Fardeau de la maladie du VRS chez les nourrissons, les enfants et les femmes et les personnes enceintes

RMTC

Volume 50-1/2, janvier/février 2024 : Virus Respiratoire Syncytial (VRS)

Aperçu

Fardeau de la maladie du virus respiratoire syncytial chez les nourrissons, les jeunes enfants et les femmes et personnes enceintes

Elissa M Abrams1,2,3, Pamela Doyon-Plourde1, Phaedra Davis1,4, Nicholas Brousseau5, Andrea Irwin6, Winnie Siu1,4, April Killikelly1

Affiliations

1 Centre des programmes d'immunisation, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa, ON

2 Université du Manitoba, Département de pédiatrie, Division des allergies et de l'immunologie clinique, Winnipeg, MB

3 Université de Colombie-Britannique, Département de pédiatrie, Division des allergies et de l'immunologie, Vancouver, BC

4 Université d'Ottawa, École d'épidémiologie et de santé publique, Ottawa, ON

5 Institut national de santé publique du Québec, Québec, QC

6 Centre de contrôle des maladies transmissibles, Santé et services sociaux du Yukon, Gouvernement du Yukon, Whitehorse, YT

Correspondance

april.killikelly@phac-aspc.gc.ca

Citation proposée

Abrams EM, Doyon-Plourde P, Davis P, Brousseau N, Irwin A, Siu W, Killikelly A. Fardeau de la maladie du virus respiratoire syncytial chez les nourrissons, les jeunes enfants et les femmes et personnes enceintes. Relevé des maladies transmissibles au Canada 2024;50(1/2):1–18. https://doi.org/10.14745/ccdr.v50i12a01f

Mots-clés : virus respiratoire syncytial, nourrissons, fardeau de la maladie, surveillance, épidémiologie

Résumé

Contexte : Les produits d'immunisation passive chez les nourrissons et les femmes et personnes enceintes ont suscité un intérêt pour la compréhension du fardeau que représente le virus respiratoire syncytial (VRS) au Canada. Cette revue rapide examine le fardeau de la maladie du VRS chez les nourrissons, les jeunes enfants et les femmes et personnes enceintes.

Méthodes : Les bases de données électroniques ont été consultées afin de repérer les données rapportées dans les études et les revues systématiques sur les consultations externes, les hospitalisations, les admissions en unité de soins intensifs, les décès et les accouchements prématurés associés au VRS. Nous avons également communiqué avec des experts canadiens de la surveillance des virus respiratoires pour obtenir des données supplémentaires.

Résultats : Au total, 17 études sur les nourrissons et les jeunes enfants et 10 études sur les femmes et personnes enceintes ont été incluses, en plus des données de surveillance primaire d'un territoire canadien (Yukon). Les taux d'utilisation des services médicaux étaient plus élevés pour les nourrissons que pour les enfants plus âgés. Les taux d'hospitalisation étaient les plus élevés chez les nourrissons de moins de six mois (plus de 1 % par an), avec 5 % nécessitant une admission dans une unité de soins intensifs, mais le taux de mortalité était faible. Les issues sévères sont souvent survenues chez des enfants nés à terme et en bonne santé, et le fardeau était plus grand que celui de la grippe. Le taux d'attaque du VRS était de 10 à 13 % chez les femmes et personnes enceintes. Une seule étude a révélé un taux d'hospitalisation plus élevé chez les femmes et personnes enceintes que chez les femmes et personnes non enceintes. Des données limitées ont été trouvées sur les admissions en unité de soins intensifs, les décès et les naissances prématurées chez les femmes et personnes enceintes.

Conclusion : Bien que le risque d'issues sévères soit plus élevé chez les nourrissons et les enfants à haut risque, le fardeau des soins de santé est le plus lourd chez les nourrissons nés à terme et en bonne santé. La sévérité du VRS chez les femmes et personnes enceintes semble être comparable à celle chez les femmes et personnes non enceintes.

Introduction

Le virus respiratoire syncytial (VRS) est un virus courant qui touche presque tous les enfants de moins de deux ans Note de bas de page 1. Au niveau mondial, le VRS est à l'origine de 31 % des cas de pneumonie, de 33 millions d'infections respiratoires aiguës (IRA), de 3,1 millions d'hospitalisations et de 118 200 décès par année Note de bas de page 2. Le VRS est la troisième cause de décès par maladie des voies respiratoires inférieures chez les enfants de moins de cinq ans, après Streptococcus pneumoniae et Haemophilus influenzae type b Note de bas de page 3.

La situation des vaccins contre le VRS a évolué. Auparavant, un seul produit d'immunisation passive (palivizumab, un anticorps monoclonal) était disponible pour les nourrissons avec des facteurs de risque. Le Canada prévoit au moins deux nouveaux produits : nirsevimab, un anticorps monoclonal à longue durée d'action, et un vaccin sous-unitaire contre le VRS à base de protéine F stabilisée en conformation préfusion pour les femmes et personnes enceintes (vaccin RSVpreF de Pfizer, Abrysvo), offrant une immunité active et passive aux nouveau-nés. Étant donné que le nouveau produit d'immunisation passive est indiqué pour les nourrissons en bonne santé et que le vaccin destiné aux femmes et personnes enceintes protégerait à la fois les nourrissons en bonne santé et les nourrissons à haut risque, il est nécessaire de comprendre le fardeau de la maladie du VRS chez les nourrissons, les jeunes enfants et les femmes et personnes enceintes.

Tout au long de cet article, nous ferons référence aux « femmes et personnes enceintes » et nous entendons par là un terme inclusif qui englobe les personnes de toutes les identités de genre qui sont enceintes. Nous reconnaissons que ce langage évolue et notre objectif est d'utiliser un langage qui élimine les obstacles aux soins.

Alors qu'une revue récente s'est concentrée sur les nourrissons à haut risque (notamment la prématurité, les maladies cardio-pulmonaires et l'immunodépression), il existe moins de données sur le fardeau du VRS chez les nourrissons et les jeunes enfants en bonne santé au Canada Note de bas de page 4. Afin de formuler des recommandations pour la prévention du VRS, nous avons réalisé une revue de la littérature sur le fardeau de la maladie du VRS, en nous concentrant sur les nourrissons en bonne santé (âgés de moins de 12 mois) et les jeunes enfants (âgés de 12 à 24 mois). Étant donné que l'une des approches consiste à vacciner les femmes et personnes enceintes, nous avons également étudié le fardeau de la maladie du VRS dans ce groupe. Cette revue rapide vise à résumer les données disponibles sur le fardeau de la maladie du VRS chez les nourrissons, les jeunes enfants et les femmes et personnes enceintes au Canada et dans d'autres pays à revenu élevé.

Méthodes

Stratégies de recherche

Trois stratégies de recherche ont été élaborées par un bibliothécaire de recherche de Santé Canada et de l'Agence de santé publique du Canada. L'une d'entre elles portait sur les revues systématiques du fardeau de la maladie due au VRS chez les nourrissons et les jeunes enfants (matériel supplémentaire S1). Deux portaient sur le fardeau de la maladie du VRS chez les femmes et personnes enceintes, l'une se concentrant sur les études primaires et l'autre sur les revues systématiques (matériel supplémentaire S2). Des recherches ont été effectuées dans les bases de données Embase, MEDLINE, Global Heath et ProQuest Public Health pour trouver des études publiées entre le 1er janvier 1995 et le 10 avril 2023. Nous avons également communiqué avec des experts canadiens de la surveillance des virus respiratoires pour obtenir des données supplémentaires. Après suppression des doublons, les références ont été téléchargées dans le logiciel en ligne Distiller SR (Evidence Partners, Ottawa, Ontario).

Sélection des études

Deux évaluateurs (pour les femmes et personnes enceintes et pour les nourrissons et jeunes enfants) ont examiné les titres et les résumés pour évaluer l'admissibilité des études. Les articles concernant les nourrissons et les jeunes enfants se sont concentrés sur les nourrissons en bonne santé âgés de moins de 12 mois et sur les jeunes enfants en bonne santé âgés de 12 à 24 mois, mais n'ont pas exclu les articles portant sur les nourrissons à haut risque. Les textes intégraux des articles sélectionnés ont ensuite été évalués. Un second évaluateur indépendant a évalué les citations à exclure, les désaccords étant résolus par la discussion. Les listes de référence des études incluses ont également été examinées pour y trouver des articles pertinents sur le fardeau de maladie du VRS dans les pays à revenu élevé, notamment le Canada et les États-Unis pour les nourrissons et les jeunes enfants; en raison du manque de données, nous n'avons pas limité les articles concernant les femmes et personnes enceintes aux pays à revenu élevé.

