Maladies chroniques et blessures au Canada

Volume 33 · numéro 2 · mars 2013

Tendances concernant l'incidence du cancer, la mortalité par cancer et la survie au cancer au Canada entre 1970 et 2007

L. Kachuri, M.H.P. (1); P. De, Ph. D. (1, 2); L. F. Ellison, M. Sc. (3); R. Semenciw, M. Sc. (4); Comité consultatif des statistiques sur le cancer

https://doi.org/10.24095/hpcdp.33.2.03f

Cet article a fait l'objet d'une évaluation par les pairs.

Rattachement des auteurs :

  1. École Dalla Lana de santé publique, Université de Toronto, Toronto (Ontario), Canada
  2. Politiques de lutte contre le cancer, Société canadienne du cancer, Toronto (Ontario), Canada
  3. Division des statistiques sur la santé, Statistique Canada, Ottawa (Ontario), Canada
  4. Centre de prévention et de contrôle des maladies chroniques, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario), Canada

Correspondance : Prithwish De, Société canadienne du cancer, 55, avenue St. Clair Ouest, bureau 300, Toronto (Ontario) M4V 2Y7; tél. : 416-934-5335; téléc. : 416-961-4189;

courriel : prithwish.de@cancer.ca

Résumé

Introduction : La surveillance des tendances concernant le cancer peut aider à évaluer les progrès réalisés dans la lutte contre le cancer ainsi qu'à renforcer les activités de prévention. La présente étude, fondée sur les données des bases de données nationales, consiste en un examen des tendances à long terme relatives à certains cancers au Canada.

Méthodologie : Nous avons examiné les changements annuels dans les tendances relatives aux taux d'incidence et de mortalité normalisés selon l'âge observés entre 1970 et 2007 selon le sexe pour tous les cancers combinés, pour les quatre cancers les plus courants (cancer de la prostate, cancer du sein, cancer du poumon, cancer colorectal) et pour les cancers dont les tendances ont été marquées par les changements les plus importants au cours des dernières années. Le rapport de survie relative à cinq ans pour les années 1992 à 2007 a également été calculé.

Résultats : Pendant la période visée par l'étude, les taux d'incidence de l'ensemble des cas de cancer primitif combinés ont augmenté de 0,9 % par année chez les hommes et de 0,8 % par année chez les femmes. Les taux concernant le mélanome, le cancer de la thyroïde, le cancer du foie, le cancer de la prostate, le cancer du rein, le cancer colorectal, le cancer du poumon, le cancer du sein et le cancer de la vessie ont augmenté à des rythmes variables, et les taux concernant le cancer du larynx, le cancer de la bouche, le cancer de l'estomac et le cancer du col de l'utérus ont diminué. Pour l'ensemble des cancers combinés et pour la plupart des cancers examinés, à l'exception du mélanome et du cancer du poumon chez les femmes, les taux de mortalité ont diminué significativement. Les taux de survie qui ont le plus augmenté sont ceux du cancer de la prostate, du cancer du foie, du cancer colorectal et du cancer du rein. Bien que les tendances globales concernant les taux de mortalité et la survie indiquent que des progrès notables ont été réalisés dans la lutte contre le cancer, la tendance à la hausse des taux d'incidence de certains cancers soulignent la nécessité de poursuivre les efforts dans le domaine de la prévention.

Mots-clés :surveillance du cancer, incidence, mortalité, survie, facteurs de risque

Introduction

Au début de 2007, près de 750 000 Canadiens vivants avaient été touchés par le cancer au cours des 10 années précédentesNote du fin du texte 1. Le cancer est la principale cause de décès au CanadaNote du fin du texte 2, et 82 % des décès causés par le cancer surviennent chez des personnes âgées de 60 ans et plusNote du fin du texte 1. D'ici 2036, environ 10,9 millions de Canadiens seront âgés de 65 ans ou plusNote du fin du texte 3, ce qui donnera lieu à une augmentation du nombre de nouveaux cas de cancers et sera à l'origine d'une forte demande en soins de santé liés au cancer.

Un examen des tendances passées peut nous aider à prévoir les tendances futures liées au cancer et à évaluer les progrès réalisés dans la lutte contre cette maladie, et ainsi permettre aux professionnels de la santé publique de renforcer les activités existantes dans les domaines de la prévention et de la lutte contre le cancer.

Cette analyse consiste en un examen des tendances à long terme concernant l'ensemble des cancers combinés, les quatre cancers les plus courants au Canada (cancer de la prostate, cancer du sein chez la femme, cancer du poumon et cancer colorectal) et les cancers dont les tendances en matière d'incidence ou de mortalité ont été marquées par les changements les plus importants au cours des dix dernières années (cancer de l'estomac, cancer du foie, cancer de la thyroïde, cancer du larynx, mélanome, cancer de la vessie, cancer du rein et cancer du col de l'utérus). À notre connaissance, il s'agit de l'examen le plus à jour et le plus exhaustif des tendances à long terme concernant le cancer au Canada. À ce titre, il peut être utilisé pour établir des comparaisons avec les tendances signalées dans d'autres pays. Plus important encore, les tendances ont été analysées dans le contexte des principaux facteurs de risque de cancer et des comportements associés en matière de santé afin d'offrir un point de vue sur les déterminants possibles de la maladie.

Méthodologie

Sources de données

Nous avons utilisé les données sur l'incidence du cancer de 1992 à 2007 disponibles dans la version de juillet 2010 du Registre canadien du cancer, une base de données sur la population axée sur la personneNote du fin du texte 4. Les données de la période antérieure, de 1970 à 1991, sont tirées du Système national de déclaration des cas de cancer, une base de données axée sur les tumeurs créée en 1969Note du fin du texte 5. Les données sur la mortalité sont tirées de la Base canadienne de données sur l'état civil – Décès de Statistique Canada. Enfin, les estimations de la population viennent du Compendium des estimations démographiques de 2010 de Statistique Canada .

Nous avons créé un fichier contenant des données sur les cas de cancer invasif, pour tous les âges, et sur les cas de cancer in situ de la vessie (à l'exception des cas de la province de l'Ontario) à l'aide des règles de codage des tumeurs primitives multiples du Centre international de recherche sur le cancerNote du fin du texte 7. Les cas de cancer ont été classifiés selon les critères de la 3e édition de la Classification internationale des maladies pour l'oncologie (CIM-O)Note du fin du texte 8. Les définitions des groupes de cancers sont fournies ailleursNote du fin du texte 1. Pour les décès attribuables au cancer, les causes sous-jacentes des décès ont été sélectionnées selon les classes énoncées dans la Classification internationale des maladies, version 10 (CIM-10)Note du fin du texte 9.

Analyse statistique

Nous avons calculé les taux selon l'âge pour chaque année, puis les avons ajustés en fonction de la répartition par âge de la population canadienne de 1991 afin d'obtenir les taux d'incidence (TINA) et de mortalité (TMNA) normalisés selon l'âge. Nous avons analysé les tendances à court et à long terme en calculant la variation annuelle en pourcentage (VAP) et la variation annuelle moyenne en pourcentage (VAMP) dans les taux, respectivement, à l'aide de la version 3.5.1 du logiciel JoinpointNote du fin du texte 10. Ce logiciel utilise la régression linéaire pour modéliser la variation des TINA et des TMNA sur l'échelle logarithmique. D'autres méthodes sont utilisables, par exemple l'ajustement polynomial des données, mais Joinpoint caractérise les tendances de manière plus succincte en faisant correspondre la pente de chaque segment à une variation moyenne en pourcentageNote du fin du texte 11. Il fallait disposer d'au moins cinq années de données avant et après un point de variation pour dégager une nouvelle tendance. Les modèles ont été testés à l'aide de la méthode de permutation de Monte Carlo (significatif à p = 0,05). Chaque variation statistiquement significative de la tendance est décrite ici comme étant « décroissante » ou « à la baisse » ou, au contraire, « croissante ».

