L’approche non conventionnelle pour l’apprenant non conventionnel

English

L’approche non conventionnelle pour l’apprenant non conventionnel

31 janvier, 2023

Kwame Osei, éducateur du SCC, travaille avec un étudiant.

Le programme Fit Life du Service correctionnel Canada aide les détenus de l’unité d’intervention structurée

Un mode de vie sain est essentiel pour tout le monde. Il n’est donc pas surprenant que le programme de conditionnement physique du SCC, qui favorise un mode de vie sain, aide les personnes incarcérées à améliorer non seulement leur santé physique, mais aussi leur bien-être mental et social.

Fit Life est un programme de conditionnement physique élaboré par Kwame Osei, un éducateur du SCC ayant une formation en éducation physique et en entraînement. Le programme donne de bons résultats auprès des détenus de l’unité d’intervention structurée (UIS) de l’Établissement de Millhaven, un pénitencier à sécurité maximale situé près de Kingston, en Ontario. Les UIS, qui existent dans des établissements partout au pays, sont des unités de rechange où le SCC travaille avec les détenus qui ne peuvent être gérés dans la population carcérale régulière.

Le programme de conditionnement physique élaboré par Kwame emprunte certains aspects du programme Santé pour la vie de l’école secondaire et a été adapté avec ses propres techniques pour promouvoir la culture de l’activité physique afin d’aider les résidents de l’UIS à comprendre l’importance d’une vie saine.

« Le personnel des différents secteurs de l’UIS travaille avec acharnement chaque jour pour amener les détenus à sortir de leur cellule. Le travail que Kwame accomplit en tant qu’enseignant à l’UIS avec les détenus dans le cadre de son programme d’éducation physique est un excellent exemple de la réalisation d’idées innovantes qui intéressent les détenus et les incitent à sortir de leur cellule, » déclare Henry Saulnier, directeur de l’Établissement de Millhaven.

Participation inspirante

Kwame dit que l’idée derrière le programme allait au-delà que de simplement faire sortir les détenus de leurs cellules.

 « Je suis ici pour essayer de leur donner une éducation, de leur donner une base pour qu’ils croient en eux, qu’ils aient confiance en eux », déclare-t-il. « C’est à nous de les aborder avec tout notre être et de les aider à se construire et à se réhabiliter, afin qu’ils soient prêts pour le monde réel. »

Le programme Fit Life vise à développer des compétences de base, à apprendre aux détenus à être en bonne forme physique et à créer des habitudes saines. Cela comprend la formation en conditionnement physique, les cours d’exercice, l’entraînement, ainsi que l’encouragement de l’éducation et de l’apprentissage : les programmes scolaires. Il s’agit de connaissances pratiques que les personnes incarcérées peuvent utiliser dans leur vie en dehors de la prison, ce qui contribue à leur réhabilitation et à leur réinsertion en toute sécurité.

« Kwame a incarné une philosophie centrée sur l’étudiant et très intentionnelle quant au fait de rencontrer les apprenants là où ils en sont et de collaborer avec eux pour apporter des changements positifs afin d’aller de l’avant », déclare Kevin MacInnis, chef de l’éducation à l’Établissement de Millhaven.

Les délinquants de l’UIS ont souvent été frustrés dans le passé par les approches éducatives conventionnelles.

« Nous avons découvert que lorsqu’on leur donne la possibilité d’apprendre dans des filières d’enseignement non conventionnelles, nos élèves s’épanouissent », déclare Kevin.

« Nous avons créé des espaces sûrs pour que nos élèves puissent croître et apprendre. Les participants au programme s’engagent de manière plus productive dans leur Plan correctionnel en général, et ils sont devenus motivés pour réussir dans la vie. Les participants quittent ce programme avec un développement accru de leur santé physique, mentale, spirituelle et émotionnelle. »

Fit Life : au delà de la santé physique

Fit Life va au-delà de l’utilisation traditionnelle de l’haltérophilie en milieu carcéral. Si l’haltérophilie est généralement perçue par les détenus et le personnel comme un moyen sain de pratiquer une activité physique, elle peut également alimenter une culture carcérale toxique axée sur la force physique, le pouvoir et le contrôle. Les détenus apprennent également l’importance de la souplesse et de la mobilité par la pratique du yoga, qui contribue à renforcer l’esprit et fournit un autre outil de régulation émotionnelle.

