Polio (poliomyélite) : Surveillance des eaux usées

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Situation actuelle

Le 23 décembre 2022, l'Agence de la santé publique du Canada a détecté des traces de poliovirus dérivé d'une souche vaccinale dans deux échantillons d'eaux usées prélevés, en août 2022, à Montréal (Québec). Nous collaborons avec les autorités de santé publique du Québec afin de mener une enquête.

Gouvernement du Québec : Poliomyélite détectée dans les eaux usées

Aperçu

Le poliovirus se reproduit dans l'organisme d'une personne infectée, qui l'excrète dans ses selles (matières fécales). Ces dernières sont éliminées grâce au réseau d'égouts (eaux usées), où il est possible de détecter le virus au moyen de tests en laboratoire.

Pour contribuer à la surveillance du poliovirus, le Laboratoire national de microbiologie (LNM) analyse maintenant les eaux usées à la recherche de traces du poliovirus dans des régions à haut risque où les taux de vaccination contre la poliomyélite sont faibles. Si des traces de poliovirus sont détectées, cela peut vouloir dire qu'un membre de la collectivité excrète l'une des 3 formes de poliovirus suivantes :

Risques et prévention

Le Canada a une forte couverture vaccinale, ce qui signifie que son risque global est faible. L'existence de la poliomyélite n'importe où dans le monde représente toutefois un risque pour les personnes non vaccinées.

La vaccination est le meilleur moyen de prévenir la poliomyélite. Communiquez avec votre professionnel de la santé ou les autorités de santé publique de votre région pour veiller à ce que votre vaccination soit à jour.

Formes de poliovirus

Le poliovirus sauvage est naturellement présent dans l'environnement. Il entraîne une forme grave de la poliomyélite, comme la paralysie, dans moins de 1 % des cas. La vaccination a permis une éradication presque totale du poliovirus sauvage.

Le poliovirus Sabin (souches dérivées du vaccin oral) est la souche affaiblie du poliovirus utilisée dans le vaccin antipoliomyélitique oral, qui est encore employé dans certains pays. Quand une personne reçoit le vaccin oral, le virus vivant affaibli provoque une réponse immunitaire pour la protéger contre la forme paralytique de la maladie.

Le poliovirus dérivé d'une souche vaccinale est une souche du poliovirus rare issue d'une mutation de la souche utilisée dans le vaccin antipoliomyélitique oral. Une personne qui reçoit le vaccin antipoliomyélitique oral excrète le virus utilisé dans le vaccin dans ses selles, ce qui peut infecter des personnes non vaccinées. Si le virus se transmet de personne à personne sur une longue période (de 12 à 18 mois environ), il peut évoluer en une forme pouvant causer la poliomyélite paralytique de la même manière que le poliovirus sauvage. Une telle transmission peut se produire dans les collectivités où la couverture vaccinale est faible. Le Canada n'emploie pas le vaccin antipoliomyélitique oral, mais il est encore utilisé dans certaines régions du monde. Cette forme de poliovirus peut présenter un risque pour les personnes non vaccinées, mais ce n'est pas une source de préoccupation dans les collectivités canadiennes où il y a une forte couverture vaccinale.

Analyse des eaux usées

L'analyse des eaux usées inclut une technique appelée séquençage génomique qui permet d'identifier les poliovirus détectés. Ce travail constitue un défi sur le plan technique, mais il offre un portrait détaillé du virus. Il permet aux spécialistes de comparer les virus détectés chez des personnes malades (cas cliniques) ou dans les eaux usées avec les virus qui circulent à l'échelle locale et internationale. Grâce à ces comparaisons, nous pouvons en apprendre plus sur la chaîne de transmission du virus. Cette information, jumelée à la surveillance clinique, aide les spécialistes de la santé publique à créer un plan pour la gestion du virus.

L'analyse des eaux usées aux fins de la détection du poliovirus est une pratique scientifique en évolution sur laquelle les facteurs suivants peuvent avoir une influence :

En cas de détection du poliovirus

En cas de détection du poliovirus dans les eaux usées, d'autres tests en laboratoire sont menés pour :

Les poliovirus dans les eaux usées proviennent habituellement de personnes exposées au poliovirus lors d'un contact avec une personne qui excrète ce virus.

Au Canada, la détection du poliovirus sauvage dans les eaux usées provient probablement d'une personne ayant voyagé dans une région où la poliomyélite est courante ou une région où il y a une éclosion de poliomyélite. Ce n'est pas préoccupant dans les régions où les taux de vaccination sont élevés.

Une détection du poliovirus Sabin (souches dérivées du vaccin oral) dans les eaux usées n'est pas préoccupante dans les régions où les taux de vaccination sont élevés. Elle provient probablement d'une personne ayant récemment reçu un vaccin antipoliomyélitique oral dans un autre pays.

Une détection du poliovirus dérivé d'une souche vaccinale dans les eaux usées ne signifie pas nécessairement qu'il y a une transmission du poliovirus à l'échelle locale. Elle pourrait provenir :

Chez les personnes immunodéficientes, la souche du poliovirus contenue dans le vaccin antipoliomyélitique oral peut muter sur une longue période jusqu'à devenir un poliovirus dérivé d'une souche vaccinale. D'autres tests en laboratoire contribuent à déterminer la source du poliovirus et l'existence ou non de transmission à l'échelle locale.

Si la présence du poliovirus dans les eaux usées est confirmée, elle est immédiatement déclarée aux autorités de santé publique locales, provinciales, territoriales et internationales, selon ce qui est requis.

Une enquête de santé publique est menée au site de prélèvement des eaux et dans les environs pour déterminer :

Les autorités locales ou régionales de la santé dirigent des enquêtes de santé publique avec l'aide des autorités provinciales, territoriales et fédérales.

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