Larva migrans cutanée chez des voyageurs canadiens revenant des Caraïbes

RMTC

Volume 51-5, mai 2025 : La santé des voyageurs

Surveillance

Larva migrans cutanée chez des voyageurs canadiens revenant des Caraïbes : une analyse de surveillance sur 10 ans de CanTravNet

Andrea Boggild1,2, Rachel Bierbrier3,4, Michael Libman4, Cedric Yansouni4, Anne McCarthy5, Jan Hajek6, Wayne Ghesquiere7, Yazdan Mirzanejad6,8, Katherine Plewes6, Jean Vincelette9, Susan Kuhn10, Pierre Plourde11, Christina Greenaway4,12, Kevin Kain1,13, Shaun Morris14,15, Sapha Barkati4

Affiliations

1 Division des maladies infectieuses, Département de médecine, Réseau universitaire de santé et Université de Toronto, Toronto, ON

2 Institut des sciences médicales, Université de Toronto, Toronto, ON

3 Département de dermatologie, Université McGill, Montréal, QC

4 Centre J. D. MacLean pour maladies tropicales, Université McGill, Montréal, QC

5 Division des maladies infectieuses, Hôpital d’Ottawa et Université d’Ottawa, Ottawa, ON

6 Division des maladies infectieuses, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver, BC

7 Maladie infectieuses, Autorité sanitaire de l’île de Vancouver, Département de médecine, Université de la Colombie-Britannique, Victoria, BC

8 Fraser Health, Surrey, BC

9 Centre hospitalier de l’Université de Montréal, Université de Montréal, Montréal, QC

10 Service des maladies infectieuses pédiatriques, Département de pédiatrie, Hôpital de l’Alberta pour enfants de l’Université de Calgary, Calgary, AB

11 Services de santé des voyages et de médecine tropicale, Programme de santé publique et des populations, Autorité régionale de la santé de Winnipeg, Winnipeg, MB

12 Division des maladies infectieuses, Hôpital général juif, Université McGill, Montréal, QC

13 Laboratoires DAS, Centre Sandra Rotman pour la santé mondiale, Toronto, ON

14 Département de médecine familiale et communautaire, Université de Toronto, Toronto, ON

15 Division des maladies infectieuses, Hôpital pour enfants malades, Toronto, ON

Correspondance

sapha.barkati2@mcgill.ca

Citation proposée

Boggild AK, Bierbrier RM, Libman M, Yansouni CP, McCarthy AE, Hajek J, Ghesquiere W, Mirzanejad Y, Plewes K, Vincelette J, Kuhn S, Plourde PJ, Greenaway C, Kain KC, Morris SK, Barkati S. Larva migrans cutanée chez des voyageurs canadiens revenant des Caraïbes : une analyse de surveillance sur 10 ans de CanTravNet. Relevé des maladies transmissibles au Canada 2025;51(5):191–9. https://doi.org/10.14745/ccdr.v51i05a04f

Mots-clés : ivermectine, dermatose, zoonose, infection helminthique, tropical, GeoSentinel, tourisme

Résumé

Contexte : La larva migrans cutanée (LMC) est l’une des dermatoses les plus courantes chez les voyageurs qui se rendent sous les tropiques.

Objectif : Décrire les corrélats démographiques et de voyage des voyageurs canadiens en provenance des Caraïbes avec la LMC sur une période de 10 ans avant la pandémie.

Méthodes : Les données démographiques et les données relatives aux voyageurs malades rencontrés dans l’un des huit sites CanTravNet entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2018 pendant ou après leur voyage ou migration, avec un diagnostic final de LMC, ont été extraites et analysées. Pendant cette période, l’accès au traitement de première intention, l’ivermectine, était possible grâce au Programme d’accès spécial de Santé Canada.

Résultats : Sur les 17 644 voyageurs qui se sont présentés à CanTravNet au cours de la période d’inscription, 328 (1,9 %) sont revenus des Caraïbes avec une LMC. L’âge médian des voyageurs atteints de LMC était de 34 ans (écart interquartile : 25–50 ans), les femmes représentant 58 % des cas. Quatre-vingt-quinze pour cent (n = 313) ont voyagé pour le tourisme. La Jamaïque était le pays source le plus fréquent, avec 216 cas (67 %), suivie de la Barbade (n = 27, 8 %) et de la République dominicaine (n = 23, 7 %). En 2018, les cas ont été importés principalement de la Jamaïque (n = 58, 73 %) et de la République dominicaine (n = 12, 15 %). L’âge, le sexe et le motif du voyage étaient semblables d’une année à l’autre. Le pourcentage de tous les cas importés de LMC originaires des Caraïbes est passé de 9 % en 2016 à 24,5 % en 2018.

