Archivée : Orientations préliminaires sur les principales populations à immuniser en priorité contre la COVID-19 [2020-11-03]
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Sur cette page
- Préambule
- Sommaire de l'information contenue dans la présente déclaration du CCNI
- Introduction
- Méthodologie
- Vaccin(s)
- Facteurs d'éthique, d'équité, de faisabilité et d'acceptabilité (ÉÉFA) à prendre en considération
- Recommandations
- Priorités en matière de recherche
- Liste des abréviations
- Remerciements
- Annexe A : Algorithme décrivant le processus d'application du cadre ÉÉFA
- Annexe B : Filtre des dimensions éthiques fondamentales appliqué à la COVID-19
- Annexe C : Filtre des aspects éthiques au niveau des procédures appliqué à la COVID-19
- Annexe D : Matrice d'équité appliquée à la COVID-19 avec les données disponibles à ce jour
- Annexe E : Matrice de faisabilité appliquée à la COVID-19
- Annexe F : Matrice d'acceptabilité appliquée à la COVID-19
- Références
Préambule
Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) est un organisme consultatif externe qui donne à l'Agence de la santé publique du Canada (ci-après appelée ASPC) des conseils indépendants, continus et à jour en réponse aux questions de l'ASPC liés à l'immunisation dans le domaine de la médecine, des sciences et de la santé publique.
Outre le fardeau d'une maladie et les caractéristiques du vaccin, l'ASPC a élargi le mandat du CCNI pour inclure la prise en compte de facteurs programmatiques dans l'élaboration de recommandations fondées sur des données probantes afin de faciliter la prise de décisions opportunes concernant les programmes de vaccination financés par les fonds publics à l'échelle provinciale et territoriale.
Les autres facteurs que le CCNI doit prendre en compte sont l'économie, l'équité, l'éthique, l'acceptabilité et la faisabilité. Au cours des prochaines années, le CCNI peaufinera ses approches méthodologiques afin d'inclure ces facteurs. Les déclarations du CCNI ne nécessiteront pas toutes une analyse approfondie de tous les facteurs programmatiques. Alors que le CCNI travaille à la mise en œuvre complète de son mandat élargi, certaines déclarations incluront des analyses programmatiques à des degrés divers pour les programmes de santé publique.
Cette déclaration contient les conseils et recommandations indépendants du CCNI, qui reposent sur les connaissances scientifiques les plus récentes et diffuse ce document à des fins d'information. Les personnes qui administrent le vaccin doivent également connaître le contenu de la monographie de produit pertinente. Les recommandations d'utilisation et les autres renseignements qui figurent dans le présent document peuvent différer du contenu de la monographie de produit rédigée par le fabricant du vaccin au Canada. Les fabricants ont fait homologuer les vaccins et ont démontré leur innocuité et leur efficacité potentielle lorsqu'ils sont utilisés conformément à la monographie de produit uniquement. Les membres du CCNI et les agents de liaison doivent se conformer à la politique de l'ASPC régissant les conflits d'intérêts, notamment déclarer chaque année les conflits d'intérêts possibles.
Sommaire de l'information contenue dans la présente déclaration du CCNI
La présente déclaration d'un comité consultatif a pour objectif de fournir des orientations préliminaires pour la prise de décision au niveau des programmes de santé publique afin de planifier l'attribution efficace, utile et équitable d'un nouveau vaccin contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) une fois que son utilisation aura été autorisée au Canada, lorsque le stock initial limité de doses nécessitera d'immuniser en priorité certaines populations avant les autres. Ces recommandations visent donc à atteindre l'objectif du Canada en matière de réponse à la pandémie : « Réduire au minimum le risque de maladie grave et de décès en général tout en atténuant les perturbations sociales pouvant être subies par la population par suite de la pandémie de COVID-19 ». En raison des restrictions prévues au niveau de l'approvisionnement, les présentes recommandations du Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) s'appliquent uniquement aux programmes d'immunisation provinciaux/territoriaux financés par des fonds publics, et non aux personnes souhaitant prévenir la COVID-19 à l'aide de vaccins non inclus dans ces programmes.
Les recommandations s'appuient sur les données disponibles au moment des délibérations du CCNI, notamment les résultats d'un examen rapide des facteurs de risque de COVID-19 grave,Note de bas de page 1 une enquête auprès des experts concernés sur l'importance relative des stratégies d'immunisation contre la pandémieNote de bas de page 2 et l'évaluation systématique des facteurs d'éthique, d'équité, de faisabilité et d'acceptabilité (ÉÉFA) à prendre en considération à l'aide de ce cadre révisé par les pairs.Note de bas de page 3 Le CCNI continuera à surveiller de près les données probantes relatives à la COVID-19 et au(x) vaccin(s) contre la maladie et mettra à jour ses recommandations si ces données évoluent.
Recommandations relatives à la prise de décision au niveau des programmes de santé publique
Étant donné l'arrivée des vaccins, on s'attend à ce qu'elle soit échelonnée sur plusieurs mois, le CCNI recommande que les principales populations chez lesquelles le vaccin est jugé efficace et sans danger d'après les données accessibles au moment de sa mise à disposition, soient prioritaires pour l'immunisation contre la COVID-19. Ces groupes ne sont pas mutuellement exclusifs et peuvent se chevaucher. Il n'est pas possible d'établir une approche séquentielle tant qu'on ne connaît pas les caractéristiques du vaccin, les résultats des essais cliniques et le nombre de doses disponibles. Les principales populations à immuniser peuvent changer au fur et à mesure de l'évolution de la base de données sur la COVID-19 (p. ex., épidémiologie, dynamique de transmission) et des caractéristiques du vaccin (p. ex., immunogénicité, innocuité, efficacités potentielles et réelles pour la prévention des formes graves de la maladie et l'interruption de la transmission dans différentes populations), ainsi que des données sur le stock de vaccins.
Le séquençage des principales populations et l'établissement de sous-priorités au sein de ces populations s'appuient et continueront de s'appuyer sur :
- une analyse risques/avantages au niveau de la population, prenant en considération le risque d'exposition, le risque de transmission à d'autres personnes, le risque de maladie grave et de décès, ainsi que l'innocuité et l'efficacité du ou des vaccins dans les principales populations;
- le stock de vaccins (nombre de types de vaccins disponibles, nombre de doses disponibles et délai de disponibilité, nombre de doses nécessaires);
- les conditions épidémiologiques de COVID-19 lorsque le ou les vaccins seront disponibles.
Les principales populations à immuniser sont les suivantes :
Personnes risquant fortement de développer une forme grave de la COVID-19 ou d'en mourir
- Âge avancé;
- Autres affections à haut risque (à définir à mesure qu'évoluera la base de données probantes).
Personnes les plus susceptibles de transmettre la COVID-19 aux personnes risquant fortement de développer une forme grave de la maladie ou d'en mourir, et travailleurs essentiels au maintien de la réponse à la COVID-19
- Travailleurs de la santé et des soins à la personne et soignants travaillant dans des établissements de soins de longue durée (ÉSLD) ou dans d'autres établissements collectifs de soins aux personnes âgées;
- Autres travailleurs jouant un rôle essentiel dans la gestion de la réponse à la COVID-19 ou dispensant des soins en première ligne aux patients atteints;
- Membres du même foyer que les personnes risquant fortement de développer une forme grave de la COVID-19 ou d'en mourir.
Personnes contribuant au maintien d'autres services essentiels au fonctionnement de la société
- À définir et à prioriser en s'appuyant sur des échanges aux niveaux fédéral, provincial et territorial (FPT)
- Exemples : personnes qui ne peuvent pas travailler à distance et qui risquent d'être plus exposées à la COVID-19 (p. ex., police, pompiers, employés d'épiceries).
Personnes avec un risque élevé d'infection du fait de leurs conditions de vie ou de travail et chez lesquelles l'infection pourrait avoir des conséquences disproportionnées, notamment dans les communautés autochtones
- À définir compte tenu de l'épidémiologie de la COVID-19 et de l'expérience antérieure en matière de pandémie;
- Exemples : milieux où l'éloignement physique et les autres mesures de prévention et de contrôle des infections sont difficiles à appliquer, où l'accès aux infrastructures de soins de santé est limité et où l'infection pourrait avoir des conséquences disproportionnées.
Autres facteurs à prendre en considération pour la prise de décision au niveau des programmes de santé publique
- Des efforts sont à faire pour améliorer l'accès aux services de vaccination afin de réduire les inégalités en matière de santé sans aggraver la stigmatisation ou la discrimination, et pour faire participer les populations systématiquement marginalisées et racialisées à la planification des programmes d'immunisation.
- Les provinces/territoires devraient commencer à planifier la mise en œuvre d'un programme d'immunisation contre la COVID-19, notamment la surveillance rapide de l'innocuité et de l'efficacité des vaccins et de la couverture vaccinale dans les principales populations, ainsi que l'immunisation effective et efficace des populations dans les communautés éloignées et isolées.
- Des efforts sont à faire pour sensibiliser davantage le grand public sur les bienfaits des vaccins en général, ainsi que sur le ou les vaccins contre la COVID-19 en particulier une fois ces derniers disponibles; pour lutter contre la mésinformation concernant l'immunisation et pour communiquer de manière transparente sur les décisions d'attribution des vaccins contre la COVID-19.
La Figure 1 résume les recommandations provisoires du CCNI sur les principales populations à immuniser en priorité contre la COVID-19, devant servir à la prise de décision au niveau des programmes de santé publique.
Abréviations : ÉSLD (établissement de soins de longue durée), FPT (fédéral, provincial et territorial), PCI (prévention et contrôle des infections)
Introduction
La nouvelle pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), causée par le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SRAS-CoV-2), se poursuit. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré qu'il s'agissait d'une pandémie le 11 mars 2020. La pandémie a provoqué une morbidité et une mortalité importantes, ainsi que des perturbations sociales et économiques dans le monde entier.
L'objectif de la réponse du Canada à la pandémie est de réduire au minimum le risque de maladie grave et de décès en général tout en atténuant les perturbations sociales pouvant être subies par la population dans ces circonstances.
Des essais cliniques portant sur des vaccins expérimentaux contre la COVID-19 sont en cours. Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) a élaboré des orientations sur les priorités de recherche pour ces essais cliniques à l'appui des décisions de santé publique.Note de bas de page 4 Le stock de futurs vaccins contre la COVID-19 ne devrait pas être suffisant au début pour répondre à la demande d'immunisation. Il est donc nécessaire de formuler des recommandations sur les principales populations à immuniser en priorité.
Objectif des orientations
La présente déclaration d'un comité consultatif a pour objectif de fournir des orientations préliminaires en vue de planifier l'attribution efficace, utile et équitable d'un vaccin contre la COVID-19, à terme, lorsque l'approvisionnement limité en vaccins au début nécessitera d'immuniser certaines populations avant les autres.
À l'appui de cet objectif, la déclaration du comité consultatif (DCC) comprendra les éléments suivants :
- Synthèse de la situation actuelle en ce qui concerne des vaccins contre la COVID-19;
- Présentation des résultats d'un examen rapide visant des facteurs de risque de COVID-19 grave1;
- Présentation des résultats d'une enquête menée auprès d'experts concernés, classant l'importance relative des stratégies d'immunisation contre la pandémie de COVID-19 pour différents scénarios de pandémie2;
- Application des outils fondés sur des données probantes (filtres d'éthique intégrés, Matrice d'équité, Matrice de faisabilité, Matrice d'acceptabilité) du cadre d'éthique, d'équité, de faisabilité et d'acceptabilité (ÉÉFA) du CCNI3;
- Présentation des principales populations à immuniser en priorité contre la COVID-19 afin d'atteindre au mieux l'objectif de santé publique de la réponse du Canada à la pandémie lorsque le stock initial de vaccins sera limité, compte tenu de ce qui précède.
Le CCNI reconnaît qu'au moment de la rédaction de la présente déclaration, de nombreuses incertitudes subsistaient en ce qui concerne la COVID-19, les éventuels vaccins et les traitements contre la maladie, ainsi que l'épidémiologie de la maladie et le stock de vaccins au moment où le vaccin contre la COVID-19 deviendra disponible. Les présentes orientations s'appuient sur les données disponibles au moment des délibérations du CCNI, ainsi que sur l'opinion d'experts et de parties intéressées. Le CCNI fournira de nouvelles orientations lorsque des renseignements complémentaires seront disponibles sur les caractéristiques de vaccins particuliers (p. ex., immunogénicité, innocuité, efficacités potentielle et réelle pour prévenir une maladie grave ou en interrompre la transmission) dans différentes populations (p. ex., groupes d'âge, personnes souffrant de pathologies sous-jacentes). Le CCNI continuera de surveiller les données probantes au fil de leur évolution.
Méthodologie
La présente déclaration s'efforcera de répondre à la question stratégique suivante :
- Dans l'hypothèse d'un stock initial limité de vaccins contre la COVID-19 au Canada, quelles populations devraient être prioritaires pour recevoir les premières doses de vaccin?
Pour élaborer ces recommandations au cours de l'été 2020, le CCNI a examiné les résumés épidémiologiques disponibles tirés d'analyses nationales des données de surveillance fédérales, provinciales et territoriales (FPT) communiquées à l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC),Note de bas de page 5 les synthèses de la situation en ce qui concerne les produits vaccinaux contre la COVID-19 à partir des données du registre des essais cliniques, ainsi que l'annexe relative aux vaccins du document Préparation du Canada en cas de grippe pandémique : Guide de planification pour le secteur de la santé.Note de bas de page 6 En outre :
- Le secrétariat du CCNI a effectué une analyse environnementale des orientations internationales concernant la façon de prioriser les principales populations à immuniser contre la COVID-19.