Critères d'admissibilité

Les études observationnelles, les essais contrôlés randomisés (ECR) et les revues systématiques qui répondaient aux critères énoncés dans le tableau 1 ont été inclus. L'inclusion a été limitée aux études réalisées après 1995 afin de tenir compte des données les plus récentes. L'évaluation du fardeau du VRS s'est concentrée sur les issues cliniques d'intérêt concernant les nourrissons, les jeunes enfants et les femmes et personnes enceintes et a pris en compte les visites aux urgences ou les consultations externes, les hospitalisations, les admissions dans les unités de soins intensifs, les décès et les accouchements prématurés associés au VRS.

Tableau 1 : Critères d'inclusion et d'exclusion des études
PICOS Inclusion Exclusion

Population

Nourrissons et enfants (en particulier les enfants de moins de 24 mois)
Femmes et personnes enceintes

Adultes uniquement

Intervention

s.o.

s.o.

Contrôle

s.o.

s.o.

Issue

Visites aux urgences ou autres visites ambulatoires dues au VRS
Hospitalisation due à une maladie associée au VRS
Admission en USI en raison d'une maladie associée au VRS
Décès associés au VRS
Travail prématuré associé au VRS

Issue non associée à l'infection par le VRS

Devis d'étude

Revues systématiques ou méta-analyses
Toutes les études primaires (i.e., les études expérimentales, quasi expérimentales et non expérimentales)

Revues narratives
Lignes directrices
Éditoriaux, commentaires
Résumés de conférences

Tableau 1 - Abréviations

Abréviations : PICOS, population, intervention, contrôle, « outcome » (issue) et « study design » (devis d'étude); s.o., sans objet; USI, unité de soins intensifs; VRS, virus respiratoire syncytial

Extraction et synthèse des données

Un évaluateur a extrait les données de chaque article qui ont été vérifiées par un second évaluateur. Les désaccords ont été résolus par la discussion. Les données comprenaient le nombre d'événements, la taille de l'échantillon et les mesures de l'effet. Les résultats ont été synthétisés de manière descriptive en fonction de la population étudiée et des issues. En raison de la valeur des données canadiennes sur le fardeau du VRS chez les nourrissons et les jeunes enfants en bonne santé, les données de surveillance d'un territoire (Centre de lutte contre les maladies transmissibles du Yukon) ont été incluses dans cette revue de la littérature.

Résultats

Nourrissons et jeunes enfants

Sélection des études : Suivant l'élimination des doublons, 389 références ont fait l'objet d'une évaluation (figure 1). Dix-sept articles, dont cinq revenues systématiques, ont été intégrés dans la synthèse narrative du fardeau de la maladie du VRS chez les nourrissons et les jeunes enfants (tableau 2).

Figure 1 : Diagramme PRISMA de la sélection des études chez les nourrissons et les jeunes enfants

Figure 1

Figure 1 - Équivalent textuel

Cette figure montre le processus de sélection des études sur les nourrissons et les jeunes enfants. Trois cent quatre-vingt-neuf études ont été repérées à partir de bases de données et 25 à partir d’autres méthodes. À partir des bases de données, 80 ont été évaluées pour leur admissibilité et 75 ont été exclues. Dans le cadre d’autres méthodes, 25 ont été évaluées pour déterminer leur admissibilité et 14 ont été exclues. Au total, cinq revues systématiques et 12 études primaires ont été incluses.


Tableau 2 : Résumé des études incluses sur le fardeau de la maladie du virus respiratoire syncytial chez les nourrissons et les jeunes enfants
Auteur, année (référence), pays Conception de l'étude Période d'étude Population Définition des résultats Résultats
Consultation médicale pour une infection des voies respiratoires par le VRS

Hall et al., 2009 Note de bas de page 5
États-Unis

Étude prospective de surveillance de la population (NVSN)

D'octobre 2000 à septembre 2004, pendant les mois d'hiver (novembre–avril)

Enfants de moins de cinq ans ayant reçu un diagnostic d'infection respiratoire aiguë (n = 5 067)

Les échantillons ont été définis comme positifs si le VRS a été détecté par isolement viral ou par des tests RT-PCR en double

Sur les 5 067 participants, 1 014 (20 %) ont été traités aux urgences et 1 161 (23 %) ont été traités dans des cabinets de pédiatrie :

  • 919 (18 %) étaient infectés par le VRS
  • 564 (61 %) ont été hospitalisés
  • 355 (39 %) étaient des patients ambulatoires
  • 184 (52 %) ont été traités aux urgences
  • 171 (48 %) ont été traités dans un cabinet pédiatrique

18 % des visites aux urgences (184/1 014) et 15 % des visites aux cabinets pédiatriques (171/1 161) étaient associées au VRS

Bourgeois et al., 2009 Note de bas de page 6
États-Unis

Étude de cohorte prospective

2003 à 2005

Enfants âgés de sept ans ou moins et traités aux urgences pour une infection respiratoire aiguë (n = 895)

Les échantillons nasopharyngés ont été considérés comme positifs au VRS si le VRS a été détecté par coloration directe d'anticorps immunofluorescents ou par RT-PCR

Taux de visites aux urgences :

  • 10,2 pour 1 000 visites aux urgences attribuables à la grippe
  • 21,5 pour 1 000 visites aux urgences attribuables au VRS

Enfants de 0 à 23 mois : 64,4 visites aux urgences pour 1 000 attribuables au VRS

Wildenbeest et al., 2023 Note de bas de page 7
Europe (Espagne, Finlande, Angleterre, Écosse et Pays-Bas)

Étude prospective multicentrique de cohorte de naissances

Du 1er juillet 2017 au 31 juillet 2020

Du 1er octobre au 31 mai, les parents ont été contactés chaque semaine pour signaler les symptômes d'IRA de leur enfant

Les nourrissons nés à terme et en bonne santé, définis comme des enfants nés à 37 semaines ou plus de gestation et ne présentant aucun signe de troubles significatifsTableau 2 note de bas de page a, ont été inclus dans la cohorte de surveillance active (n = 993)

Un épisode d'IRA positif au VRS a été défini comme un résultat positif au test RT-qPCR ou TRPS interne, ou les deux

IRA positive au VRS ayant fait l'objet d'une consultation médicale :

  • Incidence : 14,1 % (12,3–16,0), n = 129 nourrissons
  • Taux d'incidence pour 1 000 mois-nourrissons : 12,1 (10,2–14,3), n = 131 événements

IRA positive au VRS :

  • Incidence : 26,2 % (24,0–28,6), n = 249 nourrissons
  • Taux d'incidence pour 1 000 mois-nourrissons : 23,7 (21,0–26,7), n = 262 événements

Li et al., 2022 Note de bas de page 8
Régions à revenu élevé de la Banque mondiale (données rapportées pour les revenus élevés)

Revue systématique des études publiées entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2020

2019 ou avant (i.e., avant le début de la pandémie de COVID-19)

Enfants de 0 à 60 mois

L'infection aiguë des voies respiratoires inférieures associée au VRS a été définie comme une infection aiguë des voies respiratoires inférieures avec une infection par le VRS confirmée en laboratoire

Les infections aiguës des voies respiratoires inférieures attribuables au VRS ont été définies comme des infections aiguës des voies respiratoires inférieures pouvant être causées par une infection par le VRS confirmée en laboratoire

Taux d'incidence (EI) des infections aiguës des voies respiratoires inférieures associées au VRS dans les régions à revenu élevé (nombre d'études) :

  • 0–3 mois : 19,6 (6,5–59,7), n = 3
  • 3–6 mois : 17,9 (4,8–66,7), n = 3
  • 0–6 mois : 29,0 (12,9–65,0), n = 4
  • 6–12 mois : 32,5 (19,9–53,0), n = 4
  • 0–12 mois : 38,5 (21,6–68,8), n = 5
  • 0–60 mois : 24,3 (13,8–42,7), n = 7
Infection des voies respiratoires par le VRS avec hospitalisation

Schanzer et al., 2006 Note de bas de page 9
Canada

Étude rétrospective de population

De septembre 1994 à août 2000 (six saisons grippales, 1994–1995 à 1999–2000)

Enfants hospitalisés ayant moins de 19 ans

Codes de diagnostic (CIM-9) sélectionnés en fonction de leur association avec les maladies respiratoires virales chez les enfants. Les admissions pour la bronchiolite attribuable au VRS constituent un meilleur indicateur de l'activité du VRS que les seuls échantillons positifs au VRS

Les taux de VRS étaient les plus élevés chez les nourrissons de moins de six mois, soit environ 2 000 pour 100 000

Papenburg et al., 2012 Note de bas de page 10
Canada (QC)