Conclusion : Les proportions et les nombres absolus de LMC chez les voyageurs canadiens en provenance des Caraïbes sont en augmentation. Une meilleure connaissance de cette dermatose courante par les médecins et les voyageurs, ainsi qu’un meilleur accès à des thérapies efficaces, permettront de réduire la morbidité associée.

Introduction

La larva migrans cutanée (LMC) est une infection helminthique zoonotique causée le plus souvent par Ancylostoma caninum, Ancylostoma braziliense et Uncinaria stenocephala Note de bas de page 1. Les ankylostomes vivent dans les intestins des chiens et des chats, et leurs œufs sont libérés dans les excréments et éclosent dans les 24 h dans le sol ou le sable. En l'espace d'une semaine, les œufs se transforment en larves qui peuvent infecter l'humain par contact direct avec la peau. La LMC provient de la pénétration transcutanée d'helminthes larvaires dans la peau intacte. Les humains sont des hôtes accidentels et les organismes responsables de la LMC sont dépourvus d'enzymes digestives permettant la pénétration de la membrane basale humaine Note de bas de page 1. Les humains ne peuvent pas transmettre l'infection à d'autres humains ou à des animaux. Bien qu'elle ne soit pas endémique au Canada, l'infection est importée par des voyageurs qui consultent généralement des spécialistes des soins primaires, des services d'urgence, de la dermatologie, des maladies infectieuses et de la médecine tropicale pour sa prise en charge.

La LMC est un diagnostic clinique caractérisé par la présentation classique d'un tractus serpigineux prurigineux qui progresse en moyenne de 2 à 3 mm par jour Note de bas de page 2. La répartition typique concerne les zones exposées au sol ou au sable contaminé, généralement le pied ou la fesse, mais elle peut être étendue Note de bas de page 3Note de bas de page 4. Les patients font souvent état d'un prurit intense qui perturbe le sommeil, la concentration et la qualité de vie, et qui peut persister pendant toute la durée de vie de l'helminthe, en moyenne cinq à six semaines, mais jusqu'à un an ou plus chez certains patients Note de bas de page 5Note de bas de page 6.

Le réseau de surveillance GeoSentinel est un système multinational de surveillance des voyageurs internationaux et des migrants qui se présentent dans les cliniques de médecine des voyages et de médecine tropicale Note de bas de page 7. Le Canada compte huit sites de participation à GeoSentinel, répartis dans les principaux centres urbains du pays. Les sites canadiens constituent CanTravNet, un réseau de surveillance national qui couvre environ 45 % de la population canadienne. Le réseau sert de ressource pour définir les pathogènes émergents, surveiller l'activité de la maladie et analyser les données relatives à la population.

La LMC est l'affection cutanée la plus fréquemment signalée chez les voyageurs de retour au pays et recensée par le réseau GeoSentinel Note de bas de page 8. Fait notable, la LMC peut être acquise en voyageant sur presque tous les continents, y compris dans les zones subtropicales de l'Amérique du Nord Note de bas de page 9Note de bas de page 10. De 2009 à 2011, 7 % des diagnostics liés aux voyages au Canada concernaient la LMC chez des voyageurs en provenance des Caraïbes Note de bas de page 11. Depuis la dernière étude, aucune autre recherche n'a décrit l'épidémiologie de la LMC chez les voyageurs canadiens en provenance de l'étranger.

Ce rapport de surveillance vise à décrire les corrélats démographiques et de voyage des voyageurs canadiens en provenance des Caraïbes avec la LMC sur une période de 10 ans avant la pandémie, pendant laquelle l'accès au traitement de première ligne au Canada, l'ivermectine, était uniformément offert par le Programme d'accès spécial de Santé Canada. Une meilleure caractérisation de cette maladie chez les voyageurs canadiens pourrait favoriser l'expansion des ressources offertes par l'intermédiaire de Santé Canada pour traiter cette dermatose courante liée aux voyages et sensibiliser les professionnels de la santé à son diagnostic.

