Virus du papillome humain (VPH)

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Le virus du papillome humain (VPH) est l'une des infections transmissibles sexuellement (ITS) les plus répandues au Canada et dans le monde. On a recensé de nombreux types de VPH, dont certains pouvant causer des cancers et d'autres lésions cutanées comme les verrues anogénitales.

Au Canada, trois vaccins sont offerts pour aider à prévenir certains types de VPH, y compris ceux qui sont à l’origine de 70 % des cancers anogénitaux et de 90 % des verrues anogénitales.

Les différents types de VPH causent divers problèmes de santé. Certains types provoquent une infection des pieds et des mains, tandis que d'autres ciblent la zone anogénitale et sont transmis au moment de relations vaginales, orales ou anales, ou au cours de contacts intimes avec la peau d'une personne infectée. Il est possible d'être infecté par plus d'un type de VPH à la fois.

Selon les estimations, jusqu'à 75 % des femmes et des hommes sexuellement actifs auront au moins une infection à VPH dans la région anogénitale durant leur vie, mais la plupart des personnes ayant un système immunitaire efficace parviendront tôt ou tard à l'éliminer. Seul un faible pourcentage des personnes infectées est susceptible de développer un cancer.

Il n'existe pas de remède pour les infections à VPH, mais de nombreux symptômes peuvent être traités. La réduction du nombre de partenaires peut aider à réduire les risques de contracter une infection au VPH ou une autre ITS. Il n'y a pas de moyen particulier de déterminer avec qu'elle personne l'infection au VPH persistera et causera un cancer; cependant, pour les femmes, le test Pap (Papanicolaou), effectué sur une base régulière, permet de dépister le cancer du col de l'utérus, de le traiter dès le début et de le guérir complètement. Il n'existe aucun équivalent du test Pap pour les hommes. Le cancer du pénis est rare et représente moins de 1 % de tous les cancers masculins. Les verrues anogénitales sont plus fréquentes.

Symptômes du VPH

Bon nombre de personnes infectées au VPH ne montrent aucun signe d'infection. Les verrues anogénitales (ou condylomes) sont un signe d'infection au VPH. Elles peuvent ressembler à un petit chou-fleur ou être plates. Bon nombre de personnes infectées au VPH ne montrent aucun signe évident d'infection, car les verrues peuvent être à l'intérieur du corps ou, si elles sont sur la peau, trop petites pour qu'on les voie.

Chez la femme, les verrues peuvent apparaître dans la région de la vulve, des cuisses, de l'anus, du rectum, dans le vagin ou dans l'urètre ou le col utérin, zone couramment touchée par une telle infection. Pendant la grossesse, le nombre et la taille des verrues peuvent augmenter pour ensuite diminuer après l'accouchement. Dans le cas d'une infection inactive, les cellules demeurent normales sous le microscope lors du test Pap, de sorte que la femme pourrait ne jamais savoir qu'elle a été infectée. Au moment d'une infection active, les cellules du col utérin subissent une mutation. L'infection active peut évoluer de deux façons :

  • Les cellules anormales redeviennent normales et l'infection est inactive ou éliminée par le système immunitaire. Toutefois, une infection inactive peut redevenir active sans qu'on sache vraiment pourquoi.
  • Les cellules anormales se transforment progressivement en cancer du col utérin.

Chez l'homme, les verrues peuvent apparaître sur le pénis, le scrotum, les cuisses, l'anus, le rectum ou dans l'urètre.

Test de dépistage

Le test de dépistage de l'ADN du VPH est offert au Canada, mais l'accès varie d'une région à l'autre, et il ne fait pas partie de l'examen de routine ou du test Pap chez la femme. Si ce test n'est pas couvert par les programmes de santé provinciaux ou territoriaux, vous devrez payer pour le subir. Lorsque le test de dépistage du VPH est recommandé et offert, le test Pap est utilisé pour déterminer si la femme est à risque de mutations précancéreuses ou cancéreuses des cellules du col utérin, permettant ainsi de traiter ces mutations ou de les suivre de près et de réduire le risque de développer un cancer.

Chez les hommes, le test de dépistage du VPH est à l'étude, mais une fois que la lésion maligne s'est développée, les traitements peuvent inclure l'ablation chirurgicale complète du tissu cancéreux, la chimiothérapie et la radiothérapie.

Risques du VPH pour la santé

Le VPH cause presque tous les cancers du col utérin, mais il est également lié aux cancers de la gorge, de la cavité buccale, du pénis, de l'anus, du vagin ou de la vulve. De plus amples recherches sont nécessaires pour établir la portée de ces liens.