Étude de cohorte prospective

Quatre saisons d'hiver consécutives (2006–2007 à 2009–2010)

Enfants âgés de 0 à 35 mois se présentant en consultation externe à la clinique de pédiatrie ou hospitalisés pour une infection des voies respiratoires (IVR) (n = 1 039 épisodes; 305 à la clinique et 734 à l'hôpital)

PCR/microréseau d'ADN

L'hospitalisation a été définie comme une admission de plus de 24 heures dans une unité de court séjour, un service de pédiatrie ou une USIP

Le VRS était le virus le plus fréquemment repéré chez les nourrissons et les jeunes enfants hospitalisés (n = 467/734, 63,6 %), ayant l'âge inférieur à six mois et les prématurés étant associés à des cas graves de VRS chez les enfants hospitalisés

Gilca et al., 2020 Note de bas de page 11
Canada (QC; Nunavik)

Étude de cohorte rétrospective

Du 1er novembre 2012 au 30 juin 2019
Les enfants ont été suivis jusqu'à l'âge d'un an ou jusqu' au 30 juin 2019

Nourrissons du Nunavik âgés de moins d'un an hospitalisés pour une maladie respiratoire (codes CIM-10 J00-J22 à tout moment, n = 354)

HVRS a été défini comme une hospitalisation de 24 heures ou plus avec au moins un échantillon positif au VRS collecté pendant l'hospitalisation ou dans les quatre jours précédant l'admission

113 (25 %) des 458 épisodes étaient liés au VRS; la moyenne annuelle était de 2,5 hospitalisations positives au VRS parmi les nourrissons à haut risque et de 16 hospitalisations positives au VRS chez les nourrissons en bonne santé nés à terme

Le taux global d'HVRS pour 1 000 naissances vivantes chez les enfants de moins d'un an (ajusté pour les cas manqués) :

  • Nourrissons à haut risque : 147,6
  • Nourrissons sains nés à terme : 64,8
  • Dans l'ensemble : 72,6

Piesky et al., 2016 Note de bas de page 12
Canada (ON)

Examen rétrospectif des dossiers

Du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2011

Enfants de moins de trois ans résidant dans la région d'Ottawa potentiellement hospitalisés pour cause de VRS (cohorte réellement positive : n = 1 119, et estimations de l'incidence annuelle : n = 19 815)

L'hospitalisation pour cause de VRS a été définie comme un test positif au VRS dans les 72 heures suivant l'admission et si les signes et symptômes responsables de l'admission à l'hôpital correspondaient à la physiopathologie du VRS

Admissions à l'hôpital chez les enfants attribuables au VRS :

  • Moins d'un an : 8,8 %
  • 1–2 ans : 4,5 %
  • 2–3 ans : 2,7 %

Incidence des hospitalisations dues au VRS pour 1 000 enfants de 2005 à 2012 :

  • Moins d'un an : 10,2
  • 1–3 ans : 4,8

Buchan et al., 2023 Note de bas de page 13
Canada (ON)

Étude populationnelle de cohorte de naissances

Première hospitalisation chez les enfants nés entre mai 2009 et juin 2019

Enfants nés entre mai 2009 et juin 2015 (n = 826 140)

Les hospitalisations dues au VRS ont été repérées à l'aide d'un algorithme validé basé sur les codes de la CIM-10 et/ou les résultats confirmés en laboratoire

12 573 (1,4 %) cas incidents d'hospitalisation pour cause de VRS
Taux d'hospitalisation pour cause de VRS pour 1 000 patients-année (IC à 95 %) :

  • Intervalle : de 29,55 (28,29–30,87) chez les enfants âgés d'un mois à 0,52 (0,47–0,57) chez les enfants âgés de 36 à 59 mois
  • Dans l'ensemble : 4,23 (4,16–4,30)

Les taux d'hospitalisation pour cause de VRS varient de façon inversement proportionnelle à l'âge gestationnel

McLaughlin et al., 2022 Note de bas de page 14
États-Unis

Revue systématique et méta-analyse

Les études repérées ont été publiées entre 2000–2020, et rapportées et collectées entre 1989–2016

Enfants de moins de cinq ans (n = 25 études ont donné 31 estimations)

Hospitalisation pour cause de VRS :

  • 13 % (n = 4/31) de confirmation étiologique du VRS
  • 10 % (n = 3/31) de dossiers médicaux et de laboratoire normalisés en matière de diligence par un clinicien
  • 65 % (n = 20/31) de données administratives sur les demandes de remboursement utilisant les codes CIM-9 spécifiques au VRS
  • 13 % (n = 4/31) ont combiné les données de CIM-9 et de la surveillance étiologique

Taux groupé d'hospitalisation associée au VRS pour 1 000 (IC à 95 %), n = 31 :

  • Les enfants âgés de moins de six mois : 26,2 (24,2–28,2)
  • Moins d'un an : 19,4 (17,9–20,9)
  • Moins de cinq ans : 5,2 (4,8–5,6)

Stein et al., 2017 Note de bas de page 15
32 pays (26 pays ont fourni des données sur les hospitalisations pour IRA sévère associée au VRS)

Revue systématique et méta-analyse

Études publiées entre 2000 et 2015

Enfants de moins de cinq ans ne recevant pas d'immunoprophylaxie contre le VRS par le palivizumab (n = 55 études, dont 34 ont fait état d'une hospitalisation pour un VRS-ARI sévère)

Les cas d'IRA grave comprenaient l'hospitalisation ou les infections aiguës des voies respiratoires inférieures, les pneumonies et les bronchites

Hospitalisation pour IRA associée au VRS pour 1 000 enfants-année (IC à 95 %), n études :

  • Moins de six mois : 20,01 (9,65–41,31), n = 6
  • Moins de 12 mois : 19,19 (15,04–24,48), n = 18
  • Moins de cinq ans : 4,37 (2,98–6,42), n = 15

Suh et al., 2022 Note de bas de page 16
États-Unis

Revue systématique

Études publiées entre le 1er janvier 2000 et le 11 juin 2021 (données de 1979 à 2020)

Études portant sur des nourrissons aux États-Unis âgés de moins d'un an présentant des séquelles cliniques du VRS et de la bronchiolite (n = 141 études)

Codes de diagnostic confirmés en laboratoire ou la CIM pour l'hospitalisation due au VRS ou à la bronchiolite

Cinq études ont fourni des données représentatives au niveau national sur les taux annuels moyens de HVRS allant de 11,6 (IC à 95 % : 6,9–16,3) pour 1 000 par an chez les nourrissons âgés de 6 à 11 mois à 50,1 (IC à 95 % : 35,6–64,6) pour 1 000 par an chez les nourrissons âgés de 0 à 2 mois

Wingert et al., 2021 Note de bas de page 4
Pays de l'OCDE

Revue rapide

Études publiées entre le 1er janvier 2014 et le 6 septembre 2018

Enfants âgés de 24 mois ou moins, avec ou sans facteur de risque, ou enfants immunodéprimés âgés de 18 ans ou moins sans protection de prophylaxie par palivizumab et présentant une infection par le VRS confirmée en laboratoire (n = 29 études de cohorte)

VRS confirmé en laboratoire avec hospitalisation, admission en USI, oxygénothérapie, ventilation mécanique, oxygénation par membrane extracorporelle, létalité et complications liées aux infections par le VRS (e.g., infection secondaire)

RR (IC à 95 %) hospitalisation due au VRS, (nombre d'études) :

  • 29–32 sAG vs 33–36 wGA : 1,20 (0,92–1,56), n = 1
  • 33–36 sAG vs ≥ 37 wGA : 2,05 (1,89–2,22), n = 1
  • Moins de 33 sAG contre 39–41 sAG : 3,88 (1,13–13,30), n = 1

Li et al., 2022 Note de bas de page 8
Régions à revenu élevé de la Banque mondiale (données rapportées pour les revenus élevés)

Revue systématique des études publiées entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2020

2019 ou avant (i.e., avant le début de la pandémie de COVID-19)

Enfants de 0 à 60 mois

L'infection aiguë des voies respiratoires inférieures associée au VRS a été définie comme une infection aiguë des voies respiratoires inférieures avec une infection par le VRS confirmée en laboratoire

Les infections aiguës des voies respiratoires inférieures attribuables au VRS ont été définies comme des infections aiguës des voies respiratoires inférieures pouvant être causées par une infection par le VRS confirmée en laboratoire

Taux d'admission à l'hôpital pour 1 000 enfants par an en raison d'une infection aiguë des voies respiratoires inférieures associée au VRS dans les pays à revenu élevé (nombre d'études) :