Méthodes

Source des données

Huit sites canadiens situés dans de grands centres urbains de cinq provinces (Colombie-Britannique, Alberta, Manitoba, Ontario et Québec), appartenant également au réseau mondial de surveillance GeoSentinel, constituent CanTravNet Note de bas de page 11. Les sites CanTravNet emploient des médecins certifiés en maladies infectieuses, spécialisés dans les maladies acquises lors de voyages et la médecine tropicale. Les données démographiques et les données relatives aux voyages ont été recueillies à l'aide de la plateforme de données du réseau de surveillance GeoSentinel (pour plus de détails, voir https://geosentinel.org [en anglais seulement]) Note de bas de page 7Note de bas de page 12Note de bas de page 13. Le diagnostic de LMC est établi cliniquement et le directeur du site peut choisir ce diagnostic parmi les 475 options classées comme étiologiques ou syndromiques. Le protocole de collecte des données de GeoSentinel est examiné par le responsable du comité d'examen institutionnel du National Center for Emerging and Zoonotic Infectious Diseases des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis, et fait partie de la surveillance de la santé publique et non de la recherche sur des sujets humains nécessitant l'approbation d'un comité d'examen institutionnel. L'approbation du comité d'examen institutionnel du site local a été obtenue, le cas échéant. Les diagnostics finaux comprennent des étiologies (e.g., LMC) et des syndromes (e.g., éruption cutanée) particuliers.

Définitions et classifications

Sept catégories de motifs de voyage ont été utilisées : le tourisme; les affaires; la mission, le bénévolat, la recherche et l'aide; la visite d'amis et de parents; l'éducation et les soins médicaux planifiés; ou encore les « migrants », qui désignent les personnes voyageant pour des raisons d'immigration, d'installation de réfugiés ou de demande d'asile. Les visites à des amis et à des parents sont définies par Leder et al., bien que la classification du but du voyage soit basée sur le meilleur jugement du clinicien en présence de plusieurs lieux d'exposition possible Note de bas de page 12.

Critères d'inclusion

Les données démographiques, cliniques et relatives aux Canadiens et aux migrants malades rencontrés dans l'un des huit sites CanTravNet entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2018 pendant ou après leur voyage ou migration, avec un diagnostic final de LMC, ont été extraites et analysées. La décennie d'inclusion a été choisie comme une décennie pré-pandémique représentative, au cours de laquelle l'accès au médicament de choix, l'ivermectine, était uniformément offert par le Programme d'accès spécial de Santé Canada.

Analyse

La gestion des données extraites a été effectuée dans une base de données Microsoft Access et les voyageurs ont été décrits en fonction du but du voyage, des données démographiques et de l'itinéraire. Les données relatives au sexe et à la région de voyage étaient disponibles pour tous les voyageurs et ont été incluses dans les analyses, même si l'âge des voyageurs ou leur pays de voyage particulier étaient manquants. Des analyses descriptives incluant les médianes avec les écarts interquartiles [EI] et les proportions ont été calculées pour les variables continues et catégorielles, respectivement. L'importance de la tendance de la répartition des cas au cours de l'année a été évaluée à l'aide d'un modèle de régression de Poisson. Tous les calculs statistiques ont été effectués à l'aide de Stata/BE 17.0 (StataCorp, College Station, Texas, États-Unis).

Résultats

Au total, 17 644 voyageurs se sont présentés à un site CanTravNet entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2018. Sur l'ensemble des voyageurs enregistrés, 2 416 (13,7 %) sont revenus d'un voyage dans les Caraïbes. Parmi les voyageurs qui se sont rendus aux Caraïbes et qui ont consulté un médecin après leur voyage, 328/2 416 (13,6 %) ont reçu un diagnostic de LMC (figure 1). L'âge médian des voyageurs de retour au pays et atteints de LMC était de 34 ans (EI : 25–50 ans), les hommes représentant 42 % (n = 139) et les femmes 58 % (n = 189) des cas (tableau 1). Les cas étaient plus fréquents dans les groupes d'âge 18–34 ans et 35–65 ans, qui représentaient ensemble 80 % du total des cas. Bien que des cas aient été signalés tout au long de l'année, le nombre de cas était systématiquement plus élevé entre décembre et mars, ce qui coïncide avec la saison hivernale au Canada.

Figure 1 : Organigramme de la larva migrans cutanée chez les voyageurs canadiens revenant des Caraïbes, 2009–2018
Figure 1. La version textuelle suit.
Figure 1 : Équivalent textuel

Entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2018, 17 644 voyageurs ont visité un site CanTravNet. Parmi eux, 2 416 personnes (13,7 %) revenaient d’un voyage dans les Caraïbes. Parmi les voyageurs en provenance des Caraïbes qui ont dû subir une évaluation médicale après leur voyage, 328 cas (13,6 %) ont reçu un diagnostic positif à la larva migrans cutanée (LMC).