Les analyses de la survie relative ont été fondées sur un algorithme accessible au publicNote du fin du texte 12 que nous avons légèrement adapté. Cette étude a porté sur tous les individus atteints de cancer primitif âgés de 15 à 99 ans au moment du diagnostic. Le suivi de mortalité jusqu'au 31 décembre 2007 a été réalisé par le couplage des enregistrements du Registre canadien du cancer et de la Base canadienne de données sur l'état civil – Décès de Statistique Canada, et d'après les renseignements fournis par les registres provinciaux/territoriaux du cancer. Les données du Québec ont été exclues parce que la méthode utilisée dans cette province pour établir la date à laquelle le diagnostic de cancer a été posé diffère de celle utilisée dans les autres provincesNote du fin du texte 13,Note du fin du texte 14 et en raison de questions liées à la détermination du statut vital exact des cas diagnostiqués au Québec dans le Registre canadien du cancer. Nous avons effectué des estimations du rapport de survie relative (RSR) à cinq ans à l'aide de la méthode des cohortes pour 1992 à 1994, 1996 à 1998 et 2000 à 2002, et à l'aide de la méthode fondée sur la période pour 2005 à 2007. Comme nous ne disposions pas de données plus récentes, nous avons supposé que les données sur la survie pour la période de 2005 à 2007 (utilisées pour établir la survie relative) étaient les mêmes que celles de 2000 à 2002. De plus amples renseignements sur la méthode utilisée pour établir la survie sont fournis ailleursNote du fin du texte 15.

Résultats

En 2007, 85 430 nouveaux cas de cancer et 36 569 décès attribuables au cancer ont été déclarés chez les hommes, et 78 099 nouveaux cas et 33 026 décès ont été déclarés chez les femmes. Ensemble, les cancers les plus fréquemment diagnostiqués (cancer de la prostate, cancer du sein chez la femme, cancer colorectal et cancer du poumon) représentaient respectivement 55 % chez les hommes et 52 % chez les femmes de tous les nouveaux diagnostics de cancer, et 50 % chez les hommes et 51 % chez les femmes des décès causés par le cancer.

Tendances concernant l'incidence et la mortalité tous cancers combinés
Tous cancers combinés

Le tableau 1 présente la VAP et la VAMP des taux d'incidence du cancer. Les TINA pour l'ensemble des cancers de 1970 et de 2007 étaient plus élevés chez les hommes (1970 : 330,4 pour 100 000; 2007 : 463,2 pour 100 000) que chez les femmes (1970 : 272,0 pour 100 000; 2007 : 362,3 pour 100 000). Pendant la période visée par l'étude, ce taux a augmenté à un rythme moyen de 0,9 % par année chez les hommes et de 0,8 % par année chez les femmes.

La VAP et la VAMP des taux de mortalité par cancer sont présentées dans le tableau 2. Comme dans le cas de l'incidence, les TMNA pour tous les cancers combinés étaient plus élevés chez les hommes (1970 : 228,4 pour 100 000; 2007: 200,1 pour 100 000) que chez les femmes (1970 : 152,1 pour 100 000; 2007 : 141,2 pour 100 000), mais ils ont diminué de 0,3 % par année chez les hommes et de 0,2 % par année chez les femmes sur la période de l'étude.

Tendances spécifiques

Entre 1970 et 2007, on a observé chez les hommes une tendance générale à la hausse des taux d'incidence (figure 1) du mélanome (VAMP : 3,7 %), du cancer de la thyroïde (3,6 %), du cancer du foie (3,5 %), du cancer de la prostate (2,2 %), du cancer du rein (1,8 %), du cancer colorectal (0,6 %) et du cancer de la vessie (0,4 %), mais une tendance à la baisse en ce qui concerne le cancer du larynx (0,8 %), le cancer de la bouche (1,4 %) et le cancer de l'estomac (2,1 %). Chez les femmes, on a observé une augmentation des taux d'incidence du cancer de la thyroïde (VAMP : 4,4 %), du cancer du poumon (4,4 %), du mélanome (2,9 %), du cancer du rein (2,1 %), du cancer du foie (1,9 %), du cancer du sein (0,5 %) et du cancer de la vessie (0,5 %), mais une diminution de la VAMP dans le cas du cancer du col de l'utérus (2,5 %) et du cancer de l'estomac (2,3 %).

