Définition de cas nationale: Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (CoV-SRMO)
A. Préambule
Le principal objectif de la surveillance des virus respiratoires émergents est la détection précoce d'un cas au Canada. Une telle surveillance des virus permet de guider ultérieurement les efforts liés au confinement et/ou à l'atténuation du risque de ce nouvel agent pathogène des voies respiratoires. Ce document expose les définitions de cas aux fins de surveillance et fournit des directives sur la déclaration des cas à l'échelle nationale. Des renseignements plus détaillés sur les lignes directrices en matière de surveillance, y compris les recommandations liées aux objectifs de surveillance, aux activités, aux analyses en laboratoires et aux rapports sur les résultats figurent dans le document suivant : Lignes directrices nationales sur la surveillance des cas d'infection par le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (CoV-SRMO)
Les définitions de cas aux fins de surveillance sont fournies ici dans le but d'optimiser la classification des cas et le processus de déclaration à l'Agence de la santé publique du Canada. Elles sont basées sur les données épidémiologiques et le niveau d'incertitude actuels ainsi que sur l'objectifs d'intervention en matière de santé publique. Ces définitions de cas aux fins de surveillance ne visent pas à remplacer le jugement du clinicien ou du praticien de la santé publique dans la prise en charge des patients individuels, ni à être utilisées aux fins de triage (contrôle) des infections.
Il convient de noter que toute grappe inhabituelle d'infection respiratoire aiguë sévère présente dans la communauté ou dans les établissements (et en particulier touchant les travailleurs de la santé) doit être évaluée de façon appropriée sous la direction d'autorités sanitaires locales et provinciales.
Les premiers tests de dépistage du CoV-SRMO peuvent être effectués dans certains laboratoires (p. ex. laboratoires de santé publique provinciaux et d'hôpitaux); cependant, les diagnostics doivent être confirmés par le Laboratoire national de microbiologie au Canada pour être jugés décisifs. Ces cas sont jugés probables en attente de la confirmation du Laboratoire national de microbiologie. Plus de renseignements sur les objectifs ou les échantillons pertinents en ce qui concerne l'analyse en laboratoire figurent dans le document Protocole d'enquête microbiologique concernant les infections respiratoires aiguës sévères (IRAS).
Les autorités de la santé publique des provinces/territoires doivent déclarer les cas de CoV-SRMO confirmés et probables à l'échelle nationale dans les 24 heures suivant leur notification. Les définitions nationales de cas aux fins de surveillance sont fournies ci-dessous; elles pourraient changer avec la surveillance continue et l'évolution des connaissances sur les caractéristiques et les risques du CoV-SRMO.
B. DÉFINITIONS NATIONALES DE CAS DE CoV-SRMO AUX FINS DE SURVEILLANCE
Personne faisant l'objet d'une enquête (POE) :
- Personne répondant aux critères d'exposition1 et de maladie2
Remarque : Les mécanismes et systèmes de surveillance pour l'identification des personnes faisant l'objet d'une enquête peuvent varier selon la province ou le territoire en fonction du risque perçu, des ressources, des structures de soutien et d'autres contextes.
Remarque : Les données limitées suggèrent que le CoV-SRMO peut se manifester avec d'autres agents pathogènes viraux sous forme de co-infection. L'identification d'un agent causal ne devrait pas exclure le CoV-SRMO en présence d'un degré de suspicion possiblement élevé.
Cas probable :
Personne présentant un lien épidémiologique par contact étroit1c avec un cas confirmé en laboratoire satisfaisant aux critères de maladie2, mais pour qui l'épreuve diagnostique de laboratoire du CoV-SRMO n'est pas disponible ou négative (si des doutes planent sur la qualité ou sur le moment du prélèvement de l'échantillon).
Remarque : Confirmation en laboratoire non disponible pour les raisons suivantes - (a) impossibilité d'obtenir des échantillons aux fins d'analyse en laboratoire (CoV-SRMO) puisque le patient ou les échantillons ne sont pas disponibles ou (b) diagnostic négatif du laboratoire (p. ex. résultat négatif de l'analyse du CoV-SRMO, mais des doutes planent sur la qualité ou sur le moment du prélèvement de l'échantillon).
OU
- Personne satisfaisant aux critères d'exposition1 et de maladie2 chez qui un test de dépistage en laboratoire du CoV-SRMO était positif, mais pas confirmé par le Laboratoire national de microbiologie.
Remarque : Un test de dépistage du CoV-SRMO positif doit répondre aux conditions suivantes : (1) résultat positif de réaction en chaîne de la polymérase pour au moins deux cibles précises différentes sur le génome du CoV-SRMO OU (2) résultat positif de réaction en chaîne de la polymérase pour une cible précise sur le génome du CoV-SRMO et confirmation de séquence du CoV-SRMO à partir d'une cible différente du génome viral.
