Plan d’intervention fédéral, provincial, territorial en matière de santé publique pour la gestion continue de la COVID-19

Télécharger en format PDF
(6,49 Mo, 93 pages)

Organisation : Agence de la santé publique du Canada

Date de publication : 2022-03-31

Table des matières

Liste des abréviations et des acronymes

ASP
autorité de santé publique
ASPC
Agence de la santé publique du Canada
CCI
Comité canadien d’immunisation
CCL
Comité consultatif de la logistique
CCNI
Comité consultatif national de l’immunisation
CCS
Comité consultatif spécial
CCT
Comité consultatif technique
ESSI
effet secondaire suivant l’immunisation
FPT
fédéral, provincial, territorial
MSP
mesure de santé publique
OMS
Organisation mondiale de la Santé
PCI
prévention et contrôle des infections
PCPG
Préparation du Canada en cas de pandémie de grippe : Guide de planification pour le secteur de la santé
SAC
Services aux Autochtones Canada
2SLGBTQI+
bispirituelle, lesbienne, gaie, bisexuelle, transgenre, queer ou en questionnement, intersexe plus

Résumé exécutif

Le présent document est la troisième édition du plan fédéral, provincial, territorial (FPT) qui a été élaboré en collaboration avec des responsables fédéraux, provinciaux et territoriaux de la santé publique par l’intermédiaire du Comité consultatif spécial (CCS) FPT sur la COVID‑19, des partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et des partenaires du système de santé, à l’intention de ces intervenants et d’autres. Il s’agit d’un document évolutif qui vise à fournir une approche pancanadienne de planification prospective pour la gestion continue de la COVID‑19 au Canada et à favoriser la sensibilisation et la coordination tant dans le secteur de la santé publique qu’au-delà de celui-ci.

La présente édition met l’accent sur la transition d’une réponse énergique à des vagues de COVID‑19 qui ont touché une population canadienne largement susceptible vers une réponse plus durable à long terme à la présence continue de la COVID-19 dans le contexte d’une immunité accrue de la population et d’autres priorités de santé publique. C’est ce qu’on appelle la phase de transition; bien que la nécessité d’une réponse active puisse être moindre au cours de cette période, il faut se tenir prêts à intervenir en cas de nouveaux risques liés à la COVID-19, tout en répondant aux besoins courants en matière d’intervention et de rétablissement. À l’instar des autres documents de directives techniques, le présent document pourrait devoir être mis à jour à mesure que nos connaissances scientifiques sur l’agent pathogène SRAS‑CoV‑2 et la durée de l’immunité conférée par la vaccination contre la COVID‑19 et les infections passées augmentent et que le portrait épidémiologique évolue au Canada et ailleurs dans le monde.

Le plan reconnaît les rôles et les responsabilités des secteurs de compétence; les provinces et les territoires devraient donc avoir la souplesse nécessaire pour le personnaliser. Le plan reconnaît également l’autonomie dont disposent les provinces et les territoires pour ce qui a trait à la gestion de leur système de santé; le but du document n’est pas d’imposer des exigences ou des obligations. Les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis peuvent choisir d’adapter les approches aux besoins et aux contextes propres à leurs communautés, tel qu’il est indiqué dans les sections axées sur la planification avec les communautés autochtones.

Au nombre des principaux éléments de la présente édition figurent les suivants :

L’objectif de la réponse à la pandémie, qui consiste à réduire au minimum le risque de maladie grave et de décès en général tout en atténuant les perturbations sociales pouvant être subies par la population dans le cadre de la pandémie de COVID‑19, fait ressortir la nécessité de mettre en balance les conséquences graves de la COVID‑19 et les perturbations sociales qu’elle entraîne. L’atteinte d’un juste équilibre a représenté un défi dans le cadre de la réponse à la COVID‑19, et il y a fort à parier qu’il s’agira de l’une des principales leçons apprises en cas de futures pandémies.

La vaccination et les mesures de santé publique (MSP) ont réussi à réduire le nombre de cas de COVID‑19 et de maladies graves et de décès connexes au Canada. Cependant, la vague liée au variant Omicron a forcé de nombreuses administrations à réinstaurer des mesures restrictives pour éviter que les systèmes de santé ne soient submergés. La réponse à la COVID‑19 a été sans précédent grâce à la mise en œuvre rapide et à l’adoption par le public des MSP. Toutefois, ces mesures doivent maintenant être assouplies ou adaptées compte tenu de la baisse de l’incidence de l’infection, de la circulation d’un variant moins virulent, d’une forte couverture vaccinale, de l’immunité acquise par l’infection, de la lassitude du public à l’égard des mesures de lutte contre la pandémie Note de bas de page 1 Note de bas de page 2 Note de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 5, ainsi que des conséquences involontaires de la réponse à la pandémie sur la santé physique et mentale Note de bas de page 6 Note de bas de page 7Note de bas de page 8. En revanche, il est essentiel de se préparer au risque d’émergence répétée de nouveaux variants préoccupants qui pourraient être plus transmissibles, plus graves ou dotés d’une capacité d’échappement immunitaire plus forte. Pour ce faire, il faudra évaluer les différentes MSP possibles (tant pharmaceutiques que non pharmaceutiques), en prenant soin d’examiner, pour chacune d’entre elles, les déclencheurs connexes et le moment de la mise en œuvre. On ne s’attend pas à ce que les administrations imposent des mesures restrictives généralisées, sauf en cas de nécessité absolue (p. ex. variant associé à un degré de gravité élevé).

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) préconise l’utilisation d’une approche fondée sur les risques dans toutes les phases d’une pandémie (phase d’alerte, phase de pandémie, phase de transition et phase interpandémique)Note de bas de page 9. La présente édition du plan favorise une approche de gestion des risques, ce qui suppose de prendre en compte la probabilité et les conséquences des menaces potentielles, comme les nouveaux variants préoccupants, tout en atténuant les répercussions des risques matérialisés.

Au moment où les administrations sortent de la phase de réponse active et commencent à se concentrer sur le rétablissement et la préparation en vue de la gestion continue de la COVID‑19 au sein de la population canadienne, il faut surveiller, évaluer et revoir les risques associés à la COVID‑19 dans le contexte d’autres priorités de santé publique. Les objectifs mis à jour en matière de gestion continuent pour la phase de transition en font d’ailleurs foi. Plus particulièrement, les activités de rétablissement doivent tenir compte des conséquences et des risques pour la santé, des retards accumulés par les systèmes de santé et des répercussions liées à l’interruption de la prestation des programmes de santé publique, lesquels se sont manifestés dans le cadre de la réponse à la pandémie.

L’effet disproportionné des résultats en matière de santé et des mesures de lutte contre la COVID-19 sur certains groupes au Canada Note de bas de page 10Note de bas de page 11 est un autre grand constat qui s’est dégagé à ce jour de la pandémie. La nature restrictive de nombre de ces mesures a eu des effets négatifs sur la santé, le bien-être et la société, en particulier chez les groupes tels que les personnes âgées, les travailleurs essentiels, les enfants et les jeunes, les populations racisées, les Autochtones, les personnes vivant avec un handicap, les femmes, les membres de la communauté bispirituelle, lesbienne, gaie, bisexuelle, transgenre, queer (ou en questionnement), intersexe plus (2SLGBTQI+), les personnes qui consomment des drogues, les collectivités à faible revenu, les nouveaux arrivants au Canada et les personnes sans-abri ou mal logées Note de bas de page 12Note de bas de page 13 Note de bas de page 14.

La pandémie, et plus particulièrement la vague liée au variant Omicron, a démontré hors de tout doute que la capacité du Canada en matière de santé publique et de soins de santé est globalement insuffisante, surtout la capacité de pointe; cette insuffisance touche à la fois les ressources humaines et l’infrastructure.

Il faut également se pencher sur les répercussions négatives que les mesures de lutte contre la COVID‑19 ont eues sur la santé physique et mentale des intervenants, compte tenu de la durée et de l’intensité de ces mesures, et sur la façon dont les efforts de rétablissement et la capacité d’intervention future pourraient s’en ressentir. Il est temps de rendre compte des « leçons apprises » et de réfléchir de manière globale aux améliorations qui pourraient être apportées à l’échelle du système. La façon dont les leçons apprises seront utilisées par les intervenants actuels et dûment « communiquées » aux décideurs, à la prochaine cohorte d’intervenants (p. ex. les étudiants des disciplines de la santé) et la société en général doit être intégrée à ce processus multidimensionnel.

Introduction

Le Plan d’intervention fédéral, provincial, territorial en matière de santé publique pour la gestion continue de la COVID‑19 vise à fournir aux responsables fédéraux, provinciaux et territoriaux de la santé publique, aux partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis, aux partenaires du système de santé et à d’autres intervenants une approche pancanadienne de planification prospective pour la gestion continue de la COVID‑19 au Canada. Ce plan favorise une approche de gestion des risques à long terme.

La première édition portait sur les impératifs immédiats de planification pour la période automne/hiver 2020, et la deuxième édition était surtout axée sur la préparation aux variants préoccupants. La présente édition met l’accent sur la transition d’une réponse énergique à des vagues de COVID‑19 qui ont touché une population canadienne largement susceptible vers une réponse plus durable à long terme à la présence continue de la COVID-19 dans le contexte d’une immunité accrue de la population et d’autres priorités de santé publique.

Cette troisième édition du plan, qui se veut un document évolutif, tient compte de l’évolution des connaissances scientifiques sur l’agent pathogène SRAS‑CoV‑2, de l’évolution de la situation épidémiologique au Canada et ailleurs dans le monde, de la compréhension des répercussions disproportionnées de la pandémie sur les groupes de population marginalisésNote de bas de page 15Note de bas de page 16, de l’évolution des stratégies d’atténuation des risques, et de l’apparition de nouvelles contre-mesures médicales (vaccins, traitements et diagnostics). Elle reconnaît la nécessité de trouver un juste équilibre entre, d’une part, les stratégies et les mesures à mettre en place pour limiter les risques liés à la COVID‑19 et, d’autre part, la nécessité de s’attaquer aux répercussions, sur la santé publique et la société, de la pandémie qui perdure ainsi qu’aux conséquences involontaires des mesures qu’il a fallu prendre pour atténuer les risques à ce jour.

Faisant référence à la « continuité des phases d’une pandémie » de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), élaborée précédemment pour la préparation, la réponse et le rétablissement en cas de grippe pandémique, le présent document met l’accent sur les activités de santé publique FPT qui sont nécessaires pour la « phase de transition », c’est-à-dire la phase entre l’intervention active de lutte contre la pandémie et la phase où la COVID-19 peut être gérée comme les autres maladies infectieuses communes au Canada. Bien que les besoins liés à l’intervention active puissent être réduits pendant cette période, il est nécessaire de maintenir un état de préparation afin de réagir aux risques nouveaux liés à la COVID-19 tout en répondant aux besoins continus en matière d’intervention et de rétablissement. La phase de transition pourrait se dérouler pendant des années, et non des mois, et l’émergence de nouveaux variants préoccupants et/ou les répercussions du déclin de l’immunité qui pourraient être associées à une augmentation de la transmission de la maladie et possiblement à une augmentation des complications graves pourraient nécessiter un retour à des activités d’intervention de type plus actif pendant cette période.

Le moment de la transition pourrait varier dans l’ensemble du Canada en raison de différences dans la situation épidémiologique, l’accessibilité des ressources en matière de soins de santé et la tolérance au risque. La présente édition du Plan est fondée sur le contexte actuel, ainsi que sur l’expérience et les données probantes acquises au cours de l’intervention de lutte contre la pandémie. Comme pour les éditions précédentes, cette troisième édition s’appuie également sur les ententes, les accords et les protocoles intergouvernementaux existants traitant de la préparation aux pandémies, de la planification et de la compilation de données en matière d’urgence de santé publique, et de la mise en commun des renseignements et des ressources en plus de s’appuyer sur le document Préparation du Canada en cas de grippe pandémique : Guide de planification pour le secteur de la santé (PCGP). Il est tenu pour acquis qu’une structure d’intervention et des activités continues (mais à l’échelle appropriée) FPT coordonnées, comme elles sont décrites dans le Plan d’intervention fédéral, provincial, territorial en matière de santé publique dans les cas d’incidents biologiques (PIFPTSPIB), seront nécessaires pour répondre aux besoins continus en matière d’intervention, de rétablissement et de préparation pendant la phase de transition.

À l’instar d’autres plans FPT, le présent document décrit les objectifs généraux, reconnaît les rôles et les responsabilités des secteurs de compétence, détermine à quel moment des approches FPT cohérentes deviennent nécessaires et dans quelles circonstances les provinces et les territoires devraient avoir la souplesse nécessaire pour les personnaliser. L’autonomie des provinces et des territoires pour ce qui est de la gestion de leurs systèmes de santé respectifs est reconnue; le présent document ne vise pas à communiquer des exigences ou des obligations. Il a été élaboré pour faciliter la planification d’une gestion de la COVID-19 qui soit non seulement souple et adaptative, mais aussi dictée par l’évaluation des risques posés par la COVID-19 au sein de la population canadienne dans l’avenir.

Contexte

La COVID-19 demeure un défi sans précédent pour la santé et le bien-être social et économique des Canadiens et de la communauté mondiale. Plus de deux ans après le début de la pandémie, l’intervention canadienne a été renforcée par l’accessibilité des vaccins, du dépistage et de traitements, mais elle a été mise à l’épreuve par l’émergence de variants préoccupants hautement transmissibles et échappant à l’immunité.

L’accessibilité des vaccins et la mise en œuvre de programmes de vaccination axés sur la population qui donnaient d’abord la priorité à la réduction des effets sur la santé dans les populations à risque élevé de problèmes de santé ont eu des répercussions importantes sur les maladies graves et les décès attribuables à la COVID-19 au Canada. Un haut degré d’adhésion aux mesures de santé publique (MSP) recommandées est demeuré essentiel, surtout lorsque le variant préoccupant Omicron, qui était associé à une transmission accrue et à une diminution de l’efficacité des vaccins (principalement l’efficacité de la protection contre la transmission), et certains traitements sont apparus.

Pour atténuer l’impact de la COVID-19 au Canada, il faut continuer de se doter d’une stratégie globale, intégrée et intersectorielle « pansociétale » et « pangouvernementale » qui met l’accent sur ce qui s’inscrit dans la portée de notre contrôle tout en essayant de réduire les risques et les répercussions pour les éléments en dehors de cette portée. Par conséquent, le contexte de notre planification est principalement axé sur le Canada, mais reconnaît que la situation mondiale a un effet important sur nos activités d’intervention, le risque de recrudescence et la durée de la phase de transition au Canada.

Omicron

La vague induite par le variant Omicron a mis en relief le besoin d’adapter de façon continue l’intervention au fur et à mesure que le profil de risque évolue. Le variant Omicron, bien qu’il cause des complications moins graves chez les personnes infectées, a tout de même mis en péril les capacités en matière de prestation des soins de santé en raison du nombre élevé de personnes infectées par ce variant préoccupant hautement transmissible et échappant aux mécanismes immunitaires. Le variant Omicron est arrivé avant la période des Fêtes, en hiver, au moment où la transmission du variant préoccupant Delta était considérable et où les Canadiens, qui éprouvaient de la lassitude à l’égard de la pandémie, passaient plus de temps à l’intérieur et se ressemblaient en grand nombre. Cette situation a fait augmenter le risque de transmission à un moment où la protection conférée par les vaccins avait commencé à diminuer et où les programmes d’administration des doses de rappel n’avaient pas encore été mis en œuvre à grande échelle. Pour atténuer les risques découlant du variant Omicron, les programmes d’administration de doses de rappel ont rapidement été élargis dans tout le pays et des MSP restrictives ont été remises en place, mais n’ont pas été maintenues dans de nombreuses administrations. L’utilisation des tests rapides de détection des antigènes a été étendue étant donné que les systèmes de santé publique, surchargés, ont en grande partie délaissé l’identification et la gestion des cas individuels et des contacts, qui faisaient partie de leurs stratégies de surveillance et de dépistage. Dans de nombreuses administrations, la priorité a été accordée aux interventions en cas d’éclosion dans les milieux présentant des risques élevés et aux mesures visant à réduire la surcharge des systèmes de soins de santé causée par la transmission communautaire du variant Omicron.

Répercussions disproportionnées et conséquences sur la société

Dès le début de la pandémie, le Canada a mis en place, de façon extraordinaire, des MSP communautaires, vastes et restrictives (p. ex. fermeture d’écoles, restrictions liées aux rassemblements, restrictions liées aux milieux de travail/entreprises). Des MSP communautaires restrictives ont été maintenues ou remises en place dans de nombreuses administrations en réaction à l’apparition du variant Omicron. Un grand nombre de ces mesures ont eu des conséquences négatives involontaires sur la santé, le bien-être et la société, Note de bas de page 17 Note de bas de page 18Note de bas de page 19 malgré la mise en place d’importantes mesures de soutien sociétal (p. ex. soutien du revenu, soutien au logement et expansion des services sociaux comme les services en santé mentale et l’aide alimentaire).

Les conséquences involontaires, mais en grande partie prévisibles, de la réponse à la pandémie sur la société, ont touché quasiment toute la population. Toutefois, des groupes diversifiés au sein du Canada ont été touchés de façon disproportionnée par la pandémie, en partie en raison d’inégalités préexistantes qui ont été exacerbées par la pandémie. Note de bas de page 20Note de bas de page 21 Ces groupes comprennent, entre autres, les personnes âgées, les travailleurs essentiels, les enfants et les jeunes, les populations racialisées, les Autochtones, les personnes handicapées, les femmes, les communautés 2SLGBTQI+, les personnes qui consomment des drogues, les communautés à faible revenu, les nouveaux arrivants au Canada, et les sans-abri et les personnes mal logées. Note de bas de page 22Note de bas de page 23Note de bas de page 24 Par conséquent, le rétablissement de ces groupes ainsi que leur état de préparation à de futures pandémies pourraient nécessiter une approche plus intensive et plus vaste axée sur la réduction des inégalités et le renforcement de la résilience.

Perturbations sociales

Des perturbations sociales ont été associées non seulement à des niveaux élevés de propagation de la maladie, mais aussi aux mesures restrictives mises en place pour réduire la transmission pendant les périodes où la propagation était importante. La fermeture des milieux de travail, des entreprises, des écoles et des garderies ainsi que des installations récréatives ou leur accès réduit ont perturbé les routines normales et ont souvent créé de la confusion étant donné que les recommandations et les exigences ont évolué au fil du temps et ont varié entre les administrations. Paradoxalement, un grand nombre de personnes qui ont été touchées par ces perturbations étaient les personnes les moins susceptibles de présenter une forme grave de la maladie (p. ex. enfants d’âge scolaire, jeunes adultes en santé). Note de bas de page 25

L’absentéisme des travailleurs de la santé, causé par la nécessité de s’isoler ou de se placer en quarantaine, a davantage restreint les capacités en matière de soins de santé, qui étaient déjà réduites, même dans des administrations bien dotées en ressources. De même, l’absentéisme chez d’autres fournisseurs de services essentiels a mené à des difficultés liées à la continuité des activités.

L’acceptation initiale des mesures d’intervention nécessaires, mais perturbatrices a été impressionnante et bénéfique au moment où les Canadiens étaient sensibilisés aux répercussions du SRAS-CoV-2 au sein de notre population et aux meilleures façons de les réduire. Cependant, il n’est pas certain que le même niveau de sacrifice personnel et de perturbations sociales sera largement accepté dans l’avenir. Il est important que les plans à venir reconsidèrent les éléments déclencheurs et le moment des mesures mises en place pour réduire les maladies graves qui entraînent aussi des conséquences sur la société en général. Même si du soutien économique et d’autres types de soutien sont offerts, il y a une limite à la tolérance du public à l’égard de ces mesures connues pour perturber les routines et le fonctionnement de la société.

Cadre de gestion des risques

Le guide de l’OMS Gestion des risques de pandémie de grippe encourage une approche fondée sur les risques pour la planification tout au long de la continuité des phases d’une pandémie. Les phases de l’OMS (figure 1) visent à représenter la façon dont l’incidence des cas (avec toutes les vagues d'activité pandémique fusionnées en une seule phase pandémique) progresse au fil du temps à l’échelle mondiale et par conséquent fournissent un cadre pour l’évaluation, par l’OMS, des risques associés à la situation mondiale. La terminologie employée, élaborée dans le cadre de la planification en cas de pandémie de grippe, a été moins privilégiée pendant la pandémie de COVID-19, mais elle fournit tout de même un contexte utile pour la planification de la transition. Plus particulièrement, la terminologie et le cadre de gestion des risques peuvent être utilisés aux tables FPT pour favoriser une approche pancanadienne pour la description de la situation actuelle et la planification par phase selon l’intensité de la pandémie et de l’épidémie, et l’intensité de la propagation de la maladie au Canada.

Figure 1 : La continuité des phases d’une pandémieNote de bas de page 26

figure 01

Figure 1 : Description textuelle
Phase Incidence de la COVID-19 Objet de l’activité
Interpandémique Faible, stable, prévisible Préparation
D’alerte Augmentation, diminution de la stabilité, imprévisibilité Préparation et déclenchement de la réponse
De pandémie Vagues d’incidence élevée, faible prévisibilité Réponse
De transition Diminution et stabilisation Réponse continue, et rétablissement
Interpandémique Faible, stable et plus prévisible Rétablissement et préparation

Nous évaluons les risques pendant toutes les phases de la pandémie.

La phase de transition se situe entre la phase d’intervention active de lutte contre la pandémie et la phase où la COVID-19 peut être gérée comme les autres maladies infectieuses communes au Canada, cette dernière étant la phase interpandémique. La phase interpandémique n'est pas destinée à représenter la période entre les vagues d'activité pandémique. Il s’agit plutôt du temps entre les nouvelles pandémies, lequel a varié de 10 à 40 ans pour la grippe, mais qui n'a pas encore été établi pour le SRAS-CoV-2 puisqu'il s'agit de la première pandémie documentée causée par un coronavirus. L’OMS caractérise la phase de transition comme le moment où « au fur et à mesure que le risque évalué à l’échelle mondiale diminue, l’action mondiale peut ralentir et il peut être opportun que les pays réduisent les activités ou passent aux mesures de relèvement, selon leurs propres évaluations des risques ».

Au Canada, les évaluations des risques des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux peuvent maintenant être guidées par une base importante de données probantes qui, combinées aux données épidémiologiques locales/régionales, à l’expérience en matière d’intervention et à l’analyse des répercussions, aideront à déterminer une approche fondée sur les risques pour les activités de rétablissement et de préparation continue tout au long de la phase de transition et de la phase interpandémique. Toutefois, l’incertitude continuera d’être prise en compte dans les évaluations des risques dans l’avenir étant donné que l’émergence de variants préoccupants ayant des caractéristiques épidémiologiques variées doit être prise en considération et que l’incidence et les répercussions de la COVID-19 pendant la phase de transition et la phase interpandémique ne seront pas connues avant d’avoir été observées au cours d’un certain nombre de mois ou d’années. Compte tenu de ces mises en garde et reconnaissant que la tolérance au risque variera probablement entre les administrations et au fil du temps, le présent document propose une planification fondée sur l’atteinte des objectifs FPT, et l’utilisation d’approches fondées sur les risques pour le recours aux mesures et la communication des recommandations de santé publique.

Gouvernance de l’intervention et concept des opérations

Tout au long de l’intervention de lutte contre la pandémie, le Plan d’intervention fédéral, provincial, territorial en matière de santé publique dans les cas d’incidents biologiques a fourni le cadre pour notre gouvernance FPT et notre concept des opérations. Cette structure de gouvernance, qui comprend le Comité consultatif spécial (CCS), le Comité consultatif technique (CCT), le Comité consultatif de la logistique (CCL) ainsi que le Groupe des communications du réseau de santé publique (GCRSP) et les secrétariats connexes, a facilité la coordination de l’intervention en santé publique. Les réunions fréquentes des membres de ces groupes ont permis de discuter en temps réel des données probantes, des risques et de la planification stratégique, ce qui a mené à une intervention robuste. Ces tribunes servant à élaborer des recommandations générales, à approuver des produits liés à l’intervention (p. ex. orientations, communications au sujet des risques, protocoles opérationnels), à évaluer les risques et à échanger des renseignements ont fonctionné au niveau d’intervention FPT « 4 – Intervention d’urgence » tout au long de la pandémie. Comme prévu, les provinces et les territoires ont adapté les produits FPT et les produits d’orientation de l’ASPC approuvés dans le cadre de ces tribunes afin qu’ils soient utilisés selon les besoins au sein de leurs administrations. Cette adaptation a entraîné des variations dans le degré d’application et des différences quant au moment d’utilisation de ces produits; néanmoins, la structure a permis un examen et une discussion approfondis pour tous les aspects de l’intervention en santé publique.

