Avantages de l'immunisation : Guide canadien d'immunisation
Pour les professionnels de la santé
Mis à jour : août 2016
Sur cette page
- Avantages de l'immunisation
- Effet des vaccins sur les maladies évitables par la vaccination
- Tableau 1 : Incidence de certaines maladies évitables par la vaccination au Canada - Ère prévaccinale comparativement à la période 2007-2011
- Figure 1 : Infections à Haemophilus influenzae de type b - Nombre de cas déclarés et taux d'incidence, Canada, 1979-2010
- Figure 2 : Diphtérie - Nombre de cas déclarés et taux d'incidence, Canada, 1924-2008
- Figure 3 : Rubéole - Nombre de cas déclarés et taux d'incidence, Canada, 1979-2010
- Coûts-avantages des vaccins
- Références choisies
Avantages de l'immunisation
L'immunisation est l'une des plus importantes réalisations dans le domaine de la santé publique. Au cours des 50 dernières années, elle a permis l'élimination, l'endiguement et le contrôle de maladies qui étaient autrefois très courantes au Canada. Avant que les vaccins ne soient disponibles, bon nombre d'enfants canadiens ont été hospitalisés ou sont décédés après avoir contracté des maladies comme la diphtérie, la coqueluche, la rougeole et la poliomyélite. Aujourd'hui, bien que les bactéries et les virus causant ces maladies existent toujours, on observe rarement de telles maladies au Canada. Toutefois, si les programmes de vaccinations actuels étaient réduits ou interrompus, les maladies contrôlées au moyen de l'immunisation réapparaîtraient au Canada. Ce phénomène a été observé dans d'autres pays où d'importantes épidémies sont survenues à la suite de la diminution du taux d'immunisation, provoquant de nombreuses hospitalisations et décès évitables.
L'immunisation est importante à toutes les étapes de la vie. Les nourrissons et les jeunes enfants sont particulièrement sensibles aux maladies évitables par la vaccination, car leurs systèmes immunitaires sont moins développés et sont donc moins performants pour combattre l'infection. Par conséquent, ils doivent être immunisés en temps opportun. Les enfants plus âgés et les adultes ont également besoin d'être immunisés afin de rétablir leur immunité en déclin et de leur conférer une nouvelle immunité contre des maladies plus courantes chez les adultes.
L'immunisation protège directement les personnes qui reçoivent les vaccins. Grâce à l'immunité collective ou de groupe, l'immunisation contre de nombreuses maladies empêche également la propagation d'infections dans la collectivité, en plus de protéger indirectement les personnes suivantes :
- les nouveau-nés qui n'ont pas encore reçu tous leurs vaccins;
- les personnes qui ne peuvent pas être vaccinées pour des raisons médicales, comme les personnes qui ont reçu une greffe d'organe ou qui suivent un traitement contre le cancer ou d'autres maladies;
- les gens qui pourraient ne pas répondre adéquatement à l'immunisation, comme les personnes âgées.
Effet des vaccins sur les maladies évitables par la vaccination
Le tableau 1 et les figures 1, figure 2 et figure 3 montrent les effets des vaccins sur les maladies infectieuses au Canada. Veuillez consulter les chapitres sur les vaccins actifs de la partie 4 pour obtenir plus de renseignements sur l'efficacité des programmes d'immunisation contre certaines maladies évitables par la vaccination.
Maladie et répercussions | Introduction de vaccins et déclaration des maladies | Ère prévaccinale | 2007 - 2011Tableau 1 - Note de bas de page 1 | |||
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Période précédant l'introduction du vaccin | Incidence annuelle moyenne sur 5 ans, sur 100 000 | Nombre annuel maximal de casTableau 1 - Note de bas de page 2 | Incidence annuelle moyenne sur 5 ans, sur 100 000 | Nombre annuel maximal de cas | ||
Diphtérie Infection de la gorge provoquant de graves difficultés respiratoires qui pourraient engendrer une asphyxie. Cette infection entraîne également la dissémination de la toxine diphtérique, qui provoque des lésions du cœur et du système nerveux central. Durant l'ère prévaccinale, le taux de létalité était d'environ 5 % à 10 %, avec le taux de mortalité le plus élevé chez les très jeunes et les personnes âgées. |
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1925-1929 | 84,2 | 9 010 | 0,006 | 4 |
Maladie invasive à Haemophilus influenzae de type b (Hib) (enfants de moins de cinq ans) |
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1986-1990 | 30,1Tableau 1 - Note de bas de page 3 | 671 | 0,49Tableau 1 - Note de bas de page 3 | 18 |
Hépatite B (HB) Entre 3 et 10 % des adultes atteints de cette infection souffriront d'une infection chronique qui mènera à un état de porteur chronique pouvant entraîner une cirrhose, un cancer du foie et un décès. |
