Visages du SCC : Mary Stephenson, défenseure de longue date des collectivités à Grande Cache
Juin 6, 2025
En 1969, quand Mary Stephenson et son mari Brian sont arrivés à Grande Cache, en Alberta, la ville n’était guère plus qu’un relief escarpé niché dans les hauteurs des montagnes Rocheuses. Attirés par une annonce parue dans la revue British Medical Journal, ils ont quitté le Royaume-Uni pour un nouveau départ au Canada. Brian est devenu le premier médecin de la ville, et Mary, la première infirmière.
Leur maison, l’une des rares à avoir un toit à l’époque, est vite devenue la salle d’urgence de fait pour une collectivité minière émergente ayant besoin de soins médicaux et de contacts humains.
« Jamais je n’aurais imaginé que nous serions toujours ici plus de cinquante ans plus tard », dit Mary. « Mais cette ville nous a donné une vie, un foyer et une raison d’être. C’est le seul foyer que nous ayons eu au Canada. »
Pendant près de 30 ans, Mary a été au cœur du Comité consultatif de citoyens (CCC) à l’Établissement de Grande Cache et un pilier solide de la ville elle-même. Elle laisse un héritage empreint de compassion, de leadership et d’engagement continu envers le service public, et mérite ainsi véritablement d’être lauréate du Prix James A. Murphy 2024.

Le sens du devoir de Mary à l’égard de la collectivité est allé bien au-delà des soins infirmiers. Elle a été élue membre du conseil scolaire, est devenue juge de paix dans les années 1980 et a rempli deux mandats au sein de la Commission nationale des libérations conditionnelles. Quand la province envisageait la fermeture de la prison locale au début des années 1990, Mary a réussi à exercer des pressions pour que le Service correctionnel du Canada (SCC) prenne le contrôle, ce qui a mené à la création de l’Établissement de Grande Cache en 1995.
La même année, elle s’est jointe au nouveau CCC de l’Établissement de Grande Cache, agissant à titre de présidente pendant 20 ans. Son mandat a été marqué par un dévouement sans faille, un leadership stratégique et une conviction inébranlable à l’égard du pouvoir des services correctionnels communautaires.
Le travail de Mary a été déterminant pendant la transition de l’Établissement de Grande Cache, dont le niveau de sécurité est passé de minimal à moyen en 2007. Mettant à profit l’expérience qu’elle a acquise au sein de la Commission des libérations conditionnelles, elle a organisé des réunions publiques, participé à la rédaction de nouvelles politiques, et calmé les tensions pendant une période difficile.
« À titre de directeur adjoint, Opérations, et gestionnaire de la conversion à la sécurité moyenne en 2007 à 2008, j’ai eu le privilège de travailler avec Mary pendant la conversion », raconte Bill McCormick, sous-directeur de l’Établissement de Grande Cache. « Elle a joué un rôle essentiel de par son travail auprès de la collectivité et avec le personnel en établissement. Elle apaisait les inquiétudes et mettait en pratique ses excellentes compétences interpersonnelles pour atténuer les problèmes relevés. Mary est une épouse, une mère et une bénévole aimante et active dans la collectivité; elle est une membre inestimable de notre CCC. »
L’influence de Mary ne se limite pas à l’intérieur des murs de la prison. Elle a beaucoup œuvré pour la banque alimentaire de Grande Cache et a été l’initiatrice de son repas de Noël communautaire annuel, qui est aujourd’hui le plus grand événement caritatif de la ville. On y sert plus de 800 repas par année, et l’année dernière, plus de 17 000 $ ont été recueillis.
Le repas rassemble la collectivité, donne aux personnes incarcérées la possibilité de donner en retour en préparant des repas sous surveillance, et renforce les principes de la justice réparatrice qui tiennent Mary à cœur.
« Je m’intéressais simplement à l’idée d’améliorer les choses pour les détenus », dit-elle. « C’est tellement important de leur donner des expériences qui les aideront à se réintégrer à leur retour dans la collectivité. »
Même après avoir quitté ses fonctions de présidente locale en 2016, Mary demeure une membre active du CCC, une mentore et une dirigeante communautaire. Son humilité dissimule l’étendue de ses contributions. « Quand on m’a appelée au sujet du prix, j’ai dû rappeler le lendemain pour être certaine que j’avais bien compris », dit-elle en riant. « J’étais complètement sous le choc. »
« En regardant par la fenêtre de ma cuisine, je vois les montagnes aux sommets enneigés, et je suis frappée par la beauté du paysage de ma collectivité. Le Canada nous a bien traités, ma famille et moi. Je suis très reconnaissante de pouvoir donner en retour. »
Le SCC remercie Mary pour le rôle exceptionnel qu’elle a joué au sein du CCC. Il ne fait aucun doute que sa présence dans l’établissement et sa contribution au sein des services correctionnels et de sa collectivité auront des effets durables.
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