Déclaration au nom du Conseil des médecins hygiénistes en chef
Déclarations
Le 30 novembre 2017
Ottawa (Ontario)
Gouvernement du Canada
Chaque année, le 1er décembre, nous nous réunissons pour souligner la Journée mondiale du sida et le début de la Semaine de sensibilisation au sida chez les Autochtones. Il n'y a pas si longtemps, de nombreux Canadiens ont perdu la vie en raison du sida. Grâce à l'évolution des traitements, la situation est bien différente aujourd'hui. Grâce aux interventions rapides et au soutien, les personnes vivant avec le VIH peuvent gérer leur maladie et vivre sainement.
Selon les estimations, 65 040 personnes vivent avec le VIH au Canada. Malheureusement, ce nombre continue d'augmenter. On estime à 2500 le nombre de personnes qui reçoivent un diagnostic de VIH chaque année, malgré les connaissances et les ressources en place pour prévenir la transmission. Environ 13 000 personnes (ou 20 % des personnes vivant avec le VIH) ne savent pas qu'elles sont séropositives.
Le gouvernement du Canada et les provinces et territoires, s'engagent à prendre des mesures pour prévenir de nouvelles infections au VIH, augmenter le nombre de tests, et obtenir de meilleurs bilans de santé pour les personnes vivant avec le VIH. Le Canada a adopté des objectifs mondiaux consistant à éliminer, d'ici 2030, le sida et d'autres infections transmissibles sexuellement et par le sang en tant que menaces pour la santé publique. Le Canada a également adopté l'objectif mondial 90-90-90 en ce qui concerne le VIH. Cela signifie que 90 % des personnes vivant avec le VIH recevront le diagnostic, 90 % des personnes ayant reçu un diagnostic recevront des traitements, et 90 % des personnes traitées auront une charge virale indétectable d'ici 2020.
Aujourd'hui au Canada, on estime que 80 % des personnes vivant avec le VIH ont reçu un diagnostic, 76 % de ces personnes reçoivent des traitements, et 89 % des personnes traitées ont une charge virale supprimée. Nous pouvons faire mieux. L'atteinte de l'objectif 90-90-90 au Canada dépendra de notre capacité à encourager les gens à passer les tests de dépistage et à connaître leur état sérologique, ainsi qu'à mieux utiliser les approches axées sur les données aux fins des tests, des traitements et du soutien.
À ce jour, dans l'ensemble des études, on n'a recensé aucun cas de transmission du VIH lors de relations sexuelles à un partenaire séronégatif lorsque le partenaire séropositif suit un traitement antirétroviral de façon continue et qu'il présente une charge virale supprimée de façon constante. Nous savons depuis longtemps que le traitement antirétroviral est essentiel au maintien et à l'amélioration de la santé d'une personne vivant avec le VIH. Il est devenu évident que lorsqu'une personne vivant avec le VIH suit un traitement antirétroviral, prend ses médicaments tels qu'ils ont été prescrits et présente une charge virale supprimée confirmée, le risque de transmettre le VIH à des partenaires sexuels est virtuellement nul.
Il est important qu'ensemble nous fassions en sorte que les données scientifiques les plus récentes soient mises à profit pour soutenir nos efforts visant à améliorer et à protéger la santé des Canadiens. Cela comprend les renseignements concernant le risque de transmission sexuelle du VIH, du soutien aux personnes qui utilisent des drogues, et l'importance de subir des tests de dépistage et, s'il y a lieu, de suivre un traitement. Cela comprend également la prise en compte des facteurs qui contribuent à prévenir de nouvelles infections, comme la réduction des méfaits et les rapports sexuels plus sécuritaires. Par exemple, nous savons que l'utilisation constante et correcte du condom réduit le risque de transmission de toutes les maladies transmissibles sexuellement. Nous savons également que si nous n'éliminons pas la stigmatisation et la discrimination et que nous ne rejoignons pas les gens qui ont besoin de subir un test de dépistage afin que les personnes infectées reçoivent les traitements appropriés, nous n'atteindrons jamais notre objectif de prévention des nouvelles infections.
À titre d'administratrice en chef de la santé publique du Canada et de médecins hygiénistes en chef des provinces et territoires, nous apprécions le travail important accompli par vous tous, y compris les partenaires et les intervenants qui participent aux efforts, notamment à la campagne « indétectable = intransmissible » (I = I) et au programme autochtone Connaissez votre statut qui vise à accroître la sensibilisation du public à l'importance de dépistage du VIH et des traitements culturellement sécuritaires.
Ensemble, en tant que partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux, nous travaillerons avec les agences de la santé, les fournisseurs de soins de santé et les personnes ayant vécues l'expérience, pour trouver des façons de rendre la prévention, le dépistage et le traitement du VIH plus accessibles. Nous aimerons profiter de l'occasion pour exprimer notre reconnaissance envers toutes les personnes au Canada qui consacrent leur temps et leurs efforts pour mettre fin au VIH en tant que menace pour la santé publique.
Dre Theresa Tam
Administratrice en chef de la santé publique du Canada
Dre Heather Morrison
Médecin hygiéniste en chef de l'Île-du-Prince-Édouard
Présidente du Conseil des médecins hygiénistes en chef
Personnes-ressources
Relations avec les médias
Santé Canada
613-957-2983
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