ARCHIVÉ - Maladies chroniques au Canada

 

Volume 30, no. 4, Septembre 2010

Enquête sur l’incidence du cancer dans une communauté des Premières nations de l’Alberta (Canada) entre 1995 et 2006

A. Colquhoun, M. Sc. (1); Z. Jiang, M. Math (1); G. Maiangowi (2); F. Ashbury, Ph. D. (3); Y. Chen, Ph. D. (4); W. Drobina, M.H.P. (5); L. McLeod, M.D., FRCPC (6); L. Panaro, MDCM, FRCPC (7); S. Sihota, M.H.P. (5); J. Tustin, M. Sc. S. (7); W. Yacoub, M.D., FRCPC (5)

https://doi.org/10.24095/hpcdp.30.4.05f

Rattachement

  1. Surveillance and Health Status Assessment, Population and Public Health – Alberta Health Services, Edmonton (Alberta)
  2. Aboriginal Health, Population and Public Health – Alberta Health Services, Calgary (Alberta)
  3. Division of Preventive Oncology, Department of Oncology, Université de Calgary, Calgary (Alberta)
  4. Cancer Information and Registries Division, Cancer Institute New South Wales, Eveleigh (New South Wales), Australie
  5. Santé des Premières nations et des Inuits, Santé Canada, Région de l’Alberta, Edmonton (Alberta)
  6. Office of the Medical Officer of Health, Alberta Health Services, Edmonton (Alberta); Université de Calgary, Department of Community Health Sciences, Calgary (Alberta)
  7. Programme canadien d’épidémiologie de terrain, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario)

Correspondence: Amy Colquhoun, Alberta Health Services, 1400-10123 99 Street, Edmonton (Alberta), Canada T5J 3H1; tél. : 780-643-4343; téléc. : 780-643-4380; courriel : amy.colquhoun@albertahealthservices.ca

Résumé

Objectif : Déterminer l’incidence du cancer colorectal et du cancer en général dans le cadre d’une enquête à trois volets donnant suite aux préoccupations soulevées par les membres d’une communauté des Premières nations de l’Alberta (Canada) située à proximité d’installations émettrices de gaz naturel riche en soufre, et déterminer si l’incidence des types de cancer observés dans la réserve de cette communauté est plus élevée que prévu.

Méthodologie : Un ensemble de données démographiques contenant de l’information sur le statut des membres des Premières nations et leur bande d’appartenance a été mis en relation avec le registre du cancer de l’Alberta afin de déterminer l’incidence du cancer entre 1995 et 2006 dans les populations à l’étude vivant dans la réserve et à l’extérieur de la réserve. Au moyen de rapports standardisés d’incidence indirects, le nombre de cas incidents de cancer observés dans les populations d’étude a été comparé au nombre de nouveaux cas prévus dans trois populations de référence distinctes.

Résultats : Le nombre de cas incidents de cancer colorectal et le nombre global de cas incidents de cancer observés chez les membres de la communauté des Premières nations n’étaient pas plus élevés que prévu. Par contre, le nombre de cas incidents de cancer du col de l’utérus observés dans les populations vivant dans la réserve et à l’extérieur de la réserve était plus élevé que prévu. Des mesures de santé publique ont été mises en œuvre afin de diminuer le risque de cancer et un suivi de l’incidence du cancer chez les membres de la communauté a été mis en place.

Mots clés : néoplasmes; Alberta; Autochtones, Amérique du Nord; méthodes épidémiologiques; Premières nations

Introduction

Le sulfure d’hydrogène (H2S) est un gaz incolore dont l’odeur, très spécifique, rappelle celle des œufs pourris. Ce gaz est naturellement présent dans les zones d’activité géothermique comme les volcans et les sources chaudes, et il est émis par les usines de pâtes et papiers, les usines de traitement des eaux usées et lors des activités d’extraction et de raffinage du gaz naturel et du pétrole1a. Les champs de pétrole et de gaz de l’Alberta renferment une forte concentration de gaz naturel riche en soufre, connu également sous le nom de gaz sulfureux1b,2a.