Les verrues anogénitales, bien que rarement associées au cancer, représentent quand même un lourd fardeau pour les personnes infectées, entraînant souvent des problèmes d'ordre physique, affectif et social. Il est toutefois possible de les traiter efficacement avec des médicaments d'ordonnance qui peuvent être appliqués au cabinet du médecin ou par la personne infectée, chez elle. D'autres traitements médicaux comprennent la cryothérapie (froid), un courant électrique, le laser ou l'ablation chirurgicale des verrues, mais ces méthodes ne permettent pas toujours d'éliminer l'infection au VPH. Même traitées, les verrues peuvent réapparaître.

Le VPH ne semble pas nuire à la fertilité de la femme. Il est possible que le VPH infecte la gorge du bébé, mais c'est plutôt rare. On ne recommande généralement pas l'accouchement par césarienne, à moins qu'il y ait un risque important d'obstruction ou autre.

Un vaccin contre le VPH

Santé Canada a approuvé trois vaccins pour prévenir les infections causées par les types les plus courants de VPH, Gardasil® (pour femmes et hommes), Gardasil®9 (pour femmes et hommes) et Cervarix® (pour femmes seulement). Ces trois vaccins sont sûrs et très efficaces pour prévenir l'infection au VPH et les mutations des cellules du col utérin liées à ces types de VPH.

Des études ont confirmé l’innocuité des vaccins contre le VPH. À part une brève douleur au site de l'injection, les participants ont signalé peu d'effets indésirables. Les vaccins ne peuvent causer de maladies parce qu'ils ne contiennent pas de produits biologiques vivants ni d'ADN et ne sont pas infectieux. De plus, le vaccin ne contient pas d'agent de conservation ou d'antibiotique, y compris du thimérosal ou du mercure. Il convient de noter que Cervarix® contient un nouvel adjuvant/additif (ASO4) dont des études ont confirmé l’innocuité.

Si vous êtes infecté par un type de VPH, vous pouvez quand même bénéficier du vaccin contre le VPH. Il peut vous protéger contre d'autres souches du virus. Malheureusement, même si vous êtes vacciné, vous demeurez à risque de contracter d'autres types de VPH non couverts par le vaccin. Il est important que la femme vaccinée continue à subir le test Pap régulièrement et adopte des pratiques sexuelles protégées.

Tous les vaccins contre le VPH sont sans effet contre une infection déjà existante ou les conséquences qu’elle peut entraîner (comme les verrues anogénitales et les mutations précancéreuses ou cancéreuses). Votre médecin pourra vous renseigner davantage.

Gardasil® et Gardasil®9

Le Gardasil®, qui aide à prévenir certains types de VPH, est approuvé au Canada. Il protège contre deux types de VPH à risque élevé (16 et 18), responsables d’environ 70 % des cancers anogénitaux et deux types à faible risque (6 et 11), responsables d’environ 90 % des verrues anogénitales. Le Gardasil®9, aussi approuvé au Canada, peut prévenir jusqu’à 14 % de plus des cancers anogénitaux causés par les cinq types de VPH supplémentaires (31, 33, 45, 52, 58) contenus dans le vaccin.

Ces vaccins ont été approuvés pour utilisation chez les filles et les femmes de 9 à 45 ans et chez les garçons et les hommes de 9 à 26 ans, et la dose initiale est suivie d’une deuxième dose deux mois plus tard et d’une troisième six mois après la première dose. Ces vaccins peuvent aussi être administrés selon un calendrier à deux doses aux filles et aux garçons en santé de 9 à 14 ans (immunocompétents et non infectés par le VIH). Il n'est pas recommandé pour les femmes enceintes ou celles qui allaitent. Votre médecin pourra vous renseigner davantage.

Chez les hommes, des études ont révélé que ce vaccin était efficace pour prévenir les lésions externes, la plupart attribuables aux types 6 et 11.Étant donné la rareté de ces lésions, il n'est pas possible de prouver que ce vaccin prévient aussi efficacement le cancer du pénis et ano-rectal.

Des études récentes montrent que les vaccins offrent une bonne protection à long terme (au moins 10 ans) contre les types de VPH visés.

Cervarix®

Le Cervarix®, un vaccin servant à prévenir certains types de VPH, est approuvé au Canada. Il protège contre deux types de VPH à risque élevé (16 et 18) et est responsables d’environ 70 % des cancers du col utérin.

Le vaccin est approuvé pour utilisation chez les filles et les femmes de 9 à 45 ans, et la dose initiale est suivie d’une deuxième dose un mois plus tard et d’une troisième six mois après la première dose. Ces vaccins peuvent aussi être administrés selon un calendrier à deux doses aux filles en santé de 9 à 14 ans (immunocompétentes et non infectées par le VIH). Il n’est pas recommandé pour les femmes enceintes ou celles qui allaitent. Votre médecin pourra vous renseigner davantage.

Des études récentes montrent que, chez les femmes, les vaccins offrent une bonne protection à long terme contre les types de VPH visés.

