Visages du SCC : Roberte Lodimus
Mai 30, 2025

Je composais, non pas avec une maladie mentale, mais avec des déceptions mentales, alors c’était pour moi comme une forme de thérapie d’aider les autres. Vous savez, parfois on dit ce que l’on met en pratique restera plus longtemps dans notre esprit.
Au cours des deux dernières années, Roberte Lodimus a visité des établissements du Service correctionnel du Canada (SCC) au Québec et a offert de la thérapie de groupe aux délinquants noirs et appartenant à diverses communautés ethnoculturelles. Le SCC appuie de nombreuses initiatives dans ses établissements et ses bureaux dans la collectivité qui favorisent les occasions pour les délinquants d’établir des liens avec des membres de la collectivité. Il s’agit d’une partie importante de son mandat qui consiste à soutenir la réhabilitation. La contribution d’une personne comme Roberte est essentielle à la réhabilitation et permet d’humaniser l’environnement carcéral; les délinquants bénéficient ainsi d’un espace positif pour échanger les uns avec les autres au sujet de leurs expériences. Lors de ses entretiens avec d’autres professionnels, Roberte a reconnu la nécessité d’adopter une telle approche thérapeutique au sein des établissements correctionnels, ce qui l’a menée à commencer à travailler auprès des délinquants en 2023.
En échangeant avec d’autres professionnels, Roberte a reconnu la nécessité d’adopter une approche thérapeutique au sein des établissements correctionnels, ce qui l’a menée à commencer à travailler auprès des délinquants en 2023.
Roberte indique que les personnes se sentent moins jugées et mieux comprises lorsqu’elles s’entretiennent avec elle, car elles ont vécu des expériences similaires. Elle est ouverte à relater ses expériences personnelles, ce qui aide les personnes avec lesquelles elle travaille à se sentir vues et comprises.
« Cela leur donne un sentiment d’humanité », affirme-t-elle.
Au cours de ses séances, Roberte aborde de nombreux aspects, des traumatismes à la toxicomanie en passant par les relations, et ce, dans le but d’aider les participants à établir des liens avec autrui et à être à l’écoute d’eux-mêmes. Les participants ont également la possibilité de demander des séances individuelles de suivi par téléphone.
Roberte insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un simple travail pour elle; Friends2go, l’organisme sans but lucratif de sensibilisation à la santé mentale qu’elle a fondé et son équipe prônent la réinsertion sociale et apportent un soutien continu après la mise en liberté des délinquants.
« Les séances insistent sur l’estime de soi, ce qui est la base de tout », dit-elle.
Roberte est également en train d’écrire un livre sur son travail et son expérience : La route vers le bien‑être intérieur.

Roberte et l’équipe Friends2go écoutent les participants et s’affairent à leur fournir des renseignements, des outils et des guides de soutien adaptés à leurs besoins.
Roberte mise également sur son expérience en méditation pour aider les gens à se confier. Elle pratique le Ho’oponopono, une technique de méditation hawaïenne, et l’intègre dans ses séances.
« C’est très efficace, affirme-t-elle. Les gens se libèrent de la négativité et invitent en eux la positivité, et cela les aide énormément. »
Les groupes participant aux séances peuvent être très grands; Roberte se souvient d’avoir dirigé des séances avec 20 à 30 participants. Elle mentionne que les séances peuvent susciter de vives émotions et qu’il arrive parfois que les participants fondent en sanglots.
« On est à l’aise d’être soi-même; il n’y a pas de jugement. »
Roberte indique qu’il s’agit souvent de la première fois que les personnes avec lesquelles elle travaille se sentent vraiment écoutées et comprises dans un espace exempt de jugement.
« Ce sont des gens qui ont fait des erreurs, oui, dit-elle. Mais s’ils ont eu un minimum d’écoute, s’ils ont eu un minimum d’attention ou d’amour… Ces personnes ont simplement besoin d’être entendues. »
Bien qu’elle ait constaté des progrès importants chez les participants depuis qu’elle a commencé ses visites en établissement, Roberte estime que davantage de soutien doit être offert afin de maintenir ce changement positif dans l’intervalle entre ses visites. Une compréhension exhaustive par l’ensemble du personnel des besoins uniques en matière de guérison que présente chaque personne serait très bénéfique, affirme Roberte.
« Il y a de grands besoins dans la société, dit-elle. Et ces personnes, il y a une façon de les sauver. »
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