Étant donné que bien des provinces et territoires ont amorcé la phase de transition en fonction des risques évalués et des niveaux de transmission observés, il sera important d’examiner si (et quand) le niveau d’intervention FPT peut être ramené du niveau d’intervention 4 – Urgent au niveau d’intervention 3 – Supérieur dans le cadre du processus de planification. Le concept des opérations prévoit un examen continu du niveau d’intervention FPT requis sous la forme d’une boucle de rétroaction qui comprend une surveillance permanente des risques et des activités d’atténuation des risques nécessaires.

Vagues précédentes

Avant de penser à la prochaine étape, il est important de réfléchir aux caractéristiques épidémiologiques et aux principaux facteurs des vagues précédentes, car ils constituent essentiellement différents modèles auxquels nous avons été confrontés et dont nous pourrions tirer des leçons. Plus précisément, il faut d’abord examiner les éléments déclencheurs et le calendrier des mesures mises en œuvre à chaque vague précédente, puis évaluer l’incidence de ces mesures sur la réduction des cas de maladie grave, mais aussi leurs conséquences sociétales.

La figure 2 illustre le nombre de cas et la prévalence des hospitalisations attribuables à la COVID-19 au Canada au fil du temps. Même si la capacité de dépistage et les politiques ont eu une incidence sur les données, ces dernières permettent de résumer les tendances nationales en matière d’incidence et de gravité, tout en reconnaissant que les vagues ont eu des effets différents selon les provinces et territoires. Ainsi, chaque vague importante a été induite par un changement de variant ou de taux de contact (c.-à-d. le degré d’interaction entre les personnes en dehors du ménage). Cependant, la figure ne met pas clairement en évidence l’incidence de la vaccination, notamment une réduction relative des cas de maladie grave (c.-à-d. nécessitant une hospitalisation), en raison de la sous-estimation de l’incidence du variant Omicron. En outre, les tests effectués dans les hôpitaux peuvent avoir mené à un recensement des personnes atteintes du variant Omicron qui ont été admises pour une autre raison, ce qui pourrait fausser les données sur les décès.

Figure 2 : Vagues de la pandémie et principaux facteurs des effets de la COVID-19

Figure 2

Figure 2 : Description textuelle
Vague Type de COVID-19 Plage de dates Facteur Moyenne sur 7 jours du pic de l’incidence Moyenne sur 7 jours du pic des hospitalisations Moyenne sur 7 jours du pic des décès
1 Sauvage mars 2020 à juin 2020 Sensibilité de la population 1 373 (10 avril 2020) 3 021 (11 mai 2020) 177 (6 mai 2020)
2 Sauvage septembre 2020 à février 2021 Sensibilité de la population, taux de contact à l’intérieur 8 261 (10 janvier 2021) 4 732 (17 janvier 2021) 162 (26 janvier 2021)
3 Alpha février 2021 à juin 2021 Transmissibilité plus élevée que le type sauvage 8 730 (17 avril 2021) 4 396 (28 avril 2021) 50 (29 avril 2021)
4 Delta juillet 2021 à octobre 2021 Transmissibilité plus élevée qu’Alpha, gravité légèrement plus élevée que le type sauvage, certain échappement immunitaire 4 365 (29 septembre 2021) 2 504 (11 octobre 2021) 49 (18 octobre 2021)
5 Omicron novembre 2021 à le temps présent Transmissibilité plus élevée que Delta, important échappement immunitaire, gravité moindre que les autres variants 42,191 (6 janvier 2022) 10,839 (26 janvier 2022) 168 (26 janvier 2022)

Note: Les courbes représentent des moyennes mobiles sur 7 jours. Les hospitalisations et les admissions aux soins intensifs englobent toutes les personnes à l’hôpital et aux soins intensifs ce jour-là. Le nombre d’hospitalisations et d’admissions aux soins intensifs repose sur les données de neuf des treize provinces et territoires du Canada. Les cas dans les USI semblent suivre la même tendance que le nombre de cas hospitalisés, mais il n’y a pas de pics clairs et ils ne sont donc pas présentés dans le tableau de données. Ils représentent une petite fraction des cas hospitalisés.

Note de bas de page concernant Omicron : En raison de modifications apportées aux politiques de dépistage de la COVID-19 dans un grand nombre de provinces et de territoires à la fin décembre 2021, le nombre de cas présente une sous-estimation du fardeau total de la maladie.

But et objectifs de la réponse à la COVID-19

But

La réponse du Canada à la pandémie de COVID-19 repose sur le but établi en cas de grippe pandémique dans le document Préparation du Canada en cas de grippe pandémique : Guide de planification pour le secteur de la santé (dernière mise à jour en août 2018). Le but est le suivant :

Pendant la phase pandémique au Canada, les interventions FPT en matière de santé publique ont été guidées par ce but et ont visé avant tout à réduire au minimum les formes graves de la maladie et les décès. Les mesures et stratégies mises en œuvre dans ce but ont contribué à réduire l’incidence de la COVID-19 au Canada ainsi que les formes graves de la maladie et les décès qui y sont associés.

Il a été extrêmement difficile de réduire les effets de la COVID-19 sur la santé tout en réduisant au minimum les perturbations sociales, d’autant plus que la « fatigue pandémique » Note de bas de page 27Note de bas de page 28 s’est accrue et a entraîné des difficultés connexes en ce qui concerne le respect par le public des mesures recommandées. La façon dont les mesures d’intervention locales ont été mises en œuvre (p. ex. cliniques de vaccination en dehors des heures de travail pour les travailleurs par quart, cliniques mobiles ou temporaires) résulte de la reconnaissance du fait que certains groupes de Canadiens font face à des obstacles disproportionnés qui les empêchent de respecter ces mesures. Les stratégies visant à éliminer ces obstacles constituent une leçon importante à retenir pour les prochaines interventions et les documents de planification.

L’énoncé du but, qui souligne la nécessité d’équilibrer les effets de la COVID-19 en ce qui concerne les résultats pour la santé et les perturbations sociales, entraînera des changements d’orientation au cours de la phase de transition. Pendant les périodes de faible activité de la maladie, nos systèmes de soins de santé existants et l’utilisation de produits thérapeutiques devraient suffire à gérer les formes graves de la maladie. Par conséquent, le recours à des mesures réputées avoir des effets perturbateurs dans notre société (c.-à-d. des mesures restrictives) devrait être limité. Cependant, compte tenu du risque persistant de voir apparaître un variant préoccupant capable d’échapper à l’immunité, il pourrait être nécessaire de remettre l’accent sur la réduction des formes graves de la maladie et des décès.

Objectifs

Les administrations amorcent une transition de la phase active de lutte contre la pandémie vers la phase de rétablissement et de préparation à la gestion de la COVID-19 comme une maladie infectieuse courante au Canada. Par conséquent, il convient de revoir les objectifs de gestion en cours dans le contexte d’autres priorités de santé publique, nombre d’entre elles n’ayant pas reçu de ressources adéquates pendant la phase de réponse à la pandémie.

Phase de transition

La phase de transition est une période difficile. Le risque de résurgence ne pourra être déterminé avec certitude, mais il faudra en tenir compte, car la protection conférée par la vaccination ou une infection antérieure diminue au fil du temps dans la population canadienne, tandis que l’activité pandémique se poursuit à l’échelle mondiale. Il faudra mettre en place de multiples activités de santé publique simultanées qui reposeront toutes sur une main-d’œuvre de santé publique largement épuisée, le tout dans un contexte d’incertitude permanente concernant les nouveaux variants.

Les principaux objectifs de la phase de transition consistent à réduire les formes graves de la maladie associées à la COVID-19 à un niveau gérable localement (c.-à-d. qui peut être géré sans perturber les autres services et programmes de santé publique et de soins de santé), tout en maintenant la surveillance et la préparation à toute résurgence, et en renforçant la capacité d’évaluation des risques. Cependant, au cours de cette phase, il faut à la fois s’occuper des activités de rétablissement, documenter les « leçons retenues » en vue d’une réflexion et commencer à relancer les programmes de santé publique qui n’ont pas bénéficié de ressources suffisantes en raison de la nécessité de réorienter les ressources vers la réponse à la pandémie de COVID-19 et dont les besoins ne sont peut-être pas satisfaits. Il faut également commencer à résoudre les problèmes de capacité du système de santé et de collecte de données. Pour garantir l’atteinte des objectifs de la phase de transition, il convient de prendre en compte toute dépendance à l’égard de l’état d’urgence pour obtenir le soutien nécessaire à la réponse à la pandémie avant de mettre fin à cet état déclaré.

Les objectifs de santé publique suivants visent à atténuer les risques pendant la phase de transition.

Approche :

Outils, mesures et ressources :

Préparation :

Rétablissement et évaluation :

Dans les systèmes de soins de santé, il faudra se concentrer sur l’élimination des « arriérés » de services et de soins qui ont été interrompus ou retardés en raison de la nécessité de réaffecter des ressources au traitement des cas de COVID-19 et sur l’augmentation de la capacité de pointe pour l’avenir. Les centres de recherche et de surveillance, les centres de collaboration nationale, les organismes de santé publique, les systèmes de soins de santé et les laboratoires du Canada continueront de fournir le soutien nécessaire pendant la phase de transition.

Phase interpandémies

Le commencement de la phase interpandémique ne pourra probablement être déterminé qu’au moyen d’une analyse rétrospective des données. S’il est vrai que les coronavirus circulent et causent régulièrement des maladies dans la population canadienne, le virus de la COVID-19 est apparu récemment et, par conséquent, nous ignorons encore en quoi consistera l’épidémiologie courante ou stabilisée à l’avenir. À des fins de planification, il est important d’envisager différents schémas épidémiologiques susceptibles de se produire au cours de la phase interpandémique au Canada. La modélisation mathématique et la planification fondée sur des scénarios peuvent contribuer à ces préparatifs, mais il apparaît clairement qu’il faudra constamment surveiller l’épidémiologie de la COVID‑19 dans le contexte d’autres maladies et se tenir prêt à réagir aux signaux préoccupants.

Les activités de rétablissement de la pandémie peuvent se poursuivre pendant cette phase, mais l’accent doit être mis sur la réalisation des objectifs de préparation. Au cours de cette phase, il sera important d’examiner et de mettre en œuvre de vastes améliorations dans les systèmes de santé publique et de soins de santé, en particulier celles qui augmentent la capacité d’intervention et la résilience. Les améliorations à l’échelle du système qui visent à réduire les effets disproportionnés subis par plusieurs populations diverses pendant la phase pandémique de la COVID-19 devraient également être privilégiées, car ces améliorations peuvent avoir des effets bénéfiques immédiats (pas nécessairement liés à la COVID-19) sur l’état de santé. En outre, les objectifs de santé publique dans cette phase devraient inclure la prise en compte des recommandations postpandémiques (« leçons retenues ») et des mesures qui améliorent non seulement la capacité, mais aussi l’efficacité et la rapidité des composantes de la réponse. De plus, il sera utile de bien connaître la situation et les liens dans l’ensemble du secteur de la santé pour améliorer la préparation au cours de cette phase.

Lorsque nous atteindrons la phase interpandémique, nos objectifs de santé publique changeront et viseront à atténuer les risques et à améliorer la préparation à un large éventail de risques. Les objectifs prévus pour la phase interpandémique sont les suivants :

Même si cela ne relève pas de la planification en matière de santé publique, il convient de noter que les établissements de soins de santé devraient également envisager de prendre des mesures au cours de la phase interpandémique pour mieux se préparer à la gestion des maladies infectieuses dans leur établissement. Par exemple, ils pourraient examiner ou renforcer la formation aux pratiques de prévention et de contrôle des infections en vue de mieux protéger les travailleurs de la santé et les patients ou résidents contre la transmission des maladies, et combler les besoins en matière d’infrastructure (notamment en ce qui concerne l’espace et la ventilation).

Planification prospective

Pour assurer la concrétisation des nombreux objectifs de la phase de transition, les activités prévues au titre de cette phase doivent répondre à la fois aux besoins permanents en matière d’intervention, de rétablissement et de préparation. Par conséquent, il convient de planifier de manière exhaustive, tout en gardant à l’esprit que la flexibilité et l’adaptabilité sont essentielles, car certains besoins peuvent se révéler plus prioritaires que d’autres à différents moments de la phase. De plus, l’établissement de priorités pourrait être une nécessité pendant cette phase de transition potentiellement longue, étant donné qu’il faudra compter sur des effectifs de santé publique épuisés ou réduits.

Hypothèses de planification et domaines d’incertitude

Cette troisième édition du plan vise à aider tous les ordres de gouvernement à dresser des plans de santé publique de façon cohérente, mais souple, dans l’optique de soutenir les activités d’intervention, de rétablissement et de préparation à long terme liées à la COVID-19. Les plans devraient combiner des approches et des objectifs FPT cohérents avec des mesures adaptables à l’échelle régionale et locale, et tenir compte des besoins de divers groupes au Canada en fonction de l’état de santé, de l’âge, du sexe, de la race/ethnicité, de la culture, des capacités et d’autres facteurs socioéconomiques et démographiques.

Le tableau 1 fait état des hypothèses de planification prospective qui visent à fournir une base pour la planification dans le contexte canadien à la suite de la vague induite par le variant Omicron. Les domaines d’incertitude, énumérés au tableau 2, aident à déterminer les inconnues actuelles et les domaines pour lesquels la base de données probantes s’élargit rapidement, mais n’en est pas encore au point où elle peut soutenir une hypothèse de planification. Sachant que les données et les connaissances évoluent, il convient de prévoir des éléments flexibles ou de réserver des espaces dans les plans opérationnels afin de permettre la mise à jour au fil du temps, à mesure que les connaissances et l’expérience progresseront. Tant les hypothèses de planification que les domaines d’incertitude requièrent une validation ou une actualisation et peuvent être des éléments déclencheurs d’un réexamen et d’une modification des plans.

Tableau 1 : Résumé des hypothèses de planification

Hypothèses de planification prospective

Épidémiologie et risque

  • La transmission de la COVID-19 se poursuivra, mais le niveau de base de transmission, de même que les répercussions, la fréquence ou le moment des résurgences sont encore inconnus.
  • La COVID-19 impose un fardeau net continu sur le système de santé.
  • L’épidémiologie au cours de la phase de transition pourrait inclure des poussées d’activité de la maladie (en raison d’éclosions ou de nouveaux variants).
  • Une évolution virale est à prévoir.
  • Le calendrier des phases (progression et durée) peut varier d’une province ou d’un territoire à l’autre et peut ne pas suivre une progression linéaire de la phase de réponse à la phase interpandémique, en passant par la phase de transition.
  • La proportion de personnes infectées présentant une forme asymptomatique, symptomatique ou grave de la maladie peut varier considérablement selon le variant en cause. On continuera d’observer une transmission par des personnes asymptomatiques ou présymptomatiques.
  • Les facteurs de risque de maladie grave ne changeront guère au fil du temps (y compris avec l’émergence de nouveaux variants).
  • Le risque de cas importés de COVID-19 subsistera et variera en fonction du risque épidémique mondial (p. ex. le risque dans les pays voisins et le niveau d’immunité global).

Conséquences et interventions

  • Au cours de la phase de transition, on passera d’une gestion de la santé publique axée sur les exigences à une gestion axée sur les recommandations et le soutien aux données probantes et à la prise de décision fondée sur les risques.
  • Il faut pouvoir compter sur un système de surveillance robuste pendant cette phase.
  • La stratégie de vaccination continuera d’évoluer en fonction des nouvelles données probantes, de la disponibilité de nouveaux vaccins et de l’offre connexe, ainsi que de la situation épidémiologique au Canada.
  • La vaccination permet de réduire la fréquence et l’incidence du syndrome post-COVID-19.
  • Les activités de rétablissement doivent tenir compte des conséquences et des risques imprévus, des retards accumulés par les systèmes de santé et des répercussions de l’interruption de la prestation de programmes de santé publique, lesquels se sont manifestés dans le cadre de la réponse à la pandémie.
  • Il existe un risque constant d’émergence de nouveaux variants qui pourraient nécessiter un changement d’orientation et un retour à des mesures d’intervention. Ce changement sera fondé sur les risques et tiendra compte des autres priorités de santé publique.
  • On maintiendra une approche pancanadienne pour établir la priorité de distribution de toute ressource limitée, et la cibler, qui sera fondée sur un cadre d’éthique. L’élaboration de politiques ayant trait à la priorisation des ressources limitées sera également éclairée par d’autres considérations logistiques, épidémiologiques et sociétales, comme la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
  • Les mesures d’intervention et de rétablissement prises par une administration pourraient avoir une incidence sur les administrations voisines, même si celles-ci ne mettent pas elles-mêmes en œuvre ces mesures.
  • Des initiatives visant à répondre aux besoins en ressources humaines et en infrastructure devront être mises en place pour renforcer la capacité des systèmes de santé publique et de soins de santé.
  • La gestion continue à long terme de la COVID-19 demandera l’établissement de programmes de santé publique pour atténuer les hausses importantes de la demande de ressources hospitalières.
  • La détermination d’un niveau de risque acceptable et l’évaluation continue du risque épidémique mondial éclaireront les activités de gestion aux frontières internationales.

Immunité

  • Un haut niveau d’immunité de la population, associé à des MSP, entre autres, sera nécessaire pour réduire la transmission de la COVID-19 à un niveau gérable sans perturber les systèmes de soins de santé et la société en général.
  • Le risque d’échappement immunitaire est plus élevé avec un variant qui présente des variations génotypiques ou phénotypiques importantes (mutation, recombinaison ou évolution à partir d’un virus ancêtre) par rapport aux variants du SRAS-CoV-2 qui circulaient auparavant.
  • La propagation d’un variant capable d’échapper à l’immunité a pour conséquence que la proportion de la population susceptible d’être infectée par celui-ci sera plus importante.
  • Le niveau d’immunité de la population (acquis par la vaccination ou par une infection passée) diminuera avec le temps.
  • Les anticorps neutralisants circulants et l’immunité cellulaire, associés à d’autres mécanismes immunitaires, sont essentiels pour assurer la protection contre l’infection et les formes graves de la maladie, respectivement. Ces deux réactions sont généralement induites efficacement par la vaccination intramusculaire, mais la protection contre les variants conférée par le vaccin peut varier, et l’on s’attend à ce que la protection, en particulier contre l’infection et, dans une certaine mesure, contre les formes graves de la maladie, diminue avec le temps.
  • À court terme, le niveau de protection obtenu par la vaccination sera fonction du nombre de doses reçues, espacées adéquatement, et du temps écoulé depuis la dernière dose. Ce niveau de protection peut varier selon l’immunocompétence de la personne, l’intervalle entre les doses, le produit administré et le temps écoulé depuis la dernière dose.
  • L’infection stimule la réponse immunitaire (c’est-à-dire la production d’anticorps et la réponse immunitaire cellulaire) et est propre à provoquer l’immunité systémique et des muqueuses chez les personnes immunocompétentes.
  • L’immunité conférée par une infection naturelle varie en fonction d’une multitude de facteurs (âge, gravité de la maladie, problèmes médicaux sous-jacents, statut vaccinal).
  • L’immunité conférée par une infection naturelle peut offrir un bon niveau de protection, mais celui-ci est moins constant et moins prévisible qu’avec la vaccination.
  • L’infection naturelle combinée à la vaccination confère une meilleure protection que l’infection seule.
  • L’immunité de la population tient à la combinaison de personnes ayant des niveaux de protection variés obtenus par la vaccination (avec divers produits ou une combinaison de produits d’efficacité variable) et des antécédents d’infection différents.

Tableau 2 : Résumé des domaines d’incertitude

Domaines d’incertitude

  • L’épidémiologie de la COVID-19 endémique au Canada, c’est-à-dire le niveau de base de transmission, de même que les répercussions, la fréquence ou le moment des résurgences (p. ex. si et quand la COVID-19 aura un profil saisonnier similaire à celui d’autres infections respiratoires).
  • La façon dont la circulation continue du SRAS-CoV-2 influera sur d’autres virus respiratoires (p. ex. le virus de l’influenza et le RSV), et vice-versa, et les effets que cela aura sur l’immunité de la population et sur la demande de services de soins de santé lors des pics saisonniers.
  • L’épidémiologie d’autres virus respiratoires après deux ans de faible circulation.
  • La prévalence du syndrome post-COVID-19 (« COVID longue ») dans la population et les effets que cette manifestation prolongée de séquelles de la COVID-19 aura sur la morbidité, la mortalité, les ressources futures du système de santé, la main-d’œuvre, l’économie et la société en général.
  • Les taux de morbidité et de mortalité liés à la COVID-19 jugés acceptables ou tolérables par la population canadienne.
  • La quantité de MSP que les Canadiens toléreront, et le recours aux MSP en l’absence de mandats.
  • La mesure dans laquelle les nouveaux variants nécessiteront l’adaptation des activités d’intervention, de rétablissement et de préparation continue pour atteindre les objectifs.
  • L’efficacité de la vaccination par voie muqueuse et si elle confère une meilleure protection contre l’infection et une protection immunitaire contre la maladie.
  • Il peut y avoir une limite à la protection conférée par la vaccination répétée.
  • Les corrélats immunitaires de protection contre l’infection et les formes graves de la maladie.
  • L’efficacité des différents vaccins et traitements, actuels et nouveaux, contre les nouveaux variants préoccupants.
  • Les répercussions négatives que les mesures de lutte contre la pandémie de COVID-19 ont eues sur la santé physique et mentale des Canadiens, y compris ceux touchés de façon disproportionnée.
  • La façon dont les efforts de rétablissement et la capacité d’intervention future pourraient être touchés par les répercussions négatives que la pandémie de COVID-19 a eues sur les intervenants.
  • Si les leçons « observées » (pas encore « apprises ») peuvent être utilisées par les intervenants actuels et dûment « communiquées » aux décideurs, à la prochaine cohorte d’intervenants (p. ex. les étudiants des disciplines de la santé) et à la société dans son ensemble.
  • L’étendue des processus d’examen et d’enquête officiels des provinces et des territoires.
  • La mesure dans laquelle la pandémie suscitera des changements dans divers secteurs pour s’attaquer aux déterminants sociaux de la santé et aux conditions de vie des communautés marginalisées, racisées, autochtones ou difficiles à rejoindre.
  • La mesure dans laquelle la confiance du public envers les responsables de la santé publique, les approches et la science en général a été influencée négativement ou positivement, ainsi que la durée de ces répercussions.

Planification des risques, de l’intervention et de la préparation liés à la COVID-19 en cours

Les activités d’intervention liées à la COVID-19 en cours et la préparation à la détection et à la réponse aux résurgences de la COVID-19, doivent continuer d’être abordées pendant la phase de transition. Tout au long de cette période de transition vers une activité plus prévisible de la maladie de COVID-19 au Canada, il est important de tenir compte des éléments suivants :

Immunité de la population

L’immunité de la population sera considérée comme importante lorsqu’elle sera suffisante pour diminuer et maintenir l’activité de la COVID-19 au Canada à un niveau où elle pourra être gérée en même temps que d’autres problèmes de santé publique et sans grever les ressources de la santé publique et des soins de santé. Cependant, l’immunité de la population est le produit de l’immunité combinée de tous les individus d’une population et, dans une certaine mesure, de l’effet d’immunité collective protectrice lorsqu’une forte proportion d’individus sont bien protégés en même temps (et se mélangent avec des individus non protégés). Les individus auront des niveaux de protection variés obtenus grâce à :

La protection obtenue par la vaccination ou l’infection s’estompe avec le temps et peut s’avérer insuffisante pour prévenir l’infection par un nouveau variant préoccupant, comme cela a été le cas avec le variant Omicron. Pour ces raisons, il existe de multiples scénarios pour l’avenir de la COVID-19 au Canada, et il n’est pas possible à ce stade de prédire avec certitude quel scénario ou quelle combinaison de scénarios nous connaîtrons. Cette situation n’est pas propre au Canada et des conclusions similaires ont été tirées par d’autres pays Note de bas de page 29.