- Le secrétariat du CCNI a mené une enquête nationale auprès d'experts concernés entre le 22 juillet et le 14 août 2020 afin d'établir une perspective globale de l'importance relative des stratégies d'immunisation contre la pandémie selon quatre scénarios de pandémie différents au moment où le vaccin contre la COVID-19 deviendra disponible. Les détails méthodologiques et les résultats complets se trouvent dans la prépublication.Note de bas de page 1
- L'Alberta Research Centre for Health Evidence (ARCHE) a été chargé de mener un examen rapide des facteurs de risque de COVID-19 grave (recherche de la littérature effectuée le 15 juin 2020). Les détails méthodologiques et les résultats complets se trouvent dans la prépublication.Note de bas de page 1 Une synthèse actualisée des données probantes sera réalisée ultérieurement.
- Le secrétariat du CCNI a appliqué le cadre ÉÉFA du CCNINote de bas de page 3 avec les outils fondés sur des données probantes qui l'accompagnent (filtres d'éthique intégrés, Matrice d'équité, Matrice de faisabilité, Matrice d'acceptabilité) afin de prendre systématiquement en compte ces facteurs programmatiques dans l'élaboration de recommandations claires, complètes et appropriées pour une prise de décision transparente en temps utile. Pour plus de détails sur l'élaboration et l'application du cadre ÉÉFA et des outils fondés sur des données probantes susmentionnés, voir le document : A framework for the systematic consideration of ethics, equity, feasibility, and acceptability in vaccine program recommendations (en anglais seulement).
Conformément au processus publié pour l'application de ce cadre (voir l'Annexe A), divers experts et groupes de parties intéressées ont été consultés : le Groupe consultatif en matière d'éthique en santé publique, la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits (DGSPNI), Services aux Autochtones Canada et d'autres agents de liaison et représentants d'office du CCNI. Ont également été consultés les comités FPT suivants au cours de l'élaboration de la présente déclaration : le Comité canadien sur l'immunisation (CCI), le Comité consultatif spécial sur la COVID-19 (CCS) du Réseau pancanadien de santé publique (RSP) et le Comité consultatif technique du CCS. Également, le réseau Analyse comparative fondée sur le sexe et le genre + (ACSG+), au sein de la Division des déterminants sociaux de la santé de l'ASPC, a relu ces orientations. Le CCI, la DGSPNI et le responsable de l'approvisionnement en vaccins de l'ASPC ont discuté de la faisabilité des stratégies d'immunisation proposées et ont validé la Matrice de faisabilité. Les nouvelles données d'acceptabilité relatives aux vaccins contre la COVID-19 ont été recensées et incluses dans la Matrice d'acceptabilité. Pour plus de précisions, veuillez consulter la section IV.
Les données disponibles ont été présentées au groupe de travail du CCNI sur les vaccins contre les maladies infectieuses à haut risque (GT VMIHR) le 24 juillet 2020 et au CCNI le 13 août 2020. Le CCNI a délibéré sur l'ensemble des données probantes et proposé des recommandations le 20 août 2020, formulé des commentaires jusqu'au 1er septembre 2020 et approuvé les recommandations révisées le 16 septembre 2020.
De plus amples renseignements sur le processus et les procédures du CCNI sont disponibles ailleurs.Note de bas de page 7
Vaccin(s)
Situation actuelle concernant le vaccin contre la COVID-19
Des efforts mondiaux sont en cours pour mettre au point un vaccin contre la COVID-19, et les travaux progressent à un rythme sans précédent. Le gouvernement du Canada est en train de revoir ses procédures réglementaires pour aider à accélérer l'accès des Canadiens à un vaccin efficace et sans danger.
Au 5 août 2020, plus de 130 vaccins expérimentaux contre la COVID-19 en étaient à différents stades de développement par les universités et l'industrie. De nombreux vaccins possibles se sont avérés prometteurs au point que les essais cliniques sur l'homme ont débuté : 15 essais cliniques de phase 1 et 23 essais cliniques de phase 2 ont été enregistrés, tandis que 5 essais cliniques de phase 3 sont en cours ou devraient commencer. Des essais cliniques de phase 3 ont été lancés au Royaume-Uni (R.-U.), aux États-Unis (É.-U.), au Brésil et dans les Émirats arabes unis. Les résultats sont attendus pour la fin de 2020 ou le début de 2021 (p. ex., Université d'Oxford/AstraZeneca, Moderna, Sinopharm, Sinovac). Au Canada, plusieurs fabricants prévoient commencer des essais cliniques. Au 4 septembre 2020, un fabricant canadien a déjà commencé les essais cliniques de phase 1, et plusieurs autres devraient parvenir à ce stade dans les prochains mois.
On pourra consulter un panorama de la situation actuelle concernant les vaccins expérimentaux contre la COVID-19 au stade de l'évaluation clinique à l'adresse suivante : Draft landscape of COVID-19 candidate vaccines (en anglais seulement)
Résumé du développement clinique de vaccins
La plupart des essais de la phase 1 du développement clinique évaluent l'innocuité des vaccins chez des adultes en bonne santé âgés de 18 à 49 ans sans pathologie sous-jacente. Compte tenu du lourd fardeau associé à la COVID-19 chez les personnes âgées, certaines études de phase 1 ont élargi ces tranches d'âge de façon à inclure les populations d'adultes âgés. Aux stades ultérieurs du développement clinique (phases 2 et 3), certaines populations vulnérables et à risque (notamment les personnes séropositives et les adultes de plus de 65 ans) sont incluses dans le recrutement des études. On étudie aussi bien des technologies de vaccins bien établies que des technologies expérimentales, notamment les vaccins à base d'acides nucléiques (ARNm et ADN), les vaccins vectorisés (vecteurs viraux et bactériens), les vaccins sous-unitaires (protéines et glycanes), les vaccins particulaires (nanoparticules et particules de type viral), les vaccins à virus inactivés et les produits immunitaires prophylactiques (anticorps et sérums). Les vaccins expérimentaux sont administrés par différentes voies : intramusculaire, intradermique (et par électroporation), orale ou sous-cutanée. Les calendriers des vaccins proposés vont d'une à trois doses.
Accès des Canadiens aux vaccins
Du fait de la nature inédite de cette pandémie et des efforts sans précédent déployés pour mettre au point un vaccin, la concurrence fait rage en ce qui concerne l'accès aux vaccins à l'échelle mondiale. Au 27 octobre, 2020, sept fournisseurs de vaccins expérimentaux prometteurs se sont engagés à fournir au Canada un stock de vaccins suffisant pour couvrir une partie ou la totalité de la population canadienne. Il reste à déterminer si ces vaccins seront sans danger, efficaces, autorisés au Canada, et s'ils seront recommandés par le CCNI.
Facteurs d'éthique, d'équité, de faisabilité et d'acceptabilité (ÉÉFA) à prendre en considération
Le cadre ÉÉFANote de bas de page 3 facilite la prise en compte systématique des facteurs essentiels à la prise de décision globale concernant les programmes d'immunisation et à la mise en œuvre réussie des recommandations. Son utilisation permet au comité d'examiner toutes les données disponibles, d'en faire le bilan et de résumer de manière transparente le raisonnement justifiant ses recommandations appropriées et opportunes. Les outils fondés sur des données probantes associés au cadre (Filtres d'éthique intégrés, Matrice d'équité, Matrice de faisabilité, Matrice d'acceptabilité - voir les Annexes B à F) garantissent que les questions liées à l'ÉÉFA des orientations des comités d'experts sont correctement intégrées. Le CCNI a suivi le processus décrit dans l'algorithme (Annexe A) pour appliquer le cadre ÉÉFA aux présentes orientations.
Considérations relatives à l'éthique
Le CCNI s'est appuyé sur le Cadre d'éthique en santé publique : Guide pour la réponse à la pandémie de COVID-19 au CanadaNote de bas de page 8 pour les délibérations et la prise de décision en matière d'éthique. Les filtres d'éthique intégrés du CCNI pour les dimensions éthiques fondamentales (respect des personnes et des communautés, bienfaisance et non-malfaisance, justice, confiance) et les aspects éthiques au niveau des procédures (imputabilité, inclusivité, responsabilité, réactivité, transparence) ont été appliqués au présent document d'orientation et sont résumés dans les Annexes B et C. Une analyse éthique approfondie a été menée pour analyser et pondérer les facteurs relatifs à prendre en considération et pour évaluer les options quant à l'immunisation prioritaire contre la COVID-19 advenant un approvisionnement incertain en vaccins contre la pandémie.
Le CCNI a respecté les principes éthiques fondamentaux suivants :
1. Respect des personnes et des communautés
Afin de respecter le droit de faire un choix éclairé, le CCNI a passé en revue les données probantes à ce jour et les a résumées pour les parties intéressées tout au long du présent document d'orientation. Les valeurs et préférences des personnes et des communautés ont été prises en compte lors de l'enquête nationale auprès des experts concernés, qui a classé l'importance relative des stratégies d'immunisation contre la pandémie,Note de bas de page 2 ainsi que les données disponibles à ce jour sur l'acceptabilité de vaccins contre la COVID-19 dans diverses populations au Canada (résumées dans la section IV.4). Des consultations approfondies ont été menées au cours de l'élaboration des présentes orientations (résumées dans la section II).
2. Bienfaisance et non-malfaisance
Dans ses délibérations, le CCNI a pris en compte les éléments permettant de réduire au minimum le risque de préjudice et d'optimiser les bienfaits pour toutes les principales populations potentielles. Une fois disponibles les informations sur les caractéristiques des vaccins (y compris leur innocuité et leur efficacité dans différentes populations), il sera alors question d'appliquer les principes de proportionnalité (les mesures doivent être proportionnelles au niveau de risque et aux avantages obtenus), d'efficacité (probabilité raisonnable que l'action atteigne les objectifs et soit réalisable) et de précaution (agir avec prudence face à l'incertitude scientifique). Le CCNI a déjà recommandé que des personnes potentiellement vulnérables à la COVID-19 pour des raisons biologiques, sociales ou professionnelles soient incluses dans les groupes des essais cliniques sur les vaccinsNote de bas de page 4 Toutefois, en l'absence de données directes dans les populations risquant fortement de développer une forme grave de la COVID-19 ou d'en mourir (p. ex., en raison de leur âge ou de pathologies sous-jacentes), le CCNI tiendra compte des principes de proportionnalité, d'efficacité et de précaution et effectuera une analyse éthique approfondie avant de formuler des recommandations précises. Les stratégies d'immunisation visant à protéger la capacité en soins de santé et les autres services essentiels au fonctionnement de la société respectent le principe de réciprocité, car elles visent à réduire le fardeau disproportionné qui pèse sur ceux qui prennent des risques supplémentaires pour protéger le grand public. Le public bénéficie également du travail continu de ceux qui fournissent ces services et pourrait éventuellement bénéficier d'une diminution de la transmission par les travailleurs de première ligne, ce qui est conforme au principe de bienfaisance.
3. Justice
Traiter les personnes et les groupes avec le même souci et le même respect implique de fixer et d'appliquer les critères de priorité de manière équitable, de tenir compte des besoins des personnes risquant le plus d'être exposées ou de développer une forme grave de la maladie, et de peser les risques d'aggravation des inégalités, de la stigmatisation et de la discrimination. Le CCNI a examiné les considérations particulières relatives à la vulnérabilité des personnes les plus à risque à partir de la Matrice d'équité (Annexe D), d'un examen rapide des facteurs de risque de COVID-19 grave,Note de bas de page 1 ainsi que d'un examen de l'épidémiologie de la maladie au Canada.Note de bas de page 5
Le CCNI a également pris en compte des éléments concernant d'autres facteurs, tels que la marginalisation systémique de groupes développant des formes plus graves de la maladie et ayant moins accès aux soins de santé, ainsi que le potentiel démontré de réduction de l'exposition des travailleurs de la santé grâce à une meilleure formation et un meilleur accès aux équipements de protection individuelle (ÉPI) et aux autres mesures de prévention et de contrôle des infections (PCI).Note de bas de page 9Note de bas de page 10 Face aux incertitudes concernant la maladie et des vaccins possibles et aux difficultés qui en résultent pour la planification des programmes en vue, à terme, d'un vaccin contre la COVID-19, et en consultation avec les autorités compétentes et les experts de l'approvisionnement en vaccins, le CCNI a tenu compte du principe de justice distributive en appliquant la Matrice de faisabilité (Annexe E). L'évaluation systématique de tous ces facteurs a permis d'éclairer les recommandations du CCNI pour une attribution juste et équitable d'un stock limité de vaccins contre la COVID-19.
4. Confiance
La fiabilité et l'intégrité des orientations doivent être maintenues pour que la confiance dans ce programme et dans d'autres programmes d'immunisation soit assurée. L'accélération des examens réglementaires des vaccins contre la COVID-19 et l'évolution des données sur la maladie pourraient avoir un impact sur la confiance du public dans ce programme d'immunisation et sur sa perception des risques associés à de tels vaccins. Dans cet examen accéléré, le CCNI a suivi sa méthodologie, ses procédures d'opération normalisées et ses directives en matière de conflits d'intérêts établiesNote de bas de page 7 afin de garantir une analyse solide des données probantes et de conserver la confiance des parties intéressées. Les présentes orientations se fondent sur les meilleures données à jour disponibles pour tous les groupes vulnérables à la COVID-19, dans un souci de transparence quant aux éléments connus et aux inconnues, ainsi qu'à la certitude des données probantes. Le CCNI surveillera les données et, si nécessaire, révisera ces orientations. Afin de préserver la confiance chez les parties intéressées, il a respecté les aspects éthiques quant aux procédures (imputabilité, inclusivité, responsabilité, réactivité et transparence) au moyen des outils et méthodes résumés à l'Annexe C.
