Visages du SCC : Gary Jonah : Développer son empathie et perfectionner ses compétences derrière les barreaux

1er août 2025

Un homme vêtu d’une chemise à rayures bleues pose pour une photo devant un poste de menuiserie

Depuis plus de trois décennies, Gary Jonah consacre sa vie à aider les personnes que la société oublie souvent. Il a commencé sa carrière en tant que professeur d’arts industriels en Nouvelle-Écosse et dans les Territoires du Nord-Ouest. Plus tard, le parcours de Gary l’a amené en Californie, où il a enseigné dans une prison à sécurité moyenne avant de revenir au Canada. Depuis 1989, l’enseignant des programmes correctionnels est une figure omniprésente au Pénitencier de Dorchester qui travaille sous contrat pour plusieurs organismes d’enseignement externes. C’est là qu’il a mis sur pied l’atelier d’acquisition de compétences de base, un espace qui a transformé d’innombrables vies.

L’atelier d’acquisition de compétences de base est un refuge pour les détenus ayant des troubles d’apprentissage, des problèmes de santé mentale, un trouble causé par l’alcoolisation fœtale et des problèmes de comportement. Bien que le travail du bois soit devenu sa principale raison d’être, l’atelier est un espace où les délinquants peuvent non seulement construire des projets tangibles, mais aussi rebâtir leur estime de soi en vue de leur vie après la prison. L’atelier offre un milieu collaboratif permettant aux détenus d’acquérir des compétences professionnelles de base, d’améliorer leurs interactions sociales et de développer leur empathie – tous des éléments essentiels à leur réhabilitation et à leur réinsertion sociale.

L’approche de Gary repose sur la conviction que chaque personne a de la valeur. En offrant des occasions de croissance personnelle et professionnelle, et en agissant comme ressource et défenseur, Gary aide les détenus à se voir autrement que comme le reflet de leurs erreurs. « Gary est un saint ambulant », a fait remarquer un participant, un commentaire qui saisit vraiment la nature de son influence.

Un autre exemple frappant du pouvoir transformateur de l’atelier vient de Dale, un détenu qui avait du mal à s’ajuster à la vie en prison et qui était sur le point d’être transféré vers un établissement à sécurité plus élevée. Convaincu du pouvoir du programme, Gary a demandé plus de temps avec le délinquant, car il se doutait que ce serait utile. Après une semaine de plus à l’atelier, le comportement de Dale a changé de manière spectaculaire, et au bout de plusieurs semaines supplémentaires, il a commencé à encadrer d’autres personnes dans leurs projets. Aujourd’hui, Dale travaille toujours à l’atelier en tant que tuteur. 

L’atelier propose aux détenus de travailler sur des projets axés sur la collectivité, ce qui leur donne un sentiment d’utilité en plus de développer leur empathie. Les détenus ont construit des bibliothèques pour l’Établissement de Springhill, réparé des meubles pour l’Armée du Salut et créé des bancs pour le Club de marche de Dorchester. Notons également la réalisation d’un projet d’une importance particulière, soit la réparation d’un fauteuil roulant pour une personne dans le besoin.

« Quand on répare le fauteuil roulant d’une personne en situation de handicap ou moins fortunée afin qu’elle retrouve sa mobilité, il est difficile de ne pas éprouver une certaine compassion à son égard, et de ne pas se soucier d’elle », explique Gary.

Depuis longtemps, notre objectif est de soutenir la réalisation de projets en collaboration avec des groupes à but non lucratif et pour ceux-ci, car il s’agit d’une excellente façon de développer ce que j’appelle l’empathie par osmose.

Bien que Gary envisage de prendre sa retraite un jour, son héritage perdurera dans les vies qu’il a touchées et dans la collectivité qu’il a appuyée. Son travail est un rappel retentissant que la compassion, la patience et le dévouement peuvent transformer des vies, même derrière les murs d’une prison.

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