Québec : Un profil des pratiques prometteuses du Canada et de l’étranger – Mon école à pied, à vélo!

« Les jeunes qui se rendent à l’école à pied améliorent non seulement leur condition physique, mais également la qualité de leur environnement. »

Organisation responsable:
Vélo Québec

Partenaires principaux:
Écoles, parents, services de police, administration locale, santé publique

Collectivité:
85 écoles dans dix collectivités au Québec en 2008-2009

Population de la collectivité:
Variable

Milieu:
Urbain, semi-urbain et rural

Groupe cible:
Enfants de l’école élémentaire

Élément central du projet:
Amélioration de la santé des enfants et augmentation de l’intérêt de la collectivité dans les bienfaits pour la santé, l’environnement et la sécurité du transport actif

Niveau de mise en œuvre:
Provincial

Étape du développement:
En cours

Contexte

« Mon école à pied, à vélo! » est un programme d’information sur le transport actif qui vise à améliorer les conditions de marche et de cyclisme pour les enfants de l’école élémentaire et à augmenter l’intérêt de la collectivité dans les aspects de la santé, de l’environnement et de la sécurité du transport actif. Au départ mis en œuvre dans huit écoles du Grand Montréal, le programme s’étend maintenant à 85 écoles dans dix collectivités partout au Québec.

« Mon école à pied, à vélo! » a été inspiré du programme « Safe Routes to Schools » créé il y a plus de dix ans en Grande-Bretagne par Sustrans (veuillez consulter la section « Ressources » à la fin de cette étude de cas pour de plus amples renseignements). « Mon école à pied, à vélo! » vise à répondre à la question de l’utilisation croissante des voitures par les familles et le mode de vie sédentaire de nombreux enfants d’âge scolaire, en motivant les principaux décideurs à améliorer les conditions de marche et de cyclisme près des écoles. En 1971, huit enfants canadiens sur dix se rendaient à l’école à pied ou à vélo. Dans le Grand Montréal d’aujourd’hui, moins de quatre étudiants sur dix utilisent le transport actif (p. ex., marche, cyclisme ou patin à roues alignées) pour se rendre à l’école.

Après la réussite du premier projet pilote en 2005-2006, Vélo Québec a décidé de faire de  « Mon école à pied, à vélo! » un programme permanent. Faire de la santé une priorité est une progression naturelle et logique du travail entrepris par Vélo Québec au fil des ans – son expertise en transport actif et sa réputation à l’échelle de la province ont aidé à établir sa crédibilité et à atteindre les buts du programme.

Partenariats

Le projet pilote a été soutenu par un Comité consultatif composé : de la Ville de Montréal, de la Commission scolaire de Montréal, de l’Association des éducateurs et éducatrices physiques du Québec, de la Direction de la santé publique de Montréal, du Service de police et des organismes de transports.

Dans chaque collectivité qui bénéficie du programme, Vélo Québec forme des partenariats clés avec les écoles des localités, les parents, les services de police et les administrations municipales. Toutefois, de nombreux autres partenaires font partie intégrante de la réussite de ce programme et jouent différents rôles, notamment en:

  • Fournissant des fonds, des contributions en nature et en faisant la promotion du programme;
  • Appuyant Vélo Québec à d’autres tables régionales; et
  • Faisant des recommandations en harmonie avec des priorités et des projets déjà en place – et en retour, en contribuant à la réussite du projet.

Les principaux décideurs qui surveillent la démarche du projet sont Vélo Québec, ses partenaires régionaux (qui offrent le programme à l’extérieur du Grand Montréal), et les directeurs des écoles participantes. La réussite du projet dépend de leur collaboration.

L’aide des partenaires s’est révélée essentielle dans l’établissement d’un portrait réaliste de ce qui peut être accompli dans chaque collectivité. Avec les bons partenaires, il est très possible que des changements aux quartiers et des changements comportementaux soient réalisés. L’établissement de liens avec ceux qui interviennent déjà peut aider à assurer la réussite du projet.

Source de la photo: Didier Bertrand

Stimuler la participation

Au Québec, il y a un appui politique au principe du transport actif et d’un mode de vie sain, mais pas encore beaucoup d’appui aux actions sur le terrain. Toutefois, à mesure que la sensibilisation à cette question grandit, de plus en plus de fonds deviennent disponibles.

La seule résistance rencontrée durant le programme était une préoccupation parmi les responsables des écoles chargés de la mise en œuvre du programme parce qu’ils craignaient une augmentation de leur charge de travail. Il est important de démontrer que ce programme améliorera la qualité de vie et qu’il ne sera pas un fardeau. Aujourd’hui, les écoles ont de nombreuses responsabilités, et il faut donc intégrer les programmes de transport actif aux activités qui se passent déjà à l’école

Planification et mise en œuvre

Un spécialiste de Vélo Québec travaille avec chaque école participante pour évaluer les problèmes de sécurité dans le secteur à proximité de l’école et trouver des solutions possibles. Au moyen de réunions avec des intervenants locaux, ils déterminent ce qui est déjà en place et ce qui est nécessaire. Chaque école reçoit une carte du quartier sur laquelle sont indiquées les maisons des étudiants. Cette carte sert à analyser le secteur, à trouver les difficultés et à commencer à proposer des solutions concrètes pour améliorer les conditions de marche et de cyclisme dans le secteur.

