Concentration urinaire de bisphénol A et obésité chez les adultes : résultats de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé
Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada
Minh T. Do, Ph. D. Note de bas de page 1,Note de bas de page 2,Note de bas de page 3; Vicky C. Chang, M.P.H. Note de bas de page 1,Note de bas de page 2; Michelle A. Mendez, Ph. D. Note de bas de page 4; Margaret de Groh, Ph. D.Note de bas de page 1
https://doi.org/10.24095/hpcdp.37.12.02f
Cet article a fait l'objet d'une évaluation par les pairs.
Rattachement des auteurs
- Note de bas de page 1
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Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario), Canada
- Note de bas de page 2
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École de santé publique Dalla Lana, Université de Toronto, Toronto (Ontario), Canada
- Note de bas de page 3
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Département des sciences de la santé, Université Carleton, Ottawa (Ontario), Canada
- Note de bas de page 4
-
École Gillings de santé publique mondiale, Université de Caroline du Nord, Chapel Hill (Caroline du Nord), États-Unis
Correspondance : Minh T. Do, Division de la surveillance et de l'épidémiologie, Agence de la santé publique du Canada, 785, avenue Carling, Ottawa (Ontario) K1A 0K9; tél. : 613-797-7587; téléc. : 613-941-2057; courriel : minht.do@canada.ca
Résumé
Introduction : Des études chez l'animal ont révélé que l'exposition au bisphénol A (BPA) affecte le métabolisme des lipides et favorise la prise de poids. Des études épidémiologiques récentes appuient aussi l'existence d'un lien entre le BPA et l'obésité chez l'humain, mais la plupart d'entre elles se limitent à une seule mesure de l'adiposité ou ne tiennent pas compte des facteurs de confusion alimentaires possibles. Cette étude vise à examiner les associations entre les concentrations urinaires de BPA et les mesures de l'adiposité dans un échantillon national représentatif des adultes canadiens.
Méthodologie : Nous avons réalisé des analyses à l'aide de données de biosurveillance et de données anthropométriques mesurées directement auprès de 4 733 adultes de 18 à 79 ans dans le cadre de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (2007-2011). Nous avons utilisé des modèles de régression logistique multinomiale et binaire pour estimer les associations entre, d'une part, les concentrations urinaires de BPA et, d'autre part, les diverses catégories d'indice de masse corporelle (IMC) (embonpoint par opposition à poids insuffisant ou normal; obésité par opposition à poids insuffisant ou normal) et un tour de taille élevé (102 cm ou plus pour les hommes; 88 cm ou plus pour les femmes) en tenant compte des facteurs de confusion possibles. Des analyses de régression linéaire ont aussi été effectuées pour évaluer les associations entre les concentrations urinaires de BPA et des mesures de l'IMC et du tour de taille.
Résultats : On a pu associer positivement la concentration urinaire de BPA et l'obésité (définie par l'IMC). Le rapport de cotes s'est situé à 1,54 (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,002 à 2,37) dans le quartile de BPA le plus élevé par rapport au plus bas (test de tendance, p = 0,041). La concentration urinaire de BPA n'a pas été associée au tour de taille pour les valeurs seuils courantes. Enfin, chaque unité d'augmentation du log naturel de la concentration urinaire de BPA a été associée à une hausse de 0,33 kg/m² (IC à 95 % : 0,10 à 0,57) de l'IMC et de 1,00 cm (IC à 95 % : 0,34 à 1,65) du tour de taille.
Conclusion : Notre étude vient enrichir le corpus croissant de données probantes sur l'association positive entre BPA et obésité. Des études prospectives comportant un suivi de mesures sont nécessaires pour définir la dimension temporelle de l'association et améliorer la classification de l'exposition.
Mots-clés : bisphénol A, perturbateurs endocriniens, obésité, indice de masse corporelle, tour de taille, biosurveillance, Enquête canadienne sur les mesures de la santé
Points saillants
- Cette étude est la première au Canada à se pencher sur l'association entre le bisphénol A (BPA) et les mesures de l'adiposité.
- Plus la concentration urinaire de BPA est élevée, plus le risque d'obésité est grand chez les adultes canadiens de 18 à 79 ans.
- La concentration urinaire de BPA est associée positivement à l'adiposité, soit l'indice de masse corporelle et le tour de taille.
- Des études prospectives comportant un suivi des mesures sont nécessaires pour définir la dimension temporelle de l'association et améliorer la classification de l'exposition.
Introduction
L'obésité est une épidémie mondiale en augmentation qui devrait dépasser le tabagisme pour se situer au premier rang des facteurs contribuant au fardeau des maladies chroniquesNote de bas de page 1,Note de bas de page 2. Au Canada, un adulte sur quatre est obèseNote de bas de page 3. La consommation excessive d'aliments riches en calories, une activité physique insuffisante et une augmentation de la sédentarité sont considérées comme les principaux facteurs responsables de cette épidémieNote de bas de page 4.
Compte tenu de l'augmentation importante de l'obésité au cours des dernières décennies, on a exploré diverses hypothèses sur l'existence d'autres facteurs de risque potentiellement modifiables qui s'ajouteraient au déséquilibre énergétique. Des études écologiques ont fait ressortir une corrélation entre la prévalence croissante de l'obésité et la hausse de la production de produits chimiques synthétiques, dont le bisphénol A (BPA)Note de bas de page 5. Le BPA est un perturbateur endocrinien répandu dans les aliments et les boissons conservés dans des contenants en plastique polycarbonate et en résines époxydesNote de bas de page 6. La principale voie d'exposition au BPA est la nourriture, mais l'exposition par voie cutanée est aussi possible, par contact de la peau avec du papier thermique (p. ex. reçus, billets)Note de bas de page 6. Plus de 90 % des CanadiensNote de bas de page 7 et des AméricainsNote de bas de page 8 présentent des quantités détectables de BPA dans leur urine, signe d'une large exposition chez l'humain.
Des études in vitro ont montré que le BPA augmente la différenciation des adipocytes, entraînant l'accumulation excessive de tissus adipeuxNote de bas de page 9. Des études menées sur des rongeurs ont aussi révélé que l'exposition au BPA accroît la masse adipeuse et favorise la prise de poidsNote de bas de page 10. Plus récemment, des données probantes ont relevé l'existence d'une relation entre le BPA et l'obésité chez l'humain, mais elles se limitaient à un faible effectif de population. Des études épidémiologiques réalisées aux États-UnisNote de bas de page 11, en ChineNote de bas de page 13 et en CoréeNote de bas de page 14,Note de bas de page 15 ont fait ressortir des associations positives entre le BPA et des mesures de l'adiposité chez les adultes. De plus, le BPA est un composé œstrogénique dont l'effet varie en fonction du sexe dans les modèles animauxNote de bas de page 16, les données indiquant des différences en fonction du sexe dans l'association entre le BPA et l'obésité demeurant cependant limitées chez l'humain.