Tableau 1
Variation annuelle en pourcentage et variation annuelle moyenne en pourcentage des taux d'incidence normalisés selon l'âge pour certains cancers, pour 100 000 personnes, Canada Tableau 1 - Note de bas de page a, 1970-200
Type de cancer TINA Tendance 1 Tendance 2 Tendance 3 Tendance 4 Tendance 5 Tendance 6 VAMP (IC à 95 %)
1970 2007 Année VAP (IC à 95 %) Année VAP (IC à 95 %) Année VAP (IC à 95 %) Année VAP (IC à 95 %) Année VAP (IC à 95 %) Année VAP (IC à 95 %) (1970-2007)
Hommes
Tous les cancers 330,4 463,2 1970-1983 2,6Tableau 1 - Note de bas de page * (2,3 à 2,9) 1983-1989 0,0 (21,0 à 1,0) 1989-1993 2,3Tableau 1 - Note de bas de page * (0,3 à 4,4) 1993-1997 22,2Tableau 1 - Note de bas de page * (24,0 à 20,3) 1997-2001 1,1 (20,7 à 3,0) 2001-2007 20,6Tableau 1 - Note de bas de page *(21,2à0,0) 0,9Tableau 1 - Note de bas de page * (0,5 à 1,3)
Prostate 53,8 124,7 1970-1989 2,8Tableau 1 - Note de bas de page * (2,6 à 3,1) 1989-1993 9,7Tableau 1 - Note de bas de page * (6,4 à 13,1) 1993-1997 25,2Tableau 1 - Note de bas de page * (27,8 à 22,6) 1997-2001 3,9Tableau 1 - Note de bas de page * (1,2 à 6,7) 2001-2007 20,7 (21,5 à 0,1) 2,2Tableau 1 - Note de bas de page * (1,6 à 2,7)
Colorectal 47,8 60,4 1970-1984 2,2Tableau 1 - Note de bas de page * (1,9 à 2,5) 1984-1996 20,6Tableau 1 - Note de bas de page * (21,0 à 20,3) 1996-2000 1,4 (20,9 à 3,7) 2000-2007 20,7Tableau 1 - Note de bas de page * (21,3 à 20,2) 0,6Tableau 1 - Note de bas de page * (0,3 à 0,9)
Poumon 59,3 67,8 1970-1983 3,7Tableau 1 - Note de bas de page * (3,4 à 4,0) 1983-1990 20,4 (21,2 à 0,4) 1990-2007 21,9Tableau 1 - Note de bas de page * (22,0 à 21,7) 0,3Tableau 1 - Note de bas de page * (0,1 à 0,5)
Vessie 24,5 26,9 1970-1981 3,3Tableau 1 - Note de bas de page * (2,5 à 4,0) 1981-2007 20,7Tableau 1 - Note de bas de page * (20,9 à 20,6) 0,4Tableau 1 - Note de bas de page * (0,2 à 0,7)
Thyroïde 1,5 5,2 1970-1997 2,4Tableau 1 - Note de bas de page * (1,9 à 2,8) 1997-2007 6,9Tableau 1 - Note de bas de page * (5,7 à 8,1) 3,6Tableau 1 - Note de bas de page * (3,1 à 4,0)
Larynx 6,9 4,8 1970-1980 3,6Tableau 1 - Note de bas de page * (2,5 à 4,6) 1980-1992 21,0Tableau 1 - Note de bas de page * (21,8 à 20,3) 1992-2007 23,4Tableau 1 - Note de bas de page * (23,9 à 23,0) 20,8Tableau 1 - Note de bas de page * (21,2 à 20,4)
Foie 2,0 6,2 1970-2007 3,5Tableau 1 - Note de bas de page * (3,3 à 3,7) 3,5Tableau 1 - Note de bas de page * (3,3 à 3,7)
Mélanome 3,4 13,7 1970-1986 6,2Tableau 1 - Note de bas de page * (5,4 à 7,1) 1986-2007 1,9Tableau 1 - Note de bas de page * (1,6 à 2,2) 3,7Tableau 1 - Note de bas de page * (3,3 à 4,1)
Bouche 20,6 12,9 1970-1978 0,2 (20,8 à 1,1) 1978-1992 21,7Tableau 1 - Note de bas de page * (22,1 à 21,3) 1992-1998 23,5Tableau 1 - Note de bas de page * (25,2 à 21,8) 1998-2007 21,0Tableau 1 - Note de bas de page * (21,7 à 20,3) 21,4Tableau 1 - Note de bas de page * (21,8 à 21,0)
Estomac 23,4 10,4 1970-1983 21,3Tableau 1 - Note de bas de page * (21,7 à 20,9) 1983-2007 22,6Tableau 1 - Note de bas de page * (22,7 à 22,4) 22,1Tableau 1 - Note de bas de page * (22,3 à 22,0)
Rein 7,8 15,1 1970-1977 1,2 (20,3 à 2,6) 1977-1989 4,0Tableau 1 - Note de bas de page * (3,4 à 4,6) 1989-1998 20,3 (21,0 à 0,4) 1998-2007 1,4Tableau 1 - Note de bas de page * (0,9 à 2,0) 1,8Tableau 1 - Note de bas de page * (1,4 à 2,2)
Femmes
Tous les cancers 272,0 362,3 1970-1981 1,6Tableau 1 - Note de bas de page * (1,2 à 1,9) 1981-2007 0,4Tableau 1 - Note de bas de page * (0,4 à 0,5) 0,8Tableau 1 - Note de bas de page * (0,7 à 0,9)
Sein 77,1 98,4 1970-1998 0,9Tableau 1 - Note de bas de page * (0,8 à 1,1) 1998-2007 20,7Tableau 1 - Note de bas de page * (21,2 à 20,2) 0,5Tableau 1 - Note de bas de page * (0,4 à 0,7)
Colorectal 44,5 40,6 1970-1983 1,0Tableau 1 - Note de bas de page * (0,6 à 1,4) 1983-1996 21,5Tableau 1 - Note de bas de page * (21,8 à 21,1) 1996-2000 1,3 (21,8 à 4,4) 2000-2007 20,8Tableau 1 - Note de bas de page * (21,6 à 20,1) 20,2 (20,6 à 0,2)
Poumon 9,3 47,2 1970-1983 8,4Tableau 1 - Note de bas de page * (7,9 à 8,9) 1983-1992 3,8Tableau 1 - Note de bas de page * (3,2 à 4,4) 1992-2007 1,4Tableau 1 - Note de bas de page * (1,2 à 1,5) 4,4Tableau 1 - Note de bas de page * (4,2, 4,6)
Vessie 6,7 7,9 1970-1981 3,5Tableau 1 - Note de bas de page * (1,9 à 5,1) 1981-2007 20,4Tableau 1 - Note de bas de page * (20,6 à 20,2) 0,5Tableau 1 - Note de bas de page * (0,1 à 0,9)
Thyroïde 3,9 18,0 1970-1989 1,8Tableau 1 - Note de bas de page * (1,4 à 2,2) 1989-1994 6,9Tableau 1 - Note de bas de page * (3,5 à 10,4) 1994-1998 1,9 (22,7 à 6,7) 1998-2002 12,5Tableau 1 - Note de bas de page * (8,2 à 17,0) 2002-2007 6,9Tableau 1 - Note de bas de page * (5,4 à 8,3) 4,3Tableau 1 - Note de bas de page * (3,5 à 5,1)
Larynx 0,7 1,0 1970-1989 3,2Tableau 1 - Note de bas de page * (2,3 à 4,1) 1989-2007 23,1Tableau 1 - Note de bas de page * (23,8 à 22,3) 0,1 (20,5 à 0,6)
Foie 0,9 1,7 1970-2007 1,9Tableau 1 - Note de bas de page * (1,6 à 2,2) 1,9Tableau 1 - Note de bas de page * (1,6 à 2,2)
Mélanome 4,1 11,3 1970-1980 7,4Tableau 1 - Note de bas de page * (5,8 à 9,1) 1980-2007 1,3Tableau 1 - Note de bas de page * (1,0 à 1,5) 2,9Tableau 1 - Note de bas de page * (2,4 à 3,3)
Bouche 5,1 5,4 1970-1979 1,4 (20,0 à 2,9) 1979-2007 20,4Tableau 1 - Note de bas de page * (20,6 à 20,2) 0,0 (20,3 à 0,4)
Col de l'utérus 19,4 7,8 1970-1988 23,3Tableau 1 - Note de bas de page * (23,6 à 23,0) 1988-2007 21,8Tableau 1 - Note de bas de page * (22,1 à 21,5) 22,5Tableau 1 - Note de bas de page * (22,7 à 22,3)
Estomac 11,2 4,8 1970-1986 21,9Tableau 1 - Note de bas de page * (22,3 à 21,5) 1986-1991 24,2Tableau 1 - Note de bas de page * (27,2 à 21,1) 1991-2007 22,0Tableau 1 - Note de bas de page * (22,4 à 21,7) 22,3Tableau 1 - Note de bas de page * (22,7 à 21,8)
Rein 3,7 9,0 1970-1980 1,4Tableau 1 - Note de bas de page * (0,1 à 2,7) 1980-1987 6,7Tableau 1 - Note de bas de page * (4,4 à 8,9) 1987-1997 20,1 (21,0 à 0,8) 1997-2007 1,8Tableau 1 - Note de bas de page * (1,2 à 2,5) 2,1Tableau 1 - Note de bas de page * (1,5 à 2,7)

Abréviations : IC, intervalle de confiance; TINA, taux d'incidence normalisés selon l'âge; VAMP, variation annuelle moyenne en pourcentage; VAP, variation annuelle en pourcentage.

