Épidémiologie des cas de COVID-19 décédés

RMTC

Volume 46–10, le 1er octobre 2020 : Biosécurité en Laboratoire

Communication rapide

Épidémiologie descriptive des cas décédés de COVID-19 signalés lors de la première vague de l’épidémie au Canada, du 15 janvier au 9 juillet 2020

Équipe de surveillance et d’épidémiologie de la COVID-191 de l’Agence de la santé publique du Canada

Affiliation

1 Agence de la santé publique du Canada, Ottawa, ON

Correspondance

lindsay.whitmore@canada.ca

Citation proposée

Équipe de surveillance et d’épidémiologie de la COVID-19 de l’Agence de la santé publique du Canada. Épidémiologie descriptive des cas décédés de COVID-19 signalés lors de la première vague de l’épidémie au Canada, du 15 janvier au 9 juillet 2020. Relevé des maladies transmissibles au Canada 2020;46(10):388–93. https://doi.org/10.14745/ccdr.v46i10a06f

Mots-clés : COVID-19, Canada, mortalité, épidémiologie, taux de létalité

Résumé

Cette communication rapide décrit les décès parmi les cas de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) au Canada par province et territoire et par caractéristiques des cas. Sur les 106 804 cas de COVID-19 signalés au Canada en date du 9 juillet 2020, 8 749 ont entraîné la mort, ce qui représente un taux de mortalité de 23,3 pour 100 000 habitants et un taux de létalité de 8,2 %. Au Canada, le taux de létalité varie de 0 % à 10 % selon les provinces et les territoires, les différences reflétant probablement les différences d’ampleur de l’épidémie dans chaque juridiction, ainsi que le lieu et les victimes des épidémies localisées (e.g. les éclosions dans les établissements de soins de longue durée, qui touchent les personnes âgées souffrant de multimorbidités). Le taux de létalité augmentait avec l’âge et le nombre de problèmes médicaux préexistants, ainsi que parmi les résidents des établissements de soins de longue durée et des foyers de personnes âgées. Des plans sont en cours pour recueillir des renseignements plus détaillés sur les cas, y compris la race et l’ethnicité, ce qui nous permettra de mieux comprendre les communautés les plus touchées par la COVID-19. Des études sur la surmortalité, une mesure du nombre de personnes qui sont mortes de n’importe quelle cause par rapport à la moyenne historique, permettront de clarifier l’impact complet de la COVID-19 au sein des juridictions canadiennes.

Introduction

En début juillet 2020, le Canada avait réussi à aplatir la vague initiale de la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), ramenant le nombre moyen de cas quotidiens déclarés d’un pic de 1 600 au cours de la dernière semaine d’avril à 290 cas dans la semaine précédant le 9 juillet 2020. Tragiquement, au cours de cette première vague, le Canada a enregistré le 20e taux brut de mortalité le plus élevé au monde au 9 juillet 2020Note de bas de page 1. Cette communication rapide décrit les décès parmi les cas de COVID-19, en utilisant les données disponibles signalées au cours de cette première vague du 1er janvier 2020 au 9 juillet 2020, afin d’éclairer les mesures visant à minimiser les décès dus à la COVID-19 à l’avenir.

Situation actuelle

En date du 9 juillet 2020, 106 804 cas de COVID-19 ont été déclarés au Canada, et le nombre de décès déclarés parmi ces cas était de 8 749. Le nombre de décès déclarés quotidiennement a augmenté régulièrement depuis la fin mars pour atteindre un pic au début mai; en moyenne, 177 décès ont été déclarés quotidiennement entre le 30 avril et le 6 mai. Le nombre quotidien de décès déclarés a ensuite diminué régulièrement et, dans la semaine précédant le 9 juillet 2020, une moyenne de 15 décès a été déclarée chaque jour (figure 1). Cela correspond à la tendance du nombre de cas déclarés quotidiennement qui a été observée deux à trois semaines plus tôt. Cette situation était attendue, puisque les décès liés à la COVID-19 représentent des infections survenues plusieurs semaines auparavantNote de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 4.

