Définition nationale de cas : Maladie à coronavirus (COVID-19)

Dernière mise à jour : 6 juin 2023

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Préambule

L'objectif principal en matière de surveillance de la COVID-19 est la détection des cas et des éclosions au Canada. L'objectif secondaire est de définir les caractéristiques cliniques et épidémiologiques de COVID-19 afin de mieux orienter les efforts de prévention et de contrôle.

Ce document présente les définitions de cas de surveillance pour l'identification du COVID-19 causé par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2)

Les définitions de cas de surveillance sont fournies dans le but de normaliser la classification des cas et de les signaler à l'Agence de la santé publique du Canada. Elles sont basées sur le niveau actuel des preuves et des incertitudes épidémiologiques, ainsi que sur les objectifs d'intervention en matière de santé publique, et sont susceptibles d'être modifiées à mesure que de nouvelles informations deviennent disponibles.

Déclaration à l'échelle nationale

L'Agence de la santé publique du Canada doit être informée de tous cas confirmés et probables de COVID-19.

Type de surveillance

Déclaration systématique de chaque cas aux autorités fédérales.

Des informations détaillées sur la déclaration des cas de COVID-19 au Canada peuvent être consultées dans les Surveillance nationale concernant la maladie à coronavirus.

Définitions des cas aux fins de surveillance pour COVID-19

Cas confirmés

Une personne dont la confirmation de l'infection par le SRAS-CoV-2 est documentée par :

Voir les commentaires du laboratoire pour plus de détails.

Cas probables

Une personne qui :

Voir les manifestations cliniques pour plus de détails.

Voir les commentaires du laboratoire pour plus de détails.

Cas décédés

Un cas probable ou confirmé de COVID-19 dont le décès a résulté d'une maladie cliniquement compatible, à moins qu'une autre cause de décès n'ait été clairement identifiée (par exemple, un traumatisme, un empoisonnement, une surdose de drogue).

Un médecin hygiéniste, une autorité de santé publique compétente, un coroner ou médecin légiste peuvent utiliser leur pouvoir discrétionnaire pour déterminer si un décès est dû à la COVID-19, et leur jugement aura préséance sur les critères mentionnés ci-haut.

Un décès dû à COVID-19 peut être attribué lorsque la COVID-19 est la cause du décès ou est un facteur contribuant au décès.

Cas résolus

Un cas est considéré comme résolu lorsque :

Voir les commentaires pour plus de détails.

Remarques

Un médecin hygiéniste ou une autorité de santé publique compétente (qui peut inclure d'autres experts en prévention et contrôle des infections) peut utiliser son pouvoir discrétionnaire pour déterminer si un cas de la COVID-19 nécessite une gestion continue de la santé publique, et son jugement aura préséance sur les critères ci-dessus.

Un cas de la COVID-19 classé comme résolu peut encore avoir des indications et des symptômes cliniques en cours, mais ne devrait plus nécessiter de mesures d'isolement ou de suivi de santé publique.

Si la date d'apparition des symptômes n'est pas disponible ou si le cas est asymptomatique, la première des dates suivantes (c'est-à-dire la date de l'épisode) peut être utilisée comme substitut pour la classification : date de prélèvement des échantillons de laboratoire, date des tests de laboratoire ou date de déclaration. Si un cas est perdu de vue ou si les informations requises pour la classification ne sont pas disponibles, le cas peut être classé comme résolu au minimum 20 jours après le rapport initial.

Cas réinfection

Réinfection basée sur les résultats de laboratoire

Un cas précédemment confirmé qui présente une infection subséquente par le SRAS-CoV-2 lorsqu'il existe des résultats de laboratoire de l'existence de deux infections distinctes.

Les résultats de laboratoire comprennent :

Remarque : une lignée virale est un groupe de virus défini par une souche initiale et celles qui en descendent.

Réinfection établie d'après des critères de temps

Cas confirmé classé comme résolu* qui présente une nouvelle infection confirmée à SARS CoV 2 plus de 90 jours après une infection antérieure, d'après la date des épisodes**

et

Qui ne correspond pas à la définition de cas de réinfection établie d'après des critères de laboratoire.

Remarques

*Le jugement d'un clinicien ou des autorités de santé publique devrait être utilisé pour écarter les situations où une réinfection possible aurait été attribuée à une excrétion virale prolongée (cette possibilité est à envisager si une excrétion virale prolongée est plus probable qu'une réinfection).

** Si le cas est symptomatique, la date de l'épisode correspond à la date d'apparition des symptômes. Si la date d'apparition des symptômes n'est pas connue ou si le cas est asymptomatique, la première des dates suivantes est utilisée pour établir la date de l'épisode : date de prélèvement de l'échantillon; date de l'analyse en laboratoire; ou date de déclaration.

Le jugement d'un médecin hygiéniste en chef ou d'une autorité de santé publique pertinente peut être utilisé pour déterminer qu'un cas est une réinfection, d'après les nouvelles expositions ou les symptômes de la personne, si les critères ci dessus ne sont pas remplis.