Note de bas de page a

sauf le Québec

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Note de bas de page *

Test bilatéral, p < 0,05

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Tableau 2
Variation annuelle en pourcentage et variation annuelle moyenne en pourcentage des taux de mortalité normalisés selon l'âge pour certains cancers, pour 100 000 personnes, Canada Tableau 2 - Note b, 1970-2007
Type de cancer TMNA Tendance 1 Tendance 2 Tendance 3 Tendance 4 VAMP (IC à 95 %)
1970 2007 Année VAP (IC à 95 %) Année VAP (IC à 95 %) Année VAP (IC à 95 %) Année VAP (IC à 95 %) (1970-2007)
HommesTableau 2 - Note a
Tous les cancers 228,4 200,1 1970-1988 0,7Tableau 2 - Note * (0,6 à 0,7) 1988-2001 20,9Tableau 2 - Note * (-1,0 à -0,8) 2001-2007 22,0Tableau 2 - Note * (-2,3 à -1,7) 20,3Tableau 2 - Note * (-0,4 à -0,3)
Prostate 25,4 20,4 1970-1977 20,2 (-1,3 à 0,8) 1977-1993 1,4Tableau 2 - Note * (1,1 à 1,7) 1993-2001 22,3Tableau 2 - Note * (-3,0 à -1,6) 2001-2007 24,2Tableau 2 - Note * (-5,1 à -3,4) 20,6Tableau 2 - Note * (-0,9 à -0,3)
Colorectal 33,9 24,4 1970-1988 0,0 (-0,2 à 0,2) 1988-2003 21,1Tableau 2 - Note * (-1,4 à 0,8) 2003-2007 22,5Tableau 2 - Note * (-4,1 à -0,9) 20,7Tableau 2 - Note * (-0,9 à -0,5)
Poumon 55,0 57,0 1970-1983 2,7Tableau 2 - Note * (2,4 à 3,0) 1983-1992 0,0 (-0,5 à 0,5) 1992-2007 22,2Tableau 2 - Note * (-2,3 à -2,0) 0,0 (-0,1 à 0,2)
Vessie 9,0 6,9 1970-2007 20,7Tableau 2 - Note * (-0,8 à -0,6) 20,7Tableau 2 - Note * (-0,8 à -0,6)
Thyroïde 0,6 0,4 Sans objet : faible nombre de décès
Larynx 3,1 1,8 1970-1988 0,8Tableau 2 - Note * (0,4 à 1,3) 1988-2001 22,3Tableau 2 - Note * (-2,9 à -1,7) 2001-2007 26,0Tableau 2 - Note * (-7,8 à -4,2) 21,4Tableau 2 - Note * (-1,4 à -1,0)
Foie 1,8 3,1 1970-1982 0,1 (-1,7 à 1,8) 1982-1987 8,6Tableau 2 - Note * (0,3 à 17,6) 1987-1991 25,2 (-15,0 à 5,7) 1991-2007 2,4Tableau 2 - Note * (1,7 à 3,2) 1,6 (-0,0 à 3,3)
Mélanome 1,3 2,8 1970-1985 4,2Tableau 2 - Note * (3,0 à 5,3) 1985-2007 1,1Tableau 2 - Note * (0,6 à 1,5) 2,3Tableau 2 - Note * (1,8 à 2,8)
Bouche 6,3 4,1 1970-1991 20,5Tableau 2 - Note * (-0,8 à -0,1) 1991-2007 22,5Tableau 2 - Note * (-3,0 à -2,0) 21,3Tableau 2 - Note * (-1,6 à -1,0)
Estomac 23,3 6,5 1970-2007 23,3Tableau 2 - Note * (-3,4 à -3,3) 23,3Tableau 2 - Note * (-3,4 à -3,3)
Rein 4,7 5,0 1970-1992 0,8Tableau 2 - Note * (0,5 à 1,1) 1992-2007 20,7Tableau 2 - Note * (-1,1 à -0,2) 0,2 (-0,1 à 0,4)
FemmesTableau 2 - Note a
Tous les cancers 152,1 141,2 1970-1977 20,6Tableau 2 - Note * (-1,1 à -0,1) 1977-1988 0,5Tableau 2 - Note * (0,2 à 0,8) 1988-2002 20,3Tableau 2 - Note * (-0,4 à -0,1) 2002-2007 21,2Tableau 2 - Note * (-1,8, -0,6) 20,2Tableau 2 - Note * (-0,4 à -0,1)
Sein 30,7 21,8 1970-1982 20,4Tableau 2 - Note * (-0,7 à -0,1) 1982-1986 2,0 (-0,4 à 4,4) 1986-1994 21,0Tableau 2 - Note * (-1,6 à -0,4) 1994-2007 22,4Tableau 2 - Note * (-2,7, -2,2) 21,0Tableau 2 - Note * (-1,3 à -0,7)
Colorectal 28,6 16,3 1970-1986 21,2Tableau 2 - Note * (-1,5 à -1,0) 1986-2007 21,7Tableau 2 - Note * (-1,8 à -1,5) 21,5Tableau 2 - Note * (-1,6 à -1,3)
Poumon 8,3 36,1 1970-1985 6,9Tableau 2 - Note * (6,5 à 7,4) 1985-1994 3,6Tableau 2 - Note * (2,9 à 4,2) 1994-2007 1,0Tableau 2 - Note * (0,8 à 1,3) 4,0Tableau 2 - Note * (3,8 à 4,3)
Vessie 2,8 2,1 1970-1996 21,2Tableau 2 - Note * (-1,5 à -0,8) 1996-2007 0,3 (-0,7 à 1,3) 20,7Tableau 2 - Note * (-1,1 à -0,4)
Thyroïde 1,0 0,4 Sans objet : faible nombre de décès
Larynx 0,4 0,4 1970-1991 1,9Tableau 2 - Note * (0,8 à 3,0) 1991-2007 22,7Tableau 2 - Note * (-4,0 à -1,4) 20,1 (-0,9 à -0,7)
Foie 0,7 0,8 1970-1989 1,2Tableau 2 - Note * (0,3 à 2,0) 1989-1994 -6,3 (-13,2 à 1,1) 1994-2007 1,9Tableau 2 - Note * (0,7 à 3,1) 0,4 (-0,8 à 1,5)
Mélanome 1,1 1,6 1970-1983 2,0Tableau 2 - Note * (0,7 à 3,3) 1983-2007 0,2 (-0,2 à 0,6) 0,8Tableau 2 - Note * (0,3 à 1,3)
Bouche 1,9 1,5 1970-2007 20,6Tableau 2 - Note * (-0,8 à -0,3) 20,6Tableau 2 - Note * (-0,8 à -0,3)
Col de l'utérus 7,3 1,9 1970-1976 27,7Tableau 2 - Note * (-9,8 à -5,6) 1976-2007 23,1Tableau 2 - Note * (-3,3 à -2,8) 23,8Tableau 2 - Note * (-4,2 à -3,5)
Estomac 11,3 2,9 1970-1977 25,3Tableau 2 - Note * (-6,7 à -3,9) 1977-2007 23,1Tableau 2 - Note * (-3,3 à -2,9) 23,5Tableau 2 - Note * (-3,8 à -3,2)
Rein 2,2 2,3 1970-1978 21,1 (-2,8 à 0,8) 1978-1988 2,1Tableau 2 - Note * (0,8 à 3,4) 1988-2007 20,8Tableau 2 - Note * (-1,2 à -0,5) 20,1 (-0,6 à 0,4)

Abréviations : IC, intervalle de confiance; TMNA, taux de mortalité normalisé selon l'âge; VAMP, variation annuelle moyenne en pourcentage; VAP, variation annuelle en pourcentage

Note de bas de page a

De 15 à 99 ans au moment du diagnostic initial

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Note de bas de page b

sauf le Québec

Retour à la référence de la note de bas de page b

Note de bas de page *

Test bilatéral, p < 0,05

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Figure 1
Variation annuelle moyenne en pourcentage des taux d'incidence normalisés selon l'âge pour certains cancers, hommes et femmes, Canada sauf le Québec, 1970-2007

Figure 1 Variation annuelle moyenne en pourcentage des taux d'incidence normalisés selon l'âge pour certains cancers, hommes et femmes, Canada sauf le Québec, 1970-2007

Figure 1 Variation annuelle moyenne en pourcentage des taux d'incidence normalisés selon l'âge pour certains cancers, hommes et femmes, Canada sauf le Québec, 1970-2007

[Figure 1, texte équivalent]

Maladies chroniques et blessures au Canada - Volume 33, no. 2, mars 2013

Figure 1 Variation annuelle moyenne en pourcentage des taux d'incidence normalisés selon l'âge pour certains cancers, hommes et femmes, Canada sauf le Québec, 1970-2007

La figure 1 présente la variation annuelle moyenne en pourcentage des taux d'incidence normalisés selon l'âge pour certains cancers, hommes et femmes, Canada (à l'exclusion du Québec), 1970-2007. Il vaut la peine de mettre en évidence les tendances concernant certains cancers. Par exemple, le taux d'incidence du cancer de la prostate a atteint deux points culminants, en 1993 et en 2001. Entre 1970 et 2007, on a observé chez les hommes une tendance générale à la hausse des taux d'incidence du mélanome (VAMP : 3,7 %), du cancer de la thyroïde (3,6 %), du cancer du foie (3,5 %), du cancer de la prostate (2,2 %), du cancer du rein (1,8 %), du cancer colorectal (0,6 %) et du cancer de la vessie (0,4 %), mais une tendance à la baisse en ce qui concerne le cancer du larynx (0,8 %), le cancer de la bouche (1,4 %) et le cancer de l'estomac (2,1 %). Chez les femmes, on a observé une augmentation des taux d'incidence du cancer de la thyroïde (VAMP : 4,4 %), du cancer du poumon (4,4 %), du mélanome (2,9 %), du cancer du rein (2,1 %), du cancer du foie (1,9 %), du cancer du sein (0,5 %) et du cancer de la vessie (0,5 %), mais une diminution de la VAMP dans le cas du cancer du col de l'utérus (2,5 %) et du cancer de l'estomac (2,3 %).