Figure 1 : Décès quotidiens signalés parmi les cas de COVID-19 au Canada et moyenne mobile sur sept jours, du 8 mars au 9 juillet 2020 (N = 8 749)Figure 1 note a

Figure 1 : Décès quotidiens signalés parmi les cas de COVID-19 au Canada et moyenne mobile sur sept jours, du 8 mars au 9 juillet 2020 (N = 8 749)

Description textuelle : Figure 1

Figure 1 : Décès quotidiens signalés parmi les cas de COVID-19 au Canada et moyenne mobile sur sept jours, du 8 mars au 9 juillet 2020 (N = 8 749)Figure 1 note a

Figure 1 : Décès quotidiens signalés parmi les cas de COVID-19 au Canada et moyenne mobile sur sept jours, du 8 mars au 9 juillet 2020 (N = 8 749)
Date Nombre de décès déclarés
Décès déclarés quotidiennement Moyenne mobile de sept jours
2020-03-08 1 0,1
2020-03-09 0 0,1
2020-03-11 1 0,3
2020-03-12 0 0,3
2020-03-13 0 0,3
2020-03-14 0 0,3
2020-03-15 0 0,3
2020-03-16 3 0,6
2020-03-17 3 1
2020-03-18 1 1
2020-03-19 3 1,4
2020-03-20 1 1,6
2020-03-21 5 2,3
2020-03-22 2 2,6
2020-03-23 4 2,7
2020-03-24 3 2,7
2020-03-25 8 3,7
2020-03-26 4 3,9
2020-03-27 14 5,7
2020-03-28 6 5,9
2020-03-29 2 5,9
2020-03-30 28 9,3
2020-03-31 7 9,9
2020-04-01 13 10,6
2020-04-02 29 14,1
2020-04-03 49 19,1
2020-04-04 44 24,6
2020-04-05 49 31,3
2020-04-06 43 33,4
2020-04-07 57 40,6
2020-04-08 55 46,6
2020-04-09 74 53
2020-04-10 60 54,6
2020-04-11 84 60,3
2020-04-12 64 62,4
2020-04-13 63 65,3
2020-04-14 123 74,7
2020-04-15 107 82,1
2020-04-16 183 97,7
2020-04-17 116 105,7
2020-04-18 158 116,3
2020-04-19 113 123,3
2020-04-20 110 130
2020-04-21 144 133
2020-04-22 140 137,7
2020-04-23 172 136,1
2020-04-24 156 141,9
2020-04-25 163 142,6
2020-04-26 95 140
2020-04-27 147 145,3
2020-04-28 152 146,4
2020-04-29 137 146
2020-04-30 188 148,3
2020-05-01 207 155,6
2020-05-02 175 157,3
2020-05-03 116 160,3
2020-05-04 172 163,9
2020-05-05 189 169,1
2020-05-06 189 176,6
2020-05-07 176 174,9
2020-05-08 161 168,3
2020-05-09 124 161
2020-05-10 178 169,9
2020-05-11 122 162,7
2020-05-12 176 160,9
2020-05-13 135 153,1
2020-05-14 168 152
2020-05-15 90 141,9
2020-05-16 117 140,9
2020-05-17 103 130,1
2020-05-18 60 121,3
2020-05-19 70 106,1
2020-05-20 118 103,7
2020-05-21 122 97,1
2020-05-22 98 98,3
2020-05-23 105 96,6
2020-05-24 69 91,7
2020-05-25 121 100,4
2020-05-26 94 103,9
2020-05-27 126 105
2020-05-28 112 103,6
2020-05-29 102 104,1
2020-05-30 94 102,6
2020-05-31 222 124,4
2020-06-01 31 111,6
2020-06-02 69 108
2020-06-03 103 104,7
2020-06-04 139 108,6
2020-06-05 66 103,4
2020-06-06 70 100
2020-06-07 27 72,1
2020-06-08 35 72,7
2020-06-09 62 71,7
2020-06-10 63 66
2020-06-11 34 51
2020-06-12 55 49,4
2020-06-13 58 47,7
2020-06-14 39 49,4
2020-06-15 29 48,6
2020-06-16 38 45,1
2020-06-17 41 42
2020-06-18 46 43,7
2020-06-19 46 42,4
2020-06-20 64 43,3
2020-06-21 20 40,6
2020-06-22 6 37,3
2020-06-23 18 34,4
2020-06-24 30 32,9
2020-06-25 20 29,1
2020-06-26 4 23,1
2020-06-27 8 15,1
2020-06-28 6 13,1
2020-06-29 44 18,6
2020-06-30 25 19,6
2020-07-01 0 15,3
2020-07-02 51 19,7
2020-07-03 21 22,1
2020-07-04 11 22,6
2020-07-05 10 23,1
2020-07-06 9 18,1
2020-07-07 18 17,1
2020-07-08 26 20,9
2020-07-09 12 15,3