L'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) est une enquête qui collecte depuis 2007 des données de biosurveillance et des données anthropométriques auprès d'un échantillon national représentatif de la population canadienne. Étant donné que le BPA est répandu au Canada et que les données appuient l'existence d'un lien entre le BPA et l'obésité, nous avons étudié, à la fois globalement et par sexe, les associations entre les concentrations urinaires de BPA et les mesures de l'adiposité chez les adultes de 18 à 79 ans, à l'aide des données de l'ECMS.
Méthodologie
Source de données et population à l'étude
Cette étude repose sur les données des cycles 1 (2007-2009) et 2 (2009-2011) de l'ECMS, qui est décrite en détail ailleursNote de bas de page 17,Note de bas de page 18. Pour résumer, il s'agit d'une enquête transversale continue fondée sur un plan d'échantillonnage stratifié à plusieurs degrés qui vise à collecter des données représentatives de l'ensemble des ménages canadiens, exclusion faite des personnes vivant dans des réserves et d'autres établissements autochtones, des membres à temps plein des Forces canadiennes et des résidents d'établissements et de certaines régions éloignées. Les données ont été recueillies auprès de 5 604 personnes de 6 à 79 ans dans 15 sites répartis au Canada pour le cycle 1 et auprès de 6 395 personnes âgées de 3 à 79 ans dans 18 sites pour le cycle 2. L'échantillon représentait pour chaque cycle environ 96 % de la population canadienne du groupe d'âge ciblé.
L'ECMS repose sur une entrevue à domicile portant sur des caractéristiques sociodémographiques, le mode de vie et la santé, suivie d'une visite dans un centre d'examen mobile (CEM) visant à prendre des mesures physiques directes, notamment des mesures anthropométriques et des prélèvements de sang et d'urine. Le consentement éclairé de chaque participant a été obtenu par écrit. Les protocoles ont été vérifiés et approuvés par le comité d'éthique de la recherche de Santé Canada et de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC).
Les analyses réalisées dans cette étude ont été limitées aux adultes de 18 à 79 ans au moment de la visite au CEM (cycle 1 : n = 3 726; cycle 2 : n = 3 873). Nous avons regroupé les données des deux cycles de l'ECMS pour accroître la taille de l'échantillon et l'exactitude statistique des estimationsNote de bas de page 19. Bien que tous les participants ayant fourni des échantillons d'urine lors du cycle 1 (n = 3 702) aient été admissibles à des mesures du BPA, seul un sous-groupe aléatoire de participants du cycle 2 (n = 1 117) a été retenu pour ces mesures, ce qui a donné un échantillon combiné de 4 819 participants. Après exclusion des femmes enceintes (n = 37) et des participants dont la concentration urinaire de BPA ou de créatinine était manquante (n = 49), notre échantillon final était de 4 733 participants.
Mesures en laboratoire
Des échantillons ponctuels d'urine ont été recueillis : urines de milieu de jet lors du cycle 1 et de premier jet lors du cycle 2. Les participants du cycle 2 devaient également s'abstenir d'uriner durant les deux heures précédant leur visite au CEM. Le protocole a été modifié afin de permettre l'utilisation des nouveaux tests de détection des marqueurs de maladies infectieuses dans le cycle 2Note de bas de page 18. Malgré ces changements, les concentrations urinaires de BPA sont demeurées semblables d'un cycle à l'autreNote de bas de page 6. Après la collecte et l'aliquotage, les échantillons d'urine ont été congelés à -20 °C et expédiés sur de la glace sèche au laboratoire d'analyse de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) à Québec (Québec, Canada).
Les concentrations de BPA total (formes libre et conjuguée) ont été mesurées par une chromatographie en phase gazeuse couplée à une spectrophotométrie de masse en tandem, conformément à des méthodes décrites antérieurementNote de bas de page 7,Note de bas de page 20. La limite de détection (LD) était de 0,2 µg/L dans les deux cycles. Nous avons attribué aux concentrations inférieures à la LD (n = 436; 9 %) la valeur de LD/2 (0,1 µg/L). Les concentrations urinaires de BPA ont été réparties en quartiles (moins de 0,7 µg/L, 0,7 à 1,2 µg/L, 1,3 à 2,4 µg/L et plus de 2,4 µg/L) en fonction de la distribution dans la population à l'étude. Par ailleurs, les concentrations de BPA ont été transformées en log naturel en raison de la distribution asymétrique des valeurs et ont été analysées comme une variable continue.
Pour tenir compte de la dilution de l'urine, on a utilisé la créatinurie, que l'on a mesurée à l'aide de la méthode colorimétrique de JafféNote de bas de page 21. Les concentrations inférieures à la LD (cycle 1 : 0,035 g/L; cycle 2 : 0,050 g/L) ont été codées comme « manquantes » et exclues des analyses (n = 9), conformément aux instructions de Statistique CanadaNote de bas de page 19. Pour réduire le biais potentiel associé aux différences systématiques sur le plan de la créatinurie en fonction des caractéristiques de la population (p. ex. sexe, âge, origine ethnique), nous avons inclus la créatinine comme covariable dans tous les modèles plutôt que de normaliser les concentrations de BPA en fonction de la créatinineNote de bas de page 22.
Mesures anthropométriques
Notre principal résultat d'intérêt était l'indice de masse corporelle (IMC), calculé d'après la taille et le poids selon des procédures normaliséesNote de bas de page 23. La taille a été mesurée à 0,01 cm près au moyen d'un stadiomètre numérique ProScale M150 (Accurate Technology Inc., Fletcher, Caroline du Nord, États-Unis) et le poids à 0,1 kg près au moyen d'un pèse-personne Mettler Toledo VLC avec terminal Panther Plus (Mettler Toledo Canada, Mississauga, Ontario, Canada). L'IMC a été calculé en divisant le poids (kg) par le carré de la taille (m²) puis réparti en catégories : poids insuffisant (moins de 18,5 kg/m²), poids normal (18,5 à 24,9 kg/m²), embonpoint (25,0 à 29,9 kg/m²), obésité de classe I (30,0 à 34,9 kg/m²) et obésité de classe II ou III (35,0 kg/mNote de bas de page 2 et plus)Note de bas de page 4.
Nous avons aussi tenu compte du tour de taille, qui constitue un indicateur de la graisse abdominale et qui a été mesuré à 0,1 cm près à la fin d'une expiration normale à mi-chemin entre la dernière côte flottante et le haut de la crête iliaqueNote de bas de page 4. L'obésité abdominale a été définie sur la base de valeurs seuils du tour de taille en fonction du sexe : 102 cm et plus chez les hommes et 88 cm et plus chez les femmesNote de bas de page 4,Note de bas de page 24.