Remarque : Analyses Joinpoint, jusqu'à 5 points de retournement, basées sur des taux ajustés selon l'âge (pour 100 000 personnes)

Note de bas de page *

Test bilatéral, p < 0,05

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Pour la plupart des cancers, les taux de mortalité enregistrés entre 1970 et 2007 étaient caractérisés par des diminutions statistiquement significatives (figure 2), sauf dans le cas du cancer du poumon chez les femmes (VAMP : 4,0 %) et du mélanome (VAMP : 2,3 % chez les hommes, 0,8 % chez les femmes), pour lesquels des augmentations ont été observées.

Il vaut la peine de mettre en évidence les tendances concernant certains cancers. Par exemple, le taux d'incidence du cancer de la prostate a atteint deux points culminants, en 1993 et en 2001 (tableau 1 et figure 1). Après le premier pic, le taux d'incidence a diminué (VAP : 5,2 %) jusqu'en 1997, après quoi il a augmenté de 3,9 % par année pour atteindre un deuxième pic en 2001, suivi d'une période de baisse non significative. Nous avons observé une seule période d'augmentation du taux de mortalité par ce cancer, entre 1977 et 1993, suivie d'une baisse continue qui s'est davantage intensifiée depuis 2001 (tableau 2).

Le taux d'incidence du cancer du poumon a augmenté de 3,7 % par année chez les hommes entre 1970 et 1983. Cette hausse a été suivie d'une période de variation non significative jusqu'en 1990, date à laquelle le taux d'incidence a commencé à baisser (tableau 1). Chez les femmes, on observe depuis 1970 une augmentation du taux d'incidence, mais elle a ralenti pour passer de 8,4 % par année (1970-1983) à 3,8 % par année (1983-1992) pour finalement atteindre 1,4 % par année (1992-2007). Chez les hommes, les taux de mortalité par cancer du poumon ont suivi une trajectoire similaire à celle des taux d'incidence : les taux ont augmenté (2,7 % par an) jusqu'en 1983, sont demeurés stables (0,0 % par an) de 1983 à 1992, puis ont commencé à baisser à un rythme annuel de 2,2 % (tableau 2). Au contraire, les taux de mortalité par cancer du poumon enregistrés chez les femmes continuent d'augmenter depuis 1970 : le rythme annuel d'augmentation a cependant ralenti, de 6,9 % (1970-1985) à 3,6 % (1985-1994) pour finalement atteindre 1,0 % (1994-2007).

Figure 2
Variation annuelle moyenne en pourcentage des taux de mortalité normalisés selon l'âge pour certains cancers, hommes et femmes, Canada sauf le Québec, 1970-2007

Figure 2 Variation annuelle moyenne en pourcentage des taux de mortalité normalisés selon l'âge pour certains cancers, hommes et femmes, Canada sauf le Québec, 1970-2007

Figure 2 Variation annuelle moyenne en pourcentage des taux de mortalité normalisés selon l'âge pour certains cancers, hommes et femmes, Canada sauf le Québec, 1970-2007

[Figure 2, texte équivalent]

Maladies chroniques et blessures au Canada - Volume 33, no. 2, mars 2013

Figure 2 Variation annuelle moyenne en pourcentage des taux de mortalité normalisés selon l'âge pour certains cancers, hommes et femmes, Canada sauf le Québec, 1970-2007

La figure 2 présente la variation annuelle moyenne en pourcentage des taux de mortalité normalisés selon l'âge pour certains cancers, hommes et femmes, Canada (à l'exclusion du Québec), 1970-2007. Pour la plupart des cancers, les taux de mortalité enregistrés entre 1970 et 2007 étaient caractérisés par des diminutions statistiquement significatives, sauf dans le cas du cancer du poumon chez les femmes (VAMP : 4,0 %) et du mélanome (VAMP : 2,3 % chez les hommes, 0,8 % chez les femmes), pour lesquels des augmentations ont été observées.

Remarque : Analyses Joinpoint, jusqu'à 5 points de retournement, basées sur des taux ajustés selon l'âge (pour 100 000 personnes)

Note de bas de page *

Test bilatéral, p < 0,05

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Les taux d'incidence du cancer du larynx ont augmenté de 1970 à 1980 chez les hommes (VAP : 3,6 %) et jusqu'en 1989 chez les femmes (3,2 % par année). Chez les hommes, les taux d'incidence ont baissé de 1,0 % par année de 1980 à 1992, après quoi la baisse s'est accélérée à 3,4 % par année. Chez les femmes, on observe une baisse annuelle de 3,1 % du taux d'incidence depuis 1989. Les taux de mortalité ont augmenté de 1970 à 1988 chez les hommes (0,8 % par année) et jusqu'en 1991 chez les femmes (1,9 % par année), mais ces hausses ont été suivies de baisses significatives chez les deux sexes.

Les taux d'incidence du cancer de la vessie ont augmenté de 1970 à 1981 (hommes: 3,3 % par an; femmes : 3,5 % par an), puis la tendance s'est inversée en 1981 et les taux d'incidence ont commencé à diminuer (hommes : 0,7 % par an; femmes: 0,4 % par an). Les taux de mortalité ont connu dans le même temps une diminution significative sur l'ensemble de la période pour les hommes (0,7 % par an) et de 1970 à 1996 pour les femmes (1,2 % par an).

Le taux d'incidence global du cancer du rein a connu chez les hommes deux périodes d'augmentation, de 1977 à 1989 et de 1998 à 2007. Nous avons observé deux périodes d'augmentation similaires chez les femmes, de 1980 à 1987 et de 1997 à 2007. Quant au taux de mortalité, il a augmenté de 1970 à 1992 chez les hommes puis a diminué, tandis que chez les femmes il augmenté de 1978 à 1988 puis a diminué.

Le taux d'incidence du cancer de la thyroïde a augmenté de façon constante pour les deux sexes depuis 1970. Chez les hommes, il a augmenté à un rythme de 2,4 % par année entre 1970 et 1997, puis a augmenté à un rythme accéléré de 6,9 % par année jusqu'en 2007. Plus particulièrement, le taux d'incidence chez les femmes a varié de 1,8 % par année entre 1970 et 1989, de 6,9 % par année entre 1989 et 1994, de 12,5 % par année entre 1998 et 2002 et, plus récemment (2002-2007), de 6,9 % par année. Les taux de mortalité par cancer de la thyroïde étaient trop faibles pour permettre la réalisation d'une analyse Joinpoint.

Tendances concernant la survie

Entre 1992 et 1994 et entre 2005 et 2007, les RSR à cinq ans normalisés selon l'âge pour tous les cancers combinés ont augmenté de 6,8 points de pourcentage et atteint 62 % (tableau 3). Les taux de survie ont davantage augmenté chez les hommes que chez les femmes (8,5 points de pourcentage contre 5,0) pendant cette période, ce qui a donné lieu à une diminution considérable de l'écart précédent.

L'augmentation du RSR à cinq ans a considérablement varié selon le type de cancer. Les plus importantes augmentations d'approximativement 8 à 10 points de pourcentage ont touché le cancer de la prostate, le cancer du foie, le cancer colorectal et le cancer du rein. De légères augmentations de 2 à 3 points de pourcentage ont été observées dans le cas du cancer du poumon, du cancer du larynx, du cancer du col de l'utérus et du cancer de la bouche. Aucune augmentation apparente n'a été observée dans le cas du cancer de la vessie pendant la période visée par l'étude. En ce qui concerne l'augmentation de la survie, les disparités entre les sexes avantageaient les femmes (données non présentées) et touchaient le cancer de la bouche (3,7 % chez les femmes contre 1,1 % chez les hommes), le cancer du larynx (4,1 % contre 1,5 %), le cancer du poumon (3,5 % contre 1,3 %) et le cancer de l'estomac (6,3 % contre 4,5 %).