Le taux de mortalité brut du Canada au 9 juillet 2020 était de 23,3 décès liés à la COVID-19 pour 100 000 habitants. En raison du délai entre la date de l’infection et la date du décès, le résultat clinique final pour les cas déclarés plus récemment n’est pas encore connu et, par conséquent, ce taux de mortalité a probablement sous-estimé le taux réel. Selon les données disponibles, le taux de mortalité de la COVID-19 au Canada était le 20e plus élevé au monde, bien qu’il soit comparable ou inférieur à celui de plusieurs pays européens et nord-américainsNote de bas de page 1. Il est toutefois important de noter que le nombre de décès liés à la COVID-19 dans un pays est fondé sur plusieurs facteurs interdépendants, notamment la capacité du système de soins de santé, la façon dont les décès sont définis et saisis, le stade de l’épidémie et la répartition de la population d’un pays en fonction de la santé et de l’âge. Pour ces raisons, les comparaisons entre pays doivent être interprétées avec prudence.

Au 9 juillet 2020, le taux de létalité au Canada, calculé en divisant le nombre total de décès par le nombre de cas déclarés, était de 8,2 %. Comme pour le taux brut de mortalité, il s’agit probablement d’une mesure biaisée du véritable taux de létalité, puisque le résultat (i.e. les personnes qui se sont rétablies ou sont décédées) n’est pas encore connu pour les cas récemment déclarés.

Dans l’ensemble du Canada, le taux de létalité varie de 0 % à 10 % selon la province ou le territoire (tableau 1), et le taux de mortalité pour 100 000 habitants canadiens varie de 0,3 à 66,1 (dans les provinces et territoires où il y a eu des décès). Après normalisation pour l’âge, qui a pris en considération des différences dans la répartition par âge entre les provinces, le taux de mortalité pour 100 000 habitants se situait entre 0,2 et 60,4. Après normalisation selon l’âge, les différences de taux de mortalité par province étaient probablement dues à plusieurs facteurs, dont le plus important était la propagation de la COVID-19 dans les établissements de soins de longue durée et les foyers pour personnes âgées. L’Ontario et le Québec affichent les taux de mortalité normalisés selon l’âge les plus élevés, soit 18,4 et 60,4 respectivement, plus de 70 % de ces décès se sont produits dans les établissements de soins de longue durée et les résidences pour personnes âgées (tableau 1).

Tableau 1 : Décès parmi les cas de COVID-19 au Canada au 9 juillet 2020, par province et territoire
Province/territoire Total des cas DécèsNote a de tableau 1 Décès parmi les résidents des établissements de soins de longue durée et des résidences pour personnes âgéesNote b de tableau 1 Taux de létalité Décès pour 100 000 habitantsNote c de tableau 1Note d de tableau 1 Taux de mortalité standardisé selon l’âge par 100 000Note c de tableau 1Note e de tableau 1Note f de tableau 1
Québec 56 216 5 609 4 765 10,0 % 66,1 60,4
Ontario 36 348 2 703 2 011 7,4 % 18,6 18,4
Alberta 8 519 161 117 1,9 % 3,7 4,8
Colombie-Britannique 3 028 186 131 6,1 % 3,7 3,5
Nouvelle-Écosse 1 066 63 57 5,9 % 6,5 5,8
Saskatchewan 813 15 2 1,8 % 1,3 1,3
Manitoba 325 7 1 2,2 % 0,5 0,6
Terre-Neuve-et-Labrador 261 3 0 1,2 % 0,6 0,5
Nouveau-Brunswick 166 2 2 1,2 % 0,3 0,2
Île-du-Prince-Édouard 33 0 0 0 % ADCNote g de tableau 1 ADCNote g de tableau 1
Yukon 11 0 0 0 % ADCNote g de tableau 1 ADCNote g de tableau 1
Territoires du Nord-Ouest 5 0 0 0 % ADCNote g de tableau 1 ADCNote g de tableau 1
Nunavut 0 0 0 0 % ADCNote g de tableau 1 ADCNote g de tableau 1
CanadaNote h de tableau 1 106 804 8 749 7 086 8,2 % 23,3 23,3Note i de tableau 1