Facteurs potentiels de confusion
Nous avons défini les facteurs de confusion potentiels à partir de la littérature sur l'association entre le BPA et l'obésité chez les adultesNote de bas de page 11-15. Nous avons choisi comme variables sociodémographiques le sexe, l'âge (18 à 29 ans, 30 à 39 ans, 40 à 49 ans, 50 à 59 ans, 60 à 69 ans et 70 ans et plus), l'origine ethnique (Blanc, non-Blanc), le niveau de scolarité (études secondaires non terminées, diplôme d'études secondaires, diplôme d'études postsecondaires) et la suffisance de revenu du ménage (classe inférieure ou classe moyenne inférieure, classe moyenne supérieure, classe supérieure) évaluée à partir du revenu annuel du ménage et du nombre de membres du ménage. Nous avons aussi pris en compte des facteurs liés au mode de vie : le tabagisme (personnes n'ayant jamais fumé, ex-fumeurs, fumeurs), la consommation d'alcool (0 à 3 fois par mois, 1 à 6 fois par semaine, tous les jours) et l'activité physique, évaluée à partir de la dépense énergétique quotidienne moyenne pendant les activités de loisir des 3 derniers mois. Les participants ont été classés comme actifs (3,0 kcal/kg/j et plus), modérément actifs (1,5 à 2,9 kcal/kg/j) ou inactifs (moins de 1,5 kcal/kg/j).
Comme la nourriture est à la fois la principale source d'exposition au BPA et un facteur de risque d'obésité connu, nous avons pris en compte les facteurs potentiels de confusion associés en établissant plusieurs mesures alimentaires à partir du questionnaire semi-quantitatif sur la fréquence de consommation des aliments de l'ECMS, dans lequel les participants devaient indiquer le nombre de fois (par jour, par semaine, par mois ou par année) où ils avaient consommé certains types d'aliments ou de boissons au cours de la dernière année. Un score de qualité de l'alimentation a été calculé à l'aide d'une méthode similaire à celle du score de régime méditerranéenNote de bas de page 25. Dans un premier temps, nous avons classé les produits alimentaires en sept catégories (fruits; légumes; légumineuses et noix; céréales et grains; lait et produits laitiers; poisson et fruits de mer; viande rouge ou transformée) puis nous avons calculé les apports médians (nombre de fois par jour) pour chacun d'eux, selon le sexe. Toutes les catégories, sauf celle de la viande rouge ou transformée, ont été considérées comme bénéfiques, de sorte que la valeur de « 1 » a été attribuée aux participants dont l'apport était supérieur à la médiane (et inversement, à ceux dont l'apport en viande rouge ou transformée était inférieur à la médiane). Le score global de qualité de l'alimentation a été établi en additionnant les valeurs associées à chaque catégorie : un score de 0 à 3 a été considéré comme faible, un score de 4 ou 5, comme moyen, et un score de 6 ou 7, comme élevé. Nous avons aussi examiné la fréquence de consommation des aliments et boissons pouvant contenir du BPA et de ceux connus pour favoriser l'obésité en raison de leur haute teneur énergétique, comme les boissons sucrées (boissons gazeuses régulières, boissons pour sportifs, boissons à saveur de fruits, etc.), qui ont été réparties en trois catégories (moins d'une fois par semaine, 1 à 6 fois par semaine et 1 fois ou plus par jour), et la malbouffe (pommes de terre frites, croustilles régulières, tortillas et croustilles de maïs, crème glacée, etc.), répartie également en trois catégories (moins d'une fois par semaine, 1 à 4 fois par semaine et 5 fois par semaine ou plus).
Analyses statistiques
Pour tenir compte du plan d'échantillonnage complexe de l'ECMS, nous avons utilisé des poids d'échantillonnage dans toutes les analysesNote de bas de page 17,Note de bas de page 18. Nous avons obtenu des estimations de la variance à l'aide de la méthode d'auto-amorçage (bootstrap). Nous avons réalisé nos analyses à l'aide de la version 9.3 du logiciel SAS (SAS Institute Inc., Cary, Caroline du Nord, États-Unis) et de la version 11.0.1 du logiciel SUDAAN (Research Triangle Institute, Research Triangle Park, Caroline du Nord, États-Unis). Nous avons établi le seuil de signification statistique à p < 0,05, et les analyses étaient bilatérales.
Nous avons effectué des analyses descriptives pour rendre compte de la distribution des caractéristiques dans l'ensemble de la population et par quartile de BPA. Nous avons utilisé le test du khi carré de Rao-Scott pour déterminer si la distribution des quartiles de BPA variait en fonction des catégories de chaque caractéristique. Nous avons aussi calculé la moyenne géométrique (MG) des concentrations urinaires de BPA et nous avons évalué les différences à l'aide du test t avec des valeurs p corrigées selon la méthode de Bonferroni, en fonction du nombre de comparaisons.
Nous avons utilisé une régression logistique multinomiale pour examiner les associations entre les quartiles de BPA urinaire et l'IMC, catégorisé en poids insuffisant ou normal (moins de 25,0 kg/m²; catégorie de référence), embonpoint (25,0 à 29,9 kg/m²) ou obésité (30,0 kg/m² et plus). Nous avons effectué des tests de tendance pour l'ensemble des quartiles par modélisation de la médiane de chaque quartile de BPA considérée comme une variable continue. Nous avons aussi considéré comme une variable continue, dans un autre modèle, la concentration de BPA transformée en log naturel. Pour évaluer l'association entre la concentration urinaire de BPA et l'obésité abdominale (c.-à-d. un tour de taille élevé), nous avons appliqué une régression logistique binaire. Nous avons ajusté tous les modèles de base en fonction du sexe, de l'âge (en années, variable continue) et de la créatinurie (g/L, variable continue). Nous avons ensuite établi des modèles multidimensionnels en ajoutant aux modèles de base des variables individuelles provenant de la liste des facteurs potentiels de confusion. Nous avons inclus les variables dans les modèles finaux si elles présentaient une association avec à la fois l'exposition (quartile de BPA; p < 0,20 d'après le test du khi carré) et le résultat (catégorie d'IMC ou de tour de taille; prise en compte dans le modèle de régression si p < 0,20) ou si elles modifiaient de plus de 10 % le rapport de cotes ajusté en fonction du sexe, de l'âge ou de la créatinurie. Outre le sexe, l'âge et la créatinurie, nous avons ajusté tous les modèles d'IMC et de tour de taille en fonction de l'origine ethnique, de la consommation d'alcool et de la consommation de malbouffe, ainsi que les modèles de tour de taille en fonction de la consommation de boissons sucrées. Nous avons de plus estimé les associations entre la concentration urinaire de BPA (quartiles ou variable continue transformée en log naturel) à l'aide de mesures continues de l'IMC et du tour de taille faisant appel à une régression linéaire. Enfin, nous avons stratifié nos analyses pour explorer si l'effet potentiel variait avec le sexe. Nous avons aussi vérifié la signification statistique des interactions multiplicatives (sexe × BPA).
