Amis du Musée pénitentiaire : Préserver l’histoire par la passion
10 octobre 2025

Derrière chaque artéfact du Musée pénitentiaire du Canada se cache une histoire. Derrière chaque exposition se trouve le conservateur de longue date Dave St. Onge. Mais derrière le succès durable du musée se trouve un groupe dévoué de bénévoles appelé les Amis du Musée pénitentiaire (AMP).

Mis sur pied à la fin des années 1990, le groupe des AMP a été créé pour aider à soutenir et à développer le seul musée du pays consacré à l’histoire des services correctionnels du Canada. Le Service correctionnel du Canada (SCC) a reconnu le potentiel du musée d’établir un lien avec le public à l’échelle locale et nationale. À une époque de compressions budgétaires, des bénévoles sont intervenus afin de soutenir ses opérations, et leurs contributions ont eu une incidence durable.
Dave St. Onge, le conservateur du musée, œuvre auprès de celui-ci depuis les années 1980 et a joué un rôle clé dans la création du groupe des AMP.
« Sans leur soutien, il serait impossible de faire fonctionner cet endroit », dit-il.
Les AMP jouent un rôle essentiel dans le maintien et le développement du musée. Le groupe, qui compte environ 25 membres actifs, est composé d’anciens employés des services correctionnels, de bénévoles dans la collectivité et de passionnés du patrimoine.
« Ils prêtent main forte dans tous les secteurs, du recrutement de bénévoles jusqu’à la collecte de fonds. Ce financement sert directement à assurer le fonctionnement du musée », explique Dave.
Les fonds recueillis par les AMP sont utilisés pour acquérir des artéfacts, présenter des expositions et soutenir le personnel saisonnier. Leur participation directe garantit que le musée reste un espace dynamique et éducatif pour les visiteurs de partout au Canada et d’ailleurs.
Donna Shetler, agente correctionnelle à la retraite, s’est jointe aux AMP en 2014 après une carrière de 35 ans au service. Elle a passé une grande partie de sa carrière à travailler dans des établissements de la région de Kingston, comme les établissements de Millhaven, de Collins Bay et de Joyceville (autrefois connu sous le nom de Pittsburgh).

du Canada.
« C’est un sujet que je connais et qui me tient profondément à cœur, dit-elle. Faire du bénévolat ici me permet de maintenir un lien avec la collectivité et de renouer avec des personnes avec qui j’ai travaillé au fil des ans. »
Donna fait du bénévolat un matin par semaine et travaille les fins de semaine en rotation avec deux autres employés occasionnels du SCC à titre de surveillante de fin de semaine, chargée d’accueillir les visiteurs et d’offrir un contexte et des précisions sur les expositions. S’appuyant sur ses décennies d’expérience, elle aide les visiteurs à comprendre les histoires derrière les expositions et veille à ce qu’ils repartent avec une appréciation plus profonde de l’histoire correctionnelle du Canada. Donna se sent chez elle au musée.
« Je n’ai jamais vraiment quitté les services correctionnels, dit-elle avec le sourire. C’est un endroit où je peux encore contribuer, partager des histoires et maintenir un lien avec les autres. »
Le musée a connu une croissance impressionnante au cours des dernières années, en partie grâce aux efforts des AMP. Le nombre de visites est monté en flèche. Cette année, le musée a accueilli plus de 26 000 visiteurs depuis son ouverture pour la saison en mai, et les expositions continuent d’évoluer.
« Les expositions comme celle de la Prison des femmes ont été retravaillées, et nous avons constaté une énorme augmentation du nombre de visiteurs, note Donna. C’est gratifiant de voir à quel point les gens apprécient ce que nous faisons. »
Les contributions des AMP vont bien au-delà du personnel. Leurs efforts de collecte de fonds ont permis d’acquérir des artéfacts rares, qui seraient autrement difficiles à obtenir.
« Il y a des choses ici qu’il serait impossible d’acheter autrement, explique Dave. Le groupe des Amis rend cela possible. »
Le maintien du musée comporte son lot de complexités : coordonner le personnel saisonnier, gérer une collection grandissante et mettre à jour des expositions pour qu’elles restent fraîches et intéressantes pour les visiteurs assidus. Malgré les difficultés, les AMP restent déterminés dans leur engagement.
« C’est une mémoire qu’il ne faut pas perdre, indique Dave. Leur travail aide à protéger un chapitre riche et souvent négligé de l’histoire canadienne, en veillant à ce qu’il reste accessible, informatif et soigneusement préservé pour les prochaines générations. »
À l’avenir, Dave espère que le musée continuera de croître à titre de centre national de l’histoire correctionnelle.
« Il s’agit d’une collection nationale et il y a ici des artéfacts très significatifs. Je veux m’assurer qu’ils ne seront pas perdus après mon départ. »

Le travail des Amis du Musée pénitentiaire est un parfait exemple de ce qui se passe lorsque la passion est liée à un objectif. Leurs efforts ont contribué à préserver une partie vitale de l’histoire du Canada, une partie qui continue d’éduquer, de mobiliser et d’inspirer des visiteurs de partout au pays et d’ailleurs.