Recommandations du Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI)

En février  2007, soutenu par de solides données scientifiques, le Comité consultatif national de l’immunisation a recommandé l’utilisation de Gardasil® chez les femmes entre 9 et 26 ans. En janvier 2012, le Comité a revu ses recommandations sur le VPH à la lumière de l’utilisation élargie de Gardasil® chez les garçons et les hommes de 9 à 26 ans et chez les femmes de 27 à 45 ans et de l’approbation récente de Cervarix® chez les femmes. En 2015, le Comité a publié des recommandations mises à jour concernant le calendrier d’immunisation contre le VPH, y compris des recommandations pour le calendrier à deux ou à trois doses chez les sujets en santé, immunocompétents et non infectés par le VIH âgés de 9 à 14 ans, d’après de nouvelles données probantes portant sur l’efficacité des vaccins contre le VPH chez cette population. En 2016, le Comité a publié des recommandations concernant le nouveau vaccin, Gardasil®9, approuvé au Canada. En 2017, le Comité a soumis des recommandations fondées sur des données probantes concernant un calendrier à deux doses pour le vaccin contre le VPH le plus récemment approuvé, puis a fourni un résumé des données probantes et des recommandations portant sur l’immunisation contre le VPH chez les populations immunodéprimées.

À l’heure actuelle, le Comité recommande l’utilisation de tous les vaccins contre le VPH chez :

  • les filles et les femmes âgées de 9 à 27 ans, y compris celles dont le test Pap a déjà montré des anomalies, et celles qui ont des antécédents de cancer du col de l’utérus ou de verrues génitales. Les vaccins pourraient être administrés aux femmes de plus de 27 ans qui présentent un risque d’exposition continu au VPH.

La vaccination contre le VPH avant le début de l’activité sexuelle et l’exposition au VPH est recommandée pour optimiser les bienfaits du vaccin.

À l’heure actuelle, le Comité recommande l’utilisation des vaccins contre le VPH Gardasil® et Gardasil®9 chez :

  • les garçons ou les hommes âgés de 9 à 27 ans. Les vaccins pourraient être administrés aux hommes de plus de 27 ans qui présentent un risque d’exposition continu au VPH. La vaccination contre le VPH avant le début de l’activité sexuelle et l’exposition au VPH est recommandée pour optimiser les bienfaits du vaccin.

Le Comité ne recommande pas actuellement l’utilisation du vaccin contre le VPH Cervarix® chez :

  • les filles de moins de 9 ans. Cependant, il peut être envisagé chez les enfants âgés de moins de 9 ans qui sont à risque d’exposition au VPH (p. ex. qui ont des antécédents d’agressions sexuelles ou ont reçu un diagnostic d’infection transmissible sexuellement).
  • les femmes enceintes
  • les mâles

Le Comité ne recommande pas actuellement l’utilisation du vaccin contre le VPH Gardasil® et Gardasil®9 chez :

  • les filles et les garçons de moins de 9 ans. Cependant, il peut être envisagé chez les enfants âgés de moins de 9 ans qui sont à risque d’exposition au VPH (p. ex. qui ont des antécédents d’agressions sexuelles ou ont reçu un diagnostic d’infection transmissible sexuellement).
  • les femmes enceintes

Réduire vos risques

Les mesures suivantes peuvent vous aider à vous protéger contre le VPH et ses conséquences.

  • Quiconque a eu une relation sexuelle est vulnérable au VPH. Comme les symptômes ne sont pas toujours présents ou détectables, vous pourriez ignorer que vous êtes infecté.
  • Les femmes doivent consulter leur médecin régulièrement afin de subir un test Pap ou un test de dépistage de l'ADN du VPH, lorsque ce dernier est recommandé et offert, même si elles ont été vaccinées.
  • Renseignez-vous sur les ITS ainsi que sur les signes, symptômes, conséquences et modes de transmission.
  • Renseignez-vous également sur les pratiques sexuelles sécuritaires et mettez-les toujours en pratique.
  • Prenez des décisions éclairées au sujet de votre santé sexuelle. Parlez à votre partenaire (ou à vos partenaires) des ITS et des moyens de protection. N'oubliez pas que les pratiques sexuelles antérieures de votre partenaire vous mettent à risque, surtout si votre partenaire a eu de multiples partenaires.
  • Utiliser correctement et régulièrement un condom lors des relations sexuelles peut réduire le risque de contracter le VPH et d’autres ITS. Toutefois, n’oubliez pas que les régions non couvertes par le condom ne sont pas protégées.
  • Les femmes de plus de 9 ans doivent envisager de se faire vacciner contre le VPH.
  • De même, les hommes de plus de 9 ans doivent envisager de se faire vacciner contre le VPH.
  • Les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes présentent un risque accru d’infection à VPH et doivent envisager de se faire vacciner contre le VPH.
  • Si vous êtes actif sexuellement, discutez avec votre médecin du VPH et d'autres ITS auxquelles vous auriez pu être exposé.

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