Nous avons mené diverses analyses de sensibilité. Premièrement, comme l'état de jeûne (10 heures et plus ou moins de 10 heures) et le moment de la collecte d'urine (matin, après-midi ou soir) sont susceptibles d'influencer les concentrations urinaires de BPANote de bas de page 26,Note de bas de page 27, nous avons évalué leur effet de confusion potentiel. Deuxièmement, nous avons limité nos modèles aux participants de 18 à 64 ans, car les classifications courantes de l'IMC et du tour de taille ne sont pas systématiquement applicables aux personnes âgéesNote de bas de page 24. Troisièmement, nous avons reconduit nos analyses par modèles en excluant les participants ayant déclaré une affection chronique (maladie cardiovasculaire [crise cardiaque, accident vasculaire cérébral, toute cardiopathie], diabète ou maladie rénale) diagnostiquée par un professionnel de la santé et susceptible d'être liée à l'obésité, à l'exposition au BPA ou à l'excrétion de BPANote de bas de page 28,Note de bas de page 29. Enfin, comme la distribution des quartiles de BPA urinaire variait au sein de notre échantillon d'ensemble en fonction du sexe, nous avons reconduit nos analyses par modèles stratifiés selon le sexe en utilisant les quartiles spécifiques à chaque sexe au lieu des quartiles d'ensemble.
Résultats
Les caractéristiques de la population à l'étude et les concentrations urinaires de BPA sont présentées dans le tableau 1. La MG des concentrations urinaires de BPA était de 1,17 µg/L (IC à 95 % : 1,10 à 1,24) pour l'ensemble. Elle diminuait en fonction de l'âge et s'est révélée significativement plus élevée chez les hommes et chez les participants qui consommaient de la malbouffe 5 fois par semaine ou plus (p < 0,05 dans tous les cas; données non présentées). Hormis le sexe (p = 0,023), aucune des caractéristiques n'a été associée à une modification de la distribution des quartiles de BPA.
Caractéristiques | NTableau 1 note de bas de page a | %Tableau 1 note de bas de page b | MG (µg/L) | IC à 95 % | Quartile de BPA urinaire (en %)Tableau 1 note de bas de page b,Tableau 1 note de bas de page c | Valeur pTableau 1 note de bas de page d | |||
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1 | 2 | 3 | 4 | ||||||
Total | 4733 | 100 | 1,17 | 1,10 à 1,24 | 26,3 | 23,3 | 25,3 | 25,1 | - |
Sexe | |||||||||
Hommes | 2275 | 49,8 | 1,27 | 1,17 à 1,38 | 22,7 | 23,3 | 27,3 | 26,8 | 0,023 |
Femmes | 2458 | 50,2 | 1,08 | 0,99 à 1,17 | 29,9 | 23,4 | 23,3 | 23,5 | |
Âge (ans) | |||||||||
18 à 29 | 894 | 21,6 | 1,35 | 1,11 à 1,65 | 22,2Tableau 1 note de bas de page E | 24,3 | 25,2 | 28,3 | 0,076 |
30 à 39 | 899 | 17,4 | 1,34 | 1,19 à 1,50 | 22,5 | 22,1 | 27,4 | 28,1 | |
40 à 49 | 967 | 21,1 | 1,07 | 0,91 à 1,27 | 28,8 | 21,3 | 22,2 | 27,7 | |
50 à 59 | 602 | 18,8 | 1,18 | 0,98 à 1,44 | 23,6Tableau 1 note de bas de page E | 25,0 | 31,1 | 20,3 | |
60 à 69 | 858 | 13,8 | 0,99 | 0,83 à 1,17 | 30,8 | 26,5 | 22,7 | 20,0 | |
70 et plus | 513 | 7,4 | 0,94 | 0,78 à 1,14 | 38,2 | 19,2 | 19,4 | 23,2 | |
Origine ethnique | |||||||||
Blancs | 3981 | 81,4 | 1,18 | 1,10 à 1,26 | 26,1 | 24,7 | 24,2 | 25,0 | 0,096 |
Non-Blancs | 747 | 18,6Tableau 1 note de bas de page E | 1,14 | 0,93 à 1,39 | 27,0 | 17,2 | 30,0 | 25,7 | |
Niveau de scolarité | |||||||||
Études secondaires non terminées | 656 | 12,2 | 1,11 | 0,94 à 1,32 | 29,0 | 26,5 | 21,2 | 23,2 | 0,681 |
Diplôme d'études secondaires | 1271 | 28,9 | 1,14 | 0,99 à 1,32 | 25,3 | 25,7 | 25,4 | 23,6 | |
Diplôme d'études postsecondaires | 2758 | 59,0 | 1,19 | 1,10 à 1,29 | 26,2 | 21,9 | 25,6 | 26,4 | |
Suffisance du revenu du ménage | |||||||||
Classe inférieure ou moyenne inférieure | 1063 | 19,2 | 1,29 | 1,17 à 1,43 | 23,9 | 21,1 | 29,1 | 26,0 | 0,534 |
Classe moyenne supérieure | 1586 | 31,0 | 1,09 | 0,97 à 1,23 | 29,0 | 23,0 | 25,1 | 23,0 | |
Classe supérieure | 2084 | 49,8 | 1,18 | 1,08 à 1,27 | 25,5 | 24,5 | 23,9 | 26,1 | |
Tabagisme | |||||||||
Jamais fumé | 2365 | 51,6 | 1,11 | 1,02 à 1,21 | 27,9 | 22,4 | 24,7 | 25,0 | 0,445 |
Ex-fumeur | 1416 | 27,1 | 1,15 | 1,05 à 1,27 | 26,6 | 24,1 | 26,6 | 22,7 | |
Fumeur | 952 | 21,3 | 1,34 | 1,14 à 1,58 | 22,0 | 24,7 | 24,9 | 28,5 | |
Consommation d'alcool | |||||||||
0 à 3 fois/mois | 2426 | 50,3 | 1,16 | 1,07 à 1,26 | 27,5 | 21,6 | 24,6 | 26,3 | 0,126 |
1 à 6 fois/semaine | 1890 | 41,3 | 1,21 | 1,12 à 1,30 | 23,7 | 26,3 | 25,3 | 24,7 | |
Tous les jours | 417 | 8,4 | 1,04 | 0,85 à 1,28 | 31,6 | 19,3 | 28,9 | 20,2 | |
Activité physique | |||||||||
Actif | 1037 | 21,1 | 1,27 | 1,12 à 1,45 | 24,0 | 20,7 | 26,4 | 28,9 | 0,566 |
Modérément actif | 1215 | 24,5 | 1,17 | 1,02 à 1,35 | 26,4 | 23,0 | 26,0 | 24,6 | |
Inactif | 2481 | 54,5 | 1,13 | 1,04 à 1,22 | 27,1 | 24,5 | 24,5 | 23,9 | |