Le CCNI est conscient du risque qu'un conflit d'intérêts soit perçu, ce qui entraînerait une perte de confiance, lorsque des groupes experts de professionnels de la santé (PS) recommandent des stratégies d'immunisation ciblant en priorité les travailleurs et le personnel de santé. Le CCNI reconnaît également que la confiance peut être érodée si les PS ne sont pas inclus dans un groupe prioritaire à immuniser en premier par un nouveau vaccin. Afin de maintenir la confiance, la fiabilité, l'intégrité et une relation mutuellement équitable avec les personnes et les communautés, lors de l'élaboration de ces orientations, le CCNI a appliqué les filtres intégrés d'éthique susmentionnés (Annexes B et C), formulé des recommandations basées sur les données résumées de manière transparente dans le présent document et tenu compte d'un large éventail d'opinions des parties intéressées (y compris les défenseurs des patients et des communautés) au moyen d'une enquête auprès des experts concernés2, ainsi que des opinions du grand public par des recherches sur l'opinion publique.Note de bas de page 11
Considérations relatives à l'équité
Le CCNI a examiné l'épidémiologie de la COVID-19 au CanadaNote de bas de page 5 et les résultats de l'examen rapide des facteurs de risque de COVID-19 graveNote de bas de page 1 (résumés dans la section IV.2.1) afin de déterminer les inégalités particulières associées à la maladie, leurs raisons possibles et les interventions suggérées pour réduire les inégalités et améliorer l'accès au vaccin lorsqu'il sera disponible. Les résultats de cette analyse sont résumés dans la Matrice d'équité (Annexe D).
Facteurs contribuant aux formes graves de la COVID-19 : résultats d'un examen rapide des facteurs de risque
Un examen rapide a été mené par l'ARCHE pour étudier le degré de corrélation entre des facteurs pouvant contribuer aux inégalités en matière de santé (résumés en anglais par l'acronyme « P2ROGRESS And Other Factors » dans la Matrice d'équité du CCNI, Annexe D) et les formes graves de la COVID-19. Le groupe de travail VMIHR a décidé des résultats primaires, des milieux et des populations d'intérêt, et le protocole a été enregistré dans PROSPERO (CRD42020198001). Tous les détails de la méthodologie et des conclusions de l'examen rapide sont disponibles dans la prépublication.Note de bas de page 1
Des recherches de la littérature ont été effectuées le 15 juin 2020 dans les bases de données bibliographiques suivantes : Medline, Epistimonikos COVID-19 sur la LOVE Platform, et COVID-19 Evidence Alerts de McMaster. Les critères d'inclusion suivants ont été utilisés : études provenant des pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), publiées (par opposition aux prépublications) et utilisant une analyse multivariée pour rendre compte de la contribution indépendante de chaque facteur de risque tout en prenant en considération des facteurs de confusion tels que l'âge, le sexe, la race ou l'origine ethnique, le statut socioéconomique (SSE) et les comorbidités.
Les populations comprenaient un échantillon de la population générale ou de la communauté, des cas confirmés de COVID-19 et des personnes hospitalisées atteintes de COVID-19 (les études étaient exclues si tous les patients se trouvaient en unité de soins intensifs [USI] ou participaient à une étude sur un traitement). Les résultats d'intérêt comprenaient l'hospitalisation et la durée du séjour, les formes graves de la maladie (telles que définies par les auteurs de l'étude) et la mortalité. Le risque de biais ou la qualité de chaque étude ont été évalués, en tenant compte de l'ampleur de l'ajustement, de la durée du suivi ou de l'étendue de la censure pour la durée du séjour et la mortalité, et des exclusions inappropriées ou importantes de l'étude ou de l'analyse.
Aucune méta-analyse n'a été effectuée. Pour chaque facteur de risque et résultat, les conclusions ont été évaluées dans les différentes études en fonction du degré estimé de corrélation (c'est-à-dire peu important/faible [p. ex., rapport des cotes (RC) < 1,7], modéré [RC ≥ 1,7 à 1,99], important/élevé [RC ≥ 2,0], très important/très élevé [RC ≥ 5,0]) et de la confiance de l'équipe ayant réalisé l'examen dans le degré de corrélation compte tenu du nombre et de la taille des études, ainsi que de la cohérence entre les études et du risque de biais. La confiance variable dans les corrélations est désignée par les termes « incertain » (aucune/très faible), « possible » (faible) et « probable » (modérée).
Au total, 34 études publiées ont été incluses, même si trois du R.-U. avaient des populations qui se chevauchaient et qu'une autre étude britannique présentait probablement un chevauchement aussi, mais à un degré inconnu. Des études ont été menées aux É.-U. (n = 17), en Italie (n = 9), au R.-U. (n = 7 avec 5 populations) et dans plusieurs pays à la fois (n = 1). La taille des échantillons variait de 44 à 418 794 (médiane de 596) et l'âge moyen dans la plupart des études était de 54 à 71 ans. La majorité des études (n = 19; 56 %) ont été classées comme présentant un faible risque de biais.
Aucune des corrélations ne présentait un degré élevé de certitude des données. Il y avait un degré faible ou modéré de certitude des données pour les corrélations élevées/importantes (RC ou rapport de risques [RR]) avec un risque accru d'hospitalisation chez les cas confirmés de COVID-19 pour les facteurs de risque suivants : obésité de classe III (indice de masse corporelle [IMC] ≥ 40 kg/mNote de bas de page 2), insuffisance cardiaque, diabète, néphropathie chronique, démence, âge (en particulier pour les personnes de plus de 70 ans p/r aux personnes de 45 ans ou moins), sexe masculin, race/origine ethnique noire (p/r aux personnes de race blanche non hispaniques), sans-abrisme et faibles revenus (< 25e p/r au > 50e centile).
Les données indiquant qu'un âge supérieur à 70 ans peut être associé à des augmentations importantes du taux de formes graves de la maladie ont été considérées comme modérément certaines. Le Tableau 1 expose les facteurs de risque présentant des degrés de corrélation élevés/importants et très élevés/très importants avec l'hospitalisation et la mortalité.
Facteur de risque | Résultat d'intérêt | Degré de risqueNote de bas de page 1 (confiance dans la corrélation)Note de bas de page 2 |
---|---|---|
Âge | ||
> 80 ans p/r à ≤ 45 ans | Hospitalisation | +++ (faible) |
Mortalité | +++ (faible) | |
> 70 ans p/r à ≤ 45 ans | Hospitalisation | +++ (modérée) |
Mortalité | +++ (modérée) | |
> 60 ans p/r à ≤ 45 ans | Hospitalisation | ++/+++ (modérée/faible) |
Mortalité | ++/+++ (modérée/faible) | |
50 à 64 ans p/r à ≤ 45 ans | Hospitalisation | ++ (modérée) |
Mortalité | ++ (modérée) | |
45 à 54 ans p/r à ≤ 45 ans | Hospitalisation | ++ (modérée) |
Mortalité | ++ (faible) | |
Affections préexistantes | ||
Obésité (IMC ≥ 40) | Hospitalisation | ++ (faible) |
Insuffisance cardiaque | Hospitalisation | ++ (faible) |
Diabète | Hospitalisation | ++ (faible) |
Maladie du foie | Mortalité | ++ (faible) |
Néphropathie chronique | Hospitalisation | ++ (faible) |
Maladie d'Alzheimer ou démence | Hospitalisation | ++ (faible) |
Sexe | ||
Hommes p/r aux femmes | Hospitalisation | ++ (modérée) |
Race/origine ethnique | ||
Noire p/r à blanche non-hispanique | Hospitalisation | ++ (faible) |
Asiatique (bangladaise) p/r à blanche britannique | Mortalité | ++ (faible) |
Lieu de résidence | ||
Sans-abri p/r aux personnes ayant un domicile | Hospitalisation | ++ (faible) |
Statut socioéconomique | ||
Revenu ≤ 25e p/r au > 50e ou 75e centile | Hospitalisation | ++ (faible) |
Notes de bas de page - tableau 1
|
En ce qui concerne la mortalité, des corrélations importantes avec un risque accru peuvent exister pour les maladies du foie, l'origine ethnique bangladaise (p/r aux Blancs britanniques) et l'âge, en particulier pour les personnes de plus de 70 ans (p/r à celles de moins de 45 ans). Les données étaient quelque peu incohérentes pour le sexe, la plupart des études montrant avec une certitude modérée que le sexe n'avait pas d'effet important. Une étude comparant directement des sous-groupes de personnes âgées a montré que, par rapport aux personnes de 65 à 69 ans, il n'y a pas forcément d'augmentation importante du risque de mortalité chez les adultes hospitalisés de 70 à 79 ans, mais que le risque peut être multiplié par deux environ pour les personnes de 80 ans et plus. Dans les études observant l'âge sur une échelle ou par petites augmentations de tranche d'âge, on a systématiquement constaté que les risques d'hospitalisation et de mortalité augmentaient avec l'âge (p. ex., environ 2 à 6 % et 5 à 10 % d'augmentation relative du risque par an).
Une corrélation modérée avec un faible degré de confiance peut exister pour un risque accru d'hospitalisation en cas d'obésité (IMC ≥ 30 ou 40 kg/mNote de bas de page 2), de maladie grave en cas d'insuffisance cardiaque, de mortalité en cas d'hématopathie maligne et d'hospitalisation en cas de privation sociale (quintile inférieur p/r au quintile supérieur).
Les données indiquaient avec une certitude modérée qu'il n'y avait pas d'augmentation importante du risque d'hospitalisation associée aux affections respiratoires chroniques, aux maladies cardiovasculaires (c.-à-d. coronaropathie, hypertension, hyperlipidémie) à l'exception de l'insuffisance cardiaque, à un cancer non précisé, à la race ou à l'origine ethnique asiatique autre que bangladaise (p/r aux Blancs non hispaniques) et au tabagisme actuel ou passé. En outre, les données indiquaient avec une certitude modérée qu'il n'y avait pas d'augmentation importante des formes graves de la maladie (selon la définition établie pour chaque étude) associées aux affections respiratoires chroniques, à la néphropathie chronique, à un cancer non précisé et à la race ou à l'origine ethnique noire (p/r aux Blancs non hispaniques), et qu'il n'y avait pas d'augmentation importante du risque de mortalité associée à l'obésité (IMC ≥ 30 kg/m2), aux affections respiratoires chroniques, au diabète, à la néphropathie chronique, à un cancer non précisé, au sexe masculin, à la race ou à l'origine ethnique noire ou asiatique (p/r aux Blancs non hispaniques) et à la privation sociale (quintile inférieur p/r au quintile supérieur).
Dans l'examen rapide, les données concernant les patients immunodéprimés (en particulier ceux atteints de maladies rhumatismales ou du VIH) se limitaient à de petites études, et aucune conclusion n'a pu être tirée quant au degré et à la certitude des corrélations. En outre, aucune étude sur la grossesse ne remplissait les exigences relatives à la date de publication et aux critères d'inclusion.
Pour ce qui est de généraliser les résultats d'autres pays au Canada, la prudence est de rigueur car les groupes à haut risque peuvent varier entre les populations. En outre, en raison de différences de méthodologie, la liste des facteurs de risque importants recensés dans cet examen rapide peut être différente par rapport à d'autres sources. Le CCNI s'appuiera sur des synthèses de données actualisées pour ses décisions futures.
Considérations relatives à la faisabilité
Le CCNI reconnaît que la mise en œuvre d'un programme d'immunisation contre la COVID-19 pose un certain nombre de problèmes, en partie en raison des incertitudes relatives aux caractéristiques du vaccin (p. ex., indications, évènements indésirables [ÉI]) et à l'approvisionnement, ainsi que de la nature nouvelle de la maladie et du ou des vaccins. Le vaccin et le programme d'immunisation suscitent de nombreuses questions en ce qui concerne les ressources (p. ex., vaccin et fournitures d'immunisation, y compris le stockage et la diffusion de nouvelles technologies de vaccination dans différents lieux d'administration des vaccins, ressources humaines pour l'administration du vaccin, la communication, la formation, la saisie des données, le dépistage de la COVID-19, la planification opérationnelle, etc.) ainsi que l'intégration avec les programmes existants (p. ex., registres, surveillance, déclaration des ÉI après la vaccination). Il sera donc essentiel de surveiller étroitement et rapidement l'innocuité, l'efficacité et la couverture des vaccins dans des principales populations potentiellement différentes.
Pour aider à la planification d'un éventuel programme d'immunisation contre la COVID-19, les provinces/territoires peuvent consulter la Matrice de faisabilité (Annexe E), qui résume les éventuels problèmes liés à la mise en œuvre d'un tel programme d'immunisation. Ces problèmes s'appliquent à l'immunisation de n'importe quelle population. Les provinces/territoires peuvent également se référer aux Lignes directrices provisoires sur la continuité des programmes d'immunisation pendant la pandémie de COVID-19Note de bas de page 12 afin de perturber le moins possible les programmes d'immunisation existants.
La faisabilité de l'immunisation de différentes populations variera en fonction de la taille de la population à immuniser, des caractéristiques du vaccin dans la population et de l'approvisionnement en vaccins, entre autres facteurs à prendre en considération. Il pourra s'avérer nécessaire de définir des sous-priorités ou d'établir un séquençage au sein des principales populations à immuniser, dès le début ou progressivement.
