Vaccination contre le rotavirus

Volume 40-2, le 24 janvier 2014

Résumé

Recommandations pour les programmes de vaccination antirotavirus

Comité canadien d’immunisation (CCI)*

Affiliation

*Le Comité canadien d'immunisation offre des conseils d'ordre opérationnel et technique relatifs aux politiques et programmes d'immunisation au Canada. Il est composé de représentants des provinces/territoires, du Comité consultatif national de l'immunisation, de l’Advisory Committee on Immunization Practices (États-Unis) et des trois unités suivantes de Santé Canada : la Direction des produits biologiques et des thérapies génétiques, la Direction des produits de santé commercialisés et la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits.

DOI

https://doi.org/10.14745/ccdr.v40i02a02f

Contexte

Le rotavirus est une cause fréquente de gastro-entérite chez les enfants, et la maladie peut être tant asymptomatique que grave. Se fondant sur des données scientifiques, le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) recommande d'administrer le vaccin contre le rotavirus aux nourrissons pour prévenir cette gastro-entérite virale courante. Le Comité canadien d'immunisation (CCI), pour sa part, s'est penché sur les enjeux liés aux programmes de ce vaccin et sur la pertinence d'inclure le vaccin dans les calendriers de vaccination systématique des provinces/territoires. Le présent document est un bref sommaire de la déclaration complète du CCI concernant la vaccination contre le rotavirusNote de bas de page 1.

Démarche

Un groupe de travail du CCI a examiné le fardeau de la maladie, l'innocuité et l'efficacité des vaccins, le rapport coût/avantage, l'acceptabilité et la faisabilité ainsi que les questions éthiques et juridiques en cause. Il a ensuite formulé des recommandations relatives à un programme universel de vaccination contre le rotavirus et à une stratégie d'évaluation et a élaboré des questions pour recherches futures.

Constatations

Le rotavirus est une cause fréquente de gastro-entérite chez les enfants et peut entraîner de lourdes séquelles, surtout dans le cas des enfants âgés de moins de deux ans. Au Canada, 1 enfant sur 7 atteint de la maladie sera confié à des soins de santé, 1 cas sur 20 sera conduit à la salle d'urgence ou hospitalisé et 1 cas sur 62 sera hospitalisé. Les deux vaccins oraux contre le rotavirus homologués au Canada, RotaTeqMD et RotarixMC, sont efficaces et protègent contre les sérotypes courants. L'intussusception survient rarement par suite de la vaccination, mais risque de survenir dans le cas d'une infection. Une évaluation attentive de l'innocuité a révélé que les avantages du vaccin contre le rotavirus l'emportent sur le risque. Un examen systématique d'études sur le rapport coût/avantage semble indiquer que ces vaccins sont rentables même lorsque l'immunité collective n'est pas prise en considération. Il a été conclu que le vaccin RotarixMC est plus rentable que le RotaTeqMD, selon les études canadiennes réalisées. D'après les études menées sur l'acceptabilité, les parents aiment que le vaccin contre le rotavirus soit administré par voie orale et qu'il soit efficace pour prévenir la maladie grave, et ils se fieraient à la recommandation du médecin quant à son utilisation. La vaccination contre le rotavirus est possible, car elle s'insère bien dans le calendrier actuel de vaccination systématique.

Recommandations

Le CCI appuie l'administration systématique des vaccins contre le rotavirus aux nourrissons, sans contre-indications, en se fondant sur les recommandations du CCNI, les études canadiennes démontrant leur efficacité par rapport aux coûts et les études canadiennes indiquant un haut degré d'acceptabilité et de faisabilité. Un cadre d'évaluation pour les programmes d'immunisation contre le rotavirus est recommandé pour :

  1. surveiller le fardeau de la maladie au Canada;
  2. évaluer la gravité des infections;
  3. assurer le suivi de la couverture vaccinale dans la population cible;
  4. surveiller l'innocuité des vaccins.

D'autres domaines de recherche cernés comprennent les études sur le recours à la vaccination, l'évaluation de l'immunité collective et l'administration du vaccin contre le rotavirus aux enfants prématurés.

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