Des études ont montré que l’exposition fréquente ou persistante à de faibles concentrations de H2S peut provoquer des maux de tête, des troubles du sommeil ou des nausées3a,4, mais aucun effet indésirable à long terme sur la santé, y compris un risque accru de cancer, n’a été établi2b,3b,5-7. De plus, aucun organisme du domaine du cancer ou de la santé environnementale ou professionnelle reconnu à l’échelle internationale n’a désigné le H2S comme étant une substance cancérogène; le Centre international de recherche sur le cancer n’a pas évalué la cancérogénicité du H2S8,9a; et l’American Conference of Governmental Industrial Hygienists n’a pas attribué de cote de cancérogénicité au H2S9b. Par ailleurs, en réaction aux préoccupations exprimées par les habitants du sud de l’Alberta au sujet de l’exposition chronique à des émissions de gaz sulfureux, une évaluation a été effectuée à l’aide de plusieurs mesures de la santé telles que le taux de mortalité, les troubles de nature génésique, la fonction respiratoire et l’incidence du cancer. L’étude a révélé que les effets indésirables sur la santé n’étaient pas significativement plus importants chez ces habitants que dans une population non exposée10. Une étude de cohorte menée simultanément auprès de ces habitants afin d’examiner le taux de survenue de tous les types de cancer et de certains types spécifiques n’a relevé aucun écart statistiquement significatif par rapport aux populations de référence11.

Les dirigeants et les administrateurs d’une communauté des Premières nations de l’Alberta (Canada) ont exprimé leurs préoccupations quant aux effets sur la santé que pourraient avoir les installations émettrices de gaz naturel riche en soufre situées près de leur réserve. Ils se sont notamment montrés inquiets de l’augmentation perçue de l’incidence du cancer dans la communauté; plus particulièrement, ils ont indiqué que six des sept enfants d’une famille (tous âgés de moins de 30 ans) avaient reçu un diagnostic de cancer colorectal. Pour répondre à ces préoccupations, le bureau régional de l’Alberta de la Santé des Premières nations et des Inuits (SPNI) de Santé Canada a entrepris une enquête à trois volets sur place afin d’évaluer la présence possible d’une grappe familiale de cas de cancer colorectal – c’est-à-dire un nombre plus élevé que prévu de cas de cancer dans un groupe de personnes, un secteur géographique et une période donnée12. Cette étude comprenait une enquête sur la présence possible d’une grappe familiale de cas de cancer menée par un épidémiologiste de terrain de l’Agence de la santé publique du Canada, une évaluation des risques environnementaux menée par des agents d’hygiène du milieu de Santé Canada ainsi qu’une enquête sur l’incidence du cancer menée par le département de surveillance de l’Alberta Cancer Board.

Cette étude est une contribution à l’enquête à trois volets sur la grappe de cas de cancer colorectal grâce au dénombrement des cas de cancer colorectal (côlon, rectum et jonction rectosigmoïdienne) diagnostiqués chez les habitants de cette réserve des Premières nations située à proximité d’installations émettrices de gaz naturel riche en soufre. Elle vise à répondre aux préoccupations des membres de la communauté au sujet du taux global d’incidence du cancer dans ce secteur en déterminant si l’incidence des cas de cancer observés dans cette réserve des Premières nations est plus élevée que prévu.

Méthodologie

Afin de préserver l’anonymat, en vertu d’une entente de publication, la communauté des Premières nations visée par la présente étude est désignée comme la communauté « X » et l’autorité sanitaire régionale (ASR) où se trouve la réserve de la communauté X est désignée comme l’ASR « Y ». D’autres mesures ont été prises lors de la rédaction du présent rapport pour faire en sorte qu’il soit impossible d’identifier la communauté des Premières nations et ses membres.

Sources de données et population

Un représentant de l’Alberta Cancer Board s’est rendu dans la communauté X en compagnie d’un épidémiologiste de terrain (de l’Agence de la santé publique du Canada) et d’agents d’hygiène du milieu (de Santé Canada) dans le cadre de l’approche à trois volets de l’enquête. Ils ont consulté les dirigeants et les administrateurs de la communauté X afin de sélectionner les populations à l’étude et le plan d’analyse. Afin d’appuyer le processus analytique, un membre du conseil de bande de la communauté X a envoyé une lettre au ministère de la Santé et du Bien-être de l’Alberta (Alberta Health and Wellness) pour autoriser la diffusion à l’Alberta Cancer Board de données permettant d’identifier les membres des Premières nations. Il s’agissait de données administratives du régime d’assurance-maladie de l’Alberta renfermant des indicateurs sur le statut des membres des Premières nations et des estimations de la population pour tous les groupes d’étude et de référence jusqu’à 2007; les ensembles de données ne contenaient cependant pas de codes facilement déchiffrables permettant d’identifier les membres qui faisaient partie de la communauté X avant 1995, ce qui limitait la portée de l’étude à ceux qui en faisaient partie de 1995 à 2007.

