Visages du SCC : Ange Kadima

le 30 août, 2024

Président du Comité consultatif régional ethnoculturel des Prairies et membre du Comité consultatif national ethnoculturel, région des Prairies

« L’idée même de l’incarcération devenue services correctionnels en dit long. Dans plusieurs autres pays, il n’y a aucune intention de corriger, et les gens ne parlent jamais de ces choses. Nous cherchons activement à aider les délinquants. »

Ange Kadima a maintes fois rendu service et fait preuve de générosité, entre autres en tant que président du Comité consultatif régional ethnoculturel (CCRE) des Prairies et membre du Comité consultatif national ethnoculturel (CCNE).

Ange soutient le Service correctionnel du Canada (SCC) dans les efforts que déploie ce dernier afin d’accroître les services offerts aux délinquants noirs et aux autres délinquants racisés dont il a la charge et la garde, et de répondre à leurs besoins. Ange contribue à favoriser le respect de l’identité raciale et culturelle en milieu correctionnel.




Une photo d'Ange Kadima

Depuis qu’il a joint le CCRE en 2018, le microbiologiste afro-canadien, basé à Edmonton et sénateur de l’Université de l’Alberta, a été la force motrice du comité. Comme Ange, les membres du CCRE sont des dirigeants communautaires influents issus de milieux culturels divers.

Leur mandat? Informer le SCC sur la façon de mieux répondre aux besoins des délinquants ethnoculturels au sein des établissements correctionnels canadiens, et ce, dans le cadre de l’incarcération et de la liberté conditionnelle dans la collectivité.

Ange a remarqué que des initiatives pilotes en cours dans certains établissements, telles que des jardins communautaires, permettaient aux délinquants de cultiver et de récolter leurs propres légumes et épices, facilitant ainsi un lien avec leur patrimoine culturel par l’alimentation.

« Cela leur permet de préparer les repas qu’ils avaient l’habitude de manger en grandissant et qu’ils n’auraient habituellement pas en établissement », a-t-il expliqué. « Certaines personnes ne se rendent pas compte à quel point c’est important. Grâce au CCRE, nous pouvons mettre en avant cette sensibilité et cette prise de conscience des problèmes. »

« Mon objectif est de présenter ces programmes pilotes comme des pratiques exemplaires et de les normaliser dans tout le pays. »

L’environnement majoritairement anglophone de l’Alberta pose des problèmes de communication uniques aux Afro-Canadiens francophones. Ange et ses collègues participent activement aux efforts déployés pour recruter davantage d’agents correctionnels francophones dans la région et encourager davantage de membres de la collectivité à se joindre au SCC.

Il rencontre aussi régulièrement les délinquants, leurs familles et le personnel du SCC pour les sensibiliser aux différentes normes culturelles. Dans un cas, on lui a demandé de s’entretenir avec un délinquant dont l’absence apparente de remords pour son crime influait négativement sur l’issue de son dossier et sur sa relation avec son agent de libération conditionnelle.

Ange a expliqué à l’équipe du SCC que la manifestation de la honte peut être perçue différemment selon les cultures. « Parfois, admettre sa culpabilité ou montrer qu’on n’a pas peur d’en parler peut être perçu comme une honte en soi », a-t-il affirmé.

« Je voyais bien que le délinquant se débattait et que c’était douloureux, mais il ne pouvait pas se résoudre à le dire à voix haute. Si on ne comprend pas cette dynamique culturelle, on pourrait penser qu’il nie son crime et qu’il ne fait pas face à ses problèmes. Il y a donc un effort à faire sur le plan de l’éducation pour faire comprendre qu’il peut y avoir d’autres façons d’exprimer le remords que celles qui nous ont été enseignées.

Les contributions d’Ange ont également influencé des projets pilotes visant à aborder les antécédents sociaux des délinquants noirs à leur admission et à revoir les pratiques de classification de sécurité afin d’atténuer les préjugés inconscients.

« De nombreux délinquants noirs viennent de pays déchirés par la guerre, ont été des enfants soldats ou ont subi les effets de la colonisation. Bien que les programmes pour Autochtones prennent en compte les raisons pour lesquelles le délinquant a pu commettre le crime et la façon dont il a été élevé, il n’existe pas de programme équivalent pour les délinquants noirs », a indiqué Ange. Il ajoute toutefois que l’on envisage cette possibilité et que l’on met en place des initiatives vectrices de changement positif.

Ange demeure optimiste quant aux progrès qu’il constate. Animé d’une passion inébranlable pour la justice sociale et d’un désir de voir la communauté réussir, Ange continue de faire la promotion de l’amélioration des programmes et services offerts aux délinquants noirs au SCC.

« Souvent, les gens ne soulignent que les aspects négatifs. Nous devons prendre du recul et reconnaître ce qui a été fait et les progrès réalisés jusqu’à présent », a-t-il déclaré.

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