  • 0–3 mois (n = 19) : 34,7 (21,5–56,2)
  • 3–6 mois (n = 21) : 20,7 (13,5–31,6)
  • 0–6 mois (n = 27) : 28,4 (20,2–40,0)
  • 6–12 mois (n = 27) : 11,2 (7,5–16,7)
  • 0–12 mois (n = 41) : 22,0 (17,1–28,4)

Bont et al., 2016 Note de bas de page 17
Pays occidentaux (Canada, États-Unis et Europe)

Revue systématique

Études publiées entre le 1er janvier 1995 et le 31 décembre 2015

Enfants de 18 ans ou moins

Hospitalisation pour une IRA ou une bronchiolite liée au VRS

Le VRS était associé à 19 %–81 % de toutes les IRA virales entraînant une hospitalisation

Taux annuels d'hospitalisation pour 1 000 enfants par an pour des IRA associées au VRS :

  • 0–12 mois : de 3,2 à 42,7
  • 1–4 ans : de 0,6 à 1,78

Plus de 70 % des enfants hospitalisés pour une IRA associée au VRS ne présentaient aucune pathologie sous-jacente

Par rapport à la grippe, le VRS provoque jusqu'à 16 fois plus d'hospitalisations et de visites aux urgences chez les enfants de moins de cinq ans

Infection des voies respiratoires par le VRS et admissions en unité de soins intensifs

Papenburg et al., 2012 Note de bas de page 10
Canada (QC)

Étude de cohorte prospective

Quatre saisons d'hiver consécutives (2006–2007 à 2009–2010)

Enfants âgés de 0 à 35 mois se présentant en consultation externe dans des cliniques de pédiatrie ou hospitalisés pour une IVR (n = 1 039 épisodes; 305 en clinique et 734 à l'hôpital)

PCR/microréseau d'ADN

L'hospitalisation a été définie comme une admission de plus de 24 heures dans une USIP

63,6 % (n = 467) ont été hospitalisés positifs au VRS

5,2 % (n = 24/460) des admissions à l'hôpital pour cause de VRS ont été suivies d'une admission en USI (similaire pour le MPVh)

Piesky et al., 2016 Note de bas de page 12
Canada (ON)

Examen rétrospectif des dossiers

1er janvier 2010 au 31 décembre 2011

Enfants de moins de trois ans résidant dans la région d'Ottawa potentiellement hospitalisés pour le VRS (cohorte réellement positive : n = 1 119)

L'hospitalisation pour cause de VRS a été définie comme un test positif au VRS dans les 72 heures suivant l'admission et si les signes et symptômes responsables de l'admission à l'hôpital correspondaient à la physiopathologie du VRS

Dans la cohorte hospitalisée, 5,6 % (IC à 95 % : 5,2–5,9) ont été admis en USIP et 3,1 % (IC à 95 % : 2,9–3,3) ont été intubés

Buchan et al., 2019 Note de bas de page 18
Canada (ON)

Étude de cohorte rétrospective multicentrique

1er mai 2009 au 31 mai 2014

Enfants hospitalisés âgés de 0 à 59 mois testés pour les virus respiratoires, y compris le VRS (n = 6 364)

PCR monoplex ou multiplex, culture virale ou immunofluorescence directe

Admission à l'USI :

  • 5 % (n = 192/3 569) sans comorbidité
  • 10 % (n = 275/2 795) si une ou plusieurs comorbidités

Buchan et al., 2023 Note de bas de page 13
Canada (ON)

Étude populationnelle de cohorte de naissances

Première hospitalisation chez les enfants nés entre mai 2009 et juin 2019

Enfants nés entre mai 2009 et juin 2015 (n = 826 140)

Les hospitalisations dues au VRS ont été repérées à l'aide d'un algorithme validé basé sur les codes de la CIM-10 et/ou les résultats confirmés en laboratoire

8,1 % ont eu besoin de soins intensifs pendant leur hospitalisation (de 22 % chez les personnes de moins de 28 semaines à 7 % chez celles de 37 semaines ou plus d'âge gestationnel)

Amini et al., 2019 Note de bas de page 19
Canada (QC)

Étude de surveillance prospective

Semaines de pointe de cinq saisons grippales (2012–2013, et 2014–2015 à 2017–2018)

Enfants de moins de 24 mois hospitalisés pour des symptômes respiratoires (n = 546)

PCR multiplex

Hospitalisation de 24 heures ou plus pour fièvre, toux ou maux de gorge

Taux d'admission en USI (p = 0,07) :

  • VRS : 3,6 %
  • Grippe : 0 %

Wildenbeest et al., 2023 Note de bas de page 7
Europe (cinq sites en Espagne, Finlande, Angleterre, Écosse et Pays-Bas)

Étude prospective multicentrique de cohorte de naissances

1er juillet 2017 au 1er avril 2020

Les nourrissons nés à terme et en bonne santé, définis comme des enfants nés à 37 semaines ou plus de gestation et ne présentant aucun signe de troubles significatifsTableau 2 note de bas de page a, ont été inclus dans la cohorte de surveillance active (n = 993)

Questionnaire parental et examen des dossiers hospitaliers, surveillance active du VRS dans le cadre d'une cohorte imbriquée

Huit admissions en USIP, correspondant à 5,5 % des 145 hospitalisations associées au VRS et à 0,09 % de la cohorte totale

Six des huit nourrissons admis aux soins intensifs étaient âgés de moins de trois mois (médiane d'un mois)

Suh et al., 2022 Note de bas de page 16
États-Unis

Revue systématique

Études publiées entre le 1er janvier 2000 et le 11 juin 2021 (données de 1979 à 2020)

Études portant sur des nourrissons américains de moins d'un an atteints du VRS, de séquelles cliniques du VRS et de bronchiolite (n = 141 études)

VRS et bronchiolite définis comme confirmés en laboratoire ou codes CIM

Aucune étude n'a rapporté de données représentatives au niveau national. Vingt-deux études ont rapporté des proportions d'admissions en USI parmi les nourrissons hospitalisés pour cause de VRS (intervalle : 6,3 %–71,4 %)

Des admissions plus nombreuses en USI ont été observées chez les nourrissons plus jeunes par rapport aux plus âgés (jusqu'à 64,3 % chez les moins de six mois contre 54,5 % chez les six mois et plus; 2013 à 2016), chez les enfants prématurés par rapport aux enfants nés à terme (52,2 % contre 33,3 %; 1992 à 2017)

Entre 2003 et 2007, 21,8 % des nourrissons atteints de cardiopathies congénitales et 13,3 % des nourrissons atteints d'une maladie pulmonaire chronique hospitalisés pour un VRS ont été admis en USI

Infection des voies respiratoires par le VRS avec décès

Schanzer et al., 2018 Note de bas de page 20
Canada (sauf QC)

Étude rétrospective de population

De septembre 2003 à août 2014 (neuf saisons grippales, à l'exclusion des saisons 2008–2009 et 2009–2010)

Tous les patients admis dans un hôpital de soins aigus pour une affection respiratoire

Hospitalisation avec un code CIM-10 pour le VRS (J12.1, J20.5, J21.0, B97.4)

Taux de mortalité des patients hospitalisés attribuable au VRS : 0,6 (IC à 95 % : −0,1–1,3) pour 100 000 habitants (non limité à la pédiatrie)

Buchan et al., 2023 Note de bas de page 13
Canada (ON)

Étude populationnelle de cohorte de naissances

Première hospitalisation chez les enfants nés entre mai 2009 et juin 2019

Enfants nés entre mai 2009 et juin 2015 (n = 826 140)

Les hospitalisations dues au VRS ont été repérées à l'aide d'un algorithme validé basé sur les codes de la CIM-10 et/ou les résultats confirmés en laboratoire

12 573 (1,4 %) cas incidents d'hospitalisation pour cause de VRS

Une petite partie d'entre eux (0,2 %) sont décédés dans les 30 jours suivant leur sortie de l'hôpital

Reichert et al., 2022 Note de bas de page 21
États-Unis

Étude populationnelle de cohorte de naissances

1999 à 2018

Tous les nourrissons nés de résidents des États-Unis et ceux qui sont décédés à moins d'un an avec pour cause de décès le VRS, la bronchiolite ou la grippe (n = 80 764 705 naissances vivantes, 510 502 décès totaux de nourrissons, toutes causes confondues)

Le VRS a été défini par au moins un code de cause de décès de CIM-10 : B97.4 (VRS), J12.1 (grippe, VRS), J20.5 (bronchite aiguë due au VRS) et J21.0 (bronchiolite aiguë due au VRS)

Taux globaux de mortalité infantile de 1999 à 2018 :