Score de qualité de l'alimentation | |||||||||
Faible (0 à 3) | 1998 | 43,7 | 1,26 | 1,14 à 1,39 | 25,0 | 21,5 | 26,4 | 27,1 | 0,515 |
Moyen (4 à 5) | 1922 | 40,1 | 1,14 | 1,01 à 1,27 | 25,7 | 24,5 | 26,2 | 23,6 | |
Élevé (6 à 7) | 781 | 16,2 | 1,05 | 0,88 à 1,24 | 30,8 | 24,8 | 20,8Tableau 1 note de bas de page E | 23,6 | |
Consommation de boissons sucrées | |||||||||
Moins d'une fois/semaine | 2565 | 53,2 | 1,09 | 1,00 à 1,20 | 28,5 | 24,1 | 24,8 | 22,6 | 0,182 |
1 à 6 fois/semaine | 1419 | 31,1 | 1,26 | 1,16 à 1,38 | 22,9 | 23,3 | 26,0 | 27,8 | |
Plus d'une fois/jour | 748 | 15,8 | 1,26 | 1,09 à 1,45 | 25,5 | 20,8 | 25,4 | 28,4 | |
Consommation de malbouffe | |||||||||
Moins d'une fois/semaine | 1181 | 24,6 | 1,00 | 0,83 à 1,20 | 32,3 | 25,2 | 21,3 | 21,2 | 0,095 |
1 à 4 fois/semaine | 2739 | 57,5 | 1,21 | 1,13 à 1,31 | 25,0 | 22,4 | 26,5 | 26,1 | |
5 fois/semaine ou plus | 811 | 17,9 | 1,29 | 1,11 à 1,51 | 22,0 | 23,7 | 27,0 | 27,3 | |
Indice de masse corporelle (kg/m²) | |||||||||
Poids insuffisant (moins de 18,5) | 69 | 1,9Tableau 1 note de bas de page E | 0,84 | 0,42 à 1,67 | --Tableau 1 note de bas de page F | 49,0Tableau 1 note de bas de page E | --Tableau 1 note de bas de page F | --Tableau 1 note de bas de page F | 0,088 |
Poids normal (18,5 à 24,9) | 1730 | 37,5 | 1,09 | 0,96 à 1,23 | 28,6 | 24,0 | 24,9 | 22,6 | |
Embonpoint (25,0 à 29,9) | 1737 | 35,2 | 1,21 | 1,08 à 1,36 | 24,9 | 22,2 | 26,7 | 26,2 | |
Obésité de classe I (30,0 à 34,9) | 744 | 16,1 | 1,23 | 1,00 à 1,51 | 28,2 | 21,6 | 20,5 | 29,7 | |
Obésité de classe II ou III (35,0 et plus) | 442 | 9,3 | 1,34 | 1,13 à 1,59 | 18,8 | 22,8Tableau 1 note de bas de page E | 33,0 | 25,4Tableau 1 note de bas de page E | |
Tour de taille élevé | |||||||||
Non | 2931 | 64,7 | 1,17 | 1,08 à 1,27 | 26,0 | 22,6 | 26,4 | 25,0 | 0,823 |
Oui (hommes ≥ 102 cm; femmes ≥ 88 cm) | 1781 | 35,3 | 1,17 | 1,04 à 1,33 | 27,0 | 23,7 | 23,6 | 25,7 | |
Abréviations : BPA, bisphénol A; IC, intervalle de confiance; MG, moyenne géométrique. Remarque : Les pourcentages et les MG ont été pondérés à l'aide de poids d'échantillonnage. - : sans objet. Notes de bas de page du Tableau 1
|
Comme l'indique le tableau 1, 60 % des adultes canadiens faisaient de l'embonpoint (35 %) ou étaient obèses (25 %) et 35 % présentaient un tour de taille élevé (c.-à-d. une obésité abdominale). La MG des concentrations urinaires de BPA augmentait en fonction de l'IMC, de respectivement 0,84 µg/L (IC à 95 % : 0,42 à 1,67) chez les personnes ayant un poids insuffisant et 1,09 µg/L (IC à 95 % : 0,96 à 1,23) chez celles ayant un poids normal à 1,34 µg/L (IC à 95 % : 1,13 à 1,59) chez celles classées dans les catégories d'obésité II ou III (valeur p pour la tendance = 0,06). Les concentrations de BPA ne variaient pas en fonction des catégories de tour de taille.
Le tableau 2 présente les associations entre, d'une part, la concentration urinaire de BPA et, d'autre part, l'embonpoint et l'obésité au sens de l'IMC, et ce, dans l'échantillon total et selon le sexe. Dans le modèle global ajusté en fonction du sexe, de l'âge et de la créatinurie (modèle 1), la probabilité d'être obèse (par rapport à celle d'avoir un poids insuffisant ou normal) était significativement plus élevée chez les participants du quartile de BPA le plus élevé que chez ceux du quartile le moins élevé (RC = 1,56, IC à 95 % : 1,02 à 2,38). Cette tendance augmentait d'un quartile à l'autre (valeur p pour la tendance = 0,036). Les résultats sont demeurés largement inchangés après ajustement supplémentaire en fonction des facteurs potentiels de confusion (modèle 2) (RC [quartile 4 par rapport à quartile 1] = 1,54, IC à 95 % : 1,002 à 2,37; valeur p pour la tendance = 0,041). De même, le BPA transformé en log naturel (valeur continue) a été positivement associé à l'obésité (RC = 1,15, IC à 95 % : 1,004 à 1,31). Les associations étaient généralement positives mais non significatives dans la catégorie de l'embonpoint, avec un RC à 1,14 (IC à 95 % : 0,73 à 1,77) dans le quartile de BPA le plus élevé (par rapport au quartile le moins élevé). Lors de la ventilation par sexe, les associations entre la concentration urinaire de BPA et tant l'embonpoint que l'obésité ne se sont révélées statistiquement significatives pour aucun des deux sexes. Bien que l'existence d'une interaction significative entre le sexe et le BPA n'ait pas pu été démontrée (p > 0,05; données non présentées), nous avons observé des associations positives plus marquées chez les hommes que chez les femmes aussi bien avec l'embonpoint (RC [quartile 4 par rapport au quartile 1] = 1,43 contre 0,93) qu'avec l'obésité (RC [quartile 4 par rapport au quartile 1] = 1,60 contre 1,47).