Deux populations ont été utilisées pour l’étude, trois populations ont servi de référence. La première population d’étude était composée de tous les membres de la communauté X vivant dans la province de l’Alberta et la seconde des membres de la communauté X vivant dans la réserve. Les populations de référence comprenaient tous les membres des Premières nations vivant en Alberta, les résidents du territoire de l’autorité sanitaire régionale où se trouve la réserve de la communauté X (ASR Y) et la population générale de l’Alberta. Tous les résidents de la province de l’Alberta, y compris tous les membres des Premières nations, ont été identifiés selon leur âge, leur sexe, l’année et le code postal résidentiel fournis par le ministère de la Santé et du Bienêtre de l’Alberta. L’autorité sanitaire régionale correspondante a été déterminée d’après l’ASR indiquée dans l’ensemble de données démographiques. Tous les membres des Premières nations ont été identifiés selon leur statut de membre des Premières nations; les membres de la communauté X ont été identifiés à l’aide du numéro de bande indiqué dans la base de données démographiques. Les membres de la communauté X vivant dans la réserve ont été identifiés à l’aide du numéro de bande et de l’un des deux codes postaux résidentiels couvrant la région environnante de la réserve.

Pour chaque population à l’étude ou servant de référence (tous les membres de la communauté X, membres de la communauté X vivant dans la réserve, tous les membres des Premières nations vivant en Alberta, autorité sanitaire régionale Y et population générale de l’Alberta), les estimations annuelles ont été calculées à partir d’une moyenne sur 12 ans (1995-2006). Les moyennes de population des différents groupes ont été utilisées pour calculer les rapports standardisés d’incidence indirects (RSII). De plus, nous avons calculé la proportion de population à l’étude et de population de référence selon trois groupes d’âge (0 à 19 ans, 20 à 54 ans et 55 ans et plus) et selon le sexe en moyenne sur la période, et nous avons déterminé la proportion de population totale répartie selon les trois groupes d’âge (0 à 19 ans, 20 à 54 ans et 55 ans et plus) pour chaque année entre 1995 et 2006, pour tous les membres de la communauté X vivant en Alberta et pour la population des membres de la communauté X vivant dans la réserve.

Dénombrement des cas de cancer

Les estimations de la population obtenues à partir de l’ensemble de données du régime d’assurance-maladie de l’Alberta et des données sur l’incidence du cancer provenant du registre du cancer de l’Alberta (RCA) ont été utilisées pour déterminer le nombre et le type de cas de cancer diagnostiqués chez les membres de la communauté X. Au moment où l’étude a été menée, l’année 2006 était la dernière année complète pour laquelle des données sur les cas de cancer avaient été entrées dans le RCA : elle a donc représenté la limite la plus récente pour la période de l’étude. Un lien a été établi entre les numéros d’assurance-maladie (obtenus à partir de l’ensemble de données du régime d’assurance-maladie de l’Alberta) de toutes les personnes désignées comme ayant été membres de la communauté X à tout moment entre 1995 et 2007 et les données du RCA. Le code postal indiqué dans le RCA au moment du diagnostic a été utilisé pour établir si les cas de cancer correspondaient à la réserve ou à l’extérieur de celle-ci, tandis que l’ASR indiquée dans le RCA au moment du diagnostic a été utilisée pour identifier les cas correspondant au territoire de l’ASR Y.

Pour déterminer le nombre de cas de cancer colorectal à prendre en compte dans le cadre de l’enquête sur la grappe familiale de cas de cancer, il a fallu extraire du RCA les cas de cancer colorectal (codes topographiques C18 – côlon –, C19 – jonction rectosigmoïdienne – et C20 – rectum– de la CIM-O-3*) diagnostiqués chez les personnes désignées comme ayant été membres de la communauté X, et ce, quelle que soit l’année (sans se limiter à la période visée par l’étude). Tous les autres cas incidents de cancer invasif, à l’exclusion du cas de cancer de la peau autre que le mélanome, diagnostiqués entre 1995 et 2006 chez les personnes désignées comme étant membres de la communauté X ont également été extraits du RCA.

Rapports standardisés d’incidence indirects

Pour déterminer si l’incidence du cancer était plus élevée que prévu dans la réserve de la communauté X, le nombre de cas de cancer observés dans cette population a été comparé au nombre prévu de cas de cancer pour tous les types de cancer combinés et pour certains types de cancer observés pendant la période de l’étude (de 1995 à 2006). Le nombre de cas de cancer observés entre 1995 et 2006 chez tous les membres de la communauté X vivant en Alberta et le nombre de cas observés chez les membres de la communauté X vivant dans la réserve ont été comparés à un nombre prévu de cas ajusté selon l’âge (par tranches d’âge de cinq ans), le sexe et l’année à l’aide de données sur l’incidence dans les deux populations de référence pour tous les membres de la communauté X (tous les membres des Premières nations vivant en Alberta et population générale de l’Alberta), et dans trois populations de référence pour les membres de la communauté X vivant dans la réserve (tous les membres des Premières nations vivant en Alberta, ASR Y et population générale de l’Alberta). La population d’étude composée des membres de la communauté X a été exclue de tous les calculs du nombre prévu de cas selon les populations de référence. Afin de déterminer si les résultats étaient statistiquement significatifs, un intervalle de confiance (IC) à 95 % a été calculé pour chaque RSII à l’aide des méthodes décrites par Liddell13.