Transmission continue

Compte tenu des variations du niveau d’immunité de la population que l’on peut s’attendre à voir se produire au fil du temps, une transmission continue, en raison de cas importés, aux épidémies et aux changements dans les taux de contact parmi les populations sensibles, est prévue. On s’attend également à ce que des vagues d’infection continuent à se produire, principalement en raison de l’introduction et de la propagation de nouveaux variants. La fréquence et l’amplitude de ces vagues d’infection vont dépendre :

La modélisation mathématique appuie la planification de notre réponse aux épidémies et aux éclosions, et la pandémie de COVID-19 a démontré le rôle important et le besoin de disposer de la gamme complète d’outils de modélisation nécessaires pour appuyer la prise de décisions pendant une crise de santé publique complexe. Ce rôle et les types de modèles actuellement utilisés sont décrits à l’Annexe 1 : Soutien à la modélisation pour la planification à long terme.

À des fins de planification, il est utile de réfléchir à un éventail de scénarios possibles et aux facteurs et caractéristiques clés de chacun d’entre eux, en gardant à l’esprit la façon dont les caractéristiques du (ou des) variant(s) en circulation peuvent se manifester au Canada en fonction du niveau d’immunité de la population à ce moment-là. La Figure 3 illustre les schémas possibles de l’incidence, des hospitalisations et du niveau d’immunité de la population. La possibilité d’une vague « hors saison » est représentée dans la Figure 3 par une ligne orange en pointillé pour l’incidence des cas et une ligne bleue correspondante en pointillé pour la prévalence des hospitalisations.

Figure 3 : Schémas possibles d’incidence, d’hospitalisations et d’immunité de la population

Figure 3

Figure 3 : Description textuelle

Cette figure est une illustration des tendances possibles de l’incidence des cas et de la prévalence des hospitalisations de janvier 2022 à janvier 2024.

Moment de l’année Incidence des cas Prévalence des hospitalisations Immunité de la population

Printemps 2022

Faible ou en baisse après une hausse des cas pendant l’hiver.

Faible/moyenne

Très élevée à l’heure actuelle (après la vague de cas du variant Omicron et les doses de rappel)

Été 2022, 2023

L’incidence de référence fluctuera avec la survenue d’épidémies et l’impact de la baisse de l’immunité.

Il y a toujours une possibilité de résurgence associée à un nouveau VP.

En baisse/faible, sauf s’il survient une vague « hors saison » qui provoque une maladie grave nécessitant une hospitalisation.

Diminution lente en l’absence de doses de rappel ou d’infections.

Automne/hiver 2022, 2023, 2024

Des augmentations saisonnières sont possibles en raison de la baisse de l’immunité, de l’augmentation des taux de contact à l’intérieur ou de l’arrivée d’un nouveau variant. L’incidence variera selon les caractéristiques du variant.

Il s’agirait d’un indicateur tardif par rapport à l’incidence et il pourrait être dissocié des hausses subites de l’incidence en fonction de la virulence du variant en circulation, de la protection conférée par les vaccins ou une infection antérieure et de l’efficacité des traitements.

Diminution lente en l’absence de doses de rappel ou d’infections.

L’administration de doses de rappel avant l’automne peut réduire l’incidence ou les hospitalisations. L’efficacité du vaccin contre la souche en circulation sera déterminante.

Dans l’Annexe 2 : Facteurs épidémiologiques, les facteurs épidémiologiques qui influent sur : 1) le nombre de nouveaux cas et le moment de leur apparition; et 2) l’effet des cas sur la santé, sont présentés à titre de référence. (Remarque : ce contenu a été conservé de la 2e édition de ce plan)

Gravité observée

Le nombre de cas hospitalisés est l'une des variables clés utilisées pour représenter la gravité observée dans la population au fil du temps. Cela dépendra du niveau de transmission en cours dans la population et de la transmissibilité intrinsèque du ou des variants en circulation. La gravité observée d’un nouveau variant dans la population canadienne sera fonction de :

Il y a un rôle à l’utilisation efficace des produits thérapeutiques, en particulier ceux qui peuvent être accessibles et pris dans la communauté dès le début de l’infection, ce qui aura une incidence sur l’amplitude de la vague d’hospitalisations liées à la COVID-19 (voir la Figure 3). La prophylaxie préexposition avec des anticorps monoclonaux pour les groupes à très haut risque qui ne réagissent pas bien à la vaccination sera également disponible dans un avenir proche. La Figure 4 indique les trois principaux facteurs de gravité observés dans une population et met en évidence les domaines où l’action de santé publique a la plus grande influence.

Figure 4 : Facteurs de gravité observés dans une population

Figure 4

Figure 4 : Description textuelle

La gravité observée est fonction de 3 facteurs, par ordre décroissant d’incidence sur la santé publique.

Mesures pour atténuer la gravité:

  • Vaccination (avec des produits ayant une efficacité élevée contre la forme grave de la maladie)
  • Utilisation optimale de traitements efficaces
  • Mesures de protection en milieu communautaire, dans les établissements (p. ex. ESLD) et personnelle pour la prévention et de contrôle des infections – en particulier des mesures avérées les plus efficaces pour prévenir l’infection parmi les membres des groupes à risque élevé

Caractéristiques de la population infectée:

  • Caractéristiques démographiques des cas (p. ex. âge)
  • Présence d’affections médicales à haut risque
  • Statut vaccinal et antécédents avant infection

Virulence intrinsèque du virus:

  • Propriétés du virus qui touchent le site de liaison et de réplication virale, et manifestations cliniques associées
  • Vitesse de réplication virale et charge virale résultante

Les autorités de santé publique ont la plus grande influence sur les mesures visant à réduire la gravité.

Les conséquences graves de l’infection par le SRAS-CoV-2 au-delà de la période d’hospitalisation aiguë, notamment le syndrome post-COVID-19, également connu sous le nom de « COVID longue », doivent également être prises en compte dans les plans prévisionnels. Les autorités de santé publique (ASP) pourraient jouer un rôle de premier plan en soulignant la nécessité de recherches visant à mieux comprendre l’épidémiologie de ce syndrome, y compris les facteurs de risque, et en facilitant le financement de ces recherches. Comme de plus en plus de personnes souffrent de ce syndrome post-viral, les soutiens physiques, de réadaptation et mentaux nécessaires doivent être déterminés, quantifiés et utilisés pour planifier les ressources requises pour les nouveaux programmes et les stratégies de gestion à long terme. Une collaboration entre les différents secteurs de la santé faciliterait une approche coordonnée.

Gestion des risques

La planification de la phase de transition nécessite une approche de gestion des risques. À mesure que l’épidémiologie de la COVID-19 au Canada devient plus stable et prévisible, les mesures propres à la COVID-19 doivent être transformées en activités de santé publique durables. Il est essentiel pour cette transition de s’assurer que la santé publique a la capacité de : fournir des évaluations de risque informées et opportunes sur une base continue qui comprennent, sans qu’elles y soient limitées, la COVID-19, et de réagir rapidement aux signaux de risque accru (p. ex., des variants préoccupants graves). Cette approche de gestion des risques permettra de déterminer où affecter des ressources de santé publique et en établir l’ordre de priorité. Elle permettra également de déterminer la nécessité d’apporter des améliorations à l’ensemble du système afin d’accroître la préparation et la résilience aux futures pandémies.

Tout en soutenant et en reconnaissant l’interdépendance de la santé publique et de la prestation des soins de santé au sein de nos systèmes de soins de santé, l’intervention optimale en matière de santé publique dépendra de la capacité à :

La gestion continue de la COVID-19 pendant la phase de transition consiste notamment à s’assurer de la capacité à détecter les signaux de résurgence et à être prêt à intensifier une intervention proportionnelle au risque. L’évaluation des risques est une première étape importante, mais les données nécessaires pour déterminer avec certitude le niveau de risque sont généralement insuffisantes au moment où le nouveau signal est détecté, en particulier si ce signal correspond à l’émergence d’un nouveau variant. Si le signal survient dans un autre pays, même si des données sont disponibles sur la gravité observée, la généralisation à la population canadienne et les difficultés à déduire la virulence intrinsèque à partir d’un impact précoce au niveau de la population demeurerontNote de bas de page 30. L’analyse génétique du variant peut être utile s’il existe des mutations communes à des variants déjà en circulation, mais la capacité d’extrapoler l’impact sur la population à partir de ces données sera également très incertaine.

Pour faciliter la préparation d’une intervention proportionnelle au risque, la prise en compte des caractéristiques virales et de la gravité observée, ainsi que des facteurs de risque, peut aider à déterminer les outils ou les mesures à employer dans l’intervention. Le contenu relatif à la planification du scénario de la pire éventualité raisonnable a été conservé dans la deuxième édition de ce plan à l’Annexe 3 : Planification du scénario de la pire éventualité raisonnable, car il est toujours pertinent et potentiellement applicable pendant la phase de transition.

Le Tableau 3 établit un lien entre ces considérations et les mesures potentielles. La plupart des mesures non restrictives seront probablement recommandées plutôt qu’imposées pendant la phase de transition. Par conséquent, le rôle de la santé publique visera essentiellement à renforcer la capacité d’autonomie de chaque individu d’accroître sa résilience en adoptant des comportements individuels en matière de santé et de prendre des décisions éclairées, fondées sur les risques, concernant les mesures et les protections à utiliser et à quel moment, sur la base de données actualisées. Il s’agira de procéder à : 1) une analyse des risques dès que possible après la détection d’un signal préoccupant; et 2) une évaluation continue des facteurs de risque indiqués dans le Tableau 3 afin de suivre le niveau de vulnérabilité de la population canadienne (p. ex., en raison de l’affaiblissement de l’immunité) au fil du temps; et 3) fournir ensuite des conseils crédibles au public par des activités de communication des risques. La liste des outils et des mesures d’atténuation des risques figurant dans le Tableau 3 se veut indicative et non exhaustive.

Outre le fait d’encourager les individus à procéder à des évaluations des risques et à améliorer leurs comportements de protection, le rôle essentiel des responsables de la santé publique et d’autres représentants de l’État est de renforcer les structures sociétales par de la législation et de la réglementation, afin de permettre la réalisation de tests, la collecte de données, l’analyse et l’établissement de rapports adéquats, ainsi que l’application de mesures sanitaires globales aux frontières et lors des voyages, et de donner aux enfants, aux étudiants, aux travailleurs et aux autres populations la possibilité d’avoir accès à de l’équipement de protection adéquat et d’éviter l’exposition aux coronavirus.

Tableau 3 : Considérations relatives à l’utilisation des outils et des mesures de santé publique
Caractéristique et incidence virales Facteurs de risque
(le niveau/degré de chacun a une incidence sur le niveau de risque)
Outils/mesures d’atténuation

Transmissibilité – dans quelle mesure la maladie se propagera au Canada.

  • transmissibilité inhérente du virus
  • potentiel de croissance virale/taux de croissance viral
  • immunité de la population
  • efficacité des vaccins contre les infections
  • taux de contact
  • exposition intérieure par rapport à extérieure
  • utilisation correcte des mesures de santé publique recommandées et respect de ces dernières
  • Une surveillance suffisante pour une détection précoce
  • Test, traçage et isolement/quarantaine (accès accru aux tests rapides)
  • Mesures restrictives (limites de capacité, fermetures d’écoles, mandats de vaccination)
  • Mesures de santé publique (mesures communautaires et personnelles, p. ex., les masques)
  • Mesures visant à prévenir la transmission inverse des zoonoses et des zoonoses secondairesNote de bas de page 31, c.-à-d. la réduction des interactions à haut risque entre l’homme et l’animal

Évasion immunitaire - qui sera vulnérable à l’infection

  • la taille de la population sensible l’efficacité et la disponibilité des vaccins et des produits thérapeutiques (p. ex., l’efficacité des anticorps monoclonaux)
  • Rappels de vaccins
  • Évaluation rapide de l’efficacité du vaccin dans différentes populations
  • Amélioration de la capacité de séquençage génétique en laboratoire
  • Surveillance de la résistance aux produits thérapeutiques
  • Suivi de l’efficacité du traitement dans les populations immunodéprimées (pour atténuer le risque de développer des variants mutés)
  • Mesures visant à prévenir la transmission zoonotique inverse et les zoonoses secondaires – c.-à-d. réduire indirectement le risque d’évolution virale chez les animauxNote de bas de page 32

Virulence – potentiel de maladie grave en raison des propriétés virales et de la réponse de l’hôte

  • site d’attachement et de réplication virale
  • vitesse de réplication virale et charge virale résultante
  • évasion immunitaire
  • capacité à provoquer des lésions pulmonaires
  • capacité à provoquer une hyperinflammation et un dérèglement immunitaireNote de bas de page 33
  • Disponibilité de produits thérapeutiques et de traitements efficaces
  • Prépositionnement des produits thérapeutiques dans la communauté
  • Recherche (p. ex., recensement de modèles animaux pour des estimations/projections précoces de la gravité)

Gravité observée – le degré de gravité de la maladie que l’on connaît ou que l’on peut prévoir

(Remarque : Ceci est influencé par les caractéristiques virales précédemment énumérées dans ce tableau)

  • taille et regroupement des groupes à haut risque, c.-à-d. les personnes qui :
    • sont âgées
    • sont immunodéprimées
    • souffrent de troubles médicaux chroniques
    • sont enceintes
    • sont obèses
  • statut vaccinal et temps écoulé depuis la dernière dose
  • antécédents d’infection antérieure
  • efficacité des mesures de santé publique à protéger les groupes à haut risque
  • efficacité du vaccin et couverture vaccinale dans les groupes à haut risque
  • accès et capacité de traitement
  • efficacité des produits thérapeutiques
  • Mise en œuvre précoce de mesures de protection ciblées pour les personnes présentant un risque élevé de maladie grave, en particulier pour celles qui se trouvent dans des lieux de rassemblement (p. ex., dépistage actif, restriction des visiteurs, utilisation de masques)
  • Accès prioritaire aux vaccins et aux produits thérapeutiques
  • Augmenter la capacité des soins de santé/la capacité d’intervention (infrastructures et ressources humaines)

Les risques d’un variant à virulence intrinsèque élevée, l’engorgement des systèmes de soins de santé et la nécessité de mettre en œuvre des mesures restrictives (dont on connaît les conséquences sociétales négatives et qui augmentent le risque de réaction négative de la population et de non-respect des recommandations de santé publique) sont tous liés. La planification prospective doit se concentrer sur le moment, les éléments déclencheurs et l’efficacité des outils ou des mesures mis en œuvre pour réduire la transmission des variants dont on s’attend à ce qu’ils aient une gravité observée élevée dans la population canadienne.

Calendrier

Le choix du moment de la mise en œuvre d’une mesure est généralement fondé sur l’imminence d’un risque ou de l’incidence observée et sur le niveau de tolérance au risque des décideurs et du public. En intervention au variant Omicron, des mesures ont été prises avant que les répercussions du variant Omicron sur notre population ne soient bien comprises. Pendant la phase de transition, nous constatons que la fatigue liée à la pandémie, la perception du risque par le public et la tolérance au risque jouent un rôle plus important dans la levée rapide des mesures d’intervention.

La plupart des mesures de santé publique étant de nature préventive, leur efficacité dépend généralement du moment de leur mise en œuvre. En bref, plus la détection d’un risque est précoce, mieux c’est. Toutefois, compte tenu de la durée de la pandémie et des conséquences sociétales désormais connues des mesures restrictives, il se peut que l’on soit plus réticent à mettre en œuvre ces types de mesures de façon précoce et à grande échelle sans preuve solide de la gravité observée dans la population canadienne ou dans une population comparable. Les personnes, munies des recommandations de la santé publique, prendront probablement des précautions lorsque le risque est réel pour eux ou pour leurs amis et leur famille. Il sera trop tard pour une efficacité optimale au niveau de la population.

En supposant qu’il n’y ait pas de changement important dans les sous-groupes de population présentant le plus grand risque d’issue grave, il est probable que la mise en œuvre précoce de mesures restrictives ne sera largement acceptable que si elles sont ciblées sur les personnes présentant le plus grand risque de maladie grave et de décès, et si leur efficacité est avérée. Par exemple, cibler les mesures sur les lieux où le risque est susceptible d’être le plus élevé (p. ex., les maisons de soins de longue durée et autres lieux de vie en communauté pour les personnes âgées, ainsi que d’autres lieux d’habitation collective à haut risque).

Éléments déclencheurs

Les éléments déclencheurs des outils et des mesures d’atténuation des risques devront tenir compte de la probabilité que le risque se réalise, de la gravité potentielle des répercussions et de l’efficacité attendue des mesures d’atténuation des risques. En passant à la phase de transition, on peut s’attendre à ce que les décisions concernant le calendrier et les éléments déclencheurs de mesures comprennent un élément de tolérance au risque, en particulier si la gravité prévue est incertaine.

Les éléments déclencheurs de l’action de santé publique pendant la phase de transition seront basés sur l’épidémiologie actuelle et, par la suite, la demande sur les ressources à affecter à l’intervention et les objectifs de l’intervention. Tout changement important dans les besoins et les exigences relativement à l’intervention, qui peuvent ou non être satisfaits avec la capacité existante, peut nécessiter des ajustements dans la réponse de la santé publique. Des changements dans la demande de diagnostics de laboratoire, de traitements hospitaliers ou de vaccins pourraient entraîner une augmentation ou une diminution de l’activité d’intervention. Par exemple, la disponibilité du vaccin pour les enfants a entraîné une augmentation du nombre de cliniques dans les communautés, tandis que la diminution de la capacité des laboratoires a entraîné une augmentation de l’utilisation des tests rapides et des recommandations des soins auto-administrés.

De même, un changement d’orientation de l’intervention (p. ex., pour se concentrer moins sur la réduction de la transmission dans la population régulière et plus sur la protection des personnes exposées à une maladie grave), déclenchera également un changement de l’approche de la santé publique.

Du point de vue de la planification avancée, les éléments déclencheurs de l’utilisation des outils et des mesures doivent être fondés sur une analyse des risques qui met l’accent sur le risque de gravité observée à court et à long terme, le risque de débordement des systèmes de soins de santé et le risque de perturbation sociétale due à la fois à la maladie et aux mesures d’intervention mises en œuvre pour réduire la transmission.

Efficacité

L’efficacité de toute mesure est très variable et dépend de ses propriétés intrinsèques (p. ex., la capacité de filtration d’un masque), de la régularité de son utilisation (p. ex., l’ajustement du masque) et, au niveau de la population, de l’adoption/l’adhésion parmi la proportion à risque de la population (p. ex., l’utilisation systématique d’un masque dans un environnement public intérieur). L’efficacité relative variera entre les populations et dans le temps, c’est pourquoi le calendrier et les éléments déclencheurs sont liés à l’efficacité.

Sachant que chaque mesure a des conséquences tant au niveau individuel qu’au niveau de la population, l’expérience acquise jusqu’à présent a mis en évidence la nécessité de trouver un équilibre entre l’efficacité attendue de la mesure et les conséquences néfastes éventuelles. Dans l’idéal, nous souhaitons tous des mesures très efficaces ayant de faibles conséquences néfastes. La vaccination est l’une des rares mesures qui peuvent être considérées comme faisant partie de cette catégorie. Par conséquent, la planification de la réponse de la santé publique doit inclure :

Planification du rétablissement

En plus des activités d’intervention en cours, la mise en œuvre d’activités axées sur le rétablissement est essentielle pendant la phase de transition. La planification du rétablissement de la société comprend la prise en compte des conséquences générales, des arriérés dans les systèmes de soins de santé et de l’impact de l’interruption de la prestation des programmes de santé publique qui se sont produits au cours de la réponse à la pandémie. Du point de vue des risques, il s’agit d’examiner les risques liés à la COVID-19 dans le contexte d’autres risques pour la santé publique, et de rééquilibrer les ressources si nécessaire pour identifier et traiter les priorités. Les activités de rétablissement doivent inclure l’affectation de ressources de santé publique pour traiter les conséquences et les risques généraux et involontaires pour la santé mentale et physique qui se sont produits au cours de la réponse à la pandémie (voir la section 8).

Rétablissement sociétal

Compte tenu des incertitudes inhérentes à la phase de transition, il s’agira d’un moment important pour favoriser la compréhension du public à l’égard de l’environnement de risque continu, tout en gérant les attentes relatives à la période de rétablissement (p. ex., la durée et le besoin éventuel de mettre de nouveau en œuvre des mesures d’intervention en cas de pandémie) et aux changements visant à améliorer la résilience et le bien-être mental alors que la COVID-19 devient une maladie infectieuse persistante au Canada. Il s’agit notamment de reconnaître les différents niveaux de tolérance au risque dans notre population et l’impact que les renseignements fournis au public par les responsables de la santé publique ont eu sur la manière dont les individus acceptent et gèrent le risque.

De nombreuses personnes sont devenues plus averses au risque au cours de la pandémie et leur rétablissement peut impliquer de « normaliser » le risque en rappelant ce qui était toléré auparavant et en replaçant la COVID-19 dans le contexte des autres risques quotidiens. Pour les personnes présentant un risque élevé de maladie grave (p. ex., les personnes immunodéprimées), l’ajout du SRAS-CoV-2 comme autre agent pathogène dont elles doivent se méfier peut être une source de peur et d’accablement, et il est donc préférable de le gérer sur une base individuelle. À l’autre extrémité du spectre, nous avons maintenant des personnes qui se sentent confiantes dans leur compréhension des risques à prendre à l’égard de la COVID-19, et qui prennent des décisions comportementales basées sur leurs évaluations personnelles du risque. Ce type d’autonomisation est positif et la santé publique devra faciliter la prise de décisions individuelles bien informées tout au long de la phase de transition.

Une partie de cette transition vers un retour à une prise de décision plus individuelle en matière de santé et de soins auto-administrés implique de reconnaître et de respecter le fait que les gens peuvent prendre des décisions qui s’écartent des recommandations en santé publique et qui ne sont pas premièrement dans l’intérêt de la santé publique. Par conséquent, pour favoriser le rétablissement, il faudra contextualiser les risques et les mesures de réduction des risques pour la population, tout en respectant les différences individuelles.

Une communication efficace des risques, en plus de l’application continue des connaissances et de la transparence, sera importante pour gérer les attentes du public, faciliter la prise de décision individuelle fondée sur des données probantes et maintenir la confiance du public. Pendant cette phase, le réapprovisionnement et le soutien d’un accès équitable à des vaccins efficaces, à de l’équipement de protection individuelle et à des produits thérapeutiques liés à la COVID-19, selon les besoins, atténueront également le risque de manque et de perte futures de confiance du public dans nos systèmes de soins de santé.

Le rétablissement de la société nécessitera une large prise en compte et mise en œuvre d’activités de rétablissement adaptées aux sous-groupes de population et aux milieux (p. ex., les systèmes de santé publique, les systèmes de soins de santé, les communautés racialisées, les infrastructures essentielles, les lieux de travail, les écoles et les lieux d’habitation collective).