Concentration urinaire de BPA | Modèle 1Tableau 2 note de bas de page a | Modèle 2Tableau 2 note de bas de page b | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
N | Embonpoint | Obésité | N | Embonpoint | Obésité | |||||
RC | IC à 95 % | RC | IC à 95 % | RC | IC à 95 % | RC | IC à 95 % | |||
Échantillon total | ||||||||||
Quartile 1 (< 0,7 µg/L) | 1345 | 1,00 | Référence | 1,00 | Référence | 1342 | 1,00 | Référence | 1,00 | Référence |
Quartile 2 (0,7 à 1,2 µg/L) | 1010 | 0,94 | 0,59 à 1,50 | 1,05 | 0,71 à 1,54 | 1009 | 0,91 | 0,58 à 1,44 | 1,01 | 0,69 à 1,48 |
Quartile 3 (1,3 à 2,4 µg/L) | 1210 | 1,10 | 0,73 à 1,67 | 1,23 | 0,83 à 1,81 | 1208 | 1,09 | 0,70 à 1,70 | 1,26 | 0,85 à 1,87 |
Quartile 4 (> 2,4 µg/L) | 1157 | 1,18 | 0,76 à 1,83 | 1,56 | 1,02 à 2,38 | 1156 | 1,14 | 0,73 à 1,77 | 1,54 | 1,002 à 2,37 |
Log BPA (variable continue) | 4722 | 1,05 | 0,90 à 1,22 | 1,15 | 1,01 à 1,31 | 4715 | 1,03 | 0,89 à 1,20 | 1,15 | 1,004 à 1,31 |
Hommes | ||||||||||
Quartile 1 (< 0,7 µg/L) | 537 | 1,00 | Référence | 1,00 | Référence | 537 | 1,00 | Référence | 1,00 | Référence |
Quartile 2 (0,7 à 1,2 µg/L) | 483 | 1,14 | 0,57 à 2,27 | 1,26 | 0,64 à 2,49 | 483 | 1,05 | 0,52 à 1,14 | 1,08 | 0,52 à 2,25 |
Quartile 3 (1,3 à 2,4 µg/L) | 635 | 1,44 | 0,72 à 2,90 | 1,42 | 0,64 à 3,17 | 633 | 1,41 | 0,69 à 2,92 | 1,45 | 0,60 à 3,49 |
Quartile 4 (> 2,4 µg/L) | 618 | 1,51 | 0,81 à 2,82 | 1,77 | 0,78 à 4,01 | 618 | 1,43 | 0,74 à 2,74 | 1,60 | 0,67 à 3,80 |
Log BPA (variable continue) | 2273 | 1,17 | 0,95 à 1,45 | 1,19 | 0,94 à 1,52 | 2271 | 1,16 | 0,93 à 1,44 | 1,17 | 0,91 à 1,51 |
Femmes | ||||||||||
Quartile 1 (< 0,7 µg/L) | 808 | 1,00 | Référence | 1,00 | Référence | 805 | 1,00 | Référence | 1,00 | Référence |
Quartile 2 (0,7 à 1,2 µg/L) | 527 | 0,83 | 0,42 à 1,65 | 0,90 | 0,49 à 1,66 | 526 | 0,84 | 0,42 à 1,66 | 0,93 | 0,52 à 1,68 |
Quartile 3 (1,3 à 2,4 µg/L) | 575 | 0,86 | 0,45 à 1,64 | 1,12 | 0,56 à 2,23 | 575 | 0,86 | 0,44 à 1,67 | 1,16 | 0,60 à 2,27 |
Quartile 4 (> 2,4 µg/L) | 539 | 0,95 | 0,49 à 1,85 | 1,41 | 0,72 à 2,75 | 538 | 0,93 | 0,46 à 1,86 | 1,47 | 0,77 à 2,81 |
Log BPA (variable continue) | 2449 | 0,92 | 0,77 à 1,11 | 1,12 | 0,92 à 1,36 | 2444 | 0,91 | 0,75 à 1,10 | 1,12 | 0,93 à 1,36 |
Abréviations : BPA, bisphénol A; IC, intervalle de confiance; RC, rapport de cotes. Notes de bas de page du Tableau 2
|
Valeur p de BPA urinaire | Modèle 1 | Modèle 2 | ||
---|---|---|---|---|
Embonpoint | Obésité | Embonpoint | Obésité | |
Échantillon total | 0,322 | 0,036 | 0,394 | 0,041 |
Hommes | 0,208 | 0,193 | 0,248 | 0,266 |
Femmes | 0,960 | 0,211 | 0,973 | 0,169 |
Abréviation : BPA, bisphénol A Remarque : Valeur p du test de tendance, calculée par modélisation de la médiane de chaque quartile de BPA comme une variable continue. |
Nous n'avons observé aucune association significative entre le BPA urinaire et l'obésité abdominale, et ce, ni pour les participants dans leur ensemble (RC [quartile 4 par rapport au quartile 1] = 1,16, IC à 95 % : 0,81 à 1,66; valeur p pour la tendance = 0,463) ni pour l'un ou l'autre des sexes (tableau 3). Les modèles stratifiés selon le sexe indiquaient bien une association plus forte chez les hommes que chez les femmes (RC [quartile 4 par rapport au quartile 1] = 1,28 contre 1,03), mais aucune interaction statistiquement significative n'a pu être relevée (p > 0,05; données non présentées). L'ajustement supplémentaire des modèles en fonction de la taille, destinée à tenir compte de la stature générale, n'a eu aucune incidence sur les résultats (données non présentées).
Concentration urinaire de BPA | Modèle 1Tableau 3 note de bas de page b | Modèle 2Tableau 3 note de bas de page c | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
N | RC | IC à 95 % | N | RC | IC à 95 % | |
Échantillon total | ||||||
Quartile 1 (< 0,7 µg/L) | 1342 | 1,00 | Référence | 1339 | 1,00 | Référence |
Quartile 2 (0,7 à 1,2 µg/L) | 1003 | 1,12 | 0,76 à 1,67 | 1001 | 1,12 | 0,75 à 1,65 |
Quartile 3 (1,3 à 2,4 µg/L) | 1211 | 0,96 | 0,64 à 1,45 | 1209 | 0,99 | 0,67 à 1,46 |
Quartile 4 (> 2,4 µg/L) | 1156 | 1,16 | 0,81 à 1,65 | 1155 | 1,16 | 0,81 à 1,66 |
Log BPA (variable continue) | 4712 | 1,06 | 0,96 à 1,16 | 4704 | 1,05 | 0,96 à 1,16 |
Hommes | ||||||
Quartile 1 (< 0,7 µg/L) | 537 | 1,00 | Référence | 537 | 1,00 | Référence |
Quartile 2 (0,7 à 1,2 µg/L) | 479 | 1,41 | 0,88 à 2,26 | 478 | 1,27 | 0,80 à 2,02 |
Quartile 3 (1,3 à 2,4 µg/L) | 636 | 1,31 | 0,86 à 1,99 | 634 | 1,32 | 0,89 à 1,98 |
Quartile 4 (> 2,4 µg/L) | 618 | 1,41 | 0,78 à 2,55 | 618 | 1,28 | 0,72 à 2,27 |
Log BPA (variable continue) | 2270 | 1,08 | 0,92 à 1,28 | 2267 | 1,07 | 0,91 à 1,26 |
Femmes | ||||||
Quartile 1 (< 0,7 µg/L) | 805 | 1,00 | Référence | 802 | 1,00 | Référence |
Quartile 2 (0,7 à 1,2 µg/L) | 524 | 0,95 | 0,55 à 1,65 | 523 | 1,01 | 0,57 à 1,77 |
Quartile 3 (1,3 à 2,4 µg/L) | 575 | 0,76 | 0,43 à 1,36 | 575 | 0,80 | 0,45 à 1,44 |
Quartile 4 (> 2,4 µg/L) | 538 | 1,00 | 0,60 à 1,66 | 537 | 1,03 | 0,64 à 1,65 |
Log BPA (variable continue) | 2442 | 1,03 | 0,87 à 1,18 | 2437 | 1,03 | 0,90 à 1,18 |
Abréviations : BPA, bisphénol A; IC, intervalle de confiance; RC, rapport de cotes. Notes de bas de page du Tableau 3
|
Valeur p de BPA urinaire | Modèle 1 | Modèle 2 |
---|---|---|
Échantillon total | 0,470 | 0,463 |
Hommes | 0,434 | 0,616 |
Femmes | 0,902 | 0,864 |
Abréviation : BPA, bisphénol A Remarque : Valeur p du test de tendance, calculée par modélisation de la médiane de chaque quartile de BPA comme une variable continue. |
La figure 1 présente les associations entre les divers quartiles de BPA urinaire et les mesures de l'IMC et du tour de taille. Les participants des quartiles 3 et 4 avaient un IMC significativement plus élevé (1,03 kg/m², IC à 95 % : 0,30 à 1,76) que ceux du quartile 1 (1,06 kg/m², IC à 95 % : 0,18 à 1,93). Une tendance semblable a été observée pour le tour de taille, mais la signification statistique a été atteinte uniquement pour le quartile 3 (2,42 cm, IC à 95 % : 0,46 à 4,39) et non pour le quartile 4 (2,73 cm, IC à 95 % : -0,14 à 5,60). Par ailleurs, chaque augmentation du log naturel de la concentration urinaire de BPA a été associée à une hausse de 0,33 kg/m² (IC à 95 % : 0,10 à 0,57) de l'IMC et à une hausse de 1,00 cm (IC à 95 % : 0,34 à 1,65) du tour de taille (tableau 4). Les associations se sont révélées légèrement plus marquées chez les femmes (valeur p pour l'interaction > 0,05; données non présentées).