Notes de bas de page figure 1

Abréviation : LMC, larva migrans cutanée


Tableau 1 : Cas de larva migrans cutanée chez les voyageurs canadiens revenant des Caraïbes, par année
Année d’importation Nombre de cas (%)Note de bas de page a Âge, années, médiane (EI) Sexe, M/F
n (%)
Voyager pour le tourisme, n (%) Trois premiers pays d’origine (n; %)
Première place Deuxième place Troisième placeNote de bas de page b
2018 81 (24,5 %) 32,0 (19–50) 39/42
(48 %/52 %)
80 (99 %) Jamaïque (58; 73 %) République dominicaine (12; 15 %) Antigua-et-Barbuda (2; 3 %)
Barbade (2; 3 %)
Sainte-Lucie (2; 3 %)
2017 63 (25,7 %) 39,0 (27–53) 24/39
(38 %/62 %)
58 (92 %) Jamaïque (45; 71 %) République dominicaine (8; 13 %) Barbade (3; 5 %)
Martinique (3; 5 %)
2016 27 (9,0 %) 33,0 (12–53) 7/20
(26 %/74 %)
26 (96 %) Jamaïque (15; 58 %) Cuba (3; 12 %) Sainte-Lucie (2; 8 %)
Saint-Martin (2; 8 %)
2015 23 (9,2 %) 38,0 (27–52) 9/14
(39 %/61 %)
23 (100 %) Jamaïque (15; 65 %) Barbade (2; 9 %)
Cuba (2; 9 %)
Grenade (2; 9 %)
Antigua-et-Barbuda (1; 8 %)
Saint-Vincent-et-les-Grenadines (1; 8 %)
2014 32 (11,9 %) 38,0 (20–50) 13/19
(41 %/59 %)
31 (97 %) Jamaïque (20; 65 %) Cuba (7; 23 %) Barbade (1; 3 %)
Bahamas (1; 3 %)
Martinique (1; 3 %)
Saint-Martin (1; 3 %)
2013 36 (13,4 %) 37,5 (25–49) 17/19
(47 %/53 %)
32 (89 %) Jamaïque (23; 64 %) Barbade (6; 17 %) Sainte-Lucie (5; 14 %)
2012 23 (11,0 %) 32,0 (25–44) 10/13
(43 %/57 %)
23 (100 %) Jamaïque (20; 87 %) Barbade (1; 4 %)
Cuba (1; 4 %)
Guadeloupe (1; 4 %)
2011 17 (9,1 %) 37,0 (29–48) 8/9
(47 %/53 %)
15 (88 %) Barbade (7; 41 %) Jamaïque
(6; 35 %)
Cuba (4; 18 %)
2010 11 (6,5 %) 36,0 (26–50) 6/5
(55 %/45 %)
11 (100 %) Jamaïque (8; 72 %) Sainte-Lucie (2; 18 %) Aruba (1; 9 %)
2009 15 (7,9 %) 28,0 (15–36) 6/9
(40 %/60 %)
14 (93 %) Jamaïque (6; 40 %) Barbade (4; 27 %) Cuba (2; 13 %)
Guadeloupe (2; 13 %)
TotalNote de bas de page c 328 (13,6 %) 34,0 (25–50) 139/189
(42 %/58 %)
313 (95 %) Jamaïque (216; 67 %) Barbade (27; 8 %) République dominicaine (23; 7 %)

Le but du voyage était le tourisme pour 95 % (n = 313) des voyageurs atteints de LMC. La Jamaïque était le pays source le plus représenté, avec 216 cas (66,7 %), suivie de la Barbade (n = 27, 8,3 %) et de la République dominicaine (n = 23, 7,1 %) (tableau 2).