Pour que les délinquants puissent participer au cours d’éducation physique, ils doivent d’abord démontrer qu’ils sont engagés dans leur travail scolaire. Pour ce faire, ils doivent montrer qu’ils ont fait leurs devoirs ou répondre à des questions sur le travail scolaire.

gros plan de quelqu’un qui écrit sur un bout de papier
Depuis son lancement en 2020, 91 élèves ont suivi le programme Fit Life. Fait impressionnant, 11 d’entre eux ont maintenant obtenu leur diplôme d’études secondaires de l’Ontario.

L’activité physique quotidienne aide également à fixer des objectifs, ce qui donne aux détenus quelque chose à accomplir et contribue à leur bien-être mental, en améliorant leur confiance en soi et leur humeur générale. L’exercice peut soulager le stress, les épisodes liés au syndrome de stress post traumatique, la dépression ou l’anxiété, et il améliore également le sommeil, qui est étroitement lié à la santé mentale et émotionnelle. L’activité physique améliore aussi les capacités de réflexion, d’apprentissage et de jugement.

« Je travaille sur ma santé physique et je m’instruis », déclare Don, un détenu de l’UIS participant au programme Vie active. « En plus de cela, j’ai établi une relation avec lui [Kwame] dans laquelle je suis très à l’aise pour parler de tout ce qui me vient à l’esprit, vous comprenez? Malheureusement, il arrive que l’on traverse des épreuves dans la vie personnelle, avec la famille, par exemple. Pour moi, il est comme un frère, comme un grand frère, ou un père à qui je peux parler. »

Humaniser le milieu

Fit Life contribue à humaniser l’environnement carcéral en permettant aux personnes d’établir des relations saines.

« Au bout du compte, dans des endroits comme celui-ci, il est très difficile de faire confiance aux gens, surtout quand on est en prison », déclare Don. « Donc, construire cette confiance et ce confort, c’est quelque chose, vous savez. »

Les personnes incarcérées ne sont pas les seules à bénéficier de Fit Life. L’activité physique permet aux détenus d’évacuer le stress, la colère et l’agressivité qu’ils pourraient autrement exprimer de façon négative envers les autres détenus ou le personnel.

Kevin souligne que Kwame a non seulement établi des relations positives avec les détenus, mais aussi avec le personnel, en leur expliquant ce qu’il fait, ce qu’il veut accomplir et comment il peut le faire. Cela montre à quel point le programme est un soutien essentiel pour le personnel chargé de veiller à la sécurité et au bon fonctionnement du système pénitentiaire.

« En tant que directeur d’établissement, je trouve qu’il est très important d’écouter des gens comme Kwame et de les encourager à partager leurs idées, car ils travaillent avec les détenus tous les jours », déclare Henry. « Et lorsqu’ils se rendent dans une cellule et qu’un détenu ne veut pas sortir et ne veut pas participer, cela doit les motiver à trouver des idées innovantes sur ce qu’ils peuvent faire différemment pour qu’un détenu ait envie de sortir et de participer au programme. C’est exactement ce qu’a fait Kwame, qui a connu un grand succès. »

Le programme Fit Life fait participer les élèves tout en leur apprenant à faire de l’exercice physique et les prépare à un apprentissage plus approfondi dans des disciplines plus conventionnelles. L’obtention d’une éducation aide les personnes à trouver un emploi après leur incarcération. Il s’agit d’un modèle idéal pour des programmes améliorés au sein des UIS. Le SCC envisage d’élargir ce programme à d’autres établissements du pays.

Merci à Kwame, Kevin et à toutes les personnes qui jouent un rôle dans l’UIS pour le changement que vous apportez dans la vie des détenus sous votre garde.

Entre Nous

Entre Nous est une publication du Service correctionnel du Canada (SCC). Elle présente des articles, nouveaux et anciens, sur les personnes et les programmes du SCC. Ces articles offrent une fenêtre intéressante sur la façon dont le SCC remplit sa mission visant à contribuer à la sécurité publique et à faciliter la réhabilitation. Entre Nous est l’endroit où trouver des articles informatifs, des balados et des vidéos sur le SCC.

Suivez-nous

Connectez-vous en ligne

icon FaceBook   icon LinkedIn   icon Twitter/X   icon YouTube

logo : Service correctionnel Canada
logo : Canada

Détails de la page

Date de modification :