Comité consultatif national ethnoculturel - Exemples de réussite

le 8 avril, 2016

Les membres du Comité consultatif national ethnoculturel (CCNE) du SCC se sont réunis le jeudi 10 mars à Ottawa pour discuter de nouvelles pratiques exemplaires et d’exemples de réussite qui mettent en lumière les progrès accomplis à l’égard du soutien fourni aux délinquants ethnoculturels partout au pays.

Le CCNE est composé des présidents et des vice-présidents de chaque comité consultatif régional ethnoculturel (CCRE). Ces personnes sont toutes des membres influents de leur collectivité issus de communautés ethnoculturelles ou ayant une expérience professionnelle liée aux questions ethnoculturelles. Le Comité a pour but de fournir des conseils au commissaire et aux membres du Comité de direction sur les meilleures façons de satisfaire les besoins des délinquants ethnoculturels dans les établissements ou les collectivités afin de permettre l’atteinte de résultats correctionnels positifs. Les membres du CCNE et des CCRE offrent du soutien aux délinquants ethnoculturels, qu’ils soient incarcérés ou sous surveillance dans la collectivité, en :

L’emploi des délinquants a été un sujet important de discussion pendant la réunion du CCNE; les membres ont partagé des exemples récents de réussite et de nouvelles idées pour aider les délinquants à trouver un emploi dans la collectivité. Spencer Colley, un membre du CCNE provenant de la région de l’Atlantique, a informé le groupe de son projet d’embaucher des délinquants de la région pour construire des maisons sur le terrain de 68 acres dont il est le promoteur immobilier. Il collabore actuellement avec des représentants d’organismes gouvernementaux afin d’obtenir du soutien et du financement en vue de réaliser ce projet qui, selon lui, améliorera la situation dans sa collectivité.

M. Colley a dit : « Offrir aux délinquants l’occasion d’acquérir de nouvelles compétences et d’occuper un emploi est une façon pour la collectivité d’aider à la réinsertion sociale de ces délinquants et de leur montrer que l’on se préoccupe d’eux. J’espère que mon projet se réalisera. »

Aussi, les membres ont pris connaissance et ont discuté des avantages procurés par un projet pilote mené récemment qui visait à améliorer le soutien offert aux délinquants ethnoculturels dans la région des Prairies. Le projet pilote d’agent de liaison ethnoculturel (ALE) a été mis en œuvre d’octobre 2015 au 31 mars 2016. La fonction principale d’un ALE est d’accroître les occasions de réinsertion sociale offertes aux délinquants ethnoculturels en liberté sous condition ou à ceux dont la libération conditionnelle approche en cernant leurs besoins particuliers et en établissant des liens entre ces délinquants et les ressources ethnoculturelles offertes dans la collectivité, particulièrement en ce qui concerne le logement et l’emploi.

Fitzgerald Yaw a travaillé à titre d’ALE occasionnel au Bureau de libération conditionnelle d’Edmonton dans le cadre de ce projet pilote. Il a aidé des délinquants en leur donnant des renseignements et en les aiguillant vers des ressources en matière de recherche d’emploi, d’obtention d’un emploi et d’adaptation au marché du travail au Canada et concernant les problèmes découlant d’une possible expulsion du pays, une situation à laquelle de nombreux délinquants sont confrontés quand ils ont fini de purger leur peine.

Selon M. Yaw : « Comme ces personnes sont des délinquants, trouver un emploi représente en soi un défi pour eux. Ajoutez à cela le fait qu’ils sont issus de minorités visibles, et ils se retrouvent dans une situation encore plus désavantageuse. Il s’agit d’un problème sérieux, et ce projet pilote nous a permis de combler les lacunes en matière de soutien, évitant ainsi à ces délinquants d’être laissés pour compte. »

M. Yaw souligne un exemple de réussite en particulier qui montre l’efficacité que procurent les services d’un ALE. Il a commencé à travailler avec un délinquant en libération d’office assortie de conditions spéciales qui était aussi visé par une mesure d’expulsion. Il avait comme besoins immédiats de trouver un emploi, d’obtenir les services d’un avocat spécialisé en droit de l’immigration et de parfaire sa scolarité (l’équivalent du cours secondaire). Le délinquant était dépassé par la complexité du processus qu’il devait suivre et éprouvait de la frustration. M. Yaw a travaillé avec lui pendant six mois, l’a aiguillé vers des ressources et des réseaux de soutien appropriés et a cherché des possibilités d’emploi pour lui. Maintenant, ce délinquant occupe un emploi au sein d’une entreprise de déménagement locale et économise en vue de payer les services d’un avocat spécialisé en droit de l’immigration.

La réunion a été empreinte d’émotions quand les membres ont pris un moment pour rendre hommage à leur ami et collègue Marcel Kabundi, décédé en novembre 2015. Marcel a amorcé sa carrière au sein du SCC à l’Établissement Leclerc, dans la région du Québec, où il a apporté une contribution remarquable. C’est dans le cadre de son travail à cet établissement que Marcel a commencé à remarquer les besoins particuliers des délinquants issus de différents groupes ethniques. Il a rapidement montré ses capacités de chef, et le programme ethnoculturel du SCC a commencé à prendre forme.

Ainsi, sous la direction de Marcel, la politique du SCC relative aux délinquants ethnoculturels, la Directive du commissaire (DC) 767, a été élaborée. Il a rassemblé divers partenaires et intervenants communautaires à l’échelle du Canada pour qu’ils assurent la liaison et collaborent avec le SCC, en plus d’informer, de mobiliser et de conseiller le Service à l’égard de questions liées aux besoins des délinquants ethnoculturels pendant leur incarcération et dans le cadre de leur réinsertion sociale. Cela a mené, à l’échelle nationale et régionale, à la création de comités consultatifs ethnoculturels (CCNE et CCRE) qui continuent de fournir des conseils utiles au SCC. Les membres ont conçu une plaque commémorative en souvenir de Marcel et l’ont offerte à sa famille; ils ont évoqué son engagement et sa détermination à changer les choses dans la vie des délinquants ethnoculturels.

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