Le lavage aide un détenu à faire le tri dans sa vie
26 juillet 2024
Le chemin de la réhabilitation peut être difficile, mais peut aussi être significatif pour certains. Il peut offrir des possibilités d’apprentissage et de perfectionnement personnel à de nombreuses personnes. C’est ce qui est arrivé à Jessy, un détenu de 45 ans incarcéré depuis trois ans à l’Établissement Archambault, au Québec.
Jessy a travaillé fort pour améliorer sa vie et réussir sa réinsertion sociale. Il a commencé à travailler dans l’atelier des services de buanderie dans le cadre du programme de formation professionnelle CORCAN offert par l’établissement. Au début, il était réticent et avait peu confiance en ses capacités, mais il était très motivé d’apprendre et d’essayer quelque chose de nouveau, comme un emploi à la buanderie.
Les programmes de formation professionnelle renforcent les compétences
« Les programmes de formation professionnelle sont là pour aider les détenus à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour trouver un emploi et réussir à leur sortie », dit Louise, une instructrice ayant neuf ans d’expérience dans l’atelier. Louise a indiqué que Jessy était l’un des détenus qui avaient terminé leur formation du métier semi-spécialisé en tant qu’ouvrier de buanderie et opérateur de machinerie. Jessy a accumulé 375 heures de travail pratique et 100 heures de formation générale sur le marché du travail pour obtenir son certificat.
Chaque journée passée à l’atelier du service de buanderie était différente et sortait de la routine habituelle de Jessy. Les défis quotidiens de la buanderie de l’Établissement Archambault en ont fait une expérience à la fois nouvelle et attrayante. En travaillant sur plusieurs projets et en manœuvrant de grandes machines à laver, Jessy s’est pratiqué à laver et à sécher en s’occupant de plusieurs tas de linge sale. Il a aussi appris à sécher, presser et plier efficacement le linge en utilisant plusieurs types d’équipement, dont le tunnel de lavage, les séchoirs et la repasseuse.
Pour Jessy, l’expérience était gratifiante. [Traduction] « Mes journées à l’intérieur de l’établissement ne sont jamais pareilles, et cela est très important pour mon estime personnelle et pour mon développement ».
Dans le cadre de ce programme, Jessy a acquis les compétences nécessaires pour travailler dans une buanderie. Louise était impressionnée par la détermination de Jessy et son désir d’apprendre. Le programme a permis à Jessy d’avoir confiance en lui et l’a convaincu que ses efforts porteraient leurs fruits, car il a commencé à voir la valeur de ses compétences et son potentiel en tant que citoyen.
« J’ai appris à être patient et à gérer mes émotions lorsque les choses ne se déroulaient pas comme prévu, mais aussi à faire preuve de persévérance et à terminer tout ce que j’ai entrepris », dit Jessy. « J’ai également appris à être plus à l’écoute et à communiquer plus efficacement avec les autres. »
Les instructeurs ont été pour Jessy une importante source de soutien tout au long de sa formation. Comme Jessy avait la volonté d’apprendre et qu’il croyait en sa capacité et ses talents, les instructeurs ont pu lui donner des conseils et lui faire découvrir le métier. Jessy leur est reconnaissant de leur soutien et de leur encouragement, et admet qu’il n’aurait pas pu réussir sans eux.
« Ils m’ont aidé à découvrir mon potentiel, à gagner en confiance en moi, à ne jamais lâcher et à persévérer jusqu’au bout. Je sais que je peux réussir à l’extérieur de ces murs grâce à ce que j’ai appris ici », affirme Jessy.
Se préparer à répondre aux normes professionnelles
On évalue tous les délinquants qui travaillent dans l’atelier de buanderie de CORCAN toutes les 125 heures travaillées pour observer les progrès qu’ils réalisent sur chaque tâche que le travail exige. Jessy a été évalué à trois reprises et il est devenu plus conscient de ses forces et de ses progrès. De plus, chaque délinquant travaille dans son unité sur un exercice appelé « Gérer ses interactions au travail », qui est également évalué.
« Son intérêt, sa participation, et sa détermination à surmonter la peur de ne pas être à la hauteur de manœuvrer de la machinerie l’ont aidé à obtenir ce diplôme », affirme Louise. Le certificat de formation du métier semi-spécialisé que Jessy a obtenu est reconnu par les employeurs, et peut donc l’aider à trouver des emplois dans l’utilisation d’équipement lourd. « C’est une réalisation importante qui lui a offert de nouvelles possibilités pour obtenir d’autres certificats. »
L’engagement de Jessy envers son avenir est exemplaire. Il fait preuve de qualités qui l’aideront à répondre aux normes et aux valeurs de n’importe quel emploi. L’important, c’est que Jessy ait appris à agir en citoyen responsable en vue de sa mise en liberté dans la collectivité.
« J’aime être constant et je demeure engagé. Je peux tout réussir et tout faire depuis que j’ai terminé ce programme, car j’ai confiance en moi et je crois sincèrement que, même si je ne travaille pas dans ce domaine, j’aurai acquis une bonne expérience qui sera utile à ma sortie », dit-il.
Après avoir obtenu son diplôme, Jessy a poursuivi d’autres certifications, telles que l’obtention de la carte de compétence de l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur de la construction, la carte d’opérateur de chariot élévateur et le certificat relatif au Système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT). L’instructeur de Jessy a noté qu’il était sérieux et motivé, qu’il effectuait chaque tâche comme s’il travaillait à l’extérieur de l’établissement. Cette attitude a été bénéfique pour son perfectionnement personnel.
La réussite de Jessy dans ce programme de formation professionnelle est un exemple du pouvoir de l’apprentissage et de la détermination. Les programmes de formation professionnelle offrent aux détenus une occasion importante d’acquérir des compétences pratiques, de développer leur confiance en eux-mêmes et de se préparer à une réinsertion sociale réussie.
« Avec le programme CORCAN, notre objectif à l’Établissement Archambault est d’offrir aux délinquants plus de formations spécialisées chaque année et de leur transmettre des vraies valeurs pour une réinsertion sociale réussie », conclut Louise.
Au début, Jessy n'était pas certain de pouvoir devenir buandier à l'extérieur de l'établissement, mais depuis sa libération, il a commencé à travailler dans une buanderie à Victoriaville, au Québec.
Comme l’a souligné l’instructeur, Jessy est un modèle pour tous les délinquants dans l’établissement. Son histoire est une source d’inspiration pour les autres. Ainsi, avec l’effort, l’intérêt et l’entraide, tout le monde peut changer sa vie et aspirer à un avenir meilleur.
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