Virus du papillome humain (VPH) : Pour les professionnels de la santé

Sur cette page

Renseignements clés

Les virus du papillome humain (VPH) sont les infections transmissibles sexuellement les plus courantes au Canada et dans le monde. La plupart des infections par le VPH sont asymptomatiques et se résorbent sans traitement en quelques années. Les infections par le VPH causent :

Le VPH peut se transmettre par contact peau à peau étroit, y compris par suite de relations sexuelles vaginales, anales et orales passives ou actives, et peut aussi se transmettre par des vecteurs passifs.

La vaccination peut prévenir certains types de VPH.

Épidémiologie

Les virus du papillome humain appartiennent à la famille des Papillomaviridae et sont de petits virus à ADN double brin qui infectent l'épithélium. Plus de 200 génotypes du VPH ont été cernés.

La plupart des types de VPH infectent l'épithélium cutané et provoquent des verrues cutanées communes. Environ 40 d'entre eux touchent les parties génitales, la bouche et la gorge. Ils sont classés en 2 catégories : les types à haut risque qui peuvent causer des cancers et les types à faible risque qui provoquent des verrues.

Une infection persistante par un type de VPH à haut risque (par exemple, VPH 16, VPH 18, VPH 31, VPH 33, VPH 35, VPH 39, VPH 45, VPH 51, VPH 52, VPH 56, VPH 58, VPH 59) est la principale cause du cancer du col de l'utérus et peut causer d'autres cancers liés au VPH, comme les cancers :

Le VPH cause près de :

Le risque oncogène varie selon le type de VPH; le VPH 16 et le VPH 18 sont les types les plus oncogènes. Ensemble, le VPH 16 et le VPH 18 causent environ 70 % de tous les cas de cancer du col de l'utérus dans le monde.

Au Canada, en 2023, on estimait à environ 1 550 le nombre de nouveaux cas de cancer du col de l'utérus et à environ 400 le nombre de décès.

Au cours des dernières décennies, on a observé une augmentation constante de la proportion des cas de cancer de l'oropharynx attribuables aux infections par le VPH au Canada, ce qui fait du cancer de l'oropharynx le cancer associé au VPH le plus fréquent au Canada.

Les types de VPH à faible risque peuvent provoquer des verrues anogénitales. Les types 6 et 11 de VPH à faible risque causent plus de 90 % des verrues anogénitales.

Réservoir

L'humain est le seul réservoir connu du VPH.

Période d'incubation

En ce qui concerne les types à faible risque, la période d'incubation des verrues anogénitales est de 3 semaines à 8 mois.

En ce qui concerne les types à haut risque, l'intervalle entre l'acquisition d'une infection par le VPH et la progression vers un carcinome invasif est habituellement de 15 à 20 ans ou plus.

Infections par le VPH

Remarque sur le langage relatif au sexe et au genre

L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) reconnaît les diverses identités de genre et comprend les défis liés à l'intégration d'un langage inclusif lorsque les documents sources, comme les études publiées, ne font pas de distinction entre le sexe et le genre. Dans le contexte du VPH, le sexe biologique et le genre recoupent notamment le risque, la prévention et les résultats. Dans la présente page, l'ASPC utilisera les termes mentionnés par les chercheurs afin de s'assurer que la documentation est citée avec exactitude. L'ASPC s'est engagée à promouvoir activement un langage inclusif dans son contenu Web et à refléter de façon exacte et réfléchie le rôle du sexe et du genre en tant que déterminants de la santé. Le contenu sera adapté selon l'évolution des normes linguistiques en matière de transmission des renseignements scientifiques et médicaux.

On estime que le VPH est l'infection transmissible sexuellement la plus courante au Canada et dans le monde.

Une étude américaine a estimé la probabilité moyenne que les personnes ayant au moins 1 partenaire de sexe opposé contractent le VPH au cours de leur vie, avant que la vaccination contre le VPH soit offerte au pays, à :

Une revue systématique et une méta-analyse de 2023 ont évalué la prévalence de l'infection par le VPH dans des échantillons génitaux de la population masculine générale de 35 pays avant le début de la vaccination contre le VPH généralisée et sans distinction de sexe. Selon cette publication, la prévalence mondiale regroupée était de :

Verrues anogénitales

Les verrues anogénitales sont courantes et associées à une utilisation importante des soins de santé ainsi qu'à des effets psychologiques et sexuels indésirables.

Pour en savoir plus :

Manifestations cliniques

Les infections par le VPH sont souvent subcliniques et asymptomatiques, et plus de 90 % des infections disparaissent en 2 ans même sans traitement.

Lésions précancéreuses du col de l'utérus

Chez certaines personnes infectées par le VPH, l'infection ne disparaîtra pas. Une infection persistante par un type de VPH à haut risque est la principale cause du cancer du col de l'utérus.