Rétablissement des intervenants

Des activités de planification sont également nécessaires pour tenir compte du fait que la réponse à la pandémie de COVID-19 a eu un impact délétère sur la santé mentale de nombreux intervenants (ce qui inclut, sans s’y limiter, les travailleurs de la santé publique, les travailleurs de la santé et les prestataires de services sociaux). L’impact que cela pourrait avoir sur les efforts de rétablissement et la capacité d’intervention future est une préoccupation majeure. La main-d’œuvre disponible a diminué en raison de l’épuisement professionnel, des retraites anticipées, des congés prolongés pour raisons de santé ou de stress et du recours à des solutions à court terme pour compléter l’effectif. Il est également nécessaire que les intervenants restants prennent congé pour récupérer, décompresser et retrouver l’énergie nécessaire pour continuer à travailler dans un environnement stressant et souvent difficile. Les efforts de rétablissement doivent commencer par des mesures visant à améliorer la santé physique et mentale des intervenants de la pandémie, en reconnaissant qu’il peut s’agir d’un besoin prolongé. Cela est nécessaire puisque certains troubles mentaux, comme le trouble de stress post-traumatique, peuvent mettre des mois, voire des années, à se développer. Il faudrait envisager d’accroître l’accès aux programmes d’aide aux employés (p. ex., à tous, et pas seulement aux employés à temps plein), et d’élargir la couverture disponible pour le counseling et les autres services de santé mentale.

La période qui suit une intervention aiguë comprend souvent une série d’enquêtes, d’évaluations externes et même de contestations judiciaires qui obligent les mêmes intervenants épuisés, qui s’attendaient à un répit, à poursuivre leur travail dans des conditions potentiellement stressantes. Il est important de reconnaître et de préparer les intervenants à cette réalité décourageante et difficile, car il est difficile de l’éviter. Il est nécessaire de procéder à une planification stratégique afin d’alléger la charge qui pèse sur une personne ou une équipe et d’être plus efficace pour répondre à ces demandes continues.

C’est aussi une période où il serait bénéfique de modifier le lieu de travail pour garantir l’accès à une ventilation et à un équipement de protection adéquats en cas de transmission continue de variants. De nombreux travailleurs, qui travaillaient de manière virtuelle ou à distance, peuvent être anxieux à l’idée de retourner en personne à leur bureau désigné, tandis que ceux qui travaillent régulièrement de manière virtuelle dans un lieu éloigné peuvent se sentir plus déconnectés et moins bien soutenus que lorsque la majorité des travailleurs travaillaient de manière virtuelle.

Planification avec les communautés autochtones

En réponse à la pandémie de COVID-19, Services aux Autochtones Canada (SAC) a fourni ou soutenu des soins de santé primaires et des services de santé publique dans les communautés des Premières Nations et des Inuits (voir l’Annexe 4). Par exemple, SAC a fourni l’accès à de l’équipement de protection individuelle (EPI), a aidé les communautés à se doter de structures d’évaluation, de dépistage et d’isolement temporaires, a évalué et soutenu la réouverture d’écoles et d’autres établissements publics, a fourni une capacité d’appoint pour répondre à des besoins supplémentaires en matière de bien-être mental, de dépistage et d’identification des contacts, et a collaboré avec les provinces et les territoires, ainsi qu’avec des organisations autochtones, pour donner la priorité à l’accès aux vaccins pour les peuples autochtones du Canada.

Alors qu’initialement, les Premières Nations vivant dans des réserves et les Inuits qui vivent dans des régions faisant l’objet de revendications territoriales présentaient des taux de COVID-19 inférieurs à ceux de la population canadienne en général, les Premières Nations, les Inuits et les Métis présentaient des taux d’infection plus élevés lors de la dernière vague dominée par le variant Omicron. Les Premières Nations, les Inuits et les Métis vivant en milieu urbain ont également été surreprésentés dans le nombre de cas de COVID-19 tout au long de la pandémie.

Actuellement, la vague la plus récente, dominée par le variant Omicron, est en train de s’apaiser au sein de la population autochtone. Les décisions prises par les communautés autochtones, concernant la levée des restrictions sanitaires en même temps que bon nombre de leurs homologues provinciaux et territoriaux, varient en fonction du contexte local et du nombre de cas. Le déploiement des vaccins partout au Canada continue de donner la priorité à l’accès et à l’attribution pour les peuples autochtones, et l’adoption des vaccins a été largement réussie, en particulier compte tenu de l’hésitation à se faire vacciner en raison de la méfiance envers le gouvernement en raison des pratiques coloniales. En date du 15 février 2022, 87,6 % des membres des Premières Nations vivant dans les réserves et âgés de 12 ans et plus avaient reçu au moins deux doses du vaccin.

Bien qu’une évaluation complète de la pandémie et de l’intervention soit une tâche essentielle à entreprendre pendant ou après la phase de transition de la pandémie, certaines leçons apprises se sont déjà manifestées. En voici quelques-unes :

Objectif de la phase de transition

Alors que le Canada entre dans la phase de transition de la pandémie de COVID-19, les Premières Nations, les Inuits et les Métis auront des besoins et des considérations particulières à prendre en compte, en plus de ceux de la population canadienne en général. Les écarts sur le plan de l’équité en santé pour les populations des Premières Nations, des Inuits et des Métis sont le résultat de facteurs coloniaux, historiques, politiques, sociétaux et économiques qui influencent depuis longtemps la santé des Autochtones et les déterminants sociaux de la santé des Autochtones. La vaccination dans le contexte de la COVID-19 a montré, dans plusieurs communautés, les retombées positives de la collaboration provinciale et territoriale avec les établissements de santé et de services sociaux ainsi que la valeur ajoutée de l’approche de sécurité culturelle adoptée par ces établissements dans le cadre de leurs responsabilités de santé publique envers les communautés et les peuples autochtones. Cependant, des inégalités persistent en partie à cause du racisme systémique présent dans le système de soins de santé et il est nécessaire de renforcer l’accès à des services culturellement sécuritaires, tels qu’ils sont définis par les peuples autochtones mêmes, pour soutenir ces populations. D’importants facteurs de risque, comme des taux plus élevés de surpeuplement et de réparations majeures dans les habitations, ainsi que des ressources insuffisantes pour améliorer les environnements bâtis, peuvent contribuer à la transmission. De plus, les vagues d’augmentation des cas partout au Canada ne se sont pas nécessairement produites dans la population autochtone en même temps que dans la population générale, ce qui a augmenté la différence comparative de risque entre les peuples autochtones et la population canadienne générale. Les impacts de la pandémie ont été exacerbés par les logements surpeuplés et d’autres déficiences de leur environnement bâti. Par conséquent, il est important de reconnaître que les Premières Nations, les Inuits et les Métis peuvent avoir des besoins et des objectifs distincts qui peuvent différer de ceux de la population canadienne en général, et des uns des autres. Néanmoins, les principales priorités devraient être les suivantes :

Planification des variables et des signaux

Il existe plusieurs variables inconnues ainsi que des hypothèses actuelles qui modifieront le déroulement des mesures qui seront prises pendant la phase de transition. Les hypothèses sont les suivantes :

Les variables inconnues comprennent :

Planification de la transition et rétablissement

Bien qu’il soit compréhensible qu’au cours de la phase de transition, des ressources importantes soient consacrées à la planification, à l’apprentissage et à la réévaluation des meilleures pratiques de gestion de la COVID-19 sur une base continue, ainsi qu’à la planification pour répondre à d’autres nouveaux agents pathogènes potentiels, il est essentiel de veiller à ce que ces exercices importants ne détournent pas les ressources dédiées à la période de rétablissement nécessaire au sein des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Les communautés autochtones devront relever des défis considérables pour combler le retard dans les services de soins primaires et de santé publique et auront besoin de ressources supplémentaires pour y parvenir. Un soutien insuffisant apporté aux communautés autochtones pour résorber ce retard risque d’amplifier davantage les inégalités en matière de santé entre les Premières Nations, les Inuits et les Métis et les Canadiens non autochtones. Il est toutefois possible qu’un soutien approprié pour résorber cet arriéré serve à la fois à réduire ces inégalités et à faire des pas vers la décolonisation des services de santé, les dirigeants et organisations autochtones étant invités à s’associer à ce travail.

Faire face aux conséquences de la réponse à la pandémie

La réponse à la COVID-19 au cours des deux dernières années a eu de multiples répercussions diverses, outre la réelle réduction des maladies graves et des décès dus à la COVID-19 au Canada. Du côté positif, la nécessité d’une forte capacité en santé publique dans le cadre du continuum des soins de santé est désormais mieux reconnue et les décideurs, les médias et le public sont désormais très conscients du rôle et des responsabilités de la santé publique dans la réponse aux pandémies. La connectivité dans l’ensemble du système de santé s’est également améliorée, mais il reste encore du travail à faire, en particulier pour soutenir la prise de décisions opportunes et fondées sur des données probantes, dans le contexte canadien. On constate également une meilleure compréhension des concepts scientifiques par le public, notamment en ce qui concerne l’immunologie et l’épidémiologie, ainsi que l’utilisation et la confiance dans la science dans la prise de décision. De même, les connaissances et la compréhension en matière de santé publique, comme en témoigne l’adoption généralisée des mesures de santé publique recommandées, ont augmenté dans la population.

En outre, les changements dans la capacité d’augmentation de l’effectif (p. ex., l’emploi de professionnels de la santé formés à l’étranger), la fabrication et l’infrastructure nationales, ainsi que la capacité et la souplesse accrues de travailler virtuellement à domicile, peuvent s’avérer des conséquences positives à long terme de la réponse à la pandémie. Un renforcement de la collaboration et des relations avec les parties prenantes a aussi été noté sur plusieurs niveaux. Le développement accéléré de technologies en ligne, d’outils, d’applications et de plateformes, comme les planificateurs de rendez-vous accessibles au public pour le dépistage ou la vaccination, ainsi que l’accès public aux résultats de tests de laboratoires peuvent répondre à d’autres futurs besoins en matière de santé et sont des conséquences positives de la pandémie.

En revanche, certaines des conséquences positives ont été temporaires ou se sont estompées au fil du temps. Par exemple, au départ, nous avons observé une confiance accrue du public à l’égard des décisions du gouvernement ainsi qu’un sentiment d’unité, comme en témoignent le taux de participation élevé au dépistage de masse, le soutien aux travailleurs de la santé et le grand respect des mesures recommandées. Toutefois, la confiance du public semble s’être effritée au cours de la pandémie, et on observe de plus en plus de dissensions entre les gens, surtout dans certaines populations touchées par une baisse des perspectives économiques et d’emploi.Note de bas de page 34

Malheureusement, les conséquences négatives sont aussi nombreuses, la plupart touchant certains groupes de la population canadienne. Il s’agit, entre autres, des personnes âgées, des travailleurs essentiels, des enfants et des jeunes, des personnes racisées, des peuples autochtones, des personnes handicapées, des femmes, des membres de la communauté 2SLGBTQI+, des personnes qui consomment des drogues, des personnes à faible revenu, des nouveaux arrivants au Canada et des personnes en situation d’itinérance ou mal logées. Ces conséquences de la réponse à la pandémie comprennent les répercussions sur le développement de l’enfant, l’accès aux services de santé, la santé mentale, la violence familiale et fondée sur le genre, ainsi que l’isolement et l’exclusion sociale.Note de bas de page 35Note de bas de page 36

Plusieurs des conséquences négatives imprévues de la réponse à la pandémie étaient attribuables aux inégalités de base qui existent dans la société canadienne. Le tableau 4 présente des exemples des conséquences négatives, des facteurs contributifs et des sources de données et d’éléments probants qui peuvent appuyer l’ampleur des répercussions.

Tableau 4 : Conséquences négatives de la réponse de la santé publique à la pandémie de la COVID-19
Conséquence négative Facteurs contributifs Sources de données ou d’éléments probants (exemples)

Retard dans le diagnostic de conditions médicales pouvant être traitées

  • Fermetures de bureaux/cliniques
  • Accès restreint aux établissements de soins de santé
  • Priorisation de la prestation de services de santé
  • Report de rendez-vous en raison des exigences d’isolement et de quarantaine
  • Réaffectation de travailleurs de la santé aux secteurs liés à la COVID-19
  • Capacité limitée des laboratoires pour les autres diagnostics en raison des demandes d’analyse pour la COVID-19
  • Données sur les rendez-vous dans les hôpitaux
  • Volumes des demandes d’analyse de laboratoire
  • Comparaison des tendances annuelles de l’incidence des maladies chroniques (p. ex. le cancer) avant et pendant la pandémie, contrôle des changements aux pratiques de dépistage, etc.

Retard dans les chirurgies et les traitements médicaux

  • Fermetures de bureaux/cliniques
  • Accès restreint aux établissements de soins de santé
  • Priorisation de la prestation de services de santé
  • Report de traitement/chirurgie en raison des exigences d’isolement et de quarantaine
  • Réaffectation de travailleurs de la santé aux secteurs liés à la COVID-19
  • Réaffectation des lits d’hôpital pour le traitement de la COVID-19
  • Données sur les admissions à l’hôpital et la durée des séjours
  • Comparaison des tendances annuelles du recours aux services hospitaliers (p. ex. nombre de chirurgies) avant et pendant la pandémie
  • Sondages

Violence domestique, sécurité de l’enfant

  • Exigences d’isolement et de quarantaine, ordonnances de rester chez soi et recommandation de télétravail (augmentation du stress et du temps en contact étroit dans la maison)
  • Manque d’accès à des ressources de soutien
  • Rapports de police
  • Utilisation des services d’écoute téléphonique et de soutien
  • Données des salles d’urgence
  • Orientation vers les services communautaires (p. ex. aide à l’enfance)

Retard dans le développement/l’éducation de l’enfant

  • Fermetures ou restrictions d’accès aux écoles, aux services de garde, aux camps de jour et aux services de loisirs
  • Exigences d’isolement et quarantaine
  • Recommandations en matière de distanciation physique, limites pour les rassemblements et autres mesures de santé publique
  • Données des milieux scolaires (p. ex. bulletins d’étapes, résultats des tests standardisés)
  • Utilisation des services d’écoute téléphonique et de soutien
  • Enquêtes auprès des parents et du personnel des services de garde d’enfants
  • Références vers les services d’orthophonie et de développement du langage

Augmentation de la consommation de substances et des méfaits liés, tels que les surdoses

  • Exigences d’isolement et de quarantaine, ordonnances de rester chez soi et recommandation de télétravail (augmentation du stress et du temps en contact étroit dans la maison)
  • Diminution de l’accès aux services de réduction des méfaits et de soutien en raison de la réaffectation de travailleurs et de services du domaine de la santé publique et des soins de santé (p. ex. centres d’injection légale, services paramédicaux) aux secteurs liés à COVID-19
  • Variation de la toxicité des drogues
  • Manque d’accès à des ressources de soutien
  • Données relatives aux ventes d’alcool et de cannabis
  • Données des appels aux services paramédicaux
  • Données des services de santé publique et des services communautaires concernant les appels liés aux surdoses, l’utilisation du matériel de réduction des méfaits et l’utilisation des centres d’injection légale
  • Données des coroners

Augmentation du niveau d’anxiété et de dépression

  • Exigences d’isolement et de quarantaine, ordonnances de rester chez soi et recommandation de télétravail (augmentation du stress et du temps sans contact social en personne)
  • Diminution de la participation au marché du travail et des revenus (ce qui peut entraîner un manque de motivation, le sentiment de manquer de contrôle, etc.) en raison des exigences d’isolement et de quarantaine
  • Incertitude quant à la progression de la pandémie (et recrudescence après une période de faible transmission), gravité de la maladie, nécessité de prendre des précautions
  • Limites imposées sur les rassemblements sociaux et fermetures ou restrictions liées aux services de loisirs (c.-à-d. les exutoires habituels au stress, à l’anxiété et à la dépression)
  • Manque d’accès aux ressources de soutien
  • Utilisation des services d’écoute téléphonique et de soutien
  • Tendances observées dans les prescriptions d’anxiolytiques et d’antidépresseurs
  • Orientation vers les services de consultation et les services psychologiques
  • Données des salles d’urgence (p. ex. incidents d’automutilation, internements psychiatriques)
  • Admissions dans un établissement psychiatrique
  • Publications sur les sciences sociales et comportementales
  • Sondages sur la population

Augmentation du fardeau économique personnel et sociétal

  • Diminution de la participation au marché du travail et des revenus en raison des exigences d’isolement et de quarantaine
  • Limitation du nombre de clients en raison des restrictions de la santé publique
  • Appels à la prudence de la santé publique pour certaines activités (p. ex. voyages d’affaires)
  • Augmentation des prix avec ou sans interruption de la chaîne d’approvisionnement
  • Suivi interne dans les banques alimentaires et d’autres organismes communautaires (p. ex. les refuges)
  • Recours aux prestations d’aide
  • Données des associations de logements abordables
  • Demandes d’assurance-emploi
  • Déclarations de faillite/nombre de fermetures d’entreprise
  • Taux d’inflation

Interruption des services de santé préventifs et de santé publique

  • Exigences d’isolement et de quarantaine et mesures de santé publique entravant la tenue de programmes de santé publique (p. ex. les cours prénataux) et la participation à ceux-ci
  • Réaffectation de travailleurs et de services du domaine de la santé publique (p. ex. surveillance et intervention en cas d’éclosion d’autres maladies) aux secteurs liés à la COVID-19
  • Limitation de la prestation de services de santé en personne (p. ex. administration de vaccins pour l’immunisation systématique des enfants lors des bilans de santé du bébé) en raison des contraintes des rendez-vous virtuels avec les fournisseurs de soins de santé
  • Absentéisme des travailleurs des soins de santé et de la santé publique (p. ex. en raison de l’épuisement professionnel)
  • Analyse des taux de maladies et des résultats sur les risques évitables pour la santé, normalement atténués par les programmes de santé publique
  • Données du registre de vaccination et sur la couverture vaccinale systématique
  • Données sur l’utilisation des services préventifs (p. ex. mammographies, tests Pap, dépistage du cancer du côlon
  • Données sur les changements dans le personnel de santé (p. ex. base de données des ressources humaines, renouvellements de la cotisation à un ordre professionnel)

Les autorités sanitaires et les établissements de santé doivent établir les priorités d’une intervention immédiate – comme la reprise des chirurgies électives, l’exécution des programmes de santé publique non liés à la COVID‑19 et le fonctionnement à pleine capacité des services de diagnostic et des services et cliniques communautaires – et allouer les ressources en conséquence.

À l’avenir, la planification de la santé publique doit garantir la capacité de détecter, d'évaluer et d'atténuer les répercussions négatives survenues pendant la pandémie, en particulier les conséquences de la réponse à la pandémie qui peuvent être actuellement subies, sans toutefois être étayées par de solides données. Il faut donc déterminer les conditions préalables à cette capacité (p. ex., accès accru aux renseignements et données probantes en moins de temps, collaboration intersectorielle) et intégrer les résultats concrets dans les plans de travail qui s'échelonnent bien au-delà de la phase de transition. Les PT considèrent ce point comme prioritaire : attention immédiate à la santé publique, analyses après action et intégration dans les futurs plans de lutte contre la pandémie. Certains rapports publics sur les diverses conséquences de la réponse à la pandémie sont en cours de rédaction dans certaines régionsNote de bas de page 37.

L'objectif de la lutte contre la pandémie, qui consiste à « réduire au minimum le risque de maladie grave et de décès en général [...] dans le cadre de la pandémie », a ainsi été libellé pour reconnaître qu'un certain degré de risque de maladie grave et de décès non lié à la COVID-19, attribuable en partie aux conséquences de l'intervention elle-même, était inévitable. Il incombe maintenant aux autorités de santé publique d'incorporer des mesures visant à faire face à ces conséquences dans les directives de préparation à la pandémie et les plans d'intervention. Celles-ci ont également un rôle à jouer dans la communication aux décideurs, aux intervenants et au public de l’incidence des déterminants sociaux de la santé sur la santé et la résilience de la population. La pandémie étant au premier plan de la conscience publique, le moment est venu de relier ces points en utilisant les conséquences disproportionnées mesurables de la pandémie de COVID-19 sur la population canadienne afin de prévenir l'augmentation des inégalités en matière de santé pour les populations à risque.

La diversité et l'ampleur des conséquences observées au cours de la phase aiguë d’intervention à la pandémie nécessitent un « appel à l'action » car, pour relever ces défis, il faudra adopter une approche intersectorielle et sociétale. En outre, il est important que la réponse multisectorielle et pluriministérielle à la COVID-19 se poursuive pendant la phase de transition afin d’aborder efficacement ces vastes conséquences sociétales.

Composantes de l’intervention FPT en réponse à la COVID‑19

La planification à long terme et les mesures actuelles seront également éclairées par une réflexion continue sur ce qui a bien fonctionné, ce que nous avons appris et ce qui peut être adapté en fonction des données probantes et de l’expérience acquises. Les composantes de réponse indiquées dans le guide PCGP ont été utilisées dans la structure d'intervention contre la COVID-19. Dans cette édition du plan, chacune des composantes suivantes est abordée dans une annexe distincte pour que la consultation du contenu soit plus facile.

Mettant l'accent sur les mesures qui exigent un leadership et une consultation FPT en matière de santé publique, ces annexes présentent en détail l'état actuel des activités FPT prévues ou déjà en cours qui aideront et accéléreront la planification complémentaire dans chaque ministère fédéral, province et territoire.

Mesure et évaluation

L'un des objectifs de la phase de transition est de documenter les leçons apprises et d'entamer une planification prospective afin d’améliorer la capacité et l'efficacité de toute intervention à venir et d’aborder les composantes de réponse considérées comme des lacunes ou des faiblesses dans les rapports/activités d'analyse après action. L’importance que les intervenants actuels accorderont aux leçons apprises, tant dans leur traitement que leur « transmission » efficace aux décideurs, à la prochaine cohorte d'intervenants (p. ex., les étudiants dans les disciplines de la santé) et à la société dans son ensemble, doit faire partie de ce processus à multiples facettes.

La mesure et l'évaluation des efforts de réponse à la pandémie pendant la phase de transition, alors que les défis sont encore présents à l'esprit, permettront de cerner les points à améliorer et de déterminer la priorité des futurs efforts de planification. Il est également essentiel de constamment se demander si les activités d'intervention ont été efficaces et mises en œuvre de manière efficiente et équilibrée afin de réduire au minimum les perturbations et les conséquences négatives pour la société, en plus de réduire au minimum le risque de maladie grave et de décès en général. La structure de gouvernance de l’intervention FPT en réponse à la COVID‑19, qui comprend le CCS, le CCT et le CCL, offre de nombreuses tribunes pour ces discussions et des occasions d’échanger sur l’expérience, les leçons apprises et les pratiques exemplaires dégagées. Des processus de mesure et d’évaluation plus structurés, y compris des analyses pendant et après l’action, devraient être envisagés à tous les niveaux du gouvernement et dans divers secteurs pour éclairer la planification et les préparatifs futurs en cas de pandémie. Les conclusions des audits formels entrepris par les gouvernements FPT seront également prises en considération dans les processus de planification futurs.

Annexe 1 : Soutien à la modélisation pour la planification à long terme

La modélisation facilite la planification et la détermination des besoins continus en matière de préparation en permettant d’examiner comment les fourchettes possibles de paramètres pertinents par rapport à ces questions influent sur l’étendue et l’incidence de l’épidémie au Canada. Les entrées de la modélisation nécessitent des données épidémiologiques provenant de la surveillance et d'autres sources, tandis que les résultats dépendent largement des hypothèses sous-jacentes. Les modèles de prévision sont les mieux adaptés pour éclairer les événements qui pourraient se produire dans les deux ou trois mois à venir, tandis que la modélisation de scénarios fournit aux décideurs des données supplémentaires pour planifier à long terme ce que pourrait être l’incidence des mesures de contrôle.

La modélisation recrée les composantes essentielles des cycles de transmission des pathogènes à partir de notre compréhension de la biologie des pathogènes et de leurs interactions avec leurs hôtes. Les modèles aident à prédire où et quand les maladies infectieuses peuvent émerger ou ressurgir, et ils peuvent être utilisés pour explorer les meilleures méthodes ou combinaisons de méthodes pour contrôler les éclosions de maladies ou les épidémies et protéger la santé des Canadiens. Les modèles peuvent prendre en compte de nouveaux événements au cours de la pandémie, tels que la vaccination ou l’émergence de nouveaux variants préoccupants.

