Comparaison des caractéristiques entre les différents types de toxicomanes
Publication
- No RIB-15-07
- Août 2015
Research in Brief - PDF
Mots clés
Les résultats montrent que certains toxicomanes, notamment ceux qui consomment des opioïdes, de la cocaïne ou du crack et, dans une moindre mesure, d'autres drogues ont des antécédents de toxicomanie plus lourds et des besoins globaux plus élevés.
Pourquoi nous avons effectué cette étude
La recherche montre qu'il existe des différences entre les délinquants qui consomment de l'alcool, d'autres drogues, ou ceux qui consomment les deux en ce qui touche les infractions criminelles, l'adaptation à l'établissement et les résultats postlibératoires. L'examen des caractéristiques des délinquants qui consomment certains types de substances, comme les opioïdes et la cocaïne/le crack pourrait aider à la gestion de leur cas et à l'aiguillage vers des interventions appropriées.
Ce que nous avons fait
Le Questionnaire informatisé sur la toxicomanie (QIT) est utilisé pour évaluer la consommation de substances chez les délinquants sous responsabilité fédérale à leur admission. Au total, 6 170 délinquants (24 % Autochtones) ont été évalués entre avril 2012 et mars 2014. Ils ont été répartis en différentes catégories, selon la substance la plus fréquemment utilisée au cours des 12 mois précédant l'arrestation, la dernière catégorie étant la consommation d'alcool uniquement.Note de bas de page 1 Des comparaisons entre les indicateurs de toxicomanie et les facteurs de risque criminogènes ont été réalisées entre les différents types de substances utilisées.
Ce que nous avons constaté
Les utilisateurs d'opioïdes, de cocaïne/de crack et, dans une moindre mesure, d'autres drogues présentaient des problèmes de toxicomanie, ainsi que des risques et des besoins plus élevés.
- Les consommateurs d'opioïdes (46 %), de cocaïne/crack (38 %) et d'autres drogues (35 %) étaient plus susceptibles d'être des récidivistes sous responsabilité fédérale.
- Près de la moitié des consommateurs d'opioïdes avaient un potentiel de réinsertion sociale faible, tandis que cette proportion était de 32 % chez les consommateurs de marijuana et de 20 à 25 % chez les consommateurs d'alcool uniquement, les délinquants n'ayant pas été aux prises avec des troubles de consommation au cours de leur vie et ceux n'ayant consommé aucune substance aux cours des 12 mois précédant l'arrestation.
- Près du trois quarts des consommateurs d'opioïdes et deux tiers des consommateurs de cocaïne/de crack ont reçu une cote globale du besoin dynamique élevée.
- Les délinquants n'ayant pas été aux prises avec des problèmes de toxicomanie au cours de leur vie, les délinquants n'ayant consommé aucune substance au cours des 12 mois précédant leur arrestation, les délinquants consommateurs d'alcool uniquement et, dans une moindre mesure, les délinquants consommateurs de marijuana étaient moins susceptibles de présenter des besoins dans les domaines suivants : associés, toxicomanie et fonctionnement dans la collectivité.
- Les consommateurs d'opioïdes (93 %) et de cocaïne/de crack (83 %) étaient plus susceptibles de présenter des problèmes de toxicomanie allant de modérés à élevés que les consommateurs d'alcool uniquement (9 %).Note de bas de page 2
- L'utilisation passée de drogues injectables était plus fréquemment rapportée chez les consommateurs d'opioïdes (62 %) que chez les autres consommateurs de substances (de 10 à 27 %). Parmi ceux ayant déjà utilisé des drogues injectables, les consommateurs d'opioïdes et de cocaïne/de crack étaient ceux qui s'inquiétaient le plus de la transmission de maladies.
- Les consommateurs d'opioïdes et de cocaïne/de crack étaient les plus susceptibles d'indiquer un lien entre leur toxicomanie et les infractions à l'origine de leur peine (près de 83 % comparativement à 33 % à 59 %).
Ce que cela signifie
Les caractéristiques liées aux facteurs criminogènes et à la toxicomanie diffèrent selon la substance la plus consommée avant l'arrestation. Les délinquants ayant indiqué que la substance la plus consommée avant leur arrestation était les opioïdes ou la cocaïne/le crack avaient des antécédents de toxicomanie plus lourds et des besoins globaux plus élevés. La détermination des écarts dans les habitudes de consommation de drogues pourraient aider le Service correctionnel du Canada (SCC) à cibler et aiguiller les délinquants vers des programmes d'intervention publique ciblée, comme le Programme de traitement de substitution aux opioïdes et le dépistage des maladies infectieuses, et à déterminer des services de soutien communautaires pour répondre à leurs besoins au moment de leur mise en liberté.
Pour de plus amples renseignements
Vous pouvez joindre la Direction de la recherche par courriel ou par téléphone au 613-995-3975.
Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherchepour une liste complète des rapports et sommaires de recherche.
Préparé par : K. Wardrop et S. Farrell MacDonald
Notes de bas de page
Notes de bas de page
- Note de bas de page 1
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Les catégories étaient la marijuana (n = 1847), la cocaïne/le crack (n = 857), les opioïdes (n = 489) et autres drogues (p. ex., LSD, amphétamines, stéroïdes n = 493), alcool uniquement (n = 1555), aucune consommation au cours des 12 mois précédant l'arrestation (n= 757) et aucun trouble de consommation à vie (n = 172).
- Note de bas de page 2
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Au total, entre 13 et 21 % des délinquants ayant consommé certains types de drogues au cours des 12 mois précédant l'arrestation avaient aussi un problème de consommation d'alcool de modéré à élevé.
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