En effet, l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les résidents des établissements de soins de longue durée et des résidences pour personnes âgées a été sévère. En date du 9 juillet 2020 (tableau 1), environ 81 % des décès liés à la COVID-19 au Canada se sont produits parmi les résidents, l’Ontario et le Québec étant particulièrement touchés, avec respectivement 2 011 et 4 765 décès parmi les résidents d’établissements de soins de longue durée et de résidences pour personnes âgées. Cela peut être dû à la taille de la population, à sa densité et à l’ampleur de la transmission communautaire au sein de ces provinces particulièresNote de bas de page 6.

Sur les 106 804 cas et 8 749 décès déclarés au Canada le 9 juillet 2020, des renseignements plus détaillés ont été communiqués à l’Agence de la santé publique du Canada pour 106 321 (99,5 %) cas et 8 711 (99,6 %) décès à cette même date. Une analyse des décès liés à la COVID-19 selon l’âge, le sexe, les problèmes médicaux préexistants et les soins de longue durée et le statut de résident d’une résidence pour personnes âgées a été réalisée à l’aide de cet ensemble de données plus détaillées fournies par les provinces et les territoires.

Le taux de létalité était inférieur à 1 % dans toutes les tranches d’âge jusqu’à 50 ans, puis augmentait rapidement avec l’âge, avec un taux de létalité de 1,2 % pour les 50 à 59 ans et jusqu’à 34,4 % pour les 80 ans et plus (tableau 2). Les femmes canadiennes ont été globalement plus touchées, avec un taux de mortalité plus élevé pour 100 000 (24,9 chez les femmes contre 21,3 chez les hommes). Cependant, parmi les cas, les hommes avaient un taux de létalité plus élevé que les femmes (8,5 % contre 7,9 %). Ces derniers résultats font écho à une différence entre les sexes observée parmi les cas de maladies graves dues à la COVID-19 dans d’autres paysNote de bas de page 7Note de bas de page 8, ce qui peut refléter des différences entre les sexes dans la prévalence des problèmes médicaux préexistants et dans les comportements à risque comme le tabagismeNote de bas de page 8.

Tableau 2 : Taux de létalité et de décès pour 100 000 habitants, par âge et par sexe, au 9 juillet 2020 (N = 106 321)
Caractéristiques des cas Cas Décès Taux de létalité Décès pour 100 000 habitantsNote a de tableau 2
Groupe d’âgeNote b de tableau 2
0–19 ans 7 791 1 0,01 % 0,01
20–29 ans 14 813 8 0,05 % 0,2
30–39 ans 14 854 15 0,1 % 0,3
40–49 ans 16 175 45 0,3 % 0,9
50–59 ans 16 140 200 1,2 % 3,8
60–69 ans 10 427 615 5,9 % 13,3
70–79 ans 7 832 1 570 20,1 % 54,7
80 ans et plus 18 166 6 257 34,4 % 385,1
Total 106 198 8 711 8,2 % 23,0
Groupe d’âge par sexeNote b de tableau 2Note c de tableau 2
Femme
0–39 ans 19 814 8 0,04 % 0,1
40–59 ans 17 827 94 0,5 % 1,9
60–79 ans 9 095 885 9,7 % 22,9
80 ans et plus 12 457 3 713 29,8 % 381,8
Total 59 193 4 700 7,9 % 24,9
Homme
0–39 ans 17 519 16 0,1 % 0,2
40–59 ans 14 412 151 1,1 % 3,0
60–79 ans 9 117 1 294 14,2 % 35,8
80 ans et plus 5 596 2 509 44,8 % 384,6
Total 46 644 3 970 8,5 % 21,3