Tableau 3
Rapports de survie relative à cinq ans normalisés selon l'âge pour certains cancers, par période, Canada sauf le Québec, 1992-2007
Type de cancer RSRTableau 3 - Note b en % (IC à 95 %) VariationTableau 3 - Note c
1992-1994 1996-1998 2000-2002 2005-2007 1992-1994 à 2005-2007
Tous les cancers 56 (55 à 56) 57 (57 à 57) 60 (60 à 61) 62 (62 à 63) 6,8
HommesTableau 3 - Note a 54 (54 à 54) 55 (55 à 56) 60 (60 à 60) 62 (62 à 63) 8,5
FemmesTableau 3 - Note a 57 (56 à 57) 58 (58 à 59) 60 (60 à 60) 62 (62 à 63) 5,0
Prostate 87 (86 à 87) 90 (89 à 90) 94 (94 à 95) 96 (96 à 97) 9,8
Sein (femme) 82 (82 à 83) 85 (85 à 86) 87 (86 à 87) 88 (87 à 88) 5,6
Colorectal 56 (55 à 56) 58 (57 à 59) 61 (60 à 61) 64 (64 à 65) 8,6
Poumon 14 (13 à 14) 15 (14 à 15) 15 (15 à 15) 16 (16 à 17) 2,6
Vessie 73 (72 à 74) 71 (70 à 72) 71 (70 à 72) 72 (71 à 73) 20,3
Thyroïde 93 (92 à 94) 94 (93 à 95) 96 (96 à 97) 98 (97 à 98) 4,9
Larynx 62 (60 à 64) 63 (61 à 65) 62 (59 à 64) 64 (61 à 66) 1,9
Foie 10 (8 à 11) 12 (11 à 14) 17 (15 à 18) 18 (17 à 20) 8,7
Mélanome 84 (83 à 86) 87 (86 à 87) 89 (88 à 90) 89 (89 à 90) 4,9
Bouche 60 (59 à 61) 59 (58 à 61) 61 (59 à 62) 62 (61 à 64) 2,3
Col de l'utérus 70 (68 à 71) 70 (69 à 72) 73 (71 à 75) 72 (70 à 73) 2,2
Estomac 19 (18 à 21) 22 (20 à 23) 22 (21 à 23) 25 (23 à 26) 5,1
Rein 60 (58 à 61) 62 (60 à 63) 64 (63 à 65) 67 (66 à 69) 7,7

Abréviations: IC, intervalle de confiance; RSR, rapport de survie relative.

Note de bas de page a

Personnes âgées de 15 à 99 ans au moment du diagnostic initial

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Note de bas de page b

Résultats obtenus à l'aide de la méthode des cohortes (1992-1994, 1996-1998 et 2000-2002) et de la méthode fondée sur la période (2005-2007)

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Note de bas de page c

Différence absolue en points de pourcentage

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Analyse

Au cours de la période de près de 40 ans analysée (1970-2007), les taux d'incidence de tous les cancers combinés ont augmenté significativement tant chez les hommes que chez les femmes du Canada. Bien que les taux se soient stabilisés chez les hommes depuis 1993, le taux global d'incidence chez les femmes ne semble avoir commencé à se stabiliser que récemment. Ces tendances globales ont été largement déterminées par les trois cancers les plus courants chez les hommes (c.-à-d. cancer du poumon, cancer de la prostate et cancer colorectal) et chez les femmes (c.-à-d. cancer du sein, cancer du poumon et cancer colorectal).

Les taux de mortalité par cancer chez les deux sexes ont atteint un point culminant en 1988 et ont depuis baissé, en grande partie en raison d'une diminution des taux de mortalité associés aux quatre principales causes de mortalité par cancer (c.-à-d.rectal, cancercancerdedulapoumon,prostate etcancercancercolo-du sein). L'augmentation des RSR à cinq ans depuis la période 1992-1994 en ce qui concerne tous les cancers combinés et quelques cancers spécifiques laisse croire à des améliorations dans les traitements et la détection précoce de certains cancers ainsi qu'à des progrès dans les soins médicaux de soutien et généraux.

Tendances pour les principaux cancers
Cancer de la prostate

Mis à part l'âge, on dispose de peu de données sur les facteurs de risque du cancer de la prostate. Bien que les androgènes jouent un rôle critique dans la croissance des cellules cancéreuses de la prostate, on ne sait pas avec certitude si des taux élevés d'androgènes peuvent constituer un facteur d'initiation du cancerNote du fin du texte 16. Un lien avec l'activité physique a été suggéréNote du fin du texte 17, mais les données probantes demeurent peu concluantesNote du fin du texte 18,Note du fin du texte 19. L'obésité n'est que faiblement associée au développement du cancer de la prostate, mais certains suggèrent qu'elle pourrait accroître le risque de décès et de métastasesNote du fin du texte 20-22.

Malgré l'incertitude quant aux bienfaits et aux risques associés au test de dépistage du cancer de la prostate par dosage de l'antigène prostatique spécifique (APS), ce test est largement utiliséNote du fin du texte 23. Selon les enquêtes nationales sur la santé, la proportion d'hommes âgés de 35 ans et plus ayant déjà subi un test de dosage de l'APS s'élevait à 53,8 % en 2008Note du fin du texte 24. Deux essais randomisés menés récemment n'ont pas permis de confirmer que le test de dosage de l'APS était un outil viable pour le dépistage dans la population et la réduction du nombre de décès dus au cancer de la prostateNote du fin du texte 25,Note du fin du texte 26, et il n'est actuellement pas recommandé au Canada comme test de dépistage dans la population. Néanmoins, le taux d'incidence du cancer de la prostate au Canada a fortement augmenté à la suite de l'introduction du test de dosage de l'APS en 1988. Le taux d'incidence a atteint un point culminant en 1993, puis un autre en 2001. Ce deuxième point culminant pourrait s'expliquer par la publicité faite cette année-là lorsque le ministre fédéral de la Santé de l'époque a révélé qu'il avait reçu un diagnostic de cancer de la prostate.

Les taux de mortalité par cancer de la prostate au Canada ont diminué depuis 1995, revenant en 2007 aux taux qui prévalaient avant 1970. On croit que la détection précoce du cancer de la prostate grâce aux vastes activités de dépistage aurait contribué au ralentissement de la tendance concernant la mortalité aux États-UnisNote du fin du texte 27, et certains suggèrent qu'un phénomène similaire est responsable des tendances concernant la mortalité et la survie observées au CanadaNote du fin du texte 28. Le fait que le RSR à cinq ans ait gagné presque 10 points de pourcentage depuis la période de 1992 à 1994 pourrait également s'expliquer, dans une certaine mesure, par la plus grande accessibilité à des traitements hormonaux efficaces pour les personnes aux stades précoce et avancé de la maladie vers le milieu des années 1980Note du fin du texte 29, suivie de l'introduction de surveillance vigilante et de progrès réalisés dans les domaine de la radiothérapie combinée et de l'hormonothérapie pour le cancer de la prostate, qui ont eu lieu dans les années 1990Note du fin du texte 30.

Cancer du sein

Au Canada, le taux d'incidence du cancer du sein chez les femmes a augmenté régulièrement à un rythme de 0,9 % par année entre 1970 et 1998, période après laquelle il a commencé à diminuer à un rythme de 0,7 % par année. Les tendances concernant l'incidence du cancer du sein reflètent vraisemblablement les changements à long terme dans les facteurs hormonaux (p. ex. âge précoce des premières règles, âge tardif de la ménopause, allaitement au sein, utilisation de contraceptifs oraux, recours au traitement hormonal substitutif) et la participation accrue au dépistage par mammographie, en particulier dans les années 1980Note du fin du texte 31. Le premier programme provincial de dépistage du cancer du sein a été mis en œuvre en 1988 au Canada et, en 1998, des programmes avaient été mis sur pied dans les dix provinces canadiennesNote du fin du texte 32. Bien que tous les programmes provinciaux offrent des tests de dépistage par mammographie aux femmes âgées de 50 à 69 ans, certains sont également accessibles aux femmes dans la quarantaine et à celles de plus de 69 ansNote du fin du texte 32.