Pour lutter contre la COVID‑19, trois grands types de modèles sont utilisés :

  1. Modèles de compartimentation déterministes. Il s’agit de modèles dynamiques de type « Susceptible-Exposed-Infectious-Recovered (SEIR) » (vulnérable-exposé-infectieux-rétabli) dans lesquels la population est divisée dans les classes « vulnérable », « exposé », « infectieux » et « rétabli ». Après avoir été infectés, les membres d’une population passent d’un état à l’autre. Cette structure de base comprend des éléments pour modéliser le SRAS‑CoV‑2 et les répercussions des mesures de santé publique avec plus de réalisme. Ces éléments comprennent des compartiments pour les cas isolés et les contacts « exposés » mis en quarantaine à partir desquels la transmission vers les personnes vulnérables est limitée ou inexistante, des compartiments pour les cas asymptomatiques qui peuvent ou non être détectés par la surveillance, ainsi que les flux vers les compartiments « isolement » et la « mise en quarantaine » qui permettent des variations selon les divers niveaux d’effort de santé publique. Ces modèles sont utilisés pour éclairer les politiques FPT générales, y compris : i) l’estimation du nombre de cas, d’hospitalisations et de décès; ii) l’estimation des effets des interventions non pharmaceutiques (INP) (distanciation physique, détection et isolement des cas, recherche des contacts et mise en quarantaine); iii) la conception de programmes de vaccination; iv) la conception de programmes visant à améliorer l’« immunité collective » par l’utilisation d’antiviraux ou de thérapies en combinaison avec la vaccination; et v) l’estimation de l’effet de l’émergence de nouveaux variants préoccupants sur la transmission de la maladie.
  2. Modèles basés sur l’agent. Il s’agit également de modèles de type SEIR, qui peuvent également être utilisés pour éclairer l’élaboration de stratégies pancanadiennes. Toutefois, puisqu’ils permettent de simuler la transmission de la maladie de façon assez détaillée, à l’intérieur d’un domicile, d’un lieu de travail, d’un espace de loisirs, entre autres, et entre eux, ils sont particulièrement utiles pour la prise de décisions à l’échelon de chaque communauté concernant les besoins en INP et les stratégies pour assouplir les fermetures restrictives.
  3. Modèles de ramification. Ces modèles évaluent simplement les facteurs qui provoquent l’expansion ou l’extinction d’une chaîne de transmission unique. Ils servent souvent à évaluer les besoins en matière de contrôle de la transmission dans les lieux de travail ou l’importation de cas.

L’ASPC a élaboré des modèles qui peuvent être partagés, et elle recourt continuellement à la modélisation pour appuyer ses décisions. Le groupe d’experts externe sur la modélisation de la COVID‑19 de l’ASPC a été mis sur pied en février 2020 et réunit actuellement 37 membres provenant de 21 universités canadiennes, ainsi que 74 membres d’autres ministères et organismes fédéraux, provinciaux et territoriaux de santé publique. Il réunit la majorité des chefs des groupes de modélisation des maladies infectieuses dans les universités canadiennes et permet d’appuyer les besoins en modélisation aux fins de la prise de décisions.

Annexe 2 : Facteurs épidémiologiques

Ce contenu a été conservé de la 2e édition de ce plan, car il peut servir de référence utile, notamment pour les nouveaux intervenants.

Un modèle de courbe épidémique est l’une des parties d’un scénario de planification, car il reflète l’évolution possible du nombre de nouveaux cas qui se présentent sur une période donnée (voir la figure A2-1 ). Pour assurer une planification optimale, il est important de tenir compte non seulement du nombre de cas, mais aussi des variables qui peuvent modifier les répercussions sur la santé et la société de ces nouveaux cas et, par la suite, d’éventuelles surcharges qui dépassent les seuils actuels de capacité en matière de soins de santé et de santé publique.

Figure A2-1 : Facteurs épidémiologiques : Incidence

Figure A2-1

Figure A2-1 : Description textuelle

L’incidence (nombre de cas par jour) dépend de nombreux facteurs.

La durée du pic dépend des éléments suivants :

  • Durée et rigueur des MSP communautaires restrictives
  • Respect de toutes les MSP
  • Capacité de l’intervention à répondre à l’augmentation de la demande/des besoins/du rythme (p. ex. tests de laboratoire et dépistage, recherche des contacts)
  • Capacité à prévenir une propagation plus large des variants préoccupants

L’amplitude du pic dépend des éléments suivants :

  • Efficacité de la détection des cas et de la recherche des contacts
  • Efficacité de l’isolement des cas et de la mise en quarantaine des contacts
  • Étendue et propagation des variants préoccupants
  • Niveau de respect des MSP par la population
  • Niveau de MSP communautaires restrictives
  • Nombre de rassemblements sociaux sur une courte période au sein d’une population (p. ex. fêtes de fin d’année)
  • Nombre de nouvelles introductions dues à l’ouverture des frontières internationales ou à l’augmentation des voyages

Pic potentiel ultérieur possible si :

  • Les MSP sont relâchées prématurément; le respect n’est pas maintenu
  • Des variants préoccupants apparaissent comme souche dominante sans que des mesures de contrôle adéquates soient mises en place
  • Incapacité à répondre à l’augmentation de la demande, des besoins et du rythme

La rapidité du déclin dépend des éléments suivants :

  • Vitesse à laquelle les MSP restrictives sont assouplies (l’assouplissement des MSP réduira le taux de déclin) ou imposées (augmentera le taux de déclin)
  • Vitesse et ampleur du déploiement des vaccins* + de l’adoption de la vaccination parmi une population plus large
  • Améliorations continues pour répondre à l’augmentation de la demande, des besoins et du rythme lors du déploiement des vaccins

Les vaccins qui réduisent la transmission en empêchant l’infection auront le plus grand effet sur la suppression de l’incidence. Ceux qui réduisent la maladie symptomatique et/ou la charge virale auront également un effet suppresseur, à condition que les cas asymptomatiques soient correctement isolés pendant leur période infectieuse. La suppression à plus long terme sera influencée par la durée de l’immunité induite par le vaccin.

La figure A2-2 décrit les facteurs épidémiologiques de l’impact sanitaire en matière de variables susceptibles d’augmenter ou de diminuer l’occurrence de maladies graves et de décès dus à la COVID‑19. Ces variables comprennent, entre autres, les changements dans la gravité de la maladie dans la majorité des cas dus à une virulence accrue, les changements dans les groupes à risque élevé (c.-à-d. les caractéristiques démographiques de la personne qui devient gravement malade et la détermination de nouveaux facteurs de risque de développer une maladie grave), l’impact des variants préoccupants, la disponibilité de traitements et de soins hospitaliers efficaces et la couverture vaccinale. La manifestation de ces variables influera également sur la perception du risque par le public et, par conséquent, d’une manière quelque peu circulaire, sur les facteurs épidémiologiques comme le respect des MSP.

Figure A2-2 : Facteurs épidémiologiques : Effets connexes de la COVID‑19 sur la santé

Figure A2-2

Figure A2-2 : Description textuelle

Facteurs d’augmentation qui entraîneraient des effets plus graves sur la santé :

  • Virulence accrue
  • Variants présentant des caractéristiques d’échappement immunitaire
  • Éclosions dans des groupes/établissements à risque élevé
  • Nouveaux groupes à risque élevé ou évolution de ceux-ci – nombre croissant dans cette catégorie
  • Capacité hospitalière/de soins limitée
  • Tous les facteurs qui augmentent la transmission de la COVID-19

Facteurs de réduction qui entraîneraient des effets moins graves sur la santé :

  • Virulence réduite
  • Dominance des souches sans caractéristiques d’échappement immunitaire
  • Augmentation des options thérapeutiques efficaces
  • Couverture vaccinale élevée avec un vaccin efficace – en particulier dans les groupes à risque élevé
  • Capacité hospitalière/de soins adéquate
  • Tous les facteurs qui réduisent la transmission

Annexe 3 : Planification du scénario de la pire éventualité raisonnable

Ce contenu a été conservé de la 2e édition de ce plan. De légères modifications (p. ex., la suppression des dates) ont été apportées afin de rendre ce scénario plus générique et raisonnable.

Caractéristiques du scénario de la pire éventualité raisonnable

  • Une vague importante commençant par un pic de longue durée, suivi de pics continus d’amplitude décroissante, mais dont plusieurs dépassent les seuils de capacité des services de soins de santé, des laboratoires et de la santé publique.
  • Le pic est semblable ou plus élevé que l’incidence vécue au pic de la vague Omicron.
  • Le pic saisonnier relativement élevé de l’hiver coïncide avec la saison de la grippe sévère et des autres agents pathogènes respiratoires.
  • Il y a des périodes de pointe semblables à l’échelle du pays (chaque secteur de compétence connaît des périodes de pointe en même temps).
  • Un ou plusieurs nouveaux variants préoccupants présentant une transmissibilité élevée, une gravité accrue et des propriétés d’échappement immunitaire deviennent la ou les souches dominantes.
  • Les variants préoccupants ayant des propriétés d’échappement immunitaire réduisent l’efficacité des vaccins.
  • Il existe une réticence à prendre les vaccins homologués (ou des vaccins particuliers) ou l’approvisionnement en vaccins est insuffisant ou retardé, ce qui réduit la couverture vaccinale dans la population.
  • Les vaccins disponibles ne réduisent pas significativement la transmission et ne confèrent pas d’immunité à long terme.
  • Les traitements/thérapies disponibles sont moins efficaces contre le variant dominant.
  • L’immunité post-infection est faible ou non durable (les cas rétablis redeviennent vulnérables).
  • La demande de ressources en soins de santé (hospitalisations, lits de soins intensifs, ventilateurs, équipement de protection individuelle (EPI), places en soins de longue durée, etc.) dépasse la capacité du système (pendant les pics de vagues).
  • Pénurie de fournisseurs de soins de santé (p. ex. en raison de la maladie, de l’épuisement professionnel, du refus de travailler, de la concurrence internationale).
  • La demande de ressources de laboratoire et de santé publique dépasse la capacité (pendant tous les pics de vagues).
  • Faible niveau de conformité aux mesures de santé publique.
  • Infiltration de renseignements erronés ou de désinformation dans la société canadienne et/ou perte de confiance du public.

Le scénario générique de la pire éventualité raisonnable peut servir à cerner tout besoin ou problème nouveau ou actuel en matière de préparation et d’intervention qui exigerait, ou bénéficierait d’un effort FPT coordonné si le Canada devait faire face à ce scénario. Il s’agit d’un « test de résistance » et non d’une prédiction, et il vise à stimuler la réflexion concernant nos efforts actuels de réponse, les seuils de capacité et la résilience.

Plus précisément, le scénario présente un ensemble de risques, chacun exigeant des stratégies d’atténuation fondées sur une évaluation des besoins en matière de capacité et de notre capacité à gérer les risques. La figure A3-1 indique les capacités de haut niveau qui doivent être en place pour faire face à ce scénario et le tableau A3-1 indique les besoins connexes qui devraient être pris en considération par tous les ordres de gouvernement.

Figure A3-1 : Capacités de gestion du scénario de la pire éventualité raisonnable

Figure A3-1

Figure A3-1 : Description textuelle

Il est nécessaire de surveiller continuellement la demande de ressources en matière de santé publique et de soins de santé. Il est également nécessaire d’augmenter la capacité pour éviter d’excéder le seuil de capacité, en particulier lorsqu’un signal indique que l’incidence des cas pourrait atteindre des niveaux très élevés ou qu’un nouveau variant pourrait être très virulent.

La gestion du scénario de la pire éventualité raisonnable exige de maintenir en tout temps la capacité de :

  • Favoriser une vigilance et une conformité continues
  • Surveiller la demande de ressources
  • Détecter les signaux
  • Prévenir les hausses subites/résurgences
  • Prévenir les pics prolongés importants
  • Augmenter la capacité en matière de ressources
Tableau A3-1 : Besoins pour la gestion de risque du scénario de la pire éventualité raisonnable
Capacité Besoins pour la gestion des risques

Détecter : signaux indiquant la possibilité d’une forte augmentation du nombre de cas

  • données de surveillance en temps opportuns (locales, provinciales-territoriales, nationales et internationales);
  • analyse des données internationales pour une souche identique ou similaire
  • ressources de laboratoire permettant de distinguer rapidement les souches de la COVID-19 (y compris les variants préoccupants) des autres virus respiratoires et d’identifier les mutations associées à l’échappement immunitaire et/ou à une transmissibilité accrue
  • analyse/enquête rapide pour évaluer le risque d’un pic important sur la base de données internationales, nationales, provinciales-territoriales et locales précises/granulaires (pour évaluer le risque de changement de la souche dominante, le risque d’importation au Canada et à l’intérieur du pays, et le risque de dépasser la capacité d’intervention locale en matière de soins de santé et de santé publique)
  • activités de dépistage, y compris l’utilisation ciblée des tests de dépistage au point de service
  • avertissement rapide et anticipé à l’échelle du système santé dans son ensemble concernant l’augmentation de la demande de ressources et des activités d’intervention
  • communication/éducation/sensibilisation concernant ce qui constitue un signal et comment assurer une notification appropriée et opportune d’un signal potentiel
  • vigilance/mobilisation continues à l’égard de la réponse à la COVID-19.

Prévenir : un pic prolongé important et des hausses subites, en particulier celles qui dépassent la capacité de réponse

  • poursuite de l’utilisation de mesures communautaires restrictives jusqu’à ce que les indicateurs clés adaptés localement pour l’assouplissement des mesures aient été atteints
  • ressources en santé publique pour garantir que les mesures d’intervention en cours sont adéquates pour contrôler la propagation des variants hautement transmissibles et virulents, et prévenir les nouveaux cas de maladie grave (p. ex. utilisation d’hypothèses très prudentes pour définir l’exposition, approche de quarantaine des ménages)
  • capacité de détection rapide (par le dépistage et les tests) et isolement des cas, et identification rapide et mise en quarantaine des contacts à risque élevé d’exposition
  • collaboration du public aux activités de surveillance et de gestion des cas et des contacts et outils (c.-à-d. pour faciliter l’identification en temps opportun et l’isolement/la quarantaine, optimiser l’utilisation des applications d’alerte)
  • utilisation de sites d’isolement et de quarantaine appropriés et respect important des mesures recommandées en place dans ces sites
  • « réouverture » graduelle et contrôlée des établissements et reprise graduelle des activités (avec modifications) qui sont connues pour être associées à un risque accru de transmission
  • respect élevé des modifications/contrôles en cours mis en place au fur et à mesure que les MSP restrictives sont levées
  • restrictions modifiées pour les travailleurs essentiels
  • stratégies de dépistage qui visent à prévenir et/ou à détecter rapidement l’introduction du virus dans une population ou un milieu sensible à risque élevé
  • indicateurs localisés cohérents et clairs pour rétablir ou mettre en œuvre de nouvelles MSP restrictives
  • déploiement rapide de ressources ciblées pour la maîtrise et le confinement des éclosions (y compris la mise en œuvre de mesures de « confinement » locales, le déploiement d’équipes d’intervention en cas d’épidémie)
  • respect élevé des mesures de protection individuelle
  • mesures proactives de contrôle aux frontières internationales (c.-à-d. les exigences en matière de quarantaine et de tests, et les restrictions de voyage)
  • multiplication des messages et sensibilisation accrue du public concernant les mesures de protection individuelle, l’efficacité des vaccins et l’obligation de recourir à ces MSP après la vaccination
  • résultats fondés sur des données probantes obtenus dans le cadre des efforts déployés pour lutter contre l’hésitation à se faire vacciner et travailler avec diverses populations pour renforcer la confiance envers les vaccins, l’intérêt à s’informer et à se faire vacciner
  • capacité accrue du système de soins de santé (en particulier dans les milieux dans lesquels il y a un risque élevé comme les établissements de soins de longue durée) et examen de la façon de fournir les soins de santé nécessaires (p. ex. à d’autres endroits, en faisant appel à des travailleurs à la retraite, à des étudiants ou à d’autres fournisseurs de soins)

Réduire : les hausses subites de l’incidence et des hospitalisations

  • mise en œuvre rapide et optimisation de l’efficacité des programmes d’administration des vaccins
  • utilisation de stratégies vaccinales qui donnent la priorité à l’immunisation des personnes, des groupes et des milieux à risque élevé
  • ressources adéquates en santé publique pour assurer des mesures d’intervention continues afin de freiner la propagation actuelle et de prévenir les nouveaux cas, les hospitalisations et les décès
  • accent sur la détection et l’isolement rapides des cas, ainsi que sur l’identification et la mise en quarantaine rapides des contacts
  • détection rapide des éclosions dans les milieux à risque élevé et déploiement de ressources pour la maîtrise et le confinement des éclosions
  • examen de la façon de mettre à nouveau en œuvre les MSP communautaires restrictives et détermination des MSP pour mettre en œuvre de nouveau en fonction de déclencheurs locaux clairs
  • utilisation accrue des mesures de protection individuelle et respect de celles-ci
  • mesures internationales de contrôle frontalier en cours, avec possibilité d’une nouvelle imposition de restrictions

Accroître : la capacité en matière de soins de santé et de santé publique

  • capacité de pointe des laboratoires pour assurer un diagnostic rapide et la notification des cas, identifier les nouveaux variants préoccupants et établir un lien entre laboratoire et épidémiologie pour caractériser les variants actuels et en tirer des enseignements
  • ressources suffisantes pour faciliter la mise en œuvre optimale du programme de vaccination (notamment le personnel des cliniques, les agents de vaccination, la sécurité, les responsables de l’établissement des calendriers, des établissements locaux, accessibles et appropriés, une communication claire sur qui, quand et comment, des programmes de suivi/des registres, etc.)
  • disponibilité de ressources en santé publique pour les besoins accrus en matière de gestion des cas et des contacts dans la collectivité (y compris l’isolement des cas et la mise en quarantaine des contacts à domicile ou autres sites désignés), élaboration de nouveaux produits d’orientation et prestation de conseils d’experts fondés sur l’évolution de la littérature scientifique;
  • ressources (c.-à-d. les ressources humaines et l’équipement/les fournitures), planification et formation pour les activités de gestion des éclosions dans les milieux à risque élevé, y compris des points de contact clairs de recours d’urgence;
  • capacité d’appoint pour assurer la disponibilité des ressources en soins de santé, y compris l’équipement (p. ex. ventilateurs, EPI) pendant les périodes de pointe
  • disponibilité d’un nombre suffisant de fournisseurs de soins de santé pour répondre à la demande accrue
  • capacité d’accéder à des thérapies efficaces et de les distribuer
  • surveillance continue de la documentation scientifique, des réseaux et des conseils d’experts pour éclairer les pratiques exemplaires pour le traitement et l’identification des thérapies efficaces, de manière à réduire les besoins d’hospitalisation et/ou la durée d’hospitalisation
  • politiques et mesures de rétablissement (p. ex. congé pour rétablissement à la maison ou à un autre endroit) afin d’éviter d’éventuels arriérés dans le système hospitalier

Surveiller : demande de ressources en soins de santé

  • surveillance des indicateurs précoces que d’autres maladies peuvent causer une augmentation subite de la demande de ressources en soins de santé (p. ex. grippe saisonnière, autres pathogènes respiratoires)
  • élimination stratégique de l’« arriéré », c’est-à-dire la reprogrammation des traitements, des procédures et des interventions chirurgicales reportés, de manière à répondre à la demande sans dépasser les seuils de capacité
  • liens entre la prestation des soins de santé et la santé publique afin d’assurer l’établissement en temps opportun de centres de soins de débordement et d’appoint;
  • surveillance accrue des chaînes d’approvisionnement mondiales qui pourraient déclencher des pénuries de médicaments et détermination de solutions de rechange et de stratégies pour établir les priorités et maintenir l’approvisionnement (p. ex. réserve d’approvisionnement critique, etc.).

Favoriser : vigilance continue du public et le respect des mesures et des recommandations.

  • confiance du public envers les MSP
  • produits de communication et de sensibilisation clairs, efficaces, culturellement sécuritaires et adaptés aux besoins, afin d'encourager le public à continuer de respecter les mesures de protection individuelle et les mesures de santé publique communautaires, et de favoriser la confiance dans le vaccin et l’utilisation de celui-ci
  • transparence et clarté des justifications des recommandations
  • capacité à fournir un retour d’information sur les effets, les progrès et le succès des mesures
  • recherche sur les connaissances, les attitudes et les comportements du public afin de favoriser des changements de comportement efficaces et durables et de lutter contre la fatigue pandémique et l’hésitation à se faire vacciner
  • suivi de la tolérance au risque et de l’opinion publique afin de maximiser le respect tout en ajustant les mesures à des niveaux localement tolérables ou soutenables
  • soutien aux changements de politique (p. ex. les congés de maladie payés) qui facilitent le respect des mesures de santé publique et indemnisent les secteurs touchés
  • prise en compte des questions d’équité, en particulier celles qui ont une incidence sur l’accès aux ressources nécessaires (p. ex. la disponibilité de lieux d’isolement et de quarantaine appropriés), assurer la diffusion de messages publics dans plusieurs langues et sous plusieurs formes, etc. et assurer que ces ressources sont partagées avec divers partenaires, comme les partenaires autochtones
  • prise en compte des incitations au respect ou à l’adoption de nouvelles pratiques
  • initiatives axées sur l’autonomisation
  • participation de la collectivité pour garantir que ses besoins et les obstacles potentiels au respect sont pris en compte dans les mesures de santé publique
  • application transparente, claire et équitable des mesures d’exécution raisonnables (si nécessaire)

Annexe 4 : Planification de la réponse à la COVID-19 avec les collectivités autochtones

Services aux Autochtones Canada (SAC), l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et les partenaires d’intervention FPT ont participé à diverses activités visant à soutenir l’intervention relative à la COVID-19 dans les collectivités et les partenaires métis, inuits et des Premières Nations, des Inuits et des Métis, notamment aux travaux du CCS. Ces activités de soutien sont résumées ci-dessous.

Compte tenu des connaissances et de la rétroaction acquises à ce jour, une collaboration et un financement continus sont nécessaires pour aider les collectivités et les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis à faire face à toute augmentation subite des cas ou résurgences futures. Ceci inclut un accès continu à des fournitures de dépistage en temps opportun, à des laboratoires provinciaux et territoriaux pour le traitement et la communication de résultats, y compris des tests au point de prestation pour les collectivités nordiques, éloignées et isolées et une capacité à détecter les variants préoccupants.

L’accès à des soins pour traiter les symptômes plus graves de la COVID-19 dans les collectivités éloignées et isolées exige également que des ententes permanentes, ou de nouvelles ententes, soient conclues pour assurer un nombre suffisant de lits dans les hôpitaux au sud du 60e parallèle, afin d’appuyer le traitement des Autochtones vivant dans des collectivités nordiques, éloignées et/ou isolées sans ce type de service. Dans les collectivités où il y a des établissements de soins de longue durée ou des résidences pour personnes âgées, il est important d’avoir accès à des ressources adéquates pour appuyer leur planification visant à assurer la sécurité et la santé des Aînés – y compris le financement pour prendre des mesures de base de prévention des infections (c.-à-d. EPI, vaccin antigrippal à forte dose, produits de nettoyage, etc.), ainsi que pour l’élaboration de mesures de santé publique.

En prenant appui sur les leçons tirées de la grippe H1N1 et de la COVID-19, nous savons que les écarts de longue date en matière de santé publique et les inégalités en matière de santé entre les Premières Nations, les Inuits et les Métis, et les Canadiens non autochtones augmentent la probabilité et la gravité potentielle d’une éclosion de COVID-19 dans les collectivités autochtones, et nous l’avons constaté tout au long de la pandémie, ainsi que dans nombreux cas, des populations autochtones urbaines. Ces inégalités sont souvent exacerbées dans les collectivités éloignées ou accessibles uniquement par avion, où l’accès aux fournitures et aux services de soins de santé nécessaires est limité comparativement aux collectivités non autochtones. Nous savons également que pendant la pandémie de grippe H1N1, les données pour les populations des Premières Nations, des Inuits et des Métis n’ont pas été saisies de façon uniforme ou d’une façon qui permet de soutenir les collectivités dans leurs efforts de préparation et d’intervention. Le gouvernement fédéral a adopté une approche fondée sur les distinctions pour veiller à ce que les droits, les intérêts et la situation uniques des Premières Nations, des Inuits et des Métis soient reconnus, confirmés et mis en œuvre. Dans ce contexte, il prend en compte les réalités culturelles et socioéconomiques des collectivités inuites, métisses et des Premières Nations concernées. Il est nécessaire de procéder à une analyse dirigée par les Autochtones et fondée sur les distinctions des données sur la COVID-19 pour faire progresser des approches appropriées sur le plan culturel et fondées sur des données probantes pour les collectivités inuites, métisses et des Premières Nations.

