Avant-propos

Accueil Revue PSPMC
Publié par : L'Agence de la santé publique du Canada
Date de publication : novembre 2023
ISSN: 2368-7398
Soumettre un article
À propos du PSPMC
Naviguer
Table des matières | Page suivante
Stephanie Priest, maîtrise en gestion, Directrice générale par intérim, Centre de la santé mentale et du bien‑être
https://doi.org/10.24095/hpcdp.43.10/11.01f
Rattachement de l'auteure
Centre de la santé mentale et du bien-être, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario), Canada
Correspondance
Stephanie Priest, Agence de la santé publique du Canada, 785, avenue Carling, Ottawa (Ont.) K1A 0K9; courriel : stephanie.priest@phac-aspc.gc.ca
Citation proposée
Priest S. Avant-propos. Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada. 2023;43(10/11):479-480. https://doi.org/10.24095/hpcdp.43.10/11.01f
Ce numéro spécial de Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada réunit une courte collection d’articles portant sur divers aspects du traitement et de la compréhension des symptômes et des effets sur la santé du trouble de stress post‑traumatique (TSPT).
Le TSPT désigne un problème de santé mentale complexe qui affecte profondément non seulement les individus affectés, mais aussi les familles, les collectivités et les populations. Bien que les personnes ayant vécu un ou plusieurs événements traumatisants n’évoluent pas toutes vers un TSPT, il est établi que certaines populations et certains groupes professionnels présentent un risque accru en raison des événements traumatisants auxquels ils sont exposés dans leur milieu de travail ou dans leur environnement. La pandémie de COVID‑19 a montré, une fois de plus, que les populations ne sont pas toutes touchées de manière équivalenteNote de bas de page 1. Durant la pandémie, on a ciblé comme population à risque certains groupes, notamment les travailleurs de la santé, les premiers intervenants et les travailleurs de la sécurité publique, un grand nombre d’entre eux ayant été susceptibles de subir des traumatismes et des blessures morales. Selon les données collectées durant la deuxième année de la pandémie, le taux probable de TSPT chez les adultes canadiens était de 7 %Note de bas de page 2, avec une prévalence encore plus élevée chez les travailleurs de première ligneNote de bas de page 3.
L’amélioration de notre compréhension des interventions efficaces et des meilleures manières de les mettre en œuvre pour améliorer la vie des personnes vivant avec un TSPT demeure une priorité pour le gouvernement du Canada. Ainsi, le Cadre fédéral relatif au trouble de stress post-traumatique (« le cadre ») a été lancé le 22 janvier 2020 pour appuyer et faire avancer la collaboration, la recherche et les meilleures pratiques. Il représente l’aboutissement de la mobilisation de plus de 200 intervenants et partenaires lors de la Conférence nationale sur le TSPT, en avril 2019, et d’une collaboration à long terme englobant plus de 15 ministères du gouvernement fédéral. Ce cadre énonce une vision commune selon laquelle « les personnes vivant avec le TSPT, leurs proches et les personnes à risque de développer le TSPT sont reconnus et soutenus tout au long de leur cheminement vers la guérison, la résilience et la prospérité »Note de bas de page 4,p.17.
La recherche et l’établissement de données probantes, ainsi que des mécanismes robustes permettant de conjuguer la recherche avec l’action, jouent un rôle déterminant dans la réalisation de cette vision. Dans la foulée de la publication du cadre, l’Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies (INSMT) des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) a organisé en 2020 l’Atelier de consensus sur les lacunes dans les connaissances sur le stress post‑traumatique (SPT). Cet atelier, qui a été élaboré et orienté par des personnes ayant vécu ou vivant ce type d’expérience, visait à explorer le rôle de la recherche et à améliorer les résultats chez les personnes atteintes de stress post‑traumatiqueNote de bas de page 5. Le cadre et l’atelier ont préparé le terrain pour une collaboration à long terme destinée à mettre en pratique les connaissances, et ce, avant le début de la pandémie de COVID‑19. Depuis, la situation engendrée par la COVID‑19 a fait ressortir les effets disproportionnés de la pandémie sur certaines populations et certains groupes, ainsi que la nécessité de mieux comprendre leurs expériences pour mieux cibler les efforts de lutte contre les traumatismes et le TSPT.
Trois des articles de recherche présentés dans ce numéro spécial portent sur l’importance de tirer parti de nos connaissances collectives sur divers groupes exposés au stress post‑traumatique, à la détresse morale et à la stigmatisation. Parmi ces groupes on compte les premiers intervenants (Testa et al.Note de bas de page 6), les pompiers d’aéroport (Barry et al.Note de bas de page 7) et les inhalothérapeutes (D’Alessandro-Lowe et al.Note de bas de page 8). Les analyses qualitatives de deux de ces études ont permis d’en savoir davantage sur les obstacles et les facteurs favorables aux comportements de recherche d’aide. De plus, l’importance de comprendre les liens entre la santé physique et la santé mentale est explorée dans la revue de littérature et l’étude de cas présentées par Singh et ses collaborateurs sur la fonction cardiaque et le TSPTNote de bas de page 9.
Nous sommes conscients que la terminologie évolue et qu’elle sera déterminante pour l’amélioration des résultats chez les personnes vivant avec le TSPT, c’est pourquoi ce numéro spécial comporte en annexe la version 3.0 du « Glossaire des termes : une compréhension commune des termes courants utilisés pour décrire les traumatismes psychologiques » (« le glossaire »)Note de bas de page 10. La première version publiée du glossaire, préparée par l’Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique (ICRTSP), a été rendue accessible au public dans le rapport du cadreNote de bas de page 11. Cette nouvelle version vise à contribuer à la fondation d’une terminologie commune utilisable par l’ensemble des secteurs et vise également à améliorer la compréhension commune des principaux termes concernant les traumatismes.
Les cadres, les stratégies et les plans d’action ne suffisent pas en eux-mêmes pour changer un système. Une mise en œuvre souple et des activités constantes d’évaluation et de recherche sont nécessaires pour adapter les politiques, les programmes et les pratiques en fonction des besoins d’une variété de populations et de groupes. Ces articles et la version 3.0 du glossaire réunis ici vont contribuer à enrichir le corpus de données probantes et de connaissances utilisables par les intervenants pour saisir les différents effets du TSPT en fonction des groupes touchés au Canada et pour mieux y répondre.
Avis
Le contenu de l’article et les points de vue qui y sont exprimés n’engagent que l’auteure; ils ne correspondent pas nécessairement à ceux du gouvernement du Canada.
Détails de la page
- Date de modification :