  • VRS : 6,9 (IC à 95 % : 6,4–7,5) pour 1 000 000 de naissances vivantes (n = 561)
  • Bronchiolite : 19,8 (IC à 95 % : 18,9–20,8) pour 1 000 000 de naissances vivantes (n = 1 603)
  • Grippe : 6,2 (IC à 95 % : 5,7–6,8) pour 1 000 000 de naissances vivantes (n = 504)

Taux de mortalité infantile par le VRS par année de naissance entre 2008 et 2018 ont varié de 8,1 (IC à 95 % : 5,5–11,4) à 3,4 (IC à 95 % : 1,9–5,7) pour 1 000 000 de naissances vivantes

Taux de mortalité par VRS chez les nourrissons de moins de 29 sAG était de 103,5 (IC à 95 % : 81,8–129,1)

Le fardeau de la mortalité due au VRS était le plus important chez les enfants nés à terme (53,7 %)

Li et al., 2022 Note de bas de page 8
Régions à revenu élevé de la Banque mondiale (données rapportées pour les revenus élevés)

Revue systématique des études publiées entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2020

2019 ou avant (i.e., avant le début de la pandémie de COVID-19)

Enfants de 0 à 60 mois

L'infection aiguë des voies respiratoires inférieures associée au VRS a été définie comme une infection aiguë des voies respiratoires inférieures avec une infection par le VRS confirmée en laboratoire

Les infections aiguës des voies respiratoires inférieures attribuables au VRS ont été définies comme des infections aiguës des voies respiratoires inférieures pouvant être causées par une infection par le VRS confirmée en laboratoire

Taux de létalité des décès à l'hôpital dans les pays à revenu élevé pour les enfants de 0 à 12 mois atteints d'une infection aiguë des voies respiratoires inférieures associée au VRS : 0,1 % (IC à 95 % : 0,1–0,3) (n = 29 études)

Tableau 2 Abréviations

Abréviations : ADN, acide désoxyribonucléique; CIM, Classification internationale des maladies; COVID-19, maladie à coronavirus 2019; HVRS hospitalisation attribuable au virus respiratoire syncytial; IC, intervalle de confiance; IVR, infection des voies respiratoires; MPVh, métapneumovirus humain; NVSN, New Vaccine Surveillance Network; OCDE, Organisation de coopération et de développement économiques; ON, Ontario; PCR, réaction en chaîne de la polymérase; QC, Québec; RR, rapport de risque; RT-PCR, réaction en chaîne de la polymérase par transcription inverse; sAG, semaines d'âge gestationnel; SU, service des urgences; TRPS, trousses de test rapide au point de service; USI, unité de soins intensifs; USIP, unité de soins intensifs pédiatriques; VRS, virus respiratoire syncytial

Tableau 2 note de bas de page a

Y compris les troubles cardiovasculaires, respiratoires, rénaux, gastro-intestinaux, hématologiques, neurologiques, endocriniens, immunologiques, musculo-squelettiques, oncologiques ou congénitaux

Tableau 2 Retour à la référence de la note de bas a

Consultation médicale pour une infection des voies respiratoires par le VRS : Trois études observationnelles prospectives ont démontré une incidence élevée d'infections par le VRS faisant l'objet d'une consultation médicale. Un système de surveillance américain entre 2002 et 2004 a révélé que le VRS était à l'origine de 18 % des visites aux urgences et de 15 % des visites à cabinet pour une IRA entre novembre et avril, avec des taux plus élevés chez les nourrissons Note de bas de page 5. Plus de 70 % des patients ambulatoires étaient auparavant en bonne santé. Une autre étude américaine réalisée entre 2003 et 2005 a fait état de 21,5 consultations aux urgences pour 1 000 étaient liées au VRS, soit plus que pour la grippe (n = 10,2 pour 1 000), en particulier chez les enfants de moins de 24 mois (n = 64,4 consultations pour 1 000) Note de bas de page 6. Une cohorte de naissance européenne de nourrissons nés à terme et en bonne santé entre 2017 et 2020 a révélé un taux de 26,2 % (intervalle de confiance [IC] à 95 %) : 24.0–28,6) de l'incidence de l'infection par le VRS et 14,1 % (IC à 95 % : 12,3–16,0) de l'incidence du VRS faisant l'objet d'une consultation médicale au cours de la première année de vie Note de bas de page 7. Les données globales concernant les enfants de moins de cinq ans concordent avec ces résultats, puisqu'elles font état de 38,5 (IC à 95 % : 21,6–68,8) d'IRA associées au VRS pour 1 000 enfants de moins d'un an dans les pays à revenu élevé Note de bas de page 8.

Sur cinq saisons respiratoires, de 2018 à 2023, au Yukon, il y a eu un total de 73 infections par le VRS chez les enfants de 24 mois et moins, ce qui est plus élevé que le nombre d'infections grippales (n = 20). Parmi les nourrissons âgés de moins de 12 mois, le nombre le plus élevé d'infections par le VRS a été enregistré chez les enfants de moins de trois mois. En résumé, les infections par le VRS faisant l'objet d'une intervention médicale sont importantes pendant la petite enfance et l'enfance précoce, avec environ 10 à 20 % des nourrissons consultant pour le VRS au cours d'une saison, dépassant ainsi les cas de grippe faisant l'objet d'une consultation médicale.

Hospitalisation associée à une infection des voies respiratoires par le VRS : Plusieurs études canadiennes mettent en évidence une incidence importante des hospitalisations liées au VRS chez les nourrissons et les jeunes enfants. L'étude pancanadienne de Schanzer et al. a montré que le VRS était une cause majeure d'hospitalisation (n = 130 pour 100 000), avec les taux les plus élevés chez les nourrissons de moins de six mois Note de bas de page 9. L'étude québécoise de Papenburg et al. a révélé que le VRS était le virus le plus courant (63,6 %) chez les enfants hospitalisés pour une IRA, avec une sévérité plus élevée liée à l'âge de moins de six mois et à la prématurité Note de bas de page 10. Au Nunavik, les taux d'hospitalisation pour cause de VRS étaient plus élevés chez les nourrissons à haut risque (147,6 pour 1 000 naissances vivantes) que chez les nourrissons nés à terme et en bonne santé (n = 64,8 pour 1 000) Note de bas de page 11. Une étude menée en Ontario par Pisesky et al. a fait état de taux d'hospitalisation pour cause de VRS de 10,2 pour 1 000 enfants de moins d'un an et de 4,8 pour 1 000 chez les enfants âgés d'un à trois ans Note de bas de page 12. L'étude ontarienne de Buchan et al. a révélé des taux d'hospitalisation pour le VRS variables selon les groupes d'âge, les plus élevés étant observés chez les enfants d'un mois (n = 29,55 pour 1 000) et diminuant avec l'âge, les taux les plus élevés étant observés chez les enfants nés à des âges gestationnels plus jeunes Note de bas de page 13. Sur cinq saisons respiratoires de 2018 à 2023 au Yukon, 27 cas graves de VRS (hospitalisations hors unité de soins intensifs [USI], admissions en USI et décès) ont été recensés, dont 18 hospitalisations hors USI. Au cours de la même période, chez les enfants de 24 mois et moins, le nombre de cas graves de VRS (n = 27) était plus élevé que le nombre de cas graves de grippe (n = 7).

Les auteurs de revues systématiques et de méta-analyses ont également examiné les taux d'hospitalisation pour cause de VRS chez les nourrissons et les jeunes enfants. Aux États-Unis, McLaughin et al. ont rapporté des taux de 26,2 (IC à 95 % : 24,2–28,2) et 19,4 (IC à 95 % : 17,9–20,9) pour 1 000 nourrissons de moins de six mois et de moins de 12 mois, respectivement Note de bas de page 14. Stein et al. ont trouvé des taux de 20,01 (IC à 95 % : 9,65–41,31) et 19,19 (IC à 95 % : 15,04–24,48) pour 1 000 enfants-années dans les mêmes groupes Note de bas de page 15. Des études nationales menées aux États-Unis ont fait état de taux annuels d'hospitalisation pour cause de VRS allant de 11,6 à 50,1 pour 1 000 chez les nourrissons Note de bas de page 16. Une revue rapide a révélé des taux d'incidence variables, allant de 1,2 % chez les nourrissons sains nés à terme à 2,8 %-5,1 % chez les prématurés Note de bas de page 4. Une analyse mondiale a révélé des taux comparables dans les pays à revenu élevé, avec 28,4 (IC à 95 % : 20,2–40,0) et 22,0 (IC à 95 % : 17,1–28,4) pour 1 000 chez les nourrissons de moins de six mois et de 12 mois, respectivement Note de bas de page 8. Une étude systématique a montré que le VRS était associé à 19 % à 81 % de toutes les IRA virales entraînant une hospitalisation Note de bas de page 17. Bien que les taux varient d'un facteur de 2 à 3 au fil des saisons, ils diminuent de manière significative avec l'âge. La majorité (plus de 70 %) des enfants hospitalisés ne présentaient aucun facteur de risque sous-jacent. Par rapport à la grippe, le VRS est à l'origine de 16 fois plus d'hospitalisations chez les enfants de moins de cinq ans Note de bas de page 17. En résumé, les taux d'hospitalisation liés au VRS varient en fonction de l'âge et des facteurs de risque, avec des tendances constantes à la baisse avec l'âge. Malgré la vulnérabilité des groupes à haut risque, la majorité des enfants hospitalisés n'ont pas de problèmes de santé sous-jacents, et le VRS a tendance à entraîner davantage d'hospitalisations que la grippe.