La stratégie ou approche, les mesures et les résultats attendus de ces préparatifs à court, moyen ou long terme sont présentés ci-dessous.

À court terme : À court terme, il faut poursuivre le travail pour s’assurer que les collectivités et les organisations des Premières Nations, des Inuits et des Métis ont accès aux fournitures nécessaires (p. ex. EPI, vaccins et fournitures administratives connexes), aux ressources humaines et au financement pour soutenir la réponse à la COVID-19 et la planification des vagues futures. La planification de la vaccination est une priorité à court terme et se fait par le biais d’efforts de collaboration au sein de groupes de travail afin de faciliter un accès culturellement sûr et équitable au vaccin contre la COVID-19 pour tous les peuples autochtones, quel que soit leur lieu de résidence au Canada. Des communications concernant les vaccins sont élaborées et diffusées dans plusieurs langues autochtones, en partenariat avec des leaders et des organisations autochtones, afin de renforcer la confiance dans la vaccination. SAC et l’ASPC continuent de travailler avec leurs partenaires pour plaider en faveur de la priorisation de l’accès des peuples autochtones au vaccin contre la COVID-19.

Il est nécessaire de poursuivre les travaux sur la surveillance et le suivi de l’administration des vaccins contre la COVID-19, qui sont en cours avec les ministères fédéraux, les provinces et territoires ainsi que les partenaires autochtones. Il est essentiel d’avoir des ressources pour appuyer la collecte, la gouvernance et l’infrastructure de données dirigées par les Autochtones afin d’optimiser l’utilisation des données à long terme au Canada. Il faut des ressources pour renforcer le soutien en santé publique dirigé par la collectivité, la communication et les renseignements culturellement adaptés et les travaux, ainsi que de la formation et le renforcement des capacités pour appuyer ces fonctions.

À moyen terme : Au fur et à mesure que les programmes de vaccination contre la COVID-19 se poursuivront et que l’approvisionnement en vaccins augmentera, le suivi et les rapports sur l’utilisation et l’efficacité des vaccins seront essentiels. SAC continuera également à travailler avec ses partenaires autochtones pour accroître la confiance envers les vaccins, en s’appuyant sur les enseignements tirés du déploiement initial des vaccins. Il faut continuer à travailler pour appuyer l’accès aux soins des patients, ainsi que le travail des travailleurs communautaires et du personnel infirmier dans les collectivités nordiques, éloignées ou isolées, et il est nécessaire d’augmenter le financement pour la télémédecine et les fournisseurs de soins de santé virtuels. Ces travaux visent à réduire l’arriéré prévu de rendez-vous médicaux ou avec un spécialiste après la phase d’intervention contre les infections graves par le virus de la COVID-19, et à soutenir l’accès à des soins en temps opportun qui favoriseront de meilleurs résultats pour la santé. Une surveillance continue des feux de forêt et des inondations dans le contexte d’éventuelles évacuations et planification à la lumière de la COVID-19 sera maintenue au cours de l’été et de l’automne.

À long terme : Pendant la phase de transition, SAC travaillera avec ses partenaires pour faciliter les examens après action qui permettront d’appuyer le financement et la planification de la gestion des urgences pour les futures pandémies. SAC appuiera la capacité de gestion des urgences en santé au sein des collectivités inuites et des Premières Nations par le financement durable des activités de préparation et à l’atténuation liées à la gestion des urgences sanitaires. L’organisation donnera également la priorité au renforcement de la capacité de gestion des urgences sanitaires et aux possibilités de formation respectueuses des valeurs culturelles avec les partenaires inuits et des Premières Nations.

SAC abordera également la gestion continue de la COVID-19 comme maladie infectieuse présentant une tendance saisonnière possible d’une incidence accrue. Une partie de ce plan de gestion comprendra la surveillance de signaux de haut niveau qui exigeraient un changement aux calendriers ou à la stratégie ou l’approche, ainsi que les mesures et les produits livrables subséquents. Notamment :

Cette nouvelle approche globale pourrait englober l’éventail complet de services allant du soutien des personnes handicapées, à des approches de type « vieillissement chez soi », à des améliorations des soins de santé en établissement et aux services comme ceux requis par les jeunes adultes qui relevaient auparavant du principe de Jordan. Cette approche doit s’attaquer au racisme envers les Autochtones dans le système de santé et chercher, à titre de principe de base, à éliminer les inégalités en matière de santé pour tous les peuples autochtones. Enfin, SAC entreprendra un examen en collaboration avec les collectivités, les partenaires et les organisations autochtones. L’examen portera sur les mesures prises au cours de la pandémie pour en savoir plus sur les défis, les succès, les faiblesses et les possibilités découlant de l’approche adoptée, ainsi que pour apprendre les différentes façons dont la pandémie peut influer sur les collectivités autochtones comparativement aux collectivités non autochtones. Il est important de travailler en collaboration avec les collectivités, les partenaires et les organisations autochtones – de l’étape de la conception à l’évaluation – ce qui est essentiel à la création d’une possibilité de poursuivre l’effort de décoloniser les soins de santé et à la promotion de l’autodétermination autochtone dans le domaine de la santé publique.

Annexe 5 : Surveillance

Les activités de surveillance visent à fournir aux décideurs l’information épidémiologique et sur les risques dont ils ont besoin en temps opportun pour choisir des mesures éclairées. À l’instar de la surveillance nationale de la grippe (programme Surveillance de l’influenza), la surveillance de la COVID‑19 est une initiative pancanadienne qui intègre de nombreux flux de données, y compris les systèmes de surveillance existants, à de nouvelles sources de données originales. Une surveillance continue de la COVID-19 aura lieu pendant la phase de transition, et les liens seront maintenus entre les différents secteurs de la santé afin que l’on puisse analyser les données en temps réel de façon à favoriser une détection précoce d’éventuels signes de recrudescence et l’examen des risques liés à la COVID-19 compte tenu des autres risques sanitaires.

Situation et point de mire actuels

À l’heure actuelle, les sources de données qui suivent permettent la surveillance de l’épidémiologie relative à la COVID-19 :

Préparatifs et planification à long terme

La planification à long terme permettra d’adapter la stratégie de surveillance canadienne aux objectifs de gestion de la santé publique selon leur évolution au cours des prochaines phases de la pandémie. Parmi les principaux changements à la stratégie de gestion de la santé publique qui se répercuteront sur la surveillance, il y a : l’arrêt du dépistage par PCR à l’échelle de la population et la réduction ou l’élimination du suivi des cas par la santé publique, qui aura une incidence sur les données disponibles, et l’assouplissement des mesures de santé publique restrictives, qui pourrait avoir une incidence sur la situation épidémiologique de la COVID-19. Par suite de ces changements, de nouvelles méthodes de surveillance sont nécessaires à la prise de décisions en temps opportun quant aux politiques et aux interventions en matière de santé publique.

La stratégie de surveillance sera axée, dans la mesure du possible, sur un modèle à composantes multiples regroupant différents agents pathogènes, assorti d’un réseau de liens et d’une gestion des données plus efficaces. Les efforts viseront : i) la surveillance, la détection et l’évaluation d’éventuels signes associés à la COVID-19, notamment la détection des variants d’intérêt et des variants préoccupants; ii) la surveillance et la définition des caractéristiques cliniques et épidémiologiques de l’infection grave au SRAS-CoV-2 (c.-à-d. menant à l’hospitalisation ou à la mort); iii) une meilleure compréhension des conséquences de la COVID-19 et de la COVID de longue durée, notamment sur les populations à risque élevé de problèmes de santé; iv) la compréhension de la baisse de l’immunité conférée par les vaccins. De multiples sources de données sont nécessaires à ces efforts : certaines conviennent déjà, d’autres doivent être modifiées, et, enfin, de nouvelles initiatives doivent également être mises en œuvre.

Les préparatifs et les activités en cours en fonction des échéances à court, à moyen ou à long terme prévues sont indiqués ci-dessous.

À court terme :

À moyen et à long terme :

Variables ou signaux influant sur la planification

Il est possible qu’un nouveau syndrome ou un événement rare exige l’élaboration d’une nouvelle stratégie de surveillance ou des ajustements à cette stratégie, comme cela s’est produit pour le syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants (SIM-E).

La surveillance des éclosions (ou la collecte de renseignements sur les éclosions) pourrait faire état de nouveaux milieux ou de nouvelles populations touchés par les éclosions, ce qui pourrait précipiter l’émergence de nouveaux besoins en données, l’exécution d’activités de surveillance supplémentaires ou le besoin de recueillir des données sur de nouvelles variables pour éclairer les mesures à prendre. Par exemple, les éclosions chez les travailleurs étrangers temporaires ont fait ressortir le besoin d’être prêt à mettre en œuvre rapidement des mécanismes précis de surveillance et de coordination, et ont attiré l’attention sur la façon dont les déterminants sociaux de la santé (p. ex. logements surpeuplés, travail précaire, problèmes d’accès aux services médicaux) peuvent avoir une incidence sur la transmission et la capacité de freiner l’épidémie de COVID-19.

Les stratégies, les compétences et les capacités de surveillance seront établies en fonction d’un modèle de surveillance à composantes multiples regroupant différents agents pathogènes, en cette période de transition vers une nouvelle phase de la pandémie de la COVID-19. L’arrêt prévu du dépistage par PCR à l’échelle de la population entraîne la nécessité d’adopter de nouvelles méthodes de surveillance susceptibles d’éclairer de façon précise et opportune la prise de décisions quant aux politiques et aux interventions en matière de santé publique.

Annexe 6 : Activités de laboratoire en réponse à la situation

La surveillance en laboratoire fait partie intégrante du suivi de l’activité des virus respiratoires. Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, le Laboratoire national de microbiologie (LNM) du Canada fait preuve de leadership en ce qui a trait aux tests de dépistage de la COVID-19 et à la mobilisation d’une capacité d’appoint pour les laboratoires de santé publique provinciaux et territoriaux. Le LNM a également contribué aux efforts nationaux et internationaux visant à mieux comprendre les caractéristiques de la COVID-19 qui peuvent éclairer l’élaboration de contre-mesures médicales.

Le LNM, Services aux Autochtones Canada et le RLSPC ont eu une collaboration étroite et fructueuse avec les collectivités nordiques, les collectivités isolées et les communautés autochtones, grâce à laquelle ces groupes ont bénéficié d’un meilleur accès aux outils de diagnostic en laboratoire (p. ex. tests aux points de service, plateformes de diagnostic, réactifs, formations). La collaboration avec le LNM a aussi permis à tous les territoires de mettre en place des tests de dépistage de la COVID-19.

La capacité de surveillance génomique du Canada a augmenté de façon exponentielle en raison de l’épidémie de COVID-19. La participation des provinces et des territoires aux efforts de séquençage dans l’ensemble du Canada par l’intermédiaire du Réseau canadien de génomique COVID-19 (RCanGéCO) a permis le séquençage rapide de volumes importants de données génomiques. Les communications suivies avec les partenaires de l’industrie, des universités et de divers ordres de gouvernement ont donné lieu à une approche collaborative du séquençage et de la surveillance des nouveaux variants du virus. Le Laboratoire national de microbiologie (LNM) joue un rôle de premier plan dans le soutien et l’orientation de ces efforts à tous les niveaux, y compris par ses analyses bio-informatiques et de laboratoire.

La surveillance du SRAS-CoV-2 dans les eaux usées, une méthode novatrice dont les analyses tiennent compte des variants préoccupants, constitue un complément par rapport aux données issues du dépistage et de l’épidémiologie clinique qui permet, rapidement et à faible coût, la détection précoce des éclosions et des hausses subites du nombre de cas. L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), par l’intermédiaire du Laboratoire national de microbiologie (LNM), a mis sur pied un réseau pancanadien de surveillance des eaux usées en collaboration avec des partenaires et des programmes clés de différents ordres de gouvernement (fédéral, provincial, territorial et municipal) et du milieu universitaire, en vue de vérifier la présence de la COVID-19 dans des échantillons d’eaux usées provenant d’un grand nombre de municipalités de l’ensemble du Canada.

Situation et point de mire actuels

La vague pandémique causée par le variant Omicron a entraîné une hausse subite du nombre de cas, et la demande en matière de dépistage a alors dépassé la capacité des laboratoires dans la plupart des provinces et territoires. Par la suite, la plupart des administrations provinciales et territoriales ont réservé l’utilisation des tests PCR au diagnostic de la COVID-19 à certains groupes cibles, dont les personnes non vaccinées, immunodéprimées ou travaillant ou vivant dans un milieu à haut risque; les directives de la santé publique au sujet du dépistage étaient différentes d’une administration à l’autre.

Les tests de détection rapides d’antigènes (TDRA) sont de plus en plus utilisés pour l’autodépistage et la détection des cas. Les TDRS sont moins sensibles que les analyses par RT-PCR, mais ils peuvent s’avérer judicieux dans les contextes de forte prévalence, où l’accès rapide à des tests de RT-PCR est limité. La valeur prédictive positive des TDRA diminue à mesure que la prévalence réelle de l’infection dans une population cible diminue.

On a observé une évolution des nouveaux variants du virus, qui avaient des caractéristiques modifiées, telles qu’une transmissibilité accrue et un échappement immunitaire partiel, ce qui a représenté de nouveaux défis pour les Canadiens. Les laboratoires de santé publique du Canada, par l’entremise du RLSPC, relèvent ces nouveaux défis tout en continuant à répondre à d’autres besoins majeurs, liés ou non liés à la COVID-19, par le biais des activités suivantes :

Préparation et planification

Pendant la vague liée au variant Omicron, l’accès aux tests de dépistage moléculaire dans la plupart des provinces et des territoires était limité en raison du nombre très élevé de cas. Un grand nombre de provinces et de territoires poursuivent leur transition vers le dépistage rapide et la responsabilisation individuelle pour réduire la propagation de la COVID‑19. Cela implique de réduire l’accès aux tests de dépistage par PCR à l’échelle de la population afin de les utiliser dans le cadre de la surveillance génomique. Des efforts devront être déployés pour faciliter la transition vers une surveillance ciblée (p. ex. hôpitaux, établissements de soins primaires, frontières) tout en continuant d’effectuer un certain nombre de tests de dépistage sur des échantillons prélevés sur des personnes choisies aléatoirement dans les collectivités.

Le LNM et le RLSPC entreprennent les activités suivantes afin de poursuivre la préparation à des poussées ou une recrudescence possible en fonction du scénario de la pire éventualité raisonnable, mais aussi dans le cadre de la vision à long terme de la préparation des laboratoires.

Le réseau pancanadien de surveillance des eaux usées doit être élargi de manière à couvrir davantage de Canadiens, particulièrement dans les dans les régions nordiques, éloignées et isolées.

À court terme :

À moyen terme :

Variables ou signaux influant sur la planification

Les données épidémiologiques de janvier 2022 commencent à indiquer une baisse du nombre de cas dans la plupart des provinces et territoires du Canada, mais une surveillance génomique efficace sera nécessaire en raison de l’allègement des MSP, de la transmissibilité très élevée du variant Omicron et de l’arrivée attendue de nouveaux variants qui seront hautement transmissibles ou qui échapperont à l’immunité. L’identification, la détection et le suivi rapides des nouveaux variants continueront d’être une priorité pendant la phase interpandémique.

Annexe 7 : Mesures de santé publique

Les mesures de santé publique (MSP) englobent toutes les mesures non pharmacologiques prises par des personnes et des autorités de santé publique (ASP) à l’échelle fédérale, provinciale‑territoriale et locale pour réduire le risque de transmission d’une maladie infectieuse. Les MSP vont des mesures appliquées à l’échelle individuelle aux mesures communautaires prises dans les milieux collectifs autres que les établissements de santé (p. ex. écoles, lieux de travail, commerces, rassemblements, événements).

Les MSP à l’échelle individuelle comprennent celles que les personnes peuvent prendre pour se protéger et pour protéger les autres, comme le port du masque, la distanciation physique, l’amélioration de la ventilation intérieure, l’hygiène des mains, l’étiquette respiratoire, la surveillance de l’apparition des symptômes et le fait de rester à la maison si l’on est malade.

Les mesures communautaires, pour leur part, vont des campagnes d’éducation du public, des activités liées à la gestion des cas et des contacts et du port obligatoire du masque à des mesures restrictives visant à réduire les interactions et à prévenir la transmission dans certains groupes et milieux et dans la collectivité dans son ensemble. Les mesures communautaires restrictives ont pour but de réduire les contacts en limitant les déplacements, les activités et l’accès aux ressources et aux espaces publics. Ces mesures peuvent comprendre, par exemple : les fermetures des écoles, les restrictions concernant les rassemblements, les restrictions et les fermetures de milieux de travail et de commerces, les restrictions concernant les voyages entre les provinces et les territoires ou à l’intérieur d’une province ou d’un territoire, ainsi que les couvre‑feux.

Les MSP se sont révélées efficaces pour réduire la transmission de la COVID‑19, même dans les situations où des variants préoccupants hautement transmissibles étaient dominantsNote de bas de page 9Note de bas de page 10. Toutefois, bon nombre de ces mesures ont des conséquences importantes qui doivent être prises en compte dans les décisions de santé publique. Ces conséquences doivent être soigneusement examinées et hiérarchisées par rapport à d’autres déterminants de la santé, tels que les impacts sur le développement de l’enfant, l’accès aux services de santé, la santé mentale, la violence familiale et sexiste, l’isolement et l’exclusion sociale, et les collectivités à risque. L’efficacité des MSP dépend du niveau de respect du public, qui est influencé par la fatigue pandémique et par des facteurs tels que les conditions de vie, de travail et de communauté, ainsi que les circonstances financières et sociales.

Depuis le début de la pandémie de COVID‑19, l’intervention en santé publique FPT a consisté à travailler en étroite collaboration avec des partenaires multilatéraux, d’autres ministères ainsi que des partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis pour élaborer, mettre à jour et diffuser des directives appropriées en matière de santé publique à l’intention d’un éventail de publics cibles sur la façon de détecter, de signaler, de prévenir et de gérer l’infection par la COVID‑19. La formation du Groupe de travail sur la santé publique des collectivités autochtones éloignées et isolées, qui adapte les lignes directrices sur les MSP aux besoins, au contexte et aux considérations uniques de ces collectivités, en est un exemple.

À l’heure actuelle, les ASP continuent d’adapter les MSP (en les rétablissant, en les maintenant ou en les allégeant) en fonction des circonstances locales et au fil de l’évolution de la pandémie, notamment à la suite de l’émergence de nouveaux variants de la COVID‑19 susceptibles de présenter une transmissibilité ou une sévérité accrue ou d’échapper à l’immunité. Durant la phase de transition, il sera important de maintenir l’état de préparation face aux nouveaux variants préoccupants, aux recrudescences saisonnières, au déclin de la protection contre l’infection au fil du temps, ainsi qu’aux éclosions touchant des populations à risque élevé de problèmes de santé dans les collectivités. Les activités de préparation devront comprendre une communication publique des risques efficace pour préparer la population à toute modification de l’application des MSP.

Points de mire de la phase de transition

La phase de transition se concentre sur les éléments suivants :

Variables ou signaux influant sur la planification

À l’avenir, il sera important de tenir compte des incertitudes et des défis concernant :

Lorsqu’on détermine la nécessité de MSP supplémentaires, il convient de prendre en considération les indicateurs concernant, par exemple, l’épidémiologie de la COVID-19, les capacités en matière de soins de santé et de santé publique, ainsi que les mesures de réduction des risques visant les populations et les milieux à haut risque. Si des MSP sont rétablies, elles doivent être proportionnelles au risque dans la communauté, équilibrées par rapport au risque de conséquences involontaires de l’intervention et adaptées aux circonstances locales (en fonction, par exemple, des indicateurs clés et de facteurs tels que la transmissibilité et la gravité d’un variant préoccupant).

Annexe 8 : Prévention et contrôle des infections

Malgré leur incidence sur l’intervention FPT en santé publique, les conseils d’experts et l’orientation en matière de prévention et de contrôle des infections (PCI) s’adressent surtout aux milieux de soins et aux professionnels de la PCI. Les conseils concernant la PCI se concentreront sur les mesures permanentes, établies en fonction des nouvelles connaissances scientifiques, qui permettront de gérer la COVID-19 comme une maladie infectieuse dont la circulation est permanente et prévisible au Canada.

Situation et point de mire actuels

Les activités d’intervention liées à la PCI sont actuellement axées sur ce qui suit :

Préparatifs/planification à long terme

Tous les documents d’orientation en matière de PCI pour la COVID-19 doivent faire l’objet d’un examen continu afin de s’assurer que ces documents reflètent les plus récentes connaissances scientifiques acquises sur la PCI, y compris les principales constatations publiées dans la littérature, en réponse à des données scientifiques nouvelles ou changeantes.

Variables ou signaux influant sur la planification

Si d’autres renseignements sur la prévention et le contrôle des infections émergent (p. ex. un changement de mode de transmission, une dominance de variants préoccupants avec des caractéristiques d’échappement immunitaire, ou des groupes de risque supplémentaires), il peut être nécessaire de réviser les documents d’orientation sur la PCI ou d’en élaborer de nouveaux.

Annexe 9 : Vaccination

En décembre 2020, le Canada a reçu ses premiers envois de vaccins contre la COVID-19 et a procédé à l’administration de plus d’un million de doses au cours des deux premiers mois de sa campagne nationale de vaccination. Depuis lors, le gouvernement du Canada a été en mesure d’offrir la primo-vaccination à toutes les personnes de 5 ans et plus résidant au Canada, ainsi que des doses de rappel à toutes les personnes admissibles.

Afin d’appuyer la poursuite de la campagne de vaccination contre la COVID-19, le Canada s’est assuré d’un approvisionnement suffisant en vaccins pour répondre aux besoins actuels et futurs, y compris les nouvelles formulations de vaccins qui pourraient être conçues à l’égard de variants particuliers.

Le gouvernement du Canada a conclu des ententes d’achat anticipé qui garantissent l’accès à plusieurs candidats-vaccins contre la COVID-19, dont ceux de Moderna, Pfizer-BioNTech, AstraZeneca, Janssen (Johnson & Johnson), Novavax, Medicago et Sanofi/GlaxoSmithKline. Les gouvernements provinciaux et territoriaux, de concert avec les partenaires fédéraux et autochtones, ont élaboré des plans pour la distribution et l’administration efficientes, efficaces et équitables des vaccins contre la COVID 19 dans l’ensemble du Canada. À cette fin, ils ont établi l’ordre de priorité des populations devant être vaccinées en premier, en fonction du risque d’effets graves et du risque d’exposition à la COVID-19, particulièrement dans le contexte d’un approvisionnement limité en vaccins.

Une grande partie de ce travail a été réalisée en collaboration avec le CCS et le Comité canadien d’immunisation (CCI), qui ont tous deux joué un rôle essentiel dans la réponse du Canada à la pandémie de COVID-19 en favorisant la collaboration FPT et un déploiement coordonné des vaccins. La plupart des plans d’immunisation provinciaux et territoriaux s’appuient sur les recommandations du Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) du Canada, un organisme consultatif composé d’experts externes au gouvernement qui fournissent des conseils indépendants à l’Agence de la santé publique du Canada et aux provinces et territoires sur l’utilisation des vaccins autorisés au Canada. Le CCNI continue de formuler des conseils sur l’utilisation optimale des vaccins contre la COVID-19, à mesure que de nouveaux vaccins sont autorisés et que l’on continue d’obtenir de nouvelles données probantes et de nouvelles données du monde réel sur la COVID-19 et les vaccins contre cette maladie.