Verrues anogénitales

Les verrues génitales peuvent apparaître seules ou en grappes et se trouvent habituellement dans la région anale ou génitale, notamment :

De plus, elles peuvent se former sur les surfaces internes du vagin et de l'anus. Leur taille peut varier, allant de petites masses (moins de 5 mm de diamètre) à de grandes masses qui s'étendent dans la région anale ou génitale. Les verrues génitales peuvent être de couleur chair, brune ou rose. Parfois, elles peuvent saigner spontanément.

Les verrues génitales peuvent causer des démangeaisons, des rougeurs et de l'inconfort. Elles peuvent aussi provoquer une détresse émotionnelle importante.

Pour en savoir plus :

Papillomatose respiratoire récurrente

Le VPH 6, le VPH 11 et d'autres types de VPH peuvent entraîner une maladie rare mais grave appelée papillomatose respiratoire récurrente (PRR), qui est caractérisée par la formation de verrues dans diverses parties des voies respiratoires, notamment le larynx. Cette maladie a un faible taux d'incidence, soit moins de 4 cas pour 100 000 personnes. Il existe 2 formes de PRR :

  1. PRR chez l'enfant
  2. PRR chez l'adulte

La PRR chez l'enfant est causée par la transmission verticale du VPH et se manifeste habituellement pendant la petite enfance.

On pense que la PRR chez l'adulte se transmet horizontalement par l'activité sexuelle et apparaît généralement au début de l'âge adulte, vers la troisième décennie de vie.

La PRR est associée à une morbidité importante et peut nécessiter de multiples interventions chirurgicales dans certains cas. Dans de rares cas, les lésions peuvent devenir malignes.

Transmission

La transmission peut se produire par contact peau à peau étroit, y compris par suite de relations sexuelles vaginales, anales et orales passives ou actives.

Le VPH peut aussi être transmis par des vecteurs passifs, comme les accessoires sexuels.

La co-infection par plusieurs types de VPH est possible. L'immunité contre un type de VPH ne confère pas de protection contre les autres types de VPH. Une réinfection par le même type de VPH est également possible.

La transmission verticale du VPH est possible, mais les cas cliniques chez les nourrissons et les enfants sont peu fréquents. Dans de rares cas, la transmission verticale du VPH 6 et du VPH 11 peut causer une PRR chez l'enfant.

Facteurs de risque

Toute personne sexuellement active est à risque d'infection par le VPH, peu importe son sexe, son identité de genre ou son orientation sexuelle. Les personnes vaccinées contre le VPH présentent un risque beaucoup plus faible d'infection par le VPH que les personnes non vaccinées.

Les facteurs de risque de la progression d'une infection par le VPH vers un cancer connexe ne sont pas bien compris.

Pour en savoir plus :

Diagnostic et analyses en laboratoire

L'inspection visuelle est la façon habituelle de diagnostiquer les verrues anogénitales.

Les traitements visent à éliminer les verrues anogénitales et à soulager les symptômes. Voici des options pour traiter les verrues anogénitales :

Pour en savoir plus :

Dépistage pour détecter les lésions précancéreuses du col de l'utérus

Le dépistage offre des avantages protecteurs et est associé à une réduction de l'incidence du cancer du col de l'utérus et de la mortalité liée au cancer du col de l'utérus.

Les méthodes de dépistage préventif du cancer du col de l'utérus comprennent ce qui suit :

Pour en savoir plus :

Dépistage du cancer de l'anus chez les personnes à risque accru

Il n'y a pas de consensus au sujet des méthodes de dépistage du cancer de l'anus chez les personnes à risque accru, notamment les :

Les méthodes de dépistage comprennent :

L'accès à la cytologie anale et à l'anuscopie à haute résolution peut varier selon la province ou le territoire. Consultez les pratiques locales ou les lignes directrices établies par consensus pour obtenir des recommandations sur le dépistage et le suivi des résultats anormaux.

Pour en savoir plus :

Prévention et contrôle

La vaccination contre le VPH est le moyen le plus efficace de prévenir les infections par le VPH et leurs conséquences. Outre le dépistage du cancer du col de l'utérus, la vaccination peut aider à éliminer les cancers liés au VPH au Canada.

Un programme public de vaccination contre le VPH est offert dans chaque province et territoire du Canada. Les personnes qui ne sont pas incluses dans le programme de leur province ou territoire peuvent tout de même se faire vacciner contre le VPH au privé.

Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) recommande le vaccin nonavalent contre le VPH (9vVPH), car il offre une protection contre le plus grand nombre de types de VPH et les maladies associées.

Le vaccin 9vVPH offre une protection contre 7 types de VPH à haut risque, qui causent 90 % de tous les cancers du col de l'utérus. Parmi ceux-ci, le VPH 16 et le VPH 18 causent plus de 70 % des cas. De plus, le vaccin 9vVPH confère une protection contre 2 types de VPH à faible risque (VPH 6 et VPH 11), qui causent environ 90 % des verrues anogénitales et qui peuvent également entraîner une maladie rare mais grave appelée la PRR.