Résultats

Population

Le tableau 1 présente la répartition de la population moyenne entre 1995 et 2006 pour tous les membres de la communauté X vivant en Alberta, les membres de la communauté X vivant dans la réserve, tous les membres des Premières nations vivant en Alberta et la population générale de l’Alberta. Afin d’assurer la confidentialité, le nombre total de membres de la communauté X et le nombre de membres de cette communauté vivant dans la réserve sont inexacts et la population de l’autorité sanitaire régionale (ASR) Y a été omise. Pour chaque groupe de population, la répartition selon le sexe était d’environ 1:1. Les personnes âgées de 55 ans et plus représentaient 20,1 % de la population totale de l’ASR Y et 18,6 % de la population générale de l’Alberta. Chez les Premières nations, la proportion de personnes âgées de 55 ans et plus était légèrement inférieure, celles-ci comptant pour 4,8 % de tous les membres de la communauté X, 6,0 % de tous les membres de la communauté X vivant dans la réserve et 6,5 % de tous les membres des Premières nations vivant en Alberta.

 

Tableau 1
Répartition de la population selon le groupe d’âge et le sexe pour diverses populations de l’Alberta, 1995-2006
Catégorie de population Population moyennea Groupe d’âge (%) Sexe (%)
0 à 19 ans 20 à 54 ans 55 ans et plus F H
Tous les membres de la communauté X vivant en Alberta < 2 000 52,5 42,7 4,8 49,9 50,1
Membres de la communauté X vivant dans la réserveb < 1 000 53,4 40,6 6,0 49,8 50,2
Tous les membres des Premières nations vivant en Alberta 138 079 43,9 49,6 6,5 49,9 50,1
Autorité sanitaire régionale Y     — 30,4 49,5 20,1 50,1 49,9
Population générale de l’Alberta 2 993 731 28,5 52,9 18,6 50,1 49,9

Abréviations : F, femme; H, homme.

a La population moyenne pour la période d’étude de 12 ans a été calculée à partir des données administratives fournies par le ministère de la Santé et du Bien-être de l’Alberta. Afin d’assurer la confidentialité, le nombre total de membres de la communauté X vivant en Alberta et le nombre de membres de la communauté X vivant dans la réserve sont inexacts, et la population de l’autorité sanitaire régionale Y a été omise.

b La population vivant dans la réserve a été calculée à l’aide de codes postaux qui couvrent un territoire plus grand que la réserve elle-même; elle pourrait donc englober des personnes qui vivent dans la région couverte par les codes postaux, mais non dans la réserve.

 

Une analyse plus poussée de la répartition de la population entre 1995 et 2006 chez tous les membres de la communauté X et ceux vivant dans la réserve a révélé que la proportion de personnes comprises dans le groupe d’âge le plus jeune (0 à 19 ans) a diminué pendant la période de l’étude et que la proportion de personnes âgées de 20 à 54 ans a augmenté (non indiqué). Pour ce qui est des membres de la communauté X vivant dans la réserve, la proportion de personnes âgées de 55 ans et plus a augmenté, passant de 4,5 % en 1995 à 7,1 % en 2006; une augmentation similaire a été observée chez les membres de la communauté X de toute la province compris dans ce groupe d’âge, la proportion étant passée de 3,6 % à 6,0 % au cours de la même période.

Dénombrement des cas de cancer

L’extraction, du registre du cancer de l’Alberta (RCA), de tous les cas de cancer colorectal touchant des personnes désignées comme ayant été membres de la communauté X à tout moment entre 1995 et 2007 d’après l’ensemble de données administratives du régime d’assurance-maladie de l’Alberta a révélé moins de cinq cas de cancer colorectal, tous diagnostiqués chez des personnes de plus de 25 ans; un seul de ces cas faisait partie des six cas initialement déclarés. Ces six cas incidents ont cependant fait l’objet d’un suivi dans le cadre de l’enquête sur la grappe familiale de cas de cancer et feront l’objet d’un rapport distinct.

En tout, 25 cas de cancer ont été diagnostiqués entre 1995 et 2006 chez des membres de la communauté X, dont 14 touchaient des personnes vivant dans la réserve et 11, des personnes vivant à l’extérieur de la réserve. Parmi ces cas, on compte 11 cas de cancer du col de l’utérus chez des femmes de la communauté X; pour tous les autres types de cancer, moins de cinq cas ont été diagnostiqués pendant la période de l’étude. Le tableau 2 fournit la liste des sièges de cancer dans la population d’étude entre 1995 et 2006.

