Déclaration du Conseil des médecins hygiénistes en chef (CMHC) : Le point sur l'utilisation des rappels de vaccin contre la COVID-19 et sur les vaccins et le risque de myocardite et de péricardite
Déclaration
Les progrès se poursuivent dans l'ensemble du Canada, des campagnes de vaccination contre la COVID-19 étant en cours dans l'ensemble des provinces et territoires pour les enfants de 5 à 11 ans. Nous savons que la vaccination, combinée à d'autres mesures de santé publique et de protection individuelle, permet de réduire la propagation du virus de la COVID-19 et de ses variants. Cependant, la récente apparition du variant Omicron nous rappelle que la pandémie de COVID-19 n'est pas terminée et que nous vivons dans une communauté planétaire. En tant que médecins hygiénistes en chef, nous reconnaissons l'importance de l'équité mondiale dans la distribution des vaccins et le rôle que joue l'iniquité dans l'émergence de nouveaux variants. Pendant que nous approfondissons nos connaissances sur ce variant, nous pouvons aider à préserver nos progrès collectifs en poursuivant les programmes de vaccination contre la COVID-19 et en suivant les stratégies essentielles de santé publique qui se sont montrées efficaces dans la gestion de cette pandémie.
Les preuves scientifiques, l'évolution des données et les conseils des experts continuent de nous éclairer sur l'utilisation la plus efficace des vaccins contre la COVID-19 homologués au Canada. Le CCNI, en se fondant sur l'évolution de l'épidémiologie et des données probantes sur la diminution de la protection au fil du temps, a récemment diffusé une mise à jour de ses recommandations sur les doses de rappels des vaccins anticovidiques. L'administration d'une série primaire complète d'un vaccin anticovidique à ARNm continue d'être la première recommandation, et devrait être offerte à toute personne du groupe d'âge autorisé sans contre-indication au vaccin. Le CCNI fait maintenant également des recommandations concernant les doses de rappel pour les personnes de 18 ans et plus si au moins six mois se sont écoulés depuis l'administration de la série primaire.
Plus précisément, le CCNI recommande qu'une dose de rappel d'un vaccin anticovidique à ARNm devrait être offerte aux membres des populations suivantes : les personnes de 50 ans et plus; les adultes vivant dans des établissements offrant des soins de longue durée aux aînés ou dans d'autres habitations collectives avec soins aux aînés; les adultes qui vivent dans une communauté des Premières Nations, des Inuits ou des Métis ou qui sont issus de ces communautés; les personnes qui ont reçu exclusivement une série de vaccins à vecteurs viraux; les travailleurs de la santé de première ligne (ayant un contact physique direct avec des patients). En outre, la dose de vaccin de rappel pourrait être offerte aux adultes de 18 à 49 ans.
Il demeure essentiel, pour tous ceux qui y sont admissibles, de compléter la série de vaccin à deux doses. La série primaire offre une très bonne protection à long terme contre le risque d'hospitalisation et de décès, en particulier lorsqu'au au moins huit semaines se sont écoulées entre l'administration de la première et de la seconde dose. Une dose de rappel du vaccin rétablit la protection qui peut avoir diminué au fil du temps, ce qui permet d'accroître la durabilité de la protection pour aider à réduire les taux d'infection, de transmission et, dans certaines populations, de maladie grave. Le CCNI a également examiné les données sur les personnes qui ont déjà été infectées et continue de recommander qu'elles reçoivent un programme de vaccination similaire à celui des personnes qui n'ont pas été infectées. La vaccination, même après l'infection, offre la protection la plus fiable et la plus durable contre le SRAS-CoV 2.
Comme nous l'avons indiqué dans notre déclaration précédente sur les doses de rappels de vaccin contre la COVID-19, les provinces et les territoires continueront de s'appuyer sur les conseils du CCNI pour mettre en œuvre de manière stratégique des campagnes de vaccination efficaces sur leur territoire. Nous sommes résolus à faire le meilleur usage possible des vaccins contre la COVID-19 en nous fondant sur les données probantes les plus récentes et sur les conseils des experts afin d'atteindre nos objectifs collectifs qui consistent à réduire au minimum le nombre de cas de maladies graves et le nombre total de décès tout en préservant la capacité du système de santé, et à réduire la transmission pour protéger les populations à risque élevé. En conseillant de fournir des doses de rappels aux adultes vivant au Canada, nous adoptons une approche prudente et nous veillons à protéger les populations à risque ainsi que notre système de santé.