En plus du travail de collaboration avec les partenaires provinciaux, territoriaux et autochtones pour acheter, allouer, distribuer et administrer les vaccins de manière aussi efficace, équitable et efficiente que possible, des travaux ont été entrepris à travers le Canada pour surveiller l’innocuité et l’efficacité des vaccins contre la COVID-19, ainsi que la couverture vaccinale.

La vaccination restera un outil important pour prévenir les conséquences graves de la COVID-19, éviter que les capacités du système de santé ne soient dépassées et maintenir l’accès aux soins de santé liés ou non à la COVID-19.

Situation et point de mire actuels

En date du 24 février 2022, six vaccins contre la COVID-19 sont autorisés par Santé Canada en vue de l’utilisation au Canada, soit :

Le Canada conserve l’une des meilleures couvertures vaccinales au monde contre la COVID-19. Grâce à ses solides approvisionnements en vaccins, le Canada se concentre maintenant sur l’administration de doses de rappel et de doses pédiatriques à toutes les personnes admissibles au pays, en s’appuyant sur des données et des conseils scientifiques.

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, les dirigeants des Premières Nations, des Inuits et des Métis et les autorités de santé publique continuent de collaborerNote de bas de page 38 pour s’assurer que les programmes et les modèles d’administration de vaccins sont conçus et mis en œuvre de manière équitable, accessible et réceptive aux besoins individuels et collectifs, notamment grâce à des plans de communication et d’exécution solides et culturellement appropriés. Le Groupe de travail sur le déploiement des vaccins de l’ASPC a organisé plus de 50 activités de mobilisation bilatérales et multilatérales avec les provinces et les territoires, une répétition de concept et cinq sommets fédéraux, provinciaux, territoriaux et autochtones (dont quatre avec des présentateurs internationaux) pour discuter de divers aspects du déploiement des vaccins et faciliter la mise en commun des pratiques exemplaires et des leçons apprises.

La mise en œuvre prévue dans le Plan de distribution global, guidée par l’annexe sur les vaccins du document PCGP, se poursuit. Le plan de vaccination du Canada contre la COVID-19 comprend des systèmes améliorés de suivi des effets secondaires graves suivant l’immunisation (ESSI), le Programme pancanadien de soutien aux victimes d’une vaccination, l’évaluation de l’efficacité des vaccins et de leur adoption/couverture, l’attribution, le stockage et la manipulation, et les stratégies de livraison des vaccins. VaccineConnect, une plateforme numérique de gestion des vaccins, a été conçue pour compléter les systèmes informatiques de santé publique provinciaux et territoriaux existants, de façon à faciliter la gestion de bout en bout des vaccins et des produits thérapeutiques. Ces systèmes de suivi et de surveillance améliorés ont été essentiels pour signaler les problèmes d’innocuité, identifier les difficultés d’approvisionnement et informer l’ensemble des programmes d’immunisation.

Le Centre national des opérations (CNO) pour la COVID-19 est l’entité de coordination logistique fédérale et le point central pour la gestion de la livraison et de la distribution des vaccins aux provinces et territoires. Le CNO soutient les partenaires prenant part au déploiement de la vaccination contre la COVID-19 au Canada et continue de diriger le suivi de la livraison et de la distribution des vaccins partout au Canada.

L’ASPC a confié à des fournisseurs de services logistiques les tâches liées à l’importation, l’entreposage et la distribution de plusieurs candidats-vaccins. Les fournisseurs de services logistiques complètent les chaînes d’approvisionnement provinciales et territoriales et s’alignent sur les activités entreprises par les provinces, les territoires et les communautés autochtones, éloignées et isolées pour renforcer leurs chaînes d’approvisionnement. En s’appuyant sur le travail de collaboration réalisé à ce jour pour renforcer les chaînes du froid, un engagement FPT continu facilitera l’avancement de cette initiative dans toute la chaîne d’approvisionnement.

Un élément clé du déploiement de la vaccination contre la COVID-19 a été de s’assurer que les fournisseurs de soins de santé disposent de la formation, des outils et des ressources dont ils ont besoin pour soutenir les pratiques de santé publique entourant la primo-vaccination, les doses rappels et la vaccination pédiatrique. Le gouvernement fédéral continue de collaborer avec les provinces, les territoires, les partenaires autochtones et d’autres intervenants et partenaires du système de santé pour faciliter le partage opportun des avis scientifiques et fournir des webinaires de formation, des conseils aux cliniques de vaccination et de l’information fondée sur des données probantes concernant les aides à la décision en matière de vaccination à l’intention des fournisseurs de soins de santé.

Le soutien au déploiement de la vaccination contre la COVID-19 vise également à promouvoir la confiance envers les vaccins et leur utilisation. Grâce à la mobilisation de partenaires, d’intervenants et d’experts clés, le gouvernement du Canada a adopté une approche collaborative pour mieux comprendre l’opinion et le comportement du public. Cette meilleure compréhension permet de créer des partenariats, des outils éducatifs, des projets de vaccination et des stratégies de communication qui contribueront à mieux faire connaître les vaccins contre la COVID-19 et à renforcer la confiance envers ces vaccins, tout en contrant la désinformation et la mésinformation sur l’innocuité et l’efficacité des vaccins. Le Fonds de partenariat d’immunisation (FPI) est un outil de financement clé de la boîte à outils fédérale. Le FPI soutient les partenaires en santé publique et des partenaires inhabituels aux échelons communautaire, régional et national, afin de lutter contre la désinformation et la mésinformation sur les vaccins, d’éliminer les obstacles à l’accès et de soutenir des stratégies culturellement appropriées pour augmenter la confiance envers les vaccins et les taux de vaccination, et pour réduire l’incidence des maladies évitables par la vaccination comme la COVID-19.

De plus, le gouvernement du Canada a travaillé en étroite collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et les partenaires autochtones pour mettre au point une attestation canadienne normalisée de vaccination contre la COVID-19. Cette collaboration a permis aux citoyens et aux résidents canadiens d’avoir accès à un moyen fiable et sûr de prouver leur statut vaccinal au pays et à l’étranger. Le gouvernement du Canada a par ailleurs travaillé avec des communautés et des organisations autochtones pour comprendre et répondre aux préoccupations que suscitent les attestations de vaccination, notamment les lacunes associées à la communication des données sur la vaccination des Autochtones dans les systèmes provinciaux et territoriaux.

Le Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19 du gouvernement du Canada, ainsi que le Sous-comité conjoint de la bioproduction contre la COVID-19 ont aidé à déterminer les domaines d’investissement stratégiques en matière de recherche et développement de vaccins et de biofabrication nationale. Leur contribution a permis d’orienter les travaux que mène le portefeuille de la Santé, en partenariat avec Innovation, Sciences et Développement économique Canada, pour soutenir la capacité de production nationale à long terme et la préparation future à une pandémie. De plus, un forum de discussion sur les essais cliniques des vaccins contre la COVID-19 réunit des partenaires du milieu universitaire, du gouvernement et de l’industrie pour discuter des défis liés aux essais cliniques portant sur les vaccins et de la conception optimale.

Le gouvernement du Canada poursuit la mise en œuvre de la Stratégie en matière de biofabrication et de sciences de la vie, qui a été publiée en juillet 2021 et qui présente une vision à long terme pour renforcer le secteur canadien de la biofabrication et protéger les personnes contre les pandémies et autres urgences sanitaires à venir au Canada. Grâce à des investissements et des partenariats stratégiques, le gouvernement du Canada s’efforce d’accroître la capacité du Canada à développer et à produire rapidement des vaccins, des produits thérapeutiques et d’autres médicaments qui sauvent des vies. Une entente a notamment été conclue avec Moderna, une chef de file du développement de vaccins contre la COVID-19, en vue de la construction d’une installation de pointe pour la production de vaccins à ARNm au Canada.

Préparatifs/planification à long terme

Par divers mécanismes bilatéraux et multilatéraux, le gouvernement du Canada continuera de collaborer avec les provinces, les territoires, les municipalités, les partenaires autochtones et d’autres partenaires pour faciliter le déploiement des vaccins contre la COVID-19. Les directives et les systèmes de suivi continueront d’être mis à jour en fonction de l’évolution de l’approvisionnement en vaccins. La Réserve nationale stratégique d’urgence a acquis des fournitures suffisantes, pour soutenir l’administration FPT des vaccins.

Les échéances des activités qui soutiennent le Plan de vaccination du Canada contre la COVID-19 sont les suivantes :

À court terme :

Préparation en vue de la vaccination et déploiement des vaccins :

Surveillance des vaccins :

Acquisition de vaccins :

Mobilisation :

À moyen terme :

Préparation en vue de la vaccination et déploiement des vaccins :

Surveillance des vaccins :

Acquisition de vaccins :

Mobilisation :

À long terme :

Préparation en vue de la vaccination et déploiement des vaccins :

Surveillance des vaccins :

Acquisition de vaccins :

Mobilisation :

En plus de la planification de la vaccination contre la COVID-19, la réduction des hospitalisations attribuables à la grippe saisonnière et à l’infection pneumococcique envahissante grâce à l’augmentation de la couverture vaccinale peut permettre de préserver à la fois les ressources de santé publique (p. ex. diagnostic/dépistage, intervention en cas d’éclosion) et la capacité du système de santé (c.‑à‑d. visites en consultation externe et hospitalisations).

Programmes d’immunisation systématique et vaccins contre la grippe

La pandémie de COVID-19 a exigé des ressources de santé publique importantes et s’est indirectement traduite par l’interruption temporaire ou la perturbation des programmes d’immunisation systématique pour que la priorité soit accordée aux efforts de lutte contre la pandémie. À mesure que l’on assiste à la levée des mesures de santé publique par les provinces et les territoires ainsi qu’à l’augmentation des voyages, on pourrait également observer une augmentation du risque de maladies évitables par la vaccination. Il sera important d’assurer la surveillance de la couverture vaccinale dans le cadre du programme d’immunisation systématique ainsi que de cerner et de combler les lacunes dans la vaccination systématique afin de prévenir toute nouvelle propagation et éclosion de maladies évitables par la vaccination, et de s’assurer que la pandémie ne laisse pas de lacune durable en matière de vaccination dans de nombreuses collectivités canadiennes.

Le CCNI reprendra graduellement ses activités pour fournir des conseils sur d’autres maladies évitables par la vaccination à mesure que de nouveaux produits de vaccination arriveront sur le marché, de même que pour envisager l’utilisation stratégique des produits existants pour prévenir la réémergence de maladies évitables par la vaccination et promouvoir l’équité en santé. Il faudra mettre à jour les directives de l’ASPC sur la gestion des éclosions de maladies évitables par la vaccination (p. ex. la rougeole) pour se préparer à une réapparition possible des maladies évitables par la vaccination à la lumière des lacunes en matière d’immunisation découlant de la pandémie. Le CCI, quant à lui, reprendra ses activités relatives à la vaccination systématique pour s’assurer de remédier à toute lacune à cet égard découlant de la pandémie, ainsi qu’à tout autre problème lié aux programmes d’immunisation.

Variables ou signaux influant sur la planification

L’évolution des données probantes sur l’efficacité des vaccins et le niveau de confiance à l’égard des vaccins feront l’objet d’une surveillance pour appuyer la planification continue du soutien en ce qui concerne l’éducation, la sensibilisation et l’adoption dans le cadre des programmes et des campagnes de vaccination systématique, y compris la réponse aux déclarations ou aux signaux d’ESSI. Cela exigera une surveillance continue des ESSI, la promotion de la santé et l’éducation en la matière, la surveillance de la confiance à l’égard des vaccins, le soutien des fournisseurs de soins de santé, les partenariats de projets, ainsi que le recours à la science du comportement et à l’expertise en matière de communication des risques.

Annexe 10 : Mesures internationales en matière de santé des voyageurs et aux frontières

Depuis le début de la pandémie, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a considérablement modifié ses programmes de santé des voyageurs et aux frontières, et en a élargi la portée, pour axer ses efforts sur l’atténuation du risque d’importation de la COVID-19. Ces mesures, en plus des autres mesures d’intervention FPT, visent à s’assurer ce que les provinces et les territoires disposent de la capacité nécessaire pour offrir des services de santé à la population canadienne. Avant la COVID-19, rien ne laissait présager que le Canada aurait à imposer de vastes fermetures de ses frontières pour lutter contre une pandémie. La réussite de la mise en œuvre des mesures sanitaires aux frontières et lors des voyages passe par une concertation et une coopération multilatérales étroites et permanentes avec les intervenants gouvernementaux et non gouvernementaux (p. ex., l’industrie du transport aérien).

Points de mire pour la phase de transition

Au cours des deux dernières années, plusieurs mesures en matière de santé des voyageurs et aux frontières, essentielles à l’intervention contre la COVID-19, ont été élaborées et mises en œuvre. Les mesures suivantes garderont leur importance pendant la phase de transition, alors que les partenaires FPT s’efforceront de réduire à un niveau maîtrisable localement l’incidence de la COVID-19 et des formes graves de maladie qui lui sont associées et de lancer les activités de reprise, tout en maintenant la surveillance, la capacité d’évaluation des risques et la préparation à une éventuelle recrudescence :

Variables ou signaux influant sur la planification

L’émergence du variant Omicron a mis en évidence la nécessité de procéder à une surveillance permanente et d’être prêt à intervenir en cas de recrudescence. Pour la suite, l’ASPC maintiendra une grande capacité d’intervention face à la COVID-19 en combinant des mesures relatives aux frontières et aux voyages pour :

Au fur et à mesure que les contextes international et national évoluent, les mesures relatives aux frontières et aux voyages doivent être adaptées en conséquence. L’ASPC travaille à la mise en place d’un cadre frontalier durable et adaptatif qui réduit le nombre de cas de maladies graves et d’issues défavorables tout en permettant la reprise économique, qui améliore le dispositif de surveillance prêt à intervenir si de nouvelles menaces sont détectées et qui applique les leçons tirées d’Omicron au Canada et à l’étranger. Il existe toute une gamme d’approches qui pourraient être envisagées et mises en œuvre selon n’importe quelle combinaison, à mesure que la vague actuelle provoquée par Omicron s’apaise.

L’objectif de ce cadre frontalier sera de tendre vers une approche d’habilitation et de surveillance qui permet de réagir efficacement si de nouvelles menaces sont détectées. La surveillance demeurera l’objectif principal et un guide de préparation sera créé, car le gouvernement du Canada et les partenaires FPT doivent rester habilités à intensifier les mesures en cas de recrudescence de la COVID-19 ou de l’apparition de nouveaux variants préoccupants.

Annexe 11 : Infrastructures des systèmes de santé

Une recrudescence importante de la COVID-19 dans une province ou un territoire peut avoir une grande incidence sur la capacité des services de soins de santé et sur l’aptitude des organisations de soins de santé à fournir des soins optimaux à tous les patients.

Les entreprises canadiennes sont montées au créneau pour offrir leurs solutions et leur expertise, ou ont réorienté leurs installations de fabrication. Le Canada fabrique maintenant avec succès des produits thérapeutiques (p. ex., le Molnupiravir), des EPI, de l’équipement et des fournitures médicaux pour répondre aux besoins urgents des travailleurs de première ligne et assurer la sécurité des Canadiens en général. En outre, Innovation, Science et Développement économique Canada, Santé Canada, l’ASPC et SPAC continuent à travailler en étroite collaboration pour évaluer et surveiller la fabrication nationale d’équipement médical et fournitures médicales au Canada.

En ce qui concerne les traitements, l’Arrêté d’urgence concernant la prévention et l’atténuation de pénuries de drogues liées à la COVID-19, pris par la ministre fédérale de la Santé le 16 octobre 2020, introduisait de nouveaux outils permettant à la ministre de pallier les pénuries de médicaments — ou le risque de pénurie de médicaments — qui peuvent être causées ou exacerbées, directement ou indirectement, par la COVID-19.

Situation et points de mire actuels

L’intervention FPT en matière de santé publique, pour ce qui est des infrastructures du système de santé, a consisté à nouer des liens avec les partenaires chargés de la surveillance, de l’anticipation et de la planification des périodes de pointe au sein des systèmes de santé afin d’accroître les connaissances mutuelles et la conscience de la situation, et d’appuyer les activités d’intervention concernant la prestation de soins de santé aux patients atteints de la COVID-19 au Canada. À l’appui de ce travail :

Préparatifs et planification à long terme

En ce qui concerne la planification à long terme, le gouvernement du Canada continuera d’effectuer ce qui suit.

Les gouvernements provinciaux et territoriaux, ainsi que les établissements de soins de santé, dont bon nombre fonctionnent déjà presque à plein rendement, continuent de planifier relativement à la façon dont ils se sont adaptés dans certaines régions (et pourraient le faire à l’avenir) pour faire face à un afflux potentiellement important de patients, y compris en établissant des protocoles de triage aux fins de l’affectation de ressources rares comme les lits de soins intensifs des ressources humaines spécialisées en santé. Dans les collectivités éloignées, nordiques et isolées, il est également essentiel de planifier d’éventuelles interruptions supplémentaires de la chaîne d’approvisionnement et des évacuations médicales en raison de conditions météorologiques.

Le niveau et le type de ressources requis du système de soins de santé pour gérer le syndrome post-COVID-19 (également appelé COVID longue) doivent également faire l’objet d’une planification coordonnée, d’autant plus que l’impact de ce syndrome reste à déterminer. La planification doit également tenir compte des répercussions et des changements importants qui se sont produits dans le système de santé en raison de la pandémie de COVID-19 au Canada, par exemple, la réduction imprévue des visites aux urgences pour des affections graves, le passage des soins primaires aux soins virtuels, les répercussions involontaires, mais graves sur la santé et la sécurité, du retrait des aidants familiaux des établissements de soins de longue durée, l’incidence accrue des surdoses d’opioïdes, les retards ou les diminutions de la vaccination de routine et l’arriéré des interventions non urgentes.

Les implications de ces répercussions et de ces changements comprennent la nécessité de planifier les éléments suivants : davantage de soins de soutien plus variés pour les personnes âgées, le « rattrapage » des examens, des traitements et des procédures médicaux retardés et la nécessité de planifier les vagues futures de manière à ne pas entraver les systèmes de soins de santé plus que nécessaire. En outre, il sera important de comprendre les lacunes qui sont apparues, et les leçons à tirer de la manière dont elles ont été traitées, à l’intersection entre les MSP, les services de soins de santé et d’autres déterminants sociaux de la santé, afin de les prendre en compte de manière holistique pour la planification future. Par exemple, comment s’assurer que les personnes sans domicile fixe reçoivent un soutien adéquat pour pouvoir respecter les MSP (p. ex. les protocoles d’isolement et de quarantaine).

Variables ou signaux influant sur la planification

Si les établissements de soins de santé commencent à constater une augmentation du nombre de cas ou un changement des caractéristiques (p. ex. démographie, problèmes médicaux sous-jacents) des patients traités pour la COVID-19, le gouvernement du Canada continuera de collaborer avec les PT pour surveiller la capacité de l’équipement médical et fournitures médicales tels que l’EPI, les fournitures auxiliaires de vaccins, l’équipement biomédical et les lits d'unité de soins intensifs et y faciliter l’accès rapide. Le gouvernement fédéral continue d’être prêt à répondre aux demandes d’assistance et de soutien de pointe des PT (p. ex. soutien limité en matière de ressources humaines en santé, facilitation de la capacité des services de santé mobiles, sites d’isolement volontaire sûrs).

Annexe 12 : Communication et sensibilisation

La communication d’information et de conseils en situation d’urgence en santé publique est une intervention essentielle de santé publique qui aide à protéger la santé publique, à sauver des vies et à réduire au minimum les répercussions sociales et économiques globales. À cet égard, l’information doit être disponible en langage simple et en plusieurs formats et langues afin d’être accessible à tous les Canadiens, y compris ceux qui ont un faible niveau d’alphabétisation. À l’aide d’une approche de communication des risques, l’Agence de la santé publique du Canada, de concert avec d’autres ministères et homologues provinciaux et territoriaux et les partenaires autochtones, s’est efforcée de fournir aux fournisseurs de soins de santé, aux Canadiens et aux intervenants clés l’information complète, fiable, accessible, fondée sur des données probantes et communiquée en temps opportun dont ils ont besoin pour se protéger, protéger leur famille, protéger leur collectivité et protéger leur entreprise. Tandis que le Canada passe à une gestion durable et à long terme de la COVID-19, des communications proactives continues et ciblées provenant de sources fiables demeureront un outil important.

Priorités pour la phase de transition

L’accent demeure sur la communication de renseignements clairs, concis et opportuns, dans un contexte public en constante évolution, qui permettront de réduire la fatigue croissante liée à la COVID‑19 ainsi que les renseignements erronés et la désinformation. L’objectif est de faire en sorte que les Canadiens disposent de l’information dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées en vue de se protéger et de protéger leurs familles et leurs communautés contre la COVID-19.

Alors que les Canadiens se relèvent de la dernière vague, le moment est venu de souligner tout ce que nous avons accompli collectivement, d’adopter une perspective globale et de tracer la voie à suivre. Tandis que nous sortons de la phase d’intervention active, il est important de rester agiles et d’être prêts à réagir aux nouveaux risques de manière appropriée et proportionnée. Tous les ordres de gouvernement doivent faire savoir aux Canadiens que les progrès ne seront peut-être pas linéaires, et continuer à promouvoir les différents outils, notamment les vaccins, les traitements, la surveillance rigoureuse et les mesures de santé publique individuelles, afin d’éviter toute résurgence.

Les activités de communication, d’information du public et de publicité permettront ce qui suit:

Ces activités seront appuyées par les stratégies FPT, le contenu et les plans de mise en œuvre qui comprennent :

Des communications efficaces seront assurées au moyen d’une approche coordonnée, stratégique et évolutive à l’égard de la sensibilisation et de la mobilisation. Il en sera ainsi pour les communications de l’administratrice en chef de la santé publique (ACSP), de l’administrateur en chef adjoint de la santé publique (ADPSP), des médecins hygiénistes en chef partout au pays et des autres porte-parole provinciaux, territoriaux et locaux, selon le cas, mais aussi pour les campagnes de sensibilisation du public, les efforts de mobilisation faits dans les médias traditionnels et sur les médias numériques, les médias sociaux et les mises à jour du site.

La sensibilisation et la mobilisation importantes d’un éventail d’intervenants de la santé et d’autres intervenants ont été un élément essentiel de la réponse nationale à la COVID-19. Ces activités de sensibilisation et de mobilisation ont évolué tout au long de la pandémie, passant de la mise en commun proactive des derniers développements et des dernières ressources en santé publique à la détermination des besoins et des points de vue des intervenants en matière d’information, en passant par la collaboration à l’élaboration d’orientations et d’initiatives de communication communes et par l’adoption d’une approche plus durable pour la gestion à long terme de la COVID-19. Une série d’intervenants ont été mobilisés par le biais de séances d’information régulières sur la COVID-19, de téléconférences et de webinaires, dont les suivants : Forum des professionnels de la santé de l’ACSP (organisations nationales de professionnels de la santé), organisations nationales paramédicales, médecins hygiénistes locaux, intervenants en matière d’infrastructures essentielles, intervenants en matière d’agriculture et d’agroalimentaire, groupes d’affaires, associations de voyageurs, compagnies aériennes et intervenants en matière de garde d’enfants et d’éducation. Une série de leaders communautaires ont aussi été mobilisés, notamment des organisations confessionnelles, des organisations représentant les communautés racisées et des organisations nationales et communautaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis.

Il a été et continue d’être particulièrement important de mobiliser les leaders de la communauté, les communautés autochtones, les communautés rurales, les communautés racisées, les groupes représentant les nouveaux arrivants au Canada et les organisations confessionnelles pour aider à fournir des renseignements essentielsNote de bas de page 39.

Défis et facteurs à considérer

Les messages de la première phase de la pandémie étaient clairs : restez à la maison, pratiquez la distanciation physique, lavez-vous les mains, portez un masque. Maintenant l’environnement est beaucoup plus complexe.

