouvernement qui sont familiers du processus du PGPC, de manière à favoriser la continuité, ainsi que la compréhension du contexte réglementaire et des besoins connexes.
- On doit accroître la coopération et la mobilisation des chercheurs dans le cadre du processus d'évaluation des risques. Plus précisément, il convient de faciliter l'intégration des nouvelles connaissances et des outils et modèles novateurs aux évaluations réglementaires.
- OCDE :
- On doit continuer à mobiliser les experts de la collectivité internationale par le truchement de l'OCDE. De nombreux mécanismes de mobilisation supposent la participation à des études de cas, la normalisation des méthodes, la mise au point d'approches axées sur les voies associées aux effets toxiques, etc.
- OCDE élargie - il existe au sein de l'OCDE plusieurs groupes [par exemple, le Groupe consultatif élargi sur le criblage moléculaire et la toxicogénomique (EAGMST)] qui peuvent mettre à disposition leurs importantes capacités scientifiques intégrées ou liées.
- On doit continuer à mobiliser les experts de la collectivité internationale par le truchement de l'OCDE. De nombreux mécanismes de mobilisation supposent la participation à des études de cas, la normalisation des méthodes, la mise au point d'approches axées sur les voies associées aux effets toxiques, etc.
- Offrir des postes de chercheurs invités au sein des ministères.
- Il convient de continuer à se pencher sur les études de cas pour déterminer ce qui a bien fonctionné, mais surtout pour cerner ce qui n'a pas fonctionné. La science progresse en fonction de ses échecs, qui permettent de mieux comprendre les contextes scientifique et réglementaire.
- Le Conseil de coopération en matière de réglementation devrait être redynamisé.
- Il faut créer des occasions pour accroître la participation des scientifiques à la conception, à la réalisation et à l'interprétation des études de cas de l'initiative APCRA. Des experts autres que ceux du gouvernement doivent être mobilisés.
- Des possibilités de partenariats public-privé ou d'ententes de coopération doivent être créées entre le gouvernement, le milieu universitaire et l'industrie. Il convient d'envisager les débouchés pour les petites entreprises.
- Il faut continuer à mobiliser les scientifiques et les étudiants canadiens de manière à constituer et à maintenir des capacités d'élaboration de nouvelles approches et solutions pour les questions stratégiques.
- Créer et offrir davantage de possibilités de formation et d'éducation sur les méthodes, les modèles et les approches. Renforcer la formation sur les nouvelles méthodes et les façons dont elles peuvent être utilisées.
Références
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Annexe A : liste des participants
Groupe | Nom | Titre et organisation |
---|---|---|
Membres principaux du Comité scientifique du PGPC | 1. Jon Arnot | président, ARC Arnot Research and Consulting; professeur auxiliaire, faculté des sciences physiques et environnementales, Université de Toronto à Scarborough; professeur auxiliaire, Département de la pharmacologie et de la toxicologie, Université de Toronto |
2. Niladri Basu | professeur, faculté des sciences des ressources naturelles, Université McGill. | |
3. Richard Becker | toxicologue principal, American Chemistry Council | |
4. Weihsueh Chiu | professeur, faculté des biosciences vétérinaires intégratives, Université A&M du Texas | |
5. Elaine Cohen Hubal | conseillère scientifique principale, Center for Public Health and Environmental Assessment, Office of Research and Development, EPA des États-Unis | |
6. Miriam Diamond | professeure, Faculté de l'environnement, faculté des sciences de la terre, Université de Toronto | |
7. Michelle Embry | directrice adjointe, Sciences de l'environnement, Health and Environmental Sciences Institute (HESI) | |
8. Geoff Granville | conseiller, Calgary (Alberta); professeur auxiliaire, faculté de médecine de laboratoire et de pathologie, Université de l'Alberta | |
9. Mike Rasenberg | directeur intérimaire, Systèmes d'information, Agence européenne des produits chimiques (ECHA) | |
Membres spéciaux | 10. Cristina de Avila | chef d'unité, Produits chimiques durables, Direction générale de l'environnement, Commission européenne |
11. Bob Diderich | chef, Division de l'environnement, de la santé et de la sécurité, OCDE | |
12. José Tarazona | agent scientifique principal, Comité scientifique et Unité des risques émergents, EFSA | |
13. Jeffery Morris | conseiller en matière de politiques sur les produits chimiques, Jeff Morris Solutions LLC; ancien directeur, Office of Pollution Prevention and Toxics, EPA des États-Unis | |
Gouvernement du Canada (ECCC) | 14. Marc Demers | directeur intérimaire, Division de l'évaluation écologique (DEE) |
15. Mark Bonnell | conseiller scientifique principal, DEE | |
16. Don Gutzman | gestionnaire, DEE | |
17. Darren Porter | gestionnaire intérimaire, DEE | |
18. Jonathan Tigner | gestionnaire, Évaluation des nouveaux produits chimiques (ENPC), DEE | |
Gouvernement du Canada (SC) | 19. Nicole Davidson | directrice, Bureau de l'évaluation des risques des substances existantes (BERSE) |
20. Tara Barton-Maclaren | gestionnaire principale, BERSE | |
21. Angelika Zidek | gestionnaire principale, BERSE | |
22. Alison McLaughlin | gestionnaire principale intérimaire, BERSE | |
23. Heather Patterson | gestionnaire principale, BERSE | |
24. Maya Berci | directrice, Bureau de l'évaluation et du contrôle des substances nouvelles (BECSN) | |
25. Deborah Ratzlaff | gestionnaire principale, BECSN | |
26. Michele Regimbald-Krnel | directrice intérimaire, Bureau de la science et de la recherche en santé environnementale (BSRSE) | |
27. Brad Fisher | gestionnaire, Bureau de l'évaluation des risques (BER), Direction de la sécurité des produits de consommation et des produits dangereux (DSPCPD) | |
28. David Morin | directeur général, Direction de la sécurité des milieux (DSM) | |
Secrétariat | 29. Julie Chouinard | gestionnaire, Division de la coordination et du soutien de l'évaluation (DCSE), BERSE, SC |
30. Luc Nakashoji | agent de projet, DCSE, BERSE, SC | |
31. Anthony Coles | conseiller principal en politiques, DCSE, BERSE, SC | |
32. Marisol Eggleton | gestionnaire, Priorités et planification en matière d'évaluation, DEE, ECCC | |
Intersol | 33. Marc Valois | directeur et expert-conseil principal, The Intersol Group |
34. Greg Leonard | associé, The Intersol Group | |
Entrepreneurs | 35. Christine Norman | directrice à la retraite, BERSE |
36. Robert Chénier | directeur à la retraite, DEE |
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