Tableau 2 : Pays des Caraïbes d’origine des cas de larva migrans cutanée évalués sur les sites CanTravNet, janvier 2009–décembre 2018
Pays Nombre Pourcentage
Jamaïque 216 66,7
Barbade 27 8,3
République dominicaine 23 7,1
Cuba 21 6,5
Sainte-Lucie 11 3,4
Guadeloupe 4 1,2
Martinique 4 1,2
Saint-Martin 3 0,9
Antigua-et-Barbuda 3 0,9
Bahamas 2 0,6
Grenade 2 0,6
Turks et Caicos 2 0,6
Îles Caïmans 1 0,3
Aruba 1 0,3
Haïti 1 0,3
Porto Rico 1 0,3
Saint-Vincent-et-les-Grenadines 1 0,3
Trinité-et-Tobago 1 0,3

La majorité des cas de LMC qui se sont présentés aux sites CanTravNet provenaient de Toronto (n = 191, 58,2 %), suivie de Montréal (n = 92, 28,1 %), d'Ottawa (n = 22, 6,7 %) et de Calgary (n = 13, 4,0 %) (tableau 3).

Tableau 3 : Répartition des cas de larva migrans cutanée évalués dans les sites CanTravNet, janvier 2009–décembre 2018
Site Nombre Pourcentage
Toronto 191 58,2
Montréal 92 28,1
Ottawa 22 6,7
Calgary 13 4,0
Vancouver 9 2,7
Winnipeg 1 0,3

Le nombre moyen de cas de LMC parmi les voyageurs à destination des Caraïbes a augmenté pour atteindre 81 en 2018, soit trois fois plus qu'en 2016 (tableau 1). Par rapport à 2009, le nombre de cas de LMC a été multiplié par cinq en 2018 (coefficient de régression de Poisson de 0,197; IC à 95 % : 0,156–0,239) (figure 2). Avant 2017, la proportion annuelle de voyageurs malades de retour au pays et se présentant à un site CanTravNet avec une LMC en provenance des Caraïbes était d'environ 6,5 % à 13,4 % (tableau 1). En 2017 et 2018, toutefois, cette proportion est passée à 25,7 % et 24,5 %, respectivement (tableau 1).

Figure 2 : Nombre et pourcentage de cas de larva migrans cutanée chez les voyageurs en provenance des Caraïbes, 2009–2018
Figure 2. La version textuelle suit.
Figure 2 : Équivalent textuel

Ce graphique illustre le nombre annuel de cas de larva migrans cutanée (LMC) (en bleu, axe de gauche) et le pourcentage de cas de LMC parmi les voyageurs dans les Caraïbes (en orange, axe de droite) de 2009 à 2018. Le nombre de cas de LMC indique une tendance générale à la hausse, avec des augmentations notables à partir de 2016, atteignant un important sommet en 2018 avec plus de 80 cas. La proportion de voyageurs en provenance des Caraïbes diagnostiqués avec la LMC a également augmenté, en particulier en 2017, où elle a atteint son point le plus élevé avec un peu plus de 25 %, et est restée élevée en 2018.

Notes de bas de page figure 1

Abréviation : LMC, larva migrans cutanée

Discussion

Notre rapport de surveillance décrit l'évolution de la LMC chez les voyageurs canadiens malades revenant des Caraïbes au cours d'une décennie. La Jamaïque, la Barbade et la République dominicaine étaient les pays sources les plus courants de cette infection helminthique dans les Caraïbes. Dans l'ensemble, nos données indiquent une augmentation du nombre de cas annuels de LMC, avec un sommet entre 2016 et 2018, où les cas de LMC enregistrés ont été multipliés par trois. Comme l'ont noté Lederman et al. et comme le confirme notre analyse, la LMC est la plus répandue dans le groupe d'âge des 18 à 65 ans. Cependant, notre analyse a révélé une proportion plus élevée de femmes atteintes de LMC par rapport à leur étude. Les deux études ont également établi la Barbade et la Jamaïque comme étant les pays en tête Note de bas de page 8.

Les troubles cutanés (LMC, réactions aux piqûres d'arthropodes, abcès et réactions allergiques) chez les voyageurs de retour au pays sont des motifs fréquents de consultation médicale, représentant jusqu'à 18 % des visites dans les cliniques spécialisées dans les voyages Note de bas de page 8. Plus précisément, la LMC représentait 9,8 % des dermatoses chez les voyageurs de retour au pays qui se sont rendus dans les cliniques du réseau de surveillance GeoSentinel entre janvier 1997 et février 2006 Note de bas de page 8. Avec 25 %, elle représente la dermatose la plus fréquente signalée dans une cohorte française de voyageurs de retour au pays entre 1991 et 1993 Note de bas de page 14, et représentait 13 % des 1 076 diagnostics dermatologiques dans une cohorte canadienne entre septembre 2009 et septembre 2012 Note de bas de page 15. Dans une précédente étude GeoSentinel (juin 1996–août 2004), la LMC était le plus souvent associée à des voyages dans les Caraïbes Note de bas de page 16. L'Organisation internationale du tourisme ayant signalé presque deux fois plus de voyages internationaux vers les Caraïbes entre 1995 et 2017, les cliniciens qui soignent les voyageurs malades de retour au pays peuvent s'attendre à rencontrer un nombre croissant de cas de LMC si cette tendance se poursuit Note de bas de page 17.