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1989-1993 | 9,1Tableau 1 - Note de bas de page 4 | 3 378Tableau 1 - Note de bas de page 5 | 5,3Tableau 1 - Note de bas de page 6 | 2 011Tableau 1 - Note de bas de page 7 |
Rougeole Une bronchopneumonie et une otite moyenne surviennent dans environ 1 cas sur 10 et une encéphalite apparaît dans 1 cas sur 1 000 (15 % des cas se soldent par un décès et 25 % des cas présentent des séquelles neurologiques). Le taux de létalité est de 1 à 2 pour 1 000 cas. La panencéphalite sclérosante subaiguë est une complication rare, mais mortelle. |
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1950-1954 | 372,7 | 61 370 | 0,60Tableau 1 - Note de bas de page 8 | 752Tableau 1 - Note de bas de page 8 |
Méningococcie invasive du sérogroupe C La méningococcie invasive entraîne souvent l'apparition d'une méningite ou d'une septicémie. Les cas graves peuvent mener au délire et au coma et, en l'absence de traitement, au choc et à la mort. Le taux de létalité est de 10 %, et entre 10 et 20 % des survivants présentent des séquelles durables, notamment une amputation de doigts ou de membres, diverses atteintes neurologiques et une surdité. |
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1997-2001 | 0,30 | 186 | 0,06 | 30 |
Oreillons Environ 40 % des personnes infectées présentent une parotidite aiguë, qui est unilatérale dans environ 25 % des cas. Les complications comprennent l'orchite (pour 20 % à 30 % des hommes pubères), l'oophorite (pour 5 % des femmes pubères), la méningite (moins de 10 % des cas), la surdité (de 0,5 à 5 cas sur 100 000) et l'encéphalite (moins de 1 cas sur 50 000). Dans de rares cas, les oreillons entraînent une infertilité permanente. |
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1950-1954 | 251,2 | 43 671 | 1,84 | 1 110 |
Coqueluche Les nourrissons sont les plus touchés par les complications, telles que des vomissements après une quinte de toux, une perte de poids, des problèmes respiratoires, des crises de suffocation, une pneumonie, des convulsions, une encéphalopathie et un décès. Les enfants plus âgés et les adultes peuvent développer une toux persistante. |
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1938-1942 | 156,0 | 19 878 | 3,88 | 1 961 |
Poliomyélite Une paralysie survient dans moins de 1 % des cas d'infection, mais entre 2 et 5 % des enfants et entre 15 et 30 % des adultes paralysés décèdent de la maladie. |
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1950-1954 | 17,5 | 5 384 | 0 | 0 |
Rubéole et embryopathie rubéolique (ER) Bien que la rubéole ne soit généralement pas une maladie grave, une encéphalite survient dans 1 cas sur 6 000. Toutefois, l'infection rubéolique pendant la grossesse peut provoquer une ER. L'infection durant les 10 premières semaines de grossesse présente un risque d'ER de 85 %. L'ER peut entraîner un avortement spontané, l'accouchement d'un fœtus mort-né ou des malformations fœtales (comme une cardiopathie congénitale, des cataractes, une surdité ou une déficience intellectuelle). |
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Tétanos Infection provoquant une rigidité générale et des spasmes convulsifs, qui entraîne un décès dans environ 10 % des cas. Le taux de mortalité est plus élevé chez les nourrissons. |
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1935-1939 | 0,13 | 25 | 0,01 | 6 |
Abréviations : ER = Embryopathie rubéolique |
Figure 1 : Nombre de cas déclarésNote de bas de page 1 et taux d'incidence d'Haemophilus influenzae de type b (Hib)Note de bas de page 2 au Canada, 1979-2010Note de bas de page 3

Abréviations :
Hib = Haemophilus influenzae de type b
PRP-D = Vaccin conjugué contre Hib contenant un polysaccharide capsulaire purifié de Hib (polyribosylribitol phosphate [PRP]) lié par covalence à une protéine diphtérique.
Équivalent textuel - Figure 1 : Nombre de cas déclarés et taux d'incidence d'Haemophilus influenzae de type b (Hib), 1979-2010
Figure 2 : Nombre de cas déclarés et taux d'incidence de la diphtérie au Canada, 1924-2008

Équivalent textuel - Figure 2 : Nombre de cas déclarés et taux d'incidence de la diphtérie au Canada, 1924-2008
Figure 3 : Nombre de cas déclarés et taux d'incidence de la rubéole au Canada, 1979-2010

Abréviation : RRO = rougeole, rubéole, oreillons
Équivalent textuel - Figure 3 : Nombre de cas déclarés et taux d'incidence de la rubéole au Canada, 1979-2010
Coûts-avantages des vaccins
Les maladies évitables par la vaccination engendrent des coûts considérables pour les individus, le système de soins de santé et la société, notamment des coûts associés à l'absentéisme au travail ou à l'école, aux consultations auprès de fournisseurs de soins de santé, aux hospitalisations et aux décès prématurés. L'immunisation est l'une des interventions en santé publique les plus bénéfiques et les plus économiques.