Les enquêtes nationales sur la santé montrent que la proportion de femmes ménopausées âgées de 50 à 69 ans qui déclarent avoir subi une mammographie au cours des deux années précédentes a augmenté, passant de 40,5 % en 1990 à 72,5 % en 2008Note du fin du texte 32. La brève diminution du taux d'incidence du cancer du sein entre 1998 et 2005 pourrait être due à l'épuisement des cas prévalents non diagnostiqués grâce au dépistage comme à une diminution du risque de cancer du sein due au fait que certaines femmes ménopausées évitent le traitement hormonal substitutif depuis les rapports de la Women's Health Initiative et les enquêtes antérieures qui ont mis en évidence les risques associés à ce traitementNote du fin du texte 33.

Bien que la consommation d'alcool et l'obésité chez les femmes ménopausées puissent accroître le risque de cancer du seinNote du fin du texte 34,Note du fin du texte 35 et que l'activité physique puisse réduire ce risqueNote du fin du texte 36, l'incidence de ces facteurs dans le contexte canadien reste à éclaircir.

Le taux de mortalité par cancer du sein a commencé à baisser en 1986 à un rythme de 1,0 % par an, puis a augmenté à raison de 2,4 % par an après 1994. La diminution du taux de mortalité et l'augmentation de la survie résultaient vraisemblablement du recours accru à la mammographie opportuniste avant la mise en place des programmes de dépistage provinciaux, du recours accru à l'hormonothérapie et à la chimiothérapie adjuvanteNote du fin du texte 37,Note du fin du texte 38 et du virage de la pratique clinique vers la chirurgie conservatrice du sein et la tumorectomieNote du fin du texte 39,Note du fin du texte 40.

Cancer du poumon

Le tabagisme est un facteur causal du développement du cancer du poumon, du cancer de la bouche et du cancer du larynx, entre autresNote du fin du texte 41. Les effets du tabagisme sur l'incidence du cancer du poumon sont seulement observés après une période de latence d'environ 25 ansNote du fin du texte 42. La prévalence du tabagisme au Canada a beaucoup diminué entre 1965 et 2007, passant de 61 % à 20 % chez les hommes et de 38 % à 18 % chez les femmes de 15 ans et plusNote du fin du texte 43. Après avoir atteint un point culminant en 1965, l'usage du tabac a chuté après que les effets négatifs du tabagisme eurent été largement publicisés dans un rapport du directeur du service de santé publique des États-UnisNote du fin du texte 44. Cela a entraîné une baisse de l'incidence du cancer du poumon chez les hommes après le sommet atteint en 1983, et une baisse du taux de mortalité chez les hommes après le sommet atteint en 1988. En 2007, le taux d'incidence du cancer du poumon chez les hommes était à peu près redescendu au même niveau qu'en 1970.

Par contre, le taux de mortalité par cancer du poumon chez les femmes a continué d'augmenter, quoiqu'à un rythme plus lent depuis le milieu des années 2000. Les taux de tabagisme chez les femmes ont commencé à diminuer environ 15 ans après les taux observés chez les hommes, se stabilisant entre 37 % et 39 % jusqu'en 1979Note du fin du texte 43. Bien que l'on continue d'observer une tendance à la hausse en ce qui concerne le taux d'incidence du cancer du poumon et le taux de mortalité attribuable à ce dernier chez les femmes canadiennes, des données encourageantes publiées par les É.-U. montrent que le taux de décès lié au cancer du poumon chez les femmes dans ce pays diminue après avoir atteint un plateauNote du fin du texte 45.

Cancer colorectal

Le cancer colorectal est associé à plusieurs risques modifiables, comme l'obésité, la sédentarité, la consommation de viandes rouges et transformées ainsi que le taba-gismeNote du fin du texte 46. La prévalence de l'obésité (c.-à-d. indice de masse corporelle ≥ 30) chez les adultes canadiens a augmenté pendant 30 ans jusqu'en 2007-2009, passant de 13,8 % à 23,9 %Note du fin du texte 47,Note du fin du texte 48. La prévalence était plus élevée chez les femmes (15,9 %) que chez les hommes (11,5 %) en 1978-1979, mais cette tendance s'est inversée, si bien qu'une proportion légèrement plus élevée d'hommes (24,2 %) que de femmes (23,6 %) étaient considérés comme obèses en 2007-2009Note du fin du texte 47,Note du fin du texte 48.

Le taux d'incidence du cancer colorectal chez les hommes est revenu au niveau observé au début des années 1980, tandis que le taux chez les femmes est maintenant plus faible que celui qui était observé dans les années 1970. Chez les hommes, la baisse du taux de décès a commencé en 1988, tandis que chez les femmes, la baisse de ce taux a été amorcée avant 1970 et se poursuit. Les différences dans ces tendances suggèrent divers facteurs de risque. De l'avis de certains, le fait que les femmes aient davantage eu recours au traitement hormonal substitutif avant le début des années 2000 pourrait avoir contribué à la diminution du risque de cancer du côlon chez les personnes de ce sexeNote du fin du texte 34,Note du fin du texte 49.

Chez les deux sexes, les taux de décès associés au cancer colorectal ont commencé à diminuer avant la participation accrue au dépistage par l'intermédiaire des programmes globaux mis en œuvre dans l'ensemble des provinces canadiennes au cours des six dernières années. La recherche de sang occulte dans les selles chez les personnes de 50 ans et plus présentant un risque moyenNote du fin du texte 50 et la coloscopie dans le cas des personnes à risque élevé sont les principales méthodes utilisées pour la détection précoce et l'excision des polypes précancéreuxNote du fin du texte 51 ainsi que pour la réduction de l'incidence du cancer colorectal et de la mortalité attribuable à ce dernier. Actuellement, le taux moyen de participation des personnes âgées de 50 à 74 ans aux programmes de dépistage dans les provinces est de 32,2 %Note du fin du texte 52. Une plus grande participation au dépistage contribuera vraisemblablement à réduire davantage le taux d'incidence du cancer colorectal et le taux de mortalité par ce cancer au Canada.

Cancers avec tendance à la hausse des taux d'incidence
Cancer de la thyroïde

Au Canada, le cancer de la thyroïde fait partie des cancers qui ont connu la croissance la plus rapide au cours des dernières annéesNote du fin du texte 1,Note du fin du texte 53. La forte tendance à la hausse pourrait être due à l'utilisation accrue des technologies de diagnostic telles que l'aspiration à l'aiguille pour la détection des tumeurs infracliniques, au fait que l'exposition accrue au rayonnement ionisant à des fins diagnostiques puisse favoriser le développement de nouvelles tumeurs, ou à l'exposition accrue à un facteur de risque environnement non encore identifiéNote du fin du texte 54,Note du fin du texte 55. Le rayonnement ionisant demeure le facteur de risque le plus connu du cancer de la thyroïde, mais de plus en plus de données probantes font ressortir le rôle possible des facteurs liés au poids et à l'appareil reproducteur de la femme, qui interviennent probablement tous les deux dans la carcinogenèse par la voie des hormones. Malgré le taux d'incidence croissant du cancer de la thyroïde, les taux de mortalité associés à ce cancer sont demeurés faibles et le RSR à cinq ans chez les deux sexes (98 %) est le plus élevé de l'ensemble des principaux cancers.

Cancer du foie

Le type de cancer primitif du foie le plus courant, le carcinome hépatocellulaire, est associé à un faible taux de survie et à un taux de mortalité élevé. Entre 1970 et 2007, l'incidence du cancer du foie au Canada a augmenté plus rapidement chez les hommes (3,5 % par année) que chez les femmes (1,9 % par année). Les différences dans les taux d'incidence observés entre les deux sexes pourraient être dues à la répartition différente des facteurs de risque du cancer du foie, par exemple la surconsommation d'alcool (c.-à-d. au-delà des Directives de consommation d'alcool à faible risqueNote du fin du texte 56), le tabagisme et l'hépatite. Les estimations basées sur la population montrent que le taux de surconsommation d'alcool au Canada a augmenté entre 1989 et 2007, passant de 18,9 % à 25 % chez les hommes et de 7,2 % à 9,6 % chez les femmesNote du fin du texte 57,Note du fin du texte 58.