La LMC reste une dermatose importante liée aux voyages. Bien qu'elle soit généralement spontanément résolutive, la maladie est associée à une morbidité importante et prolongée, souvent sur plusieurs mois, liée au prurit, aux troubles du sommeil et à une infection bactérienne secondaire, incitant la consultation des cliniques spécialisées dans la médecine des voyages. Comme l'ont démontré les cohortes précédentes de cas de LMC au Canada, la durée médiane des symptômes est généralement supérieure à un mois et peut aller de moins d'une semaine à près d'un an avant la recherche de soins ou d'un traitement efficace. Avant de se présenter dans des cliniques spécialisées, de nombreux patients reçoivent des interventions thérapeutiques inefficaces (e.g., mébendazole, antimicrobiens topiques) et potentiellement dangereuses (e.g., corticostéroïdes, antimicrobiens oraux) de la part d'autres prestataires Note de bas de page 18Note de bas de page 19.

Le traitement de la LMC est indiqué pour les personnes qui présentent des symptômes. L'albendazole et l'ivermectine sont les deux traitements les plus reconnus pour la LMC. Le thiabendazole topique peut également être utilisé Note de bas de page 19. Bien qu'il soit facilement disponible dans de nombreuses régions du monde, l'accès au traitement de la LMC est plus limité au Canada. Au Canada, la LMC est considérée comme peu importante du point de vue de la santé publique, en raison de l'absence de propension à se propager en dehors de l'hôte accidentel. Toutefois, une morbidité importante peut être associée aux personnes touchées par la maladie, ce qui justifie un traitement rapide et efficace. Avant la fin de l'année 2018, les médecins devaient s'adresser au Programme d'accès spécial de Santé Canada pour obtenir l'accès à l'ivermectine, qui est toujours la procédure d'accès à l'albendazole. La procédure de demande dans le cadre du Programme d'accès spécial n'a pas garanti l'accès à l'ivermectine et a entraîné des retards dans l'instauration du traitement Note de bas de page 20Note de bas de page 21. Avec l'approbation récente par Santé Canada de l'ivermectine pour le traitement de l'anguillulose, l'accès non homologué au Canada pour la LMC est devenu plus facile Note de bas de page 22Note de bas de page 23.

L'homologation de l'ivermectine par Santé Canada constituait une étape importante dans l'amélioration de l'accès à des médicaments efficaces contre les maladies acquises au cours des voyages. Bien que le Canada n'ait pas accès à de nombreux médicaments figurant sur la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la Santé, en particulier ceux liés à la gestion des maladies infectieuses importées, l'approbation de l'ivermectine a permis un accès plus rapide à une thérapie efficace pour une variété d'helminthiases Note de bas de page 24. Le manque d'accès à des thérapies efficaces pour les maladies infectieuses importées est un problème important puisqu'en 2018, environ 12 millions de Canadiens sont revenus d'un voyage international et 21,1 millions de touristes internationaux ont visité le Canada Note de bas de page 25Note de bas de page 26. Le Canada accueille également de nombreux réfugiés et migrants, originaires de pays endémiques pour de nombreuses maladies tropicales et liées aux voyages Note de bas de page 27. Par conséquent, il est essentiel de continuer à plaider en faveur de l'obtention de médicaments essentiels, qui peuvent fournir des soins de première ligne aux patients dans le contexte de l'évolution des tendances en matière de voyages et de migrations au sein de la population canadienne.