Il peut s'écouler jusqu'à sept jours (à partir de la soumission de l'échantillon) avant que les résultats des tests en laboratoire soient obtenus (voir les autres remarques dans la section traitant des personnes faisant l'objet d'une enquête).
Cas confirmé :
- Personne dont l'infection par le CoV-SRMO a été confirmée par le Laboratoire national de microbiologie du Canada.
Le Laboratoire national de microbiologie peut confirmer l'infection au moyen du test d'amplification des acides nucléiques (TAAN) spécifique du CoV-SRMO, des séquençages ou d'une isolation du virus dans une culture de tissus.
C. Exposition et paramètres de la maladie
- Critère d'exposition : Liens avec une région touchéeb (c.-à-d. résidence, antécédents de voyage), ou contact étroitc avec un cas confirmé ou un cas probable de CoV-SRMO au cours des 14 joursa précédant l'apparition de la maladie2 ou avec un voyageur ou un résident atteint d'une maladie respiratoire aiguë qui retourne d'une région touchéeb. Les facteurs qui augmentent le degré de suspicion doivent également être examinésd.
- Même si la période d'incubation du CoV-SRMO est encore en grande partie inconnue, un cas documenté de transmission nosocomiale interhumaine a été signalé comme ayant une période d'incubation prolongée (9 à 14 jours). Le SRAS-CoV a également démontré une période d'incubation plus longue (médiane, 4-5 jours; intervalle, 2-10 jours) comparativement aux autres coronavirus provoquant une infection chez les humains (moyenne, 2 jours; intervalle typique, 12 heures à 5 jours). Compte tenu de la variabilité inhérente des virus, des problèmes potentiels de mémoire et de la volonté d'uniformiser la surveillance de tous les virus respiratoires émergents, l'historique de l'exposition fondée sur les 14 jours précédant l'apparition de l'infection est jugée comme une approximation raisonnable et sûre.
- Régions touchées : Comme les régions touchées peuvent changer, il faut consulter le document Résumé de l'évaluation du risque pour la santé publique au Canada associé au CoV-SRMO pour obtenir les renseignements les plus récents.
- Un contact étroit est défini comme une personne qui a prodigué des soins au patient, notamment les travailleurs de la santé (à l'exception des personnes qui portent de l'équipement de protection individuelle), les membres de la famille ou autres soignants, ou qui a eu avec le patient un contact physique étroit de nature similaire OU qui a séjourné au même endroit (p. ex. qui a vécu sous le même toit ou qui a eu autrement un contact étroit prolongé à une distance de moins de deux mètres) qu'un cas probable ou confirmé alors que ce dernier était malade.
- Facteurs qui augmentent le degré de suspicion : présence dans un établissement de santé (à titre de patient, de travailleur ou de visiteur) OU contact avec des chameaux ou des produits du chameau (p. ex. lait et viande crus, sécrétions ou excrétions, y compris l'urine), dans une région touchée dans un délai de 14 jours précédant l'apparition de la maladie.
- Critères de maladie : L'apparition de la maladie est définie par la première manifestation des symptômes compatibles avec la maladie respiratoire associés à l'épisode actuel. L'accent est mis sur la détection de l'infection respiratoire aiguë sévère (IRAS) définie principalement par la présence de symptômes respiratoires, c'est-à-dire de la fièvre (plus de 38 degrés Celsius) ET l'apparition d'une toux (ou exacerbation de la toux chronique) ou de difficultés à respirer, accompagnées de signes cliniques, radiologiques ou histopathologiques de maladie du parenchyme pulmonaire (p. ex. pneumonie, pneumonite ou syndrome respiratoire aigu sévère) typiquement associés à la nécessité d'une hospitalisation ou d'une surveillance à l'unité des soins intensifs et/ou un autre marqueur de gravité (tel le décès).
De nombreuses maladies infectieuses sont associées à un spectre de maladie, y compris les infections légères ou asymptomatiques.. Des cas d'infection atypique par le CoV-SRMO sans symptôme respiratoire ont été documentés en présence de comorbidités, notamment des états immunodéprimés. Par conséquent, le jugement des cliniciens et des responsables de la santé publique doit être utilisé dans l'évaluation des patients présentant un tableau plus léger ou atypique et dont les antécédents des contacts, des comorbidités ou de la grappe pourraient élever le degré de suspicion de la maladie. Pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez consulter les Directives provisoires concernant le confinement en présence de cas importés de transmission interhumaine limitée soupçonnés ou confirmés au Canada.
La discrétion du clinicien, le contexte épidémiologique ainsi que la faisabilité au niveau local doivent être pris en compte lors des discussions avec les autorités en matière de santé locales/provinciales. L'apparition de la maladie est définie par la première manifestation des symptômes respiratoires associés à l'épisode actuel.
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