 

Tableau 2
Rapport standardisé d’incidence indirecta (RSII) pour tous les membres de la communauté X vivant en Alberta calculé à partir du nombre total de membres des Premières nations vivant en Alberta et de la population générale de l’Alberta comme populations de référence, 1995-2006
  Tous les membres des Premières nations de l’Alberta Population générale de l’Alberta
Siège de cancer RSII 95% IC RSII 95% IC
Bouche, autres localisations et localisations non spécifiées 23,01 0,58 - 128,21 28,46 0,72 - 158,55
Côlon et rectum 0,77 0,02 - 4,31 0,72 0,02 - 4,01
Voies biliaires, autres localisations et localisations non spécifiées 7,68 0,19 - 42,77 14,39 0,36 - 80,18
Bronches et poumon 0,86 0,10 - 3,09 0,86 0,10 - 3,10
Rétropéritoine et péritoine 24,44 2,96 - 88,28 20,42 2,47 - 73,75
Col de l’utérus 11,43 5,71 - 20,45 20,03 10,00 - 35,85
Ovaire 2,92 0,07 - 16,29 2,33 0,06 - 13,00
Prostate 1,13 0,14 - 4,08 0,72 0,09 - 2,60
Méninges et SNC 5,17 0,63 - 18,67 2,69 0,33 - 9,73
Leucémie 1,20 0,03 - 6,71 0,93 0,02 - 5,16
Myélome multiple et tumeurs à plasmocytes 4,48 0,11 - 24,95 4,87 0,12 - 27,12
Tous les types de cancer à l’exclusion du cancer de la peau autre que le mélanome 1,36 0,88 - 2,01 1,06 0,69 - 1,57

Abréviations : IC, intervalle de confiance; SNC, système nerveux central; RSII, rapport standardisé d’incidence indirect.

a Ajusté selon l’âge, le sexe et l’année. Exclut le cancer de la peau autre que le mélanome. Le nombre de cas observés et le nombre de cas prévus ont été retirés pour assurer la confidentialité; au cours de la période visée par l’étude, 25 cas de cancer ont été dénombrés au total, dont 11 cas de cancer du col de l’utérus et moins de 5 cas de chacun des autres types de cancer.

 

Rapports standardisés d’incidence indirects

Tous les membres de la communauté X vivant en Alberta. Le nombre de cas de cancer colorectal observés chez l’ensemble des hommes et des femmes de la communauté X en Alberta était légèrement inférieur au nombre de cas prévus d’après les populations de référence composées de tous les membres des Premières nations vivant en Alberta (RSII = 0,77, IC à 95 % : 0,02 à 4,31) et de la population générale de l’Alberta (RSII = 0,72, IC à 95 % : 0,02 à 4,01), bien qu’aucune des observations n’ait été statistiquement significative (tableau 2). Cependant, le nombre de cas de cancer du col de l’utérus observés chez les femmes de la communauté X était significativement plus élevé que le nombre de cas observés chez l’ensemble des femmes membres des Premières nations vivant en Alberta (RSII = 11,43, IC à 95 % : 5,71 à 20,45) et chez l’ensemble des femmes vivant en Alberta (RSII = 20,03, IC à 95 % : 10,00 à 35,85).

Un nombre plus élevé de cas de cancer de la région rétropéritonéale ou péritonéale a également été recensé chez les hommes et les femmes de la communauté X (RSII = 24,44, IC à 95 % : 2,96 à 88,28 comparativement à tous les membres des Premières nations; RSII = 20,42, IC à 95 % : 2,47 à  73,75 comparativement à la population générale de l’Alberta). Un examen des données a révélé que les cas de cancer dans cette catégorie comprenaient des cas de cystadénocarcinome (cancer du tissu glandulaire) et de sarcome (cancer du tissu mou/conjonctif), et qu’ils variaient selon le lieu de résidence; ces cas ont été diagnostiqués tant chez des personnes vivant dans la réserve et que chez des personnes vivant à l’extérieur de celle-ci.

Le nombre global de cas de cancer observés chez l’ensemble des hommes et des femmes de la communauté X était plus élevé que le nombre de cas prévus pour l’ensemble des membres des Premières nations de la province (RSII = 1,36, IC à 95 % : 0,88 à 2,01) et la population générale de l’Alberta (RSII = 1,06, IC à 95 % : 0,69 à 1,57); ces résultats n’étaient cependant pas statistiquement significatifs.

Membres de la communauté X vivant dans la réserve. Le nombre de cas de cancer colorectal répertoriés entre 1995 et 2006 chez les hommes et les femmes de la communauté X vivant dans la réserve était légèrement plus élevé que le nombre de cas prévus pour l’ensemble des membres des Premières nations (RSII = 1,08, IC à 95 % : 0,03 à 6,01), mais légèrement moins élevé que le nombre de cas prévus pour l’ASR Y (RSII = 0,94; IC à 95 % : 0,02 à 5,25) et la population générale de l’Alberta (RSII = 0,98, IC à 95 % : 0,02 à 5,45); aucun de ces résultats n’était cependant statistiquement significatif (tableau 3).