Admission en unité de soins intensifs associée à une infection des voies respiratoires par le VRS : Des études canadiennes indiquent qu'environ 5 % des enfants hospitalisés pour cause de VRS ont dû être admis dans une USI. Papenburg et al. ont constaté que 5,2 % d'entre eux avaient besoin de soins en USI Note de bas de page 10, tandis que Pisesky et al. ont fait état de 5,6 % d'admissions en USI parmi les enfants de moins de trois ans hospitalisés pour cause de VRS Note de bas de page 12. Buchan et al. ont rapporté 5 % d'admissions en USI pour les enfants en bonne santé de moins de cinq ans, ce chiffre passant à 10 % en cas de comorbidités Note de bas de page 18. Dans leur étude de 2023, l'admission en USI a atteint 8,1 % parmi les enfants de moins de cinq ans hospitalisés pour cause de VRS, avec des taux plus élevés pour les naissances prématurées Note de bas de page 13. Dans une étude canadienne, l'admission en USI était plus fréquente avec le VRS qu'avec la grippe Note de bas de page 19.

Les données internationales s'alignent avec ce taux. Une étude européenne de cohorte de naissances portant sur des nourrissons sains nés à terme a révélé que 5,5 % des hospitalisations associées au VRS ont conduit à des admissions en USI Note de bas de page 7. Une revenue systématique de la maladie à VRS aux États-Unis indique des proportions d'admissions en USI allant de 6,3 % à 71,4 % et a établi un lien entre les facteurs de risque et le jeune âge, la prématurité, les cardiopathies congénitales et les maladies pulmonaires chroniques Note de bas de page 16. En résumé, la recherche canadienne suggère qu'environ 5 % des enfants hospitalisés pour cause de VRS ont dû être admis dans une USI, les taux étant plus élevés chez les enfants présentant des facteurs de risque. Par rapport à la grippe, il semble que le VRS entraîne un plus grand nombre d'admissions en soins intensifs.

Décès associé à une infection des voies respiratoires par le VRS : La littérature existante suggère un faible risque de décès lié au VRS au Canada et aux États-Unis. Un taux de mortalité global de 0,6 pour 100 000 habitants a été rapporté par le modèle canadien 2018 de Schanzer et al. sur tous les patients canadiens admis à l'hôpital pour une condition respiratoire (de la petite enfance à plus de 65 ans) Note de bas de page 20. L'étude de cohorte ontarienne de 2023 de Buchan et al. a révélé un taux de mortalité de 0,2 % dans les 30 jours suivant la sortie de l'hôpital pour cause de VRS Note de bas de page 13. Aux États-Unis, une cohorte de nourrissons suivie de 1999 à 2018 a montré un taux de mortalité par le VRS de 6,9 (IC à 95 % : 6,4–7,5) pour un million de naissances vivantes, les prématurés présentant le risque le plus élevé Note de bas de page 21; toutefois, la majorité des décès sont survenus chez des enfants nés à terme (53,7 %), principalement ceux âgés d'un à quatre mois (63,8 %). Au niveau mondial, une analyse systématique a fait état d'un taux de 0,1 % (IC à 95 % : 0,1–0,3) pour les décès dus au VRS à l'hôpital chez les enfants de 0 à 12 mois Note de bas de page 8.

Femmes et personnes enceintes

Sélection des études : Après élimination des doublons, 474 études primaires et 28 revues systématiques ont été examinées (figure 2). Au total, deux revenues systématiques et huit études ont été incluses dans la synthèse narrative du fardeau de la maladie du VRS chez les femmes et personnes enceintes (tableau 3). Aucune donnée sur la mortalité liée au VRS n'a été identifiée chez les femmes et personnes enceintes.

Figure 2 : Diagramme PRISMA de la sélection des études chez les femmes et personnes enceintes

Figure 2

Figure 2 - Équivalent textuel

Cette figure montre le processus de sélection des études sur les femmes et les personnes enceintes. Cinq-cent-deux références ont été repérées, dont 424 ont été exclues et 78 ont été évaluées pour l’admissibilité. Soixante-huit d’entre elles ont été exclues. Au total, deux revues systématiques et huit études primaires ont été incluses.


Tableau 3 : Résumé des études incluses sur le fardeau de la maladie du virus respiratoire syncytial chez les femmes et personnes enceintes
Auteur, année (référence), pays Conception de l'étude Période d'étude Population Définition des résultats Résultats
Consultation médicale pour une infection des voies respiratoires par le VRS

Hause et al., 2019 Note de bas de page 22
États-Unis

Étude transversale

3 novembre 2015 au 10 mai 2016

Femmes et personnes enceintes au cours du 2e ou 3e trimestre, inscrites de manière prospective lors de leurs visites prénatales régulières (n = 155)

Maladie respiratoire aiguë confirmée en laboratoire

Sept des 65 (11 %) femmes et personnes enceintes atteintes d'une IRA lors de leur inscription initiale et huit des 77 (10 %) femmes et personnes enceintes atteintes d'une IRA au cours de la période d'étude (inscription initiale ou réinscription) présentaient une infection par le VRS confirmée par PCR

Quatre (50 %) cas d'IRA par le VRS confirmés par PCR ont signalé des symptômes d'infection des voies respiratoires inférieures, dont un a été hospitalisé

Le taux d'attaque du VRS était de 10 % à 13 % chez les femmes et personnes enceintes ambulatoires bénéficiant de soins prénatals de routine pendant la saison du virus respiratoire

Hause et al., 2018 Note de bas de page 23
États-Unis

Étude transversale

1er octobre 2015 au 10 mai 2016

Femmes et personnes enceintes au cours du 2e ou 3e trimestre, inscrites de manière prospective lors de leurs visites prénatales régulières (n = 155)

L'infection par le VRS a été déterminée par PCR ou par sérologie

Sur les 81 cas d'IRA, 52 (64 %) pathogènes respiratoires ont été détectés :

Les virus les plus fréquemment détectés étaient le rhinovirus (n = 22; 27 %), le coronavirus (n = 14; 17 %) et le VRS (n = 8; 10 %)

12 patients avaient de la fièvre; 17 présentaient des symptômes d'IVRI

Sur les sept cas de fièvre dans le groupe IAVRI, trois étaient positifs au VRS (un avait une co-infection par le VRC)

Parmi les patientes atteintes d'une IVRI, deux ont signalé une diminution du rythme cardiaque du fœtus et un cas positif au VRS a été hospitalisé pour une maladie respiratoire

Infection des voies respiratoires par le VRS avec hospitalisation

Regan et al., 2018 Note de bas de page 24
Australie, Canada (ON), Israël et États-Unis

Étude rétrospective d'une base de données

2010 à 2016

Femmes et personnes enceintes âgées de 18 à 50 ans admises à l'hôpital pour une IRA ou une maladie fébrile (n = 1 604 206 femmes et personnes enceintes)

L'hospitalisation d'une maladie aiguë des voies respiratoires ou une maladie fébrile positif au VRS a été définie comme un résultat positif au test RT-PCR dans les trois jours suivant l'admission à l'hôpital

13 694 personnes hospitalisées pour une maladie aiguë des voies respiratoires ou une maladie fébrile; 846 personnes ont été testées pour le VRS et la grippe :

2,5 % (n = 21) ont été testés positifs au VRS

51 % (n = 430) ont été déclarés positifs à la grippe

Moins de 1 % des patients ont été déclarés positifs à la fois à la grippe et au VRS

Nowalk et al., 2022 Note de bas de page 25
États-Unis

Étude de cohorte rétrospective agrégée basée sur la population

1er septembre 2015 au 31 août 2018

Adultes âgés de 18 à 64 ans, 65 ans et plus, notamment les femmes et personnes enceintes (n = 13 174 femmes et personnes enceintes)

Données agrégées utilisées pour déterminer la charge hospitalière de VRS basée sur la population