Dans les pays développés, le fardeau lié au cancer du foie est principalement causé par l'infection chronique par l'hépatite C plutôt qu'à l'infection au virus de l'hépatite B (VHB), dont la prévalence est plus élevée ailleurs dans le mondeNote du fin du texte 59. On a également émis l'hypothèse selon laquelle il existerait un lien entre l'obésité et le cancer du foie, qui pourrait être causé par la stéatose hépatique non alcooliqueNote du fin du texte 60. De telles associations soulignent la nécessité de se soucier de l'augmentation du taux d'obésité au Canada, qui est passé de 14 % à la fin des années 1970 à 24 % en 2007-2009Note du fin du texte 47,Note du fin du texte 48.

Mélanome

Le rayonnement ultraviolet peut causer toutes les formes de cancer de la peauNote du fin du texte 61. Bien que la hausse de l'incidence du mélanome au Canada puisse en partie s'expliquer par une meilleure détec-tionNote du fin du texte 62,Note du fin du texte 63, cette hausse découle plus vraisemblablement d'une exposition accrue aux rayons UV dans le cadre des loisirs, que ces rayons proviennent du soleil ou de dispositifs de bronzage artificiel. Selon l'Enquête nationale sur l'exposition au soleil de 2006, la prévalence du bronzage est d'environ 49 % chez les femmes canadiennes et de 28 % chez les hommes canadiens âgés de 16 à 24 ansNote du fin du texte 64.

Des principaux cancers, le mélanome est le deuxième dont le taux de mortalité a le plus augmenté (après le cancer du foie chez les hommes et le cancer du poumon chez les femmes) depuis 1970. Demeuré globalement stable depuis 1983 chez les femmes, le taux de mortalité associé au mélanome a augmenté de 1,1 % par an chez les hommes durant une période équivalente (1985-2007). Le plus faible RSR à cinq ansNote du fin du texte 65 et la proportion plus élevée de cas à un stade plus avancé chez les hommesNote du fin du texte 66 font que le taux de mortalité est plus élevé chez eux que chez les femmes. Toutefois, on observe un ralentissement de la tendance à la hausse du taux de mortalité chez les hommes, peut-être en raison de l'augmentation de la survie grâce à la détection précoce et à l'amélioration des traitements du mélanome, en particulier l'exérèse chirurgicaleNote du fin du texte 67.

Rein

L'augmentation du taux d'incidence du cancer du rein, bien que cela ne soit pas clair, pourrait s'expliquer par plusieurs changements, dont l'accessibilité à de nouvelles techniques de diagnosticNote du fin du texte 68,Note du fin du texte 69, ainsi que par l'augmentation de la prévalence de l'obésité et de l'hypertension, deux importants facteurs de risqueNote du fin du texte 70. En fait, au Canada, 55 % des cas de cancer du rein chez les hommes et 27 % des cas chez les femmes pourraient être attribuables au surpoids ou à l'obésitéNote du fin du texte 71.

Cancers avec tendance à la baisse des taux d'incidence
Estomac, col de l'utérus, bouche, larynx, vessie

Le tabagisme est un important facteur de risque des cancers de l'estomac, de la bouche, du larynx, de la vessie et du col de l'utérus. La tendance à la baisse de l'incidence de ces cancers et de la mortalité associée à ceux-ci peut en grande partie s'expliquer par les tendances relatives au tabagisme, qui a considérablement diminué après 1965 chez les hommes et après 1979 chez les femmes au CanadaNote du fin du texte 43. Les changements touchant les autres facteurs de risque ont également eu une influence. Par exemple, la diminution du taux de cancer de l'estomac depuis les années 1970 est attribuable aux améliorations apportées au régime alimentaire, notamment la consommation accrue de fruits et de légumes et la diminution de la consommation d'aliments en conserve contenant du selNote du fin du texte 72, et, plus récemment, à l'amélioration de la détection et du traitement de l'infection à Helicobacter pylori, l'un des principaux facteurs de risque du cancer de l'estomacNote du fin du texte 73.

Pendant la période visée par l'étude, les taux observés au Canada de l'incidence du cancer du col de l'utérus et de la mortalité attribuable à ce cancer ont continué à diminuer en raison de l'utilisation généralisée du test de dépistage de Papanicolaou (Pap) mis sur le marché en 1949Note du fin du texte 74. En association avec le test de Pap, l'administration aux femmes âgées de 9 à 26 ans d'un vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) (approuvé au Canada en 2008Note du fin du texte 75) devrait réduire davantage les taux d'incidence et de mortalité à long terme. Compte tenu du fait que le VPH est de plus en plus reconnu comme l'une des causes de certains cancers de la bouche, par exemple ceux qui apparaissent sur les amygdales et l'oropha-rynxNote du fin du texte 76,Note du fin du texte 77, la vaccination contre le VPH pourrait également contribuer à influer les tendances futures au Canada.

Limites

Cette étude comporte plusieurs limites. Premièrement, nous avons tenté d'expliquer les tendances observées en matière de cancer en utilisant des données démographiques relatives à des facteurs de risques, facteurs largement transversaux et, pour la plupart, autodéclarés. Deuxièmement, en raison de la disponibilité des données, nous avons seulement pu prendre en considération un sous-ensemble de facteurs du style de vie modifiables ayant une incidence sur les taux de la maladie. De plus, nous avons seulement pris en compte les facteurs de risque modifiables pouvant, du point de vue étiologique, s'appliquer aux cancers apparaissant à l'âge adulte, mais non ceux ceux qui s'appliquent uniquement aux cancers de l'enfant et de l'adolescent. Troisièmement, les sources de données, les méthodes d'enregistrement des cas de cancer, ainsi que la complétude et l'exactitude des données utilisées pour élaborer les estimations de l'incidence peuvent varier à l'échelle du CanadaNote du fin du texte 1. De telles différences peuvent conduire à des sous-estimations et à des surestimations mineures des taux de la maladie, qui sont examinés plus en détail ailleursNote du fin du texte 1. Enfin, les estimations de survie relative pour 2005 à 2007 pourraient être exagérées, car nous avons dû les élaborer en utilisant les données sur la survie prévue d'une période antérieure. L'effet est probablement plus marqué dans le cas des cancers ayant une proportion plus élevée de sujets plus âgés, par exemple le cancer de la prostate.

Conclusion

Les tendances à la baisse en ce qui concerne les taux d'incidence de certains cancers et les taux de mortalité de la plupart des cancers au Canada montrent la réussite de diverses stratégies, en particulier le dépistage du cancer, la prévention par les changements de mode de vie et de comportement ainsi que les améliorations concernant l'hygiène environnementale. Malgré ces réalisations, il demeure important de renforcer les activités de prévention primaire, car plusieurs cancers continuent d'afficher des taux d'incidence à tendances stables ou croissantes.

Remerciements

Ces travaux ont été réalisés grâce aux contributions en nature de la Société canadienne du cancer, de l'Agence de la santé publique du Canada et de Statistique Canada. Les auteurs remercient le Comité directeur des statistiques sur le cancer pour son examen critique du manuscrit: Heather Chappell (Société canadienne du cancer), Dagny Dryer (Centre de traitement du cancer de l'Î.-P.-É.), Maureen MacIntyre (Action Cancer Nouvelle-Écosse), Loraine Marrett (Action Cancer Ontario), Les Mery (Agence de la santé publique du Canada) et Hannah Weir (Centers for Disease Control and Prevention des É.-U.).

Le Registre canadien du cancer est tenu à jour par Statistique Canada. Il est constitué de données fournies par les registres provinciaux et territoriaux du cancer, que les auteurs tiennent à remercier pour leur collaboration.

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