La prochaine étape consiste à travailler avec la municipalité pour modifier l’environnement urbain de l’école et du quartier, ce qui peut comporter l’installation de stationnements pour bicyclettes ou d’autres infrastructures susceptibles d’encourager le transport actif chez les étudiants.

Source de la photo: Didier Bertrand

Vélo Québec dispose d’une panoplie d’outils et d’activités à offrir aux écoles. L’équipe chargée du projet travaille avec l’école et les parents pour déterminer les outils et les activités qui répondront le mieux à leurs besoins. D’autres outils de communication incluent une brochure, un bulletin et des ateliers destinés aux familles sur le cyclisme urbain. Vélo Québec publie également un magazine dans le cadre du programme, « L’aller-retour », qui contient des jeux, des bandes dessinées et des trucs sur le transport actif qui est distribué aux enfants participants deux fois par année.

À la fin, le plaisir et la qualité de vie sont les buts centraux de « Mon école à pied, à vélo! ». Les outils et les activités du programme visent à encourager les familles à redécouvrir le plaisir des loisirs extérieurs et du transport actif.

Leçons tirées

Pour Vélo Québec, la clé du succès a été d’investir des énergies dans l’établissement de partenariats au début. Dans chaque collectivité, les spécialistes de Vélo Québec travaillent avec les intervenants locaux pour établir de bonnes bases. L’équipe de « Mon école à pied, à vélo! » offre un soutien à l’école au cours des trois premières années. Après cette période, une transition se fait et la responsabilité est déléguée à la collectivité. Le but est qu’à la fin de cette période, les partenariats soient cimentés et que le programme fonctionne de manière autonome. La réussite du projet repose sur la capacité de Vélo Québec à habiliter les écoles elles-mêmes.

Les leçons tirées dans l’établissement d’un partenariat incluent les suivantes:

  • Aller sur place dans les écoles et mobiliser l’école et les parents;
  • Créer une équipe avec les principaux intervenants pour accélérer les mesures prises sur le terrain;
  • Ne pas oublier qu’il y a de nombreux types de partenaires – p. ex., ceux qui fournissent le financement, ceux qui contribuent à la promotion et au marketing et ceux qui ouvrent des portes et donnent des ressources; et
  • Demeurer souple. Les partenariats qui ne semblent pas au départ bien harmonisés peuvent se révéler fructueux à la fin.

Conseils aux autres collectivités

Ce projet s’est révélé être très adaptable à des collectivités différentes. La clé est d’apprendre à connaître et de comprendre l’environnement en question. Chaque école est unique et elle aura ses propres besoins et priorités en matière de transport actif.

Vélo Québec a déjà atteint des collectivités urbaines, semi‑urbaines et rurales. La versatilité du programme signifie qu’il est présent à toute échelle, à condition que l’on comprenne que les solutions doivent être adaptées à chaque endroit. Par exemple, les milieux semi-urbains ont tendance à tourner autour de l’utilisation d’une voiture, et les voies piétonnières sont souvent mal reliées entre elles. Dans les régions rurales du Québec, un village peut avoir une route et souvent aucun trottoir. Dans certaines régions, la solution peut être aussi simple que le déneigement des trottoirs sur la route menant à l’école. Chaque collectivité devra relever ses difficultés et trouver ses propres solutions pour promouvoir le transport actif à l’école.

Évaluation et incidence

Dans ses deux premières années seulement, le programme a atteint plus de 12 000 étudiants et leurs parents. Bien que les résultats pour la santé découlant de ce projet doivent être évalués à long terme, il est déjà apparent que les attitudes changent. En septembre 2008, le programme « Mon école à pied, à vélo! » a établi un lien avec une équipe de recherche à l’Université de Montréal. Les chercheurs prévoient étudier les changements d’attitude et de comportement qui découlent de ce programme au cours des trois prochaines années.

Il est clair que ce programme géré de manière avisée sensibilise le Québec aux avantages pour la santé du transport actif pour les enfants et les familles. Vélo Québec espère étendre « Mon école à pied, à vélo! » à toutes les régions du Québec d’ici 2015.

Coordonnées

Annick St-Denis
Directrice au transport actif
Vélo Québec
1251, rue Rachel Est
Montréal (Québec)  H2J 2J9
Téléphone: 514-521-8356, poste 347
Courriel: astdenis@velo.qc.ca

Ressources

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