Dans la plupart des provinces et des territoires, le vaccin contre le VPH est offert dans les écoles aux jeunes de 9 à 14 ans.

Le CCNI recommande un calendrier à 1 dose ou à 2 doses selon l'âge et d'autres facteurs.

Au Canada, l'utilisation du vaccin 9vVPH est autorisée chez les personnes de 9 à 45 ans. Il est préférable d'administrer le vaccin à un jeune âge, avant l'exposition au VPH. Toutefois, les personnes qui sont déjà sexuellement actives devraient quand même en tirer des avantages.

Certaines provinces et certains territoires prolongent la période d'admissibilité aux vaccins financés par des fonds publics jusqu'à la fin des études secondaires et après pour certains adultes.

Pour en savoir plus :

Efficacité des vaccins contre le VPH

Remarque sur le langage relatif au sexe et au genre

L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) reconnaît les diverses identités de genre et comprend les défis liés à l'intégration d'un langage inclusif lorsque les documents sources, comme les études publiées, ne font pas de distinction entre le sexe et le genre. Dans le contexte du VPH, le sexe biologique et le genre recoupent notamment le risque, la prévention et les résultats. Dans la présente page, l'ASPC utilisera les termes mentionnés par les chercheurs afin de s'assurer que la documentation est citée avec exactitude. L'ASPC s'est engagée à promouvoir activement un langage inclusif dans son contenu Web et à refléter de façon exacte et réfléchie le rôle du sexe et du genre en tant que déterminants de la santé. Le contenu sera adapté selon l'évolution des normes linguistiques en matière de transmission des renseignements scientifiques et médicaux.

Le vaccin contre le VPH est très efficace pour prévenir les infections par les types de VPH contenus dans le vaccin et, par conséquent, pour prévenir le cancer du col de l'utérus et les verrues anogénitales.

Les essais cliniques ont montré une efficacité de plus de 90 % contre les infections par le VPH, les verrues anogénitales et les lésions précancéreuses causées par les types de VPH inclus dans le vaccin.

Au cours des dernières années, l'incidence des verrues anogénitales a considérablement diminué dans les pays où des programmes de vaccination contre le VPH ont été mis en place. Ces résultats ont aussi été confirmés dans le contexte canadien. Selon une revue systématique des études publiées entre le 1er septembre 2006 et le 1er septembre 2016, l'incidence des verrues anogénitales a connu une diminution allant jusqu'à 45 % dans les cohortes admissibles aux vaccins quadrivalents contre le VPH financés par des fonds publics.

Le Canada s'est fixé l'objectif d'éliminer le cancer du col de l'utérus d'ici 2040 en faisant en sorte que 90 % des jeunes de 17 ans reçoivent une série complète de vaccins contre le VPH d'ici 2025.

Selon les résultats de l'Enquête nationale sur la couverture vaccinale des enfants de 2021, la couverture vaccinale contre le VPH a considérablement augmenté chez les jeunes de 14 ans depuis 2019 :

En 2021, la couverture vaccinale contre le VPH n'a pas changé pour les filles :

Cependant, la couverture vaccinale a augmenté chez les garçons de 14 ans, ce qui a permis de réduire davantage l'écart entre les garçons et les filles :

Pour en savoir plus :

Innocuité des vaccins contre le VPH

Les vaccins contre le VPH ont un bon profil d'innocuité et sont bien tolérés.

Les réactions locales courantes à la suite d'un vaccin contre le VPH comprennent une :

La majorité des réactions systémiques aux vaccins contre le VPH sont légères et temporaires. En voici des exemples :

On a signalé de rares cas d'anaphylaxie liés au vaccin contre le VPH. Le vaste ensemble de données probantes existantes n'a révélé aucun lien entre la vaccination contre le VPH et d'autres effets indésirables graves.

Il est important de signaler les effets indésirables survenus après une vaccination pour orienter les activités de surveillance de l'innocuité des vaccins, et il est obligatoire de le faire dans l'ensemble des provinces et des territoires. Pour pouvoir cerner les préoccupations en matière d'innocuité, des rapports de partout au pays sont compilés et analysés, ainsi que des :

Les fournisseurs de soins de santé doivent signaler tout effet indésirable survenu après une vaccination aux autorités de santé publique locales.

Pour en savoir plus :

Utilisation des condoms

Les condoms n'éliminent pas le risque d'infection par le VPH, car ces infections peuvent être transmises par un contact peau à peau de zones non couvertes par le condom. Toutefois, l'utilisation correcte et systématique de condoms internes ou externes et de digues dentaires permet de réduire la transmission du VPH.

Les condoms offrent une protection contre de nombreuses autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) et contre les grossesses non désirées.

Liens connexes

Détails de la page

Date de modification :