En se fondant sur les renseignements limités disponibles sur les problèmes médicaux préexistants (n = 6 350), le taux de létalité a généralement augmenté au fur et à mesure que le nombre de problèmes médicaux préexistants augmentait, globalement et dans toutes les tranches d’âge (tableau 3). Cette augmentation a été marquée chez les personnes âgées de 60 à 79 ans, où le taux de létalité était de 3,1 % chez les personnes sans problèmes médicaux préexistants et de 25,5 % chez les personnes ayant trois problèmes médicaux préexistants ou plus. Les problèmes médicaux préexistants évalués dans les rapports de cas fournis à l’Agence de la santé publique du Canada comprenaient les maladies cardiaques, les troubles neurologiques ou neuromusculaires chroniques, le diabète, les maladies/affections d’immunodéficience, les maladies du foie, les affections malignes, les maladies rénales et les maladies respiratoires. Le fait d’être résident d’un établissement de soins de longue durée ou d’une résidence pour personnes âgées a également entraîné un taux de létalité plus élevé dans l’ensemble (26,8 %) et dans chaque groupe d’âge. Bien que les renseignements permettant de déterminer si le cas était ou non un résident d’un établissement de soins de longue durée ou d’une résidence pour personnes âgées soient limités (n = 10 150), ces résultats sont similaires à ceux d’autres études canadiennes, dans lesquelles le taux de létalité global parmi les résidents était estimé à 36 %Note de bas de page 6, et était supérieur à celui des canadiens âgés qui ne vivaient pas dans un tel environnement (Personal communication, D. Fisman et al.). Le taux de létalité plus élevé au sein de cette population reflète probablement un degré de fragilité et de multimorbidité chez les résidents qui augmente le risque de complications graves, y compris le décèsNote de bas de page 9.

Tableau 3 : Taux de létalité par groupe d’âge parmi les cas de COVID-19 selon les problèmes médicaux préexistants et selon le statut de résident d’un établissement de soins de longue durée ou d’une résidence pour personnes âgées, 9 juillet 2020Note a de tableau 3
Caractéristiques des cas Décès/cas (taux de létalité)
Âge (années)
059 ans 6079 ans 80 ans et plus Total des cas
n/N % n/N % n/N % n/N %
Nombre de problèmes médicaux préexistantsNote a de tableau 3Note b de tableau 3
0 4/4 150 0,1 % 32/1 028 3,1 % 67/224 29,9 % 103/5 402 1,9 %
1 2/135 1,5 % 6/157 3,8 % 12/55 21,8 % 20/347 5,8 %
2 0/66 0,0 % 18/141 12,8 % 39/129 30,2 % 57/336 17,0 %
3 et plus 1/39 2,6 % 26/102 25,5 % 47/124 37,9 % 74/265 27,9 %
Résident d’un établissement de soins de longue durée ou de résidence pour personnes âgéesNote c de tableau 3
Non 6/8 122 0,1 % 34/1 098 3,1 % 35/171 20,5 % 75/9 391 0,8 %
Oui 3/33 9,1 % 45/213 21,1 % 155/512 30,3 % 203/758 26,8 %

Il y a de plus en plus de preuves que, comme aux États-Unis et au Royaume-UniNote de bas de page 10, les personnes appartenant à des minorités raciales et ethniques au Canada courent un risque accru de contracter la COVID-19 et de subir des complications graves, y compris le décèsNote de bas de page 11Note de bas de page 12. Au niveau national, il est prévu de commencer à l’automne 2020 la collecte de renseignements plus détaillés sur les cas, notamment sur la race, l’ethnicité et le statut socio-économique.

