Proportion de crimes associés à la toxicomanie
Faits saillants de la recherche: Plus de 40 % des crimes commis par des délinquants admis dans des établissements fédéraux canadiens (à l’exclusion de la conduite avec facultés affaiblies et des infractions en vertu de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances) sont associés à la toxicomanie.
Publication
Ce qui a motivé cette étude
En 2002, des fractions étiologiques (FE) ont été établies pour l’étude de la criminalité au CanadaNote de bas de page 1 attribuable à la consommation d’alcool et de drogues illicites Note de bas de page 2. Le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) et le Canadian Institute on Substance Use Research (CISUR) se sont associés à la Direction de la recherche du Service correctionnel du Canada (SCC) pour mettre à jour et élargir ces fractions étiologiques. Note de bas de page 3 Même si certaines infractions peuvent être considérées comme étant entièrement attribuables à la consommation d’alcool ou de substances (p. ex., la conduite avec facultés affaiblies ou le trafic, la possession ou la fabrication de substances contrôlées), seule une partie des autres infractions sont liées directement à la consommation d’alcool ou de substances. Elles comprennent les infractions avec violence comme les homicides ou les voies de fait et les infractions sans violence comme les vols ou les incendies criminels. Les FE servent à déterminer les proportions d’infractions ayant un lien de causalité avec l’alcool ou une autre substance.
Ce que nous avons fait
Le Questionnaire informatisé sur la toxicomanie pour hommes (QIT-H) a été rempli par 27 803 délinquants sous responsabilité fédérale, de 2006 à 2016. Le Questionnaire informatisé sur la toxicomanie pour femmes (QIT-F) a été rempli par 1 335 délinquantes sous responsabilité fédérale, de 2011 à 2016. Nous avons examiné la proportion de délinquants qui ont indiqué : 1) qu’ils n’auraient pas commis l’infraction à l’origine de leur incarcération s’ils n’avaient pas été sous l’influence de l’alcool ou de substances au moment de la perpétration de l’infraction; 2) qu’ils avaient commis l’infraction pour soutenir leur consommation d’alcool ou de substances. S’ils ont indiqué que la consommation de substances était en cause, les questions du QIT ont été utilisées pour évaluer les substances ayant contribué à l’infraction. Les proportions (FE) de crimes attribuables à l’alcool ou à d’autres substances ont été additionnées pour déterminer la proportion de crimes qui n’auraient pas été perpétrés s’il n’y avait pas eu consommation d’alcool ou de substances.
Ce que nous avons constaté
Les résultats ont montré que 42 % de toutes les infractions sont en partie attribuables à la consommation d’alcool ou d'autres substances Note de bas de page 4. L’alcool était plus souvent associé aux infractions avec violence (20 %) qu’aux infractions sans violence (7 %), tandis que les autres substances étaient associées d’une manière égale aux infractions avec violence et sans violence (26 % et 25 %, respectivement).
Catégorie de substance | Fractions étiologiques | |
---|---|---|
Infractions avec violence | Infractions sans violence (sauf infractions définies par la substance) | |
Alcool | 0,1991 | 0,0719 |
Cannabis | 0,0546 | 0,0311 |
Opioïdes | 0,0466 | 0,0626 |
Dépresseurs du SNC | 0,0114 | 0,0096 |
Cocaïne | 0,1059 | 0,1147 |
Autres stimulants du SNC | 0,0315 | 0,0298 |
Autres drogues | 0,0089 | 0,0062 |
Toutes les substances combinées | 0,4581 | 0,3259 |
Ce que cela signifie
Selon les données autodéclarées, plus de 40 % des infractions sont le résultat de la consommation d’alcool ou de substances, l’alcool étant à l’origine de la plus grande proportion de crimes. Si l’on ajoute les infractions qui sont entièrement attribuables à la consommation d’alcool ou de substances, on constate qu’une proportion considérable des dépenses du système de justice pénale (c.-à-d. les coûts des services de police, des tribunaux et des services correctionnels) est associée à la consommation d’alcool ou de substances.
Préparé par : Pam Kent et Matthew Young
Pour de plus amples renseignements
Groupe de travail sur les coûts et les méfaits de l’usage de substances au Canada. (2018). Coûts et méfaits de l’usage de substances au Canada (2007–2014). (Préparé par le CISUR et le CCDUS) Ottawa, ON: CCDUS.
Pour obtenir le rapport complet en version PDF, explorer l’outil en ligne ou demander des renseignements, veuillez consulter le site Web à l’adresse www.cemusc.ca.
Pour tout autre renseignement, veuillez envoyer un courriel à la Direction de la recherche.
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