Les conseils sur les stratégies préventives à l'intention des voyageurs sont un élément fondamental de la visite avant le départ. Tous les médecins qui offrent des conseils avant un voyage doivent rappeler l'importance de porter des chaussures fermées et de s'asseoir sur des serviettes ou des couvertures en cas de contact avec du sable ou de la terre dans les zones endémiques pour la LMC. De plus, les personnes qui voyagent pour visiter des amis ou de la famille doivent connaître le risque de contracter une LMC par les mains ou les genoux en jardinant, une activité qui présente également un risque d'acquisition de l'anguillulose. Lors d'une éclosion de LMC chez des voyageurs canadiens en 2000, l'utilisation de sandales a été associée à un risque plus faible de contracter l'infection Note de bas de page 28. Éviter l'excoriation des zones prurigineuses peut réduire le risque d'infection bactérienne secondaire Note de bas de page 29. Pour une prise en charge précoce afin de réduire la morbidité de la maladie, les voyageurs doivent être encouragés à consulter un médecin en cas d'apparition de lésions cutanées à leur retour de voyage Note de bas de page 29.

Limites

Notre étude présente plusieurs limites. Premièrement, le rapport est une analyse de surveillance de données saisies de manière prospective et analysées de manière rétrospective. Ainsi, nous sommes limités à l'analyse des champs de données présents dans l'instrument de surveillance et ne sommes pas en mesure d'obtenir des détails plus granulaires sur l'exposition, tels que les activités à haut risque ou le contact avec des types particuliers d'animaux. L'utilisation de données de surveillance limite notre capacité à fournir des détails complets sur la présentation clinique, l'évolution, la morbidité de la maladie, le choix du traitement et la réponse au traitement, ces éléments n'étant pas enregistrés par l'instrument de surveillance de GeoSentinel. Comme GeoSentinel ne recueille que les données des cliniques de santé-voyages, notre étude ne représente pas tous les cas de LMC au Canada au cours de la période définie, et nos conclusions ne peuvent s'étendre aux voyageurs qui retournent dans d'autres pays d'origine. De plus, les personnes qui se présentent dans les cliniques de santé-voyages pourraient présenter des comportements, des caractéristiques démographiques ou socioéconomiques différents de ceux de la population générale des voyageurs, ce qui risque d'introduire un biais de sélection. Ensuite, puisque le médicament de choix pour le traitement de la LMC, l'ivermectine, a été approuvé par Santé Canada à la fin de 2018, ce qui coïncide avec notre date de fin de recrutement, on ignore comment l'accès au formulaire de l'ivermectine par les non-spécialistes peut avoir influencé la représentation de la LMC en tant que diagnostic dans la base de données CanTravNet. Également, puisque la base de données ne contient pas de renseignements sur tous les voyageurs rentrant au pays, mais seulement sur ceux qui se sont présentés dans des cliniques au retour d'un voyage pour une maladie, il n'existe pas de dénominateur pour le calcul statistique des taux d'incidence ou du risque absolu. Enfin, les données présentées ici portent sur une décennie représentative de cas qui se sont présentés dans nos centres avant la pandémie et, de ce fait, notre capacité à commenter l'incidence de l'arrêt des voyages lié à la pandémie et de la reprise partielle qui s'en est suivie sur l'épidémiologie de la LMC au Canada est limitée. Malgré leurs limites, GeoSentinel et CanTravNet restent des systèmes de surveillance importants qui fournissent des données précieuses sur l'épidémiologie des maladies infectieuses liées aux voyages et aux migrations.

Conclusion

La LMC est une dermatose fréquente liée au voyage chez les Canadiens en provenance des Caraïbes. La LMC a été principalement observée dans la tranche d'âge des 18 à 65 ans, avec une plus grande proportion de femmes que d'hommes. La Barbade et la Jamaïque ont été établies comme les pays les plus touchés. Compte tenu de la fréquence croissante de la LMC dans nos cliniques, une sensibilisation accrue des professionnels de la santé et des conseils appropriés aux voyageurs, combinés à un meilleur accès à une thérapie efficace, peuvent réduire la morbidité de la maladie. Dans l'ensemble, la LMC est une dermatose fréquente, généralement spontanément résolutive et liée aux voyages, qui peut entraîner une morbidité importante liée à des troubles du sommeil et à des troubles fonctionnels. La LMC pourrait continuer à apparaître chez les voyageurs une fois que les voyages aériens auront retrouvé leur niveau d'avant la pandémie. De plus, la LMC est une zoonose pour laquelle les données de surveillance à grande échelle sur les animaux sources dans les zones à haut risque sont limitées. Les résultats de notre analyse suggèrent que la LMC pourrait être de plus en plus fréquente chez les voyageurs canadiens revenant des Caraïbes. Il est important que les médecins canadiens soient conscients de cette dermatose fréquente chez les voyageurs de retour au pays, afin qu'un traitement approprié puisse être mis en place en temps opportun.