 

Tableau 3
Rapport standardisé d’incidence indirecta (RSII) pour les membres de la communauté X vivant dans la réserveb calculé à partir du nombre total de membres des Premières nations vivant en Alberta, de l’autorité sanitaire régionale Y et de la population générale de l’Alberta comme populations de référence, 1995-2006
  Tous les membres des Premières nations de l’Alberta Autorité sanitaire régionale Y Population générale de l’Alberta
Siège de cancer RSII 95% IC RSII 95% IC RSII 95% IC
Bouche, autres localisations et localisations non spécifiées 0,00     — 0,00     — 0,00     —
Côlon et rectum 1,08 0,03 - 6,01 0,94 0,02 - 5,25 0,98 0,02 - 5,45
Voies biliaires, autres localisations et localisations non spécifiées 10,89 0,28 - 60,69 24,07 0,61 - 134,13 19,79 0,50 - 110,26
Bronches et poumon 1,14 0,14 - 4,12 1,18 0,14 - 4,24 1,16 0,14 - 4,18
Rétropéritoine et péritoine 17,79 0,45 - 99,10 11,92 0,30 - 66,41 14,70 0,37 - 81,89
Col de l’utérus 6,68 1,82 - 17,11 9,90 2,70 - 25,35 12,17 3,32 - 31,16
Ovaire 4,20 0,11 - 23,39 3,14 0,08 - 17,50 3,46 0,09 - 19,25
Prostate 1,61 0,19 - 5,80 1,07 0,13 - 3,85 0,99 0,12 - 3,58
Méninges et SNC 4,40 0,11 - 24,54 1,93 0,05 - 10,77 2,10 0,05 - 11,70
Leucémie 0,00     — 0,00     — 0,00     —
Myélome multiple et tumeurs à plasmocytes 6,00 0,15 - 33,43 8,24 0,21 - 45,89 6,55 0,17 - 36,48
Tous les types de cancer à l’exclusion du cancer de la peau autre que le mélanome 1,09 0,60 - 1,83 0,85 0,47 - 1,43 0,86 0,47 - 1,44

Abréviations : IC, intervalle de confiance; SNC, système nerveux central; RSII, rapport standardisé d’incidence indirect.

a Ajusté selon l’âge, le sexe et l’année. Exclut le cancer de la peau autre que le mélanome. Le nombre de cas observés et le nombre de cas prévus ont été retirés pour assurer la confidentialité; chez la population vivant dans la réserve, 14 cas de tous les types de cancer combinés et moins de 5 cas de chacun des types de cancer ont été dénombrés au total au cours de la période visée par l’étude.

b La population vivant dans la réserve a été calculée à l’aide de codes postaux qui couvrent un territoire plus grand que la réserve elle-même; elle pourrait donc englober des personnes qui vivent dans la région couverte par les codes postaux, mais non dans la réserve

 

Le nombre de cas de cancer du col de l’utérus chez les femmes de la communauté X vivant dans la réserve était significativement plus élevé que le nombre de cas prévus d’après l’ensemble des populations de référence, c’est-à-dire tous les membres des Premières nations vivant en Alberta (RSII = 6,68, IC à 95 % : 1,82 à 17,11), l’ASR Y (RSII = 9,90, IC à 95 % : 2,70 à 25,35) et la population générale de l’Alberta (RSII = 12,17, IC à 95 % : 3,32 à 31,16). Une augmentation statistiquement significative des cas de cancer de la catégorie « Voies biliaires, autres localisations et localisations non spécifiées » chez les femmes (non indiquée) a également été constatée par rapport à l’ensemble des trois populations de référence, c’est-à-dire tous les membres des Premières nations (RSII = 40,58, IC à 95 % : 1,03 à 226,10), l’ASR Y (RSII = 61,82, IC à 95 % : 1,57 à 344,43) et la population générale de l’Alberta (RSII = 44,73, IC à 95 % : 1,13 à 249,22).

En utilisant tous les membres des Premières nations vivant en Alberta comme population de référence, le nombre de cas de cancer observés entre 1995 et 2006 chez les hommes et les femmes de la communauté X désignés comme vivant dans la réserve était légèrement plus élevé que prévu; cependant, ce résultat n’était pas statistiquement significatif (RSII = 1,09, IC à 95 % : 0,60 à 1,83). La comparaison du nombre total de cas de cancer observés et du nombre de cas prévus d’après les deux autres populations de référence, c’est-à-dire l’ASR Y (RSII = 0,85, IC à 95 % : 0,47 à 1,43) et la population générale de l’Alberta (RSII = 0,86, IC à 95 % : 0,47 à 1,44), a révélé que le nombre total de cas de cancer était moins élevé que prévu, mais ce résultat n’était pas statistiquement significatif.