Dans certaines communautés autochtones, où plusieurs générations cohabitent dans des logements surpeuplés, il est difficile de séparer les groupes à risque, et la précarité de la chaîne d'approvisionnement, des infrastructures et des systèmes de santé les rendent vulnérables à de graves perturbations. Dans ces cas, il pourra être utile de mettre en œuvre plusieurs stratégies simultanément et d'immuniser complètement des communautés entières lorsque des quantités relativement faibles de vaccins sont nécessaires pour atteindre l'objectif de réponse à la pandémie.
Considérations relatives à l'acceptabilité
Conformément au principe éthique du respect des personnes et des communautés, il a été tenu compte des valeurs et préférences de diverses parties intéressées, y compris les experts, les défenseurs des patients et des communautés et le grand public. Les facteurs qui influent sur l'acceptabilité d'un vaccin contre la COVID-19 sont résumés à l'aide de la Matrice d'acceptabilité (Annexe E).
Résultats d'une enquête auprès d'experts concernés sur les stratégies d'immunisation contre la COVID-19
Une enquête dirigée par l'ASPC a été menée pour établir le point de vue préliminaire des experts concernés sur l'importance relative des stratégies d'immunisation pour différents scénarios de pandémie de COVID-19, au moment où le vaccin contre la maladie deviendra disponible. Ces scénarios sont représentés le long d'une courbe de pandémie hypothétique dans la Figure 2. Dans l'enquête, le scénario 4 a été redivisé en deux sous-scénarios, selon que le vaccin ou l'infection antérieure procure ou non une protection à long terme contre la COVID-19. La méthodologie et les résultats complets de l'enquête sont disponibles dans la prépublication.Note de bas de page 2
L'enquête comportait cinq questions, pour lesquelles les personnes interrogées devaient classer par ordre d'importance - la note « 1 » indiquant la plus importante - quatre stratégies d'immunisation contre la pandémie (proposées par le personnel de l'ASPC avec la contribution du groupe de travail VMIHR), plus une stratégie facultative spécifiée par la personne interrogée pour chaque scénario. Pour les besoins de l'enquête, il a été demandé aux personnes interrogées de supposer que le vaccin contre la COVID-19 était disponible en quantité limitée pour chaque scénario et qu'il était sans danger et efficace pour toutes les populations.
Les experts concernés ont été sélectionnés lors de consultations au sein de l'ASPC et avec le groupe de travail VMIHR. Ils comprenaient des membres de groupes d'experts cliniques et de santé publique travaillant avec l'ASPC, des membres de comités provinciaux/territoriaux et des représentants de groupes autochtones nationaux, des représentants d'associations de défense des patients et des communautés et des experts du réseau CanCOVID, des dirigeants d'associations canadiennes de PS et des représentants d'autres ministères du gouvernement fédéral. Une invitation à répondre à l'enquête, fournie sous forme de document Word en anglais et en français, leur a été envoyée par courrier électronique dans un format qui facilitait l'examen en commun et la discussion au sein de leurs organismes respectifs. Les membres de groupes d'experts (p. ex., le CCNI) ont chacun fourni des réponses d'experts individuelles, tandis que les représentants d'organismes ou de provinces/territoires ont chacun fourni une réponse unique au nom de leur instance respective.
L'enquête a été menée entre le 22 juillet et le 14 août 2020. Ses résultats ont été analysés à l'aide de statistiques descriptives sur l'ensemble des réponses reçues, afin de cerner les tendances générales, et par groupe de parties intéressées, pour évaluer les différences de priorisation entre les groupes de parties intéressées. Les tendances des classements pour chaque scénario ont été évaluées au moyen d'une analyse descriptive de deux façons : en prenant le classement moyen (moyenne, médiane et mode) et en comparant le pourcentage de chaque classement contribuant au total des stratégies d'immunisation contre la pandémie de COVID-19 pour différents scénarios au moment où le vaccin contre la COVID-19 deviendra disponible.
Sur les 156 parties intéressées contactées, 74 ont répondu à l'enquête, soit un taux de participation de 47,4 %. Au total, 22 répondants (29,7 %) étaient membres de groupes d'experts cliniques ou de santé publique travaillant avec l'ASPC, 19 (25,7 %) étaient des représentants d'associations de défense des patients ou des communautés ou des experts du réseau CanCOVID, 16 (21,6 %) étaient des dirigeants d'associations canadiennes de PS, 9 (12,2 %) étaient des membres de comités provinciaux/territoriaux ou de groupes autochtones nationaux, et 8 (10,8 %) étaient des représentants de ministères du gouvernement fédéral.
Pour tous les scénarios, les deux méthodes d'analyse descriptive ont montré que, de manière générale, les parties intéressées classaient les stratégies dans l'ordre suivant, de la plus importante à la moins importante :
- Protéger les personnes risquant le plus de développer une forme grave de la COVID-19 ou d'en mourir;
- Protéger la capacité en soins de santé;
- Réduire au minimum la transmission de la COVID-19;
- Protéger les infrastructures essentielles.
Dans l'analyse de sous-groupes par groupe de parties intéressées, les tendances étaient moins claires en raison de la taille réduite des échantillons, mais la stratégie visant à protéger les personnes risquant le plus de développer une forme grave de la COVID-19 ou d'en mourir est restée la plus importante dans tous les groupes et scénarios.
Résultats d'enquêtes menées auprès du grand public canadien sur la vaccination contre la COVID-19
L'étude canadienne Surveillance instantanée COVID-19 (SICO Canada) est une étude longitudinale menée par Impact Canada en collaboration avec l'équipe de recherche sur l'opinion publique du Bureau du Conseil privé. Elle a débuté en avril 2020 et s'est poursuivie jusqu'en septembre 2020 en huit vagues.Note de bas de page 11 Cette enquête en ligne s'appuie sur un outil mis au point par l'OMS pour surveiller les connaissances, les perceptions des risques et les comportements liés à la COVID-19. Elle est adaptée d'une vague à l'autre en consultation avec un comité consultatif universitaire externe, et elle recueille des données auprès d'un échantillon représentatif d'environ 2 000 Canadiens. Le CCNI a pris en compte les résultats les plus récents de cette enquête (jusqu'à la septième vague, menée entre le 13 et le 17 août 2020)Note de bas de page 13Note de bas de page 14 pour remplir la Matrice d'acceptabilité (Annexe F) afin d'éclairer ses orientations.
Le CCNI reconnaît que les données d'enquête sur l'intention de se faire vacciner peuvent fluctuer, en particulier dans le contexte de l'incertitude concernant les éventuels vaccins contre la COVID-19. Le CCNI continuera à surveiller les données de la dernière vague de l'étude SICO, ainsi qu'une autre étude évaluant l'acceptabilité des vaccins contre la COVID-19 et d'autres vaccins chez les Canadiens, prévue au cours des prochains mois.
Quelles stratégies d'immunisation les Canadiens privilégient-ils si l'approvisionnement en vaccins contre la COVID-19 est limité?
Dans la septième vague de l'enquête SICO Canada, il a été demandé aux personnes interrogées de classer par ordre de priorité les mêmes stratégies d'immunisation que celles que les experts concernés ont été invités à classer par ordre d'importance, dans le contexte d'un approvisionnement initial limité en vaccins contre la COVID-19 (voir la section IV.4.1). Une majorité des répondants ont déclaré qu'il faudrait en priorité protéger les personnes les plus vulnérables (51 %), puis protéger la capacité en soins de santé (28 %), réduire la propagation de la maladie (15 %) et protéger les infrastructures essentielles (5 %)Note de bas de page 14. Les opinions de ces répondants du grand public concordent avec celles des experts interrogés.
À quelles populations les Canadiens donnent-ils la priorité pour recevoir le vaccin contre la COVID-19 si l'approvisionnement est limité?
Les trois quarts des personnes ayant répondu à l'étude SICO Canada (76 % lors de la sixième vague et 78 % lors de la septième vague) sont d'accord pour dire que des groupes particuliers devraient être les premiers à recevoir un vaccin sans danger et efficace contre la COVID-19 si le stock initial est limité.Note de bas de page 13Note de bas de page 14 En réponse à une question ouverte de la sixième vague demandant quel groupe devrait recevoir le vaccin de façon prioritaire, les populations les plus souvent mentionnées étaient les personnes souffrant de problèmes médicaux sous-jacents (57 %), les personnes âgées (53 %), les travailleurs de la santé (22 %) et les travailleurs de première ligne/essentielsNote de bas de page a (18 %). Même s'ils les ont moins souvent mentionnés, les répondants ont également cité les enfants (9 %), les résidents des ÉSLD ou des maisons de soins infirmiers (3 %) et les personnes hospitalisées/malades (2 %) comme autres populations devant recevoir le vaccin en premier en cas de stock insuffisant.Note de bas de page 13 Dans la septième vague de l'enquête, en réponse à la question demandant de classer une liste prédéterminée de groupes prioritaires pour être vaccinés contre la COVID-19 avant les autres, le groupe le plus souvent mentionné était celui des travailleurs de la santé (40 %), suivi des personnes atteintes de pathologies à haut risque (19 %), des travailleurs de première ligne (16 %), des personnes âgées (12 %), des résidents des ÉSLD et des maisons de soins infirmiers (10 %) et des enfants (2 %).Note de bas de page 14
La majorité (87 %) des personnes ayant répondu à un sondage en ligne de l'Institut Angus Reid sur la COVID-19 réalisé en juillet 2020 auprès d'un échantillon représentatif de 1 519 adultes canadiens ont convenu qu' « il est essentiel que les personnes souffrant de maladies chroniques, comme l'asthme ou le diabète, soient vaccinées ».Note de bas de page 15
Existe-t-il un niveau élevé d'acceptabilité pour un vaccin contre la COVID-19?
En août 2020, près des deux tiers des personnes ayant répondu à l'étude SICO Canada (61 %) étaient prêtes à recevoir un vaccin contre la COVID-19 recommandé et efficace.Note de bas de page 14 Ce pourcentage était en baisse par rapport aux 71 % enregistrés en avril. Bien que la volonté de se faire immuniser par un tel vaccin ait diminué dans toutes les tranches d'âge étudiées, les Canadiens plus âgés (55 ans et plus) interrogés sont nettement plus disposés à se faire vacciner que les plus jeunes (72 % chez les > 54 ans p/r à 57 % chez les 35-54 ans et à 51 % chez les 18-34 ans; p < 0,05). Les personnes interrogées de 35 ans et plus atteintes d'une « maladie grave et de longue durée » sont un peu plus disposées à recevoir un vaccin recommandé et efficace que celles qui ne souffrent d'aucune maladie (68 % p/r à 62 %). Cet écart n'a pas été observé chez les jeunes de 18 à 34 ans atteints d'une « maladie grave et de longue durée » par rapport à ceux qui ne souffrent d'aucune maladie (43 % p/r à 57 %). Les personnes appartenant à une minorité non visible sont plus disposées que celles appartenant à une minorité visible ou les Autochtones à recevoir un vaccin recommandé et efficace (63 % p/r à 53 % et 43 %, respectivement; p < 0,05). Environ la moitié des travailleurs exerçant des professions de première ligne, comme les employés d'épiceries et de stations-service (51 % p/r à 63 % pour ceux ne travaillant pas en première ligne; p < 0,05) et les PS (55 % p/r à 62 % pour ceux ne travaillant pas dans le secteur de la santé; p > 0,05), seraient prêts à recevoir un vaccin recommandé et efficace. La volonté de recevoir un tel vaccin ne semble pas être influencée de manière significative par le SSE ou par le sexe.Note de bas de page 14
Les résultats de l'étude de SICO Canada sont comparables à ceux d'autres enquêtes réalisées au Canada. La Série d'enquêtes sur les perspectives canadiennes 3 (SEPC3) de juin 2020 (l'échantillon de l'enquête est représentatif de la population canadienne vivant dans les dix provinces) a révélé qu'environ trois quarts des Canadiens étaient très susceptibles (57,5 %) ou assez susceptibles (19,0 %) de se faire vacciner contre la COVID-19 lorsqu'un vaccin sera disponible.Note de bas de page 16 Les plus grands écarts quant à l'intention de se faire vacciner ont été observés entre les groupes d'âge et les niveaux de scolarité. Beaucoup plus de Canadiens de 65 ans et plus que ceux de 15 à 64 ans ont indiqué être très susceptibles de se faire vacciner contre la COVID-19 (70 % p/r à 52-58 %; p < 0,05). Les personnes interrogées ayant un diplôme universitaire supérieur au baccalauréat étaient nettement plus susceptibles de déclarer qu'elles se feraient très probablement vacciner (73 % p/r à 53 % des personnes ayant un certificat d'une école de métiers ou un diplôme universitaire inférieur au baccalauréat; p < 0,05). L'enquête en ligne réalisée par l'Institut Angus Reid en juillet 2020 a révélé que 46 % des personnes interrogées se feraient immuniser dès qu'un vaccin serait disponible, mais que 32 % attendraient un certain temps avant de procéder.Note de bas de page 15
Quels facteurs influent sur l'acceptabilité de la vaccination contre la COVID-19?