Déclaration des auteurs

  • A. K. B. — Conceptualisation, méthodologie, enquête, analyse formelle, interprétation des données, rédaction de la version originale, rédaction, révision et édition
  • R. B. — Enquête, analyse formelle, interprétation des données, rédaction de la version originale, rédaction, révision et édition
  • M. L. — Enquête, interprétation des données, rédaction, révision et édition
  • C. Y. — Enquête, interprétation des données, rédaction, révision et édition
  • A. M. — Enquête, interprétation des données, rédaction, révision et édition
  • J. H. — Enquête, interprétation des données, rédaction, révision et édition
  • W. G. — Enquête, interprétation des données, rédaction, révision et édition
  • Y. M. — Enquête, interprétation des données, rédaction, révision et édition
  • K. P. — Enquête, interprétation des données, rédaction, révision et édition
  • J. V. — Enquête, interprétation des données, rédaction, révision et édition
  • S. K. — Enquête, interprétation des données, rédaction, révision et édition
  • P. P. — Enquête, interprétation des données, rédaction, révision et édition
  • C. G. — Enquête, interprétation des données, rédaction, révision et édition
  • K. K. — Enquête, interprétation des données, rédaction, révision et édition
  • S. M. — Enquête, interprétation des données, rédaction, révision et édition
  • S. B. — Conceptualisation, méthodologie, enquête, analyse formelle, interprétation des données, rédaction de la version originale, rédaction, révision et édition

Le contenu de cet article et les opinions qui y sont exprimées n'engagent que les auteurs et ne reflètent pas nécessairement ceux du gouvernement du Canada.

Intérêts concurrents

Le Dr Boggild supervise le Tropical Disease Fund for Excellence de la University Health Network Foundation, qui a reçu une subvention éducative sans restriction de Seegene Canada. Le Dr Yansouni mentionne les relations suivantes au cours des trois dernières années, qui sont toutes en dehors de la portée des travaux soumis : les comités indépendants de contrôle des données (IDMC) pour Medicago Inc. et InventVacc Biologicals Inc; le groupe de travail technique de l'initiative de diagnostic de la résistance aux antimicrobiens de l'Organisation mondiale de la Santé; et le groupe d'experts du groupe de référence pour le diagnostic de la typhoïde de l'Organisation mondiale de la Santé (TyDReP) pour l'évaluation des diagnostics in vitro de la typhoïde.

Identifiants ORCID

Remerciements

Les auteurs souhaitent remercier l'équipe d'épidémiologie de la santé des voyageurs de l'Agence de la santé publique du Canada pour le soutien apporté à l'ensemble des travaux de CanTravNet.

Financement

CanTravNet est le réseau correspondant de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) pour la médecine tropicale et la médecine des voyages. Ces travaux sont financés par le Centre pour la santé aux frontières et des voyages du Bureau de la santé des voyageurs de l'ASPC. Il a été créé en regroupant les sites canadiens de GeoSentinel : le Global Surveillance Network de l'International Society of Travel Medicine, qui est soutenu par l'accord de coopération 5 NU50CK000478-02-00 des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis, de l'International Society of Travel Medicine et de l'ASPC. La source de financement de GeoSentinel n'a joué aucun rôle dans la conception de l'étude, l'analyse et l'interprétation des données, ni dans la rédaction du manuscrit. La source de financement de CanTravNet a contribué à la conception de l'étude et à l'évaluation critique du manuscrit, mais n'a pas eu accès aux données brutes. Le Dr Boggild est soutenu en tant que clinicien-chercheur par les départements de médecine de l'Université de Toronto et du Réseau universitaire de santé. Le Dr Kain bénéficie d'une chaire de recherche du Canada et d'une subvention de la Fondation des Instituts de recherche en santé du Canada (FDN-148439). Le Dr Yansouni bénéficie d'une bourse de carrière clinicien-chercheur du Fonds de recherche du Québec – Santé. Le Dr Plewes bénéficie du soutien du Health Research BC – Health Professional-Investigator Award.

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Boggild AK, Geduld J, Libman M, Yansouni CP, McCarthy AE, Hajek J, Ghesquiere W, Mirzanejad Y, Vincelette J, Kuhn S, Plourde PJ, Chakrabarti S, Greenaway C, Hamer DH, Kain KC. Spectrum of illness in migrants to Canada: sentinel surveillance through CanTravNet. J Travel Med 2019;26(2):tay117. https://doi.org/10.1093/jtm/tay117

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