Nikki Smith : de mère en fille
Mars 7, 2025
« L’un des plus grands atouts qui caractérise la structure des services correctionnels, c’est le sentiment de pouvoir donner l’exemple », dit Nikki Smith. « Donner la chance aux délinquants de voir une jeune femme instruite exercer des fonctions d’agente correctionnelle, traiter les délinquants avec respect et s’attendre à se faire traiter avec respect en retour, voilà un parcours positif. »
Rae Gateley, la mère de Nikki, a été l’une des premières surveillantes correctionnelles (un poste aujourd’hui appelé gestionnaire correctionnel) à travailler dans un établissement pour hommes au Canada. Elle a été pour Nikki un modèle, celle qui l’a inspirée à devenir agente correctionnelle. Après avoir obtenu son diplôme universitaire et cherchant à commencer sa carrière, la mère de Nikki a tôt fait de l’encourager à envisager une carrière au Service correctionnel du Canada (SCC).

Nikki et sa mère, Rae, pendant la célébration du 85e anniversaire de Rae plus tôt cette année.
« Maman m’a encouragée à me joindre au SCC en disant que même si je commençais en tant que CX, il y avait une panoplie de possibilités autres que le travail en uniforme », explique Nikki. « Mais à l’époque, elle savait que je répondais aux critères de recrutement ».
Toutefois, même si sa mère lui avait dit qu’elle n’avait pas besoin de demeurer dans le domaine des services correctionnels pendant toute sa carrière, Nikki est restée. Elle a consacré toute sa carrière à la sécurité publique, entre autres à la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC). Sur ses 33 ans de service, elle en a passé 20 au SCC.
Elle a commencé en tant qu’agente correctionnelle au Pénitencier de Kingston, en 1992, et a vite constaté que le domaine opérationnel lui convenait.
« C’était l’emploi idéal pour mettre à profit ma personnalité, mes compétences et mon entregent », dit-elle.
Au cours de sa carrière, Nikki a travaillé dans la plupart des établissements de la région de Kingston, à tous les niveaux de sécurité. Elle a passé quelques années en Ressources humaines à l’administration régionale de l’Ontario, puis cinq ans dans la collectivité en tant que surveillante de liberté conditionnelle à Iqaluit, au Nunavut.

Nikki obtient son certificat d’achèvement du Programme de formation des agents correctionnels, remis par sa mère à l’ancien collège du personnel de Kingston, en novembre 1992.
Elle est ensuite retournée dans la région de Kingston pour exercer les fonctions de gestionnaire régionale des Programmes de libération sous condition au sein de la CLCC. Pendant quelques années, elle a été affectée à Ottawa au Secrétariat d’adjudication des pensionnats indiens. Peu après, elle est retournée à Kingston, où elle a accepté une affectation intérimaire en tant que sous-directrice à l’Établissement de Collins Bay. Par la suite, elle a été nommée sous-directrice à l’Établissement pour femmes Grand Valley à Kitchener, en Ontario.
En 2021, elle est retournée à Kingston pour y rester, dit-elle, en tant que directrice générale régionale à la CLCC.
Bien qu’elle soit de retour à la CLCC, elle continue d’entretenir des liens étroits avec le SCC. Elle est directrice par mandat spécial de l’organisme Amis du Musée pénitentiaire (Musée pénitentiaire du Canada).
Elle poursuit : « Quand je travaillais auprès de délinquantes à l’Établissement pour femmes Grand Valley, je trouvais important que les délinquantes voient une équipe de direction constituée de femmes, et que les nombreux employés de première ligne qui travaillaient là voient eux aussi des femmes occuper des postes d’influence ou d’autorité. »
Nikki reconnaît que sa propre réussite a été influencée par plusieurs femmes, dont sa mère.
Elle remarque que le fait qu’elle soit devenue agente correctionnelle comme sa mère est un phénomène assez unique.
« L’idée qu’un fils suive les traces de son père dans sa carrière est très répandue au pays dans l’histoire des établissements. Je crois bien que ma mère et moi sommes les seules à former un duo mère-fille depuis la fondation du Pénitencier de Kingston, il y a 178 ans. »
Nikki et sa mère forment peut-être le seul duo mère-fille de l’histoire du Pénitencier de Kingston, mais aujourd’hui, les choses ont évolué.
« Ce n’était peut-être jamais arrivé au Pénitencier de Kingston avant nous, mais à présent, il y a des mères et des filles partout au pays qui exercent les mêmes fonctions en établissement », dit Nikki. « Cette idée me réjouit ».
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