Habitudes de consommation de substances des délinquants de sexe masculin : comparaison ethnoculturelle

Faits saillants de la recherche: Les délinquants autochtones et blancs ont de plus grands besoins liés à la toxicomanie que les autres groupes ethnoculturels.

La population de délinquants du Service correctionnel du Canada (SCC) a connu une augmentation et une diversification proportionnelles des groupes ethnoculturels depuis 2000^{Note de bas de page 1}. De plus, on a déterminé que près de 70 % des hommes incarcérés étaient aux prises avec des problèmes de toxicomanie,^{Note de bas de page 2} ce qui souligne l’importance d’étudier les habitudes de consommation de substances des délinquants de diverses origines ethnoculturelles.

Le Questionnaire informatisé sur la toxicomanie (QIT) permet d’évaluer les habitudes de consommation de substances lors de l’admission dans un établissement fédéral. Entre avril 2016 et mars 2019, 4 982 délinquants de sexe masculin ont été évalués. Des indicateurs de toxicomanie ont été comparés dans les groupes ethnoculturels suivants : Blancs, Autochtones, Noirs, Arabes, Asiatiques du Sud-Est, Latino-Américains, Asiatiques-Sud, autres Asiatiques, Philippins et Autres^{Note de bas de page 3}.

Les autres groupes ethnoculturels présentent une consommation de substances moins grave que les Blancs ou les Autochtones (voir le tableau); les délinquants noirs, arabes et sud-asiatiques étaient les moins propices à présenter un problème de consommation de substances.

L’examen d’autres indicateurs de toxicomanie révèle ce qui suit :

• La consommation précoce d’alcool et de drogues (15 ans ou moins) était plus fréquente chez les délinquants blancs et autochtones.
• Les membres de tous les groupes à l’étude avaient une grande probabilité d’avoir consommé de l’alcool et de la marijuana dans les 12 mois précédant leur arrestation. Les délinquants philippins et autochtones sont ceux qui avaient le plus consommé de stimulants du système nerveux central (SNC), tandis que les délinquants autochtones et blancs étaient les plus propices à déclarer avoir consommé de la cocaïne, du crack ou des opioïdes. Les délinquants philippins avaient des taux de consommation de cocaïne et de crack comparables à ceux des délinquants autochtones et blancs.
• Les délinquants noirs, sud-asiatiques, philippins et d’autres origines asiatiques sont ceux qui avaient le moins d’antécédents de consommation de drogues injectables.
• Les délinquants noirs, philippins et d’autres origines asiatiques sont aussi ceux qui étaient le moins propices à présenter un lien entre leur consommation de substances et leurs infractions criminelles, ou à avoir consommé des opioïdes dans les 12 mois précédant leur arrestation.

Les données du QIT montrent que les délinquants autochtones et blancs présentent les taux les plus élevés de consommation de substances comparativement aux autres délinquants ethnoculturels. Le fait de comprendre les habitudes de consommation de substances des autres délinquants appartenant à une minorité ethnoculturelle, comme les délinquants noirs, philippins ou d’une autre origine asiatique, peut éclairer les stratégies de gestion et d’intervention du SCC en vue de traiter les besoins liés à la toxicomanie des délinquants pendant leur incarcération et lors de leur réinsertion sociale.

Envoyez un courriel à la Direction de la recherche ou téléphonez nous au 613-995-3975.

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Préparé par : Sophia Garrel et Shanna Farrell MacDonald