Le CCNI a également diffusé une mise à jour de ses recommandations sur l'utilisation du vaccin à ARNm, fondée sur les données de surveillance les plus récentes recueillies au Canada, aux États-Unis et en Europe, concernant de rares cas de myocardite et de péricardite après la vaccination. Pour atténuer le risque de myocardite ou de péricardite, qui s'est avéré un peu plus élevé pour Moderna que pour Pfizer chez les adolescents et les jeunes adultes, le CCNI recommande de privilégier le produit de Pfizer-BioNTech de 30 microgrammes pour la série primaire chez les personnes de 12 à 29 ans. Un intervalle de huit semaines entre la première et la seconde dose est recommandé, car des intervalles plus longs comme celui-ci sont susceptibles de comporter moins de risque de myocardite que des intervalles plus courts et d'entraîner une meilleure protection. Le CCNI a également indiqué que le produit de Pfizer-BioNTech de 30 microgrammes pourrait être préférable pour la dose de rappel chez les personnes de 18 à 29 ans. Les adolescents et les jeunes adultes de 12 à 29 ans qui ont déjà reçu une ou deux doses du vaccin de Moderna il y a plus de quelques semaines n'ont pas à s'inquiéter, car le risque de myocardite ou de péricardite avec ce vaccin est rare, et l'événement indésirable survient généralement dans la semaine qui suit la vaccination. La vaccination ne doit pas être reportée si le produit privilégié n'est pas disponible au moment de la vaccination.
Des cas de myocardite ou de péricardite après l'administration d'un vaccin anticovidique à ARNm ont été signalés dans environ 1 cas sur 50 000, ce qui représente 0,002 % des doses administrées. La détection d'événements rares comme celui-ci montre que nos systèmes de surveillance au Canada et dans le monde sont efficaces. Des événements indésirables (effets secondaires) consécutifs à l'immunisation contre la COVID-19 peuvent se produire, et la grande majorité d'entre eux sont bénins et comprennent une douleur au site d'injection ou une légère fièvre. Plus de 60 millions de doses de vaccin contre la COVID-19 ont été administrées à ce jour au Canada, les effets graves restant très rares (0,011 % de toutes les doses administrées). Les études par observation, y compris celles du Canada, continuent de montrer que les deux vaccins à ARNm homologués sont très efficaces, en particulier contre les formes graves de la maladie. Certaines études, y compris celles du Canada, semblent indiquer que le vaccin de Moderna induit une réponse immunitaire un peu plus élevée, ce qui se traduit par une efficacité supérieure qui peut durer plus longtemps que celle du vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech.
Les médecins hygiénistes en chef du Canada accueillent favorablement l'analyse du CCNI et le remercient d'avoir mis à jour ses recommandations. Dans notre déclaration précédente concernant le risque de myocardite et de péricardite après la vaccination contre la COVID-19, les médecins hygiénistes en chef ont mis en évidence l'importance de faire de la sécurité une priorité dans la conception minutieuse de nos recommandations et de nos programmes de vaccination, et nous continuerons à lui accorder cette place et à communiquer les résultats de nos travaux au public canadien. Nous continuerons à utiliser les données probantes pour appuyer la conception de stratégies qui peuvent atténuer encore davantage les risques au fil du temps.
Nous sommes conscients que les personnes au Canada peuvent avoir des questions sur les recommandations mises à jour concernant l'utilisation de dose de rappels de vaccin contre la COVID-19 et des vaccins à ARNm, selon leur groupe d'âge, leur statut vaccinal et leurs circonstances particulières. Chacun devrait continuer à songer aux avantages évidents de tous les vaccins dont l'utilisation est approuvée au Canada pour prévenir les cas de maladie grave, les hospitalisations et les décès causés par la COVID-19. Les personnes qui ont des questions sur les vaccins qui leur conviennent le mieux devraient s'informer auprès de leur fournisseur de soins de santé ou des autorités locales de santé publique.
Les avantages des vaccins homologués au Canada continuent de l'emporter sur les risques. L'infection par le virus responsable de la COVID-19 est liée à une grande variété de complications qui peuvent entraîner des hospitalisations ou le décès. La myocardite est l'une des complications connues de l'infection par le virus de la COVID-19, avec des risques beaucoup plus élevés après l'infection qu'après le vaccin. La vaccination aide à prévenir toutes ces complications et, combinée à d'autres mesures de santé publique comme porter un masque, éviter les espaces bondés, augmenter la ventilation et la distanciation physique, elle peut nous aider à profiter des choses que nous aimons le plus. Les médecins hygiénistes en chef du Canada continuent d'encourager tout le monde à se faire vacciner pour assurer leur protection et celle de leur entourage.
Le Conseil des médecins hygiénistes en chef comprend le médecin hygiéniste en chef de chaque province et de chaque territoire, l'administratrice en chef de la santé publique du Canada, la conseillère médicale principale de Santé Canada, le médecin en chef de la santé publique de Services aux Autochtones Canada, le médecin en chef de l'Autorité sanitaire des Premières Nations et les membres d'office d'autres ministères fédéraux.
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