Abréviations : BPA, bisphénol A; IMC, indice de masse corporelle.
Remarques : Quartile 1 : moins de 0,7 µg/L; quartile 2 : 0,7 à 1,2 µg/L; quartile 3 : 1,3 à 2,4 µg/L; quartile 4 : plus de 2,4 µg/L.
Tous les modèles ont été ajustés en fonction du sexe (modèles globaux seulement), de l'âge, de la créatinurie, de l'origine ethnique, de la consommation d'alcool et de la consommation de malbouffe. Les modèles du tour de taille ont de plus été ajustés en fonction de la consommation de boissons sucrées. Les barres d'erreur correspondent aux intervalles de confiance à 95 %.
Description textuelle de la figure 1
Cette figure présente les associations entre les divers quartiles de BPA urinaire et les mesures de l'IMC et du tour de taille. Les participants des quartiles 3 et 4 avaient un IMC significativement plus élevé (1,03 kg/m², IC à 95 % : 0,30 à 1,76) que ceux du quartile 1 (1,06 kg/m², IC à 95 % : 0,18 à 1,93). Une tendance semblable a été observée pour le tour de taille, mais la signification statistique a été atteinte uniquement pour le quartile 3 (2,42 cm, IC à 95 % : 0,46 à 4,39) et non pour le quartile 4 (2,73 cm, IC à 95 % : −0,14 à 5,60).
Indice de masse corporelle (kg/m²)Tableau 4 note de bas de page a | Tour de taille (cm)Tableau 4 note de bas de page b | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
N | βTableau 4 note de bas de page c | IC à 95 % | N | βTableau 4 note de bas de page c | IC à 95 % | |
Échantillon total | ||||||
Log BPA (variable continue) | 4715 | 0,33 | 0,10 à 0,57 | 4704 | 1,00 | 0,34 à 1,65 |
Hommes | ||||||
Log BPA (variable continue) | 2271 | 0,28 | −0,04 à 0,59 | 2267 | 0,72 | −0,22 à 1,67 |
Femmes | ||||||
Log BPA (variable continue) | 2444 | 0,38 | 0,73 à 2,28 | 2437 | 1,16 | 0,39 à 1,92 |
Abréviations : BPA, bisphénol A; IC, intervalle de confiance. Notes de bas de page du Tableau 4
|
Dans nos analyses de sensibilité, l'inclusion de l'état de jeûne et du moment de collecte des urines n'a pas entraîné de changement supérieur à 10 % dans quelque modèle que ce soit, ce qui signifie que ces variables n'ont eu aucun effet de confusion sur les associations observées (données disponibles sur demande). Les analyses limitées aux adultes de 18 à 64 ans ont donné des résultats similaires, avec des associations légèrement plus fortes chez les participants obèses (RC [quartile 4 par rapport au quartile 1] = 1,64, IC à 95 % : 1,01 à 2,66; valeur p pour la tendance = 0,018) que dans l'échantillon total. De même, les résultats n'ont pas changé de façon notoire lorsque les analyses ont été limitées aux participants exempts de diverses maladies chroniques. Enfin, lorsque les analyses stratifiées selon le sexe ont été reconduites en utilisant les quartiles propres à chaque sexe au lieu des quartiles de l'échantillon total, les estimations de l'effet ont légèrement varié (le RC pour l'obésité a été réduit pour les deux sexes dans le cas du quartile 4 par rapport au quartile 1) mais sont généralement allées dans la même direction, avec des associations positives systématiquement plus fortes chez les hommes.
Analyse
Notre étude, fondée sur les données de l'ECMS, est la première à porter sur les associations entre le BPA et les indicateurs de l'obésité pour l'ensemble de la population adulte du Canada. Nous avons observé que la concentration urinaire de BPA est positivement associée à l'obésité globale mesurée à partir l'IMC, et ce, de manière dépendante à la dose, et que cette association persiste après ajustement en fonction de divers facteurs potentiels de confusion, dont certains liés à l'alimentation. Ces constatations concordent avec les résultats d'autres études transversales de grande envergure menées auprès d'adultes aux États-UnisNote de bas de page 11,Note de bas de page 12 et en ChineNote de bas de page 13 ainsi que d'études sur les enfantsNote de bas de page 30-33. Les effets observés dans notre étude se sont révélés légèrement moins importants que ceux de l'enquête américaine NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey)Note de bas de page 11 (RC [quartile 4 par rapport au quartile 1] = 1,76), se rapprochant davantage de ceux relevés dans l'étude sur des adultes chinoisNote de bas de page 13 (RC [quartile 4 par rapport au quartile 1] = 1,50). L'importance moindre de ces associations par rapport à celles des résultats américains pourrait s'expliquer par les concentrations considérablement inférieures de BPA enregistrées dans notre étude et dans l'étude chinoise. Par ailleurs, alors que nos résultats ont plutôt révélé une probabilité croissante d'obésité, certaines études ont fait ressortir un effet seuil ou non monotone d'un quartile de BPA urinaire à l'autreNote de bas de page 11,Note de bas de page 15,Note de bas de page 32. Malgré des associations non monotones couramment observées à l'égard du BPA et d'autres perturbateurs endocriniens dans des études toxicologiquesNote de bas de page 34, les expositions fréquentes de faible niveau au BPA chez l'humain constituent un défi pour l'évaluation et l'interprétation des relations dose-réponseNote de bas de page 35.