L’ampleur des résultats des RSII diffère selon qu’ils sont calculés à partir de valeurs propres à un siège de cancer en particulier ou de valeurs globales. Les principaux sièges de cancer, par exemple le poumon ou la prostate, ont des RSII relativement peu élevés comparativement aux sièges de cancer moins courants tels que ceux de la catégorie « Voies biliaires, autres localisations et localisations non spécifiées ». De plus, les RSII calculés pour chaque siège de cancer observé étaient basés sur une comparaison du nombre de cas touchant un siège en particulier enregistrés dans les populations d’étude et du nombre de cas prévus pour ce siège d’après les populations de référence. Toutefois, pour tous les sièges de cancer combinés, cette comparaison portait sur tous les cas de cancer répertoriés dans les populations d’étude (qui totalisaient 11 sièges de cancer distincts) et sur le nombre total de cas de cancer prévus d’après les populations de référence, le nombre total de sièges de cancer prévus étant basé sur un plus grand nombre de sièges de cancer que les 11 sièges observés dans les populations d’étude.

Analyse

Le bureau régional de l’Alberta de la Santé des Premières nations et des Inuits (SPNI) de Santé Canada a entrepris une étude à trois volets en réponse aux préoccupations exprimées par les dirigeants et les administrateurs de la communauté X. Cette enquête prévoyait notamment le suivi de six cas incidents de cancer dans le cadre d’une enquête sur la présence possible d’une grappe familiale de cas de cancer menée par l’Agence de la santé publique du Canada et une évaluation des risques environnementaux menée par Santé Canada; les résultats de ces deux enquêtes feront l’objet de rapports distincts (Tustin J. et coll., Drobina M. W. et coll.; manuscrits soumis). La troisième enquête, qui portait sur l’incidence du cancer, visait à étayer l’enquête à trois volets grâce au recensement du nombre de cas de cancer colorectal diagnostiqués chez les membres de la communauté X vivant dans la réserve et à l’extérieur de la réserve ainsi qu’à répondre aux préoccupations générales de la communauté grâce à l’évaluation de l’incidence du cancer dans la population de la communauté X.

Une recherche portant sur l’ensemble du registre du cancer de l’Alberta a révélé que moins de cinq cas de cancer colorectal avaient été diagnostiqués chez les personnes désignées comme étant membres de la communauté X; un seul cas de cancer colorectal faisait partie des six cas initialement déclarés. Des comparaisons ont également été faites entre le nombre de cas de cancer diagnostiqués chez les membres de la communauté X entre 1995 et 2006 et le nombre de cas prévus pour cette période calculé en utilisant comme populations de référence tous les membres des Premières nations vivant en Alberta, l’autorité sanitaire régionale Y et la population générale de l’Alberta. Aucune différence statistiquement significative n’a été mise en évidence entre le nombre de cas de cancer colorectal ou le nombre total de cas de cancer observés chez tous les membres de la communauté X de l’Alberta ou la population de la réserve et le nombre de cas de cancer colorectal ou le nombre total de cas de cancer prévus. Les codes postaux utilisés pour identifier la population de la communauté X couvrent un territoire plus grand que la réserve elle-même, si bien que les données servant à déterminer l’existence d’une grappe seraient probablement surestimées. Les résultats de cette enquête n’ont donc pas permis de conclure à l’existence d’une grappe de cas de cancer colorectal dans la population de la communauté X.

Étant donné que les registres canadiens du cancer ne recueillent pas d’information sur l’origine ethnique, il est difficile d’identifier les sujets qui sont membres des Premières nations afin d’étudier l’incidence du cancer dans leurs communautés. Pour les besoins de la présente étude, un lien a été établi entre des données administratives renfermant des codes d’identification des membres des Premières nations inscrits et les données du registre du cancer de l’Alberta. Les ensembles de données administratives renfermant des codes d’identification des membres des Premières nations ne permettent pas de déterminer si les membres sont inscrits en raison de leur hérédité ou par suite d’un mariage. De plus, les populations des Premières nations sont dans l’ensemble relativement petites, ce qui peut occasionner une variation aléatoire considérable et des calculs dont la puissance statistique est faible. C’est ce qui est ressorti de la présente étude, où des augmentations apparemment statistiquement significatives du nombre de cas touchant certains sièges de cancer étaient basées sur moins de cinq cas. L’incertitude associée à l’interprétation de résultats statistiques basés sur de petits nombres explique en partie le fait que, en dépit des nombreuses demandes d’enquête sur des grappes de cas de cancer présentées partout en Amérique du Nord, peu d’études plus poussées sont menées14,15.