Laboratoire : Commentaires

Les tests de laboratoire évoluent pour ce pathogène émergent et les recommandations en matière de tests de laboratoire changeront en conséquence à mesure que de nouveaux tests seront mis au point et validés. Les tests qui ont été autorisés par Santé Canada sont privilégiés.

Tous cas classés comme probable sur la base d'un lien épidémiologique qui se révèle ensuite négatif pour le virus du SRAS-CoV-2 ne doit plus être classé comme un cas probable. Des exceptions peuvent être faites en cas de résultats négatifs sur un échantillon compromis ou si le test de dépistage TAAN est retardé (par exemple >10-14 jours après l'apparition des symptômes) faisant en sorte que ces personnes demeurent alors des cas probables.

Tests en laboratoire

Les TAAN doivent être validés pour la détection du SRAS-CoV-2.

Un résultat non concluant d'un test PCR en temps réel est défini comme un résultat indéterminé sur une ou plusieurs cibles PCR en temps réel sans confirmation du séquençage, ou un résultat positif d'un test pour lequel on ne dispose que de données limitées sur les performances.

Un résultat indéterminé sur un test PCR en temps réel est défini comme un signal d'amplification tardif dans une réaction PCR en temps réel à une valeur seuil de cycle élevé prédéterminée. Ce résultat peut être dû à une faible quantité de cible virale dans l'échantillon clinique approchant la limite de détection (LDD) du test, ou peut représenter une réactivité non spécifique (faux signal) dans l'échantillon. Lorsque cela est cliniquement pertinent, les échantillons indéterminés doivent faire l'objet d'un examen plus approfondi en laboratoire (par exemple en recherchant une autre cible génique à l'aide d'un test PCR en temps réel validé ou d'un séquençage d'acide nucléique qui est aussi sensible ou plus sensible que le test ou la méthode initiale utilisée) ou en prélevant et en testant un autre échantillon du patient.

Tests hors laboratoire

Une validation locale et une évaluation provinciale (et/ou fédérale) sont requises pour tous les tests hors laboratoires (moléculaires et/ou antigéniques) incluant le test de référence effectué dans un laboratoire agréé/accrédité. Si la validation n'est pas terminée avant l'utilisation clinique dans un lieu donné, un échantillon simultané doit être obtenu de la personne et testé à l'aide d'un TAAN validé dans un laboratoire agréé/accrédité jusqu'à ce qu'au moins 10 à 20 positifs et 30 à 50 négatifs soient évalués avec le test hors laboratoire et que des données de performance acceptables soient obtenues. Si des résultats divergents sont obtenus lors de tests simultanés, un cas doit être reclassé sur la base des résultats du test TAAN en laboratoire.

Si la déclaration a lieu avant d'avoir complété la validation et l'évaluation juridictionnelle, ou si les tests ont lieu dans un emplacement non accrédité, un résultat positif au test hors laboratoire doit être considéré comme un résultat préliminaire positif (également appelé présumé positif dans certaines juridictions) et le cas doit être classé comme un cas probable en attendant les résultats TAAN validés en laboratoire.

Si aucun résultat de test TAAN en laboratoire n'est obtenu (ou si un nouvel échantillon est prélevé plus de 24 heures après le prélèvement préliminaire au test hors laboratoire et que le résultat en laboratoire est négatif), le statut du cas devrait aussi rester probable.

Chaque juridiction peut décider si/quand un test TAAN hors laboratoire positif ou négatif peut être considéré comme un résultat final positif ou négatif confirmé, respectivement, sans qu'il soit nécessaire de le confirmer dans un laboratoire agréé/accrédité. Une performance acceptable est basée sur la propre évaluation d'une juridiction et/ou sur des évaluations menées par des partenaires interprovinciaux/nationaux, et comprendrait probablement l'analyse des données initiales accumulées pour le test spécifique. En raison des différences de performance entre les différents tests utilisant la même technologie, cette analyse est recommandée pour chaque test TAAN hors laboratoire utilisé.

Les échantillons pour le test hors laboratoire antigénique dont les résultats sont préliminaires (ou présumés) positifs ou positifs doivent être confirmés par un TAAN en laboratoire. A l'heure actuelle, ces patients sont considérés comme des cas probables dans l'attente des résultats du TAAN. Cette recommandation pourrait changer à mesure que de nouvelles données sont accumulées sur les performances des tests de détection hors laboratoire antigénique au Canada.