À l'instar des études antérieuresNote de bas de page 11,Note de bas de page 13,Note de bas de page 14, notre étude fournit des données probantes en faveur de l'existence d'associations positives entre la concentration urinaire de BPA et les mesures de l'IMC et du tour de taille. Cependant, contrairement aux études menées aux États-UnisNote de bas de page 11,Note de bas de page 12 et en AsieNote de bas de page 13,Note de bas de page 14, la nôtre n'a pas permis d'établir d'association entre la concentration urinaire de BPA et l'obésité abdominale fondée sur des valeurs seuils du tour de taille. Bien que notre étude ait utilisé les mêmes valeurs seuils que l'étude américaine, les différences entre les populations sur le plan de l'origine ethnique pourraient avoir contribué à ces constatations divergentesNote de bas de page 36 : la concentration urinaire de BPA peut varier selon l'origine ethnique et s'est révélée significativement plus élevée chez les Afro-Américains que chez les Blancs américainsNote de bas de page 27. Cependant, en raison de la faible taille des échantillons divisés en groupes ethniques, nous n'avons pas pu faire d'ajustements en fonction de l'origine ethnique ni examiner les associations de ce point de vue.
Plusieurs mécanismes biologiques ont été proposés pour expliquer l'association entre le BPA et l'obésité, mais leur mode d'action exact demeure inconnu. Par exemple, on sait que le BPA favorise la différenciation des adipocytes et l'accumulation de tissus adipeuxNote de bas de page 9, qu'il se fixe aux récepteurs œstrogéniques des adipocytes et qu'il inhibe la production de l'hormone adiponectineNote de bas de page 37. Alors que la plupart des études chez l'animal ont porté sur l'exposition in utero, Miyawaki et ses collaborateursNote de bas de page 10 ont révélé que l'exposition au BPA durant les périodes périnatale et postnatale avait entraîné des gains de poids chez la souris. De plus, l'exposition de longue durée au BPA a accru la masse adipeuse et induit une résistance à l'insuline, une hyperglycémie et une hypercholestérolémie chez des souris adultesNote de bas de page 38, ce qui conduit à penser que le BPA intervient dans l'obésité et dans les problèmes cardiométaboliques. De même, les études épidémiologiques produisent de plus en plus de données probantes indiquant que l'exposition au BPA non seulement favorise l'obésité mais pourrait être associée à un risque accru de diabète et de maladie cardiovasculaireNote de bas de page 39.
Conformément à la plupart des études épidémiologiques, nous n'avons décelé aucune preuve que le sexe ait une incidence sur l'association entre la concentration urinaire de BPA et l'obésité. Des différences entre les sexes en ce qui concerne l'association entre le BPA et l'obésité ont cependant été notées dans des études chez l'animalNote de bas de page 16,Note de bas de page 40, peut-être en raison de différences sur le plan du métabolisme du BPANote de bas de page 41 et de l'expression des récepteurs œstrogéniquesNote de bas de page 42 ou encore d'effets du BPA spécifiques à un sexe en matière d'apport alimentaire et de dépense énergétiqueNote de bas de page 43. Cette plausibilité biologique nécessite des recherches plus poussées pour définir les différences possibles selon le sexe dans les résultats de santé associés au BPA.
Points forts et limites
Notre étude était la première au Canada à porter sur les associations entre le BPA et les indicateurs de l'obésité chez les adultes. Ses points forts sont le fait qu'elle ait été fondée sur la population, la grande taille de son échantillon, l'utilisation de mesures anthropométriques directes, la haute qualité des dosages du BPA dans l'urine et la prise en compte de multiples facteurs potentiels de confusion, dont plusieurs liés à l'alimentation. Ce dernier point est important, car des revues systématiques récentes ont révélé que l'absence d'ajustement en fonction de l'alimentation, et particulièrement de la consommation d'aliments transformés, constituait une limite importante des études sur les associations entre le BPA et divers résultats de santéNote de bas de page 26,Note de bas de page 35,Note de bas de page 39.
Notre étude comportait aussi quelques limites. D'abord, en raison de la nature transversale des données de l'ECMS, aucune relation temporelle n'a pu être établie. Il est possible que les personnes obèses accumulent, métabolisent ou éliminent le BPA différemment des autres personnes et que cela explique les concentrations plus élevées de BPA dans leur urineNote de bas de page 44,Note de bas de page 45. Cela dit, et bien que d'autres études longitudinales soient nécessaires pour les deux sexes, on a pu associer, dans une étude de cohorte prospective menée récemment sur un groupe de femmes, des concentrations urinaires de BPA plus élevées au départ et une prise de poids plus importante sur une période de suivi de 10 ansNote de bas de page 46. De plus, les échantillons ponctuels d'urine pourraient ne pas être représentatifs d'une exposition de longue durée au BPA. Une variabilité intra-individuelle considérable de la concentration urinaire de BPA a en effet été constatée au fil de la journée et de la semaineNote de bas de page 47 ainsi que sur une période de 1 à 3 ansNote de bas de page 48, traduisant vraisemblablement les variations de l'apport alimentaire. Nos analyses de sensibilité ont quant à elles montré que le moment de la collecte des urines et l'état de jeûne n'avaient pas influé sur les associations observées. De plus, dans une étude de groupe récente où plusieurs mesures du BPA urinaire et de l'IMC ont été faites sur une période de 3 ans, des associations positives significatives avec le surpoids ont été établies chez les personnes âgées, et ce, que les concentrations de BPA analysées aient été ponctuelles ou fondées sur des moyennesNote de bas de page 15.
Conclusion
Nous avons montré que, dans un échantillon national représentatif des adultes canadiens, le BPA était positivement associé à l'obésité en général de même qu'aux valeurs de l'IMC et du tour de taille. Bien que le déséquilibre entre l'apport et la dépense énergétiques demeure un facteur qui contribue grandement à l'obésité, les conséquences attribuables au BPA sur la santé et sur l'économie ne devraient pas être ignoréesNote de bas de page 49. De plus, comme le BPA n'est pas interdit au Canada sauf dans les biberons pour bébés et les produits cosmétiques, il est recommandé d'en limiter l'exposition par les emballages alimentaires en raison de ses effets possibles sur la santé, dont l'obésitéNote de bas de page 6. Il est nécessaire d'explorer davantage le potentiel du BPA comme environnement obésogène. Des études plus poussées devraient viser à produire des données prospectives et des mesures sur de longues périodes pour améliorer la classification de l'exposition et éclaircir la relation temporelle entre le BPA et l'obésité.
Remerciements
L'ECMS a été menée par Statistique Canada en partenariat avec Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada, grâce à l'appui financier du gouvernement fédéral du Canada. Aucun financement externe n'a été obtenu pour cette étude.
Conflits d'intérêts
Les auteurs déclarent n'avoir aucun conflit d'intérêts.
Contributions des auteurs et avis
MTD et VCC ont imaginé l'étude, effectué les analyses de données, interprété les données et rédigé l'ébauche du manuscrit. MAM et MdG ont contribué à l'interprétation des données, fourni une expertise et des conseils sur des questions précises et assuré la révision et l'examen critique du manuscrit.
Le contenu de cet article et les opinions qui y sont exprimées n'engagent que les auteurs et ne représentent pas forcément les opinions du Gouvernement du Canada.
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