Dans la septième vague de l'étude SICO Canada, les raisons les plus fréquemment citées pour expliquer le refus de se faire vacciner contre la COVID-19 sont l'insuffisance de la recherche ou des essais sur le vaccin (32 %), les inquiétudes concernant l'innocuité ou l'efficacité du vaccin (26 %) et le manque de confiance dans un nouveau vaccin (13 %).Note de bas de page 14 Les deux principales raisons invoquées par les personnes interrogées dans l'enquête SEPC3 qui hésitaient à se faire ainsi vacciner étaient également liées à des inquiétudes concernant l'innocuité (54 % ont évoqué un manque de confiance dans l'innocuité du vaccin et 52 % s'inquiétaient de ses risques et effets secondaires; les personnes interrogées pouvaient cocher plusieurs réponses).Note de bas de page 16 De même, dans l'enquête de l'Institut Angus Reid, la majorité des personnes ayant répondu qu'elles attendraient avant de se faire vacciner contre la COVID-19 ont indiqué qu'elles s'inquiétaient des effets secondaires (76 %), et 61 % de l'ensemble des personnes interrogées partageaient les mêmes inquiétudes quant à l'innocuité du vaccin.Note de bas de page 15
Les résultats de l'enquête de l'Institut Angus Reid révèlent que les principaux facteurs pour ceux qui sont prêts à se faire vacciner sont la confiance dans les médecins (84 % sont d'accord pour dire que « nous devrions écouter les médecins qui recommandent des vaccins ») et le désir de protéger leur famille (82 % sont d'accord pour dire qu'ils « se feraient vacciner pour protéger leur famille »).Note de bas de page 15 Seulement 23 % des personnes interrogées craignaient d'être infectées par le coronavirus en se faisant vacciner et seulement 23 % pensaient qu'un vaccin contre le coronavirus ne serait pas efficace. Seule une petite minorité (9 %) a indiqué qu'elle n'aurait pas le temps de se faire vacciner contre la COVID-19.
D'après ce sondage, la majorité des Canadiens sont favorables à la vaccination obligatoire pour les travailleurs de la santé (76 %), les ÉSLD (76 %), les écoles (63 %) et les lieux de travail tels que les bureaux et les restaurants (52 %).Note de bas de page 15
Quels facteurs influent sur l'acceptabilité de la vaccination en général?
Les recherches menées pour valider la Matrice d'acceptabilité du CCNI avant la pandémie de COVID-19 ont mis en évidence plusieurs facteurs qui influent sur l'acceptabilité de la vaccination en général.Note de bas de page 3 Conformément à ce qui a été constaté dans les récentes enquêtes sur un éventuel vaccin contre la COVID-19, les inquiétudes concernant l'innocuité du vaccin sont la principale raison de la réticence des Canadiens à se faire vacciner.Note de bas de page 17 Toutefois, c'est l'efficacité du vaccin qui a la plus grande influence sur le choix du vaccin entre deux options proposées.Note de bas de page 18 De même, dans les groupes à haut risque, l'innocuité et l'efficacité perçues d'un vaccin sont liées à une meilleure acceptabilité du vaccin 17. Le risque de maladie perçu et le désir de se protéger et de protéger les autres sont également associés à une meilleure acceptabilité du vaccin, tout comme le faible coût du vaccin, le peu de temps nécessaire pour se faire vacciner et l'accès au vaccin ou à un fournisseur de vaccins.Note de bas de page 17Note de bas de page 18
En général, le fait de recevoir une recommandation d'un PS ou simplement d'être en contact avec lui est lié à une meilleure acceptabilité du vaccin.Note de bas de page 17 Toutefois, lorsqu'ils ne connaissent pas bien un vaccin, les PS sont plus réticents à le recommander.Note de bas de page 17Note de bas de page 18 En revanche, ils sont plus prompts à recommander eux-mêmes un vaccin par suite d'une recommandation d'un comité d'experts.Note de bas de page 18
Recommandations
Les recommandations suivantes ont pour but d'aider à planifier l'attribution efficace, effective et équitable d'un vaccin contre la COVID-19, à terme, lorsqu'un approvisionnement limité en vaccins au début nécessitera de recommander l'immunisation en priorité de certains groupes avant les autres. Ces recommandations visent à atteindre l'objectif du Canada en matière de réponse à la pandémie : « Réduire au minimum le risque de maladie grave et de décès en général tout en atténuant les perturbations sociales pouvant être subies par la population par suite de la pandémie de COVID-19 ». En raison des restrictions prévues quant à l'approvisionnement, les présentes recommandations du CCNI s'appliquent uniquement aux programmes d'immunisation provinciaux/territoriaux financés par des fonds publics, et non aux personnes souhaitant prévenir la COVID-19 à l'aide de vaccins non inclus dans ces programmes.
Les recommandations s'appuient sur les données disponibles au moment des délibérations du CCNI, résumées dans le présent document, notamment les résultats d'un examen rapide des facteurs de risque de COVID-19 grave,Note de bas de page 1 une enquête auprès des experts concernés sur l'importance relative des stratégies d'immunisation contre la pandémie Note de bas de page 2 et l'évaluation systématique des facteurs d'ÉÉFA à prendre en considération à l'aide du cadre ÉÉFA révisé par les pairs.Note de bas de page 3
Au moment de ses délibérations, le CCNI a examiné les orientations internationales disponibles sur les groupes prioritaires pour la vaccination contre la COVID-19. Les principales populations à immuniser en priorité définies par le CCNI sont les mêmes que celles reconnues par d'autres groupes consultatifs techniques nationaux sur la vaccinationNote de bas de page 19Note de bas de page 20 et par des groupes universitairesNote de bas de page 21Note de bas de page 22 dans leurs cadres de priorisation des vaccins.
Le CCNI continuera à surveiller de près les données probantes relatives à la COVID-19 et au(x) vaccin(s) apparentés et mettra à jour ses recommandations au besoin.
Recommandations relatives à la prise de décision au niveau des programmes de santé publique
Étant donné qu'il sera probablement difficile au début d'avoir un stock suffisant pour vacciner l'ensemble des populations à risque, le CCNI recommande que les principales populations chez lesquelles le vaccin est jugé efficace et sans danger d'après les données accessibles au moment de sa mise à disposition soient prioritaires pour l'immunisation contre la COVID-19. Ces groupes ne sont pas mutuellement exclusifs et peuvent se chevaucher. Il n'est pas possible d'établir une approche séquentielle tant qu'on ne connaît pas les caractéristiques du vaccin, les résultats des essais cliniques et le nombre de doses disponibles. Les principales populations peuvent changer au fur et à mesure de l'évolution de la base de données sur la COVID-19 et des caractéristiques du vaccin, ainsi que des données sur le stock de vaccins disponibles.
Le séquençage des principales populations et l'établissement de sous-priorités au sein de ces populations s'appuient et continueront de s'appuyer sur :
- une analyse risques/avantages au niveau de la population, prenant en considération le risque d'exposition, le risque de transmission à d'autres personnes, le risque de maladie grave et de décès, ainsi que l'innocuité et l'efficacité du ou des vaccins dans les principales populations;
- les caractéristiques des vaccins et les résultats des essais cliniques;
- le stock de vaccins (nombre de types de vaccins disponibles, nombre de doses disponibles et délai de disponibilité, nombre de doses nécessaires);
- les conditions épidémiologiques de COVID-19 lorsque le ou les vaccins seront disponibles.
Les principales populations à immuniser sont les suivantes :
Personnes risquant fortement de développer une forme grave de la COVID-19 ou d'en mourir
- Âge avancé
- Autres affections à haut risque (à définir à mesure qu'évoluera la base de données probantes)
Résumé des données actuelles et justification :
- Il existe des corrélations indépendantes importantes entre les formes graves de la COVID-19 et l'âge ainsi que certaines pathologies à haut risque.Note de bas de page 1 Les données indiquent avec une certitude modérée qu'il y a une corrélation très élevée/très importante de l'hospitalisation et de la mortalité avec l'âge, en particulier chez les personnes de plus de 70 ans (p/r à celles de < 45 ans), et avec une faible certitude qu'il y a une corrélation élevée/importante de l'hospitalisation ou de la mortalité avec certaines affections à haut risque (voir le Tableau 1).
- Les données actuelles de surveillance au Canada ont montré que les taux d'hospitalisation, d'admission en USI et de mortalité dues à la COVID-19 augmentent avec l'âge et que les personnes atteintes de certaines pathologies sous-jacentes risquent beaucoup plus de développer une forme plus grave de la COVID-19.Note de bas de page 5
- Les groupes d'experts et les défenseurs des patients ou des communautés,Note de bas de page 2 ainsi que le grand public canadien,Note de bas de page 14 classent au premier rang, en importance relative, une stratégie d'immunisation visant à protéger les personnes qui risquent le plus de développer une forme grave de la maladie ou d'en mourir, dans le contexte d'un stock limité de vaccins.
- Les Canadiens donnent la priorité aux personnes souffrant de maladies sous-jacentes (57 %) et aux personnes âgées (53 %) pour qu'elles soient immunisées en premier si l'approvisionnement en vaccins contre la COVID-19 est limité.Note de bas de page 13
- Les Canadiens plus âgés sont nettement plus disposés que les plus jeunes à recevoir un vaccin contre la COVID-19 efficace et recommandé,Note de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 16 et les personnes de 35 ans et plus atteintes d'une « maladie grave et de longue durée » sont un peu plus disposées à recevoir un tel vaccin.Note de bas de page 13Note de bas de page 14
Personnes les plus susceptibles de transmettre la COVID-19 aux personnes risquant fortement de développer une forme grave de la maladie ou d'en mourir, et travailleurs essentiels au maintien de la réponse à la COVID-19
- Travailleurs de la santé et des soins à la personne et soignants travaillant dans des ÉSLD ou dans d'autres établissements collectifs de soins aux personnes âgées
- Autres travailleurs jouant un rôle essentiel dans la gestion de la réponse à la COVID-19 ou dispensant des soins en première ligne aux patients atteints
- Membres du même foyer que les personnes risquant fortement de développer une forme grave de la COVID-19 ou d'en mourir
Résumé des données actuelles et justification :
- Au Canada, les ÉSLD ont enregistré un grand nombre de flambées associées à un nombre élevé de décès.Note de bas de page 5
- La vaccination des travailleurs de la santé, des fournisseurs de soins à la personne et des autres travailleurs prodiguant des soins de première ligne les protège directement contre l'infection par la COVID-19 et pourrait indirectement protéger leurs patients et la capacité en soins de santé.
- Bien que les travailleurs de la santé de première ligne et les autres travailleurs exerçant une fonction de soins de santé (p. ex., premiers intervenants médicaux) soient plus exposés à la COVID-19, avec une transmission potentielle aux personnes à haut risque, ils peuvent avoir davantage accès à des ÉPI et à d'autres mesures de prévention et de contrôle des infections et être mieux formés à leur utilisation, ce qui pourrait réduire considérablement le risque d'exposition par rapport à d'autres groupes. Il a été démontré que l'utilisation d'ÉPI protégeait les travailleurs de la santé contre l'infection par le SRAS-CoV-2.Note de bas de page 9Note de bas de page 10
- L'immunisation des travailleurs de la santé et des autres travailleurs exerçant une fonction de soins de santé permet de réduire au minimum le fardeau disproportionné qui pèse sur ceux qui prennent des risques supplémentaires pour protéger le public.
- L'absentéisme pour cause de maladie ou de risque perçu d'être atteint de la COVID-19 chez les travailleurs de la santé et les autres travailleurs les plus essentiels à la gestion de la réponse à la COVID-19 (p. ex., gestion des flambées, dépistage en laboratoire, vaccination) peut amoindrir la capacité en soins de santé et compromettre cette gestion.
- Les groupes d'experts et les défenseurs des patients ou des communautés Note de bas de page 2, ainsi que le grand public canadien,Note de bas de page 14 classent, en importance relative, une stratégie d'immunisation visant à protéger la capacité en soins de santé au deuxième rang et une stratégie d'immunisation visant à réduire le plus possible la transmission de la COVID-19 au troisième rang, dans le contexte d'un stock limité de vaccins.
- 22 % des Canadiens considèrent les « travailleurs de la santé » comme une population clé à immuniser en priorité en cas de stock insuffisant de vaccins contre la COVID-19.Note de bas de page 13
- L'immunisation des personnes susceptibles de transmettre la COVID-19 à celles qui risquent fortement de développer une forme grave de la maladie ou d'en mourir pourrait indirectement protéger les personnes très vulnérables (si le vaccin est efficace pour interrompre la transmission), ce qui pourrait être particulièrement important si les caractéristiques du vaccin ne sont pas favorables dans ces populations.
Personnes contribuant au maintien d'autres services essentiels au fonctionnement de la société
Résumé des données actuelles et justification :
- Certaines personnes qui ne peuvent pas travailler à distance risquent d'être davantage exposées à la COVID-19 (p. ex., police, pompiers, personnel des épiceries).
- Les désignations des services essentiels dans le contexte de la pandémie de COVID-19 varient d'une administration à l'autre au Canada. Il existe un document d'orientation sur les services et les fonctions essentiels au Canada pendant la pandémie de la COVID-19, comprenant les listes publiées par les provinces/territoires.
- Les provinces/territoires ont dit souhaiter une approche harmonisée de la priorisation des vaccins pour les services essentiels. Voir les tables de santé FPT appropriées pour traiter de l'établissement des priorités aux fins de l'immunisation.
- La vaccination de cette population réduit le fardeau disproportionné qui pèse sur ceux qui prennent des risques supplémentaires pour maintenir les services essentiels au fonctionnement de la société.
- L'absentéisme pour cause de maladie ou de risque perçu d'être atteint de la COVID-19 chez certains travailleurs qui ne peuvent pas travailler à distance peut compromettre des services essentiels.
- Les groupes d'experts et les défenseurs des patients ou des communautés,Note de bas de page 2 ainsi que le grand public canadien,Note de bas de page 14 classent au quatrième rang, en importance relative, une stratégie d'immunisation visant à protéger les infrastructures essentielles, dans le contexte d'un stock limité de vaccins.