Le nombre d'hospitalisations dues au VRS variait de 0 à 808 pour 100 000 femmes et personnes enceintes :

  • 2015–2016 : aucun cas hospitalisé de VRS chez les femmes et personnes enceintes
  • 2016–2017 : 431 pour 100 000
  • 2017–2018 : 808 pour 100 000

Fardeau moyen entre 2015 et 2018 de 620/100 000 chez les femmes et personnes enceintes, plus élevé que chez les adultes non enceintes âgées de 18 ans et plus (n = 320/100 000)

Hause et al., 2021 Note de bas de page 26
États-Unis

Série de cas rétrospectifs

1er août 2010 au 30 avril 2017

Femmes et personnes enceintes âgées de 14 à 49 ans dont le test de dépistage du VRS s'est révélé positif et qui ont été hospitalisées pour une infection par le VRS au cours de leur grossesse (n = 10)

Variable

275 349 femmes et personnes enceintes; 1 057 ont été testées pour le VRS; 25 (2 %) ont été déclarées positives; 10 ont été hospitalisées pendant la grossesse et ont été testées positives dans les deux semaines précédant l'hospitalisation ou pendant celle-ci

Diagnostics : pneumonie/atélectasie (n = 5), infection des voies respiratoires supérieures (n = 2), exacerbation de l'asthme (n = 2), insuffisance respiratoire (n = 2), septicémie (n = 2)

Six ont eu des complications obstétricales (une exacerbation d'un col de l'utérus court préexistant avec travail prématuré, trois contractions prématurées [dont deux avec des co-infections], une induction pour prééclampsie); un accouchement prématuré; une admission en USI/ventilation mécanique

Infection des voies respiratoires par le VRS et admissions en unité de soins intensifs

Hause et al., 2021 Note de bas de page 26
États-Unis

Série de cas rétrospectifs

1er août 2010 au 30 avril 2017

Femmes et personnes enceintes dont la grossesse s'est terminée par une naissance vivante (n = 10)

Hospitalisation pendant la grossesse et test positif au VRS par culture ou PCR

275 349 femmes et personnes enceintes; 1 057 ont été testées pour le VRS; 25 (2 %) ont été déclarées positives; 10 ont été hospitalisées pendant la grossesse et ont été testées positives dans les deux semaines précédant l'hospitalisation ou pendant celle-ci

Un cas sur 10 (10 %) a nécessité une admission en soins intensifs et une ventilation mécanique

Wheeler et al., 2015 Note de bas de page 27
États-Unis

Série de cas

Hiver 2014

Infection par le VRS antepartum traitée dans un seul établissement de soins tertiaires (n = 3)

s.o.

Deux des trois cas ont nécessité une admission en USI et une ventilation mécanique; les trois cas ont été compliqués par des affections pulmonaires préexistantes (asthme, grippe comorbide, infection à streptocoque du groupe A)

Deshmukh et al., 2014 Note de bas de page 28
Royaume-Uni

Rapport de cas

Non indiqué

Personne enceinte de 40 ans (n = 1)

s.o.

Personne enceinte admise à l'hôpital au Royaume-Uni nécessitant une admission en soins intensifs, une ventilation mécanique et une césarienne d'urgence à 33 semaines pour des raisons maternelles (pneumonie par le VRS et septicémie)

Travail/accouchement prématuré avec infection par le VRS

Regan et al., 2018 Note de bas de page 24
Australie, Canada (ON), Israël et États-Unis

Étude rétrospective d'une base de données

2010 à 2016

Femmes et personnes enceintes âgées de 18 à 50 ans admises à l'hôpital pour une IRA ou une maladie fébrile (n = 1 604 206 femmes et personnes enceintes)

Hospitalisation pour infection aiguë des voies respiratoires ou une maladie fébrile positif au VRS a été définie comme un résultat positif au test RT-PCR dans les trois jours suivant l'admission à l'hôpital

13 694 personnes hospitalisées pour une infection aiguë des voies respiratoires ou une maladie fébrile; 846 ont été testées pour le VRS; 2,5 % (n = 21) ont été déclarées positives par RT-PCR

Pas de différence entre les participants testés positifs et négatifs au VRS en ce qui concerne les naissances prématurées, les naissances d'un petit âge gestationnel et les naissances d'un faible poids de naissance

Une association a été observée entre la positivité du VRS et la naissance prématurée ultérieure (p = 0,034) :

  • Participants positifs au VRS, 29 %
  • Participants négatifs au VRS, 15 %

Chu et al., 2016 Note de bas de page 29
Népal

Essai prospectif randomisé

D'avril 2011 à mai 2014

Femmes et personnes enceintes au cours du deuxième trimestre de la grossesse et suivies jusqu'à six mois après l'accouchement (n = 3 693; 14 épisodes de maladie à VRS sur 3 554 années-personnes de surveillance)

Les tests positifs au VRS ont été déterminés par RT-PCR

Sept (50 %) participantes enceintes ont consulté pour une maladie due au VRS; aucune n'est décédée

Sur les sept (50 %) épisodes de maladie survenus pendant la grossesse, tous ont donné lieu à des naissances vivantes, dont deux (29 %) prématurées, avec un poids médian à la naissance de 3 060 grammes. En comparaison, 469 (13 %) naissances prématurées et un poids médian à la naissance de 2 790 grammes ont été enregistrés chez des personnes n'ayant pas été infectées par le VRS pendant leur grossesse

Hause et al., 2021 Note de bas de page 26
États-Unis

Série de cas rétrospectifs

1er août 2010 au 30 avril 2017

Femmes et personnes enceintes dont la grossesse s'est terminée par une naissance vivante (n = 10)

Hospitalisation pendant la grossesse et test positif au VRS par culture ou PCR

275 349 femmes et personnes enceintes; 1 057 ont été testées pour le VRS; 25 (2 %) ont été déclarées positives; 10 ont été hospitalisées pendant la grossesse et ont été testées positives dans les deux semaines précédant l'hospitalisation ou pendant celle-ci

Une participante sur 10 (10 %) souffrait de pneumonie et de prééclampsie et a été induite entre 36 et 37 semaines

Tableau 3 Abréviations

Abréviations : IAVRI, infection aiguë des voies respiratoires inférieures; IRA, infection respiratoire aiguë; IVRI, infection des voies respiratoires inférieures; ON, Ontario; PCR, réaction en chaîne de la polymérase; RT-PCR, réaction en chaîne de la polymérase par transcription inverse; s.o., sans objet; USI, unité de soins intensifs; VRS, virus respiratoire syncytial

Consultation médicale pour une infection des voies respiratoires par le VRS : Deux études transversales américaines menées par Hause et al. ont étudié les taux d'infection par le VRS chez les femmes et personnes enceintes au cours du deuxième ou du troisième trimestre pendant la saison 2015–2016 du VRS. Dans une étude combinant des données provenant des PCR et des données sérologiques, le taux d'attaque du VRS chez les femmes et personnes enceintes ambulatoires bénéficiant de soins prénatals de routine a été estimé à 10 % à13 % Note de bas de page 22. Dans la seconde étude, environ 10 % des cas d'infections aiguës des voies respiratoires inférieures chez les femmes et personnes enceintes ont été confirmés comme étant des cas de VRS Note de bas de page 23.

Hospitalisation associée à une infection des voies respiratoires par le VRS : La littérature sur les hospitalisations associées au VRS présente un large éventail de taux. Une étude rétrospective menée par le « Pregnancy Influenza Vaccine Effectiveness Network » (PREVENT) 2010–2016 a révélé un taux de positivité du VRS de 2,5 %, contrastant avec un taux de positivité de la grippe de 51 % Note de bas de page 24. Une étude américaine entre 2015 et 2018 a révélé des taux d'hospitalisation plus élevés chez les femmes et personnes enceintes que chez les adultes non enceintes (taux moyen de 620 contre 320 pour 100 000) Note de bas de page 25. En outre, une série de cas rétrospectifs a documenté des résultats de grossesse défavorables chez dix femmes et personnes enceintes hospitalisées pour cause de VRS, notamment des pneumonies, des insuffisances respiratoires et des septicémies, six d'entre elles ayant connu des complications obstétricales pendant l'hospitalisation, notamment des contractions prématurées, des co-infections et une prééclampsie Note de bas de page 26. En résumé, la littérature suggère un large éventail de taux d'hospitalisation possibles pour le VRS chez les femmes et personnes enceintes, une étude indiquant un fardeau plus élevé que chez les adultes non enceintes.

