Briser le cycle : Des bénévoles offrent aux délinquants noirs des outils pour guérir et redonner aux autres

le 7 février 2025

Le SCC dispose d’un réseau de bénévoles dévoués qui offrent un soutien crucial à la réhabilitation des délinquants et à la réussite de leur réinsertion sociale. Au Québec, Svens Télémaque et Amanda Maxwell dirigent cet effort, contribuant à faire exactement cela.

En mai 2023, Svens et Amanda ont aidé à lancer l’initiative Briser le cycle en partenariat avec l’Union United Church. L’initiative vise à offrir aux délinquants noirs purgeant une peine de ressort fédéral l’occasion de redonner à leurs collectivités grâce à des services de soutien qui favorisent leur réhabilitation et leur réinsertion sociale.

Dans le cadre de l’initiative Briser le cycle, les délinquants incarcérés dans des établissements à sécurité minimale peuvent se voir accorder des permissions de sortir avec escorte pour aller faire du bénévolat à la banque alimentaire de leur église locale en matinée. Par la suite, des bénévoles passent l’après-midi avec eux et leur offrent une multitude d’activités qui favorisent la guérison.

Ces activités peuvent prendre plusieurs formes. Il peut s’agir de thérapie, de thérapie axée sur les traumatismes ou d’ergothérapie, ou encore d’autres types d’activités de guérison, comme de la peinture ou de la poterie.

« L’initiative harmonise les deux volets. D’un côté, les délinquants redonnent à la collectivité et servent la population, et de l’autre, ils sont encouragés à prendre part à des ateliers de développement personnel », explique Amanda. « C’est donc une sorte d’approche holistique ».

Bien que tout le monde puisse participer à l’initiative, Svens mentionne qu’elle vise surtout à offrir des solutions de réhabilitation adaptées sur le plan culturel aux délinquants noirs.

Svens et Amanda ont tous deux déjà travaillé auprès de délinquants noirs dans la collectivité. Svens affirme que ces derniers avaient exprimé le souhait « d’avoir quelque chose pour eux seulement ».

_{Svens Télémaque aide a donné les délinquants noirs une initiative pour eux.}

L’idée de l’initiative Briser le cycle leur est venue après avoir croisé le chemin de nombreux délinquants à leur église et dans la collectivité, dans le cadre de leurs programmes correctionnels.

En parlant avec les délinquants, ils se sont rendu compte qu’une approche plus structurée et plus poussée à l’égard de la guérison pourrait leur être bénéfique.

Après un lancement réussi, Svens et Amanda ont commencé à réfléchir à des façons d’élargir la portée de l’initiative. Ils ont notamment eu l’idée de l’offrir aux délinquants incarcérés dans les établissements à sécurité moyenne. Pour cela, il fallait toutefois adapter l’initiative pour offrir le soutien en établissement plutôt que dans la collectivité, comme c’était le cas pour les délinquants incarcérés dans les établissements à sécurité minimale.

Le duo a ensuite commencé à faire du bénévolat auprès des délinquants aux établissements Drummond et de Cowansville, en accordant une attention particulière aux délinquants noirs purgeant une peine de longue durée, y compris les délinquants purgeant une peine d’emprisonnement à perpétuité (aussi appelés « délinquants condamnés à perpétuité »).

« Nous nous rendons aux établissements une fois par mois et nous tentons d’offrir un peu les mêmes activités que nous offrons dans la collectivité. Nous offrons le soutien en établissement, » affirme Svens. 

_{Amanda Maxwell affirme que l’initiative Briser le cycle équilibre tout cela et fait en sorte que cela fonctionne.}

« Dans ce cas, que ce soit au moyen d’activités axées sur les traumatismes ou sur l’art, nous essayons également de trouver différentes méthodes pour les aider à comprendre leurs éléments déclencheurs et les gérer. »

Amanda mentionne qu’une importante partie de leur travail consiste à élargir l’accès au soutien qu’ils offrent aux personnes détenant une cote de sécurité plus élevée, qui purgent souvent de plus longues peines.

« Bien souvent, les condamnés à perpétuité vivent dans la solitude. Ils perdent contact avec leur famille et leur collectivité, explique-t-elle. J’avais l’impression que ce groupe de personnes était un peu séparé des autres. »

L’initiative facilite aussi la coordination des services juridiques et de médiation, en plus de permettre aux délinquants de redonner aux autres. Cela signifie que Svens et Amanda sont toujours occupés à essayer d’aider les délinquants à guérir et à se réhabiliter.

Ce défi ne les a toutefois pas empêchés pas d’envisager l’avenir de l’initiative. Svens affirme qu’il a réfléchi à la façon de faire prendre de l’ampleur à l’initiative, d’élargir sa portée et d’accroître le soutien pour les années à venir.

« Je me suis penché sur la façon dont nous pourrions faire croître l’initiative latéralement et verticalement, vous savez? À comment faire pour accomplir ces deux choses en même temps pour offrir plus de soutien, dit-il. Et j’ai aussi réfléchi à la façon dont nous pourrions outiller d’autres personnes pour qu’elles puissent faire ce que nous faisons actuellement. »

Le SCC est reconnaissant des nombreux services et du soutien offerts par les bénévoles, comme Svens et Amanda, ainsi que par des organismes dans la collectivité. Grâce à leurs perspectives, leur expérience et leur expertise, ils apportent une contribution inestimable aux systèmes correctionnel et de mise en liberté sous condition.

_{Offrir l’initiative Briser le cycle en établissement a permis aux responsables d’élargir la portée de leur soutien.}