Conclusion

Les autorités de santé publique de tout le pays continueront à suivre de près le nombre de décès parmi les cas de COVID-19 afin d’orienter des mesures supplémentaires pour prévenir les issues fatales. Bien que les décès fournissent une indication tardive de la transmission de la COVID-19, ils donnent une indication claire de la gravité et de l’impact de la maladie et mettent en évidence la nécessité de protéger les populations vulnérables, notamment les personnes âgées et celles qui vivent avec de multiples problèmes médicaux préexistants. Plus particulièrement, les canadiens vivant dans des établissements de soins de longue durée et des résidences pour personnes âgées ont été gravement touchés, avec un taux de létalité plus élevé que celui des canadiens plus âgés qui ne vivent pas dans de tels établissements. En conséquence, les juridictions fédérales, provinciales et territoriales ont mis en œuvre de multiples mesures pour prévenir la transmission dans ces milieux. Ces mesures comprennent des lignes directrices actualisées sur la prévention et le contrôle des infections, et plus particulièrement en ce qui concerne les soins aux résidents d’établissements de soins de longue duréeNote de bas de page 13, des mesures politiques visant à garantir une dotation en personnel adéquate et à limiter les déplacements des travailleurs de la santé entre les établissements.

Le taux de mortalité par infection et la surmortalité sont d’autres mesures de la mortalité qui peuvent être utilisées pour décrire l’impact de la COVID-19 au Canada. Le taux de mortalité par infection est défini comme le nombre de décès divisé par le nombre d’individus infectés. Contrairement au taux de létalité, le taux de mortalité par infection n’est pas influencé par des facteurs tels que les changements de stratégie des tests de laboratoire. Des plans sont en cours pour mener des enquêtes sérologiques rapides pancanadiennes et régionales afin de déterminer l’étendue du coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SRAS-CoV-2) dans la population et ces résultats permettront d’estimer le taux de mortalité par infection au CanadaNote de bas de page 14.

L’estimation de la surmortalité nous permettra de mieux comprendre l’impact de la pandémie de COVID-19 au-delà de la maladie elle-même. Par exemple, on peut s’attendre à une augmentation des décès dus à d’autres causes en raison des personnes que la peur de l’infection empêche de se faire soigner à temps. La surmortalité est la différence entre le nombre total de personnes qui sont décédées de quelque cause que ce soit au cours d’une période donnée et la moyenne historique pour la même période de l’année au cours des années précédentes. En juin 2020, Statistique Canada a publié un ensemble de données provisoires sur l’excès de décès de janvier à la semaine du 2 mai 2020, par rapport aux cinq années précédentesNote de bas de page 15. Ces données étaient préliminaires et, à mesure que de plus amples renseignements seront disponibles pour toutes les juridictions canadiennes, nous comprendrons mieux l’impact réel de cette pandémie sur les canadiens.

Déclaration des auteurs

  • D. P. — Conceptualisation, projet original, révision et édition
  • C. B. — Conceptualisation, conservation des données, analyse formelle, révision et édition
  • J. M. — Conservation des données, analyse formelle, révision et édition
  • L. W. — Révision et édition
  • A. C. — Conceptualisation, révision et édition
  • C. A. — Révision et édition
  • L. S. — Révision et édition
  • D. T. — Révision et édition
  • D. M. — Révision et édition
  • J. P. — Révision et édition

Intérêts concurrents

Aucun.

Remerciements

Les auteurs souhaitent remercier les partenaires de surveillance provinciaux et territoriaux, le Laboratoire national de microbiologie, les laboratoires de santé publique provinciaux partenaires et l’équipe de surveillance du Centre des opérations du portefeuille de la Santé de l’Agence de la santé publique du Canada.

L’équipe de surveillance et d’épidémiologie de la COVID-19 de l’Agence de santé publique du Canada comprenait D. Paquette, C. Bell, J. Macri, L. Whitmore, A. Currie, C. Archibald, L. Shah, D. Taylor, D. MacDonald et J. Pennock.

Financement

Ces travaux ont été soutenus par l’Agence de santé publique du Canada.

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