Profil des anciens combattants au Service correctionnel du Canada

Environ 3 % des nouveaux délinquants sont des anciens combattants. Beaucoup ont besoin d'interventions dans plusieurs domaines.

Publication

  • RIB 15-09
  • Décembre 2015

Pourquoi nous avons effectué cette étude

Ce projet fait partie du plan d'action d'Anciens Combattants Canada (ACC) en partenariat avec le Service correctionnel du Canada (SCC). Il visait à établir le nombre actuel de délinquants sous la responsabilité du SCC ayant été dans l'armée canadienne et d'offrir un profil général permettant d'aider à planifier les services offerts par les programmes d'ACC. Il s'agit d'une mise à jour par rapport à un sondage antérieur auprès des hommes délinquants dans trois régions (Farrell, Gileno, et Grant, 2009).

Ce que nous avons fait

Les caractéristiques des délinquants ont été évaluées au moyen des renseignements démographiques tirés du Système de gestion des délinquant(e)s (SGD), du Questionnaire informatisé sur la toxicomanie (QIT) et du Système informatisé de dépistage des troubles mentaux à l'évaluation initiale (SIDTMEI). En plus des données sur la santé mentale, le SIDTMEI offre un indicateur d'autodéclaration de service militaire canadien. Tous les délinquants qui ont été admis au SCC en vertu d'un nouveau mandat de dépôt entre août 2014 et août 2015 et qui ont rempli un formulaire du SIDTMEI (N = 3 956) ont été inclus. Des analyses descriptives des anciens combattants ont été effectuées, et lorsque possible, on a comparé les délinquants anciens combattants aux autres délinquants.

Ce que nous avons constaté

Des 3 956 délinquants, 117 (3 %) ont indiqué avoir de l'expérience dans l'armée canadienne, ce qui est similaire au taux évalué par Farrell et coll. (2009). Presque tous les anciens combattants incarcérés étaient des hommes (97,4 %); 17 % étaient d'ascendance autochtone. La durée moyenne de leur peine était de 3,2 années. Quarante-six pour cent d'entre eux étaient mariés ou conjoints de fait. Les anciens combattants étaient beaucoup plus âgés à l'admission que les autres (42,5 ans par rapport à 36,5 ans) et beaucoup plus susceptibles d'être incarcérés pour une infraction sexuelle. Quelque 37 % des délinquants anciens combattants ont des antécédents d'infraction sexuelle, et 14 % sont des délinquants sexuels récidivistes.

Les cotes de facteurs statiques et dynamiques des anciens combattants sont semblables à celles des autres délinquants. Près de 90 % d'entre eux sont classés à sécurité moyenne à élevée sur l'échelle des risques statiques, et 89 % ont des besoins moyens à élevés. Les domaines où les besoins sont les plus élevés chez les anciens combattants sont : personnel/émotionnel (73 %), attitude (65 %), fréquentations (47 %), toxicomanie (47 %) et emploi (43 %). La plupart des anciens combattants ont de faibles taux d'alcoolisme (92 %) mais la consommation de drogues figure parmi les facteurs de l'infraction pour 35 % d'entre aux. Selon le triage, 20 % des anciens combattants ont des déficits cognitifs suffisamment graves pour avoir besoin d'aide pour planifier et obtenir des ressources.

Conformément aux besoins élevés dans le domaine personnel et émotionnel, près de 25 % des anciens combattants ont indiqué avoir déjà eu un diagnostic de dépression, ce qui est un taux semblable à celui des autres délinquants. Pendant leur incarcération, 33 % des anciens combattants ont reçu des services de traitement (c.-à-d. counseling, services de psychologie, intervention en cas de suicide ou d'automutilation, etc.).

Sur une note positive, la majorité des anciens combattants affichent un potentiel de réinsertion sociale de moyen à élevé (72 %), et 80 % d'entre eux ont une motivation de moyenne à élevée, ce qui suggère qu'ils sont prêts à participer à leur plan correctionnel.

Ce que cela signifie

La plupart des délinquants ayant une expérience militaire dans l'échantillon ont besoin d'interventions pour gérer les problèmes personnels et émotionnels, ainsi que les attitudes antisociales. Bon nombre auront aussi besoin d'interventions et de suivi communautaire en lien avec leurs antécédents d'infractions sexuelles. Bien que leur taux de toxicomanie soit plus faible que celui des autres délinquants, près de la moitié d'entre eux ont des besoins modérés ou importants dans ce domaine. Plus de 40 % d'entre eux ont besoin d'aide en ce qui a trait à l'emploi. La majorité d'entre eux ont un potentiel de réinsertion sociale élevé, ce qui suggère qu'ils ont les ressources nécessaires pour respecter les lois une fois remis en liberté.

Pour de plus amples renseignements

Vous pouvez joindre la Direction de la recherche par courriel ou par téléphone au 613-995-3975..

Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour une liste complète des rapports et sommaires de recherche.

Préparé par : D. Derkzen & K. Wardrop

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