Bien qu’aucun résultat n’ait montré que le nombre de cas de cancer colorectal observés dans la population de la communauté X était plus élevé que prévu, le nombre de cas de cancer du col de l’utérus enregistrés chez l’ensemble des femmes de la communauté X, soit 11 cas, est 11 fois plus élevé que le nombre prévu d’après les autres femmes membres des Premières nations de la province et 20 fois plus élevé que le nombre prévu d’après la population générale de l’Alberta, ce qui constitue une augmentation statistiquement significative. Par suite de cette enquête, cette importante question de santé publique a été prise en charge par le médecin hygiéniste de l’Unité des soins de santé et des soins infirmiers de la SPNI, en collaboration avec les responsables de la santé publique de l’ASR Y. Les mesures de prévention mises en œuvre comprennent l’introduction du programme de vaccination des filles d’âge scolaire contre le virus du papillome humain (VPH) et un accès accru au dépistage au moyen du test de Pap pour les femmes de la communauté X.

L’étude a également révélé que, parmi l’ensemble des membres de la communauté X et ceux vivant dans la réserve, la proportion des personnes de 20 à 54 ans et de 55 ans et plus a augmenté entre 1995 et 2006, tandis que la proportion des personnes de 0 à 19 ans a diminué. Or, étant donné que le risque de développer un cancer augmente avec l’âge, une augmentation du nombre de diagnostics de cancer est à prévoir. Par ailleurs, selon les observations, les membres des Premières nations de partout en Amérique du Nord vivent actuellement une transition épidémiologique qui se traduit par une augmentation du taux de maladies chroniques et une diminution du taux de maladies infectieuses16-18. Selon une étude menée récemment auprès d’hommes et de femmes membres des Premières nations vivant en Ontario (Canada), bien que les taux d’incidence actuels de tous les types de cancer combinés et du cancer colorectal soient significativement plus faibles que ceux de la population générale, il existe une distribution différente des types de cancer et les taux d’incidence de tous les types de cancer combinés, du cancer colorectal et du cancer du poumon augmentent plus rapidement chez les groupes des Premières nations que dans la population générale, ce qui pourrait être dû à des facteurs de risque liés au mode de vie, par exemple les taux d’obésité élevés et les changements en ce qui concerne l’alimentation et l’activité physique, ainsi qu’à des facteurs socioculturels ou génétiques19. Des différences ont également été constatées entre les taux de cancer mesurés chez les membres des Premières nations de l’Alberta et les taux calculés chez les autres habitants de cette province. D’après une enquête sur l’incidence du cancer menée à Fort Chipewyan, en Alberta, les membres des Premières nations de l’Alberta affichaient des taux de cancer du poumon et de cancer du côlon semblables à ceux observés chez les autres habitants de la province, mais ils présentaient des taux significativement plus faibles de tous les types de cancer combinés, de cancer du sein et de leucémie ainsi que des taux supérieurs de cholangiocarcinome20. Notre étude a tenté de tenir compte des différences possibles en ce qui a trait au risque de cancer chez les membres des Premières nations en comparant le nombre de cas de cancer observés chez les membres de la communauté X et le nombre de cas prévus d’après les autres membres des Premières nations de la province.

Les résultats, les conclusions et les recommandations de chacun des trois volets de l’enquête ont été présentés aux dirigeants et aux administrateurs de la communauté X lors d’une rencontre en personne qui a été suivie d’une période de questions et de discussion. Dans le cadre du processus de collaboration, le département de surveillance de l’Alberta Cancer Board (récemment renommé Cancer Surveillance, Surveillance and Health Status Assessment, Population and Public Health – Alberta Health Services) a organisé une rencontre de suivi avec les dirigeants et les administrateurs de la communauté X qui se tiendra dans un an. Le suivi de l’incidence du cancer dans la population de la communauté X permettra de détecter, d’évaluer et de gérer toute augmentation éventuelle du nombre de cas de cancer.

Remerciements

Les auteurs aimeraient remercier les dirigeants et les administrateurs de la communauté X pour leurs conseils et leur soutien tout au long de l’enquête. Ils tiennent également à souligner l’aide et les conseils très appréciés de Larry Svenson, gestionnaire principal, Epidemiology and Surveillance, Surveillance and Assessment Branch, ministère de la Santé et du Bienêtre de l’Alberta, ainsi que de Janis Sauvé, de la Dre Juanita Hatcher et d’autres employés de la division Surveillance and Health Status Assessment – Alberta Health Services. Les auteurs aimeraient enfin remercier Jon Elliott, Chris Kelly et Kathy Ahearn pour leur participation à l’enquête.

Références

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