Variables ou signaux influant sur la planification

Les augmentations de cas nécessitant des changements ou le rétablissement de mesures ou de restrictions communautaires, ainsi que tout changement dans les connaissances scientifiques (p. ex. de nouveaux renseignements sur la COVID-19 qui exigent un changement dans la réponse du Canada en matière de santé publique ou dans les directives à l’intention de certaines populations), les changements aux mesures frontalières, l’apparition de variants préoccupants et la disponibilité des doses de rappel ou des vaccins pédiatriques sont autant de facteurs qui exigeront une mise à jour de la stratégie et des produits de communication FPT actuels.

Annexe 13 : Recherche

Le gouvernement du Canada a mobilisé rapidement les milieux de la recherche et des sciences du Canada en réponse à la propagation du nouveau coronavirus (le virus responsable de la COVID-19). Au début de la pandémie, les domaines de recherche se sont concentrés sur les contre-mesures médicales (vaccins, thérapies et diagnostics), la recherche en gestion clinique, la modélisation prédictive, ainsi que la recherche sociale et politique. Depuis, la recherche s’est étendue à des domaines comme la santé mentale et la consommation de substances pendant la pandémie, la sécurité dans les établissements de soins de longue durée, les expériences des communautés autochtones avec la COVID-19 et les variants préoccupants. La mobilisation de la communauté est importante pour garantir des approches de recherche appropriées sur le plan culturel.

Situation et point de mire actuels

Préparatifs/planification à long terme

Dans une version antérieure de ce plan, plusieurs besoins avaient été définis afin de se préparer à une augmentation de cas ou à une résurgence en fonction du scénario de la pire éventualité raisonnable. En plus des activités décrites ci-dessus, le travail a commencé sérieusement dans plusieurs domaines cruciaux.

  1. Renforcer notre capacité à réaliser des travaux de modélisation pertinents de la COVID-19.
    • La pandémie de COVID-19 a mis en lumière le rôle important et la nécessité d’une capacité accrue et continue de mettre en œuvre la gamme complète d’outils de modélisation nécessaires pour appuyer la prise de décisions pendant une crise complexe de santé publique. Les modèles aident à prédire où et quand les infections par la COVID-19 peuvent émerger ou ressurgir, aident à prédire l’apparition de nouveaux variants préoccupants et peuvent être utilisés pour examiner les meilleures combinaisons d’approches pour contrôler la progression de la maladie et protéger la santé de la population canadienne, y compris la vaccination. Les groupes d’experts poursuivent leurs travaux sur la modélisation du taux de reproduction (Rt) au cours de la pandémie et travaillent à la modélisation de plusieurs scénarios de stratégies de désescalade, notamment la réouverture des frontières et la levée des restrictions de voyage.
  2. Examiner et traiter le besoin de poursuivre les recherches et les études de surveillance visant à mieux comprendre les mécanismes des infections, la transmission et l’immunité contre le virus du SRAS-CoV-2.
    • Les gouvernements FPT se concentrent actuellement sur l’étude et le suivi de la diversité génétique du SRAS-CoV-2 dans tout le Canada afin de mieux réagir à sa propagation, particulièrement en ce qui a trait aux nouveaux variants préoccupants. Cependant, des travaux de recherche sont nécessaires pour examiner tout le potentiel de ces variants en matière de transmissibilité, de virulence et d’efficacité vaccinale, et pour surveiller leur émergence et leur présence au fil du temps. Le gouvernement du Canada a lancé le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19, qui mobilise les universités, les hôpitaux et les responsables de la santé publique à utiliser des méthodes d’analyse sanguine (sérologiques) pour suivre et étudier l’état immunitaire de diverses populations canadiennes. Ces méthodes seront utilisées pour appuyer la surveillance, l’innocuité et l’efficacité des vaccins. La nécessité d’une recherche et d’une coordination de la recherche avec les partenaires pour comprendre la dynamique de la transmission et les répercussions des mesures non médicales (p. ex. la ventilation, les purificateurs d’air portables, etc.) commence à prendre forme grâce aux premières études sur la transmission par aérosol dans les milieux à risque élevé, comme les hôpitaux, les prisons et les établissements de soins de longue durée. Des discussions et des travaux se poursuivent avec des partenaires nationaux et internationaux pour élaborer des modèles animaux relatifs à la COVID-19 et des contre-mesures médicales.
  3. Renforcer notre capacité à coordonner, à effectuer, à mobiliser et à utiliser un examen rigoureux et rapide des données probantes.
    • Un nombre croissant d’experts au sein et à l’extérieur du gouvernement sont mobilisés pour réaliser et diffuser des examens des données probantes et répondre à des questions précises de manière à fournir les données scientifiques les plus à jour pour une prise de décisions optimale.
  4. Explorer la valeur épidémiologique de nouvelles méthodes novatrices pour suivre la propagation communautaire, comme le dépistage du SRAS-CoV-2 à partir des eaux d’égout.
    • L’analyse des eaux usées offre une capacité d’alerte rapide à l’échelle des collectivités (municipalité, établissements spéciaux comme les établissements de soins de longue durée, les prisons, les hôpitaux et les collectivités éloignées). Avec ses partenaires FPT, le programme fédéral de surveillance des eaux usées renforce davantage le réseau partout au Canada pour le suivi des résultats de santé publique comme la COVID-19.
    • Le LNM réalise un séquençage métagénomique du virus de la COVID-19 fondé sur les eaux usées afin de repérer rapidement les variants préoccupants et les variants d’intérêt.
  5. Examiner et traiter le besoin de mener des recherches et des études de surveillance sur la COVID-19 à l’interface entre humains et animaux, et en particulier d’améliorer notre compréhension des répercussions possibles des nouveaux variants, de l’éventail des espèces qui peuvent être infectées et de la façon dont différentes espèces peuvent être touchées par le virus, en être porteuses et le transmettre.
    • Bien qu’il existe peu de renseignements sur la sensibilité des espèces sauvages au SRAS‑CoV‑2, le virus a infecté de nombreuses espèces animales dans le monde, y compris le vison d’élevage, les animaux de compagnie (p. ex. chats, chiens, furets, hamsters) et les animaux de zoo (p. ex. tigres, lions, gorilles, cougars, loutres).
    • La transmission de l’animal à l’humain a été signalée pour le vison et, récemment, pour le hamster. D’autres cas de transmission de l’animal à l’humain ont été soupçonnés (p. ex. d’un grand félin à l’humain dans un zoo aux États-Unis); cependant, il a été difficile de montrer clairement la direction étant donné que le virus se transmet si largement chez les humains.
    • Une équipe composée de scientifiques, d’experts de la faune et de spécialistes de la santé publique de partout au Canada a récemment signalé une lignée unique de SRAS-CoV-2 chez le cerf de Virginie, qui comprend également un génome viral d’un cas humain du sud-ouest de l’Ontario. Selon le journal, le cas humain aurait été en contact avec des cerfs avant de contracter la COVID-19. Il s’agit du premier cas signalé de cette nouvelle lignée de SRAS-CoV-2 et du premier cas possible de transmission du cerf à l’humain.
    • À ce jour, il n’existe aucune preuve scientifique que les animaux jouent un rôle important dans la propagation actuelle de la COVID-19. Cependant, à mesure que le virus continue d’évoluer et de changer, le rôle des animaux en tant que source de nouveaux variants pourrait également changer.
    • Le cerf et d’autres espèces de cervidés (comme le wapiti et l’orignal) sont abondants dans les provinces et les territoires du Canada. D’autres travaux de recherche sont nécessaires pour comprendre l’étendue de la nouvelle lignée dans les populations de cerfs, pour comprendre comment et si le virus est transmis entre les espèces, et pour comprendre comment ce virus diffère des lignées existantes de SRAS-CoV-2 en matière de transmission et de pathogénicité.
  6. Renforcer les capacités des laboratoires dans le domaine de l’innovation génomique et de la bio-informatique.
    • Le gouvernement du Canada a commencé à investir dans ce domaine.
    • Le LNM participe au consortium financé par Génome Canada – RCanGéCO – pour des études génomiques, tant sur l’hôte que sur le virus.
  7. Mobiliser les connaissances des sciences sociales.
    • Il reste nécessaire d’investir dans les connaissances en sciences sociales, et de les utiliser, comme la sociologie, l’anthropologie et la psychologie. Plus précisément, la science du comportement et la recherche ethnique peuvent guider les futures mesures stratégiques et réglementaires.

De court à moyen terme :

De court à moyen terme, l’approche à l’égard de ces préparatifs continuera de comprendre les éléments suivants :

Variables ou signaux influant sur la planification

Comme pour les autres composantes de la réponse à la COVID-19 ci-dessus, plusieurs facteurs pourraient avoir des répercussions sur les préparatifs de la réponse à la COVID-19 en cours, notamment : un changement important dans le profil génomique du SRAS-CoV-2 (menant à l’examen d’un changement possible dans la virulence ou l’infectivité), des augmentations importantes du taux de mortalité, des données provenant d’essais cliniques de vaccins et de traitements, des données sur la protection immunologique des Canadiens, des connaissances nouvelles ou rigoureuses sur les effets de la COVID-19 sur certains groupes à risque élevé et des connaissances nouvelles ou rigoureuses sur l’importance d’un mode de transmission non respiratoire.

Références

Note de bas de page 1

Organisation mondiale de la Santé (OMS). « Pandemic fatigue: reinvigorating the public to prevent COVID-19: policy considerations for Member States in the WHO European Region », 2020. [En ligne]. Accessible à l’adresse : https://apps.who.int/iris/handle/10665/335820.

Retour à la référence de la note de bas de page 1

Note de bas de page 2

Alberta Health Services. « COVID-19 Scientific Advisory Group Rapid Evidence Report: Attitudes and Adherence to COVID-19 Guidelines », septembre 2020. [En ligne]. Accessible à l’adresse : https://www.albertahealthservices.ca/assets/info/ppih/if-ppih-covid-19-sag-rapid-evidence-report-attitudes-and-adherence-to-covid-19-guidelines.pdf. [Consulté le 4 mars 2021].

Retour à la référence de la note de bas de page 2

Note de bas de page 3

Benham, J. L., Lang, R., Kovacs Burns, K., MacKean, G., Léveillé, T., McCormack, B., [...] et Marshall, D. A. (2021). « Attitudes, current behaviours and barriers to public health measures that reduce COVID-19 transmission: A qualitative study to inform public health messaging », PloS ONE, 16(2), e0246941. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0246941.

Retour à la référence de la note de bas de page 3

Note de bas de page 4

Seale H, Dyer CEF, Abdi I, Rahman KM, Sun Y, Qureshi MO, et coll. « Improving the impact of non-pharmaceutical interventions during COVID-19: examining the factors that influence engagement and the impact on individuals », BMC Infect Dis, 2020;20(1):607. https://doi.org/10.1186/s12879-020-05340-9.

Retour à la référence de la note de bas de page 4

Note de bas de page 5

Escandón K, Rasmussen AL, Bogoch II, Murray EJ, Escandón K, Popescu SV, Kindrachuk J. « COVID-19 false dichotomies and a comprehensive review of the evidence regarding public health, COVID-19 symptomatology, SARS-CoV-2 transmission, mask wearing, and reinfection », BMC Infectious Diseases, 2021 July (1):1-47. https://doi.org/10.1186/s12879-021-06357-4.

Retour à la référence de la note de bas de page 5

Note de bas de page 6

Santé publique Ontario. « Mesures communautaires de santé publique pendant la pandémie de COVID-19 : répercussions négatives sur les enfants, les adolescents et les familles — mise à jour », 11 janvier 2021. [En ligne]. Accessible à l’adresse : https://www.publichealthontario.ca/-/media/documents/ncov/he/2021/01/rapid-review-neg-impacts-children-youth-families.pdf?la=fr.

Retour à la référence de la note de bas de page 6

Note de bas de page 7

Chiesa, V., Antony, G., Wismar, M., et Rechel, B. (2021). « COVID-19 pandemic: health impact of staying at home, social distancing and 'lockdown' measures-a systematic review of systematic reviews », Journal of public health (Oxford, England)43(3), e462–e481. https://doi.org/10.1093/pubmed/fdab102.

Retour à la référence de la note de bas de page 7

Note de bas de page 8

Fiorillo, A., Sampogna, G., Giallonardo, V., Del Vecchio, V., Luciano, M., Albert, U., Carmassi, C., Carrà, G., Cirulli, F., Dell'Osso, B., Nanni, M. G., Pompili, M., Sani, G., Tortorella, A., et Volpe, U. (2020). « Effects of the lockdown on the mental health of the general population during the COVID-19 pandemic in Italy: Results from the COMET collaborative network », European psychiatry: the journal of the Association of European Psychiatrists, 63(1), e87. https://doi.org/10.1192/j.eurpsy.2020.89.

Retour à la référence de la note de bas de page 8

Note de bas de page 9

Organisation mondiale de la Santé. (‎2017)‎. Gestion des risques de pandémie de grippe : guide de l’OMS pour prise de décisions éclairées et harmonisation, à l’échelle nationale et internationale, de la préparation et la réponse en cas de grippe pandémique. Organisation mondiale de la Santé. [En ligne]. Accessible à l’adresse : https://apps.who.int/iris/handle/10665/272667. Licence : CC BY-NC-SA 3.0 IGO.

Retour à la référence de la note de bas de page 9

Note de bas de page 10

Rapport de l’administratrice en chef de la santé publique du Canada sur l’état de la santé publique au Canada 2020. Du risque à la résilience : une approche axée sur l’équité concernant la COVID-19. Agence de la santé publique du Canada. [En ligne]. Accessible à l’adresse : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/organisation/publications/rapports-etat-sante-publique-canada-administrateur-chef-sante-publique/du-risque-resilience-approche-equite-covid-19.html.

Retour à la référence de la note de bas de page 10

Note de bas de page 11

E. M. Abrams et S. J. Szefler. « COVID-19 and the impact of social determinants of health », The Lancet Respiratory Medicine, vol. 8, no 8, p. 743, août 2020.

Retour à la référence de la note de bas de page 11

Note de bas de page 12

Santé publique Ontario. « COVID-19 – Ce que nous savons jusqu’à présent sur… les déterminants sociaux de la santé », 24 mai 2021. [En ligne]. Accessible à l’adresse : https://www.publichealthontario.ca/-/media/documents/ncov/covid-wwksf/2020/05/what-we-know-social-determinants-health.pdf?la=fr.

Retour à la référence de la note de bas de page 12

Note de bas de page 13

Santé publique Ontario. « Répercussions économiques liées aux mesures de santé publique prises en réponse à la pandémie de COVID-19 et aux mesures de relance », 11 mars 2021. [En ligne]. Accessible à l’adresse : https://www.publichealthontario.ca/-/media/documents/ncov/phm/2021/03/eb-covid-19-economic-impacts.pdf?la=fr.

Retour à la référence de la note de bas de page 13

Note de bas de page 14

R. M. Siegel, P. J. Mallow. « The Impact of COVID-19 on Vulnerable Populations and Implications for Children and Health Care Policy », Clin Pediatr (Phila). 2021 Feb;60(2):93-98. doi: 10.1177/0009922820973018. Epub 2020 Nov 26. PMID: 33243000.

Retour à la référence de la note de bas de page 14

Note de bas de page 15

E. M. Abrams et S. J. Szefler. « COVID-19 and the impact of social determinants of health », The Lancet Respiratory Medicine, vol. 8, no 8, p. 743, août 2020.

Retour à la référence de la note de bas de page 15

Note de bas de page 16

Santé publique Ontario. « COVID-19 – Ce que nous savons jusqu’à présent sur… les déterminants sociaux de la santé », 24 mai 2021. [En ligne]. Accessible à l’adresse : https://www.publichealthontario.ca/-/media/documents/ncov/covid-wwksf/2020/05/what-we-know-social-determinants-health.pdf?la=fr.

Retour à la référence de la note de bas de page 16

Note de bas de page 17

Public Health Ontario, "Negative Impacts of Community-based Public Health Measures on Children, Adolescents and Families Duriong the COVID-19 Pandemic: Update," 11 January 2021. [Online]. Available: https://www.publichealthontario.ca/-/media/documents/ncov/he/2021/01/rapid-review-neg-impacts-children-youth-families.pdf?la=en.

Retour à la référence de la note de bas de page 17

Note de bas de page 18

Chiesa, V., Antony, G., Wismar, M., & Rechel, B. (2021). COVID-19 pandemic: health impact of staying at home, social distancing and 'lockdown' measures-a systematic review of systematic reviews. Journal of public health (Oxford, England)43(3), e462–e481. https://doi.org/10.1093/pubmed/fdab102

Retour à la référence de la note de bas de page 18

Note de bas de page 19

Fiorillo, A., Sampogna, G., Giallonardo, V., Del Vecchio, V., Luciano, M., Albert, U., Carmassi, C., Carrà, G., Cirulli, F., Dell'Osso, B., Nanni, M. G., Pompili, M., Sani, G., Tortorella, A., & Volpe, U. (2020). Effects of the lockdown on the mental health of the general population during the COVID-19 pandemic in Italy: Results from the COMET collaborative network. European psychiatry: the journal of the Association of European Psychiatrists63(1), e87. https://doi.org/10.1192/j.eurpsy.2020.89

Retour à la référence de la note de bas de page 19

Note de bas de page 20

Chief Public Health Officer of Canada's Report on the State of Public Health in Canada 2020. From risk to resilience: An equity approach to COVID-19. Public Health Agency of Canada. [Online] Available: https://www.canada.ca/en/public-health/corporate/publications/chief-public-health-officer-reports-state-public-health-canada/from-risk-resilience-equity-approach-covid-19.html

Retour à la référence de la note de bas de page 20

Note de bas de page 21

E. M. Abrams and S. J. Szefler, "COVID-19 and the impact of social determinants of health," The Lancet Respiratory Medicine, vol 8, no. 8, p. 743, August 2020.

Retour à la référence de la note de bas de page 21

Note de bas de page 22

Public Health Ontario, "COVID-19 - What We Know So Far about... Social Determinants of Health," 24 May 2021. [Online]. Available: https://www.publichealthontario.ca/-/media/documents/ncov/covid-wwksf/2020/05/what-we-know-social-determinants-health.pdf?la=en

Retour à la référence de la note de bas de page 22

Note de bas de page 23

Public Health Ontario, "Economic Impacts Related to Public Health Measures in Response and Recovery during the COVID-19 Pandemic," 11 March 2021. [Online]. Available: https://www.publichealthontario.ca/-/media/documents/ncov/phm/2021/03/eb-covid-19-economic-impacts.pdf?la=en.

Retour à la référence de la note de bas de page 23

Note de bas de page 24

R. M. Siegel, P. J. Mallow. The Impact of COVID-19 on Vulnerable Populations and Implications for Children and Health Care Policy. Clin Pediatr (Phila). 2021 Feb;60(2):93-98. doi: 10.1177/0009922820973018. Epub 2020 Nov 26. PMID: 33243000.

Retour à la référence de la note de bas de page 24

Note de bas de page 25

Public Health Ontario. (Nov 2021) Negative Impacts of Community-based Public Health Measures on Children, Adolescents and Families During the COVID-19 Pandemic: Update. https://www.publichealthontario.ca/-/media/documents/ncov/he/2021/01/rapid-review-neg-impacts-children-youth-families.pdf?la=en

Retour à la référence de la note de bas de page 25

Note de bas de page 26

World Health Organization. (2017). Pandemic influenza risk management: a WHO guide to inform and harmonize national and international pandemic preparedness and response. World Health Organization. [Online] Available: https://apps.who.int/iris/handle/10665/259893  License: CC BY-NC-SA 3.0 IGO

Retour à la référence de la note de bas de page 26

Note de bas de page 27

World Health Organization (WHO), "Pandemic fatigue: reinvigorating the public to prevent COVID-19: policy considerations for Member States in the WHO European Region," 2020. [Online]. Available: https://apps.who.int/iris/handle/10665/335820. [Accessed March 4 2021].

Retour à la référence de la note de bas de page 27

Note de bas de page 28

Escandón K, Rasmussen AL, Bogoch II, Murray EJ, Escandón K, Popescu SV, Kindrachuk J. COVID-19 false dichotomies and a comprehensive review of the evidence regarding public health, COVID-19 symptomatology, SARS-CoV-2 transmission, mask wearing, and reinfection. BMC Infectious Diseases. 2021 July (1):1-47. https://doi.org/10.1186/s12879-021-06357-4

Retour à la référence de la note de bas de page 28

Note de bas de page 29

Scientific Advisory Group for Emergencies (SAGE) Academics: Viral evolution scenarios, 10 February 2022 [Online] Available: https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1054323/S1513_Viral_Evolution_Scenarios.pdf

Retour à la référence de la note de bas de page 29

Note de bas de page 30

Bhattacharyya RP, Hanage WP. Challenges in inferring intrinsic severity of SARS-CoV-2 Omicron
variant from early population-level impact. HCPDS Working Paper Volume 21, Number 10. December 15, 2021. [Online] Available: https://cdn1.sph.harvard.edu/wp-content/uploads/sites/2623/2021/12/21_Hanage_Bhattacharyya_Challenges-in-assessing-Omicron-severity_HCPDS-Working-Paper-Volume-21_No-10-1.pdf

Retour à la référence de la note de bas de page 30

Note de bas de page 31

Emerg Microbes Infect. 2020; 9(1): 2222–2235.
Published online 2020 Oct 14. doi: 10.1080/22221751.2020.1827984
PMCID: PMC7594747
PMID: 32967592
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7594747/

Retour à la référence de la note de bas de page 31

Note de bas de page 32

Emerg Microbes Infect. 2020; 9(1): 2222–2235.
Published online 2020 Oct 14. doi: 10.1080/22221751.2020.1827984
PMCID: PMC7594747
PMID: 32967592
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7594747/

Retour à la référence de la note de bas de page 32

Note de bas de page 33

“The presence of genetic polymorphisms and pathogenic auto-autoantibodies in severe COVID-19 also suggests a significant contribution of immune dysregulation to poor outcomes.”
“Hyperinflammation is a key component of severe COVID-19,”
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34264880/

Retour à la référence de la note de bas de page 33

Note de bas de page 34

Escandón K, Rasmussen AL, Bogoch II, Murray EJ, Escandón K, Popescu SV, Kindrachuk J. COVID-19 false dichotomies and a comprehensive review of the evidence regarding public health, COVID-19 symptomatology, SARS-CoV-2 transmission, mask wearing, and reinfection. BMC Infectious Diseases. 2021 July (1):1-47. https://doi.org/10.1186/s12879-021-06357-4

Retour à la référence de la note de bas de page 34

Note de bas de page 35

Public Health Ontario, "COVID-19 - What We Know So Far about... Social Determinants of Health," 24 May 2021. [Online]. Available: https://www.publichealthontario.ca/-/media/documents/ncov/covid-wwksf/2020/05/what-we-know-social-determinants-health.pdf?la=en

Retour à la référence de la note de bas de page 35

Note de bas de page 36

R. M. Siegel, P. J. Mallow. The Impact of COVID-19 on Vulnerable Populations and Implications for Children and Health Care Policy. Clin Pediatr (Phila). 2021 Feb;60(2):93-98. doi: 10.1177/0009922820973018. Epub 2020 Nov 26. PMID: 33243000.

Retour à la référence de la note de bas de page 36

Note de bas de page 37

B.C. Centre for Disease Control. Societal Consequences of COVID-19. [Online] Available: http://www.bccdc.ca/health-professionals/data-reports/societal-consequences-covid-19

Retour à la référence de la note de bas de page 37

Note de bas de page 38

Canada’s COVID-19 Immunization Plan: Saving Lives and Livelihoods. Available at: https://www.canada.ca/en/public-health/services/diseases/2019-novel-coronavirus-infection/canadas-reponse/canadas-covid-19-immunization-plan.html

Retour à la référence de la note de bas de page 38

Note de bas de page 39

Krishnan, L., Ogunwole, S. M., & Cooper, L. A. (2020). Historical Insights on Coronavirus Disease 2019 (COVID-19), the 1918 Influenza Pandemic, and Racial Disparities: Illuminating a Path Forward. Annals of Internal Medicine. https:// doi:10.7326/M20-2223

Retour à la référence de la note de bas de page 39

Détails de la page

Date de modification :