Tests sérologiques

Le test de détection des anticorps anti-SRAS-CoV-2 doit être effectué à l'aide d'un test validé par un laboratoire agréé/accrédité. Actuellement, les tests IgM et les tests sérologiques hors laboratoire pour le SRAS-CoV-2 ne sont pas largement accessibles et leur utilisation n'est pas recommandée pour le moment en raison d'un manque de données adéquates sur les performances. Une augmentation diagnostique du titre d'anticorps peut être établie en utilisant des sérums appariés en phase aiguë et en phase de convalescence, prélevés de 2 à 4 semaines d'intervalle et testés par un dosage immunoenzymatique (EIA), un EIA quantitatif ou des titres d'anticorps neutralisants (par exemple, test de séroneutralisation par réduction des plaques (PRNT)). Cependant, ces tests ne sont pas encore largement disponibles et ne sont pas actuellement recommandés pour les tests diagnostiques de routine. Étant donné qu'un individu peut avoir des titres d'anticorps détectables pendant de nombreux mois, un seul résultat sérologique positif (c'est-à-dire aucune séroconversion ou augmentation diagnostique documentée) peut ne pas refléter une infection récente.

Dans les populations à faible prévalence de la maladie (<5%) ou chez les individus dont la probabilité de pré-test est faible, il existe un risque de résultats faussement positifs, même avec un test présentant des caractéristiques de haute performance. Dans de tels cas, un algorithme de test orthogonal peut être envisagé pour augmenter la valeur prédictive positive (VPP). Dans un algorithme orthogonal efficace, un échantillon qui est initialement positif est testé avec un second test unique (c'est-à-dire qui utilise un antigène différent).

Pour l'instant, les tests sérologiques ne doivent pas être utilisés pour la classification des cas qui ont déjà été diagnostiqués avec la COVID-19 ou qui ont reçu un vaccin contre la SRAS-CoV-2. Les tests sérologiques de dépistage du SRAS-CoV-2 ne doivent pas être utilisés pour le dépistage ou le diagnostic systématique d'une infection aiguë. Il peut être considéré comme un complément au TAAN du SRAS-CoV-2 chez les personnes présentant des symptômes compatibles qui se manifestent tardivement et peuvent donc se révéler négatifs, et dans le diagnostic du syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants (MIS-C) et du syndrome inflammatoire multisystémique chez les adultes (MIS-A).

Manifestations cliniques

La COVID-19 présente des caractéristiques cliniques variées et les symptômes peuvent varier d'une personne à l'autre et entre différents groupes d'âge. Chaque province et territoire a sa propre liste de présentations cliniques et celles-ci se trouvent sur les sites Web des ministères de la Santé provinciaux et territoriaux.

Veuillez consulter la page de l'Agence de la santé publique du Canada concernant les Signes, symptômes et gravité de la COVID-19 : Guide a l'intention des cliniciens pour obtenir une liste complète des symptômes de la COVID-19 courants et rarement signalés.

Code(s) de la CIM

Commentaires

La définition de cas résolu est destinée à des fins de surveillance et n'est pas liée à la gestion clinique des cas. Elle est basée sur les preuves existantes pour déterminer quand un cas de la COVID-19 n'est plus infectieux ou capable de transmettre le virus SRAS-CoV-2. Certains cas peuvent rester infectieux au-delà de la période spécifiée, et le jugement d'un ministère de la santé ou d'une autorité de santé publique compétente remplace les critères spécifiés. Classification des cas résolus par des tests de laboratoire n'est pas systématiquement recommandé et doit être utilisé avec discernement.

Définitions de cas antérieures

Les versions précédentes de la définition de cas de la COVID-19 sont disponibles sur demande. Veuillez envoyer un courriel à COVID19Surveillance@canada.ca pour demander une copie ou pour plus d'informations.

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

Grappe de COVID-19 : Deux cas confirmés ou plus regroupés dans le temps et par type de milieu et/ou emplacement, sans lien épidémiologique (par exemple, exposition commune ou événement de transmission), ou jusqu'à ce qu'un lien épidémiologique soit établi. Agrégé dans le temps signifie que le début des symptômes des cas ou la date à laquelle l'échantillon de laboratoire de diagnostic a été prélevé s'ils sont asymptomatiques, s'est produit dans les 14 à 28 jours (soit une à deux périodes d'incubation maximales). L'identification d'une grappe prend en compte le type de milieu/emplacement et le niveau de transmission communautaire, et est à la discrétion de l'autorité sanitaire chargée de l'enquête.

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Note de bas de page 2

Éclosion de COVID-19 : Deux cas ou plus de COVID 19 liés épidémiologiquement à un contexte et/ou à un lieu précis. Exclut les résidences, car il est possible que les cas familiaux ne soient pas déclarés ou traités comme une éclosion si le risque de transmission est maîtrisé. Cette définition exclut aussi les cas groupés sur le plan géographique (p. ex. même région, ville ou municipalité), mais qui ne sont pas liés épidémiologiquement, ainsi que les cas attribuables à une transmission communautaire.

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Note de bas de page 3

Cela inclut les groupes qui ne sont pas considérés

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Note de bas de page 4

Si les données sur les symptômes ne sont pas disponibles ou si le cas est asymptomatique, ce critère peut être contourné.

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Note de bas de page 5

Le séquençage du génome indique deux infections distinctes par le SRAS-CoV-2, car :

  • Elles appartiennent à des lignées génétiques différentes ou
  • Elles appartiennent à la même lignée, mais comportent suffisamment de variants nucléotidiques simples pour justifier deux infections distinctes

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