De nombreux vaccins permettent de faire des économies au chapitre des soins de santé (veuillez consulter le tableau 2). En d'autres mots, le coût de mise en œuvre du programme d'immunisation est inférieur au coût associé au traitement de la maladie qui serait survenue en l'absence d'un tel programme. Puisque l'immunisation à l'aide de ces vaccins maintient la santé et se traduit par des économies, la décision de les inclure dans les programmes d'immunisation financés par l'État va de soi. D'autres vaccins, particulièrement ceux administrés dans le cadre des programmes d'immunisation systématique, sont très rentables, ce qui signifie que leur coût est inférieur aux économies qu'ils engendrent pour les soins de santé ou la société.
Programme d'immunisation | Économies réalisées par dollar (1 $) dépensé |
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Vaccin contre la grippe pour les adultes d'un âge égal ou supérieur à 65 ans | 45 $ |
Vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole pour les enfants | 16 $ |
Vaccin polysaccharidique contre le pneumocoque pour les adultes d'un âge égal ou supérieur à 65 ans | 8 $ |
Vaccin contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos pour les enfants | 6 $ |
Bien que les vaccins les plus récents aient tendance à être plus coûteux et pourraient donc ne pas être rentables, ils se comparent très favorablement avec les autres interventions en santé publique en ce qui concerne les coûts par année de vie gagnée (veuillez consulter le tableau 3). Au Canada, l'évaluation des avantages et des coûts des nouveaux programmes d'immunisation est effectuée par les provinces et les territoires. Veuillez consulter la section se rapportant à l'immunisation au Canada de la partie 1 pour obtenir de plus amples renseignements sur l'élaboration de politiques et de programmes d'immunisation.
Intervention en santé publique | Coûts par année de vie gagnéeTableau 3 - Note de bas de page 1 |
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Vaccins | |
Dépistage de l'hépatite B au cours de la grossesse et immunisation des enfants des porteurs | 164 $ |
Programme d'immunisation en milieu scolaire des filles de 12 ans par le vaccin contre le virus du papillome humain | 12,921 $ |
Vaccin contre la varicelle pour les enfants | 16,000 $ |
Vaccin conjugué contre le pneumocoque pour les enfants | 125,000 $ |
Autres interventions | |
Loi sur le port obligatoire de la ceinture de sécurité | 69 $ |
Chloration de l'eau potable | 3 100 $ |
Counseling sur l'abandon du tabac | De 1 000 $ à 10 000 $ |
Dépistage annuel du cancer du col de l'utérus | 40 000 $ |
Coussins de sécurité gonflables pour le conducteur et le passager, ceintures sous-abdominales (par opposition au coussin de sécurité gonflable pour le conducteur seulement et aux ceintures ordinaires) | 61 000 $ |
Détecteurs de fumée domestiques | 210 000 $ |
Bras de sécurité à l'avant des autobus scolaires | 410 000 $ |
Norme relative à l'émission de radiations pour les centrales nucléaires | 100 000 000 $ |
Références choisies
- Centers for Disease Control and Prevention. An ounce of prevention - what are the returns? 2ème édition, 1999. Consulté en juillet 2015. Accès : http://www.cdc.gov/mmwr/PDF/other/ozprev.pdf
- Centers for Disease Control and Prevention. Basics and Common Questions: How Vaccines Prevent Disease. Consulté en juillet 2015. Accès : http://www.cdc.gov/vaccines/parents/vaccine-decision/prevent-diseases.html
- Centers for Disease Control and Prevention. Basics and Common Questions: What Would Happen If We Stopped Vaccinations? Consulté en juillet 2015. Accès : http://www.cdc.gov/vaccines/vac-gen/whatifstop.htm
- Centers for Disease Control and Prevention. Basics and Common Questions: Why Immunize? Consulté en juillet 2015. Accès : http://www.cdc.gov/vaccines/vac-gen/why.htm
- Centers for Disease Control and Prevention. Vaccine Contraindications and Precautions: Recommendations and Guidelines. Consulté en juillet 2015. Accès : http://www.cdc.gov/vaccines/recs/vac-admin/contraindications.htm
- Coyle D, Coyle K, Bettinger JA et al. Cost effectiveness of infant vaccination for rotavirus in Canada. Can J Infect Dis Med Microbiol 2012;23(2):71-77.
- Ess SM, Szucs TD. Economic evaluation of immunization strategies. Clin Infect Dis 2002;35:294-7.
- Vaccins et vaccination : la situation dans le monde. Genève (Suisse) : Organisation mondiale de la Santé; 2009; 3e édition. Consulté en juillet 2015. Accès : http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/44209/1/9789242563863_fre.pdf
- Schiefele, David W. The Impact of Vaccines in Canada: More Than a Century of Success. Consulté en juillet 2015. Accès : http://www.onehealth.ca/r_alberta_nwt/video_conferences/R080312B-HOa.pdf
- Tengs, TO, Adams ME, Pliskin JS et al. Five hundred live-saving interventions and their cost-effectiveness. Risk Anal 1995;15:369-90.
- Tully S, Anonychuk A, Sanchez D et al. Time for change? An economic evaluation of integrated cervical screening and HPV immunization programs in Canada. Vaccine 2012;30:425-35.
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