Admission en unité de soins intensifs associée à une infection des voies respiratoires par le VRS : Les données sur les admissions en USI liées au VRS sont limitées. Dans une série de cas rétrospectifs portant sur les issues défavorables de la grossesse, une personne enceinte sur 10 a dû être admise dans une USI et bénéficier d'une ventilation mécanique Note de bas de page 26. Une autre série de cas portant sur trois femmes et personnes enceintes atteintes du VRS a révélé que deux d'entre elles ont dû être admises dans une USI et bénéficier d'une ventilation mécanique, tandis que la troisième a été suivie en ambulatoire Note de bas de page 27. Un rapport de cas décrit une personne enceinte admise pour une pneumonie par le VRS et une septicémie, nécessitant une admission en USI, une ventilation mécanique et une césarienne d'urgence Note de bas de page 28. Cependant, les données concernant le risque d'admission en USI chez les femmes et personnes enceintes restent rares.

Résultat pour les nourrissons et les femmes et personnes enceintes—accouchement prématuré : Trois études ont rapporté des données sur le risque d'accouchement prématuré associé à l'infection par le VRS. Dans l'étude menée par le « Pregnancy Influenza Vaccine Effectiveness Network », aucune différence n'a été observée en termes de prématurité, de petite taille pour l'âge gestationnel et de faible poids de naissance entre les femmes et personnes enceintes positives et celles négatives au VRS Note de bas de page 24. Cependant, parmi les admissions pour IRA sans accouchement pendant l'hospitalisation, la positivité du VRS était associée à une naissance prématurée ultérieure (29 % contre 15 %). Une étude réalisée au Népal a montré un taux plus élevé de naissances prématurées en cas d'épisodes de maladie à VRS pendant la grossesse (29 % contre 13 %) Note de bas de page 29. Dans une série de cas de dix femmes et personnes enceintes hospitalisées pour un VRS, l'une d'entre elles a accouché prématurément (10 %) Note de bas de page 26. En résumé, les données disponibles sont insuffisantes pour évaluer le risque d'accouchement prématuré dû à une infection par le VRS pendant la grossesse.

Discussion

Cette revue rapide donne un aperçu du fardeau de la maladie du VRS dans les pays à revenu élevé, en mettant l'accent sur le Canada, les États-Unis et l'Europe. Des données plus solides étaient disponibles concernant les nourrissons et les jeunes enfants, les études canadiennes y contribuant de manière significative, tandis que les données relatives aux femmes et personnes enceintes provenaient principalement de petites études observationnelles réalisées à l'étranger. Chez les nourrissons et les jeunes enfants, les consultations médicales pour le VRS étaient courantes, et les taux d'hospitalisation pour le VRS variaient, mais diminuaient généralement avec l'âge. La plupart des enfants hospitalisés n'avaient pas de problèmes médicaux sous-jacents. Au Canada, environ 5 % des enfants hospitalisés pour cause de VRS ont dû être admis dans une USI, et le risque de décès était faible. Le VRS a provoqué un fardeau plus important que la grippe dans cette population. Des données nouvelles et inédites provenant du Yukon confirment les conclusions de cette revue de la littérature, notant un fardeau plus élevé pour le VRS que pour la grippe et un fardeau plus important dans les groupes d'âge les plus jeunes. Chez les femmes et personnes enceintes, la gravité du VRS semble être comparable à celle des femmes et personnes non enceintes, avec un taux d'attaque de 10 % à 13 % pendant la saison du virus respiratoire. Une étude a rapporté des taux d'hospitalisation pour le VRS plus élevés que ceux des femmes et personnes non enceintes. Les données sur les admissions en USI, les décès et les accouchements prématurés liés au VRS pendant la grossesse étaient limitées, bien que deux études aient suggéré une association avec les accouchements prématurés.

Cette revue rapide met en évidence les limites de la caractérisation du fardeau du VRS au Canada. Les études se sont souvent concentrées sur l'hospitalisation associée au VRS et l'admission en USI, qui sont des issues essentielles pour évaluer les conséquences cliniques graves. Cependant, il est également essentiel de saisir l'importance d'autres issues dans le contexte canadien, en particulier les consultations médicales pour le VRS et le décès lié à l'infection par le VRS. Actuellement, le Canada dispose de peu de données de surveillance nationale améliorées sur le VRS. Des initiatives de recherche récentes ont exploité les bases de données administratives de soins de santé existantes pour caractériser le fardeau du VRS; toutefois, on s'attend à ce que ces données sous-estiment la maladie à VRS, en particulier dans la collectivité et en milieu ambulatoire, en raison du sous-dépistage dans les soins cliniques de routine, du manque de généralisation à la population canadienne et des systèmes de codage des soins de santé qui ne tiennent pas compte de tous les facteurs pouvant contribuer aux complications liées au VRS Note de bas de page 30.

Limites

Cette revue rapide a ses limites. Elle s'est principalement concentrée sur les résultats à court terme et n'a pas pris en compte les effets potentiels à long terme, tels que l'asthme, qui peuvent être associés à une infection par le VRS au début de la vie Note de bas de page 31Note de bas de page 32. La détection de l'infection par le VRS ne s'est pas limitée à une confirmation en laboratoire; certaines études se sont appuyées sur des codes de diagnostic clinique, ce qui a potentiellement gonflé l'incidence du VRS. Les estimations étaient imprécises. On manque de données solides sur les conséquences graves du VRS chez les femmes et personnes enceintes; cependant, historiquement, les femmes et personnes enceintes n'ont pas été reconnues comme étant spécifiquement plus à risque d'infection par le VRS. Bien que l'objectif des futurs produits d'immunisation contre le VRS soit de réduire les complications du VRS chez les nourrissons, il est essentiel de considérer également les avantages potentiels d'un vaccin contre le VRS pour les femmes et personnes enceintes, compte tenu de leur sensibilité accrue à certains pathogènes respiratoires tels que la grippe, en raison des changements anatomiques, immunitaires et cardiovasculaires liés à la grossesse. Cette étude ne s'est pas spécifiquement intéressée au fardeau de la maladie du VRS pendant la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Les mesures de santé publique mises en place au cours de la première phase de la pandémie ont permis de réduire considérablement la circulation du virus respiratoire saisonnier Note de bas de page 33. Au cours des dernières saisons, on a observé une augmentation substantielle du nombre de cas de VRS, avec des changements dans la répartition par âge et des schémas saisonniers atypiques par rapport à la période précédant la pandémie de COVID-19, attribués à des populations plus importantes d'enfants naïfs de VRS Note de bas de page 34Note de bas de page 35. Par exemple, une publication récente émanant de 13 centres de pédiatrie au Canada fait état d'un nombre important d'hospitalisations dues au VRS, avec une augmentation significative des hospitalisations en 2021–2022 par rapport à la période avant la pandémie Note de bas de page 36. Malgré ces limites, les données présentées ici permettent de comprendre le fardeau typique du VRS chez les nourrissons et les jeunes enfants.

Conclusion

Une incidence élevée de VRS faisant l'objet d'une consultation médicale est observée chez les nourrissons et les jeunes enfants, les taux d'hospitalisation diminuant avec l'âge. Environ 5 % des nourrissons et des jeunes enfants hospitalisés pour cause de VRS ont dû être admis dans une USI. Le risque de décès semble avoir été faible. Les femmes et personnes enceintes et non enceintes présentaient une gravité comparable à l'égard du VRS, bien que les données soient limitées pour les femmes et personnes enceintes. Avec l'introduction des interventions, le fardeau de la maladie du VRS devrait changer; des systèmes de surveillance solides aux niveaux provincial, territorial et national seront essentiels pour évaluer l'incidence des programmes de vaccination contre le VRS sur la santé publique. Cette revue contribue à la littérature, aidant à caractériser le fardeau du VRS au Canada et à orienter les stratégies d'immunisation contre le VRS pour la protection des nourrissons.

Déclaration des auteurs

  • E. M. A. — Conceptualisation, analyse des données, interprétation des données, rédaction–version originale
  • P. D. P. — Conceptualisation, analyse des données, interprétation des données, rédaction du projet original
  • P. D. — Analyse des données, interprétation des données, rédaction–révision
  • N. B. — Rédaction–révision
  • A. I. — Rédaction–révision
  • W. S. — Conceptualisation, rédaction–révision
  • A. K. — Conceptualisation, rédaction–révision

Intérêts concurrents

Aucun.

Remerciements

Les auteurs souhaitent remercier l'équipe du secrétariat du Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI), Matthew Tunis, Kelsey Young, Mona Hersi, Adrienne Stevens, Anastassia Howarth, Su Hyun Lim, la bibliothèque de Santé Canada (Shannon Hayes), Liza Lee, Steven Buckrell, Michele Caws et le groupe de travail sur le VRS du CCNI.

Financement

Aucun.

Matériel supplémentaire

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