- 18 % des Canadiens considèrent les « travailleurs de première ligne/essentiels » comme une population clé à immuniser en priorité en cas de stock insuffisant de vaccins contre la COVID-19.Note de bas de page 13
Personnes exposées à un risque élevé d'infection du fait de leurs conditions de vie ou de travail et chez lesquelles l'infection pourrait avoir des conséquences disproportionnées, notamment dans les communautés autochtones
Résumé des données actuelles et justification :
- Au Canada, un nombre élevé de flambées ou de concentrations de cas de COVID-19 se sont produites dans des institutions (p. ex., établissements correctionnels), des milieux de travail (p. ex., installations agricoles ou de production/emballage de viande) et des locaux d'hébergement collectif (p. ex., refuges, locaux pour travailleurs migrants).Note de bas de page 5 Des flambées comportant un grand nombre de cas signalés se sont déclarées dans des communautés autochtones au Canada.Note de bas de page 5
- Le risque de transmission est élevé dans ces milieux où l'éloignement physique et les autres mesures de prévention et de contrôle des infections sont difficiles à appliquer et où les personnes peuvent ne pas être capables de prendre des mesures personnelles suffisantes pour se protéger correctement contre l'infection. Ce risque accru peut s'étendre à d'autres milieux à mesure qu'ils ouvrent à nouveau.
- Les populations éloignées ou isolées ou celles qui vivent dans des établissements collectifs peuvent ne pas avoir facilement accès à des infrastructures de soins de santé suffisantes. Par conséquent, leur risque de décès et de perturbation de l'ordre social est proportionnellement plus élevé, puisque la réponse à une maladie au sein de la communauté peut être sous-optimale.
- Les communautés autochtones ayant été touchées de manière disproportionnée par des pandémies antérieures (p. ex., la pandémie de grippe H1N1 de 2009), il est nécessaire de procéder à un examen particulier des questions liées à l'équité, à la faisabilité et à l'acceptabilité pour ces populations (voir la section V.2).
Principes directeurs guidant la prise de décision au niveau des programmes de santé publique
Des efforts sont à faire pour améliorer l'accès aux services de vaccination afin de réduire les inégalités en matière de santé sans aggraver la stigmatisation ou la discrimination, et pour faire participer les populations systématiquement marginalisées et racialisées à la planification des programmes d'immunisation (voir la Matrice d'équité, Annexe D).
Résumé des données actuelles et justification :
- Les inégalités en matière de santé sont dues, en partie, aux différences d'accès aux soins de santé, ainsi qu'aux différences d'exposition, de sensibilité et de gravité des maladies infectieuses (voir la Matrice d'équité, Annexe D). Des interventions visant à réduire ces inégalités, plutôt qu'à les aggraver par la stigmatisation ou la discrimination, devraient faire partie de tout programme d'immunisation.
- Comme pour tout programme d'immunisation, des efforts sont à faire pour assurer la prise en compte des besoins de divers groupes de population, en fonction de l'état de santé, de l'origine ethnique ou de la culture, des capacités et d'autres facteurs socioéconomiques et démographiques qui peuvent rendre les individus plus vulnérables (p. ex., vulnérabilités professionnelles, sociales, économiques ou biologiques). Il convient notamment d'intégrer les valeurs et préférences de ces populations dans la planification des programmes d'immunisation et dans le renforcement des capacités afin de garantir que les services de vaccination seront accessibles et pratiques.
- Il existe des données indiquant des corrélations indépendantes élevées/importantes entre les formes graves de la COVID-19 et la race ou l'origine ethnique (faible certitude des données pour l'hospitalisation ou la mortalité), le faible SSE (faible certitude des données pour l'hospitalisation), le sans-abrisme (faible certitude des données pour l'hospitalisation) et le sexe masculin (certitude modérée des données pour l'hospitalisation).Note de bas de page 1
- Des flambées comportant un grand nombre de cas signalés se sont déclarées dans des communautés rurales et éloignées au Canada.Note de bas de page 5
- Des flambées impliquant un grand nombre de cas signalés ont eu lieu dans des milieux de travail agricoles, notamment des locaux d'hébergement collectif pour travailleurs migrants.Note de bas de page 5
- Les minorités visibles et les Autochtones canadiens semblent moins disposés que les minorités non visibles à recevoir un vaccin contre la COVID-19 efficace et recommandé.Note de bas de page 13 Cette réticence s'explique par plusieurs facteurs.
- Bien qu'on n'ait pas observé de différences significatives en fonction du sexe ou du SSE quant à la volonté de se faire vacciner contre la COVID-19,Note de bas de page 13Note de bas de page 14 les taux de couverture vaccinale ont tendance à être plus faibles chez les hommes et dans les groupes socioéconomiques inférieurs concernant les maladies évitables par la vaccination (MEV) pour lesquelles il existe des données nationales.Note de bas de page 23
- Des exemples d'interventions visant à faire participer les communautés et à lever les obstacles à l'accès aux vaccins, qui sont résumés dans la Matrice d'équité (Annexe D), pourraient contribuer à réduire les inégalités.
- Cela est conforme au principe éthique de justice, selon lequel les personnes et les groupes sont traités avec le même souci et le même respect.
Le CCNI continue de recommander (comme indiqué dans ses orientations sur les priorités de recherche pour les vaccins contre la COVID-19 à l'appui des décisions de santé publique)Note de bas de page 4 ce qui suit :
- Sont à inclure dans les groupes d'essais cliniques dès que possible les personnes potentiellement vulnérables à la maladie en raison de facteurs biologiques (p. ex., âge avancé, affections médicales préexistantes), sociaux (p. ex., SSE inférieur, résidence dans des ÉSLD ou dans des lieux surpeuplés/éloignés, sans-abrisme, troubles liés à la consommation de drogues ou d'alcool, race/origine ethnique, statut d'immigrant ou de réfugié) et PS (p. ex., travailleurs de la santé, intervenants d'urgence, travailleurs ayant beaucoup de contacts sociaux, voyageurs d'affaires internationaux).
- Ventiler les résultats relatifs aux vaccins en fonction des facteurs potentiels contribuant aux diverses inégalités, tels que le sexe, l'âge, la race ou l'origine ethnique et l'état de santé. Les essais doivent, dans la mesure du possible, accorder à leurs groupes la puissance nécessaire pour permettre des analyses en fonction de diverses variables sociodémographiques.
Les provinces/territoires devraient commencer à planifier la mise en œuvre d'un programme d'immunisation contre la COVID-19, notamment la surveillance rapide de l'innocuité et de l'efficacité des vaccins et de la couverture vaccinale dans les principales populations, ainsi que l'immunisation effective et efficace des populations dans les communautés éloignées et isolées (voir la Matrice de faisabilité, Annexe E).
Résumé des données actuelles et justification :
- Les examens de la faisabilité effectués par les parties intéressées ont permis de repérer plusieurs difficultés nécessitant une planification avancée et des combinaisons complexes d'administration des programmes par divers modèles de fourniture de vaccins.
- La planification est nécessaire pour résoudre les problèmes propres à un éventuel programme d'immunisation contre la COVID-19 (p. ex., le stockage et la diffusion de nouvelles technologies de vaccination dans différents lieux d'administration des vaccins, les ressources humaines pour l'administration des vaccins, la communication, la formation, la saisie des données, le dépistage de la COVID-19, la planification opérationnelle, etc.), ainsi que pour l'intégration ou l'amélioration des programmes existants (p. ex., registres, surveillance, déclaration des ESSI).
- Il sera essentiel de surveiller rapidement l'innocuité et l'efficacité des vaccins et la couverture vaccinale dans des principales populations potentiellement différentes.
- Il ne sera pas facile de réaliser la faisabilité d'une immunisation séquentielle pour une diversité de principales populations dans les communautés éloignées et isolées. Le déploiement du vaccin dans des communautés entières pourrait être plus effectif et efficace.
- L'Annexe E présente des suggestions sur la planification de ces questions.
Des efforts sont à faire pour sensibiliser davantage le grand public sur les bienfaits des vaccins en général, ainsi que sur le ou les vaccins contre la COVID-19 en particulier une fois ces derniers disponibles; pour lutter contre la mésinformation concernant l'immunisation et pour communiquer de manière transparente sur les décisions d'attribution des vaccins contre la COVID-19. (Voir la Matrice d'acceptabilité, Annexe F).
Résumé des données actuelles et justification :
- La volonté de recevoir un vaccin contre la COVID-19 sans danger et efficace a diminué au Canada (de 71 % en avril à 61 % en août 2020).Note de bas de page 14 Pour expliquer l'attitude en cause, les raisons les plus fréquemment citées dans les différentes enquêtes canadiennes sont les inquiétudes concernant l'innocuité et le manque de confiance dans un nouveau vaccin contre la COVID-19.Note de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 15Note de bas de page 16
- Considérée comme l'une des dix principales menaces pour la santé à l'échelle mondiale par l'OMS en 2019, l'hésitation à l'égard des vaccins (la réticence ou le refus de se faire vacciner malgré la disponibilité des vaccins) pourrait entraîner la résurgence de maladies mortelles évitables et limiter le succès d'un programme d'immunisation contre la COVID-19. Les principales raisons de la réticence à l'égard de la vaccination sont la complaisance, l'accès peu pratique aux vaccins et le manque de confiance.Note de bas de page 24
- Des efforts sont à faire pour réduire la complaisance, rendre l'accès aux vaccins plus pratique et renforcer la confiance et la sensibilisation à l'égard de la vaccination dans le grand public, dans les principales populations à immuniser en priorité contre la COVID-19 et parmi les PS. Une communication transparente et claire sur les décisions d'attribution des vaccins est importante afin de maintenir la confiance et d'améliorer l'accès aux vaccins pour les principales populations.
- En général, le fait de recevoir une recommandation d'un PS ou d'être en contact avec lui est lié à une meilleure acceptabilité du vaccin.Note de bas de page 17 Toutefois, lorsque les PS eux-mêmes ne connaissent pas bien un vaccin, ils sont plus réticents à le recommander.Note de bas de page 17Note de bas de page 18 Une recommandation d'un comité d'experts constitue un facteur important pour inciter ces derniers à recommander un vaccin.Note de bas de page 18
- Pour des informations sur l'innocuité des vaccins et la pharmacovigilance, voir : La sécurité des vaccins et pharmacovigilance : Guide canadien d'immunisation
Voir la Figure 1 pour un résumé des recommandations ci-dessus concernant les principales populations à immuniser en priorité contre la COVID-19 en vue de la prise de décision au niveau des programmes de santé publique.
Options de prise en charge
Des recommandations précises pour les vaccins contre la COVID-19 dans les principales populations dépendront de facteurs encore inconnus, tels que le stock et les caractéristiques (p. ex., innocuité, immunogénicité, efficacités potentielle et réelle pour prévenir les formes graves de la maladie et interrompre la transmission dans différentes populations) des vaccins contre la COVID-19 qui seront disponibles au Canada, l'évolution des données sur la pandémie, ainsi que le contexte épidémiologique au moment où le ou les vaccins contre la COVID-19 deviendront disponibles. Lorsque ces informations seront accessibles, le CCNI fournira des orientations supplémentaires sur les options de prise en charge pour la vaccination.
Priorités en matière de recherche
Le CCNI a récemment publié une déclaration ciblée sur les priorités de recherche pour les vaccins contre la COVID-19 à l'appui des décisions de santé publique,Note de bas de page 4 qui étudie en détail les populations et les résultats des essais cliniques. En résumé, il est recommandé de poursuivre la recherche afin d'éclaircir les points suivants :
Nouvelles priorités de recherche
- Comment l'acceptabilité des principales populations à immuniser en premier par le ou les vaccins contre la COVID-19 évoluera-t-elle dans différents contextes épidémiologiques dans tout le pays?
- Comment les décisions relatives à l'attribution des vaccins peuvent-elles être communiquées aux personnes et aux communautés afin de maintenir la confiance dans les autorités de santé publique?
- Comment l'acceptabilité du ou des vaccins contre la COVID-19, et des vaccins en général, évoluera-t-elle dans le grand public, dans les principales populations, dans les populations marginalisées, chez les PS et chez les décideurs dans différents contextes épidémiologiques dans tout le pays? Quels facteurs influeront sur l'acceptabilité dans ces groupes?
- Quelles interventions seront efficaces pour réduire les inégalités en matière de santé et améliorer l'acceptabilité liée à la vaccination contre la COVID-19?
Priorités de recherche permanentes
- Dans quelle mesure les vaccins expérimentaux sont-ils sans danger et efficaces pour divers groupes de population (p. ex., adultes de plus de 60 ans, personnes atteintes de pathologies à haut risque, personnes socialement ou professionnellement vulnérables)?
- Quelle sera l'efficacité des vaccins expérimentaux pour prévenir les formes graves de la maladie et les décès et interrompre la transmission de la COVID-19 dans divers groupes de population?
- Les anticorps IgA/IgG/IgM protègent-ils contre le SRAS-CoV-2 et quel est le corrélat de protection?
- Existe-t-il un corrélat d'immunité à médiation cellulaire assurant la protection contre le SRAS-CoV-2?
- L'infection naturelle par le SRAS-CoV-2 (symptomatique ou asymptomatique) est-elle associée à une protection contre une réinfection ou une forme grave de la maladie? Quelle est la durée de la protection naturelle contre la réinfection par le SRAS-CoV-2 ou contre une forme grave de la maladie?
- Quelle est la durée de la protection vaccinale contre la réinfection par le SRAS-CoV-2 ou contre une forme grave de la maladie?
- La vaccination à la suite d'une infection antérieure par le SRAS-CoV-2 ou la vaccination de personnes n'ayant jamais été infectées par le SRAS-CoV-2 provoque-t-elle une aggravation de la maladie lors d'une infection ultérieure?
- D'autres vaccins (p. ex., le bacille Calmette-Guérin) protègent-ils contre la COVID-19 par des effets non ciblés?
- Quel est le profil épidémiologique de la COVID-19 (p. ex., la période de transmissibilité, tous les groupes à risque)?
- Quelle est la répartition de la maladie et le spectre de la maladie clinique pour la COVID-19, y compris la charge de morbidité et le risque en fonction de l'âge, du sexe et d'autres variables démographiques associées à un risque accru?
- Quelles sont les dynamiques de transmission de la COVID-19, y compris le degré de transmission asymptomatique, le rôle des enfants dans la transmission, la transmissibilité verticale, le début et la durée de l'excrétion virale et de la période de transmissibilité, les effets des conditions météorologiques changeantes et les tendances au fil du temps?
- Quels sont les taux de co-infection par la COVID-19 avec d'autres agents pathogènes des voies respiratoires et quels sont les effets sur la pathogénie et les résultats cliniques?
- Existe-t-il une protection croisée ou une interférence des anticorps ou de l'exposition aux coronavirus saisonniers humains en cas d'exposition au SRAS-CoV-2 ou de vaccination contre le SRAS-CoV-2?
- Y a-t-il des signaux de sécurité émergents associés à l'immunisation contre la COVID-19 que ne permet pas de prévoir la compréhension actuelle du profil d'innocuité de vaccins similaires?
Abréviation | Terme |
---|---|
ACSG+ | Analyse comparative fondée sur le sexe et le genre + |
ARCHE | Alberta Research Centre for Health Evidence |
ASPC | Agence de la santé publique du Canada |
CCI | Comité canadien sur l'immunisation |
CCNI | Comité consultatif national de l'immunisation |
CCS | Comité consultatif spécial |
CER | Comité d'éthique de la recherche |
COVID-19 | Maladie à coronavirus 2019 |
DCC | Déclaration du comité consultatif |
DGSPNI | Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits |
É.-U. | États-Unis |
ÉÉFA | Éthique, équité, faisabilité et acceptabilité |
ÉI | Évènement indésirable |
ÉPI | Équipement de protection individuelle |
ÉSLD | Établissement de soins de longue durée |
ESSI | Effet secondaire suivant l'immunisation |
FPT | Fédéral-provincial-territorial |
GRADE | Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation |
GT | VMIHR Groupe de travail sur les vaccins contre les maladies infectieuses à haut risque |
IMC | Indice de masse corporelle |
MEV | Maladie évitable par la vaccination |
OCDE | Organisation de coopération et de développement économiques |
OMS | Organisation mondiale de la Santé |
P2ROGRESS | And Other Factors Affection préexistante, Lieu de résidence, Race/origine ethnique/culture/langue/statut d'immigrant ou de réfugié, Emploi, Identité de genre/sexe, Religion/système de croyances, Niveau de scolarité/alphabétisation, Statut socioéconomique, Capital social, Âge, Autres facteurs |
PCAP | Principes de propriété, de contrôle, d'accès et de possession |
PCI | Prévention et contrôle des infections |
PON | Procédure opérationnelle normalisée |
R.-U. | Royaume-Uni |
RC | Rapport de cotes |
RR | Rapport de risques |
SEPC3 | Série d'enquêtes sur les perspectives canadiennes 3 |
SICO | Canada Surveillance instantanée COVID-19 |
SRAS-CoV-2 | Coronavirus responsable du syndrome respiratoire aigu sévère 2 |
SSE | Statut socioéconomique |
USI | Unité de soins intensifs |
Remerciements
La présente déclaration a été préparée par :
SJ Ismail, L Zhao, MC Tunis, A Killikelly, P Doyon-Plourde, S Deeks, et C Quach au nom du Groupe de travail du CCNI sur les vaccins contre les maladies infectieuses à haut risque et a été approuvée par le CCNI.
Le CCNI remercie vivement les personnes suivantes de leur contribution : Dr. N Abraham, V Ferrante, N Forbes, A House, M Matthieu-Higgins, A Nam, M Patel, A Sinilaite, et MW Yeung, ainsi que L Hartling, J Pillay, et A Wingert de l'équipe de recherche au Alberta Research Centre for Health Evidence (ARCHE).
Groupe de travail du CCNI sur les vaccins contre les maladies infectieuses à haut risque
Membres : C Quach (présidente), S Deeks (vice-présidente), Y-G Bui, K Dooling, R Harrison, K Hildebrand, B. Sander, M Murti, J Papenburg, R Pless, N Stall, et S Vaughan.
Représentants d'office : N Abraham, P Doyon-Plourde, V Ferrante, N Forbes, SJ Ismail, A Killikelly, M Matthieu-Higgins, A Nam, M Patel, A Sinilaite, MC Tunis, MW Yeung, et L Zhao.
CCNI
Membres : C. Quach (présidente), S. Deeks (vice-présidente), JA Bettinger, N Dayneka, P De Wals, E Dubé, V Dubey, S Gantt, R Harrison, K Hildebrand, K Klein, J Papenburg, C Rotstein, B Sander, S Smith and S Wilson.
Représentants de liaison : L.M. Bucci (Association canadienne de santé publique), E. Castillo (Société des obstétriciens et gynécologues du Canada), A. Cohn (CDC), L. Dupuis (Association des infirmières et des infirmiers du Canada), J. Emili (Collège des médecins de famille du Canada), D Fell (Association canadienne de recherche et d'évaluation en matière de vaccination), M. Lavoie (Conseil des médecins hygiénistes en chef), D. Moore (Société canadienne de pédiatrie), M. Naus (Comité canadien sur l'immunisation), et A. Pham-Huy (Association pour la microbiologie médicale et l'infectiologie Canada).
Représentants d'office : V Beswick-Escanlar (ministère de la Défense nationale et Forces armées canadiennes), D. Danoff (Direction des produits de santé commercialisés, SC), E. Henry (CIMRI, ASPC), M. Lacroix (Groupe consultatif en matière d'éthique en santé publique, ASPC), J. Pennock (CIMRI, ASPC), R. Pless (DPBG, SC), G. Poliquin (Laboratoire national de microbiologie, ASPC), et T. Wong (Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits [DGSPNI], Services aux Autochtones Canada [SAC]).
Annexe A : Algorithme décrivant le processus d'application du cadre ÉÉFA
Source : Ismail S.J., Hardy K., Tunis M.C. et al., A framework for the systematic consideration of ethics, equity, feasibility, and acceptability in vaccine program recommendations, Vaccine, https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2020.05.051.
Étant donné que l'acceptabilité est influencée par le contexte, où différents facteurs peuvent peser plus ou moins lourdement sur les décisions relatives aux vaccins 17, et que la pandémie de COVID-19 présente des problèmes distincts qui pourraient avoir un impact significatif sur la mise en œuvre des recommandations, il ne suffit pas de se fier uniquement aux perspectives historiques d'acceptabilité d'autres MEV ou de plateformes vaccinales. Par conséquent, on a cherché à obtenir de nouvelles données sur l'acceptabilité des vaccins contre la COVID-19.
Annexe B : Filtre des dimensions éthiques fondamentales appliqué à la COVID-19
Garantir que les orientations du CCNI relatives à la COVID-19 respectent et intègrent les dimensions éthiques fondamentales en matière de santé publique
Dimensions éthiques fondamentales en matière de santé publique | Description | Facteurs à prendre en considération pour l'intégration des dimensions éthiques fondamentales | Outils contribuant à l'intégration des dimensions éthiques fondamentales |
---|---|---|---|
Respect des personnes et des communautés | Droit d'exercer un choix éclairé fondé sur toutes les données probantes disponibles | Toutes les données ont-elles été présentées de manière exhaustive? Les orientations sont-elles accessibles aux parties intéressées? |
|
Les valeurs et les préférences des personnes et des communautés ont-elles été prises en compte? Y a-t-il une forte demande ou une forte acceptabilité à l'égard du programme d'immunisation? |
|
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Bienfaisance et non-malfaisance | Promotion du bien-être, réduction des risques de préjudice par rapport aux avantages | Les recommandations ont-elles tenu compte des risques et des avantages, et les avantages l'emportent-ils sur les risques? Le principe de réciprocitéNote de bas de page 1 a-t-il été pris en considération pour réduire les préjudices, en particulier dans les contextes épidémiques? |
|
Si des risques majeurs sont recensés, une analyse de risque a-t-elle été effectuée? |
|
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Justice | Traitement des personnes et des groupes avec le même souci et le même respect | La recommandation est-elle équitable sur le plan de l'accessibilité du vaccin pour tous les groupes cibles? Y a-t-il des facteurs particuliers à prendre en considération en ce qui concerne la vulnérabilité des personnes les plus à risque? |
|
Justice distributive : La mise en œuvre est-elle réalisable compte tenu des ressources existantes? Les recommandations aboutissent-elles à une répartition équitable des ressources? |
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Confiance | Fiabilité à long terme, intégrité, relation durable et mutuellement équitable avec les personnes et les communautés | Les recommandations sont-elles fondées sur les meilleures données actuelles disponibles pour tous les groupes vulnérables à la maladie évitable par la vaccination (MEV)? |
|
Les aspects éthiques au niveau des procédures ont-ils été respectés? (voir le filtre des aspects éthiques au niveau des procédures) |
|
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Notes de bas de page - tableau 2
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Source : Ismail S.J., Hardy K., Tunis M.C. et al., A framework for the systematic consideration of ethics, equity, feasibility, and acceptability in vaccine program recommendations, Vaccine, https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2020.05.051
Annexe C : Filtre des aspects éthiques au niveau des procédures appliqué à la COVID-19
Garantir que les processus d'élaboration des orientations du CCNI relatives à la COVID-19 respectent et intègrent les aspects éthiques au niveau des procédures.
Aspects éthiques au niveau des procédures | Facteurs à prendre en considération pour l'intégration des aspects éthiques au niveau des procédures | Outils/procédures contribuant à l'intégration des aspects éthiques au niveau des procédures |
---|---|---|
Imputabilité | Qualité et exhaustivité : Un examen approprié a-t-il été réalisé sur tous les sujets pertinents? |
|
Inclusivité | Les parties intéressées concernées ont-elles été impliquées? |
|
Responsabilité | Le CCNI a-t-il agi de manière indépendante pour prendre des décisions (sans conflit d'intérêts, en toute indépendance à l'égard de l'industrie)? |
|
Réactivité | Les orientations ont-elles répondu aux besoins des parties intéressées? |
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Transparence | Y avait-il un raisonnement clair et solide justifiant la recommandation? |
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Notes de bas de page - tableau 3
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Source : Ismail S.J., Hardy K., Tunis M.C. et al., A framework for the systematic consideration of ethics, equity, feasibility, and acceptability in vaccine program recommendations, Vaccine, https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2020.05.051
Annexe D : Matrice d'équité appliquée à la COVID-19 avec les données disponibles à ce jour
Déterminer les inégalités distinctes associées à la COVID-19, les raisons possibles de ces inégalités et les interventions proposées pour réduire ces inégalités et améliorer l'accès au vaccin
Facteurs pouvant contribuer à l'inégalité en matière de santé | Raisons possibles de l'inégalité (différences dans l'accès aux soins de santé ou dans l'exposition ou la vulnérabilité à la maladie, dans sa gravité ou ses conséquences, ainsi que leurs intersections avec d'autres facteurs)Note de bas de page 1 | Exemples d'interventions suggérées pour réduire les inégalités et améliorer l'accès |
---|---|---|
Affection préexistante |
Plusieurs intersections possibles, notamment avec l'âge, le SSE, le lieu de résidence, le capital social |
|
Lieu de résidence |
Plusieurs intersections possibles, notamment avec les affections préexistantes, le SSE, le niveau de scolarité/alphabétisation, le capital social |
|
Race/origine ethnique/culture/ |
Plusieurs intersections possibles, notamment avec le SSE, le lieu de résidence, l'emploi, les affections préexistantes, le capital social, le niveau de scolarité/alphabétisation |
|
Emploi |
Plusieurs intersections possibles, notamment avec le SSE, la race/origine ethnique/statut d'immigrant ou de réfugié, le capital social |
|
Identité de genre/sexe |
Plusieurs intersections possibles, notamment avec l'emploi, les affections préexistantes, le SSE, le capital social, les comportements à risque |
|
Religion/système de croyances |
Plusieurs intersections possibles, notamment avec la race/origine ethnique/culture/statut d'immigrant ou de réfugié |
|
Niveau de scolarité/ |
Plusieurs intersections possibles, notamment avec le lieu de résidence, l'emploi, les affections préexistantes, le tabagisme, le SSE |
|
SSE |
Plusieurs intersections possibles, notamment avec le lieu de résidence, l'emploi, les affections préexistantes, le capital social, le niveau de scolarité/alphabétisation, la race/origine ethnique/statut d'immigrant ou de réfugié |
|
Capital social |
Plusieurs intersections possibles, notamment avec le SSE, le lieu de résidence, l'emploi, l'âge, les affections préexistantes, le niveau de scolarité/alphabétisation |
|
Âge |
Plusieurs intersections possibles, notamment avec les affections préexistantes, le capital social, le SSE |
|
Autres facteurs |
Plusieurs intersections possibles, notamment avec le SSE, le capital social, le lieu de résidence, les affections préexistantes, le niveau de scolarité/alphabétisation |
|
Notes de bas de page - tableau 4
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Source : Ismail S.J., Hardy K., Tunis M.C. et al., A framework for the systematic consideration of ethics, equity, feasibility, and acceptability in vaccine program recommendations, Vaccine, https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2020.05.051
Annexe E : Matrice de faisabilité appliquée à la COVID-19
Déterminer les différents problèmes éventuels liés aux vaccins potentiels contre la COVID-19 et à un programme d'immunisation contre la COVID-19 afin d'étudier la faisabilité de la mise en œuvre des recommandations
- | Vaccin | Programme d'immunisation | Problèmes éventuels |
---|---|---|---|
Ressources | Vaccin et matériel d'immunisation (à court et à long terme) |
Ressources humaines (pour l'administration du vaccin, la communication, la formation, la saisie des données, le dépistage de la COVID-19, la planification opérationnelle, etc.) |
|
Financement pour l'achat de vaccins | Financement pour les ressources humaines et administratives |
|
|
Intégration au programme existant | Couverture vaccinale | Communication du programme (au public, aux groupes cibles, aux fournisseurs, aux laboratoires) |
|
(Séro)types de MEV inclus | Surveillance de la MEV |
|
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Degré de similitude avec les vaccins existants, co-administration avec d'autres vaccins, ciblage des MEV avec les programmes existants | Alignement sur le calendrier existant (p. ex., avec un autre programme ciblant le même groupe) |
|
|
Évènements indésirables | Inclusion dans le registre de vaccination, déclaration des effets secondaires suivant l'immunisation (ESSI) |
|
Source : Ismail S.J., Hardy K., Tunis M.C. et al., A framework for the systematic consideration of ethics, equity, feasibility, and acceptability in vaccine program recommendations, Vaccine, 10 juin 2020, https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2020.05.051
Annexe F : Matrice d'acceptabilité appliquée à la COVID-19
Repérer les différents problèmes éventuels liés à l'acceptabilité d'une recommandation de vaccination contre la COVID-19 du point de vue du public et des fournisseurs de soins de santé (sur la base d'un échantillon représentatif de Canadiens interrogés dans le cadre de l'étude Surveillance instantanée COVID-19 [SICO Canada]).Note de bas de page 11Note de bas de page 13Note de bas de page 14
- | Public | Prestataires | |
---|---|---|---|
Population générale | Principales populations très vulnérables | ||
Vaccin (perceptions du vaccin) : p. ex. efficacité, nombre d'injections, voie d'administration, inquiétudes à l'égard de l'innocuité, bienfaits perçus |
Près des deux tiers des Canadiens interrogés (61 %) en août 2020 étaient prêts à recevoir un vaccin contre la COVID-19 recommandé et efficace. Ce pourcentage était en baisse par rapport aux 71 % enregistrés en avril. Les principales raisons de la réticence à l'égard de la vaccination étaient les suivantes : l'insuffisance des essais ou des recherches effectués (32 %), la conviction que le vaccin ne sera pas sans danger et/ou efficace (26 %), le manque de confiance dans un vaccin aussi nouveau (13 %). |
Les Canadiens interrogés plus âgés (55 ans et plus) sont plus disposés à se faire vacciner que les personnes plus jeunes (72 % p/r à 57 % chez les 35-54 ans et 51 % chez les 18-34 ans; p < 0,05). Les personnes interrogées de 35 ans et plus atteintes d'une « maladie grave et de longue durée » sont un peu plus disposées à recevoir un vaccin recommandé efficace que celles qui ne souffrent d'aucune maladie (68 % p/r à 62 %; 35-54 ans : 62 % p/r à 59 %; 55 ans et plus : 77 % p/r à 74 %). Cet écart n'a pas été observé chez les jeunes de 18 à 34 ans atteints d'une « maladie grave et de longue durée » (43 % p/r à 57 %). L'innocuité perçue (50 %) est liée à une meilleure acceptabilité du vaccin par rapport à l'efficacité du vaccin (43 %) chez les jeunes adultes atteints d'une « maladie grave et de longue durée ». Les personnes appartenant à une minorité non visible sont plus disposées que les personnes appartenant à une minorité visible ou les Autochtones à recevoir un vaccin recommandé efficace (63 % p/r à 53 % p/r à 43 %; p < 0,05). Environ la moitié des travailleurs qui s'auto-identifient comme occupant des emplois de première ligne, comme le personnel des épiceries et des stations-service, se feraient immuniser par un vaccin recommandé efficace (51 % p/r à 63 %, p < 0,05). |
Un peu plus de la moitié des personnes interrogées qui s'auto-identifient comme des fournisseurs de soins de santé seraient prêtes à recevoir un vaccin recommandé efficace (55 % p/r à 62 % pour ceux ne travaillant pas dans le secteur de la santé; p > 0,05). Les inquiétudes concernant le manque d'essais ou de recherches (39 %) et concernant l'innocuité et/ou l'efficacité des vaccins (22 %) sont les principales raisons expliquant la réticence à l'égard de la vaccination chez les fournisseurs de soins de santé interrogés. Cette hésitation s'explique aussi par la nouveauté du vaccin (19 %) et par le fait de ne pas croire aux vaccins (6 %). |
Maladie (perceptions de la maladie) : p. ex. fardeau de la maladie, groupes à risque, risque personnel, gravité, flambée épidémique |
Les personnes interrogées sont plus nombreuses à penser que le pire de la crise est encore à venir qu'à penser qu'il est derrière nous (44 % p/r à 33 %). Parmi les personnes interrogées, les plus jeunes sont plus susceptibles de penser que le pire de la crise est derrière nous que les groupes plus âgés (45 % p/r à 32 % et 26 % pour les 18-34 ans par rapport aux 35-54 ans et aux 55 ans et plus, respectivement; p < 0,05). |
Les trois quarts des personnes interrogées (78 %) sont d'accord pour dire que des groupes particuliers devraient être les premiers à recevoir un vaccin sans danger et efficace en cas de stock insuffisant. Le groupe le plus souvent mentionné comme étant prioritaire pour la vaccination était celui des travailleurs de la santé (40 %), suivi des personnes atteintes de pathologies à haut risque (19 %), des travailleurs de première ligne (16 %), des personnes âgées (12 %), des établissements de soins de longue durée (10 %) et des enfants (2 %). La moitié des personnes âgées pensent que le pire de la crise est encore à venir (50 % p/r à 33 % et 45 % pour les 55 ans et plus par rapport aux 18-34 ans et aux 35-54 ans; p < 0,05). Les minorités non visibles sont plus susceptibles de penser que le pire de la crise reste à venir que les minorités visibles (45 % p/r à 39 %; p < 0,05). Les personnes vivant dans les petites zones rurales (< 30 000 habitants) sont plus susceptibles de penser que le pire reste à venir que celles vivant dans des régions métropolitaines de taille moyenne (de 30 000 à 999 999 habitants) ou de grande taille ( > 1 million d'habitants) (47 % p/r à 43 % p/r à 41 %; p < 0,05). |
La majorité des fournisseurs de soins de santé interrogés (83 %) conviennent que des groupes particuliers devraient être les premiers à recevoir un vaccin en cas de stock insuffisant. Ils se sont le plus souvent cités eux-mêmes (33 %) comme le groupe cible à immuniser en priorité, devant les personnes atteintes de pathologies à haut risque (19 %), les personnes âgées (13 %), les établissements de soins de longue durée (13 %), les travailleurs de première ligne (12 %) et les enfants (7 %). Parmi les fournisseurs de soins de santé interrogés, 43 % estiment que le pire de la crise est encore à venir et 28 % pensent qu'il est derrière nous. Les fournisseurs de soins de santé sont plus susceptibles que les personnes ne travaillant pas dans le secteur de la santé de penser que nous vivons actuellement le pire de la crise (21 % p/r à 11 %; p < 0,05). |
Processus de vaccination p. ex. accès au vaccin, coût (d'opportunité), expérience passée en matière de vaccination |
Près de la moitié des Canadiens interrogés (45 %) pensent que la vaccination devrait être obligatoire lorsqu'elle est disponible. La majorité des Canadiens interrogés (51 %) ont convenu que, dans le contexte d'un approvisionnement en vaccins limité au début, la stratégie la plus importante devrait être de protéger les personnes risquant le plus de développer une forme grave de la maladie et de mourir de la COVID-19, puis de protéger la capacité en soins de santé (28 %), de réduire la propagation de la COVID-19 (15 %) et de protéger les infrastructures essentielles (5 %). |
Les adultes plus âgés sont plus susceptibles d'être d'accord avec la vaccination obligatoire contre la COVID-19 (53 %) que les groupes d'âge plus jeunes (41 % des 18-34 ans et 40 % des 35-54 ans; p < 0,05). Les personnes interrogées de race blanche sont moins susceptibles de dire que la réduction de la propagation de la COVID-19 est la stratégie la plus importante face à un stock initial limité de vaccins, par rapport aux minorités visibles et aux Autochtones (15 % p/r à 19 % et 27 % respectivement; p < 0,05). Un tiers des travailleurs occupant des emplois de première ligne, comme les employés d'épiceries et de stations-service, pensent que la vaccination contre la COVID-19 devrait être obligatoire (37 % p/r à 47 %; p < 0,05). Moins de 10 % de ces travailleurs estiment que la protection des infrastructures essentielles est la stratégie la plus importante dans le contexte d'un approvisionnement initial limité en vaccins (8 % p/r à 5 %; p < 0,05). Les personnes âgées sont plus susceptibles de dire que la protection de la capacité en soins de santé est la stratégie la plus importante en cas de stock limité de vaccins au début (33 % p/r à 30 % et 19 %; p < 0,05). |
En août, 37 % des fournisseurs de soins de santé interrogés estimaient que la vaccination contre la COVID-19 devrait être obligatoire. Ce chiffre était en baisse par rapport aux 44 % de juillet. |
Facteurs individuels p. ex. croyances et valeurs, expériences, confiance dans les fournisseurs de soins de santé et dans le système de santé, confiance dans les experts en vaccination et dans l'industrie des vaccins, normes/pressions sociales et médias |
Près de la moitié des Canadiens interrogés (49 %) déclarent qu'ils se feraient vacciner pour pouvoir retourner au travail, voyager ou assister à un grand rassemblement. Ce chiffre a légèrement diminué par rapport aux 55 % enregistrés en juillet. Bien qu'ils aient été moins souvent cités, le manque de confiance dans les vaccins (9 %) et le manque de confiance dans le gouvernement (7 %) ont été mentionnés comme principale raison pour refuser de se faire vacciner. Presque tous les Canadiens (84 %) pensent que le type d'information le plus nécessaire concerne les progrès scientifiques dans la mise au point des vaccins. Les adultes de moins de 55 ans ont plus fréquemment déclaré utiliser les médias sociaux comme source d'information sur la COVID-19 que les Canadiens plus âgés (14 % chez les 18-34 ans et 10 % chez les 35-54 ans p/r à 5 % chez les 55 ans et plus; p < 0,05). Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de faire confiance aux organismes gouvernementaux dans leurs rapports sur la COVID-19 (55 % p/r à 50 %; p < 0,05) et d'écouter les responsables provinciaux en matière de santé publique pour se tenir informées sur la COVID-19 (38 % p/r à 33 %: p < 0,05). |
Les personnes interrogées souffrant d'une « maladie grave et de longue durée » ne sont pas plus susceptibles que les autres de se faire vacciner pour pouvoir retourner au travail, voyager ou assister à un grand rassemblement (47 % p/r à 50 %). Les personnes âgées sont plus susceptibles que les groupes d'âge plus jeunes de déclarer que la principale raison de leur réticence est qu'elles ne croient pas aux vaccins (17 % p/r à 6 % chez les 18-34 ans et 8 % chez les 35-54 ans; p < 0,05). Les minorités visibles sont plus susceptibles de se fier à diverses ressources pour se tenir au courant des informations sur la COVID-19 (sites Web fédéraux [29 % p/r à 23 %], conversations avec la famille [21 % p/r à 12 %] et les collègues [10 % p/r à 5 %], stations de radio locales [17 % p/r à 12 %], journaux hebdomadaires [12 % p/r à 7 %] et médias sociaux [15 % p/r à 8 %]; p < 0,05 pour tous) que les minorités non visibles, qui ont plus souvent recours aux responsables provinciaux de la santé publique comme principale source d'information (31 % dans les minorités visibles p/r à 37 % dans les minorités non visibles; p < 0,05). Les personnes ayant de plus faibles revenus sont plus susceptibles de considérer les médias sociaux comme une source d'information fiable que celles dont les revenus sont plus élevés (5 % des personnes ayant un revenu < 40 000 $ p/r à 3 % de celles gagnant de 40 000 à 100 000 $ et 1 % de celles gagnant > 100 000 $; p < 0,05). Les personnes dont le revenu du ménage est élevé se fient plus souvent aux ressources d'information en ligne pour se tenir au courant de la situation de la COVID-19 (23 % des personnes ayant un revenu > 100 000 $ p/r à 19 % de celles gagnant de 40 000 à 100 000 $ et 17 % de celles gagnant < 40 000 $; p < 0,05). |
Une petite proportion des fournisseurs de soins de santé interrogés refuseraient de se faire vacciner principalement parce qu'ils pensent que le virus disparaîtra naturellement (9 %), parce qu'ils ne croient pas aux vaccins (6 %), parce qu'ils ont peur des piqûres (4 %) ou parce qu'ils ne font pas confiance au gouvernement (1 %). La majorité des fournisseurs de soins de santé (76 %) pensent que le type d'information le plus nécessaire concerne les progrès scientifiques dans la mise au point des vaccins. |
Source : Ismail S.J., Hardy K., Tunis M.C. et al., A framework for the systematic consideration of ethics, equity, feasibility, and acceptability in vaccine program recommendations, Vaccine, https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2020.05.051. Les problèmes éventuels liés à l'acceptabilité chez les décideurs politiques ne sont pas inclus dans cette matrice.
Références
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